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MessageSujet: We're like the wind [Bonnie][NC-16]    We're like the wind [Bonnie][NC-16]  EmptyDim 16 Aoû 2015 - 20:59

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We're like the wind
 


Dans ses moments de doutes, Adam avait beau faire le fier, il appréciait avoir quelqu'un avec qui parler, se distraire, ou tout simplement ne rien faire, mais il avait besoin d'une présence à ses côtés. Bonnie ne lui avait jamais fait défaut. Ils avaient beau avoir mûri et évolué depuis Poudlard, ils n'en restaient pas moins amis, et elle était sans doute l'une des deux seules personnes sur lesquelles il savait pouvoir compter. L'allégeance de Bonnie pour le Seigneur Noir n'était pas une feinte, l'ancienne verte et argent semblait avoir complètement embrassé ses idéaux. Parfois, il arrivait à Adam de se demander ce qu'il se passerait entre eux si elle savait, ou si la situation du monde des sorciers venait à changer. Mais, au fond, il préférait ne pas se poser trop de question, et profiter simplement du lien qui les unissait, sans se torturer l'esprit à imaginer un futur où ce lien n'aurait aucun espoir de subsister.

La soirée venait à peine de débuter, il y avait des dizaines d'endroit où un jeune mangemort tel qu'Adam pouvait se retrouver à cette heure. Mais il n'y avait qu'un endroit où il souhaitait réellement être. L'espace d'une soirée, il ne voulait pas faire semblant. Durant quelques heures, il s'arracherait à son quotidien de mangemort prodigue, et s'offrirait le luxe de n'être nul autre que lui même. Des deux personnes qui pouvaient lui permettre cette authenticité, seule l'une d'entre elle appartenait au même camp que lui et serait donc disposée à l’accueillir à la tombée de la nuit.  

Les pas d'Adam martelaient les pavés de l'Allée des Embrumes, et il pressa légèrement l'allure après avoir jeté un œil vers la Tour qui dominait le quartier avec arrogance. Le bâtiment faisait une cible de choix pour les insurgés, mais ceux-ci n'étaient actuellement pas suffisamment bien organisés pour infliger une telle attaque à leurs ennemis. Adam avait déjà fait mention de cette idée à Bonnie, ne comprenant pas pourquoi elle s'entêtait à vivre dans ce symbole de la suprématie des sang-purs nantis. Malgré toutes les sécurités que ses bâtisseurs sorciers avaient imaginés pour cette élégante tour, Adam ne donnait pas cher de celles-ci s'il prenait l'envie aux insurgés de se venger des blessures infligées par cette élite qui parsemaient les lieux.

Ne songeant pas davantage aux risques que prenait Bonnie, et qu'il prenait également à chaque fois qu'il venait lui rendre visite, Adam pénétra dans l'enceinte de la Tour. L'accueil était tenu par des sorciers à l'allure monumentale, qui devaient trouver leur compte à travailler là, à une époque où l'emploi n'était plus aussi florissant qu'il avait pu l'être par le passé, et l'économie tournée essentiellement vers une élite de sorciers. Adam souscrit au rite de passage qui nécessitait qu'un sort vienne vérifier qu'il ne portait rien d'autre que sa baguette qui puisse faire des dégâts. D'ailleurs, celle-ci fut aussi vérifiée et limitée par un sort protecteur, pour tout le temps où il évoluerait dans la Tour. L'élite sorcière ne faisait confiance à personne, pas même à ses visiteurs triés sur le volet, et elle avait bien raison, en ces temps troublés. Sans s'attarder davantage, Adam prit l'ascenseur et se retrouva rapidement à l'étage où se trouvait le sublime appartement de son amie Bonnie. Il sonna, et attendit patiemment qu'on vienne lui ouvrir. Lors qu’enfin la porte coulissa pour le laisser passer, Adam s'était peint une expression résolument désinvolte sur le visage.

« Salut, Bone'bone, je sais que j't'ai manqué. » Un sourire arrogant sur les lèvres, il apposa sa paume contre la porte, qu'il poussa sans faire d'effort. Il frôla Bonnie en entrant, et s'arrêta à sa hauteur, pour refermer la porte. A peine eut-il repoussé cette dernière qu'il attrapa Bonnie derrière la nuque et se pencha pour déposer un baiser plein de tendresse sur son front. Puis il se détacha d'elle et s'invita à faire quelques pas dans la vaste demeure de son amie de longue date. Sans attendre, il lui fit sa proposition. « J'ai du réduire aux silences trois insurgés il y a quelques jours. L'un deux avait été touché par un sortilège incapacitant en premier lieu. J'aimerais trouver un moyen de profiter de ce premier sortilège pour les faire passer de vie à trépas par autre chose qu'un avada kadavra. » Il se tourna vers Bonnie tout en parlant. « J'ai entendu parler d'une magie qui permet de réduire la circulation sanguine à néant, lorsqu'un sujet est inconscient, et son cœur finit simplement par ne plus être irrigué. C'est plus subtil et nettement plus silencieux comme mort, tu ne trouves pas ? »

Réalisant qu'il était rapidement entré dans le vif du sujet, il arqua un sourcil, et s'approcha de Bonnie. « Enfin, si tu veux bien faire ces recherches avec moi. On est pas obligés de faire de magie aujourd'hui si tu préfères faire … autre chose. » Sa voix s'était faite plus traînante sur ses derniers mots, et il s'était suffisamment approché de la jeune femme pour qu'il ne subsiste aucune doute sur la nature de sa seconde proposition.


crackle bones


Dernière édition par Adam Briegen le Mar 1 Sep 2015 - 21:57, édité 2 fois
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Tranquillement installée dans son canapé, Bonnie était plongée dans un passionnant roman historique sorcier dont l'intrigue avait lieu pendant la deuxième révolte des gobelins, au XIIIe siècle. Bien sûr, les héros et victimes de son livre étaient des sorciers. La jeune femme avait revêtu un simple peignoir de soie pour être à l'aise, comme elle le faisait chaque soir en rentrant de son travail, et avait croisé ses longues jambes devant elle, ses pieds reposant sur un confortable pouf. Ses cheveux étaient négligemment relevés en chignon flou. Complètement absorbée par son histoire, elle sursauta quand elle entendit la sonnette. Qui pouvait bien venir lui rendre visite à cette heure ? Elle avait en vérité sa petite idée, mais la curiosité la mena rapidement à la porte. Elle vérifia l'identité de son visiteur dans le judas et constata qu'elle avait mis dans le mille. Adam se tenait dans le couloir et attendait qu'elle lui ouvre. Bien qu'elle ne fussent pas si fréquentes, elle commençait à avoir l'habitude des visites du jeune homme. Ils étaient amis de longue date, parfois un peu plus, parfois un peu moins, mais avaient longtemps été enchaînés l'un à l'autre d'une façon qu'ils n'oublieraient pas et qui les maintiendrait liés toute leur vie.

Elle n'attendit pas plus longtemps pour ouvrir la porte et le laisser entrer, un sourire amusé sur le visage. Elle leva les yeux au ciel quand il fit sa première réflexion. « Je hais ce surnom », répondit-elle avec un rictus de dégoût, « et non, tu ne m'as pas manqué. » Elle mentait en réalité, car les visites du jeune homme étaient toujours agréables. Certes, il se montrait souvent agaçant, mais elle ne pouvait prétendre être insensible à son impertinence enjôleuse. Après s'être laissée embrasser sur le front non sans un certain plaisir mêlé d'une légère frustration, elle le laissa passer et l'observa tandis qu'il investissait déjà son appartement. Il venait lui demander des informations sur un éventuel sort permettant de faire passer quelqu'un d'inconscient de vie à trépas sans effort. Intéressée, elle haussa un sourcil, et commença d'ores-et-déjà à réfléchir à la question. Bien sûr, c'était quelque chose qui devait exister. Il n'y avait pas que le sortilège impardonnable qui tuait. Il subsistait d'autres sorts assez lourds et dangereux pour être mortels. Cependant, ils n'étaient pas spécialement discrets. Ce que demandait Adam était bien plus implicite, et Bonnie avait bien envie de relever ce défi.

Elle n'eut toutefois pas le temps de répondre. Le jeune homme lui faisait soudain des avances non dissimulées, ce qui ne manqua pas de lui arracher un sourire malicieux. « On dirait que tu n'es pas aussi subtil que les sorts que tu veux lancer », plaisanta-t-elle. Elle posa sa main sur le torse de son ami et rapprocha son visage du sien comme si elle avait l'intention de l'embrasser. « C'est tentant », ronronna-t-elle avec un regard concupiscent. Mais presque immédiatement après, elle le repoussa doucement de cette même main et fonça vers sa bibliothèque comme si de rien n'était, prenant sa demande très au sérieux. « C'est tout à fait pour toi, ce genre de sort », commenta-t-elle tandis qu'elle parcourait des yeux les tranches des livres qui composaient toute une étagère. « Insidieux et qui ne laisse aucune trace. Tu n'es pas comme ces sorciers qui recherchent la gloire dans le meurtre. » Son choix se porta finalement sur un ouvrage à la couverture sombre et élégante. Elle le sortit délicatement et en inspecta la couverture, puis leva les yeux sur son invité et lui montra sa trouvaille. « C'est un grimoire de magie noire sur les sortilèges. Il contient énormément d'informations dissimulées au grand public. C'est un héritage familial, une œuvre mise à jour régulièrement, et j'en possède la dernière version disponible. Je te propose qu'on le feuillette ensemble. »

