GUENIEVRE LESTRANGE & FRED WEASLEY AUGUST 28th, 2002 && HERPO CREEK
L
e crépuscule incendie un ciel d'une fin d'été et plus loin, on entend les bruits d'une soirée qui naît. Les teintements du cristal, les rires mondains et les murmures badins. Dans le petit parc, les rayons d'un Soleil déclinant auraient foutu le feu à son roux indiscipliné mais une casquette un peu avachie jette une ombre sur son visage et ses idées sombres. Et assis sur le banc en fer forgé, il attend. Dans son mot, il a dit qu'il attendrait jusqu'à ce que la nuit l'avale et c'est ce qu'il fera. Il lui doit au moins ça. Pas vrai ?
Pourtant, la scène n'a rien d'une romance. Elle ne conte plus l'histoire de deux âmes retrouvées, de deux rires entrelacées et de complicité ravivée.
La crispation de la mâchoire fait grincer les dents, crisser l'émail. Dans les poches du jean trop souvent rapiécé, les articulations blanchissent sous la pression, les ongles abîmés par les travaux s'enfoncent dans les paumes. Il n'est pas vraiment calme, il n'est pas du tout serein. Les apaisements de Beltane se sont enfuis en volutes de fumée quand se sont éteints les feux. Quand Lucrezia a sombré dans des gouffres dont il n'esquisse les profondeurs qu'aux brûlures lancinantes de la bague. Quand Finn Guenièvre Lestrange lui a donné cette maudite formule pour la saccager. Quand Ginevra a recommencé ses conneries, les a assommé avec son stupide égoïsme.
Assez. Il en a plus que marre de ces tragédiennes de pacotille qui ne font que lui piétiner le coeur.
Et la voilà qui arrive, l'actrice du jour, belle comme dans son souvenir. Perchée sur ses drames et ses histoires tristes. Fred lève les yeux vers son visage, coule sur la porcelaine recollée de sa peau et guette les failles mal réparées. Elle a l'air d'aller bien. Mieux que lorsqu'il l'a laissée à son frère. Mieux que lorsqu'il l'a lézardée de magie noire. Ca le rassure. Un peu. Sous l'agacement et la colère, il reste un fond de tendresse mal éteint, un soupçon d'amitié déplacée. Finn et Gill étaient amis, mais c'était dans une autre vie, un autre temps. Et dans cette vie, est-ce que Guenièvre Lestrange est quelque chose pour lui ? Il a été surpris quand Lovett est venu le trouver, à moitié fuyant, plutôt tremblant, pour lui donner le message d'une alliée. Est-ce que c'est ce qu'elle est ? Une alliée ? Les mots qu'elle lui a confiés ce jour tragique résonnent encore dans sa tête, prennent sens sous la révélation. Ses gestes gagnent en logique, en explications. Mais le coeur se serre entre inquiétude fébrile et colère brûlante, il hurle à la vieille amitié trahie et au manque de considération.
« Est-ce que tu vas mieux ? la pomme d'Adam remonte et s'effondre quand il ajoute : Tu as l'air rétablie. » Sous le tu familier et déplacé, il établit une frontière pourtant. Il ne se lève pas et de ses mains restées dans les poches, il pose les bornes et les limites. Il ne veut pas perdre encore quelqu'un, il préfère encore s'emmurer dans la solitude si c'est le seul moyen.
Au loin, résonnent les jeux de Finn et de Gill. Plus loin, dansent les promesses des enfants. Trop loin, s'estompent les souvenirs heureux.
Tout est tellement loin maintenant. Tout n'est déjà plus qu'un monceau de cendres et de poussières.
« Pourquoi ? » Le mot est craché comme on vomit l'indignation. Sur sa langue, il a le goût acide de l'incompréhension et de la colère : « Pourquoi est-ce que tu m'as donné ce sort ? Tu es devenue folle ? »
Comme les autres ? Est-ce tu l'as détraquée comme tu as détraqué Lucrezia ?
Dernière édition par Fred Weasley le Sam 6 Fév 2016 - 17:59, édité 3 fois
C’est ce soir. Ce soir que j’allais devoir m’expliquer, m’excuser et m’ouvrir… au moins un peu. Juste assez pour qu’il comprenne, pour qu’il me pardonne, peut-être. L’angoisse n’avait cessé de monter depuis mon réveil, en réalité depuis que j’avais reçu sa réponse, il y a de cela quelques jours. Il avait accepté mon « invitation » en terrain ennemi. Chez moi. Herpo Creek, quoi de plus sécurisant en réalité que le domaine des Lestrange, qui penserait une seule seconde qu’un insurgé comme Fred Weasley oserait pénétrer l’endroit. Mais il y avait été invité et j’espérais sincèrement qu’il y serait. Il devait être un peu fou pour accepter ou inconséquent… sans doute un peu des deux. J’avais tout prévue, il n’y aurait personne ce soir, pas avant une heure avancée de la nuit mais j’avais passé ma journée à imaginer le pire. Que ma mère n’annule sa soirée, qu’Aramis refuse de me laisser seule, qu’Arsenius décide de passer sa soirée avec moi… Mais rien n’avait été de travers et alors que l’heure approchait à grand pas et que j’étais seule dans le manoir il n’y avait que ma propre peur pour me faire reculer. Jill… comment pourrais-je seulement avoir peur d’elle… mais Fred Weasley n’étais pas Jill, il ne l’était plus depuis bien longtemps tout comme je n’étais plus Finn. Nous n’étions plus ces amis inséparables. Qui était-il pour moi ? Toute cette histoire était définitivement bien trop compliquée et la boule que j’avais dans l’estomac n’aidait en rien à faire un point concret sur notre situation relationnelle. Alors oubliant mes appréhensions j’étais simplement sortie. Quitter la protection de ces murs épais pour le retrouver dans les jardins… J’avançais calmement sans doute même assez lentement comme pour gagner du temps, trouver quoi dire, quoi faire qui ne soit pas pris de travers. J’avais d’abord vu sa silhouette, assise sur le banc. Ma respiration s’était accélérée, un peu. J’étais rassurée qu’il soit venue et angoissée que notre rencontre se passe mal. D’un mouvement de baguette je cloisonnais le périmètre, empêchant tout être extérieur de nous entendre et de nous voir. Nous étions seuls et je tenais à ce que nous le restions. Nous n’étions jamais trop prudents. Je m’étais approché, l’observant comme lui m’observait, redécouvrant un peu ce jeune homme joueur et taquin que j’avais déjà croisé à Poudlard. Lui aussi était déjà loin. La mine de Fred est sombre, il n’a plus ce large sourire sur le visage, pourquoi me sourirait il après tout ? Ses yeux sont fatigués, ses traits sont tirés, la guerre l’a abîmé. Que faire ? Que dire ? Il prend la parole et cela m’ôte un poids. Oui je… ça va. Je ne peux ni ne veux lui dire que je vais bien, c’est faux. Si les traces sur mon corps ne sont visibles qu’aux regards avertis, à l’intérieur tout est brisé, en miette. Il a raison j’ai l’air rétablie, n’est-ce pas là l’essentiel ? De conserver les apparences quoi qu’il en coûte. C’était le rôle de ma vie. Sans y avoir été invité je m’installais à ses côtés, sur le banc. Laissant néanmoins un espace de sécurité, nous ne nous connaissions pas vraiment après tout. Je regardais devant moi, au loin, imaginant la fête qui s’annonçait chez nos plus proches voisins. Fête ou mes amies m’y attendaient sans doute mais ne trouverait qu’un Arsenius désolé de devoir, encore une fois, leur annoncé que j’étais encore fatiguée… une excuse quelconque pour mon absence. Il brise une nouvelle fois le silence alors que mon regard se perd vers l’horizon, je n’ai pas le courage de le regarder. Il dit vrai et il a toutes les raisons du monde d’être en colére. Je crois bien que, oui, à ce moment-là, j’étais folle. Je triturais mes doigts, anxieuse, mon regard fixé sur mes pieds comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde. Je ne vais pas te mentir. On se tutoyait déjà ? Ce n’était pas habituel pour moi mais il restait cette vieille connaissance, trop lointaine mais inoubliable. J’ai perdu celui que j’aimais dans une des cages ce jour-là et plus rien ne m’importait. Je t’ai laissé faire égoïstement en me disant que tu me délivrerais de toute cette souffrance mais… ça n’a rien changé. Il pouvait comprendre lui qui avait perdu son double, son frère. Je ne regrettais pas mon acte, juste ses conséquences. Je posais un regard humide sur lui, je n’avais plus besoin de retenir mes larmes, elles ne coulaient plus. Je n’aurai pas dû t’entrainer la dedans… j’ai fait de toi une cible plus recherchée encore… et si je t’ai demandé de venir ici c’est pour m’en excuser. Lui demander pardon, simplement, même s’il rejetait tout en bloc ou s’il me crachait au visage je l’aurai mérité.
