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sujet; [ MISSION ] « nobody told me it would be that hard » —— (w/ toutes les tatas)

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nobody told me it

would be that hard,

with rabastan && owen && simon && rodolphus



Non, pourquoi par Melin ? Devant son miroir, dépité et en tenue… plus ou moins inattendu, Lucius n’en revenait pas. Cette mission, quelque peu étrange s’inscrivait dans la lignée de ces punitions que le Maître osait lui infliger. « Les moldus s’habillent de manière bien… bizarre quand même. » Avec son col blanc, la barrette – pour masquer ses longs cheveux blonds, la robe noire des prêtres et le faux chapelet, il pensait réellement naïvement passer inaperçu. « Par Merlin… quelle idée encore. » Il fallait passer incognito – il était quasi sûr de ne pas y arriver dans cette tenue ridicule. Un prêtre, dans une masse de vermine, quelle douce ironie. Il épousseta sa tenue, légèrement habillée par endroit ; il l’avait volé, à un homme de Dieu, sans scrupules. Sa vie passait avant celle d’un autre, c’était un fait avéré. Et dans sa grande mansuétude pour le monde, Lucius avait tendance à oublier combien le nombrilisme primait sur la bêtise. La mission était simple ; récupérer un maximum d’informations sur le trio pour savoir ce qu’il en était des Horcruxes. Et surtout, ne pas faire de vague dans le monde des moldus. Lucius était certain que ça allait finir en carnage. Pourquoi l’avait-on foutu avec les Lestrange’s bro, Avery et Rosier ? Encore que, les deux derniers n’étaient pas les pires – Rosier demeurait même inoffensif à ses yeux. Mais les Lestrange… Une erreur du karma ou quelque chose de cosmique encore qui venait de s’abattre sur lui ? Qu’importe, le Maître exigeait, Lucius appliquait sans discuter. Narcissa passait avant lui, avant le reste.

La ruelle était sombre – pour un lieu de ralliement, on avait connu mieux. Se cacher, dans cette noirceur, le mettait pourtant mal à l’aise, lui si souvent habituer à chasser le gibier dans la pénombre. Lucius sortit une cigarette sorcière pour se détendre, mais son geste fut accueilli par les passants comme une offense. Il ne comprenait pas, et après tout il s’en moquait – savait-il seulement que les prêtres chez les moldus étaient des hommes de Dieu ? L’atmosphère devenait pesante et son envie de partir lui tiraillait les entrailles. Non, il faut que je reste, la vie de Narcissa en dépend, semblait être la seule chose qui le motivait, visiblement. Bien évidemment, Narcissa était le moteur numéro un dans son existence, futile et dérisoire. Draco aussi, et Scorpius, mais le pilier demeurait Cissy, sa chère et tendre Cissy.

Il entendit un plop sonore, typique des bruits de transplanage. Enfin, il n’était pas trop tôt, qu’il pensa à raison, l’heure tournait et certains dépassaient amplement l’heure demandée. À quoi bon donner un point de ralliement dans ce cas ? « Avery. » Soulagé, il s’approcha vers son vis-à-vis pour voir sa tenue. Apparemment, il s’était donné le mot pour paraître le plus normal possible. Ou le plus voyant, au choix. « Mais quel est cet accoutrement ? » Il aurait voulu rire, mais il était également dans la même misère que lui et ça, il ne pouvait pas le lui enlever. Un passant jeta une pièce moldue au visage d’Avery, pensant à tort que c’était un mendiant. Un sourire barra le visage de Lucius, qui ne put s’empêcher de faire une remarque des plus acides. « Il faut croire que dans notre monde ou le leur, tu es exactement le même. » La soirée s’annonçait longue. Et il n’était pas au bout de ses surprises, il le savait.


