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sujet; You hit me once, I hate you back [Owen - Rabastan] [post event 4] |
| Mais qu’est-ce que tu as fait ? Oh putain de merde… Il regrettait de s’être laissé entraîné aussi loin ; lui qui freinait toujours des quatre fers lorsqu’on abordait ce genre de sujet, lui qui prenait toujours grand soin à ne pas trop réfléchir parce qu’il savait, il savait que s’il se donnait l’occasion de pousser trop loin la réflexion ce qui allait en sortir n’allait pas lui plaire. On t’avait bien dit de te taire… Merde, merde, merde. Ne pouvait-il pas retirer ses paroles ? Elles s’étaient échappées de ses lèvres sans qu’il ne puisse les retenir. Il n’avait pas voulu dire ça, il n’aurait pas du dire ça. Tu avais le dessus ! Et comme un incapable tu as encore laissé tes émotions te faire chuter. Pauvre incapable Il pouvait encore y avoir l’espoir qu’Owen, trop occupé à avoir peur, à imaginer un plan de secours, à prier pour son âme ou n’importe quoi d’autre n’ait pas entendu ce qu’il avait pu dire. Il avait murmuré bas, très bas ; peut-être n’avait-il rien saisi de ce qu’il avait pu dire. Cela lui faisait déjà assez mal de porter cette pensée là en lui, la dire à haute voix risquait d’empirer les choses. Il ne voulait pas penser à Avery comme ça et surtout il ne voulait pas qu’Owen puisse le voir autrement que comme l’image qu’il tentait absolument de se donner : Rabastan Besoin-de-personne Lestrange. Allez, il y avait tout de même des chances qu’il n’ai rien entendu, rien compris… « Tu n'aurais jamais accepté mon aide, Rabastan. » Merde ! Et voilà ! Et voilà ! Comment as-tu pu te laisser traîner vers une pente aussi glissante ? « Et tu m'aurais suivi ? Je ne crois pas. » Alors qu’Avery s’avançait pour récupérer sa baguette, Rabastan reculait. Il avait mal aux côtes, putain ! Ça faisait mal ! Ne te concentre pas là-dessus pour tenter d’oublier ce qui se passe ! Mais ça saignait ! Il passa sa main contre la plaie, le tissu déchiré se gorgeait petit à petit de sang, il appuya sur l’ouverture avec son index, ses dents se serrèrent. Arrête ! Ne crois pas t’en tirer comme ça ! Il ne voulait pas réfléchir, il faisait toujours tout pour ne pas avoir à trop réfléchir. « Si tu avais vraiment voulu t'en sortir, tu l'aurais fait. Mais tu ne le voulais pas parce que c'était lui avant tout le reste, avant ta propre personne et ta propre famille... » Sincèrement ? Si tu avais vraiment voulu t’en sortir ? Comment pouvait-il juste penser ça ? Penser ça et surtout comment pouvait-il le dire ? S’il avait vraiment voulu s’en sortir… Putain ! Ce n’était pas lui qui avait vécu un mois et demi entier à regarder constamment dans son dos, à ne pas dormir de la nuit, à sursauter dès que quelqu’un toquait à la porte de leur maison. Il aurait tellement voulu s’en sortir au contraire. Il aurait tellement voulu échapper à tout ça. Mais il y avait eu son frère, et il y avait eu Bellatrix. Rabastan n’avait jamais réussi à se défaire de son aîné, il l’aurait suivi dans les gorges de l’Enfer si personne ne l’avait retenu. Et son frère suivait Bellatrix. Et Bellatrix était folle. La lâcheté d’Owen l’avait sauvé alors que celle de Rabastan qui n’avait pas osé tourner le dos à son frère, qui avait bien trop peur d’être méprisé par Rodolphus tout comme il avait pu être méprisé par son père, l’avait au contraire condamné. À l’époque Rabastan avait été un suiveur qui venait de perdre son guide, il s’était raccroché à la première personne qui vint à lui et ce fut son frère. Que se serait-il passé si une autre personne, une personne comme Owen serait venu à lui en premier ? Aurait-il fait ce que tant de Mangemorts ont fait ? Ne te mens pas à toi-même… Tu sais bien que tu n’aurais jamais pu.. Mais du moins l’aurait-il envisagé ! Ta femme te l’avais proposé. Putain, parlons-en de sa femme ! Non… non c’est sans doute mieux de ne pas en parler… « ...tu n'aurais pas voulu de mon aide ni de celle de personne, d'ailleurs. Rabastan Lestrange n'a jamais accepté l'aide de quiconque, hormis la sienne. Ne me balance pas tes regrets à la figure comme si j'avais raté quelque chose... » Si tu savais… Il aurait accepté