GUENIEVRE LESTRANGE & FRED WEASLEY AUGUST 28th, 2002 && HERPO CREEK
« O
ui je… ça va. » Hochement de tête désabusé. Ca va. La neutralité s'installe dans les mots de Guenièvre. Ce n'est ni bien, ni mal. Elle ne ment pas, mais ne dit pas forcément la vérité, n'est-ce pas ? C'était pareil avec Lucrezia et ses silences. Ses putain de ça me suffit. Quelle ironie de voir des Serpentardes se contenter de peu.
L'avidité de leur Maison n'est-elle pas cessé être légendaire ? Un reniflement sarcastique lui râcle la gorge, pas vraiment parce qu'elle s'installe aussi sur le banc, mais parce qu'il n'est pas satisfait par la réponse de la brune. Lui veut plus. Lui ne se contente pas d'un ça va laconique, d'une demie-vérité même pas jolie. Fred a toujours tout voulu, il n'a jamais demandé les permissions. Tout petit déjà, il servait seul, prenait sans autorisation. Il n'en était pas désolé sous sa rousseur. Et aujourd'hui non plus, il n'est pas désolé quand il fout les pieds dans le plat et lui demande si elle est devenue folle. « Je crois bien que, oui, à ce moment-là, j’étais folle. » Est-ce que ça veut dire que maintenant ... ? Est-ce qu'elle est réparée, soignée maintenant ? « Je ne vais pas te mentir. » Sous le bord de la casquette, il l'observe du coin de l'oeil. L'image qu'elle offre le perturbe. Elle n'est pas l'audacieux Finn, pas plus que la digne benjamine Lestrange. Elle n'est rien de ce qu'il connait (du peu qu'il connait). Et pourtant, la confiance s'installe de nouveau à la faveur d'une vie passée, d'un souvenir mal oublié. Il veut bien la croire, il veut bien croire ses mots. Il en a assez des silences de tragédie et des non-dits. « J’ai perdu celui que j’aimais dans une des cages ce jour-là et plus rien ne m’importait. Je t’ai laissé faire égoïstement en me disant que tu me délivrerais de toute cette souffrance mais… ça n’a rien changé. » Soudain, son regard percute le sien, et il n'a pas le temps de détourner les yeux, de fuir le piège qu'il est accroché, happé par l'azur trop aquatique, le bleu couleur de larmes. « Je n’aurai pas dû t’entrainer la dedans… j’ai fait de toi une cible plus recherchée encore… et si je t’ai demandé de venir ici c’est pour m’en excuser. » La main repousse les excuses. Il les refuse. Il s'en moque un peu. Il est venu pour des explications, pour comprendre. Elle n'a pas fait de lui un cible, c'est lui seul qui est responsable de ça. Ses gestes, ses choix. Ses meurtres aussi. « Mes frères sont furieux contre toi, la tentative d'humour vient s'éclater à leurs pieds, étranglée par les drames qui les hantent : Au fond, je m'en fous un peu. C'est presque amusant de constater qu'ils sont prets à payer aussi cher pour un fantôme. » Pour un peu de George qui s'accroche à la vie. « Tu as donné le sort, j'ai choisi de l'utiliser sans me soucier des conséquences. Ce n'est pas ta faute. »
Elle n'est pas détraquée à cause de son influence. Soudain, fred s'avachit contre le banc et les épaules se relâchent, s'abattent.
« Ca ne changera pas. » La vérité claque, brutale et nue comme un coup de ces révolvers moldus dans le silence qui les a enveloppés. Leur amitié d'une autre vie ne sera pas ce qui lui épargnera les mots durs du Weasley. Ou peut-être que c'est précisement pour ça qu'il ne l'assomme pas des politesses usées jusqu'à la trame par la société. « La douleur. Ca ne changera pas. » Les êtres aimés ne cessent pas brusquement de nous manquer. Le deuil ne s'arrête pas un beau matin d'été. On ne se dit pas d'un coup qu'on peut vivre sans eux. La douleur reste. La seule différence, c'est l'épaisseur de tissu cicatriciel qui la recouvre, qui atténue la douleur. « Ca va rester, et je ne sais pas si on peut s'y habituer un jour. Mais il faut bien continuer, pas vrai ? » Ses derniers mots laissent un goût amer sur sa langue, la saveur de George n'aurait pas voulu ça entendus par milliers. « Je ne sais pas ce qu'il aurait voulu, glisse-t-il avant de préciser : L'homme que tu aimes. » On ne sait jamais. On ne sait jamais parce qu'ils sont partis et que les morts ne parlent pas. « Mais est-ce que, toi, tu n'as pas envie de te venger ? » Plus qu'une envie, c'est un besoin qu'il a. Primaire et brutal. « Tu sais ... histoire de pouvoir reposer en paix après. » Le sous-entendu flotte, s'installe entre eux. Il n'y a pas de futur au-delà de la vengeance. Les autres peuvent le croire, Fred peut se laisser convaincre le temps d'une heure, parfois même deux. Quand il voit Percy s'inquiéter, ou Bill qui veut l'épargner. Quand Esperence est dans ses bras, avec ses grands yeux bien bleus. Mais la vérité, c'est qu'il n'arrive pas à se projeter, à s'imaginer au-delà de cette vengeance. Tout ce qu'il fait, c'est de survivre pour se venger. Pour se soulager un peu la conscience peut-être, mais surtout pour ne pas finir en esprit ou en fantôme. Sans substance, sans chaleur et sans option. Avec rien d'autre que sa colère et ses souvenirs à trainer derrière soi.
Une éternité sans George. L'idée le fait frémir, malgré les dernières chaleurs de l'été.
Dernière édition par Fred Weasley le Sam 6 Fév 2016 - 17:58, édité 2 fois
Se retrouver là, près de lui me semblait complètement fou, un Weasley et une Lestrange, un Gryffondor et une Serpentard, deux sang-pur que tout oppose, en théorie du moins, en pratique c’était une toute autre histoire. Ce sourire pétillant, ce rire tonitruant, nos jeux d’enfants tout me revenait brutalement pointant du doigt un passé qui ne nous appartenait plus... C’était une autre vie, une autre époque, nous étions alors si différents et pourtant si semblables. Comme si nous avions simplement échanger nos places, il était devenu le garçon et moi la fille. Mais même ce reniflement m’était familier. Il n’acceptait pas ma réponse ou plutôt il ne s’en contentait pas, il avait toujours voulu tout avoir, tout, tout de suite comme un enfant capricieux et à l’époque déjà je le lui refusais. Parce que notre relation avait toujours été teinté de jeux, de défis et qu’il n’était pas question une seconde de lui offrir les réponses sur un plateau d’argent, jamais. Mais ce temps là était révolu et nous avions grandi, notre vie n’était plus aussi simple, aussi heureuse et nous avions déjà trop perdu tous les deux. Alors oui, j’étais sincère, je lui avouais pourquoi j’avais agis de la sorte ce jour là. Pourquoi la vie n’avait plus la même saveur, qu’elle n’avait même plus aucun gout. Son humour aurait surement fonctionné et je lui aurai répondu que les miens avais les mêmes ressentiments à son encontre mais pas ce soir, j’avais bien tenté un pâle sourire mais même ça je ne pouvais lui offrir. C’est, parait-il, le rôle de la famille, d’être toujours présente même quand on ne le souhaite pas. Surtout lorsqu’on ne le souhaite pas. Comme Aramis qui se jette sur moi et use d’un sort de magie noire afin de prendre une partie de mes plaies pour que je survive oubliant alors le risque pour sa propre vie. La famille est présente dans les bons comme dans les mauvais moments mais parfois elle est étouffante, blessante. La famille Lestrange n’avait rien de comparable avec la famille Weasley mais j’aimais mes frères comme il aimait les siens. Nos regards se croisent, instant perturbant. Ce n’est pas vraiment Fred que je vois derrière ses deux billes mais bien Jill. Jill qui me connait, qui sait qui je suis quand je n’en suis plus certaine moi-même. Pourquoi est-ce si simple en sa présence? Aucun masque à entretenir, aucun jeu à jouer, simplement moi comme dans cette autre vie. Nous voilà encore ex-aequo on dirait. ça faisait partie de notre relation de toujours... Jamais vraiment gagnant mais jamais perdant non plus, nous nous étions toujours poussé l’un l’autre pour aller plus loin. La vie n’est après tout qu’une grande scène de théâtre ou chacun jouait le rôle qu’on lui avait dicté à la naissance, tout le monde sauf nous deux, deux pantins qui ont brisé leurs liens, deux pantins qui ne cessent de se brûler les ailes. J’avais certes eu la mauvaise idée mais il l’avait mise en oeuvre. J’avais le sort, il avait la baguette. Il était le bien, j’étais le mal, c’était sans doute toujours d’actualité. Son regard s’échappe, s’envole, il prend ses “aises” sur le banc, mes yeux se perdent dans les lumières lointaines de cette fête futile. Certains meurs de faim pendant que d’autres mangent jusqu’à se rendre malade, labas on danse pendant que d’autres survive, on écoute la musique quand le peuple pleure... Un monde qui ne tourne décidément pas bien rond. Et nous, ici, entre les deux, dans un monde imaginaire qui n’appartient qu’à nous l’espace d’un