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sujet; Theodore Ω And the vision that was planted in my brain still remains within the sound of silence Ω |
| Theodore Yardley Nott feat Dylan O'Brien • crédit bigbadwolf | ❝ We're running in circles again ❞Death Eaters ; PV☇ pseudo complet & surnom(s) ; La mère de Theodore, bien que morte depuis bien longtemps, voyait en l'enfant inespéré un petit miracle. Ce n'est pas sans peine qu'elle réussit à convaincre son ordure de mari d'appeler l'enfant Theodore, un prénom dont les origines grecques peuvent être comprises comme « cadeau des dieux » (theos et dōron). C'est pour cette raison que Theodore a hérité du prénom d'un de ses ancêtres du côté de son père comme second prénom. Yardley, en hommage à celui que le monde sorcier connaît pour ses exploits en matière de chasse et d'assassinat de gobelins. On dit d'ailleurs que si les Nott sont si peu souvent vus à Gringotts c'est parce que les responsables de la gestion en veulent encore à la descendance de Yardley Platt pour avoir décimé une partie de leur race. Côté surnom, peu lui en donnent ou osent les assumer en sa présence. En dehors des traditionnels Theo, que l'héritier Nott acceptent sans broncher parce qu'il n'y voit qu'un signe de paresse de la part de l'émetteur, il n'est pas au courant d'une autre appellation en vigueur. Si on oublie « Nott » qui n'a rien d'un surnom mais qui est employé par de nombreux mangemorts et par Malfoy au quotidien. Quant à son nom, il n'est pas nécessaire de s'y pencher longtemps. Les Nott sont parmi les sorciers dont la loyauté au Magister et le sang sont aussi purs qu'on puisse l'imaginer.☇ naissance ; Né le 13 Octobre 1979 au Manoir Nott, une bâtisse dont la luxueuse façade ne reflète en rien le caractère sobre et dépouillé de l'intérieur, Theodore a poussé son premier cri avec quelques jours de retard sur le terme annoncé de la grossesse. Son père a vu en cette attente plus longue que prévue une des premières tentatives de rébellion d'un fils qu'il n'avait finalement que peu désiré et qu'il avait participé à concevoir sans autre but que d'assurer la pérennité de la lignée. Une position dont il ne s'est jamais caché et qui a immanquablement insufflé à la relation père-fils une distance étonnante même pour des sorciers de leur rang.☇ ascendance; Sang-Pur. Du moins c'est ce que l'on suppose, avec un grand-père à l'origine du registre de référence en la matière la pureté du sang de Theodore n'a jamais été réellement remise en cause. C'est cette valeur de sang qui lui a permis de faire sa scolarité sans encombre et ce même sous la direction de Severus Snape.☇ métier ; Langue de plomb, un métier qui lui colle à la peau diraient certaines mauvaises langues. Connu pour être particulièrement taciturne et silencieux, le choix de carrière semblait tout tracer pour Theodore. D'aucuns ne se doutent qu'il n'a guère eu le choix et qu'au départ il aurait voulu être joueur de Quidditch. Mais son individualisme marqué au fer rouge sur son front et l'obéissance contrainte qu'il doit à son bourreau de père l'ont éloigné d'une voie qui aurait probablement aidé Theo a s'épanouir et s'ouvrir un peu plus. Petit prodige, dans une maigre mesure si on le compare à des sorciers de la trempes de Dumbledore ou le Magister, il a intégré les rangs des Langues de plomb immédiatement après sa sortie de Poudlard, devenant l'un des plus jeunes promus à ce niveau de sécurité et de compétence.☇ camp ; Theodore est un bon petit soldat du Gouvernement. Comment pourrait-il en être autrement avec un père comme le sien et une éducation aussi axée sur la supériorité des sang-purs ? Quand est venu le moment de choisir son camp pendant la bataille de Poudlard, Theodore n'a pas mis longtemps avant de se décider, rien ne le retenait de l'autre côté. Depuis, en bon Mangemort, il obéit aux ordres du Magister et se calque aux idéaux de l'autorité, en tentant de se faire oublier du Seigneur des Ténèbres. Un serviteur aussi discret que silencieux mais qui ne dévie jamais de la ligne de conduite fixée par la sphère dirigeante.☇ réputation ; « C'est de le digne fils de son père. » murmurent les échos idiots, dignes des réflexions sorties des élucubrations d'un des membres du Club des Chasseurs sans tête. C'est en grande partie à cause, ou grâce, à son accession au statut de Mangemort que Theodore a hérité de ce genre de réputation, ça ou la réputation que sa famille -et son père en particulier- ont imprégné à son nom. « Y'a un truc pas net chez ce gars. » Le bruit court sur la part sombre de son âme, le silence de plomb qu'il entretient sans difficulté n'aide aucunement à démentir les rumeurs et ça ne le dérange pas d'entendre ce genre de chose à son propos. Quoiqu'on évite en général de murmurer ces ragots en sa présence. La crainte qu'il inspire vient de son absence de volonté de se lier au reste du monde. « Il cache quelque chose. » De ce manque de verve, les gens ont tiré des conclusions. Theodore ne peut qu'avoir de noirs secrets à protéger pour se terrer ainsi dans un silence que beaucoup ne sauraient tenir plus de cinq minutes. Du sadisme aux préférences sexuelles les plus répugnantes, tout a été inventé. Des suppositions qui glissent -en apparence- sur sa peau d'albâtre comme l'eau sur les plumes du vilain petit canard. « Il est pourri jusqu'à l'os. » Voilà la conclusion que tirent ceux qui ne le connaissent pas. Quant à ceux qui ont une appréhension de sa personne plus correcte, ils n'ont pas nécessairement une opinion bien plus positive.☇ état civil ; Une âme seule, se suffisant à elle-même et ne désirant surtout pas s'attacher à une autre. Voilà un résumé, aussi succinct que précis de la vie sentimentale de Theodore. Et pourtant, après avoir passé plus de vingt-et-un ans à refuser à son monstre de père de se fiancer, il a craqué. C'est en Nephtys qu'il a troué une compagne potentiellement satisfaisante et surtout pas trop encombrante. A match made in heaven. Faisant tous deux montre de personnalités uniques et n'entrant pas exactement dans les normes, Shafiq et Nott ont échangé une promesse qu'il n'aurait jamais pensé faire. Fiancé mais toujours sans chamade sentimentale, Theodore se montre très gentleman, trop pour être honnête.☇ rang social ;Mangemort depuis peu, il fait tout de même partie des plus jeunes recrues du Seigneur des Ténèbres. Ce fait lui accorde un certain prestige qu'il n'exploite guère, ne voyant en ça qu'une récompense accordée à son père. La fierté de Theodore n'est pas dépendante de la satisfaction de son père, mais sa tranquillité d'esprit est apaisée lorsque Nott senior est satisfait. Il n'y a rien qui ne lui fasse plus plaisir que de voir le tatouage magique imprimé sur le bras de son fils.☇ baguette ; Les baguettes d'if sont une tradition chez les Nott, pas qu'on force l'enfant qui reçoive sa première baguette à n'essayer que des confections réalisées à base de ce bois, mais elles ont la préférence des parents qui voient en cette composante noble un signe de l'appartenance familiale. Autant que faire se peut, on tente même de les faire réaliser par Ollivander sur mesure à partir de l'if de la baguette d'un défunt aïeul. C'est ainsi que Theodore a hérité d'une baguette dont le bois avait été quelques temps auparavant une branche poussant sur la tombe de son arrière grand-père Nott. Ce bois qui porte avec lui une réputation plus sombre que la moyenne colle parfaitement à l'histoire de la famille et sa malléabilité lorsqu'on accomplit de la magie noire en a fait un choix de prédilection pour les Nott. Longue de trente-trois centimètres, la baguette de Theodore est plutôt lente, c'est pourquoi Ollivander a trouvé bon d'y incruster une écaille de sirène qui a pour propriété de rendre plus souple et rapide la baguette qu'elle occupe tout en développant une affinité avec les sortilèges et enchantements.