Dernière édition par Lucius A. Malfoy le Mar 13 Oct 2015 - 7:41, édité 3 fois
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HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5709
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
http://www.smoking-ruins.com/t2376-it-s-just-the-night-in-my-vei
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Retrouver deux moldus inconnus au bataillon, sans plus d'informations de poids. C'était ça, leur idée d'une mission d'intérêt pour ceux qu'il croyait appartenir à l'élite Mangemort ? C'était une foutue blague, une farce de mauvaise augure. Malgré les nombreuses bévues qu'il avait bien pu commettre au cours de ses longues et loyales années de service, il ne méritait tout de même pas ça. Les traques, les longues chasses à l'homme avaient pu être amusantes il y avait quelques années, dans sa prime jeunesse, quand il ressentait encore l'excitation cinglante que cela pouvait bien procurer aux sangs jeunes et avides de sensations. Des sensations, il en avait eu son compte... Owen préférait, et de loin, conserver son énergie pour des missions plus sanglantes ; torturer un ou deux nés-moldus, leur faire cracher ce que le Maitre voulait entendre, voilà les tâches dans lesquelles il se complaisait volontiers. Il devait, aujourd'hui, s'infiltrer chez des Moldus, par Merlin, se faufiler parmi ces animaux dépourvus de la moindre magie et du moindre intérêt, et rien que d'y penser cela lui filait des boutons. Ajoutez à cela les compagnons qu'il allait devoir se coltiner (même si c'étaient eux les plus à plaindre, en vérité).

Se mêler aux Moldus impliquait de s'habiller à leur façon. Soit, mais comment faisait-on ça ?! Jamais dans sa vie Owen n'avait eu à faire une telle chose et jusqu'à présent il s'en était très bien porté, et de loin. Rebuté par la perspective de s’accoutrer comme eux -à savoir, n'importe comment, ces animaux n'avaient aucun sens du style bon sang, et c'était lui qui le disait!- Owen était sorti de son petit environnement sorcier rassurant pour aller obtenir le strict nécessaire pour sa mission. Il s'était jeté dans ce monde inconnu en pleine nuit, n'avait, évidemment, pas trouvé un chat dans les rues mal famées des quartiers les plus reculés de Londres, peu désireux de se confronter à une foule de Moldus en délire. Il n'avait trouvé qu'un pauvre ère, l'avait liquidé sans un regard en arrière et l'avait dépouillé de ses vêtements. Aussi simple que ça. De toute façon, ça ne pouvait pas changer tant que ça d'un Moldu à l'autre, le style vestimentaire... pas vrai ?

Il revêtit les guenilles puantes -il avait bien essayé d'en enlever l'odeur à plusieurs reprise à l'aide de la magie, y avait plus ou moins réussi mais persistait cette odeur de rue et de tabac froid parfaitement répugnante-, et transplana au point de rendez-vous, l'humeur massacrante et le faciès marqué par une expression rebutante. L'arrière cour dans laquelle il atterrit empestait l'urine et grouillait de rats. Il en sortit d'un pas traînant, les mains dans les poches (il y trouva un nombre incalculable de piécettes dont il n'aurait jamais su se servir avec toute la volonté du monde), et même un bout de papier rectangulaire, qu'il faillit jeter au loin. Il le garda néanmoins, l'enfournant dans la poche arrière de son pantalon (celle qui n'était pas trouée). Il avisa Lucius, sapé comme un... à quoi il ressemblait au juste ?! À tout sauf à quelqu'un de confiance. « Avery. » Il grogna pour toute réponse. « Mais quel est cet accoutrement ? » « Pardon, je peux te retourner la question. On pourrait croire que tu t'es enroulé dans le rideau de la chambre d'un mort. » railla-t-il. Il avisa le collier pendouillant autour du cou de Lucius, grinça un nouveau rire moqueur. Les bijoux, les cheveux longs... On pouvait se permettre d'avoir quelques doutes. « C'était une vieille femme apparemment, joli collier Malfoy. » Il fut interrompu par un passant qui jeta, en toute innocence et avec un regard de pitié qui lui fila la gerbe, une pièce. Une pièce ! S'il avait été en état de réagir à temps, il aurait certainement tiré sa baguette pour lui régler son compte comme il le méritait. « Il faut croire que dans notre monde ou le leur, tu es exactement le même. » Haussement d'épaules. Il conserva la pièce, la fit tournoyer entre ses doigts et tapa nerveusement du pied -les autres s'étaient-ils perdus? « Depuis quand est-ce que tu fumes, par Merlin, ridicule ma parole... » Nouveau crac sonore. Rosier. Rictus accueillant, Owen se frotta l'arrière du crane en priant pour qu'il n'y ait pas des... puces... ou toute autre horreur planquée dans ses vêtements volés. Au vu de l'hygiène douteuse de l'individu auquel ils appartenaient...