instant. Et ses paroles me font l’effet d’une gifle. Personne ne sait pour Liam et le premier à savoir et douloureusement réaliste. J’ignore si j’aurai préféré qu’il me mente mais ses paroles me touchaient de plein fouet. D’un geste j’essuyais les larmes que je sentais poindre dans mes yeux. On a pas le choix de toute façon. Après tout même la mort refusait de m’accueillir, le sort qu’il m’avait lancé puis le viaduc... Rien n’avait fonctionné alors il fallait se rendre à l’évidence il fallait en effet continuer à vivre, vivre sans ceux qui nous avait été volé. Me venger? Mon regard passe de Fred aux lumières au loin, Draco est sans doute à cette fête. Me venger signifiait le tuer lui, mon cousin. L’idée m’avait déjà traversé l’esprit, j’avais déjà imaginer mille et une façon de le faire souffrir. La douleur m’avait même mené à imaginer toucher à Scorpius pour qu’il comprenne à quel point il me faisait souffrir... J’en étais arrivé à me dégouter moi-même de penser à de tels choses. Je ne supportais déjà plus mon reflet, alors mes divers plans n’avaient rien arranger. Non. Tout était si compliqué... Tout n’était pas blanc ou noir. Je ne pouvais pas choisir aujourd’hui qu’il n’était plus mon cousin alors que je le considérais ainsi depuis 19 ans. Choisir d’être Jeanne plutôt que Gwen le temps de me venger... Tuer quelqu’un ne le fera pas revenir. Je ne suis pas certaine qu’ôter une vie m’aide à survivre dans ce monde, tuer laisse des traces... Je revoyais encore le sourire de Mechior avant qu’il ne comprenne que son heure était venue, que le sort que j’avais jeté avait fonctionné. Sa mort était un souvenir gravé à jamais dans ma mémoire. Celle du rafler également, je n’avais ni son nom ni son prénom mais j’avais encore le gout de sa peau sur mes lèvres, je sentais encore mon venin parcourir son échine... J’avais déjà tuer et j’avais l’impression d’avoir perdu une partie de moi-même à chaque fois. Et s’il y a bien une chose dont je suis certaine c’est qu’il n’aurait pas voulu me voir devenir comme ceux qui l’ont tués. Comme ceux qui l’avait maltraité, qui s’était servi de lui comme d’un esclave, ceux à qui je l’avais vendu. En étant réaliste, je devais m’avouer que j’étais déjà, un peu, comme ces gens là.Et puis, tu sais bien qu’aucun de nous ne reposera en paix. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant dans une guerre, juste des survivants. Insurgés ou Mangemorts, je perdrais quoi qu’il arrive. Famille, amis, alliés... tous rassemblés sous un même termes “victimes de guerre”.
GUENIEVRE LESTRANGE & FRED WEASLEY AUGUST 28th, 2002 && HERPO CREEK
C
'est presque bizarre de ne pas avoir besoin d'insister. De ne pas avoir à proposer un défi, de faire entrer en scène leur amie commune Chantage pour obtenir des miettes d'information ou un aveu. C'est inquiétant aussi, ça veut dire que c'est sérieux - et qu'est-ce qui est sérieux, à l'origine, dans leur relation ? Rien. Qu'est-ce que leur relation est tout court d'ailleurs ? Rien. Ils ne se fréquentent même pas dans cette vie - d'elle, il ne connait rien au fond. Il ne devrait pas lui faire confiance aussi facilement.
Mais il le fait quand même. Ne suivant que son instinct (et sans demander la permission, comme toujours). (Ils ne sont même plus pas amis dans cette damnée existence)
« C’est, parait-il, le rôle de la famille, d’être toujours présente même quand on ne le souhaite pas. Surtout lorsqu’on ne le souhaite pas. » Un bruit de gorge vient ponctuer la fin de sa phrase. Fred est sceptique, il en connait bien un qui ne remplit pas son rôle. « Certains tiennent mieux ce rôle que d'autres. J'aurais aimé que George soit furieux contre toi, lui aussi. » Parce que ça aurait signifié que George est encore en vie. Que Fred et George n'est pas un reliquat du passé comme Finn et Gill. « On peut dire qu'il le joue sacrément mal son rôle de frère, non ? » C'est presque cathartique de le dire, de vocaliser pour la tout le ressentiment qu'il a envers ce lâcheur de George. Il croit bien que Gwen est la première personnee à laquelle il ose dire que George est un mauvais jumeau (car les jumeaux doivent rester ensemble toute leur vie, pas vrai ?). C'est facile, c'est suspicieusement facile même, la simplicité qu'il y a à lui faire des aveux. (Finn et Gill ne se confiaient pas aussi facilement pourtant ; depuis quand sont-ils devenus des adultes si graves, si cassés ?) « Nous voilà encore ex-aequo on dirait. » Il secoue la tête. Ce n'est pas quelque chose qu'il voulait, qu'il veut. Avant, peut-être. Certainement, même. Quand elle n'est pas de son camp. Quand il la mettait dans le même panier que la Parkinson (et maintenant, il veut lui demander pourquoi elle a participé au système, si elle était déjà outrée par tout ça à l'époque ou si c'est seulement récent) « Le but n'a jamais vraiment été de gagner ou de nous départager. » Maintenant, il préférerait qu'elle soit souriante. Il trouve que ça lui va tout de même mieux au coeur.
« On a pas le choix de toute façon. » Il aurait préféré qu'elle n'ait pas de pertes à subir, de deuil à porter - et les larmes qu'elle efface font naître la culpabilité dans le coeur du roux. Sauf que c'est ça le jeu, non ? Dire la vérité et rien que la vérité. « Je suis désolé. » Pour elle, pour lui aussi. Il est désolé de ne pas avoir la réponse. S'il l'avait eue, il la lui aurait donné. Seulement, ça fait déjà quatre ans qu'il la cherche. Et tout ce qu'il a trouvé, c'est la vengeance. « Me venger? Non. » La réponse le surprend et ça s'empreigne sur tous les traits de son visage, dans le vert sombre de ses iris. Jusque dans le tracé de ses lèvres. « Tuer quelqu’un ne le fera pas revenir. Je ne suis pas certaine qu’ôter une vie m’aide à survivre dans ce monde, tuer laisse des traces... » « Les regrets aussi laissent des traces. Tu n'as pas peur de revenir ? » Les esprits frappeurs, les fantômes. Peut-être que son besoin de vengeance est purement égoïste au fond. Qu'il ne fait rien de tout ça pour le repos de George, et que tout est pour s'assurer de reposer en paix. Difficile à dire, difficile de trancher. George et lui partageaient tout, et au fond, même si George n'est plus là, ça reste toujours vrai. George s'attarde encore dans ses mimiques, ses habitudes - Percy dit, parfois, qu'il agit comme George. Et Fred ? Il a déjà un pied dans la tombe au fond. « Et s’il y a bien une chose dont je suis certaine c’est qu’il n’aurait pas voulu me voir devenir comme ceux qui l’ont tués. » Si elle est certaine, il ne va pas la contredire. Ca ne veut pas dire qu'il est d'accord. Lui n'est pas certain de ce que son jumeau voudrait. Fred et George ont toujours voulu les mêmes choses, ont toujours eu les mêmes pensées, les mêmes mots. Il n'arrive pas, il ne veut pas vraiment savoir ce qui, en lui, est un morceau de Fred ou un reste de George. Ce que lui aurait voulu pour son double à la place de George ? Question stupide : jamais il n'aurait abandonné George, lui, il a cette certitude gravée dans le coeur et les os. « Et puis, tu sais bien qu’aucun de nous ne reposera en paix. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant dans une guerre, juste des survivants. »
« Alors pourquoi tu restes ? » C'est affreux de lui demander pourquoi elle n'essaie pas plus de se suicider (la question lui laisse un goût âcre sur la langue) mais il y a comme de l'espoir au fond des yeux de Fred. Est-ce qu'elle a trouvé la solution finalement ? « Comment tu restes ? » Il y a encore comme un arrière goût d'espoir qui s'attarde sur sa langue. C'est écoeurant comme un repas trop riche après des années de diète. Des années de désespoir. « Ce monde est merdique, et à la fin, on n'aura que des ruines sous lesquelles s'abriter. Et même pas les personnes qu'on aime le plus à nos côtés. » Est-ce qu'elle reste pour les autres ? Pour sa famille ? Lui, malgré tout l'amour des Weasley, n'arrive même pas à s'imaginer un futur, ne sait pas s'imaginer vivre au-delà de la guerre. En toute honnêteté, il a dû mal à l'imaginer trouver du réconfort chez les Lestrange (il a bien l'image de son Mangemort de frère qui jure de la sauver, mais ça ne suffit pas à abattre ses préjugés sur cette famille) « Lov-Lancelot m'a dit que tu l'avais aidé. Il a précisé que tu es une alliée, ce sont les mots du gamin, murmure-t-il en vérifiant, prudent, que personne d'autre qu'elle n'attrapera les mots compromettants : Comment ça se fait ? » La question reste large, sans doute parce qu'il a trop de questions à ce sujet. Depuis quand ? Et pourquoi ? (pour cet homme qu'elle aimait aime ?) (comme un dernier hommage qu'elle lui ferait ?)