☇ épouvantard ; Petit malin toujours en retrait, Theodore a tendance à ne jamais être le premier à participer aux travaux pratiques en classe. C'est d'ailleurs pour éviter que l'épouvantard ne prenne la forme de son père durant une des « leçons de vie » qu'il administrait avec plaisir à son fils, que Theodore a fait en sorte de passer dernier lorsque le professeur Lupin a voulu leur faire affronter leur peur. Si ce n'avait pas été pour Potter et sa phobie des détraqueurs, Theodore aurait été humilié de voir sa plus grande frousse révélée à toute la classe. Depuis, les choses ont bien changé et entrer au service du Seigneur des Ténèbres a fait réaliser au Nott, que son père n'est que du menu fretin en terme de cruauté et de noirceur d'âme. C'est donc logiquement que l'épouvantard de Theodore a pris la forme de son Maître le Magister dont il craint les éclats de colère comme ceux d'enthousiasme et dont l'âme, vide de toute humanité, fait froid dans le dos du jeune homme. ☇ risèd ; Dire que Theodore a perdu espoir n'est pas un euphémisme, il n'est pas optimiste et a depuis bien longtemps compris que la moindre once de bonheur qu'il pourrait développer se verrait écrasée puis éteinte par son père, ou pire par le Magister. Le miroir du risèd ne saurait probablement pas par où commencer avec Theo, mais il pourrait lui montrer son avant-bras, libre de tout tatouage pour débuter. Cette peau redevenue immaculée serait le symbole de l'affranchissement de Theodore du joug du Magister qu'il craint plus que tout, mais aussi la fin des tortures et des meurtres qu'il est obligé de pratiquer.☇ patronus ; Theodore n'est pas très différent des autres Mangemorts. Il n'a pas de patronus, ou pour être plus précis, il n'en a plus. S'il a un jour été capable d'en conjurer un, ce n'est qu'une des nombreuses choses auxquelles il a dû renoncer pour suivre la voie tracée par son père. Et aussi peu résiliant qu'il soit, les années passées dans le camp du Seigneur des Ténèbres ont laissé sur lui une empreinte indélébile. Aujourd'hui, et malgré des talents magiques tout à fait notables, Theodore ne se souvient même pas ce que veut dire être heureux. ☇ particularités ; la demande est à faire obligatoirement avant la fiche.☇ animaux ; En dehors des hiboux qu'il utilise sans les posséder Theodore n'a jamais eu d'animaux, son père ne l'aurait pas tolérer. Mais depuis qu'il vit seul, il y pense de plus en plus. La compagnie d'un animal étant préférable à celle d'un humain, parce qu'elle demande moins d'effort et qu'elle demande moins d'attention. Un chat fait sa vie contrairement à un colocataire qui a une vie et des états d'âmes.☇ miroir ; voir l'onglet "miroirs". |
☇ Avis sur la situation actuelle ; Theodore ne dira jamais qu'il soutient le mouvement des Insurgés. Parce que ce n'est pas vrai, d'abord, et puis parce qu'il sait que ce serait signer son arrêt de mort. La situation est à ses yeux en train d'échapper complètement au contrôle du Magister et des Mangemorts, ce qui n'est pas confortable pour lui qui est tout fraîchement marqué et qui est donc plus susceptible d'écoper de missions déplaisantes mais nécessaires. La population agit de façon assez sensée à ses yeux, même si les retournements de vestes notables sont suspects, qu'on doute de la sincérité de ceux qui les expriment ou même de leur capacité à prendre des décisions, Theodore ne comprend pas que le peuple n'ait pas activement soutenu le Dark Lord qui a droit de vie et de mort sur eux. N'ayant jamais eu de rebut, Theodore préfère ne pas se prononcer sur le sort qui leur est réservé, bien qu'il n'ait jamais vu en cette forme d'esclavage une manoeuvre intelligente. Exacerber les rancoeurs de la résistance n'est jamais bon si on ne peut l'annihiler au tour d'après. En parfait ex-Serpentard, Theodore ne pense d'abord qu'à sa position et espère bien que si la tendance politique vient à s'inverser il trouvera un moyen, une pirouette, pour ne pas se retrouver à Azkaban ou condamné à mort. Son alliance maritale avec la coqueluche du public lui assure une certaine sécurité en cela que le peuple ne voudrait pas voir sa starlette veuve à l'aube de ses vingt-six ans.
☇ Infos complémentaires ; Le Chapeauflou qu'il est n'a pas failli aux prédictions du Choixpeau lors de sa répartition. Avec quatre « Optimal » en Sortilèges et Enchantements, Métamorphose, Potions et Botanique, et cinq « Effort Exceptionnel » il n'a raté aucune de ces épreuves. Ainsi Theodore a réussi à se classer dans le neuvième décile de la promotion, faisant honneur au Serdaigle qu'il aurait pu ou dû être. Loin derrière Hermione Granger et ses neufs « Optimal », Theodore a depuis longtemps fait le deuil d'être le premier et ce malgré l'horreur de son père quand il a appris que la meilleure élève était une né-moldue. Pour ce qui est de ses ASPIC, passés sous le règne de Severus Snape en tant que directeur, Theo a, à nouveau, des mentions « Optimal » dans les matières qui lui avaient déjà réussi en cinquième année et deux « Effort Exceptionnel » en Défense Contre les Forces du Mal et Études des Runes. • Son silence n'est pas d'or, ou même d'argent, s'il se tait quand tout le monde parle ce n'est pas parce qu'il veut épargner les gens de l'impact que son opinion pourrait avoir. Non, c'est parce qu'il préfère les laisser patauger dans leur idiotie et ne pas leur laisser accès à des informations qu'ils pourraient finir par utiliser contre lui. Appelez-le paranoïaque, mais se confier à son père a été une erreur qu'il n'est pas prêt à reproduire. • Theodore est très à l'aise sur un balai, s'il n'avait pas été aussi peu doué en matière de travail d'équipe il aurait pu faire représenter les couleurs de Serpentard dans la Coupe Inter-Maison de Quidditch. Mais entre les entraînements et l'obligation de reposer sur les qualités de ses camarades, l'investissement était trop grand pour qu'il ne s'y engage. • Un peu moins extrémiste idéologiquement que certains de ses camarades Mangemorts, Theodore estime d'abord la valeur des gens en fonction de l'intelligence qu'il leur accorde. C'est pour cette raison qu'il ne veut pas voir des « Sang-de-Bourbe » comme Hermione Granger massacrés sur la simple base de la pureté de leur sang. De même voir le professeur McGonagall, qu'il estimait brillante, réduite à l'état de légume est un gâchis qu'il ne peut qu'à peine supporter. Un gâchis nécessaire à la cause du Magister et auquel il fait mine d'adhérer, mais s'il peut sauver un ou deux cervelets bien faits il réfléchira à deux fois. • Il a longtemps envisagé d'entamer le travail nécessaire pour devenir Animagus avant de faire machine arrière. Aussi doué qu'il soit en métamorphose, il sait reconnaître lorsqu'un challenge est au-delà de ses capacités, aussi pénible à admettre que cela puisse être.• On le dit mystérieux et il comprend pourquoi. Lui se définirait plutôt comme tourmenté si la question lui était posée. Entre la colère intrinsèque qu'il ressent et les terreurs nocturnes que les missions provoquent chez lui, le seul mystère qui entoure vraiment Theodore est la date où il va craquer pour de bon. • La Marque des Ténèbres qu'il arbore à l'avant-bras est un constant rappel de la position qu'il occupe et dont il aimerait s'extirper. Terrorisé à chaque fois qu'il croise le Seigneur des Ténèbres, il ne peut qu'espérer être libéré un jour du joug du Magister, même si cela signifie que le camp opposé à gagner et qu'il doit comparaître pour ses actions. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi Sixtouchat. J'ai 23 ans, je viens du Languedoc-Roussillon (enfin ça c'est si on parle des régions comme on les a toujours connues) et j'ai connu le forum via le lapin de Bambi. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Je veux bénéficier de l'aide d'un parrain ou d'une marraine : [x] oui / [] non. Pour les scénarii uniquement[/i] : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ? Depuis le temps que je louche sur Theodore, c'est un plaisir de pouvoir le tenter !