l’aide d’absolument n’importe qui ce mois de novembre là… n’importe qui si ça avait pu le sauver. Sauf de ta fe… Oui ! Oui, sauf d’elle. Mais Avery n’avait pas été son épouse. C’était son ami. Rabastan lui faisait confiance. Il se serait laissé convaincre… peut-être. Et même si ça n’avait pas été le cas il aurait su, juste su que son ancien camarade ne se moquait pas totalement de son sort. Il avait envie chaud, envie de vomir… Était-ce juste sa blessure qui lui retournait l’estomac ou bien autre chose ? Arrête de réfléchir ! Arrête ça ! Est-ce qu’il le ferait ? Si on retournait en arrière, si on lui donnait une seconde chance, ferait-il comme Owen ? ─ Non ! … Peut-être. Putain ! Sa tête ! Pourquoi est-ce que la silhouette d’Owen devenait floue devant lui ? Arrête de réfléchir ! Si on lui avait dit, s’il avait su ce que son engagement lui aurait valu, il ne l’aurait pas fait. Il aurait tout fait pour éviter Azkaban. S’il avait su. Non ! Non… Il ne regrettait pas, parce qu’il ne pouvait pas se permettre de regretter.
Owen frappa le tabouret d’un coup de pied et l’envoya valser. Le bruit, le choc sembla remettre les idées de Rabastan au clair. « ...je te croyais perdu à partir du moment ou tu es allé rendre visite aux Longbottom avec ton frère et Bella. » Les Longbottom ; c’était bien ça qui l’avait plombé. Le visage d’Alice… Il le revoyait encore. En boucle. Et ses cris. En boucle. C’était l’acte qui avait assis sa réputation. Si seulement les gens pouvaient savoir à quel point il y avait été à reculons… Il avait toujours tout fait pour prouver à Rodolphus qu’il était digne d’intérêt… « Et au delà de ça, je ne te croyais pas capable de le trahir. Pas comme je l'ai fait. Tu ne regrettes sûrement pas ça, hein, avoir toute sa reconnaissance et sa plus pleine et entière confiance... » Tu devrais être heureux oui… Il n’avait pas la réputation d’être un lâche, les gens avaient peur de lui, le Maître l’estimait (tout du moins autant qu’il pouvait estimer quelqu’un)… Maintenant il était récompensé. Tu n’as pas souffert pour rien. C’était ce qu’il ne cessait de se répéter dès qu’un doute, dès qu’un regret revenait le hanter. Mais il cette phrase le hanterait toujours : est-ce que ça en valait la peine ? De lui ou bien d’Avery, lequel était le plus heureux ? « Malgré tout... Je suis désolé. Personne ne méritait ça, tu ne méritais pas ça. Pour ce que ça vaut. » Ça valait très cher… Tu ne vas pas dire ça tout de même ? Bien sûr que non ! Il ne pouvait décemment pas admettre ça. Il ne voulait pas redonner à Owen l’importance qu’il avait pu avoir il y avait vingt ans de cela : trop de choses s’étaient passées, trop de temps s’étaient écoulés et ils n’avaient pas su réparer ce qui avait été brisé. Ils n’avaient réussi qu’à éparpiller les morceaux histoire d’être certain que personne ne pourrait jamais les récupérer pour les recoller. Rabastan voulait le détester. Il voulait le haïr. Alors non, il ne pouvait pas admettre ça. « Je suis désolé aussi… » souffla-t-il, et sa voix était rauque, pas aussi froide et détachée qu’il le souhaiterait « … que l’idée que je puisse vouloir échapper à tout ça ne te soit pas venu en tête. » Il ne pouvait pas l’accuser de toutes les plaies de ce monde, mais Rabastan pouvait être un maître de la mauvaise foi si on lui en donnait l’occasion, et pour son propre bien-être il serait prêt à accuser la terre entière pour son incarcération plutôt que lui-même. « Je ne le méritais pas… » Qui tentes-tu de persuader là ? Rabastan n’y croyait qu’à moitié. Si une cour de justice plein à craquer avait jugé qu’il méritait sa peine, c’était qu’il devait y avoir un très large fond de vérité… « Et tu ne l’aurais pas mérité non plus. Personne ne devrait… » la fin se cassa dans sa gorge. Tu devrais… il risquait de s’effondrer si cela s’éternisait et il ne devait surtout pas flancher devant Owen. Surtout pas. Il devait partir. Maintenant. Maintenant ! Il passa devant Owen, se dirigea vers la porte, faisait tout son possible pour rester droit et quelques quatres années d’entraînement lui donnait une expérience qui rendait sa performance satisfaisante. Devant lui toutefois il s’arrêta un instant et planta