Dernière édition par Fred Weasley le Sam 6 Fév 2016 - 17:58, édité 2 fois
Il est des douleurs qu’on chéri avec tant d’ardeur qu’on oublie qu’il existe une infime possibilité qu’elle puisse être recouverte d’un tissus cicatricielle assez épais pour simplement vivre avec… Liam était de ces douleurs aussi puissantes que destructrices. Parce que j’avais du mal à me lier, parce que me confier n’était pas un choix possible dans ma vie il faisait partie de ceux qui en savait assez pour se faire une réelle idée de la femme qu’ils avaient sous les yeux. Gwen, Jeanne ou qu’importe mon nom, qu’importe la couleur de mes yeux ou de mes cheveux, il m’avait aimé les yeux fermés. J’avais placé entre ses mains ma vie et mon cœur, il avait fait de même et les deux m’avait été arrachés avec une violence inouïe. La douleur physique au fond n’est qu’une pâle imitation de ce dont le cœur est capable. Mais aujourd’hui, à ce moment précis, sur ce banc mon âme était en pause, instant magique ou les mots quittaient mes lèvres sans réel effort et avec une honnêteté déconcertante. Et Fred Weasley dans tout ça ? Qui était-il pour moi ? Pourquoi parler librement avec lui était-il aussi simple ? J’ignorais tout de ce que pouvait être sa vie chez les insurgés ou dans sa famille bien avant cela. Je ne le connaissais pas et nous étions pourtant si proches. Entre lui et moi il y avait quelque chose de physique qui défiait les lois, une confiance naturelle. Quelque chose de rare mais de reposant… Nos vies antérieures étaient proches, très proches, sans doute aussi proche que pouvait l’être les jumeaux… les deux faces d’une même pièce. Les frères… Aramis, Arsenius… Non, ils n’étaient pas parfait et c’était me mentir à moi-même que de ne rien leurs reprocher. Ils avaient vus, plusieurs fois et n’avaient jamais agis, pas contre elle, leur mère. Oui, bien sûr que je leurs en voulait mais c’était si loin… Personne n’est parfait, aucune relation ne l’est non plus. Mais avec Fred c’est différent. Sans pouvoir mettre de mots sur notre étrange relation, elle comptait sincèrement pour moi. Voilà pourquoi ses paroles avaient un drôle d’écho… Finn, moi… j’imaginais un instant perdre Jill, perdre Fred. Non, je n’avais pas le courage d’imaginer, d’aller plus loin. Il parlait de son frère, je devais m’arrêter là. Je ne connaissais pas vraiment George. Sans doute autant que je le connaissais lui avant que Jill & Finn n’interviennent dans l’équation. Mais ceux qui nous ont quittés sont sans doute les plus présents dans nos esprits, les plus pesants aussi. Parce que nous voulions vivre pour eux, agir pour eux, nous venger pour eux, vainement et sans doute très égoistement. On dira ce qu’on voudra… nos morts font vraiment chier. Voilà c’était dit et de façon très crue ce qui me ressemblait peu, en revanche c’était un commentaire qui collait parfaitement à Finn. En vouloir à des morts… facile mais ô combien important. Bien sûr que j’en voulais à Liam, tout comme j’en voulais à ma mère et mon père biologique même si je ne les connaissais pas. Tous m’avaient laissé en plan, un par un ils avaient lâchés ma main et je me retrouvais à courir pieds nus sur une route jonchés de pierres, de ronces, de trous et autres joyeusetés qui faisaient de ma vie un véritable calvaire. J’haussais un peu les épaules, je savais bien qu’il n’avait pas voulu ça mais c’est ainsi que nous vivions tous les deux. Aucun but réel, juste notre relation qui est ainsi faite. C’était peut-être comme ça depuis des siècles… nos deux âmes toujours non loin l’une de l’autre. Une stimulation positive pour agir, réagir. Peu importe ce que nous voulions au fond. Il s’excuse et je pose mon regard rougi sur lui. Pourquoi tu t’excuses ? Pour avoir été franc et honnête avec moi ? Tu n’as pas à te sentir coupable d’avoir des paroles sensés. Parce que oui, il faut continuer même si on en a plus la force, même si chaque inspiration et chaque expiration est une souffrance. Tuer ne changera rien à mes regrets. Tuer le meurtrier, le voir souffrir comme je souffre, rien ne ramènera Liam tout comme rien ne pourra te ramener George. Je devrais me montrer heureuse de savoir que lui ne soit pas devenu un fantôme ou un esprit frappeur au moins il n’a pas à voir toutes les bêtises que je peux faire ou dire. Mais pour l’instant c’est trop frais et j’en veux au monde entier de m’avoir fait naître dans un monde pareil ou on me reprend tout ce qu’on m’a un jour donné. Ma main se serre sur ma robe, oui la plaie est trop vive, la douleur trop oppressante pour que je remercie qui que ce soit de le savoir en « paix ». Et puis pour quelques secondes de plaisir égoïste je devrais vivre avec sa mort sur la conscience… Non, me venger ne faisait pas partie de mes plans à court terme. A sa question mon sourire se fait fantomatique, j’aimerai y mettre un peu de chaleur, j’aimerai parvenir à le rassurer mais la réponse à sa question n’a rien de joyeuse. Parce que même la mort n’a pas voulu de moi. Alors je vis. Réponse brutale, nette. Et puis si je tentais, encore, de mettre fin à mes jours un rouquin me traiterait de folle, je n’ai pas pour habitude de donner raison aux Gryffondor. Un peu d’humour, un fin sourire, un échange presque « normal » si le sujet n’était pas aussi lourd. Comment ?... Un jour après l’autre. Parfois les réveils sont ensoleillés, parfois pluvieux… souvent orageux. Rien de miraculeux, j’avance un pied puis l’autre. Simplement vivre. La fin est tellement incertaine, à quoi bon réfléchir à ça maintenant ? Vivre pour mes frères, mes amis… oui, bien sûr, en partie mais ma mort n’appartenait qu’à moi. De toute façon on reconstruit toujours sur des ruines, à nous de créer un plancher plus solide que le précédent et nos piliers sont tous les même, Weasley ou Lestrange ils partagent notre vie depuis toujours. Reconstruire… c’était bien la première fois que j’imaginais un hypothétique « après ». Il aborde le sujet complexe, il pose la question gênante. Je ne veux pas lui mentir mais je ne peux pas lui dire toute la vérité. Que je sois alliée avec Lancelot ? Ou alliée tout court ? Demandais-je en l’observant. Pour Lancelot, c’est un ancien Serpentard et le petit frère d’un ami… je veille sur lui comme je peux, de loin. Lancelot et Guenièvre… ça aussi s’était écrit. Et durant tout le temps que nous avions partagé dans le château nous en avions essuyé des commentaires sur le sujet. Pour le reste… je n’aurai pas pu faire autrement. J’ai grandi au sein de l’élite, je connais sur le bout des doigts leurs discours archaïque, je connais tous leurs travers. Notre génération ne fait que subir les erreurs de nos aînés, répétant des schémas dont ils n’ont pas les clés. Tu serais surpris de voir combien de jeunes mangemorts agissent contraints et forcés. Je ne suis la porte-parole de personne… sauf celle de Severus pour Harry …je suis juste une sorcière qui a appris l’occlumencie pour pouvoir se protéger et qui s’en sert pour ce qu’elle croit être juste. Les apparences sont souvent trompeuses Fred. Cette réponse lui suffisait elle ? Je n’étais pas fermée au dialogue mais refusais de le mettre en danger lui ou n’importe qui d’autre.