Dernière édition par Theodore Y. Nott le Dim 4 Oct 2015 - 19:09, édité 12 fois |
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| Let's dive into the pensive Memories are meant to be broken ❝ I would hold you in my arms I would take the pain away ❞1987 & Nott's Manor Assis dans la pièce sombre, la mine sinistre et le regard mort, son père attendait sans grande patience que le gamin de huit ans approche et se penche au-dessus de la carcasse. Le petit Theodore n'osait pas entrer, son corps l'empêchait de se mouvoir et de faire un pas de plus en direction de ce qu'il redoutait le plus à cet instant. Voir sa mère dormir. « Viens dire au revoir à ta mère Theodore. » susurra la voix vide d'émotion de son paternel alors qu'un léger sourire, qu'une personne extérieure aurait probablement pris pour une démonstration de compassion et d'humanité, apparaissait sur ses lèvres décharnées. Et alors que les larmes brûlaient ses yeux, que le goût piquant de l'alcool embaumait sa gorge, Theodore eut une révélation. Son père le provoquait. Peut-être que ce n'était que lui qui s'imaginait des choses, peut-être qu'il voulait juste que son marmot fasse ses adieux à sa génitrice. Ou peut-être qu'il cherchait une bonne raison pour lui foutre une raclée. « Je veux pas. » bégaya tant bien que mal un Theodore dont une main effleurait sa joue pour essuyer une larme n'ayant pas reçu l'ordre de rester discrète en retrait. C'est alors que la montagne qu'était son père s'érigea hors du fauteuil et en ce qui lui parut être un clignement de paupière, se retrouva sur lui, une main sur son épaule. La force de la poigne lui arracha une grimace et alors qu'il sentait le souffle de son père dans son cou Theodore déglutit. Bientôt il était traîné de force à dix centimètres du cercueil et la voix doucereuse -et de ce fait au combien dangereuse- de son père lui murmura à l'oreille : « Tais-toi donc et embrasse-la avant qu'on ne ferme le cercueil. » Les mots n'avaient que peu de sens, mais il ne voulait pas l'embrasser. Il ne voulait pas qu'on ferme le cercueil. Le fils à Maman qu'il était, la mauviette que son père méprisait, ne pouvait concevoir qu'elle disparaisse sous terre. Alors, dans une dernière tentative de négociation avec son père, et avec la réalité, Theodore lança un regard désespéré en direction de celui qui le poussait toujours plus près du visage diaphane et sans vie de sa mère. « Moi je veux que tu la réveilles. Je veux que ce soit elle qui m'embrasse. » proposa un Theodore plein d'espoir. Bartholomew Nott se vantait toujours d'être le sorcier le plus puissant que son fils croiserait jamais et sa femme, sa défunte femme, ne l'avait jamais contredit, alors s'il y en avait bien un qui pouvait recolorer les joues devenues crayeuses et redonner à ces paupières la vivacité d'un palpitant d'un rouge-gorge. Le rire glacé qui accueillit cette proposition brûla plus que les mots qui l'accompagnèrent n'auraient pu le faire s'ils avaient eu ce but. « Ne sois pas idiot, il n'y a rien que je puisse faire pour la ramener à la vie. » Une déclaration qui revenait à briser l’idolâtrie que Theodore éprouvait envers ce père qui ne savait manifester que mécontentement et rage mais que son fils avait toujours rêvé à la nuit tombée comme un grand chevalier vivant mille aventures. Cette révélation ôtait à ces moments iréniques toute part de réalisme et c'était bien dommage. « Si tu ne l'avais pas frappée si fort elle ne ser... » La gifle le fit tomber genoux à terre. Un peu comme elle trois jours plus tôt. Il avait tout vu depuis l’entrebâillement de la porte de la bibliothèque. La douleur que Theo ressentait, cette déflagration sur sa joue. D'une certaine façon il comprenait ce que sa mère avait ressenti avant qu'une dernière gifle ne vienne achever la femme fébrile qu'elle était en l'entraînant dans une chute le long des escaliers. « Et que ça t'apprenne à parler trop sans réfléchir. » Il n'en fallut pas plus pour qu'il comprenne la leçon. Parler c'était s'ouvrir à la possibilité d'être réprimandé. S'il voulait éviter de finir comme sa mère, il devait apprendre à tenir sa langue, pas seulement avec son Père, avec le reste du monde. ❝ I'm your greatest masterpiece you ruin me❞1988 & Nott's Manor Voilà un an maintenant que sa mère était morte. Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Theodore ne comptait ni les jours, ni les semaines, installé dans une routine journalière qui se composait de leçons, de remontrances et d'une défiance qu'il apprenait à taire à mesure que le silence l'emprisonnait dans un confortable cocon fait d'une soie grisâtre. Ne pouvant enseigner les arts magiques dans lesquels il estimait être un prodige, son père avait entrepris de faire de Theodore un homme d'une façon qui lui permettait de défouler l'étonnante ressource d'énergie qu'avait en réserve le quasi-septuagénaire. « Tu me fais honte. » cracha la voix rugueuse du paternel alors que son fils, à bout de souffle et le corps tuméfié tentait de retrouver une respiration qui lui permettrait de se tenir droit au risque de prendre un coup de canne pour n'avoir pas adopté une attitude digne. À neuf ans seulement, Theodore était bien plus mur, peut-être bien plus sombre aussi, que la plupart des garçons de son âge. Les rares moments de pure liberté dont il jouissait étaient ceux durant lesquels son père passait une soirée en société à laquelle les enfants n'étaient pas conviés. Estimant que son fils était assez grand pour satisfaire à ses besoins le temps d'une heure et que Swamp, l'elfe de maison de la famille était capable de le surveiller, il s'accordait une à deux fois par mois un moment de répit loin de cette progéniture imparfaite. La malédiction de l'enfant unique avait frappé le père de Theodore d'une façon cruelle. Jusque là, tous les héritiers avaient eu des capacités clairement hors du commun, il n'y avait qu'à le voir lui, Bartholomew pour comprendre que les Nott étaient exceptionnels de nature. Si le visage de Theo n'avait pas été aussi ressemblant au sein, Bart aurait été jusqu'à douter de la fidélité de sa regrettée épouse. Levant la baguette, il fit voler un objet en direction de Theodore, qui surpris par la reprise de la « leçon », ne sut l'éviter. « Tu n'essayes même pas. » soupira le vieillard en posant sa baguette et retirant sa chemise avec une agilité qui paraissait impossible pour un homme approchant les soixante-dix ans. Maintenant qu'il était en débardeur, Theodore pouvait admirer -à condition que l'admiration passe par la crainte- la force qui émanait du corps de son père. Regrettant déjà la canne et la baguette, Theodore fit un pas en arrière et pris ses gardes. Persuadé que rien de bon pour lui n'allait sortir de ce passage au corps-à-corps, il ne pouvait qu'anticiper avec un temps de réaction toujours plus fin, le moment où son père décrocherait le premier coup. Le but n'était pas de blesser son fils, pas vraiment, mais de développer des réflexes. C'était du moins ce que prétendait Bartholomew quand Theodore demandait des explications. Le premier coup partit. Les gens disent souvent que le mieux est l'ennemi du bien, dans le cas de l'héritier Nott, l'adage était vrai. Et il tendait à se vérifier alors que pour ne pas être percuté de plein fouet dans l'épaule Theodore évitait mal le poing vengeur qui venait lui percuter la mâchoire le clouant à terre. « Arrête ! » fit son père en s'éloignant l'air mi-dégoûté, mi-désespéré, déjà sur le pas de la porte. Ce n'est qu'en lançant un regard avant de quitter la pièce qu'il s'aperçut que le marmot maigrelet ne se relevait pas, se tenant la mâchoire inférieure qui s'était déboîtée. Les gémissements de Theodore le firent grimacer. Il y avait dans ce rictus un mélange de sadisme, de compassion et une certaine tristesse. Devant le spectacle pitoyable du corps se tordant de douleur, il pouvait choisir d'utiliser la magie pour résoudre la situation délicate en un coup de baguette ou de ne rien faire et s'assurer que la leçon était retenue. « Débrouille-toi pour réparer... ça » lâcha-t-il en sortant et fermant la porte derrière lui, laissant à son fils le loisir de faire preuve d'inventivité. C'est bavant de rage et de douleur, les yeux dans le flou que Theo se releva. Trébuchant, pleurant d'une douleur qu'il savait comment faire disparaître mais qu'il ne pouvait se résoudre à mettre en place. Adossé à un meuble après une minute d'errance