Elle lui désigna le canapé. « Installe-toi, je vais nous chercher quelque chose à boire. » Elle sortit une bouteille de vin sorcier du meilleur cru et en servit deux verres. Elle en tendit un au jeune homme avant de poser le sien sur la table basse, de prendre le grimoire et de s'installer exactement de la même façon qu'avant d'être dérangée, ses jambes nues nonchalamment croisées devant elle. Attrapant son verre, elle trinqua avec Adam avant d'en boire une gorgée, savourant le nectar qui coulait dans sa gorge. Elle observa son ami quelques secondes, l’œil mutin. L'idée de se serrer contre lui et de faire courir ses mains sur son corps l'enthousiasmait plus que celle d'éplucher un vieux livre, si intéressant fût-il, mais elle aimait beaucoup se faire désirer et le taquiner par la même occasion. Elle n'avait pas dévoilé ses jambes de façon anodine. Elle prit le livre sur ses genoux et entreprit de chercher un chapitre qui pourrait convenir à leur recherche. Elle déplaça finalement l'ouvrage sur les genoux du jeune homme. « Tiens, regarde, il y a une liste de sorts qui peuvent causer, directement ou non, la mort d'un individu. Peut-être y a-t-il quelque chose qui ressemble à ce que tu cherches. » Pendant qu'elle parlait, elle s'était rapprochée de son interlocuteur et avait posé la main sur sa cuisse en un geste faussement innocent.
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    « Je hais ce surnom, et non, tu ne m'as pas manqué. » Les premiers mots par lesquels Bonnie l’accueillit ne furent pas pour surprendre ou braquer Adam. Les deux amis, qui prenaient plaisir à jouer les ennemis et pouvaient se montrer amants à leurs heures perdues, avaient l'habitude de ce petit jeu là. Le mangemort ne se formaliserait pas sur l'accueil que lui faisait Bonnie, et cette dernière ne lui tiendrait pas rigueur de s'inviter chez elle à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Encore que, cette fois-ci, il était demeuré raisonnable dans le choix de l'heure de sa visite. Mais malgré le début de soirée qui s'annonçait seulement, Adam fut ravi de trouver la sorcière en tenue légère. Il se garda néanmoins bien de la détailler d'un regard envieux des pieds à la tête, préférant une remarque à peine voilée, sur les autres occupations auxquelles ils pouvaient s’adonner plutôt que les recherches en magie noire qu'il avait proposé initialement. Il ne prenait parfois pas garde à y mettre les formes, tant il s'était fait à l'idée que Bonnie soit sa partenaire privilégiée, dans le domaine de la magie noire comme dans l' « autre chose » dont il faisait mention. L'expression légère qui se peignit sur ses traits se maria de façon très ironique avec le sourire espiègle de la jeune femme, qui ne chercha pas à ménager son ego en répliquant : « On dirait que tu n'es pas aussi subtil que les sorts que tu veux lancer. » C'était de bonne guerre, et Adam savait apprécier la subtilité lorsqu'il en décelait un exemple chez autrui, à défaut d'en faire invariablement preuve lui même. Ses lèvres se crispèrent dans un sourire revêche et faussement vexé, il accueillit avec bonne grâce les doigts de Bonnie qui se posèrent sur son torse. Elle s'était sensiblement rapprochée alors qu'elle ajoutait : « C'est tentant » Tout dans le timbre de sa voix, le regard qu'elle lui renvoyait ainsi que dans le message qui semblait émaner de chacune des fibres de son corps.

    « C'est tout à fait pour toi, ce genre de sort. » Avec une aisance déconcertante, et un naturel sans fard, Bonnie passa du coq à l'âne, ne laissant à Adam que ses yeux pour pleurer. Légèrement frustré, il serra la mâchoire et tâcha de conserver son calme. Bonnie adorait ça; souffler le chaud puis le froid faisait partie de ses lubies préférées. D'un air sombre, le sorcier songea qu'elle avait dû en user des nerfs à jouer ainsi avec les plus bas instincts des hommes, la maîtrise et la patience disparaissant à leur profit.

    « Insidieux et qui ne laisse aucune trace. Tu n'es pas comme ces sorciers qui recherchent la gloire dans le meurtre. » Elle parcourait sa bibliothèque d'un regard avisé, et finit par jeter son dévolu sur un ouvrage qui, de but en blanc, semblait pareil à tous les autres. Elle l'observa un instant, une fois qu'elle l'eut entre les mains, puis leva les yeux vers Adam, qui soutint son regard avec intérêt. « C'est un grimoire de magie noire sur les sortilèges. Il contient énormément d'informations dissimulées au grand public. C'est un héritage familial, une œuvre mise à jour régulièrement, et j'en possède la dernière version disponible. Je te propose qu'on le feuillette ensemble. » Sans dire un mot, le sorcier se contenta de hocher la tête en signe d'approbation. Et il ne se fit pas prier pour réagir lorsque Bonnie lui désigna le canapé. « Installe-toi, je vais nous chercher quelque chose à boire. »

    Il laissa la maîtresse des lieux s’exécuter et rejoignit le canapé sans demander son reste. Alors qu'il prenait place, un sourire fin s'insinua sur ses lèvres. Des souvenirs de ses précédentes visites chez Bonnie lui revenaient, et il ne pouvait voir que d'un bon œil le fait qu'elle l'invite sur le canapé en lui proposant un verre de vin. Il ne s'était pas totalement départi de son sourire lorsqu'elle lui tendit justement ce verre qu'elle avait proposé. « Merci. » Adam fit légèrement danser le contenu carmin dans son verre, afin d'en apprécier la robe. Il suspendit néanmoins son mouvement lorsque Bonnie prit place sur le canapé, étendant ses jambes juste sous le nez du mangemort. Il laissa son regard expert couler sur le physique parfait de la jeune femme et revenir à ses yeux, au moment de trinquer. Adam avala un mince filet de vin, ne tenant pas à s'alcooliser outre mesure alors qu'il était venu pour discuter de choses sérieuses.

    Puis se désintéressant de son verre, il plongea ses prunelles profondes dans celles de Bonnie. Il ne la quitta pas des yeux alors qu'il posait son verre sur la table basse, prenant soin de ralentir ses gestes.

    Il la regarda faire son petit manège, et mettre le livre sur ses genoux pour faire mine de s'y intéresser. Un amusement peu crédule se peignit sur ses traits, alors que ses lèvres s'étiraient, moqueuses. Il se passa néanmoins de commentaire lorsque Bonnie osa un rapprochement peu subtil, en faisant glisser le grimoire sur les genoux d'Adam. « Tiens, regarde, il y a une liste de sorts qui peuvent causer, directement ou non, la mort d'un individu. Peut-être y a-t-il quelque chose qui ressemble à ce que tu cherches. » Désormais pressée contre lui, une main s'étant aventuré sur sa cuisse, Adam ne put qu'observer minutieusement le visage de son amie, mentant avec application : « Je regarde. » Étrangement, il s'était désintéressé des mystères que le grimoire pouvait les aider à percer, pour ne se concentrer plus que sur la présence de Bonnie, si proche et pourtant si difficile à atteindre en cet instant.

    Bonnie et lui, c'était le jeu éternel du chat et de la souris. L'un chassait tandis que l'autre se défilait, et les rôles ne cessaient jamais de s'inverser. Heureusement, il arrivait que les deux sorciers deviennent prédateurs, et alors il n'y avait plus cher à donner de la suite des événements. Lorsqu'il estima avoir suffisamment dévorer Bonnie de son regard hypnotique, Adam esquissa un geste vers sa cuisse, désormais pressée contre la sienne. In extremis, il s'arrêta sur la page du grimoire que souhaitait lui faire lire la sorcière, laissant ses doigts glisser sur son arrête, dans le sens de la longueur. Les yeux rivés sur les ravissantes lettrines produites sur le papier à l'aide d'un sortilège, Adam ne semblait pas réaliser que, tout en parcourant la page, son auriculaire effleurait discrètement la cuisse à demi-nue laissée à sa portée. « Ces sortilèges ont pour objet la souffrance de la cible, d'une manière ou d'une autre. » Il réfléchissait à voix haute, puis tourna distraitement la page, en relevant le regard vers Bonnie. « La souffrance peut-être un effet secondaire du sort, mais je ne cherche pas à ce que la cible se torde de douleur et agonise pendant des heures. Il me faut une mort propre, quasi indolore, qui pourrait donner l'impression que la victime s'est tout simplement endormie. » Tout en parlant de choses très douces et enviables, il avait laissé son corps se rapprocher encore de celui de Bonnie, comme attiré par une force magnétique contre laquelle il était inutile de lutter. Ses paupières se fermèrent et s'ouvrèrent à plusieurs reprises, et son regard se faisait plus intense à chaque battement. Il leva la main qui se trouvait la plus éloignée de Bonnie, afin de replacer machinalement derrière son oreille une mèche des cheveux bruns de la jeune femme qui s'était aventurée au delà du chignon faussement négligé qui l’accueillait jusqu'alors. « Un sort subtil, tu l'as dit, et silencieux... » Il marqua une pause fugace, durant laquelle il laissa glisser ses doigts du lobe de l'oreille de Bonnie jusqu'à sa joue. « Je suis insidieux, tu as raison. » Ses doigts continuèrent à sinuer sur la peau de la sorcière, ils marquèrent une nouvelle pause, infime, sur ses lèvres alors qu'il ajoutait : « Ce sort ne doit laisser aucun soupçon de mon passage. Il fera de moi une ombre meurtrière. Je viendrais insinuer la mort en eux ... » S'attardant sur sa lèvre inférieure, l'index d'Adam fila finalement jusqu'à son menton, où l'ensemble de ses doigts le rallièrent, son pouce appuyant plus que de besoin sur la trachée de la jeune femme alors que sa main parvenait à sa gorge. « Il me faudra frapper vite, et être efficace. » Sa main descendit encore, jusqu'à l'orée du décolleté créé par le peignoir de soie qu'elle portait. Il s'arrêta là, ne faisant dès lors plus que caresser délicatement la peau de la jeune femme, de l'une de ses clavicules à l'autre, en descendant modérément, respectant toujours la frontière du morceau de soie qui la préservait. Le regard d'Adam perçait les prunelles de Bonnie, cherchant à lui prouver à quel point elle avait raison à son sujet. Subtil et insidieux, il pouvait l'être autant en matière de magie que d'amour.

    « Je ne laisserais aucune chance à ma cible. » Très doux jusque là, il profita du fait d'avoir complètement capté l'attention de Bonnie et asservi ses yeux à l'éclat qui brillait au fond de ses propres prunelles d'un bleu céruléen. Sa main avait quitté la peau de la jeune femme et il referma alors sèchement l'ouvrage qui se trouvait encore sur ses genoux. D'un geste bref, il posa le grimoire familial sur la table basse et, ce faisant, sa main eut tout le loisir de venir ceindre la taille de Bonnie. Il pouvait enfin pivoter légèrement et refermer son corps sur elle, approchant son visage du sien, les yeux à demi-clos désormais. « Je serais doux, dans ce terrible châtiment. » Et ses lèvres vinrent effleurer celles de Bonnie, sans se poser complètement sur elles, lui laissant l'opportunité de commettre le dernier geste, ultime méfait, qui scellerait la fin d'un jeu pour sonner le début d'un nouveau.
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Bonnie avait un peu de mal à se concentrer sur le grimoire, mais elle n'était pas la seule. Alors qu'elle intimait à Adam de regarder la liste de sortilèges étalée sous ses yeux, c'était elle qu'il l'observait. Elle releva la tête et arqua un sourcil, puis lui adressa un sourire amusé. Elle savait ce qu'il cherchait à faire, et elle aurait beau tenter de résister, elle finirait certainement par tomber dans ses filets, ce qui, au final, ne serait pas pour son déplaisir. Quoi qu'il en fût, elle était envoûtée par son regard aussi azuré que le sien, d'un bleu glacial qui la transperçait de part en part. Le jeune homme exerçait un pouvoir sur elle, et ce depuis la malédiction dont ils avaient été victimes à Poudlard. Ils s'en étaient débarrassés aujourd'hui, mais certains effets avaient persisté, des séquelles bénignes mais bien présentes. Ils étaient encore liés l'un à l'autre et le seraient sans doute toujours, et ce même s'ils prenaient des chemins différents. Ils s'attisèrent ainsi du regard pendant quelques instants et Bonnie crut une seconde qu'il allait faire le premier pas. Mais comme elle, il aimait jouer la provocation, et se réintéressa finalement au livre qu'il avait sur les genoux.