Gunther:


Dernière édition par Owen Avery le Lun 12 Oct 2015 - 22:53, édité 3 fois
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Simon Rosier
Simon Rosier
‹ disponibilité : dispo (1/6)
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‹ dialogues : #669999.
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente-huit ans (24/05/66).
‹ occupation : criminel, propriétaire déchu du Centuries.
‹ maison : Serpentard.
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : brisée.
‹ gallions (ʛ) : 5314
‹ réputation : il n'est plus rien, l'héritier réprouvé d'une famille presque extincte, indigne de toute confiance et bon à moisir dans les geôles d'Azkaban.
‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
‹ résidence : Azkaban.
‹ patronus : un vague filet argenté, sans forme ni consistance.
‹ épouvantard : un précipice.
‹ risèd : une plage, avec Anna et Charlotte.
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nobody told me it would be that hard


i'm surrounded by idiots


Il n’aimait pas jouer les boniches.
Et il n’aimait pas les gens non plus.
C’est dommage, qu’il pensa distraitement. C’était souvent dommage, avec lui. La faute à pas de chance. La faute à la fatalité. La faute aux quatre lignes de Navitas qu’il s’était enfilé, avant d’atterrir dans cette taverne – un établissement aussi sordide que peu fréquentable, épongé à la pisse et à la graisse, qui trouvait en lui un client régulier, commandant à chacune de ses visites un infâme ragoût de bœuf. Il ne le terminait jamais, de toute façon. Les coudes sur le comptoir crasseux, Rosier n’écoutait pas ce que déblatérait Julian, fidèle associé certes, mais dont la diarrhée verbale testait continuellement les limites de sa patience ou, dans le cas présent, de son attention. Il haussa les épaules, trop occupé à tremper un bout de toast dans la mixture douteuse débordant de son assiette. Rosier, je te cause. Une paire de doigts claqua sous son nez. Le principal intéressé sursauta faiblement, à peine perturbé par ce brusque retour à la réalité. Quoi ? Puis il demanda l’heure, l’air de rien.
« J’y vais, » qu’il lança alors, de ce timbre massacré par un tabagisme excessif.
L’autre était sidéré. Rosier glissa de son tabouret, jeta un gallion (dans son assiette, il n’avait pas le compas dans l’œil), et se dirigea vers la sortie, d’un pas qui se voulait traînant mais en réalité prudent, car ses guiboles peinaient à suivre le rythme embrouillé des ordres qu’envoyait son cerveau. Il était trop tôt pour être défoncé.
Il n’aimait pas jouer les boniches. Était-il censé s’enorgueillir de rejoindre un cercle ô combien envié, et supposément respecté, dans le cadre de cette mission ? (Malfoy, il n’attendait rien de lui. Avery, il l’appréciait de loin. Quant aux Lestrange… il retint une grimace.) Il n’était même pas sûr des raisons exactes de sa présence au milieu de ces quelques séides disgraciés, et ce n’était pas au Maître qu’il demanderait des comptes. On lui avait parlé d’une traque. Un couple de moldu, dont la valeur était sans doute surfaite. Il avait acquiescé, docilement, sans renâcler à la besogne, quoique décontenancé par la pénurie d’informations.
À l’extérieur de la taverne, l’Allée des Embrumes se complaisait dans un silence lugubre, que sa seule respiration aurait pu troubler. L’air nocturne eut toutefois le mérite de dégriser quelques uns de ses neurones atrophiés et, sans plus tarder, il s’engouffra dans une ruelle sombre pour transplaner.
Il n’aimait pas jouer les boniches, et encore moins en groupe.