dans la pièce. Theodore inspira une fois avant de se retourner et d'appuyer sa mâchoire dégondée contre le bois. L'éclair de douleur le fit frissonner mais il n'avait pas le choix. Une expiration. Il s'écarta d'une dizaine de centimètre de l'angle du meuble en inspirant puis, se jetant de toutes ses forces contre l'angle, la mâchoire la première il hurla. Le bruit qu'avait fait la mâchoire en rentrant dans son chemin normal lui avait fait froid dans le dos, c'était sans compter la douleur, pire encore sur le coup. Luttant pour ne pas tomber dans les pommes, Theodore s'allongea au sol en pleurant. Si son père entrait il allait se faire engueuler mais le soulagement était grand. ❝ Being a Hatstall : a shaky start ❞1991 & Hogwarts Great Hall La foule des nouveaux élèves diminuait sensiblement, s'égrenant comme passent les secondes dans un sablier qu'on vient de retourner. L'angoisse des enfants était particulièrement palpable et pourtant Theodore n'était pas inquiet. Aux côtés de Draco aucun d'eux ne se faisait de souci ou ne le laissait transparaître du moins. Le visage impassible de Theodore semblait occupé par des considérations particulièrement intéressantes sur un sujet sérieux mais qui n'avait rien à voir avec la situation, il n'entendit pas Draco être appelé, ne percevant que le mouvement de son camarade sang-pur et sa présence s'éloigner, le rugissement du Choixpeau quelques secondes plus tard le tira de sa torpeur, Draco avait été envoyé chez Serpentard évidemment. Le sourire satisfait du blond alors qu'il rejoignait la table des Vert et Argent tira un petit rictus à Theodore. Son tour viendrait. « Nott, Theodore. » lâcha le Professeur McGonagall. Son estomac qui jusque là avait été aussi calme qu'une rivière par grand soleil se contracta douloureusement alors qu'il s'asseyait sur l'inconfortable tabouret. Une seconde passa, puis deux, puis dix, alors que Theodore commençait à se demander s'il n'y avait pas de problème avec le bout de tissus, il entendit un « Oh ! » intrigué raisonner à l'intérieur de son crâne. La sensation, bien que très étrange, n'était pas véritablement désagréable. L'attente n'était pas spécialement rassurante et le murmure enthousiaste de la Grande Salle s'éteignait un peu plus à chaque seconde qui passait, bientôt Theodore pouvait même entendre un grondement d'impatience s'installer. « Ohhh, je vois... hm... oui... Intéressant. » fit le Choixpeau apparemment pas décidé à passer la seconde sur son balai. Theodore remua légèrement la tête pour réajuster l'artefact magique sur son crâne et lui manifester son désir d'en finir. Qu'est-ce qui pouvait prendre autant de temps pour lui faire dire Serpentard ? « Serpentard ? Je ne crois pas ... » gronda le Choixpeau avant d'ajouter plus doux quoique Theodore perçut un peu de reproche dans la voix interne du couvre-chef : « Difficile d'être sûr avec un cerveau aussi paradoxal. » Paradoxal ? Lui ? C'était quoi son problème, le choix était tout fait, il n'y avait pas à tergiverser. L'angoisse qu'il avait ressenti au moment de s'installer sur le tabouret n'était plus qu'un lointain souvenir quand il la comparait avec l'envie de vomir qui lui saisissait maintenant les entrailles. « Serdaigle serait une bonne idée, ça t'offrirait des options que tu ne soupçonnes pas encore, oui, c'est un bon choix. » Non. Non. Non ! Il ne pouvait pas lui faire ça, il ne pouvait pas l'envoyer ailleurs qu'à Serpentard, même si Serdaigle était de loin la maison la moins offensante des trois autres possibilités, son père ne lui pardonnerait jamais d'avoir bafoué l'honneur familial ainsi et son été serait particulièrement désagréable. « Pitié, envoyez-moi à Serpentard. » supplia-t-il mentalement, se préparant à plaider sa cause plus longuement si le Choixpeau ne voulait pas entendre raison. De toute façon, il ne resterait pas à Poudlard s'il n'était pas à Serpentard. « Serdaigle serait bien plus propice à te faire devenir quelqu'un de bien... » C'est un rictus nerveux qui s'empara du faciès d'ordinaire inexpressif de Theodore qui perdait peu à peu la notion du temps qui passait alors que dans sa tête prenait place une discussion qu'il aurait aimé ne jamais avoir. « J'aurais pas l'occasion de devenir quelqu'un de bien si j'annonce à mon père que je n'ai pas été réparti à Serpentard, par pitié, envoyez-moi là bas. Toute ma famille a été à Serpentard. » reprit Theodore prêt à se mettre à genoux et à pleurer s'il le fallait. Il aurait préféré dire qu'il exagérait mais ce n'était même pas le cas. Et pour un objet supposé voir dans le futur il devait bien avouer qu'il était dubitatif s'il pensait vraiment que l'avenir de Theodore résidait chez les Bleu et Bronze. « Je... hm... tu es sûr ? Je ne vois pas en toi de désir de grandeur, mais tu es assez intelligent pour être rusé. Si tu y tiens vraiment... » C'était sa chance et il allait la saisir. Il n'avait pas le choix, une dernière fois il tenta de convaincre le Choixpeau. « S'il vous plaît... » murmura-t-il à voix haute cette fois-ci. « Dans ce cas... SERPENTARD ! » Laissant échapper un soupir de soulagement Theodore vit la Grande Salle réapparaître à ses yeux et les Vert et Argent applaudir son arrivée. Satisfait de satisfaire les attentes de son père, il eu un dernier regard en direction de l'artefact qui avait tenté de l'envoyer là où il aurait peut-être dû faire sa scolarité. Il était Chapeauflou... ce détail ne devait pas parvenir aux oreilles de son père. ❝ Three adolescents playing games are likely to hurt themselves ❞1993 & Hogwart Slytherin Common Room Les sens en éveil comme un loup pris en chasse par une horde d'assaillants à cheval, Theodore arpentait les couloirs du château. La baguette fermement serrée dans son poing chaque angle de couloir était couvert comme un militaire moldu aurait pu le faire. Pas peureux de nature, ne craignant véritablement que son père, Theodore devait pourtant avouer qu'il n'était pas très rassuré par la situation et il envisageait sérieusement de retourner sur ses pas, d'attendre devant la salle commune pendant une heure histoire de remplir son défi. Quelle connerie de ne pas avoir tout simplement refuser. S'il se faisait attraper par Sirius Black et tuer son père ne le lui pardonnerait jamais. Tout ça parce que l'an dernier Blaise s'était promené dans les couloirs alors qu'un monstre en chasse de né-moldus hantait les couloirs. Faut dire qu'il risquait pas grand chose à ce moment là le Blaise, aussi inintéressant soit-il, la valeur de son sang n'était pas à remettre en cause. Draco s'était fait choper en première année ou il s'était plutôt rendu à McGonagall en pensant qu'il n'attirerait des ennuis qu'à Potter et Granger, Blaise, lui, avait échappé à la retenue, c'était peut-être une preuve de son intelligence ou de sa capacité supérieure à dissimuler sa présence. Theo, à pas de velours, devait monter jusqu'au septième étage sans se faire repérer et s'emparer d'une boule de cristal ou d'une tasse du service à thé du Professeur Trelawney. Le plus complexe dans cette mission suicide, n'était pas de se faire discret, mais d'arriver jusqu'au septième étage. Les escaliers la nuit n'étaient pas beaucoup plus coopératifs que pendant la journée, mais l'obscurité qui régnait dans le château n'aidait pas à se repérer. Theodore entendait déjà la voix de Blaise, bien plus grave que celle de leurs camarades de troisième année, résonner dans leur dortoir s'il revenait les mains vides. « Papa Nott ne t'a pas appris à voler Theo ? » goguenard et satisfait de le voir échouer. C'était tout bonnement insupportable pour le jeune Nott de se faire ridiculiser par Zabini qu'il n'estimait pas vraiment comme son égal. Alors il montait, toujours plus haut dans les tours, toujours plus en alerte du moindre son suspect. Les ténèbres qui régnaient en maîtresses dans la Tour Nord le forcèrent à éclairer le bout de sa baguette. Le faisceau lumineux l'aveugla un instant, le forçant à ne l'orienter que sur ses pieds. Bientôt il était sous la trappe dont descendait l'échelle permettant d'accéder au lieu le plus mystique du château. Theo aimait bien la Divination, c'était un peu la matière qu'il avait pris pour ne pas se prendre la tête. Escalader l'échelle était compliqué la baguette entre les doigts. Il eut de la chance. La première boule de cristal était à quelques pas de là et il l'avait attrapée avant même que le bruit de ses pas n'ait pu parvenir