Légèrement frustrée, la jeune femme ne se formalisa pas pour autant, et écouta ses réflexions sur la souffrance et la mort, sans doute plus concentrée sur le rapprochement qui s'effectuait doucement entre eux que sur son discours, mais intriguée tout de même. À nouveau, il avait plongé son regard dans le sien. À nouveau, il tentait de l'hypnotiser comme il savait si bien le faire. Et à nouveau, cela marchait. Le cœur battant, elle ne bougeait plus, comme tétanisée par l'attraction qu'il exerçait sur elle, et ne broncha pas quand il vint replacer une mèche rebelle de ses cheveux. Même si à présent, ils se connaissaient très bien, pouvaient plaisanter ensemble et se taquiner, il avait toujours le même effet sur elle qu'au premier jour, et elle s'en rendait compte à chacune de ses visites. Mais elle se faisait violence pour ne pas céder trop facilement, parce que cela faisait partie du jeu, parce que se sauter dessus dès le départ retirait tout intérêt à leurs rencontres.

Et il continuait de parler et de se rapprocher d'elle, entêtant, cherchant le moindre prétexte pour l'effleurer, pour la titiller, pour la tourmenter, sa main se refermant sur sa gorge après avoir effectué un suave parcours. Et elle le laissait faire, docile, à la fois torturée et cajolée, agacée et ravie. Elle voulait qu'il continue, elle voulait qu'il lui arrache son peignoir et la prenne tout de suite sur ce canapé, mais elle voulait aussi qu'il se retienne et que ce jeu, cette tension, cette excitation durent encore des heures. À peine prononçait-il quelques mots qu'elle les avait déjà oubliés. Provisoirement en tout cas. En réalité, ils étaient ancrés dans un coin de sa tête, et elle attendait le moment opportun pour y répondre. Mais en attendant, elle le laissait agir à sa guise, profitant de chaque geste, de chaque regard, de chaque seconde de cet échange à sens unique. Elle le dévorait des yeux, le regard insistant, insolent, le suppliant de continuer et lui intimant d'arrêter.

Elle sursauta légèrement quand il referma le grimoire d'un coup sec, et il profita de cet instant de faiblesse pour venir l'étreindre brusquement, leur deux visages ne se retrouvant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, centimètres qu'il réduit rapidement tandis que leurs lèvres se frôlaient. Nouvelle confrontation, nouveau supplice. Il la malmenait. Il voulait la faire céder. Subtilement, silencieusement, insidieusement. En ne lui laissant aucune chance. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot, elle n'avait pas encore rendu les armes, elle n'allait pas tomber dans le piège aussi facilement. Était-ce d'ailleurs vraiment ce qu'il attendait ? Elle savait que non. Comme elle, il aimait prendre son temps, faire durer les choses, monter le suspense, il aimait que la tension devienne palpable. Comme elle, il cherchait à repousser l'échéance pour que l'explosion qui en résulterait n'en soit que plus impressionnante. Bonnie ne lui fit donc pas le cadeau d'un baiser. Pas tout de suite.

Son visage se fendit d'un sourire sardonique. « C'est étrange... », commença-t-elle en lui caressant la joue de sa main libre. « J'aurais juré que tu prenais plaisir à faire souffrir les gens. » C'était évidemment une allusion à la propre souffrance dont elle était victime en ce moment-même. « Mais je comprends, la souffrance n'est pas subtile, n'est-ce pas ? La souffrance est ostensible, elle est vulgaire, elle ne te ressemble pas. Moi, en revanche... » Elle rapprocha sa bouche de celle de son amant, mais ce fut pour se saisir de sa lèvre inférieure et la mordre. Elle porta sa main à sa gorge, le forçant à reculer, et appuya brusquement, plantant au passage ses ongles dans la peau fine de son cou. « J'adore faire souffrir les gens. Une mort sans souffrance, ça n'a pas d'intérêt. C'est une délivrance, un cadeau, et non une punition. » Et elle le pensait réellement. Un ennemi n'ayant aucune chance préférerait mille fois une mort rapide et indolore, or le but n'était évidemment pas de leur faire plaisir. Pourquoi donc vouloir apprendre un sort si peu utile contre l'adversaire ? À la limite, c'était un sortilège que l'on pouvait retourner contre soi en cas de besoin, pour s'éviter une mort atroce. Ou contre un ami. Mais certainement pas contre un rival.

Elle relâcha son ami et passa sa main dans ses cheveux en un geste tendre. « Tu es trop magnanime, Adam. Mais ça fait sans doute partie de toi », observa-t-elle d'un ton moqueur, comme s'il s'était agi d'une facette honteuse de son comportement. À son tour, elle fit courir le bout de ses doigts sur le visage du jeune homme, étudiant chacune de ses aspérités. Puis, elle descendit lentement, glissant le long de sa gorge, de son torse, s'attardant sur ses cuisses qu'elle caressa doucement. « Pourtant, je sais qu'au fond de toi tu aimes la souffrance. Celle des autres d'abord. Tu sais à quel point tu me fais souffrir, n'est-ce pas ? », s'enquit-elle en lui adressant un regard faussement larmoyant. « Mais également ta propre souffrance. » Elle déplaça l'une de ses mains sur son entrejambe qu'elle flatta légèrement, pas assez pour lui faire plaisir mais suffisamment pour l'attiser. Elle rapprocha son visage du sien, puis vint murmurer quelques mots à son oreille. « Est-ce que tu souffres assez, là ? » susurra-t-elle d'un ton caustique.

Elle cessa alors son manège, plongea son regard le plus malicieux dans les prunelles bleues du jeune homme et entreprit de déboutonner lentement sa chemise. « Tu te souviens quand nous étions à Poudlard ? » reprit-elle alors. « Cette malédiction nous faisait souffrir chaque minute, chaque seconde. Et pourtant, nous avons passé grâce à elle de délicieux moments, dans tous les sens du terme, qui resteront gravés dans nos mémoires. » Elle mis à nu le torse parfaitement dessiné de son amant et se passa la langue sur les lèvres. Elle attrapa sa baguette qui se trouvait à proximité. Elle savait qu'il ne se défendrait pas. Il lui faisait confiance, et il avait raison, elle ne lui voulait aucun mal. Elle la leva et prononça un sort qui eut pour effet de marquer une légère entaille entre les pectoraux du jeune homme. Une simple égratignure, juste assez pour faire couler un peu de sang, qu'elle s'empressa de venir goûter avec avidité, le liquide chaud, salé et métallique coulant sur sa langue. Elle ne savait dire pourquoi c'était un tel délice pour elle, sans doute parce qu'avec Adam, elle associait ce goût à celui du sexe. Son acte la mis dans un état de fébrilité intense, une chaleur foudroyante l'envahissant soudain. Hélas, elle ne pouvait pas lui sauter dessus, pas maintenant, pas alors que les choses devenait si intéressantes.

Quand le sang vint à manquer, elle fit glisser ses lèvres en remontant vers son cou, déposant de doux baiser sur son épiderme au passage, jusqu'à arriver à son lobe d'oreille qu'elle mordilla avec envie. « Ça m'a manqué », glissa-t-elle à son oreille d'un ton concupiscent. Puis, ses lèvres se déplacèrent encore pour aller atteindre sa bouche, qu'elle n'avait cette fois pas l'intention de mordre. Elle le saisit délicatement par la nuque et lui offrit un tendre baiser, d'abord doux, puis plus accentué, sa langue venant jouer avec sa jumelle, sa propriétaire se délectant de cet échange. Dans son exaltation et son attirance pour lui, elle avait cédé sur ce point. Mais le jeu n'était pas encore terminé.
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    Le jeu était une seconde nature, entre eux. Depuis les premiers jours, reliés par une malédiction qu'ils n'avaient pas souhaités, une ambiguïté naissante s'était installée entre eux. Adam n'était pas capable d'oublier, vestige de son insouciance, que Bonnie avait été la première. Cela semblait si insignifiant, aujourd'hui, alors qu'ils s'amusaient l'un avec l'autre, attisant le désir, maniant avidité, volupté et luxure de mains de maître, se satisfaisant mutuellement dans ce jeu de dupe qui ne regardait qu'eux. « C'est étrange... » Les doigts de la jeune femme glissèrent sur sa joue en une douce caresse, et Adam répondit à son sourire acerbe par un regard joueur, les lèvres étirées avec finesse, tandis qu'il flirtait toujours avec la bouche de son amie. « J'aurais juré que tu prenais plaisir à faire souffrir les gens. » Il échappa un éclat de rire suave, ne pouvant que comprendre la référence ainsi faite, leurs visages toujours à quelques millimètres à peine l'un de l'autre. « Mais je comprends, la souffrance n'est pas subtile, n'est-ce pas ? La souffrance est ostensible, elle est vulgaire, elle ne te ressemble pas. Moi, en revanche... » Adam n'eut guère l'occasion de réfléchir à ce qui suivrait car Bonnie joignit rapidement le geste à la parole, lui prouvant à quel point elle se délectait de cette souffrance vulgaire, ostensible, qui ne ressemblait en rien au mangemort. Il se laissa faire lorsqu'elle lui mordit la lèvre inférieure, cherchant à ancrer la marque de ses dents dans la chair pâle, et ne protesta pas non plus lorsqu'elle prit sa gorge en étau, faisant pression afin qu'il en vienne à reculer.

    « J'adore faire souffrir les gens. Une mort sans souffrance, ça n'a pas d'intérêt. C'est une délivrance, un cadeau, et non une punition. » L'air serein malgré les circonstances, Adam ne quittait pas la brune du regard, le plantant sévèrement dans ses prunelles acides. Lorsqu'elle le relâcha, après s'être assurée qu'il était bien enfoncé dans le dossier du canapé, Bonnie se piqua d'un geste amical, tendre et presque fraternel. Le visage d'Adam se crispa légèrement, mais il n'en accorda pas davantage à la sorcière, qui serait bien trop contente de discerner, chez lui, le sentiment qu'elle entendait lui soutirer. « Tu es trop magnanime, Adam. Mais ça fait sans doute partie de toi » Sur ces quelques mots, et comme si elle ne venait pas de le malmener quelques secondes plus tôt, Bonnie se répandit en caresses, flattant son visage, puis sa gorge, sur laquelle les ongles de la brune avait tracé de fines et délicieuses rougeurs. Adam conservait toujours son teint réticent, les sourcils légèrement froncés et le regard plissé, tandis que les doigts de la jeune femme sinuait contre le tissu qui séparait ses ongles de la peau qu'elle se serait faite une joie de zébrer. Mais était-ce la souffrance d'Adam qu'elle recherchait réellement en agissant ainsi, abîmant sa peau pour ensuite la cajoler, dans une transition malsaine et brutale ? Ou le besoin de le marquer était plus insidieux qu'il ne le paraissait ? Adam connaissait Bonnie pour savoir que la violence qu'elle témoignait n'était pas seulement vulgaire, âpre et sanguinaire. Une part de Bonnie avait certes ces travers, mais la brune était également capable d'une extrême subtilité, retorse et maline, d'une perversité que les plus grands mangemorts pourraient lui envier.