Rosier avait toujours eu une tête de con, tout particulièrement lorsqu’il se sapait « en moldu ». Peut-être parce que les fringues ne différaient pas tant de ce qu’il exhibait dans le monde magique, ce vieux cuir élimé qu’il traînait contre vents et marrées, ou ce froc noir, dont l’une des poches était presque complètement arrachée. Il portait les mêmes godasses dépassées qu’à l’accoutumée, avec les lacets noués autour des chevilles. La dégaine nonchalante, le cheveu ébouriffé, il traînait avec lui un flegme insolent – comme si l’enjeu de la mission importait peu. Un acolyte (de sang impur, évidemment) lui avait refourgué un t-shirt à l’effigie d’un groupe moldu, Joy Division. Il supposait que le graphique se suffisait à lui-même – le nom n’était pas inscrit sur le tissu, il n’y avait qu’un tas de lignes blanches et difformes. Il avait d’abord pensé à une espèce d’encéphalogramme mais apparemment, « ce n’était pas ça ». Il n’avait pas donné suite (et n’en avait, très honnêtement, rien à foutre), du moment que les moldus ne le reluquaient pas avec insistance. Cependant, ça ne le rendait pas plus supportable. La baguette dissimulée dans sa manche, il extirpa de sa poche un paquet de tabac à rouler moldu, des feuilles moldues, et des filtres moldus, dans du plastique moldu. Il avait même emprunté un briquet, afin de se passer de magie. (Quelle idée, d’ailleurs. Ce machin ne devait pas durer plus d’un mois.) Il y avait beaucoup à jeter, chez Rosier, mais sa curiosité pour l’inconnu (par extension, le monde moldu lui-même) servait des fins utiles, et le plaçait dans une position plus ou moins confortable dans ce monde étrange, bruyant et pollué.
« Damn. » Arrivé au point de rendez-vous, il commença à rouler une clope. « Vous ressemblez vraiment à rien. » La politesse était un concept trop abstrait. Malgré la pénombre, il détailla l’accoutrement absolument ridicule dont Malfoy s’était paré, du col blanc au collier de perles, et ne put empêcher un rictus narquois. Quoique. Avec Avery, ils étaient au coude-à-coude dans la course au grotesque. « Vous les avez trouvées où ces fripes ? » La mine apathique, il fronça le nez, puis donna un coup de langue contre le papier à rouler. « Je sais pas si camouflage signifie quelque chose pour vous, mais c’est loupé, » marmonna-t-il, le cylindre désormais entre les dents. Manifestement, il était le seul à avoir fait ses devoirs – ou à s’être abaissé à un niveau plus bas que terre, en mandant quelques idées à des énergumènes au sang souillé, dont la compagnie aurait filé une dragoncelle carabinée à ses acolytes de circonstance. « Avery, c'est pas contre toi, mais tu empestes la vinasse. »


Dernière édition par Simon Rosier le Lun 12 Oct 2015 - 20:48, édité 1 fois
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would be that hard,

with lucius && owen && simon && rodolphus





Il fallait savoir une chose de Rabastan Lestrange : c’était qu’il n’avait pas été élevé par des pouilleux. Monsieur et Madame Lestrange, ses honorables géniteurs avaient pris grand soin de lui inculquer ─ de manière plus ou moins pédagogique d’ailleurs ─ les manières que se devait d’avoir le digne rejeton d’une aussi prestigieuse famille. Le maintien était primordial, il fallait se tenir droit, le menton légèrement redressé ─ quitte à se péter les cervicales ─ les épaules bien carrées. La deuxième chose que se devait de faire tout bon aristocrate qui se respectait était bien évidemment de montrer de manière ostentible à la plèbe tout le mépris que l’on pouvait bien lui porter. Pour cela il y avait l’astuce infaillible du haussement de sourcils (la petite touche que Rabastan appris bien vite à s’approprier) plus ou moins prononcé en fonction du degré de mépris que l’on souhaitait faire passer. Et le deuxième truc (le plus connu) était, bien sûr, de se faire attendre. Rabastan Lestrange était un homme ponctuel. Un retard de sa part ne pouvait signifier qu’une seule chose : vous êtes bien trop insignifiant pour que je daigne arriver à l’heure dite rien que pour vos beaux yeux. N’avait le droit à cette marque suprême de dédain que les personnes que Rabastan ne pouvait vraiment, mais alors vraiment pas piffrer. Alors clairement, quand il apprit qu’il allait devoir faire équipe avec Malfoy senior, Avery et Rosier il n’avait aucune envie de se pointer à l’heure au rendez-vous imposé. Heureusement il devait y avoir son frère, Rodolphus, qui devait se joindre à l’équipée et qui rehaussait l’estime que le directeur du Département de la Justice Magique avait pour cette équipée. Sincèrement, c’était avec des bras-cassés pareils qu’ils devaient retrouver les parents de la sang-de-bourbe Granger ? Deux lâches même pas capable d’assumer un minimum leurs actes, un jeunôt et son frère… Franchement, s’il n’avait pas été aussi certain que refuser de participer à cette embrouille monumentale lui aurait valu une dérouillée telle qu’il était difficile de l’imaginer, il aurait certainement refusé. Mais même chez lui l’auto-destruction avait ses limites et après avoir pesé le pour et le contre il était arrivé à la conclusion qu’il valait mieux souffrir pendant toute une journée avec ces abrutis plutôt que de souffrir intensément pendant quelques heures avec le Maître. Et maintenant qu’il se retrouvait à devoir assumer ce choix, il regrettait.