GUENIEVRE LESTRANGE & FRED WEASLEY AUGUST 28th, 2002 && HERPO CREEK
L
es mots crus et francs de la Lestrange le font rire. C'est un peu éraillé, comme une mécanique grippée, trop longtemps à l'arrêt. Pourtant, sous la crasse et la rouille, on sent une pointe d'amusement, un peu du piquant de l'ancien Fred. « Ne parle pas comme ça. Ils vont finir par dire qu'en plus des cicatrices, je t'ai contaminé avec mon langage, Lestrange. » Et contrairement à ce fameux jour, c'est plus acidulé qu'acide. Face à elle, le nom est un peu moqueur, bien loin du mépris et de la haine qu'il a crachées au frère. « Aucun but réel, juste notre relation qui est ainsi faite. » Fred préfère se dire que c'est de la faute de Gill, qu'il se laisse porter par leurs vies antérieures entrelacées et inséparables. Parce qu'il devrait la détester, pas vrai ? Elle est comme les autres, non ? (Elle a participé au système qui a enfermé Percy et qui a asservi Ginny, n'est-ce pas ?) « Pourquoi tu t’excuses ? Pour avoir été franc et honnête avec moi ? Tu n’as pas à te sentir coupable d’avoir des paroles sensés. » Un haussement d'épaule est la seule réponse que Fred lui offre. Il est juste désolé, sans vraiment d'explications à donner ou de quoi justifier cette compassion ... déplacée ? Il n'a pas envie de fouiller non plus dans le pourquoi du comment. Il n'a pas vraiment envie de décider si c'est à Finn ou à Gwen qu'il tient.
Fred sait juste qu'il se sentira un peu mieux si elle sourit. (Arrête de t'attacher, pauvre con - tu vas la déglinguer)
« Tuer ne changera rien à mes regrets. Tuer le meurtrier, le voir souffrir comme je souffre, rien ne ramènera Liam tout comme rien ne pourra te ramener George. » « Ca ne le ramènera pas, mais ça soulagera la douleur. » Aucun doute ne transparaît dans ses mots, parce que Fred en est persuadé. Tuer le meurtrier de George nourrira le monstre de glace dans ses tripes et apaisera sa morsure brûlante. Ca mettra un peu de baume sur ses plaies à vif et ça l'aidera. Plus qu'avec Lysander. Le Selwyn, c'était différent encore, se dit-il maintenant. Ce n'est pas lui qui a tué George. (il n'est pas le meurtrier, rien qu'un putain putain putain d'empêcheur de sauvetage) Le tuer, ça n'a été qu'une revanche, pas une vraie vengeance. (c'est pour ça que ça n'a rien calmé, pas vrai ? hein ?) « Je devrais me montrer heureuse de savoir que lui ne soit pas devenu un fantôme ou un esprit frappeur au moins il n’a pas à voir toutes les bêtises que je peux faire ou dire. Mais pour l’instant c’est trop frais et j’en veux au monde entier de m’avoir fait naître dans un monde pareil ou on me reprend tout ce qu’on m’a un jour donné. » Le sourcil s'arque, forme l'interrogation au-dessus du regard couleur mousse du Weasley. Tout ce qu'on lui a un jour donné ? La fortune des Lestrange et son statut d'Elite qui lui assurent confort et sécurité, qu'est-ce qu'elle en fait ? Il veut bien croire qu'être la fille d'une enflure comme Rabastan Lestrange est difficile à vivre, mais honnêtement, elle n'a pas l'air si mal lotie que ça, non ? « Le monde ne t'a pas encore enlevé tes jolies robes chaudes et tes jolies joues roses. » Marmonne-t-il sans réussir à ne pas sonner amer et affamé. Affamé de nourriture, de vêtements chauds (l'automne va bientôt revenir et, Merlin, il ne veut pas trop y penser). Affamé de rires, de balades sur le Chemin de Traverse à parler avec ses amis de la saison de Quidditch. Affamé de pouvoir jouer au Quidditch ou juste voir un match mais, pour ça, il faudrait pouvoir sortir à visage découvert. Fred a faim de normalité parfois.
« Parce que même la mort n’a pas voulu de moi. » Fred ne dit rien. Il ne lui fait pas promettre de ne pas recommencer parce que c'est pas ses oignons (pas vrai ?) et lui ne promet jamais à ses frères de ne pas recommencer. Pas de se suicider, non. Ca n'a même jamais effleuré l'esprit du rouquin. Mais plutôt de boire, de se mettre en danger ... de tuer les Mangemorts, les Rafleurs et ceux qui ont participé à la mort de son jumeau. « Et puis si je tentais, encore, de mettre fin à mes jours un rouquin me traiterait de folle, je n’ai pas pour habitude de donner raison aux Gryffondor. » « Tu vas mourir jeune, seule, malheureuse et sans enfant. » Rétorque-t-il, tout de suite. Le ton est sentencieux mais il y a comme une moquerie qui lui retrousse le coin de la bouche en sourire : « Ne me déçois pas, Serpentarde. » Peut-être que c'est à cause de Gill, au fond, mais qu'elle finisse sa vie, toute ridée avec plein d'enfants et de souvenirs heureux pour combler un peu le froid laissé par son homme, c'est tout ce qu'il lui souhaite au final. « Comment ?... Un jour après l’autre. Parfois les réveils sont ensoleillés, parfois pluvieux… souvent orageux. Rien de miraculeux, j’avance un pied puis l’autre. Simplement vivre. La fin est tellement incertaine, à quoi bon réfléchir à ça maintenant ? De toute façon on reconstruit toujours sur des ruines, à nous de créer un plancher plus solide que le précédent et nos piliers sont tous les même, Weasley ou Lestrange ils partagent notre vie depuis toujours » Est-ce qu'il doit lui dire ? Il n'est pas là pour reconstruire, il laisse ça à ses frères. Fred ne veut que détruire, tuer, venger. Détruire comme on a détruit sa famille - un père mort, une mère instable, une fratrie explosée sur l'autel de la guerre. Tuer comme on l'a tué, lui, parce que sans George, il se sent comme un homme vivant qui gît à terre, les entrailles éparpillées hors de son corps. Il lui manque quelque chose de fondamental qui est parti avec son frère. Quelque chose qui a été remplacé par des blizzards de glace et des tempêtes de givre dans les tripes. La conscience de George, peut-être ? (Maman disait toujours que c'était George le plus gentil des deux) Est-ce que la gentillesse de George aurait suffi à ne pas sombrer, à ne pas souffrir ? (Non non non, bien sûr que non.) George aurait autant souffert, George n'aurait pas su vivre sans lui. (Fred refuse que George puisse exister sans lui - il refuse il refuse il refuse) Contre son jean, il force ses doigts à se desserrer et à pincer doucement l'arête de son nez comme pour remettre ses pensées à leur place. Et prudemment, doucement, il s'éloigne du sujet houleux, dangereux. Guenièvre n'a pas besoin de savoir qu'il est un homme déglingué qui ne sait protéger qu'en cassant.
En revanche, il aimerait bien savoir si elle est vraiment son alliée - si ce n'est pas l'influence de Finn, au fond, qui brouille les cartes (peut-être que c'est Gill qui la détraque, au final ; peut-être que c'est vraiment lui qui la déglingue au fond) « Que je sois alliée avec Lancelot ? Ou alliée tout court ? Pour Lancelot, c’est un ancien Serpentard » « Parce que vous avez une sorte de solidarité serpentardesque ? J'y crois pas. » La moquerie masque à peine le manque de crédulité. Il n'y croit pas parce que Lucrezia a toujours été seule, même parmi les Serpentards - solitaire, même perdue dans la masse d'élèves en vert et argent. Les reptiles n'ont jamais vraiment été solidaires entre eux, pas vrai ? Ils forment des hiérarchies avec les chefs et les autres - c'est toujours l'image qu'il a eue d'eux, il n'a jamais réussi à les imaginer faire la fête avec tout le monde à égalité, tout le monde au même niveau. Des Malfoy, des Parkinson, des Greengarce et des Goyle et compagnie ne l'auraient jamais permis. « Et le petit frère d’un ami… je veille sur lui comme je peux, de loin. Lancelot et Guenièvre… ça aussi s’était écrit. » « Tu étais amie avec cet abruti de Kay ? » Vieille réminiscence d'adolescence, le conflit entre les jumeaux et le plus vieux des Lovett n'a jamais vraiment n'est jamais vraiment arrivé à conclusion.