    Adam l'aimait t'il malgré ça, ou justement parce qu'elle possédait cette part de noirceur funeste qui faisait qu'il se sentait si bien en sa compagnie. Parce qu'à ses côtés, il ne pouvait rougir d'aucune de ses actions dans les rangs du Seigneur des Ténèbres.

    Et comme si elle avait perçu ses pensées, Bonnie ajouta à cet instant, alors que ses doigts s'attardaient sur les cuisses du sorcier : « Pourtant, je sais qu'au fond de toi tu aimes la souffrance. Celle des autres d'abord. Tu sais à quel point tu me fais souffrir, n'est-ce pas ? » Adam ne pouvait pas nier qu'il appréciait de la voir et de la savoir à l'article de la reddition. Et si son regard larmoyant ne pouvait le tromper, il ressentit un certain plaisir à la regarder ainsi. Un sourire torve se dessina sur ses lèvres, mais il se passa de tout commentaire, laissant la jeune femme poursuivre : « Mais également ta propre souffrance. » A ces mots, elle abandonna une caresse à son entrejambe, faisant remonter un frisson envieux le long de sa colonne vertébrale, lui arrachant une grimace à mi chemin entre souffrance et plaisir. « Est-ce que tu souffres assez, là ? » Les mots murmurés à son oreille enflammèrent le désir du mangemort, qui croisa un instant le regard de la brune. A sa malice, il répondit par une lueur de défis. Sans un mot de plus, elle entreprit de déboutonner sa chemise, donnant raison au désir mutuel qui s'était insinué en eux.

    « Tu te souviens quand nous étions à Poudlard ? Cette malédiction nous faisait souffrir chaque minute, chaque seconde. Et pourtant, nous avons passé grâce à elle de délicieux moments, dans tous les sens du terme, qui resteront gravés dans nos mémoires. » Ne pouvant lui donner tort, il acquiessa dans un murmure : A jamais. Nous étions jeunes et stupides, mais nous ne pouvions pas cracher sur ces instants arrachés à la monotonie du quotidien.

    Elle écarta de son torse la chemise blanche qu'il portait. Adam avait prit soin de son corps, sa musculature s'était développée depuis Poudlard et Bonnie n'y était pas totalement étrangère. Elle ne semblait d'ailleurs pas disposée à s'en plaindre. Mais il était encore une fois question de le marquer. Car elle se pencha pour se saisir de sa baguette et d'un sortilège rapide et habilement effectué, elle traça une entaille minutieuse entre ses pectoraux. Il se surprit à frissonner mais ne se laissa pas surprendre par la lubricité de la brune. Il se contenta donc de pincer ses lèvres, se mordant discrètement la lèvre inférieure. Resté stoïque alors que Bonnie s'amusait à marquer une fois de plus son corps, comme s'il était sa propriété, Adam ne put se contraindre à la même retenue lorsqu'elle se pencha au dessus de lui, pour venir récolter du bout de la langue les quelques gouttes de sang que son sortilège avait fait perler. Il serra la mâchoire, et porta une main à la nuque de la jeune femme, accompagnant son mouvement alors qu'elle remontait jusqu'à son cou, puis son oreille dont elle mordit le lobe, avant d'ajouter : « Ça m'a manqué » Leurs lèvres se rejoignirent enfin, chacun étreignant désormais la nuque de l'autre, faisant pression pour venir approfondir le baiser. Un courant électrique lui remonta l'échine, tandis que leurs langues se retrouvaient avec un délice assumé et consommé.

    Bonnie avait capitulé durant cette première bataille mais, ce faisant, elle avait des chances de faire sombrer Adam et de gagner la guerre. Il en avait bien conscience et se délecta du baiser, et de l'intensité qui les emprisonnait soudain, juste assez pour ne pas perdre la tête. Puis il se recula, récupéra une dernière fois les lèvres de Bonnie dans un mouvement volage, et prit finalement un recul plus raisonnable. « Tu es un poison Bonnie, on te l'a déjà dit ? » Ses mots étaient à peine plus audibles que s'ils avaient été murmurés, Adam était encore fébrile, transporté par le désir que lui inspirait la brune, et peinait à rassembler ses esprits. « Quelle valeur peut avoir la magie noire face à toi ? » Il détacha la main qu'il avait jusque là conservé comme moyen de pression dans la nuque de la jeune femme. Sur son chemin pour ramener ses doigts à lui, il les perdit sur la joue de Bonnie, puis contre ses lèvres. Lentement, il dessina le contour de ces lèvres si désirables dont il peinait à se détourner et son index en força bientôt la barrière. Il savait qu'elle profiterait de l'initiative pour le mordre, cette pensée lui arrachant un sourire lubrique. « Et ce besoin que tu as de me marquer. Tu ne cherches pas seulement à me faire mal... » Son sourire se transforma, laissant une expression victorieuse et malsaine prendre possession de ses traits. Il attrapa le visage de Bonnie en coupe entre ses mains, approcha à nouveau son visage du sien, puis laissa l'une de ses mains descendre et sinuer, lascive, jusqu'à la poitrine de la sorcière. Il descendit encore, défit le nœud négligé qui maintenait son peignoir fermé, pour remonter lentement, et entreprit d'écarter les pans du peignoir tout en parlant : « Je te connais plus retorse, tu n'essayes pas de me blesser. » Dans une série de gestes calculés, il vint titiller le bout de ses seins, dessinant leur contour, les cajolant, avec toute la délicatesse dont il savait faire preuve avec les femmes et ce qu'il connaissait de la sensibilité de Bonnie. Il rapprocha au maximum leurs visages, son front se posant contre celui de la brune. « Tu veux ta marque sur moi, m'imprégner, me posséder. » Un sourire, et il prit lui même possession de ses lèvres, la dévorant dans un baiser fiévreux. Sa main dans sa nuque glissa jusqu'à sa clavicule, la dessina, tandis que sa seconde main se désintéressait de la poitrine de la jeune femme pour glisser contre son ventre, survolant son nombril, et descendre là où la sensibilité de Bonnie était la plus extrême. Il étouffa un soupir envieux contre sa bouche, la capturant de plus en plus violemment. Faisant pivoter son poignet, il approcha sa main du point sensible, le caressa distraitement, puis continua contre l'intérieur de sa cuisse, comme s'il ne venait pas d'enflammer sa partenaire. « Mais l'un comme l'autre, nous ne sommes pas faits pour cet enchaînement. » Il se sépara à regret des lèvres de Bonnie, prenant juste assez de recul pour venir capturer ses prunelles à l'éclat pénétrant. « Je ne suis à personne, et c'est ce qui te plaît. Je ne chercherai jamais à t'accaparer. » Il plissa les yeux, tandis que ses doigts sur la cuisse de la sorcière entamaient un demi-tour plein de promesses. Et ils remontèrent. « Tu ne seras pas mienne éternellement. » A nouveau, il parvint à l'orée de son intimité. « Mais ce soir, tu le seras, entièrement, passionnément, viscéralement... » Et il la pénétra tout en frôlant ses lèvres, fermant un instant les yeux pour les rouvrir l'instant suivant, plantant un regard assoiffé dans le sien, attentif à ses moindres réactions.

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Un sourire sardonique, emprunt de fierté, vint accueillir la remarque du jeune homme. Oui, elle était un poison, elle avait un don pour tuer les gens à petits feux, et elle aimait ça. Elle s’insinuait sournoisement dans toutes les parties du corps de sa victime pour entraîner une chute lente et inévitable, dans un gouffre dont on ne pouvait remonter. Tout ce qu’elle avait prétendu jusqu’à présent pour le jeu était vrai. Si Adam était un adepte de la mort discrète et sans souffrance, elle préférait largement l’interminable agonie que pouvait provoquer un poison. C’était sans doute pour cette raison qu’elle maîtrisait les potions et qu’elle les aimait tant. Plus subtiles qu’un sortilège, mais plus cruelles. À son image. Adam voulait apprendre la magie noire à ses côtés, il subissait ainsi toute celle dont elle était capable sans même utiliser un quelconque artefact. Mais cette relation malsaine n’allait pas seulement dans un sens. Contrairement aux apparences, Bonnie n’avait jamais maîtrisé la situation avec l’ancien Serdaigle. Elle était dépendante de lui, dépendante de son âme et de son corps, et ce même si la malédiction qui les unissait à Poudlard avait été levée depuis longtemps. Quelque chose devait être resté, c’était certain, sinon pourquoi aurait-elle eu envie de le chérir autant, et de le punir également ? Une seule chose était sûre, elle voulait continuer de jouer avec lui, encore et toujours. Il était son poison à elle.

Elle lui lança un regard acéré et avide tandis qu’il s’immisçait entre ses lèvres. Elle mordit le doigt indésirable, pas trop fort, juste assez pour y laisser une trace, et passa sa langue dessus avec langueur. Bien sûr, qu’elle voulait le marquer. Elle voulait qu’il affiche des traces d’elle partout sur son corps, afin de lui rappeler qu’il lui appartenait, et ce, peu importe de qui il tomberait amoureux et qui il épouserait. Elle serait toujours quelque part en lui, gravée dans sa chair. Et il serait toujours là également, avec son indéniable emprise sur elle. Elle chavira sous ses caresses. Les doigts brûlant du jeune homme sur sa peau accélérèrent son rythme cardiaque et sa respiration. Son peignoir tomba, elle n’y prêta pas attention. Elle avait déjà l’impression d’être nue devant lui, parce qu’elle ne pouvait rien lui cacher et qu’elle n’en avait de toute façon pas envie. Elle était totalement offerte et soumise, et ce même si elle s’échinait à vouloir le torturer. Elle frissonna quand il vint solliciter les perles de ses seins, et son corps s’embrassa immédiatement. Elle ferma les yeux un instant et entrouvrit la bouche, savourant ce contact exquis, puis les rouvrit tandis qu’il prenait à nouveau la parole. Oui, elle voulait le posséder, de tout son être, mais à cet instant précis, elle ne désirait qu’une chose, que ce soit lui qui la possède, avec toute la véhémence dont il était capable, qu’il la maltraite, qu’il la torture, qu’il la détruise, qu’il fasse d’elle un objet de plaisir sur lequel on se répend avec lubricité.