à une oreille sensible. C'était sans compter sur le Professeur Trelawney qui lui fit faire un bond en arrière quand il s'apprêtait à repartir. Ses grands yeux globuleux plantés, ou presque, dans ceux de Theo. « Que faites-vous ici jeune homme ? » Merde. Le voilà foutu. Quel abruti ! Est-ce que lancer un sortilège sur la timbrée de prof était une possibilité ? Pas vraiment, une enquête serait menée et ça risquait de lui retomber sur le nez. Bon. Le mensonge était la seule solution. « Je... je faisais mes devoirs de Divination et j'avais oublié ma boule de cristal dans la salle alors... vous savez bien que je ne supporte pas de ne pas faire mes devoirs dans les temps. » expliqua-t-il penaud la voix légèrement tremblante d'une anxiété inhabituelle, en baissant sa baguette pour qu'elle n'ait pas trop le temps de regarder son visage et son insigne de Serpentard. Il parlait plus que d'habitude quand il mentait, mais l'enseignante ne pouvait pas s'en rendre compte, elle ne le connaissait pas vraiment. « Votre nom je vous prie ? » Quoi ? C'était presque insultant là. Il n'allait pas s'en plaindre, elle rendait le mensonge plus facile, il suffisait qu'il choisisse le nom d'un autre élève, quelqu'un qui n'était pas trop reconnaissable et de préférence pas de Serpentard. « Finnigan Madame. » murmura-t-il feignant l'embarras. « Très bien Finnigan, retournez à vos devoirs. » lança-t-elle en tournant les talons pour s'asseoir à sa table de thé en fredonnant un air de musique que Theo n'avait jamais entendu. La barge. Bon l'essentiel c'était de ne pas être dans de beaux draps. ❝ A few drops are enough to fall in love with a Mudblood ❞1995 & Hogwarts library Les regards amusés de Draco et Blaise quand Theodore avait porté le verre de jus de citrouille à ses lèvres auraient dû lui faire percuter que quelque chose clochait. Ce n'était pas vraiment caractéristiques de ces deux-là d'accorder autant d'intérêt aux habitudes de consommation de leur camarade pendant la journée. Lorsque la nuit tombait, le petit trio -qui était au final plus deux duos qui se chevauchaient qu'un tiercé gagnant- se retrouvait, mais durant la journée, Theo restait généralement bien loin de Malfoy et sa bande. Leur délire de Brigade Inquisitoriale ne le faisait pas mousser pour un sou et à vrai dire, cette année avec les examens qui approchaient, Nott n'avait de goût que pour ses parchemins. Son écriture, à première vue illisible, était identifiable entre mille pour un œil averti. Autant dire que personne ne pouvait l'identifier en dehors de lui. C'est cet œil aguerri qui avait failli à la tâche de reconnaître les oeillades que ses deux camarades jetaient en direction de son verre. Ce ne fut qu'une fois la dernière goutte de boisson avalée qu'il comprit qu'un piège se resserrait autour de lui. L'heure suivante, et après avoir tout bonnement retourné le château, il l'avait trouvée. Au détour d'un couloir, elle était là, faisant sa ronde en bonne préfète qu'elle était. La meilleure de toutes. Marchant relativement lentement, histoire de ne pas se faire repérer, Theodore avait l'eau à la bouche, tel un chien en rut, il sentait la salive lui monter aux babines. Son cerveau complètement déconnecté ne lui permettait pas de réaliser à quel point il pouvait être ridicule à cet instant, et c'était probablement une bonne chose. Lorsqu'elle pénétra dans la bibliothèque il n'hésita pas une seconde et sans même laisser au temps le plaisir de fermer la porte entre leur passage, Theo entra à sa suite. Ne l'ayant pas perdue des yeux, il identifia tout de suite la table à laquelle elle s'était installée. Déjà plongée dans un devoir de potions particulièrement ardu. L'enamouré n'aperçut même pas Draco et Blaise quelques mètres derrière l'observer alors qu'il était caché derrière une étagère pour épier la jolie brune dont la plume grattait férocement le papier granuleux. Ne saisissant que son courage à deux mains, Theodore lança son sac sur la table où elle étudiait. Le philtre d'amour ajoutant à son enthousiasme, il venait de renverser sa bouteille d'ancre sur la table et de faire plus de bruit que la bibliothécaire ne pouvait en supporter son persifflement agacé ne refroidit pas le jeune Serpentard qui faisait retourner le liquide noirâtre dans son flacon la baguette tremblante. Le regard noir qu'Hermione Granger lui lança le fit frissonner de plaisir, enfin elle le regardait. Theodore ne savait absolument pas comment il avait pu vivre jusque-là sans qu'elle ne le remarque. Ce sentiment d'exister aux yeux d'une jeune femme aussi parfaite était largement suffisant pour lui. « Je... tu... tu vas avoir besoin de ce... livre encore longtemps ? Où je peux te le... emprunter ? » demanda-t-il la voix vacillante, le souffle court et les mots refusant de franchir le pas de ses lèvres. Le geste qu'elle fit en sa direction le fit presque sursauter mais il tendit la main pour saisir l'ouvrage qu'elle lui tendait, espérant effleurer sa main au passage, mais n'y parvenant pas. Qu'allait-il pouvoir inventer de plus maintenant pour créer un contact ? ❝ When the cat's away the mice will play ❞1995 & Nott's Manor Les années de travail de sape avaient porté leur fruit de façon magistrale et aussi pénible que ce fût pour lui de l'admettre, Theodore ne pouvait nier qu'il n'avait plus rien de l'enfant joyeux et chaleureux qu'il avait pu être alors. Son mutisme volontaire n'était pas pour lui donner une image de garçon fréquentable et le fait qu'il passe plus de temps à la bibliothèque que la plupart des Serdaigles ne flattait guère sa côte de popularité. Il avait réussi ses BUSEs, il en était sûr et ce succès scolaire n'était pas pour lui déplaire, mais ce n'était pas la raison du sourire que Theodore arborait aujourd'hui alors qu'il entrait dans le manoir Nott après une année loin des pièces à plafond haut et de la froideur de la décoration. « Oh Maître Theodore vous êtes revenus, Swamp est désolé, désolé, désolé pour Maître Nott. » pleura l'elfe de maison en se jetant dans les jambes d'un Theo exaspéré par un comportement aussi démonstratif. Se dégageant à l'aide d'un coup de pied qui fit tomber l'elfe, le jeune maître, seul capitaine à bord de cette bicoque lâcha avec une colère latente bien identifiable. « Swamp ! Tais-toi. » Son père l'avait rendu ainsi, les années à se faire taper dessus, à se faire sermonner pour tout et n'importe quoi, avaient transformé Theodore en un concentré de colère froide qu'il ne contenait que parce que le renvoi de Poudlard pour violence signifierait retourner chez son père. Pendant un instant il avait oublié la misérable créature pleurnicharde qui s'essuyait le nez à son fichu. « Oui Maître, désolé Maître. » Et pour la première fois depuis l'arrestation et la condamnation à Azkaban de son père pour avoir pactisé avec le Seigneur des Ténèbres, Theodore comprit qu'il était le seul à avoir le droit de donner des ordres à Swamp. Son père probablement torturé par les Détraqueurs -à condition qu'il ne soit pas celui qui les torturent- avaient perdu ses droits de vie et de mort sur l'elfe, ce qui voulait dire que l'autorité de Theodore n'avait de limite que celle que son imagination lui imposerait. Et il savait déjà où commencer. Corriger les injustices de son père. « Va dans la cave scellée et remonte toutes les affaires que Père a confisquées dans ma chambre. » Tous les souvenirs de sa mère, tous les objets auxquels Theo manifestait un minimum d'intérêt. Maintenant que le Monstre n'était plus là, il était temps d'instaurer un nouveau règne, bien plus libertaire. « Maître Theodore ne devrait pas fa... ouille... aïe ! Swamp est désolé Maître, Swamp se dépêche. » couinait l'elfe de maison en s'extirpant de sous une étagère qu'un mouvement sec de baguette avait fait tomber sur lui. Alors que le serviteur disparaissait enfin pour s'occuper des tâches ingrates d'aller-retour entre la cave et la chambre de son maître, Theo, satisfait par ce premier jour de vacances d'été se laissa tomber dans le fauteuil qu'occupait toujours son père. Les chaussures sales sur le tissu noir, un sourire narquois sur les lèvres. Les symboles de son paternel se dissolvaient petit à petit, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien de lui dans cette maison. Finis les châtiments et les remontrances, finis les tentatives de fiançailles avec des cruches et la pression parentale. Il était libre. Pourvu que ça dure.