« Pour le reste… je n’aurai pas pu faire autrement. J’ai grandi au sein de l’élite, je connais sur le bout des doigts leurs discours archaïque, je connais tous leurs travers. » Elle dit ça, et pourtant, ils sont nombreux les rejetons de l'Elite à les avoir adoptés ces discours archaïques, à avoir pris la Marque avec fierté jusqu'à découvrir, comme Regulus Black, ce qu'on leur demandait de faire. Ils sont plus nombreux encore, ceux qui n'approuvent pas vraiment mais ont décidé que ça leur convenait comme ça. Comme son ancienne amie, Ollivander. « Notre génération ne fait que subir les erreurs de nos aînés, répétant des schémas dont ils n’ont pas les clés. Tu serais surpris de voir combien de jeunes mangemorts agissent contraints et forcés. » Fred lâche un reniflement méprisant, pas vraiment désolé pour eux. « Ce n'est pas vraiment comme si on » Sa famille, les nés-moldus, les chassés, les traqués et les méprisés de cette société détraquée. « avait voulu tout ça. Et, s'ils ne veulent pas, alors qu'ils nous aident au lieu de nous chasser comme de la vermine. » « Je ne suis la porte-parole de personne… je suis juste une sorcière qui a appris l’occlumencie pour pouvoir se protéger et qui s’en sert pour ce qu’elle croit être juste. Les apparences sont souvent trompeuses Fred. » C'est sans doute pour ça qu'il déteste cette société de sangs purs, qu'il est bien content d'être un Weasley, d'être bruyant, et envahissant, et indiscret, et impudique. Le rouquin n'a jamais compris ces conventions de masques, de faux semblants et de froideur. Les apparences n'ont pas besoin d'être trompeuses, le monde n'a pas à être si compliqué qu'un parent ne puisse pas simplement s'extasier devant son enfant. « Depuis combien de temps ? C'est récent ? » Est-ce que ça date de Beltane et de Finn et Gill ? (est-ce qu'il l'a déglinguée, même indirectement ? il a beau creuser, il ne trouve rien dans sa mémoire qui la labellise comme une amie de l'égalité sociale) « Il n'y a que le gamin qui sait ? » Et lui aussi, maintenant. Forcément. « Si tu me dis qui est au courant, on sera plus efficaces pour te sortir d'un mauvais pas si nécessaire. » Encourage-t-il. Sur ses rétines, il a encore l'image de sa peau lézardée par les plaies du Sectumsempra et ni Gill, ni Fred ne veut que cette scène se reproduise.
Dernière édition par Fred Weasley le Sam 6 Fév 2016 - 17:58, édité 1 fois
Le sourire s’étire légèrement bien qu’un peu pâle, un peu forcé, sans doute un peu rouillé aussi. C’est vrai qu’il n’est pas habituel de m’entendre parler de la sorte mais rien n’a été forcé, les mots ont quittés mes lèvres naturellement. Je n’étais pas non plus aussi coincée au point de ne jamais dire aucun gros mot. Je tentais toujours de les retenir en présence de personnes plus âgés mais Fred était Gill, Fred était un ami... du moins Gill était une amie de Finn. Fred n’a rien contaminé du tout, tout comme il n’est pas entièrement responsable des cicatrices. Je ne peux pas lui en vouloir de ce que j’ai moi-même provoquée. Tu ne peux pas être responsable de mes faits et gestes et encore moins de mes paroles. C’était marrant ça, tous mes proches se sentaient responsable de ce qu’il pouvait m’arriver et Fred s’y mettait lui aussi. Personne ne pouvait donc penser que je sois capable de faire moi-même des bêtises? Que je sois capable de dire “putain” si j’en avais envie? Je n’étais pas cette petite princesse fragile qu’ils semblaient tous connaitre mieux que moi. Une fois encore mon regard se perd vers la soirée qui bat son plein plus loin... Tuer Draco soulagerait ma douleur... Non, j’en doutais très sincèrement, le contexte était bien trop particuliers. J’avais l’impression que rien n’était simple dès que ça touchait de près ou de loin à ma personne. Cette fois ce fut à moi de répondre par un simple haussement d’épaule. Voulais-je seulement être soulagée? Je n’étais pas certaine d’en avoir même le droit. Tu en a l’air certain... pourtant j’ai peur que la vengeance soit un faux ami... D’apaiser sur l’instant puis de se retrouver avec un grand vide. Se sentir plus que jamais seul sans le moindre but à accomplir... Comme si se venger ne finissait rien du tout, ne conduisait qu’à se sentir encore plus seul que jamais avec sa propre douleur. N’avoir plus cette personne à détester et se retrouver face à ses propres erreurs comme seul reflet dans le miroir. J’avais déjà grand peine de me regarder alors imaginer la suite m’était difficile et le cas de mon “meurtrier” tellement particuliers... Trop compliquée, presque insoluble. Mes paroles le surprennent je le vois bien mais comment pourrait-il en être autrement. J’aimerai partager mes peurs, mes angoisses, mes interrogations sur mon passé, ma famille mais c’était le mettre plus en danger ce que je me refusais. Pourtant je ne pouvais pas le laisser sans comprendre un minimum. C’est vrai, pourtant tu es bien placé pour savoir que le bonheur matériel n’est pas forcement ce qu’il y a de plus important. Oui, je n’avais jamais manqué de rien, nourriture, belles toilettes, soirées, sorties... mais cela avait-il fait mon bonheur? La réponse était claire comme de l’eau de roche, non. Même si j’étais parfaitement consciente de la dureté dans laquelle pouvait vivre les insurgés je maintenais mes paroles. On m’avait ôté dès mes trois ans ce qui m’était précieux, mes parents puis successivement, mon enfance, mon insouciance, ma sécurité... A l’âge où il se disputait avec ses frères pour l’attention d’une mère aimante, je m’efforçais d’éviter les critiques et les gifles de celle qui m’avait élevé. Les larmes et le sang avaient-ils un gout différent dans des étoffes précieuses? J’en doutais. La normalité? Non, je n’avais jamais connu. Je suis surprise de ses paroles, l’étonnement se lit sur mon visage. Si Jill & Finn se connaissent bien il n’en est rien pour nous deux. Pourquoi s’inquiétait-il de ma vie ? De mon avenir ? Pourquoi m’inquiétais-je du sien ? Nos vies antérieures rendaient notre existence actuelle bien plus proche qu’elle n’aurait dû l’être de prime abord, la preuve en était que nous étions là, installés côte à côte sans animosité aucune. Au contraire même nous nous préoccupions l’un de l’autre, peut-être même trop. Malgré l’étonnement ses paroles m’avaient fait chaud au cœur, vraiment. J’essaierai de te décevoir… le plus possible. Pourtant être heureuse… en couple, vieille et avec enfants voilà un future que je ne voyais pas possible, inatteignable. Serais-tu capable de m’en faire la promesse, toi aussi? La promesse de simplement pouvoir imaginer un futur, un après possible malgré la disparition de son jumeau? Parce qu’il peut mentir à tous, il peut même sourire en face de moi, j’ai l’impression de le comprendre, de savoir. Sans me mentir ou sans te mentir à toi-même. Pourvoir vivre lui, Fred et pas simplement le jumeau de… Lui qui aimait être franc, lui qui voulait la vérité il pouvait tout me dire, il n’y a rien qui pourrait me choquer dans ses paroles. Des amitiés entre serpents, si, c’était possible, bien sûr chez les verts et argent le fait de se nommer Lestrange aidait à creuser son propre trou mais ce nom pouvait être une aide comme un frein voilà pourquoi je m’évertuais toujours à aller au-delà des apparences, des on-dit… Je ne sais pas si on peut parler de solidarité Serpentardesque mais oui, il existe quelque chose, un lien pour qui veut bien le voir. Pour qui veut bien être un minimum honnête avec lui-même, au fond on en revenait toujours au même point. Oui j’avais eu de vrais amis dans ma maison mais aussi dans d’autres. On ne passait pas 7 ans de sa vie avec quelqu’un sans le connaître un minimum, mais comme toujours il fallait regarder, écouter être acteur de sa vie et pas un simple spectateur. Je fronçais les sourcils en entendant le prénom de l’aîné des Lovett. J’étais peut être à Serpentard mais je n’étais pas amie de tout le monde non plus et Kay était particulièrement désagréable, même avec moi. Bien sûr que non. Owen, le puîné. comme si ça n’était pas une évidence… le pauvre Owen était souvent « oublié » du trio mais il était de mon âge et avait été un ami sincère même si je n’avais plus de nouvelles de lui depuis bien longtemps maintenant contrairement à Kay justement qui grimpait les échelon au ministère. Je sais bien mais il y a plusieurs façon de vous aider… je ne dis pas non plus que tout le monde agi dans l’ombre bien sûr mais tous ne sont pas inactifs. Ma main frottais nerveusement mon bras, comme si une des cicatrices m’était douloureuse, j’avais l’impression de mal m’exprimer, de tenter de trouver des excuses à l’inexcusable… Je te l’ai dit, je ne veux être le porte-parole de personne. Tout le monde pouvait expliquer ses choix, ses actes ou justement son inactivité, je ne pouvais ni ne voulais parler