Elle lui rendit son baiser avec passion, l’étreignant derechef, avide de sa bouche et de son corps, et sentit avec ravissement sa main s’éloigner de sa poitrine pour se rapprocher d’une zone bien plus érogène. Son cœur s’accéléra encore, impatiente qu’elle était, fébrile, tremblante alors que leur baiser se faisait de plus en plus profond et de plus en plus fougueux. Il parvint enfin en ce lieu si ardent qu’elle pouvait le sentir bouger au rythme de son pouls, mais il ne s’y attarda pas, et elle eut soudain envie de se saisir de sa main pour la ramener à bon port tant elle était frustrée. Il n’avait pas le droit de provoquer un tel incendie sans chercher à l’éteindre avant qu’il ne consume tout sur son passage. Et quand il s’écarta d’elle, ajoutant quelques mots qui allait à l’encontre de tout ce qui s’était passé jusqu’à présent, elle le fusilla du regard, se demandant s’il ne se jouait pas d’elle, s’il n’avait pas effectivement envie de la torturer, et pas au sens où elle l’aurait voulu. Cependant, il continua son discours et elle ne pouvait qu’admettre qu’il avait raison. Ils n’appartenaient pas l’un à l’autre et c’était justement ce qui rendait les choses si intéressantes, si excitantes. Bonnie n’était certes pas quelqu’un de fidèle, et si elle avait dû s’engager avec Adam, elle ne se serait pas empêchée d’aller voir ailleurs. En revanche, l’idée qu’ils continuent leurs ébats ludiques alors qu’ils étaient tous deux en couple avec quelqu’un d’autre l’émoustillait au plus haut point. Il avait sans doute tort, finalement, quand il affirmait qu’elle ne lui appartiendrai pas pour l’éternité. Au fond d’elle, elle savait qu’il possèderait toujours un morceau de son âme.

Et cette âme vacilla quand il s’approcha à nouveau de son intimité brûlante. Haletante, elle n’eut pas le temps de répondre que déjà il s’immisçait dans ces lieux interdits. « Oui ! » s’écria-t-elle alors dans un souffle, une réaction qui n’était pas tant une réponse à ses paroles qu’un cri de plaisir. Elle lui rendit son regard, s’efforçant de le soutenir, se mordit la lèvre inférieure pour tenter de se contrôler, mais les divines caresses de son amant lui arrachèrent finalement des gémissements d’extase, et elle renversa la tête en arrière, conquise. « Salaud », lança-t-elle enfin tandis qu’elle revenait à la raison l’espace d’une seconde. « Tu sais à quel point tu as une emprise sur moi. Mais je vais te montrer à quel point je peux en avoir une sur toi. » Son regard céruléen devint sanguinaire. Puisqu’il voulait jouer, elle allait jouer. Elle aussi pouvait à loisir l’attiser et freiner ses ardeurs. Et elle plongea dans son cou tel un serpent fondant sur sa proie, léchant, mordillant avec appétit. Elle se déplaça pour s’asseoir à califourchon sur lui et entreprit de remuer le bassin comme pour mimer l’acte, sachant très bien que le pantalon du jeune homme faisait office de barrière. Elle voulait simplement le rendre fou, crevant de désir mais dans l’incapacité d’y donner suite, tandis qu’elle appuyait sur ses épaules pour le maintenir prisonnier contre le dossier du canapé et l’avivait sans aucun scrupule. Puis elle se recula légèrement et ses mains vinrent alors s’attaquer à l’ultime rempart qui la séparait de l’objet de ses convoitises, détachant un à un les boutons avec une langueur extrême, cherchant à le faire exploser à tout moment.

« Toi aussi, tu m’appartiens », susurra-t-elle à son oreille d’un ton aguicheur. Elle plongea la main pour se saisir de sa virilité qu’elle flatta avec tendresse tandis qu’elle couvait son amant du regard. Mais presque immédiatement, elle reprit place à ses côtés, comme si tout était déjà terminé. « On n’était pas censés chercher un sort ? » lui rappela-t-elle avec un air mutin. [color:101b=009966]« Je connais un autre moyen de provoquer une mort sans souffrance », continua-t-elle, « mais il faut utiliser un autre type de baguette. » Et comme pour illustrer sa phrase elle vint effleurer du bout des doigts l’organe le plus sensible du jeune homme. Ce n’était en effet pas pour rien que l’orgasme était surnommé « la petite mort ». Durant un instant, l’on perdait ses esprits, totalement déconnecté de la réalité, sombrant dans une abîme de plaisir. La plus douce des morts. Bonnie dardait un regard envieux sur ce qu’elle tenait entre ses doigts, impatiente de le sentir en elle. Elle éprouva soudainement l’envie d’y goûter, et se pencha pour l’effleurer de sa langue. Mais elle voulait continuer de jouer, et leva sur Adam des yeux rieurs, faisant mine d’arrêter. Elle ne le fit toutefois pas attendre trop longtemps, et l’enveloppa de sa bouche, goûtant avec gourmandise ce membre précieux. Acte de soumission, mais également acte de domination. Elle le tenait ainsi à sa merci, et elle le savait. Elle aimait le sentiment de puissance qu’elle pouvait ressentir en lui procurant tant de plaisir. Et s’il esquissait le moindre geste, s’il faisait la moindre objection, elle n’avait qu’à planter ses dents.

Elle n’avait cependant aucune envie de les lui planter. En revanche, elle prit soin de ne pas faire durer le plaisir trop longtemps, et déjà elle s’échappait, s’éloignant à nouveau de lui, jouant encore avec ses nerfs, à la fois mutine et effarouchée. Elle se recula de quelques dizaines de centimètres, avant de se pencher à son oreille, un sourire espiègle sur les lèvres. « Montre-moi à quel point je suis tienne ce soir », lui intima-t-elle en reprenant ses propos. « Possède-moi comme si je n’étais qu’un simple jouet. Je voudrais mourir dans tes bras… » ajouta-t-elle d’un ton lascif, faisant allusion à la petite mort qu’elle avait évoquée précédemment. « Mais pas sans souffrance. » Non, elle ne voulait pas qu’il soit doux, elle le voulait prédateur, carnassier, pervers, parce qu’elle savait qu’il en était capable, parce qu’elle aimait devenir sa proie, sa soumise, sa suppliciée. Le commun des mortels connaissait la Bonnie froide, distante, hautaine, à l’allure et aux manières presque psychorigides, mais Adam lui, connaissait tous ses petits travers, toutes ses pratiques, toute sa dépravation. Il savait à quel point la glace pouvait devenir feu, à quel point elle était différente dans ces moments-là. Rares étaient ceux qui possédaient ce privilège, car pour cela il fallait d’abord oser l’approcher.
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    « Oui ! » Adam esquissa un sourire amusé. Bonnie savait ce qu'elle voulait, et il n'était pas nécessaire, en matière d'amour, de la torturer pour qu'elle annonce la couleur. Le regard que Bonnie lui adressa ne laissait pas planer davantage d'équivoque que son exclamation. Le sourire d'Adam s'étira encore, tandis que l'un de ses doigts, puis deux, firent monter l'excitation de la sorcière. Ils ne cessaient jamais réellement de jouer. Car là encore, approchant son visage du sien, il l'embrassa après qu'elle se soit mordu la lèvre, passionné, transporté par sa façon d'être lorsqu'il faisait jouer ses doigts en elle, venant stimuler la zone la plus sensible de son corps, afin qu'elle lui en réclame davantage, jusqu'à le supplier de mettre enfin un terme à la torture. Leurs lèvres se séparèrent et Bonnie rejeta la tête en arrière. En effervescence, il glissa ses lèvres dans son cou, le dévorant plus qu'il ne le couvrait de baisers. « Salaud  » Son souffle chaud percuta la gorge de la sorcière en un éclat de rire fiévreux, entre deux baisers, accueillant l'insulte avec amusement et fierté. « Tu sais à quel point tu as une emprise sur moi. Mais je vais te montrer à quel point je peux en avoir une sur toi. » Il sourit, la mettant au défit d'executer sa menace, et ne chercha pas à réprimer le frisson d'excitation qui remonta le long de sa colonne vertébrale face à l'éclat sanguinaire qu'il découvrit au fond des prunelles pâles de Bonnie. Son sourire se crispa lorsqu'elle porta ses lèvres à son cou, lui réservant un traitement sauvage, et se transforma en un rictus comblé. Cela ne déstabilisa pas son poignet, qui continua de danser au rythme de ses doigts dans l'intimité de sa partenaire. Mais Bonnie les fit pivoter et se plaça à califourchon sur lui. Elle entama un mouvement de bassin qui interdit à Adam de l'exciter davantage de cette manière. Qu'importe, il avait d'autres cordes à son arc. Ses doigts quittèrent leur havre de paix, et l'index et le majeur remontèrent en appuyant légèrement contre la peau de la jeune femme, contre son ventre, lentement, insidieusement. Bonnie s'amusa à attiser son désir, décrivant un mouvement de bassin alternatif, se frottant contre sa virilité, alors même qu'une épaisseur de jean, cruelle, empêchait Adam de goûter au contact charnel si convoité. Elle le plaquait contre le canapé, le dominant avec un plaisir qu'elle ne cherchait pas à dissimuler. Les traits d'Adam, eux, étaient partagés entre l'amusement et la frustration. Bonnie porta ses mains aux boutons de son jean, et il eut l'espoir que sa torture prenne rapidement fin. Mais elle prit son temps, et il dut serrer la mâchoire et se mordre la langue pour s'empêcher de craquer, et de l'envoyer valser sur le canapé pour prendre les choses en mains. Car il n'était pas prêt à la laisser gagner sur ce point. Le jeu ne cessait jamais, entre eux, même lorsque l'un comme l'autre, ils ne désiraient qu'une seule et même chose.

    « Toi aussi, tu m’appartiens » Ces quelques mots susurrés à son oreille finirent de le troubler, et il ferma à demi les yeux, soumis, lorsque la main de Bonnie passa la barrière du dernier vêtement qui protégeait sa virilité. Un souffle transi lui échappa, alors que les doigts de Bonnie l'atteignaient enfin. Mais, l'instant suivant, la douche froide qu'elle lui servit le gela littéralement. Elle se délogea d'elle même de son giron, et reprit place à ses côtés, comme au début de leur conversation. Adam rouvrit les yeux, et ce fut un regard furieux qu'il riva sur elle lorsqu'elle reprit sur le ton de la conversation : « On n’était pas censés chercher un sort ? » Il la foudroya d'un œil mauvais, ne goûtant pas une seconde à l'air mutin qu'elle affichait désormais. « [color:925b=009966]Je connais un autre moyen de provoquer une mort sans souffrance. Mais il faut utiliser un autre type de baguette. » La fureur qui irradiait des prunelles azurées d'Adam s'adoucit légèrement lorsqu'il comprit, et Bonnie ne tarda pas à flirter à nouveau avec sa zone sensible. Il se piqua d'un sourire, qui n'était pas tant amusé que prédateur. « Attention à toi, Rowle. » Adam ne réservait l'utilisation du patronyme de la sorcière qu'aux situations les plus extrêmes. Celle-ci en faisait partie. Bonnie devrait bien se garder de jouer trop avec ses nerfs. Car passé un certain stade, le mangemort ne savait plus jouer.