Dernière édition par Theodore Y. Nott le Sam 3 Oct 2015 - 19:19, édité 21 fois |
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| In between dreams On the boulevard of broken dreams ❝ You can't come back from killing one of your best friends ❞1997 & Hogwarts Rescapé sans trop d'égratignures de la bataille de Poudlard, certains diraient que ses années d'excellence scolaire lui avaient enfin servi à quelque chose, Theodore pénétrait d'un pas déterminé dans l'infirmerie à la recherche de Malfoy. Goyle l'avait informé d'une voix des plus glaciales des lieux en lesquels Draco avait apparemment « choisi de séjourner ». Une décision que Theo trouvait particulièrement surprenante considérant le personnage, quoiqu'il avait adoré se trimballer avec son écharpe en troisième année pendant plus de temps qu'il ne fallait juste pour faire remarquer à tous qu'il avait une blessure de guerre. « Tu t'es fait renversé par un troll ou quoi Malfoy ? » demanda Theodore en s'installant à côté du lit où gisait piteusement un Malfoy ayant perdu toute sa superbe. Le visage boursoufflé de bleus que Madame Pomfresh ne semblait pas pressée de retirer. « Non. C'est Gregory. » souffla Draco d'une voix si éteinte qu'elle n'avait rien du sifflement goguenard qu'on pouvait lui prêter dans les couloirs. Cette réflexion tira au Nott un haussement de sourcil. Le Gregory en question l'avait renseigné et même sur l'endroit où il pouvait trouver Draco, il était à l'évidence au courant parce que c'était lui qui l'y avait envoyé. « Goyle ? Pourquoi il t'a fait ça ? » s'enquit Theodore, tout de même intrigué par l'absurdité de la situation. Goyle était un cabot, un chien bien dressé par des années de servitude auprès de Malfoy, qu'il manifestât des signes de rage n'aurait voulu dire qu'une chose, la bête était à abattre, mais pour qu'il se retourne contre son maître... Quelque chose ne tournait pas rond. « C'est parce que... Vincent... il est... il est mort. » Le sang d'ordinaire froid de Theo se glaça dans ses veines. Vincent Crabbe, leur ami d'enfance était mort et ce n'était que maintenant qu'il l'apprenait ? « Mort ? Comment ça mort ? Mort comment ? » L'incrédulité qui le tiraillait le poussait à espérer que tout ça soit un malentendu. Juste un malentendu. Une sorte de plaisanterie de mauvais goût dont Zabini et Malfoy seuls avaient le secret. Mais non. Le visage inexpressif de Malfoy, comme portant un poids que même Theo n'avait jamais vu, lui criait que ce n'était pas une blague. « Dans la Salle sur Demande... on... on voulait choper Potter pour s'attirer les bonnes grâces du Lord et... » « Et redorer le foutu blason familial ? » cracha-t-il interrompant Draco d'une façon qui était des plus inhabituelles pour lui. La surprise s'était déjà muée en une colère sourde. Malfoy avait entraîné ses petits acolytes dans bien des histoires. Vincent ne serait plus jamais traîné de gré ou de force dans une d'elles et pour cause, le seul endroit où on le traînerait aujourd'hui était la tombe. Quant à Gregory, il ne semblait pas près de radresser la parole à Malfoy et pour être franc, Theodore ne pouvait pas le plaindre. « Il voulait pas m'écouter et... je voulais pas, je te promets que j'ai essayé de le freiner ! Mais il refusait de m'écouter ! Et le feudeymon... il était trop puissant, on ne pouvait pas.. il était incontrôlable » Les mots pesaient sur le système nerveux de Theodore qui ne croyait pas une seule seconde que Malfoy ait pu embarquer Vincent dans une telle merde. Non seulement Crabbe n'avait-il jamais eu leurs capacités intellectuelles, mais il n'était pas un sorcier très doué. La seule raison pour laquelle Draco avait pu l'emmener avec lui, dans l'espoir de s'attirer les faveurs du Seigneur des Ténèbres, c'était pour que Vincent soit lui aussi fait Mangemort. Un risque supplémentaire pour la vie du jeune homme mais que Draco n'aurait pas consenti à récompenser d'un traitement plus noble. Non, c'était encore pour son propre confort que le Préfet des Serpentards avait voulu enrôler Vincent dans les rangs des Mangemorts, pour ne pas être seul, pour avoir quelqu'un à qui faire le sale boulot. « Et Potter ? » tâcha-t-il de demander sans que transparaisse la rage. Ils avaient au moins réussi à livrer Potter au Seigneur des Ténèbres. La mort de son ami ne pouvait pas avoir été complètement vaine. « Il nous a échappés. » répondit mollement un Draco qui se décomposait sous ses yeux. Sans aucune pitié pour le pauvre blondinet Theo se contenta d'ajouter : « Donc t'as fait mourir Vincent pour rien. » Le ton était implacable et il avait bien fait en sorte de montrer que ce n'était pas une question. Il s'attendait à ce que Malfoy se taise, qu'il sache à quel moment ne plus intervenir et maintenir un minimum de dignité. Mais c'était trop attendre de Draco. À l'évidence il pensait qu'acquiescer le rendrait plus noble. Admettre ses torts ne l'absoudrait de rien. « Oui. » Il avait privé Theodore d'un de ses amis et même si le Nott tenait à Draco d'une façon un peu étrange, comme à un objet qu'on ne regardait pas souvent mais dont l'absence aurait changé tout le caractère d'une pièce, à cet instant il aurait pu finir le travail qu'avait bien entamé Goyle tant il lui en voulait. « Tu mériterais que je te frappe. » avait-il alors lâché en s'asseyant dans le fauteuil à côté du lit de Draco. Laissant le silence que la situation méritait s'installer entre eux. Ses pensées allant vers son ami balourd mais profondément humain qui avait choisi de vivre dans l'ombre d'un autre et qui était mort pour avoir voulu trouver sa place trop tard. ❝ Between pride and prejudice : receiving the Dark Mark ❞2001 & Hogwarts Un dernier coup d'oeil sur son avant-bras gauche, un sourire triste aux lèvres. C'était la dernière fois qu'il pourrait voir sa peau sans qu'elle ne porte l'emblème du Seigneur des Ténèbres. Rejoindre les rangs des Mangemorts n'était pas un choix qu'il avait fait, ce n'était pas une question qu'on lui avait posée, ni une à laquelle il aurait pu répondre par la négative si tel avait été le cas. Il était né pour servir dans l'esprit de son père et c'était pour survivre qu'il acceptait d'embrasser, littéralement, le poids de cet engagement. Agenouillé à côté d'autres futurs Mangemorts marqués, Theo gardait son regard au sol, n'osant pas croiser par mégarde celui du Magister ou de son père et qu'un d'eux ne perçoive le doute qui le tiraillait. Dans le fond il comprenait l'envie de donner aux sorciers, de sang-pur de surcroît, une place supérieure à celle qu'occupaient les moldus et l'envie de ne plus avoir à se cacher des yeux du monde. Mais le reste de l'idéologie lui semblait un peu trop extrême, pour ainsi dire pas viable sur le long terme. On ne naît pas dans une famille par hasard disent certains, si c'est une histoire de karma, Theodore était presque sûr d'avoir été l'un des plus gros connards de sa génération dans sa précédente vie. Pour mériter son père et la destinée à laquelle il s'apprêtait à jurer allégeance, il fallait qu'il ait sacrément déconné dans une existence antérieure. La main blanche, d'une pâleur quasi-irréelle du Seigneur des Ténèbres apparut dans son champ de vision, impérieuse et implacable. Theo releva un peu la tête, plaçant sur son visage l'apparence inexpressive que le monde lui connaissait. Tétanisé par une peur que le Magister appréciait d'inspirer, leurs yeux se croisèrent alors que l'avant-bras du jeune homme se posait lourdement contre la peau à la froideur reptilienne. L'instant où la baguette du Maître effleura sa peau lui arracha une grimace de douleur. Un autre des petits plaisirs sadiques de « l'homme » qu'il se vouait à servir. Un instant plus tard son bras endolori et momentanément privé de vie retombait contre son flanc, entaché d'un dessin sinistre qu'il porterait jusqu'à sa tombe. ❝ They say knowledge is power and torture's a great way to obtain it, they're wrong ❞2001 & London Il n'avait pas le droit d'échouer. On le lui avait bien fait comprendre. Pas qu'il y ait eu besoin de le lui dire, Theodore était bien assez intelligent pour comprendre que les conséquences s'il revenait les mains vides et si pour l'instant il avait réussi à arracher quelques informations intéressantes, ce n'était rien qui réjouirait le Maître. L'insurgé qu'il malmenait était au bout du rouleau et il ne voulait pas cracher ce qui intéressait vraiment le tout jeune Mangemort qu'il était. « C'est la dernière fois que je demande : Où se cachent-ils ? » Sa baguette glissait sur la peau tuméfiée du corps de sa victime. Le ton des mots qu'il employait, en une assez grande quantité pour le personnage, ne laissait guère place aux tergiversations philosophiques. Ce n'était pas une chance pour l'insurgé d'être tombé sur Theo comme bourreau. Parce que c'était sa première mission officielle depuis l'apposition de la Marque et qu'il n'avait donc pas le droit de décevoir, et qu'il avait été formé par son père. Ce dernier point était peut-être le plus dommageable pour le jeune ex-Auror qu'il torturait, en effet, du haut de ses vingt-et-un ans Theodore avait appris du « meilleur » comme aimait à s'appeler son paternel avant le retour au pouvoir sur Seigneur des Ténèbres. Il lui avait enseigné des techniques de tortures dont la simple idée faisait frissonner d'horreur l'héritier Nott. Alors que la pointe de sa baguette effleurait l'épiderme