Oh Merlin…
Ce qu’il regrettait.

Un jour, un jour il aurait dans son armoire une housse avec à l’intérieur des vêtements de moldu. Parce qu’il sentait ─ un sixième sens que les Mangemorts apprenaient à développer ─ que ce genre de mission où il devrait passer inaperçu chez les moldus se feraient de plus en plus nombreuses. Il avait bien quelques notions ─ après tout le manoir familial les Lestrange à Birmingham était situé dans un quartier moldu et c’était là que Rabastan avait grandi ─ de leurs coutumes vestimentaires mais pas non plus de quoi en rédiger une thèse… Et il ne voulait pas commettre d’impair. Il aurait pu prendre un costume, genre trois pièces et tout le tintouin, comme il en avait vu dans une boutique un jour, mais il s’était dit que ce n’était pas très discret. Bien, il n’allait pas jusqu’à regretter de ne pas avoir pris l’option étude des moldus à Poudlard mais il fallait bien admettre qu’un peu de connaissance ne lui aurait pas fait grand mal en ce moment. Un jour… un jour il se renseignerait. Enfin, quoiqu’il en soit, il dut se débrouiller comme il le pouvait avec les moyens du bord (Merlin, comme il pouvait détester ça, putain il était DIRECTEUR pas juste un sous-fiffre à la con… Pourquoi est-ce qu’on l’envoyait lui ? Ne le laisse pas savoir que tu penses ça… Non, bien sûr que non, respire et calme toi…) Se calmer quand on s’appelait Lestrange pouvait prendre une tournure que n’aurait certes pas approuvé le Dalaï Lama, après être rentré dans un bar il avait mis sous Imperium quelques manants qui créchaient là puis avait choisi comme victime du rapt vestimentaire la personne qui correspondait le mieux à sa morphologie ─ dans ce cas précis il s’agissait d’un homme qui paraissait vêtu d’un uniforme, ce qui était parfait, quoi de mieux qu’un uniforme pour passer inaperçu ? ─ et dans le processus donc, pour calmer ses nerfs, il lança malencontreusement un ou deux Avada dans la direction de deux clients du bar. Il sera de toute manière assez aisé d’imaginer qu’ils sont décédés des suites d’un coma éthylique vu comment il transpirait l’alcool… Ça détendait drôlement. Après cette séance improvisée de yoga, il s’était trouvé une petite pièce pour se changer : pantalon en cuir noir très serré (pas pratique du tout mais assez chaud mine de rien), haut noir au col étrangement échancré, veste noire en cuir à porter par-dessus, des bottes toujours en cuir : voilà un style qu’il appréciait à peu près. Uniforme, bon trop de cuir nuisait au cuir mais il ferait avec... Après il y avait avec tout ça une panoplie de ce qui pouvait être considéré comme des accessoires qui se portaient à la ceinture. Rabastan trouva une paire de menottes qui ne semblaient pas très conventionnelles (encore une fois, plus de cuir que de métal, même si ce n’était pas lui qui irait se plaindre, il n’était par convention pas un fanatique des chaînes), un étrange bâton avec une poignée sur le coté (étrange étrange) et un… fouet (étrange étrange étrange) ? Bien ma foi, si c’était ainsi que devait se parer ce qui devait être les représentants de l’ordre moldu (les grands dames il avait déjà entendu ce mot dans la bouche de quelques moldus dans ses jeunes années), il n’allait pas trop y regarder à deux fois. Ce fut donc ainsi paré qu’il transplana jusqu’au lieu où tous ces canards boiteux devaient se retrouver. Avec un bon quart d’heure de retard : fierté Lestrange oblige.