    Elle se pencha et sa langue effleura son sexe. Il frissonna, mais ne se départit pas totalement de son air contrarié qui mettait la sorcière en garde. Elle releva un regard joueur vers lui, mais elle dut comprendre que le jeu avait ses limites, et que si elle s'amusait trop à ses dépends, Adam lui filerait entre les doigts. Il l'avait signalé, il n'était pas un homme que l'on attache, et sa possession était un luxe que Bonnie ne pourrait jamais s'offrir. Elle pouvait en revanche se permettre l'espace de quelques minutes, voire de quelques heures, de posséder son corps. Et elle ne s'en privant pas, faisant sienne la partie la plus intime et personnelle du corps du sorcier, la capturant entre ses lèvres, jouant de sa langue experte contre le membre en tension. Cela ne dura que le temps nécessaire à faire monter l'excitation d'Adam et à s'assurer qu'il ne lui échapperait pas si aisément. Ainsi captivé par les sensations qu'elle lui faisait ressentir, Adam avait fermé les yeux, sa tête reposant contre le dossier du canapé, perdu, ayant rendu les armes, laissant à Bonnie le soin de maîtriser les événements. Et, lorsqu'elle éloigna ses lèvres de son entrejambe, il se laissa un moment pour profiter de ce que ces lèvres si impures avaient remué en lui. Il rouvrit finalement les yeux lorsqu'elles se furent frayés un chemin jusqu'à son oreille, pour lui susurrer : « Montre-moi à quel point je suis tienne ce soir. Possède-moi comme si je n’étais qu’un simple jouet. Je voudrais mourir dans tes bras… » Son murmure était doux et lascif, au point que les paupières d'Adam se rabattirent un instant devant ses yeux, alors qu'il goûtait ses propos, imaginant déjà les sévices qu'il lui destinait. « Mais pas sans souffrance. » Il n'y avait aucun doute à avoir là dessus. Adam savait être tendresse et bienveillance lorsque, au début, il lui fallait charmer sa proie. Mais lorsqu'elle lui était acquise, comme Bonnie en cet instant, et que le désir était suffisamment attisé de part et d'autre pour qu'aucune retraite ne soit envisageable, Adam devenait alors un autre homme. Il devenait ténèbres, flammes et dépravation. Il révélait son visage de bourreau, et faisait appliquer la sentence rendue avec conviction, arrachant des cris à sa victime comme les échos de la plus délicieuse des agonies.

    Sa main se glissa dans la nuque de Bonnie, et la maintint avec fermeté, emprisonnant ses lèvres à quelques centimètres de son oreille, leurs joues s'effleurant avec une électricité percutante. Lui même avança ses lèvres vers son oreille, de deux centimètres tout au plus. « Comment oses-tu me demander ça ? » Son timbre était rauque, et il émanait de ses mots une force et une agressivité admirablement maîtrisées. « Crois-tu être encore autre chose que mon jouet ? » Il captura le lobe de son oreille entre ses dents, et le mordit sans attendre, sans douceur. « Tu n'es que le pantin de ma volonté, Bonnie Rowle. » Il sifflait ces mots à son oreille, mauvais et dominateur. Il ne lâcha la pression sur sa nuque que pour venir attraper sa taille, puis il la souleva comme si elle n'était qu'un fétu de paille, la jetant plus qu'il ne la déposa sur le canapé. La forçant à s'allonger d'une pression sur son épaule gauche, il se servit de sa main droite pour faire glisser d'un même geste son pantalon et son boxer contre ses cuisses. Puis il lâcha la jeune femme pour retirer parfaitement la chemise qu'il avait encore sur les épaules. Il la jeta négligemment au sol, et son regard courroucé revint se planter dans celui de la femme soumise. « Tu m'as assez torturé. Il est temps que tu comprennes que tu ne maîtrises rien. Tu n'es rien. » Avec une fermeté perverse, il se pencha sur son corps et ses baisers devinrent brûlants. Il mêla sa langue au jeu du désir qui se jouait entre eux, et mordit par endroits sa peau, laissant des marques rouges qui mettraient quelques heures à disparaître complètement. Puis, sans se départir complètement des vêtements qui restaient fixés au niveau de ses genoux pour ne pas laisser à la sorcière un répit qu'elle ne méritait pas, Adam se pencha encore un peu plus sur elle. Son torse effleura sa poitrine, et il captura un instant son regard. Tandis qu'il prenait appui d'une main sur le canapé, pour maintenir encore leurs corps à distance, sa seconde main glissa jusqu'à la joue de sa partenaire, qu'il gratifia d'une caresse trop ferme pour être de bonne augure. « La souffrance physique est à la portée du premier abruti. » Il plissa les yeux, approchant son visage de celui de la brune. « Je veux que tu saches, Bonnie... » Sa main délaissa sa joue et il attrapa sa hanche alors qu'il la pénétrait brutalement. « J'ai revu Garden. » Il frissonna, et entama un mouvement de bassin virulent, prenant possession de Bonnie avec une avidité qu'il ne parvenait plus à contenir. Il écrasa ses lèvres contre celles, si douces, de l'ancienne serpentard. Il approfondit le baiser, forçant la barrière de ses lèvres, tout en faisant des vas-et-viens lascifs en elle. Il la rendrait folle, tant la ferveur de ses mouvements en elle contrastait avec la froideur et la distance de ses paroles. Il avait fermé les yeux, alors qu'il faisait d'elle un vulgaire objet de désir, et lorsqu'il les rouvrit, un éclat profond les habitait. Il maltraita ses lèvres, les embrassant et les mordants tour à tour, sa violence coïncidant avec l'accélération de ses mouvements de bassin. Il devenait plus vif, plus précis, et plus violent entre les jambes de la jeune femme.

    Entre deux baisers despotiques, il glissa dans la gorge de Bonnie, et souffla : « Ma torture sera la tienne. Tu paieras pour ta cousine. » Il ponctua sa phrase par un coup de bassin plus puissant, arrachant à Bonnie une partie de sa conscience, de son âme, et de sa santé mentale.
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La réponse d’Adam aux supplications de Bonnie ne se fit pas attendre et fut à la hauteur de ses espérances. Il était cruel, mais elle aimait ça. Elle aimait cette violence, elle aimait leur relation fougueuse et épineuse. Elle se laissa faire sans broncher, ravie d’être ainsi maltraitée, son excitation grandissant à mesure que les gestes du jeune homme se faisaient rudes. Ainsi allongée sur le canapé par la force, elle était offerte, n’attendant qu’une chose, qu’il vienne en elle avec toute la véhémence dont il était capable. Elle l’observa, l’œil brillant et lubrique, tandis qu’il baissait son pantalon et se débarrassait de sa chemine. Ses mots si durs avaient pourtant l’effet d’une caresse sur elle, d’une caresse lascive, car ils augmentaient derechef sa fébrilité. Elle gémit de plaisir sous les assauts de sa langue et de ses dents. Il continuait de la faire languir sans scrupules, et le corps embrasé de la jeune femme réclamait avec virulence et impatience d’être enfin souillé comme il le méritait.

Ce qu’il sous-entendit ensuite l’intrigua. Elle comprit immédiatement qu’il voulait la faire souffrir psychologiquement. Elle s’attendait donc à des insultes, des remarques cinglantes et blessantes, elle savait qu’il était en effet capable de tout pour la torturer, mais elle n’avait pas du tout prévu ce qui suivit réellement. Tandis qu’elle apréhendait ce qu’il lui réservait, il prit enfin possession d’elle, lui arranchant au passage un cri de plaisir qui lui fit instantanément oublier ses craintes tant elle avait attendu ce moment. Mais la fin de sa phrase tomba comme un couperet, et le visage de Bonnie se décomposa soudain. Elle eut envie de le gifler, mais elle était trop tétanisée pour cela. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’il évoque sa cousine exactement à ce moment-là, au moment où elle ne pouvait plus revenir en arrière ? Qu’espérait-il ? Croyait-il vraiment que cela allait donner du piquant à leurs ébats ? Elle avait voulu qu’il la maltraite, certes, mais parce qu’elle avait une sexualité déviante, elle était adepte du sadomasochisme et rares étaient les hommes qui étaient capables d’accepter ça. Ce qu’il venait de lui annoncer n’avait rien à voir avec le genre de souffrance physique et morale que l’on pouvait s’infliger entre partenaires.

Elle savait ce qui liait Adam et Garden, mais elle ne pouvait supporter de les savoir ensemble. Sa cousine avait toujours obtenu tout ce qu’elle voulait, c’était toujours la plus jolie, la plus gentil, celle que tous les garçons préféraient. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle s’approprie tout ? La relation que Bonnie avait avec Adam… elle savait qu’elle n’aurait plus lieu d’être le jour où il se rapprocherait réellement de Garden. Si elle n’aimait pas être dans l’ignorance, elle eût aimé qu’il lui annonçât cette nouvelle à un autre moment. Elle en eut même la nausée en y pensant. Lui devait certainement jubiler de son petit effet et prendre son pied avec ça, mais elle en avait brutalement perdu une partie de sa libido, les coups qu’il lui assenait prenant alors une vague allure de viol. Si elle avait pu un jour nourrir ce fantasme, elle ne trouvait plus ça si amusant.

Mais alors qu’elle le fusillait du regard, prête à se débattre pour tout arrêter, il l’embrassa avec passion et ses mouvements devinrent plus langoureux. Et finalement, elle comprit. Elle comprit pourquoi il avait fait ça, pour la rabaisser davantage, pour lui rappeler à quel point elle était insignifiante à côté de sa chère Garden. Elle ne put s’empêcher de rire intérieurement de cette ironie. Il préférait certes sa cousine, il en était même peut-être amoureux, mais cela ne l’empêchait pas de s’envoyer en l’air avec une autre, sans aucun srupule et avec un plaisir non dissimulé de surcroît. Et elle aimait ça. Elle aimait savoir que pour lui elle n’était qu’un jouet, mais qu’il aimait l’utiliser. Elle se mit à fantasmer sur une soudaine irruption de Garden dans la pièce, les surprenant tous deux en pleine action. C’était impossible, bien sûr, mais Merlin, elle en aurait tant jubilé qu’elle en aurait eu un orgasme. Cette pensée ne fit qu’augmenter son excitation tandis qu’Adam la pénétrait. Elle lui rendit ses baisers et l’emprisonna entre ses jambes pour qu’il continue ses assauts qui devenaient de plus en plus virulents, s’abandonnant à lui avec ravissement tandis qu’il la détruisait à petits feux.

Mais il n’en avait pas fini avec cette histoire, et la suite s’annonça encore plus jubilatoire pour la jeune femme. Il lui confiait purement et simplement le supplice qu’il pouvait endurer auprès de sa cousine. Bonnie était en pleine grâce et ses lèvres s’étirèrent en un sourire d’extase sadique tandis que son plaisir grandissait sous les coups de butoir. Bien sûr, Garden avait toujours son Paris et devait se jouer d’Adam comme elle le faisait avec d’autres. Ou bien peut-être était-ce de Paris qu’elle se jouait. Dans les deux cas, l’ancien Serdaigle n’avait d’autre choix que de partager sa dulcinée. Bonnie était ravie de cette situation dont elle ne tirait que des avantages, pour le moment en tout cas. Elle tendit une main pour lui caresser la joue. « Mon pauvre Adam… », dit-elle, haletante, le souffle court, d’un ton qui n’avait rien de compatissant, une lueur de sarcasme dans le regard. « Comme ce doit être dur… de ne pas avoir l’exclusivité… de ne même pas… pouvoir t’afficher auprès d’elle… » Elle voulait le provoquer à son tour, elle voulait, en effet, payer pour sa cousine, puisque c’était ce qu’il désirait.