de sa victime, une couleur noirâtre qui n'annonçait rien de bon se répandit doucement mais sûrement le long du bras tanné du malheureux. La douleur qui se manifestait lentement mais sûrement arracha au torturé un râle qui dans une autre situation aurait pu être interprété comme du plaisir. Mais Theodore, qui grinçait des dents, ne se méprenait pas sur la source du gémissement. « Même si je le savais je ne dirais rien ! » cracha l'idiot. Sa résistance n'était pas la bienvenue, mais évidemment, en bon idéaliste qu'il était, il n'allait pas lâcher prise aussi facilement et Theodore savait qu'il n'aurait d'autre choix que de le saigner comme un porc dans l'espoir que ses dernières paroles seraient des confidences de valeurs. « Je sais que tu sais. Où sont Potter et ses petits-copains ? » Parce que bien sûr c'était ça la question que tout le monde se posait dans le camp du Seigneur des Ténèbres. Trouver « l'Élu » et l'amener au Maître pour qu'il anéantisse la menace une fois pour toute. Une destinée que Theodore n'était pas sûr de trouver tout à fait enviable cette issue, mais dans le doute il valait mieux rester du côté le plus susceptible de gagner et agir en bon petit soldat qu'il avait été dressé à être. « Tu tireras rien de moi Nott ! » beugla le jeune homme entre ses dents crachant un peu son dédain en même temps que la salive qu'il peinait à rassembler. La distance entre lui et sa cible qu'avait pris Theo ne fut finalement pas annonciatrice de soulagement pour l'interrogé. Le maléfice cuisant l'avait percuté de plein fouet et sa puissance couplée au mouvement instinctif de recul face à la douleur avait fait tomber le blondinet du tabouret qui lui servait de chaise de Judas. « Ils vont finir par se faire choper, même si tu ne m'aides pas, alors accouche. » cria presque Theodore en remettant sur pied le trône de son captif. « NON ! » La réponse brutale et instantanée désarçonna un peu le jeune Nott qui, par un réflexe qu'il détesta avoir hurla «ENDOLORIS ! » et les cris et contorsions grotesques reprirent de plus belle alors que le corps à moitié nu retouvait le sol qu'il avait quitté quelques instants plus tôt. Mettant fin au sortilège, Theo était enragé. Cette résistance inutile de la part de l'insurgé n'allait pas seulement provoquer sa mort plus rapidement mais risquait bien d'entraîner celle de Theodore avec elle. Un destin que le jeune Mangemort n'était pas prêt à embrasser. Attrapant l'Auror par sa tignasse blonde il le remit sur pieds, les quatre de la chaise s'entend, avant de lâcher prise, une mèche de cheveux restant accrochée à ses doigts. « Où est Granger ? » C'était ça qu'il voulait savoir. Le sort de Potter était plus important dans le grand schème des choses, mais il s'en fichait un peu pour l'instant. Il ne voulait pas que quelque chose n'arrive à Hermione, il savait comment le Seigneur des Ténèbres pouvait traiter une sang-pur décevante, il avait entendu les rumeurs sur le sort réservé à la mère de Malfoy, alors il ne souhaitait même pas imaginer ce qu'une sang-de-bourbe, meilleure amie de Potter pourrait subir. « Toujours à la chasse aux nés-moldus Nott ? Tu peux me tuer je ne dirais rien. » La rage qui montait en lui s'exprima cette fois par un coup de poing dans la mâchoire. Il l'avait bien mérité. La douleur qui parcourut l'avant-bras de Theodore lui fait émettre un grognement, il fallait qu'il trouve une solution. « Aaaarg. Réfléchis Theo ! » murmura-t-il la tête prise dans l'étau de ses propres mains, la baguette tremblante de sa rage, de sa peur et de sa fébrilité. Décidant qu'après plusieurs heures d'interrogatoire musclé il n'obtiendrait rien de plus, il attrapa une fiole de Veritaserum. Le Maître ne serait pas content de lui mais il devait être sûr de l'information pour rapporter que l'insurgé avait ou non connaissance des fait et gestes des trois ennemis les plus recherchés par le Magister. « Avale ça. » laissant le temps à la potion d'agir et faisant les cent pas, Theodore finit par demander. « Bon, maintenant répond : Où est Granger ? » C'était son dernier espoir. La dernière chance pour l'Auror de rester en vie un peu plus longtemps et cela même si ça devait dire être livré au Seigneur des Ténèbres lui-même. « Je t'ai dit que j'en savais rien ! » La triste vérité était tombée et avec elle le couperet. Les ordres de Theodore étaient clairs. Si la victime ne sait rien, tue-la. Réunissant toutes les forces qui lui restaient, Theo fit face à celui qui allait bientôt rejoindre un autre monde. Posant le bout de sa baguette sous son menton il plongea ses yeux dans ceux pour la première fois vraiment terrorisés du jeune homme qu'il avait torturé. Leurs angoisses se firent écho et puis Theodore rugit « Avada Kedavra ! » le sortilège vert explosa dans le crâne du jeune Auror, ses yeux perdirent tout de suite leur expression effrayée au profit d'une absence totale de vie, la tension dans son bassin disparut elle aussi et eut pour effet de faire s'écrouler au sol le corps inanimé pour la troisième fois. Il était mort. Il était mort et Theo avec lui. Il ne voyait pas à cet instant comment il pourrait un jour être capable de dormir paisiblement à nouveau. Ce n'était peut-être pas très malin de l'avoir regardé dans les yeux, mais Theo avait estimé qu'il lui devait bien ça. Lui faire face. C'était trop tard pour revenir en arrière de toute façon. ❝ Sweet dreams are made of this ❞2001 & Bran Tower Une pluie de sangs sur son visage blanc. Il pouvait les sentir, ces gouttes chaudes, éclatant sur la surface parfaitement lisse de son faciès inexpressif. Elles lui ôtaient une grimace à chaque collision, s'infiltrant dans son nez, cherchant à lui glisser entre les lèvres, à s'insérer dans son système. Qu'il goûte ce qu'il avait fait couler à tellement de reprises. Elles lui murmuraient à l'oreille d'ouvrir la bouche, qu'il se sentirait mieux une fois qu'il aurait avalé une gorgée des hémoglobines qu'il avait gâchées en torturant au nom du Magister. Ses paupières, contractées au possible, refusaient le contact avec une véhémence folle alors que l'averse s'apaisait. S'essuyant le visage d'un revers de la main, Theo retrouvait peu à peu sa mobilité. Quand il fut certain que les intempéries morbides étaient passées, il put enfin se redresser pour se trouver nez à nez avec ses victimes. Bourreaux de ses nuits dans une vengeance poétique. Leur visage n'avait rien de ceux qu'il avait connu pendant leurs séances. Ils étaient bien plus satisfaits de le voir et avant qu'il ne comprenne quoi que ce soit, c'était lui qui était attaché à une chaise, dans le plus simple appareil, son intimité simplement cachée par un drap. Son corps musculeux quoiqu'un peu maigre était marqué par le crachin rubis qu'il avait essuyé quelques instants plutôt. Trop vite pour qu'il n'ait même un mouvement de recul, les corps qu'il avait laissé vidés de force s'étaient jetés sur lui, jouant avec leur baguette sur sa peau dans une torture qu'il ne connaissait que trop bien pour la leur avoir infligée. Une inspiration et il ouvrait les yeux, paralysé par le poids invisible du cauchemar sur sa cage thoracique. Ce n'était qu'un rêve. Cette constatation lui arracha un soupir de soulagement et une larme de frustration. Trouvant enfin la force de bouger, il se jeta sur sa table basse, arracha presque le tiroir dans son empressement et se saisit de la petite bourse contenant les sphères de Fictio. Il ne lui en restait que trois mais il s'en moquait à cet instant. Sa santé mentale en dépendait et ce cauchemar récurrent ne pouvait pas être la raison de l'échec de sa mission demain. Une mission qui lui vaudrait probablement d'ajouter un corps désarticulé à la horde de ses attaquants mais qu'importait, puisque c'était ce que le Magister voulait. Plaçant la petite bille sous sa langue, comme il savait si bien le faire, Theodore se rallongea et se laissa partir dans un rêve sans monstre. ❝ I have another confession to make, I'm his fool ❞2002 & Cemetery Son père, malade et somnolent, ne remarquerait pas son absence si elle n'excédait pas la dizaine de minutes. Courant presque pour retrouver le refuge au fond du jardin, lieu de pèlerinage des anniversaires des défunts de la famille Nott. Un petit coin de repos pour une famille au passé troublé, les dates inscrites sur les pierres pouvaient attester de la jeunesse des disparues alors qu'elles ne taisaient pas les vies longues et bien remplies des mâles. Une malédiction qu'on disait avoir été jetées sur les Nott à la suite des agissements d'un ancêtre un peu trop malveillant envers une sorcière bafouée par sa fidélité à son épouse engrossée. S'asseyant sur l'herbe, Theodore finit par s'allonger contre l'édifice funéraire et d'une voix vide de toute émotion énonça les faits : « Je vais me marier Maman. » Ces mots qu'il avait prononcés à plusieurs reprises déjà, ne lui avaient jamais paru aussi insensés. Pas parce qu'ils étaient adressés à sa mère, une âme morte depuis près de quinze ans, mais plutôt parce qu'il prenait finalement conscience de la vérité. Sa gorge se noua un peu et lui qu'on comparait souvent à une porte d'Azkaban, laissait la façade être écorchée dos contre le marbre. « Tu dois te dire que ce jour a failli ne jamais venir... » tenta-t-il de plaisanter alors que les mots mouraient dans sa bouche soudainement pâteuse. Les yeux brillants d'une tristesse sans