Crac il se retrouva dans une ruelle qu’il n’aurait pas aimé devoir fréquenté s’il avait été une jeune et charmante demoiselle (ce n’était pas le cas fort heureusement) et par réflexe, comme il faisait toujours quand il était exaspété, surpris ou bien juste désireux de ne pas rester palnté quelque part les mains vides, il fit tourner sa baguette entre ses doigts. Putain… Il n’était pas un crétin ─ quoiqu’en disent certains ─ et il comprit au premier coup d’œil que l’aspect camouflage & infiltration de cette histoire allait être difficile. Par Merlin, il se le jurait, un jour il prendrait soin de se renseigner sur les vêtements moldus pour ne plus jamais se faire avoir lorsqu’on l’appelait ainsi pour une telle mission. Un jour… Étrangement il reconnu d’abord Rosier, le jeunôt. Il n’y avait pas grand-chose à faire remarquer sur lui, c’était sans doute parce qu’il était fringué de manière assez honnête pour passer inaperçu. Rabastan ne savait pas s’il devait l’admirer pour autant de sagesse ou bien s’il devait au contraire le mépriser pour se rapprocher autant des moldus. Dans le doute, mieux vaut rester silencieux et Lestrange se tourna vers le deuxième compère. D’accord. Il ne savait pas ce qui avait pu passer dans la tête de Malfoy mais ça rendait un tableau très singulier. C’était quoi ce long collier et ce col blanc ? Après Rabastan n’allait pas critiquer, il sentait que lui-même devait avoir un air étrange (jedétestelesmoldusputain) et il n’avait pas envie de s’engager dans une joute verbale qui risquait de dégénérer (jedétestecescrétinsencoreplus). Merlin, il n’avait pas passé une minute avec eux que déjà il avait l’impression de souffrir le martyr. Il regrettait de ne pas avoir choisi le Doloris. Très sincèrement. « Ça fait même pas trente secondes que je suis là et déjà j’en ai marre, alors je ne vous conseille même pas de faire la moindre remarque sur… Oh Merlin ce sac dégueulasse est Avery ? » Il faisait bien évidemment référence à son collègue qui devait avoir trouvé ses fripes au fin fond de la vase de la Tamise, Rabastan eut une grimace très expressive : « Ugh… ça reflète plutôt bien le loqueteux que tu es véritablement mais navré de te le dire comme ça il n’y a pas moyen que tu restes dans un rayon dix mètres autour de moi dans cet état… » Très brièvement il vérifie qu’aucun moldu ne traînasse dans le coin, lève sa baguette pour la pointer sur son collègue : Endo… Non tout de même pas, ce n’était pas sérieux. « Aguamenti. » Un jet d’eau sortit de l’extrémité de son arme pour aller copieusement arroser ce pouilleux d’Avery. Qu’il lui ruine un éventuel brushing ? Rabastan s’en contre foutait royalement, il avait juste quelques principes et ne pas rester à coté d’un type puant la rue en faisait parti. « Nous sommes tous là ?... » Putain, il manquait Rodolphus ! Il s’était fait snober par son propre frère au petit jeu du qui arrivera le plus en retard ? et connaissant son frère comme il le connaissait… il pouvait avoir beaucoup beaucoup de retard. « On l’attend ici en se faisant une petite partie de cartes comme des cons ou bien on bouge ? Pas pour vous foutre la pression mais on a quand même une mission à remplir, et vu l’incompétence de certains vous savez parfaitement ce qui arrive lorsqu’on échoue… Rodolphus pourra toujours nous rejoindre en cours de route s’il n’arrive pas bientôt. » Ce serait dommage que l’unique personne pour qui il avait de l’affection l’abandonne dans cet odieux périple mais sécurité avant tout et Rabastan ne voulait pas jouer avec le feu.