En réalité, elle voulait surtout que ce soit Garden qui paie, pour tout ce qu’elle lui avait fait. Pour Adam, pour Paris et pour tous les autres. Puisqu’elle voulait tout avoir, elle n’aurait rien. Oui, Bonnie était jalouse, rongée par l’envie et la soif de vengeance. Elle ne pourrait vraiment dormir que lorsque les rôles se seraient inversés. Elle nourrissait le dessein de détruire la vie de sa cousine de quelque manière que ce soit, même s’il fallait faire des sacrifices pour ça. Adam n’en était toutefois pas un. Peu importait ce qu’il pouvait lui dire, elle comptait garder son emprise sur lui. Elle ne le laisserait pas filer, et certainement pas pour aller avec Garden. Ses serres se refermèrent sur les omoplates du jeune homme comme pour illustrer ses pensées. Elle poussaient à présent des cris plus aigus, sentant la chaleur envahir progressivement son corps tandis que le plaisir grimpait en elle. Et elle ne put s’empêcher de rire intérieurement, à nouveau, de la situation.

« Tu es tellement stupide, Briegen… », lança-t-elle soudain avec un sourire narquois, le souffle toujours saccadé. « En ce sens… vous allez bien ensemble tous les deux. » Elle ne précisa pas qui était la deuxième personne, il avait bien compris. « Es-tu encore assez naïf… pour penser qu’un jour elle sera tienne ?... Allons… tu n’es qu’un vulgaire sang-mêlé… et tu n’as pas grand-chose d’autre… que ton corps et ton dévouement à lui offrir… Tu n’arrives pas à la cheville de Paris. » Son sourire se fit carnassier. Elle savait qu’elle touchait une corde sensible en évoquant le petit ami de Garden. « Elle se servira de toi un temps pour flatter son ego, mais quand elle en aura assez, elle retournera vers lui. » Elle lui prit la main et y déposa un tendre baiser. « Alors que toi et moi… nous avons une relation particulière… n’est-ce pas ?... Ose prétendre… que tu peux te passer de moi… » Elle engouffra le pouce du jeune homme dans sa bouche et le suça, mimant une fellation dans un mouvement de va-et-vient lascif, jouant de sa langue, le regard concupiscent. Elle s’attendait au retour de bâton. Elle s’attendait à ce qu’il la contredise, évidemment, qu’il lui dise à quel point Garden était au-dessus d’elle. Mais peu lui importait du moment qu’il continuait, car elle se sentait de plus en plus proche du paroxysme et espérait qu’il ne serait pas assez sadique pour la frustrer. Après tout, même si au fond elle pensait ce qu’elle disait, il devait se rappeler que tout ça n’était qu’un jeu…
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Le désespoir, la frustration et la colère faisaient parler et agir Adam. Mais il ne tirait pas moins une intense satisfaction des mouvements que décrivait son bassin. Jouait-il toujours ou était-il entré dans les limbes qui formaient la frontière fine entre le jeu et le sérieux ? Il ne pouvait pas nier être troublé par son entrevue avec Garden, ni que les révélations faites ce soir là n'avaient pas été à l'origine d'une profonde réflexion. Mais Adam n'était pas encore prêt à se remettre en cause, ni à apporter l'aide que sollicitait la sorcière. Et, égoïstement, plutôt que de se torturer davantage en planchant sur la question, il s'était réfugié chez Bonnie, comme un enfant mis au pied du mur, à qui l'on présente des devoirs alors qu'il n'a qu'une envie : jouer encore un peu. Et au fond, c'était l'insouciance de l'enfance à laquelle s'accrochait encore et toujours le mangemort. A être constamment sérieux, à devoir jongler entre son appartenance officielle aux mangemorts et son allégeance cachée pour les insurgés, Adam avait simplement besoin de souffler de temps à autre. Et Bonnie était son échappatoire. Dans leurs jeux, il oubliait jusqu'à son identité, ce qu'était sa vie, il effaçait de manière éphémère ses obligations et s'offrait un instant de répit si précieux.

Et dans le tumulte de leur étreinte, il sentit tour à tour Bonnie se raidir puis affirmer son plaisir. Un sourire fin se glissa sur ses lèvres. Il subodorait les pensées qui devaient se disputer l'ascendant dans l'esprit de sa partenaire. Mais il serait bien incapable de les deviner complètement. Et lorsqu'elle tendit une main en direction de sa joue, il croisa son regard et comprit qu'elle allait rapidement l'éclairer sur le manège qui se jouait dans son crâne pervers. « Mon pauvre Adam… » L'éclat dans son regard couplé au ton de sa voix entama d'agacer Adam qui, de dépit, asséna un coup de reins plus violent à sa partenaire. « Comme ce doit être dur… de ne pas avoir l’exclusivité… de ne même pas… pouvoir t’afficher auprès d’elle… » Il sourit, et un ricanement s'échappa d'entre ses lèvres. Mais il ne la contredit pas oralement, préférant lui prouvait l'échec cuisant qu'elle venait d'essuyer si elle tentait, pas là même, de le perturber et d'amoindrir le plaisir qu'il prenait à se jouer d'elle. Il attrapa l'une de ses cuisses, qu'elle avait resserré autour de son corps afin d’affirmer sa prise et l'empêcher de se retirer avant que l'un ou l'autre n'ait décroché la victoire. Ce faisant, il changea d'angle et entama une série d'assauts plus pénétrants et plus lents à la fois. Ce changement de rythme sembla plaire à Bonnie qui planta ses ongles dans la peau qui recouvrait ses omoplates. Il lâcha un bref grognement, plus surpris que meurtri. Mais agréablement surpris. Ses lèvres s'étirèrent davantage, et il baissa un regard brûlant et joueur sur Bonnie.

« Tu es tellement stupide, Briegen… » Elle continuait à s'amuser de la situation et Adam ne s'en formalisa pas, se concentrant sur ses mouvements, afin de saccader un peu plus la respiration de l'ancienne serpentard et la rendre, dans un futur proche, incapable de libérer davantage de venin. « En ce sens… vous allez bien ensemble tous les deux.  Es-tu encore assez naïf… pour penser qu’un jour elle sera tienne ?... Allons… tu n’es qu’un vulgaire sang-mêlé… et tu n’as pas grand-chose d’autre… que ton corps et ton dévouement à lui offrir… Tu n’arrives pas à la cheville de Paris. » Tandis qu'elle plantait ses crocs acérés en lui, décidée à le vider de toute velléité à l'égard de Garden, il s'autorisa à clore les paupières. Il savait que ces méchancetés étaient gratuites, et elles l'effleuraient sans réellement le pénétrer. En revanche, lui la pénétrait bel et bien et, contrairement à ses paroles, il s'appliquait à atteindre son objectif. Lorsqu'il rouvrit les yeux, c'est au sourire carnassier de Bonnie qu'il dut faire face, et il se réfugia dans son cou pour l'éviter, se répandant en baisers brûlants, léchant, mordant, avec le soucis de donner davantage de plaisir à sa partenaire, tout en accélérant à nouveau le rythme de ses vas-et-vient. « Elle se servira de toi un temps pour flatter son ego, mais quand elle en aura assez, elle retournera vers lui. » Il était affligeant de voir à quel point Bonnie connaissait mal sa cousine. Adam avait trop peu de choses à reprocher à Garden, et il ne pouvait certainement pas lui reprocher la situation actuelle, car c'était son abandon à lui qui l'avait rendue libre libre de se lier à un autre.

Il sentit Bonnie saisir l'une de ses mains, il redressa alors la tête, délaissant la clavicule qu'il avait commencé à supplicier, pour s'intéresser aux gestes de la sorcière. Elle déposa un baiser tendre sur la paume de sa main, qui tranchait avec ses propos préalables.  « Alors que toi et moi… nous avons une relation particulière… n’est-ce pas ?... Ose prétendre… que tu peux te passer de moi… » Il se garda de sourire, mais jubilait intérieurement de la tournure que Bonnie faisait prendre à ses paroles. Il l'observa alors qu'elle plaça son pouce dans sa bouche et commença à agir de manière non équivoque. Un choc électrique lui mordit le creux des reins et il plaça à nouveau un coup plus percutant que les précédents, implacable et impérieux. Elle ne pouvait pas imaginer s'en sortir à si bon compte, pas avec lui.

« Bonnie ... » souffla t'il d'un air sombre, presque désolé. « Tu es si naïve. » Un mince sourire s'infiltra sur ses lèvres, et il approcha son visage du sien, ne mettant pas un terme à ses mouvements de bassin, mais les rendant plus lents, plus superficiels également. « Je te l'ai dit pourtant. » Afin de préparer sa mise en garde, il se retira d'elle, et prit appui sur ses mains pour se redresser du canapé. Il se plaça sur ses genoux et la considéra avec une hauteur malsaine. « Tu n'es rien. » Il la saisit par le bras et l'obligea à se tourner d'une poigne ferme . Lorsqu'elle fut sur le ventre, la joue contre le revêtement du canapé, il se pencha sur elle, la recouvrant de tout son corps. Tandis que l'un de ses avant bras prenait appui sur la bordure du canapé, laissant à sa main tout loisir d'aller capturer dans sa paume le sein droit de la jeune femme, sa seconde main vint caresser avec une délicatesse toute illusoire ses cheveux, replaçant quelques mèches derrière son oreille, pour venir lui susurrer d'un ton sournois : « Ce qu'il y a entre nous n'est qu'un jeu d'enfant. Nous avons grandi mais nous sommes restés ces ado puérils qui jouent avec des forces qui les dépassent. » Il sourit et pénétra à nouveau Bonnie, la prenant comme si elle n'était qu'un jouet, un objet, faisant très exactement ce qui la rendait folle. Son souffle chaud se brisa contre sa peau fraîche. Sa main glissa de ses cheveux contre sa nuque et, tandis qu'il se redressait à nouveau pour se ménager un angle de pénétration plus important, ses deux mains glissèrent jusqu'à sa taille, l'une en sinuant le long de sa colonne vertébrale, afin d'arracher quelques frissons à la brune. Puis il la saisit par la taille et l'obligea à se mettre à quatre pattes sur le canapé, se redressant parfaitement, puissant derrière elle. Il martela à nouveau son intimité, ses mouvements de bassin précis et fermes n'ayant qu'un but : faire vibrer sa partenaire en lui prouvant à quel point il était maître et elle un simple instrument.