pour personne d’autre que moi. Mais regarde, moi, si j’agissais autrement, je serais sois tué par l’un des vôtres pour simplement porter mon nom ou par un mangemort pour vous avoir aider… J’avais déjà vécu les deux cas, Davius usant d’un doloris sur moi et Melchior à Poudlard que j’avais tué sous les yeux de Lancelot. Je n’avais d’autres choix que d’agir dans l’ombre pour me protéger, protéger les miens et Severus. Depuis que j’ai intégré le ministère, choisi d’obtenir le poste aux enchères. J’avais choisi ce poste, choisi d’être aux premières loges, d’avoir des informations de premier choix et tenter d’aider aux mieux ce que je devais vendre. J’avais toujours tenté d’être le plus humaine possible vis-à-vis d’eux… Choix que j’assumais pleinement. Lancelot et toi maintenant, du moins sous ma véritable identité, oui. Enfin véritable… Ils connaissaient Gwen. Et puis il y avait Harry qui communiquait avec moi, du moins avec mon moi sous forme de vipère. Ne t’en fais pas pour moi. Je préfère que cela reste ainsi. Moins il y a de personne au courant mieux ce sera. Pour eux, pour moi. Il n’avait pas à me sortir d’un quelconque mauvais pas, si j’aidais les insurgés, je participais également à certaine mission en tant qu’adhérente et pour ça j’en paierai le prix. Comme pour avoir vendu mes amis aux enchères. Ce n’était que justice. Mais maintenant que tu sais, saches que je ne suis pas douée uniquement pour être otage ou pour gagner du temps. Tu me parlais de mes belles robes et de mes joues roses, je peux t’obtenir des vêtements, des vivres, des potions… Tu n’as qu’à me demander. Je pouvais me permettre de jouer les bons génies, personne ne s’inquiétait de mes dépenses.
GUENIEVRE LESTRANGE & FRED WEASLEY AUGUST 28th, 2002 && HERPO CREEK
C
ette fois, le rire est un peu amer et la grimace, pas vraiment amusée. « C’est vrai, pourtant tu es bien placé pour savoir que le bonheur matériel n’est pas forcement ce qu’il y a de plus important. » dit-elle, et il n'est pas d'accord. Parce que « il y a quand même des choses essentielles » comme un toit sur la tête, un repas chaud dans l'estomac et de quoi dormir - un bon lit, une couverture. Ils ont beau être ensemble (ils ont beau être ceux qui restent) et s'aimer, Fred trouve que ce n'est pas une vie qu'ils ont. Bill ne devrait pas angoisser pour l'avenir de son Espérance. Percy ne devrait pas se demander si Penny l'emmerdeuse aura à manger demain. Et Ron ne devrait pas avoir peur que ses amis crevent à chaque heure de la journée. « On est ensemble » et encore, il en manque (mais ça, il le tait - il n'aime pas parler de ses parents ... et George, et George est toujours là, son fantôme accroché à ses neurones fatigués) « Mais c'est ... » pas une vie « Il manque des trucs. » De la normalité, de la tranquilité. De la justice aussi.
Il manque du bonheur, vraiment. C'est aussi simple que ça.
« J’essaierai de te décevoir… le plus possible. » Il secoue la tête, plutôt satisfait de lui. Gryffonder, hein ? Ca ne l'empêche pas d'arriver à ses fins. « Il ne faudrait pas déroger la rivalité entre nos maisons, pas vrai ? » Malgré leur amitié avec Lucrezia, Fred et George ont toujours trouvé l'opposition amusante - et bien pratique aussi car elle offrait des cobayes que personne ne pleurerait au final. « Serais-tu capable de m’en faire la promesse, toi aussi? Sans me mentir ou sans te mentir à toi-même. » Haussement d'épaules et il s'étire, l'air de rien. « Pas du tout. » Et il répond comme on dit qu'on n'aime pas la citrouille ou qu'on préfère la fille du premier rang, plutôt que la jolie brune du fond. Il répond comme si c'était normal - et sûrement que ça l'est un peu. Il ne se voit pas de futur, pas même avec Espérance dans les bras. Ses rêves d'avenir se sont enfuis, effrayés par les hurlements de George, et depuis, il ne sait pas se projeter. Il sait à peine avancer sans l'autre. « Tu as dit pas de mensonge » est la seule excuse qu'il lui offre pour sa brutalité. « Je ne sais pas imaginer un plus tard alors l'imaginer heureux ou malheureux ... » est la seule explication qu'il peut donner. Au fond, il s'en fout. Ce n'est pas comme s'il cherche une vie sans George, au-delà de George.
Ce n'est pas comme s'il veut autre chose que sa vengeance et son pardon pour les erreurs commises avant de pouvoir reposer enfin en paix. (Il est claqué, tellement crevé par tout ça - il voudrait vraiment se reposer, parfois).
Quand elle parle de ces autres, ce qui résonne dans son reniflement est loin d'être de l'indifférence. Le dédain est cinglant, le mépris se fait tranchant. « Je sais bien mais il y a plusieurs façon de vous aider… je ne dis pas non plus que tout le monde agi dans l’ombre bien sûr mais tous ne sont pas inactifs. » Fred a surtout l'impression qu'ils se battent seuls depuis tellement longtemps. Qu'ils sont les seuls à sacrifier quelque chose (beaucoup beaucoup trop de choses) pour le bien de toute une communauté. (C'est tellement injuste que ça l'énerve, de savoir que tous, ils vont profiter du sang versé et des larmes pleurées sans avoir jamais jamais rien payé pour l'égalité) « Beaucoup sont inactifs. » Comme Nyssandra Ollivander. A une époque, il a cru qu'elle les aiderait quand elle lui a donné cette nouvelle baguette. (Et distraitement, ses doigts frôlent le bois enchanté) Ou quand il a vu Davius revenir en disant que sa baguette allait bien. « Celle qui va bientôt te servir de belle-soeur par exemple. » Fred a vraiment cru qu'elle avait enfin ouvert les yeux - et c'est sans doute ça qui le rend si amer vis-à-vis de la Ollivander. Qu'après les détraqueurs, les fiançailles forcées, les chasses humaines et toutes les horreurs de leur maudite époque, elle préfère encore retourner à ses robes et écrire ses papiers à la con. « Je te l’ai dit, je ne veux être le porte-parole de personne. Mais regarde, moi, si j’agissais autrement, je serais sois tué par l’un des vôtres pour simplement porter mon nom ou par un mangemort pour vous avoir aider… » « Fausse excuse. On finit toujours par accepter ceux qui font leurs preuves. » Ils ont eu Maverick Rowle, ou Sansa Rosier. Ils ont eu Daphné Greengrass jusqu'à ce qu'elle décide qu'elle était mieux avec les lâches et les connards. Des Blaise Zabini aussi. « Enfin presque. » Certains, il n'arrive pas à s'imaginer capable de passer au dessus de leurs crimes. Des Malfoy, des Carrow. La Parkinson. Mais Guenièvre, c'est différent. Elle a prouvé par les actes, et elle aurait le soutien de « Lancelot et toi maintenant, du moins sous ma véritable identité, oui. Ne t’en fais pas pour moi. Je préfère que cela reste ainsi. Moins il y a de personne au courant mieux ce sera. » « C'est trop tard maintenant. » Rétorque-t-il avec une douceur amère. C'est trop tard. Il n'ose pas lui dire qu'elle peut venir avec lui. C'est trop tard maintenant. Il a peur de la déglinguer comme il a déglingué Lucrezia. « Y a ... ça. » Finn et Gill. L'aide apportée et les remords créés. Les états d'âme partagés et les secrets à moitié avoués. « C'est trop tard, je m'inquiète maintenant. » Elle n'y changera rien. C'est juste son coeur trop bon, trop con qui s'attache trop vite aux gens. Qui veut tenter de sauver et va juste tout casser. « Mais maintenant que tu sais, saches que je ne suis pas douée uniquement pour être otage ou pour gagner du temps. Tu me parlais de mes belles robes et de mes joues roses, je peux t’obtenir des vêtements, des vivres, des potions… Tu n’as qu’à me demander.. » « Pour les vêtements, je préfère autant pas. » Pas si c'est pour se retrouver avec des velours et des cachemires hors de prix comme ceux rapportés par Lucrezia. Merlin, même si ça tient chaud pendant l'hiver, ça fait vraiment tâche au mieux de Daeva. « Pour les vivres, on se débrouille. C'est pour les ingrédients à potions surtout. » Surtout quand il ne peut pas piquer dans les réserves des guérisseurs sans que Hughes ou Dillinger ne viennent l'emmerder pour savoir ce qu'il veut en faire. (Comme si ça les regardait, putain) « Tu saurais faire ça ? Pas besoin de beaucoup. » Manquer de tout, ça vous apprend à optimiser et à être soigneux avec les ingrédients. Voire à devenir ingénieux dans leur utilisation. « Et il y a une fille aussi ... » Angelina. Il n'a pas eu de nouvelles de sa part depuis des semaines maintenant, il s'inquiète. Et si elle aussi, il l'avait démolie sans le savoir ? « Est-ce que tu peux m'aider à avoir des nouvelles ? Elle travaille chez Nimbus. C'est pas vraiment ... hum, tes cercles, je suppose. Mais tu as peut-être des amis ou des connaissances qui ... » Il agite la main dans l'air. Trop longtemps réprimée, l'anxiété pour Nana est étouffante. « C'est pas grave si tu peux pas. J'comprendrais. Te mets pas en danger pour un truc perso. » Il ne veut pas s'inquiéter pour elle aussi.