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Cette soirée n’était pas franchement ce à quoi il s’attendait. En fait, c’était même craignos ce qu’il avait prévu et envisagé. Leurs tenues respectives faisaient pitié à voir. Pire encore. Il se rendait soudainement compte à quel point en tant que mangemort, ils avaient tous perdu de la superbe. Sauf Rodolphus. Son absence était presque pardonnable. « On l’attend ici en se faisant une petite partie de cartes comme des cons ou bien on bouge ? Pas pour vous foutre la pression mais on a quand même une mission à remplir, et vu l’incompétence de certains vous savez parfaitement ce qui arrive lorsqu’on échoue… Rodolphus pourra toujours nous rejoindre en cours de route s’il n’arrive pas bientôt. » Lestrange devenait pompeux à tenter de faire son petit chef et Lucius eut la terrible envie de l’emplâtrer contre un mur. Au sens propre comme au sens figuré. Rosier semblait être le plus lucide – mais tout aussi atteint par la connerie qui était gangrenée dans cette mission stupide. De quel droit se permettait-il de prendre les devants ? Il n’avait aucun veto pour les commander. Ça n’était pas le Lord, Lucius refusait de se plier à sa volonté. Il en faisant déjà suffisamment assez en étant là, ce soir. « T’en as du culot Lestrange de critiquer… non mais t’as vu ta dégaine ? On a essayé de faire du mieux que l’on pouvait pour avoir l’air un tantinet potable et je dois te dire que t’es celui qui fait le plus gay. » Lucius jeta sa cigarette sans se soucier de savoir si elle était éteinte ou non. Même s’il était le premier à démolir quelqu’un sur sa tenue – fut un temps, pour une fois, il estimait qu’être dans la même galère pouvait lui épargner ce genre de gaminerie. « Tu te crois meilleur que nous ? Sous quel prétexte ? Parce que tu as fait Azkaban tu vaux mieux que nous ? T’es tout aussi minable. La preuve. Le maître t’a foutu avec les déchets que tu méprises tant. » La situation devenait insoutenable. Il jeta un coup d’œil à Avery qui tentait de le remercier avec ce qui ressemblait à un sourire et Rosier… Rosier planait, comme à son habitude. Quelle équipe de bras cassés par Merlin. « On est tous dans le même bateau, dois-je te le rappeler ? On ne sait même pas pourquoi il nous a choisis. Je ne pense pas que l’on soit tous là pour le plaisir de l’être. Bien au contraire, je prends ça pour une punition de plus. » Le sous-entendu sur Cissy était bien plus qu’évident et le regard biaisé de Lucius parlait pour lui. Lestrange finirait par tomber pour ce qu’il a fait, c’était une évidence qui lui tiraillait les viscères depuis que c’était arrivé. Pas ce soir. Ce soir fallait tenter de composer avec un monsieur je me prends pour un grand chef alors qu’au final… Il était comme eux, désœuvré face à la situation. « Sinon, on pourrait songer à faire cette putain de mission. Malgré tous les préjugés et le reste que l’on tient des uns des autres, juste pour au moins une fois être… égaux ? » Lucius tourna sa tête vers Rosier, interloqué. Il savait parler en fait ? C’était nouveau ça. Il roula des yeux, exaspéré. La soirée s’annonçait tellement longue… Interminable même. Et il aurait voulu s’enterrer six pieds sous terre. Mais c’était un luxe qu’il ne pouvait pas se payer. Pas encore.
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Cinq minutes ne s’était pas encore écoulées que déjà il sentait son sang bouillir dans ses veines : le don Malfoy. Il lui suffisait d’ouvrir sa grande gueule pour que de suite Rabastan se retrouve pris d’une subite et irrépressible envie de lui retourner un gadin en pleine trogne. Et si en plus il se complaisait à dire des conneries, c’était franchement le gros lot : « On a essayé de faire du mieux que l’on pouvait pour avoir l’air un tantinet potable et je dois te dire que t’es celui qui fait le plus gay. » « Clairement Malfoy venant de la part du type qui a les cheveux qui lui caressent le cul et un collier autour du cou, je prends ça très au sérieux… » C’est ça petit crétin, jette ta putain de clope, c’est ça donne toi un genre… Je vais