fin, Theodore prit le parti de parler pour interrompre le silence qu'il appréciait pourtant d'habitude. « Elle s'appelle Nephtys. Tu la connais, c'est la fille d'Aswad et Isla Shafiq. » Leurs parents avaient probablement passé des moments ensemble en société, les sang-purs étaient tous liés les uns aux autres d'une façon ou d'une autre et s'ils ne l'étaient pas -comme c'était le cas des Shafiq et des Nott- ils finissaient par le devenir. L'image de Nephtys dans son esprit, il sourit. Les souvenirs qu'il possédait de la jeune femme lors de leur scolarité à Poudlard n'étaient pas tous roses. La réputation de la brune avait longtemps hanté les couloirs et la salle commune de Serpentard. Dire qu'il avait été insensible à son charme à l'époque aurait été mentir, c'était l'une des raisons qui avaient poussé Theodore a accepter de l'épouser. « Elle est vraiment belle. Je crois qu'elle est sympa comme nana, c'est un peu une rock-star et c'était déjà une tête-brûlée à Poudlard. On est assez différents oui... » admit-il avec un sourire mi-amusé, mi-triste. Il n'était pas vraiment de ceux qu'on pouvait qualifier de sympa ou de marrant. Il s'accommodait parfaitement de cet état de faits, il n'avait jamais vraiment cherché à être populaire et c'était peut-être pour ça qu'elle l'avait attiré à l'époque. La métaphore idiote du papillon qui se frotte à la flamme ne lui avait jamais semblé plus cohérente. Lui qui était de ces garçons dont le nom ne paraît que trois fois dans une vie sur le papier d'un journal, allait épouser celle qui y était couchée quasi-quotidiennement. Une alliance déroutante, comme un mélange sucré-salé trop sucré pour être un plat mais dont la tranche de steak saignante exclut totalement l'idée d'un dessert aux arômes originaux. « Je ne l'aime pas... mais Père est mourant et la vieillesse ne lui réussit pas. Il est encore pire qu'à ton époque, alors lui faire plaisir c'est un peu ma seule option. Une fois qu'il aura passé la baguette à gauche, j'aviserai. » C'était tout vu et pour la première fois peut-être il mentait à sa mère. Pas qu'on puisse considérer que mentir à une tombe était véritablement un mensonge. Si on pardonnait tout aux cadavres, les dépouilles étaient elles aussi bien plus généreuses en matière de tolérance. Le mensonge ne reposait pas sur la teneur de ses sentiments, ils s'entendaient plutôt bien c'était vrai, mais de là à parler d'amour il y avait un monde. Non, il mentait sur sa potentielle envie d'aviser une fois que son père aurait rejoint les vers. Theodore tenait à cette union, probablement parce qu'il se savait chanceux que les parents de Nephtys, et Nephtys elle-même si elle avait eu son mot à dire, aient estimé qu'il était digne de leur être associé. « Faut que j'y retourne, il va se demander où je suis. Je reviendrai bientôt, promis. » Cette promesse il ne la tiendrait peut-être pas, ces derniers temps, avec les missions que lui confiait le Seigneur des Ténèbres, il n'avait pas le cœur à s'attarder dans le jardin une fois de retour au manoir. Mais là encore, sa mère n'en saurait rien. Elle n'était pas là, pas vraiment. ❝ If we're talking body, you used to have a perfect one so confide in me ❞2002 & London Le concert avait été plutôt cool. Theo n'était pas un grand mélomane, mais se faire péter les tympans au son des coups de baguettes que Nephtys infligeait à sa grosse caisse pendant que Lilith miaulait une chanson enivrante et qu'Absolem faisait grincer les cordes de sa guitare, n'était pas une expérience déplaisante. Il avait suivi, bon toutou, sa fiancée jusqu'au Centuries où la musique lui faisait exploser les sens. Ce n'était qu'une formalité, un spectacle qu'il donnait, persuadé qu'il était que Nephtys n'avait pas plus envie de le voir ici qu'il n'avait vraiment envie d'y être. Passer du temps avec elle seule lui suffisait, être noyé dans une foule de jeunes groupies hystériques en revanche le mettait foncièrement mal à l'aise. Distribuant coups de coudes et regards noirs, Theodore avait passé la première partie de la soirée appuyé au bar pendant que Nephtys et ses amis s'éclataient. Il ne la lâchait pas des yeux, comme obsédé par ses longues mèches brunes qui rebondissaient au rythme enivrant de ses hanches. Elle était « à lui ». Cette pensée lui ôta un sourire et lui donna du courage. Theodore avait bien conscience qu'elle ne lui appartenait pas vraiment, pas plus qu'elle n'était sa propriétaire, mais c'était le seul moyen pour lui de trouver les tripes de s'imposer un peu dans la vie de la jeune femme. Mal à l'aise qu'il était en société, surtout quand sa compagnie espérait de lui qu'il se montre sociable, Theodore avait développé pour habitude de laisser Nephtys s'amuser pendant qu'il faisait causette au bar. Mais ce soir, pris par un élan d'orgueil, un taux d'alcoolémie un peu plus élevé que la moyenne et d'une envie de danser -d'aucuns diraient que ce soudain goût pour les mouvements lascifs n'était dû qu'à sa consommation d'Excess de la veille- le jeune Mangemort rejoignait sa fiancée sur le dancefloor. On aurait pu croire que l'éducation rigide qu'il avait reçu l'aurait rendu aussi souple qu'un manche à Nimbus, mais Theo était doté d'un certain sens du rythme. Sa main glissant sur les hanches qu'il avait regardées de loin il se colla presque à sa fiancée sans tenir compte des regards étonnés ou suspicieux des gens autour. Les fans qui se réjouissaient de pouvoir partager un moment qu'ils imaginaient intime avec Night Fury semblaient pétrifiés par l'audace que Theodore manifestait en la touchant. Déesse sacralisée et mise sur un piédestal si élevé qu'elle en devenait irréelle. « J'en avais assez de regarder de loin. » murmura-t-il à l'oreille de sa future épouse. Une confession qu'il n'aurait jamais osé proférer s'il n'avait pas bu. Lui-même surpris par sa verve il continua leur danse en silence, la musique suffisant à l'amusement général. La présence du corps de Nephtys contre le sien était étonnamment satisfaisante et quelques chansons plus tard elle lui faisait face. Bien meilleure danseuse que lui, Theodore essayait de suivre les mouvements incohérents de la brune qu'il maintenait prisonnière d'une étreinte lâche. C'était la première fois qu'il se sentait vraiment proche d'elle, qu'il avait l'impression d'être dans une relation presque « normale ». Ils apprenaient à se connaître, certes ils étaient déjà fiancés, mais les choses se passaient souvent dans cet ordre pour les sorciers. La sulfureuse créature qu'était la Night Fury, finissait par faire naître en lui des sensations qu'il ne connaissait que très peu. Cette exhortation au rapprochement charnel n'était clairement pas dans ses habitudes et pourtant, après un quart d'heure ou plus de danse plus ou moins disgracieuse, Theodore embrassait Nephtys. Les instants qui suivirent ne seraient qu'un nuage indistinct de visages, de sons, dans les souvenirs du jeune Mangemort, l'alcool et Nephtys aidant il n'avait pas vraiment eu conscience de se déplacer jusqu'à s'isoler un peu de la foule en transe pour se retrouver contre un mur, Nephtys toujours à son cou. Une seconde il pensa au soliloque qu'il avait eu sur la tombe de sa mère. Peut-être qu'il pourrait aimer Nephtys un jour après tout. Un coup de chance ne serait pas de refus pour une fois. Et alors qu'il l'embrassait à nouveau elle s'esquiva. Il ne mit pas longtemps à comprendre à l'expression douloureuse qu'elle portait sur le visage qu'il avait touché une zone sensible. « Qu'est-ce que tu as ? » Les mots, calmes et presque chaleureux retranscrivaient une certaine inquiétude dans sa voix, l'attirant de nouveau à lui, il la plaqua avec une douceur inhabituelle contre le mur, ne voulant pas la brusquer. Ils ne se connaissaient pas très bien, mais la réputation de Nephtys la précédait et il n'avait pas envie de tenter sa chance à une dispute. Devant le silence de la brune Theodore décida qu'en tant que son futur époux, et dans une répartition des rôles très archaïque, il était celui qui devait prendre soin d'elle. Qu'elle le veuille ou non. Soulevant le tee-shirt il découvrit un spectacle qu'il n'avait pas envisagé un seul instant voir sur les côtes de sa fiancée. Des bleus presque noirs tapissaient sa peau généralement immaculée. « Qui t'a fait ça ? Nephtys parle. » La voix de Theodore ne portait plus le moindre brin de douceur. Plutôt une rage sauvage qu'il n'avait pas l'intention de contrôler. Celui qui s'était permis de lever la main sur elle allait le payer. Du moins c'est ce que Theo se promettait.
Dernière édition par Theodore Y. Nott le Dim 4 Oct 2015 - 19:10, édité 16 fois |
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WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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HUNTED • running man Adele Bones | OH le coloc' qui frappe pas aux portes BIENVENUE/REBIENVENUE CHEZ NOUS (oui, je suis le mouv' ). Les petites phrases de la réputation me rendent déjà admirative HÂTE DE LIRE LA SUITE . |
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| (Re?)Bienvenue !!! Ah, le fameux Théodore. Je pense que nos persos se connaissent. En tout cas, bon courage pour la rédaction de ta fiche !!! |
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| BIENVENUE PARMI NOUS DYLAN + THEODORE = trop de feels Bonne chance pour ta fiche |
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