Non, je ne vois pas les choses de la même façon que lui mais je préfère me taire. Je ne peux pas lui en parler alors à quoi bon tourner autour du pot pour en définitive abandonner la partie ? Ça n’est pas qu’il ne veut pas comprendre, mais il ne le peut pas. J’ose à peine imaginer ce qu’est la faim, la vrai, celle qui vous brûle de l’intérieur, qui vous empêche seulement de vous lever le matin. J’ignore tout de la morsure du froid d’un hiver passé en forêt. Mais je ne connais pas une nuit tranquille, sans crainte ou sans cauchemar. Je n’ai jamais connu et ne connaîtrais jamais une vie de famille « normale » ce que signifie être aimé, choyée par une mère et un père. La liste pourrait être longue mais pour couper court à ce sujet j’haussais simplement les épaules et me contentait de regarder un peu dans le vague comme soudainement attiré par les lumières vacillantes de la fête. Qu’il conserve en mémoire l’image de la petite princesse des Lestrange bien au chaud et bien protégé dans ce gigantesque manoir, après tout c’est bien ce que tout le monde pense. Même si je réalisais qu’il m’était plus douloureux de cacher la vérité à certaines personnes et s’il y avait une chose de certaine c’est bien que Finn n’aimait pas mentir à Gill. Et puis répondre quoi ? Avec amertume lui dire qu’il manquerait toujours quelque chose ? Un fait, une réalité, inutile de tergiverser la dessus. Lors d’une guerre, il peut y avoir 10, 100 morts, cela ne fait que multiplier les victimes collatérales. Je relève mon regard vers lui, c’est un peu idiot de se sentir si proche d’un garçon qu’on connait à peine, troublant même, pourtant j’aime le voir sourire et mes lèvres esquissent un sourire à leurs tours, malgré moi, comme pour faire écho au sien. Une rivalité n’était pas toujours néfaste, au contraire elle poussait parfois les gens à faire mieux, aller au-delà d’eux-mêmes, du moins c’est ainsi que je le voyais. Bien sûr sa réponse fut un peu abrupte mais je m’y attendais. Il n’y avait aucune surprise dans mon regard, juste un fond de peine, de tristesse difficilement camouflé. Je te reproche rien, surtout pas d’être franc. Mais… je t’avoue que ça me chagrine un peu de savoir que j’ai perdu mon meilleur ami de jeux. Je l’observe une seconde, deux peut-être avant d’attraper son regard dans le mien et d’ajouter. Moi, je suis toujours cap. Plus lui…Cap du pire comme du meilleur, cap de faire des conneries et cap d’imaginer un avenir même s’il faudra se battre pour le faire. Je crois que c’est Finn qui tente d’attraper Gill pour la secouer, un peu parce qu’il , j’ai ? peur de le perdre, le voir sombrer bêtement une fois sa vengeance obtenue. Toi t’as rendu les armes. J’ai peut-être tenté de mettre fin à mes jours mais au moins je me sers pas d’un mort pour refuser d’avancer comme un hyppogriffe blessé dans son amour propre. Qui parle ? Qui pense ? De quel droit je me permettais de lui dire ça ? Et puis j’avais beau jeu de lui dire ça vu la réaction que j’avais eu après la mort de Liam. Pourtant je ne pouvais pas retenir mes paroles, mon cœur me hurlait de l’aiguillonner de la sorte et c’est ce que j’avais fait. Alors notre jeu était réellement terminé ? C’est comme s’il reniait le duo que nous avions un jour formé et le Finn en moi en était blessé, sincèrement, douloureusement. Mais il semble plus simple pour Fred de parler du présent, de me faire part de ses rancœurs, de ses griefs que je ne peux que comprendre. Bien sûr qu’une bonne partie de « l’élite » profite grassement, n’agit pas, attend que ça se passe mais j’ai l’impression qu’il a oublié un détail. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Il parle de Nyssandra et mon cœur se serre dans ma poitrine. N’a-t-elle pas payé un certain tribu pour cette guerre ? Oui, bien sûr elle a choisi de rester, de continuer d’écrire ses articles et de ne pas prendre part au conflit « directement » mais il voulait quoi ?? Qu’elle vole l’intégralité des baguettes de sa famille et qu’elle vienne remplir d’avantage les tentes dans la forêt ? Nyssandra n’était pas la plus grande duelliste que je connaisse mais elle n’était pas non plus la plus pro sang pur de mes amies. On a pas tous le courage, ou la folie, ça dépend du point de vue, des Gryffondor… mais dans toutes guerre il y a des civils. Des « neutres » qui ne soutiennent pas réellement le régime en place mais qui n’aident pas, non plus la résistance. Un rire un peu narquois, un peu mauvais lorsqu’il prend mon exemple, encore vivace dans mon esprit, pour dire qu’il s’agit d’une fausse excuse. Tu expliqueras ça à Davius Llewellyn. On pose les questions Avant d’envoyer le doloris. Non parce que, mine de rien ça ne met pas les gens en confiance… Sur ce point-là je restais sur mes positions. Et puis, n’oublie pas que dans mon cas je reste la nana qui a vendu certains insurgés, je doute être accueilli les bras ouverts dans votre camp même si mes intentions étaient… louables. De toute façon je n’avais pas l’intention de rejoindre le camp des insurgés pas tant que mon double jeu n’avait pas été découvert. J’hausse un sourcil et secoue légèrement la tête alors qu’un sourire nait aux commissures de mes lèvres. Tsss, c’est vraiment ton côté Jill, un peu trop féminin. Je le titillais mais posais ma main sur la sienne, un geste naturel, aussi incontrôlé que mes paroles. Mais si Finn se moque, Gwen, elle, te remercie. Parce que, oui ça faisait chaud au cœur et que je ne pouvais que le comprendre. Je l’écoute et hoche la tête. Je peux faire ça. Faire les courses moi-même ou envoyer Chat, mon elfe de maison pour que personne ne sache quel Lestrange fait réellement ces achats. Tu peux faire des listes… Je n’avais pas l’intention de te donner des vêtements « démodés » de mes frères, mais des couvertures, des capes plus épaisses… c’est toi qui vois mais je peux. Des vêtements, des couvertures, bref tout ce dont il pouvait avoir besoin pour passer l’hiver. Les paroles suivantes me firent esquisser un sourire un peu plus large, légèrement amusé, même un peu idiot, ce même sourire qu’arborait souvent ce cher Finn. Ne t’ais-je pas déjà montrer que mes cercles étaient plus que vastes? Un petit air goguenard illumine mon visage. Angelina Johnson n’est-ce pas? Et je me mords la langue pour ne pas ajouter un commentaire complétement crétin. Je me renseignerai pour toi. Tu veux que je te contacte de nouveau via Lancelot? Je savais où trouver le jeune homme, contrairement à Fred mais nous pouvions aussi nous trouver un lieu de rencontre.
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