ses yeux dans les siens : il voulut dire quelque chose. Certainement une phrase sensée être intimidante ou bien quelque chose du même acabit mais rien ne venait. Il détourna le regard et repartit ne craignant même pas de tourner le dos à un homme armé, presque certain qu’Owen n’oserait pas l’attaquer. Et s’il le faisait… Sa respiration était douloureuse, son flanc tordaient ses nerfs, son ventre était retourné par ce qui semblait être un crochet de boucher et sa tête… Sa tête, mieux valait ne pas en parler. C’est ce qui arrive toujours lorsque tu penses trop ! En effet, il reconnaissait les symptômes, la tête, le ventre… Toujours les mêmes, toujours pour la même chose. Il avait appris à esquiver le doute pour éviter ces désagréments mais aujourd’hui, il avait foncé en plein dedans, et même pire… En passant le palier il donna un coup de pied contre le panneau de bois arraché de ses gonds, il traversa le couloir, repassa par l’entrée et une fois dehors apprécia l’air extérieur. Il s’adossa contre le mur de la maison. Il avait juste envie de se laisser glisser contre le sol et de rester là, à attendre que tout passe. Pourquoi ne pouvait-il pas faire ça ? Les apparences… Pourquoi ne pouvait-il pas simplement s’affaler là, tout de suite et pleurer. Parce que putain, il était à deux doigts de craquer ? Les apparences… Il n’y avait que lui qu’il tentait de tromper, et il y arrivait très mal. Quelles apparences y avait-il à sauver ? Parce qu’Owen avait bien déjà vu Rabastan pleurer.
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HUNTED • running man Owen Avery | « Je suis désolé aussi… » Soufflé, sidéré. Vingt ans pour arriver à prononcer des mots si simples, qui auraient pu éviter une si grande perte de temps. Mais tout ce qui avait été brisé entre eux était-il réparable ? Il y avait peu de chance. Même s'il avait voulu y croire, ça paraissait... impossible. Ils nageaient dans une telle rancœur, une telle rancune, que de simples aveux comme ils étaient en train de se faire ne pourraient jamais arriver à recoller les morceaux. Il y avait trop de choses à pardonner, à oublier. Ils avaient été les acteurs de toute cette destruction. Ils avaient mis du cœur à se séparer, s'éloigner irrémédiablement et si cela n'avait pas demandé trop d'efforts lorsque la colère portait leurs paroles et leurs actes, faire marche arrière allait en demander bien plus, sûrement plus que ce qu'ils étaient capables d'accepter, d'ailleurs. Restait à savoir si d'aucun était capable d'une telle chose, et si seulement ils le désiraient vraiment. Lui-même n'aurait su le dire et franchement, c'était le cadet de ses soucis en ce moment, il devait déjà digérer tout ce qu'il venait d'entendre et d'avouer. Gérer la colère et la hargne de Selma qui elle, se préoccupait bien peu de savoir si une entente était possible après tout ça, et ne souhaitait qu'une chose : la reprise des hostilités. Elle estimait que Rabastan était loin d'avoir eu son compte, les entendre discuter gentiment l'ennuyait profondément et elle continuait de lui asséner ses envies meurtrières dans l'arrière cour de ses pensées. Parasité par l'envie destructrice de sa sœur, Owen réalisa que sa propre colère avait disparu, douchée par les possibles et les actes manqués qui éclataient au grand jour. « … que l’idée que je puisse vouloir échapper à tout ça ne te soit pas venu en tête. » Il pinça les lèvres. Non, vraiment, s'ils continuaient de se la jouer comme ça, ils n'allaient aller nulle part. Ça répondait à la question. Aucun n'était prêt à faire quoi que ce soit de plus que ce qui avait déjà été fait. En vérité, il était stupide de penser que Rabastan n'avait pas voulu fuir. Qui pouvait bien souhaiter passer le restant de ses jours à Azkaban ? Personne par Merlin ! Il avait simplement douté de sa capacité à renier le Lord. Il le lui avait dit, et Lestrange n'avait pas démenti. Il ne lui en fallait pas plus pour plonger tête la première dans un déni plus grand encore : ce n'était pas de sa faute, il n'avait rien raté, rien... Tu l'as laissé tomber. C'est faux ! Il n'aurait jamais suivi ! C'est facile de se conforter dans cette illusion, après avoir laissé un ami