le tuer, Merlin retiens-moi je t’en supplie je vais le tuer, Maître pardonnez-moi mais je-vais-le-tuer ! . « Tu te crois meilleur que nous ? Sous quel prétexte ? Parce que tu as fait Azkaban tu vaux mieux que nous ? T’es tout aussi minable. La preuve. Le maître t’a foutu avec les déchets que tu méprises tant. » Il aurait donné son bras gauche pour avoir l’autorisation expresse du Lord de faire cracher ses boyaux à Malfoy, façon moldu s’il le fallait putain ! Mais non, évidemment un hibou blanc comme la neige ne pointa pas son bec avec à sa patte une brève missive lui accordant les pleins pouvoirs sur la misérable vie de son pathétique collègue. Misère, abrégez ses souffrances par Merlin et faites que cette mission se passe vite. Tu as un statut à tenir, tu es un Lestrange et pas un putain de raclure comme ce crétin, tiens-toi droit et fait face. « Je ne me crois pas meilleur que vous, je suis meilleur que vous, c’est un fait. Rien que hiérarchiquement pour commencer… Et si tu ne comprends pas en quoi la lâcheté a fait de vous deux (il pointa vaguement Owen et Lucius du doigt, ignorant superbement Simon) des êtres absolument méprisables, je suis navré de te dire que tes parents ont du rater quelque chose lors de ton éducation… Ils doivent avoir bien honte maintenant… » Des philtres de paix, c’était sans doute une bonne solution au court terme. Il devrait toujours avoir une petite fiole sur lui histoire de pouvoir se calmer et se détendre dans des moments pareils. Un peu de professionnalisme, allez Rabastan ! Tête haute et on règle ça le plus vite possible. « Sinon, on pourrait songer à faire cette putain de mission. Malgré tous les préjugés et le reste que l’on tient des uns des autres, juste pour au moins une fois être… égaux ? » Le petit Rosier qui décidait de ne pas rester en retrait, il ne manquait plus que le pauvre loqueteux d’Avery décide de se la ramener et la brochette des beaux discours seraient au complet. Cela dit il fallait bien admettre qu’il y avait une touche de vérité dans ce que prônait la jeune pousse (pas si jeune que ça après tout, il ne devait pas avoir dix ans de moins que Rabastan) : faire cette putain de mission, les parents de l’autre sang-de-bourbe n’allait pas venir d’eux même leur tomber entre les mains. Pourquoi le Maître n’avait d’ailleurs pas envoyé une équipe plus tôt ? Oh Merlin, c’était bien vrai qu’à la réflexion cela fleurait bien plus la punition qu’une véritable mission à caractère productif. Qu’avait-il fait ces derniers temps qui pouvait le pousser à mériter ce genre de torture ? Tu penses trop Rabastan, il n’aime pas ça… Il se concentrerait encore un peu plus sur l’occlumancie, il se le jurait. : « Désolé de te l’annoncer aussi brutalement petit mais si tu es pris d’un brusque désir d’égalité, tu n’as pas choisi la bonne voie. Crois moi quand je te dis que je préférerai crever plutôt que de te considérer, toi et ces deux couards, comme mes égaux un jour. En revanche tu as à moitié raison : va falloir qu’on se bouge. Sinon nos moldus auront le temps de s’enfuir jusqu’en Australie. Faut qu’on trouve leur maison… » Il avait l’adresse de Granger. Du moins celle où les parents de Granger logeaient (c’était beau d’être le Directeur de la Justice Magique), ce serait tout à fait improbable de tomber sur l’impure lors de cette descente mais savait-on jamais… On pouvait croire aux miracles. « Allez on décampe de ce putain de trou où on a atterri, même si tu dois t'y plaire Avery j'en suis certain… Tiens Rosier, voilà l’adresse comme tu me sembles si intelligent. » Et il lui fourra entre les mains un petit morceau de parchemin sur lequel était griffonné de son écriture droite et pointue le numéro, la rue et le quartier dans lequel il devait se rendre.
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