se faire avoir quand vous auriez pu vous sauver tous les deux... Ils n'auraient pas pu. C'était la plus pure et cruelle vérité, à laquelle il voulait croire fermement pour alléger le poids de la révélation. Owen manqua de se faire happer par un tout autre genre de culpabilité, celle d'avoir laissé préféré sa vie à celle de son ami. Oublier le Maître, passait encore, puisque de toute manière il l'avait pensé mort... Rabastan n'était pas mort, il avait été enfermé, condamné à vivre jusqu'à ce que mort s'en suive dans le quartier de haute sécurité de la prison. Il voulait le haïr de le faire se sentir aussi mal, il voulait continuer d'évoluer en duo dans cette rage confortable qui les liait et qui les guidait dans une sphère compréhensible, une atmosphère vivable. Acceptable. Pire encore que toutes les déconvenues qu'il pouvait bien subir, Owen ne supportait pas la culpabilité. Dire qu'en temps normal il arrivait plutôt bien à s'en débarrasser était un euphémisme. Alors pourquoi n'y arriverait-il pas cette fois ? Pourquoi cela semblait-il si difficile de se mentir à sois-même pour arriver à se pardonner ? Mais Avery n'arrivait plus à ressentir à l'égard de son camarade autre chose qu'une profonde amertume teintée de regrets. Si seulement j'avais su. L'annonce de la disparition de leur Maître avait plongé tout le monde dans une confusion sans nom, ou chacun essayait de sauver sa peau à sa manière, planqué derrière leurs peurs et leurs boucliers propres. Avery s'était servi de son frère, de sa hantise du baiser, avait cédé ç l'appel de la liberté. Rabastan... il n'en savait rien. Qu'avait-il fait, il n'avait, pour être honnête, pas même cherché à le contacter. À savoir la position de son ami, quand lui même était resté terré chez son frère.
« Je ne le méritais pas… Et tu ne l’aurais pas mérité non plus. Personne ne devrait… » « Rabastan, tu vas le regretter. » Tais-toi ou tu vas le regretter. Tais-toi ou… ou quoi, tout était dit. S'il devait y avoir des regrets, ils devaient déjà être sur le point de leur exploser à la figure. Lestrange sembla lui donner raison, amorça son départ. « Tu... tu ne vas pas le laisser partir comme ça ! Owen ! » Marqua une pause devant lui. « Dis-lui le fond de ma pensée, il t'a humilié, une fois de plus, il t'as mis plus bas que terre et tu le laisses filer comme ça, sans rien de plus, tu me fais honte par Merlin, tu m'entends ? » Il attendit un mot de sa part, une menace, quelque chose qui le forcerait au silence. Quelque chose à la Lestrange. À qui irait-il conter sa disgrâce de toute façon. Il ne dit rien. Rien. Le silence. Même Selma se tut dans l'expectative, et lâcha un hoquet quand il se détourna et quitta la pièce pour de bon. « Il a le dos tourné. » Profites-en, Owen, profites-en, c'est trop facile de se laisser avoir par de belles paroles, as-tu déjà oublié cet affront qu'il t'a fait subir ? Non. Il n'oubliait pas, et elle ne le laisserait pas oublier. Sa baguette se leva de quelques centimètres mais aucune formule ne trouva le chemin de sa pensée. « Fais le Owen. » Ses lèvres restèrent closes tandis qu'un bruit de porte que l'on malmenait résonnait dans l'entrée au loin. Sa respiration prit plus d'amplitude. Occupa tout l'espace. « LÂCHE ! » il se prit la tête entre les mains, bridant les cris, la douleur qui fusait derrière ses paupières. Le battement sourd de son sang à ses oreilles. Lestrange était sans doute déjà loin, mais lui-même se refusait à rester là contempler les ruines de sa demeure, de leur amitié. Il n'y avait plus rien à sauver. Il décolla le dos du mur, marcha sur des tasses cassées, prit le même chemin que Lestrange. Traversa les pièces une à une jusqu'à sortir à l'air libre. Rabastan était là, encore, aux prises avec il ne savait quels démons intérieurs auxquels il ne voulait même pas penser. Les siens prenaient déjà trop de place en lui et lui filaient la nausée. Le cœur au bord des lèvres, il passa devant lui sans lui accorder un regard, traversa le jardin en friches à grandes enjambées et transplana, hors des limites de la propriété. « Lâche, lâche, lâche ! »
Plus. Rien. À. Sauver.
FIN. |
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