La psyché de Bonnie ne pouvait pas sortir indemne d'un de leur affrontement sexuel et, à vrai dire, la sienne non plus. La sorcière à la chevelure sombre et aux prunelles viridiennes lui arrachait à chacune de leurs rencontres, chacun de leurs ébats, une nouvelle parcelle de son âme.  Il ne pouvait pas le nier, ne cherchait d'ailleurs pas à le faire. Il avait besoin d'elle, au même titre qu'il avait besoin d'air pour respirer, d'eau pour vivre et de reconnaissance pour s'épanouir. Elle faisait partie intégrante de cette vie qu'il s'était construite, et pour laquelle il évoluait sans cesse à la lisière entre ténèbres et lumière. Il était un enfant du crépuscule, jamais assez vertueux pour être considéré comme un bon sorcier, mais pas assez violent et sadique non plus pour être parfaitement à sa place chez les mauvais sorciers. Les sorcières qu'il côtoyait côté mangemort lui donnaient le sentiment d'être faible, même s'il parvenait à donner le change l'espace d'une nuit. Entamer une quelconque relation de ce côté là serait absurde et dangereux. Quant à Garden, elle avait beau avoir intégré les mangemorts pour aider son véritable camp de cœur, il avait l'impression, lorsqu'il l'avait revue, de n'être qu'un monstre et un criminel à ses yeux. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il était devenu.

Bonnie était la seule à accepter ce qu'il était vraiment. Elle pouvait se moquer, mais elle savait qu'il gardait au fond de lui la compassion pour autrui qu'il avait déjà à Poudlard. Et elle voyait constamment les ténèbres qui s'étaient engouffrés en lui, elle s'y noyait volontiers mais ne le laissait jamais nager seul en eaux troubles. Bonnie était son reflet dans le miroir. Pour ce qu'il y avait de ténèbres en lui, la même part de lumière existait chez elle, et face à sa lumière à lui, vacillante mais bien réelle, il y avait sa noirceur à elle. Ils formaient les deux facettes d'un tout unique, comme le yin et le yang, à ceci près que l'un et l'autre n'étaient jamais complètement vertueux ou vicieux. Ils se confondaient dans un imbroglio de teintes claires et obscures, se comprenant, tour à tour s'attirant et se repoussant comme des aimants, condamnés à voir leurs existences liées à jamais.

Un mouvement, puis un autre, un coup de bassin plus pernicieux, et Adam sentit le paroxysme l'atteindre. Ce klimax superbe, craint et désiré à la fois. Il sentit tous ses muscles se crisper, ses membres se tendre, et parmi eux le membre le plus intime de son anatomie. Il vint en elle et sentit un courant radieux lui parcourir le corps, lui tordre les entrailles et lui cramer le cerveau. Il expia un souffle, conquis et rauque, puis quitta le corps de Bonnie. D'un nouveau geste, il la fit se tourner vers lui et, malgré la violence de leur union, un éclat tendre et profond s'était installé dans le regard qu'il rivait sur elle. Il se pencha, prêt à venir cueillir ses lèvres, mais s'arrêta à quelques millimètres de son visage. « Si tu étais mienne définitivement, est-ce que ces instants seraient aussi précieux ? » Mystérieux, il ferma les yeux et l'embrassa avec passion, chassant la façon austère et violente avec laquelle il l'avait traitée, mettant le jeu entre parenthèses pour simplement profiter de ses lèvres.
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Pour Bonnie, soumission et domination étaient étroitement liées. Elle avait compris comment rendre les hommes dépendants d'elle, en se montrant tour à tour inaccessible puis dévouée. La dévotion était le plus important. Il fallait que la proie visée soit persuadée d'avoir l'ascendant et de pouvoir faire tout ce qu'elle voulait de Bonnie, ainsi la jeune femme représentait un défouloir ou une échappatoire quand la plupart des femmes étaient bien trop effarouchées. Mais cette servitude n'était pas suffisante. Les hommes se lassaient vite des femmes trop malléables, il leur fallait du piquant. Le fait que Bonnie fût si froide et impénétrable en apparence jouait en sa faveur, car celui qui réussissait à la séduire voyait cela comme une victoire. Quand par surcroît elle se montrait docile et feignait d'être amourachée, il se sentait en terrain conquis, pensant être le seul homme de sa vie. Mais Bonnie n'était jamais la femme d'un seul homme. Bonnie n'était pas quelqu'un que l'on tenait en laisse. Alors elle mettait parfois un peu de distance pour créer le manque, pour montrer que tout n'était jamais réellement acquis. Puis elle revenait, plus dévouée que jamais. L'asservissement était subtil : elle ne refusait jamais rien, mais n'acceptait pas tout. Il suffisait de détourner les choses pour qu'elle tendent en sa faveur. Elle jouait sur les mots, sur les gestes.

Force était néanmoins de constater qu'elle aimait être soumise. Elle aimait que l'on se serve d'elle, car si l'on se servait d'elle, c'était que l'on avait besoin d'elle. Elle aimait se sentir indispensable aux yeux des hommes. Qu'importe si elle n'était pas la seule dans leur cœur, elle possédait cette particularité qui la rendait unique et inévitable. Avec Adam, c'était exactement le cas. Le fait qu'il fût amoureux de sa cousine l'insupportait, évidemment. Mais elle avait un avantage sur elle, elle pouvait lui offrir quelque chose que Garden ne lui offrirait pas, car elle savait que ce n'était pas son genre. Elle pouvait jouer avec lui et le laisser jouer avec elle, à loisir. Si Garden voulait l'exclusivité, si elle voulait être heureuse avec Adam, Bonnie ferait tout pour l'en empêcher, déjà parce qu'elle ne supportait pas de voir sa cousine heureuse, mais surtout parce qu'elle n'avait aucune intention de laisser filer son amant. Elle le considérait comme sa propriété, comme elle était la sienne, ni plus ni moins.

Il pouvait bien la traiter de naïve, elle savait qu'elle avait raison, elle savait qu'il ne pouvait pas se passer d'elle, et sa simple présence ici en était la preuve. Toutefois, elle ne fit rien pour le contredire, car cela faisait partie du jeu. Elle aimait se montrer parfois ingénue, comme une adolescente s'offrant pour la première fois à un homme qui la rejetterait immédiatement après avoir fait sa petite affaire. Et quand il se retira, elle fit la moue, frustrée, bien qu'elle sût que tout n'allait pas se terminer ainsi. Son cœur s'emballa et son excitation grandit quand il la força à se retourner après lui avoir rappelé sa supposé inutilité. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de se retrouver dans une telle position, emprisonnée sous lui, totalement à sa merci. Elle gémit sous ses caresses et poussa un soupir de satisfaction quand il prit à nouveau possession d'elle, la profanant comme si elle n'était qu'une poupée de chiffons. Ils n'étaient peut-être que des ados nostalgiques de Poudlard mais ça ne lui posait aucun problème. Au contraire, c'était à Poudlard qu'ils s'était rencontrés, à Poudlard qu'ils avaient traversés des épreuves ensemble et c'était ce qui les avait rapprochés. Comment pouvait-elle tourner la page sur ce passé ? Elle se savait liée à lui depuis cette adolescence, alors adolescente elle resterait s'il le fallait pour le garder près d'elle, et ce même si elle devait continuer de jouer avec le feu. C'était justement la partie qu'elle préférait.

Elle se laissa aller, frémissant sous ses mains, et se mit docilement à quatre pattes devant lui, offerte, jubilant tandis qu'il accentuait ses mouvements, ce va-et-vient qui lui arrachait des cris des plaisir. C'était certainement sa position préférée, la plus bestiale, la plus intense, la plus jouissive. Elle avait vacillé, elle avait complètement perdu son âme, elle n'était plus humaine, elle n'était plus qu'un objet de désir, elle n'était plus que soumission et exaltation. Ses ongles se plantèrent sur les coussins du canapé tandis qu'elle criait de plus en plus fort. Son corps et son cœur s'embrasaient tandis qu'elle perdait pied. Elle sentait le plaisir monter petit à petit, s'insinuer en elle de façon pernicieuse, à l'image de celui qui en était à l'origine. Ses cris devenaient de plus en plus aigus et elle ferma les yeux, se sentant au bord du précipice. Puis l'extase arriva, puissante, à la fois assassine et salvatrice. Son corps trembla, frissonna, se crispa, se cambra tandis qu'elle exultait dans un dernier cri de jouissance qui se termina en un soupir de délivrance. Elle le sentit lui aussi atteindre l'orgasme, et la douce chaleur qui se répandit en elle lui arracha un sourire de satisfaction qu'il ne pouvait voir. Elle aimait qu'il prenne son pied autant que le prendre elle-même. Elle ne se sentait pas soumise à ce moment-là, mais puissante.

Quand elle se tourna vers lui ensuite, elle constata qu'il avait perdu toute sa virulence, mais elle ne put que s'en réjouir. La lutte qui les opposait était terminée, et elle n'avait qu'une envie, souffler, tant elle était exténuée. D'habitude, ils se séparaient assez rapidement, ou passaient directement à autre chose, mais là, c'était différent. Adam la regardait avec douceur, et elle ne pouvait nier que cela lui plaisait. L'atmosphère avait soudainement changé, laissant place à une sorte de tendresse entre eux. Et quand il se pencha vers elle, elle attendit qu'il l'embrasse comme elle aurait attendu son premier baiser. Ses paroles lui semblèrent sibyllines, mais elle n'eut pas le temps d'y songer que déjà leurs lèvres se rejoignirent dans un baiser, qui, en effet, la fit frémir comme s'il s'agissait du premier. C'était peut-être de cela dont il s'agissait par ailleurs. Le premier baiser qui sortait du cadre du jeu. Car elle l'avait senti, elle avait compris que cette partie était terminée. Il venait de lui offrir quelque chose qui sortait de leurs habitudes, et elle aimait ça. Elle adorait ça. Elle le lui rendit avec volupté et délicatesse, mais la soumission n'était plus de mise. Ils étaient à présent d'égal à égal.

Cependant, quand leurs lèvres se séparèrent, elle se rendit compte qu'elle avait peut-être un peu trop aimé ça. Ce n'était certainement pas la bonne personne dont elle devait tomber amoureuse. C'était un sang-mêlé, et surtout, il s'était entiché de sa cousine. Que se passerait-il si elle s'éprenait elle même pour le voir ensuite partir avec Garden ? Un chagrin d'amour doublé d'une humiliation. Elle ne voulait pas revivre ce qu'elle avait déjà vécu avec Aksel. Par ailleurs, ce dernier était toujours présent dans son cœur et il n'y avait de place que pour un seul traître. Malgré cela, elle se savait très attachée à Adam et elle n'avait aucune envie de le perdre, amoureuse ou pas. Leurs échanges, leurs ébats étaient comme une drogue pour elle donc elle n'avait ni l'envie ni la capacité de se sevrer. Et quand elle songea alors à ce qu'il venait de lui dire, elle sourit. « Tu as raison, c'est parce que nous n'appartenons pas l'un à l'autre que nos retrouvailles sont parfaites. » Elle lui caressa la joue et le regarda avec tendresse, bien loin des taquineries acerbes qu'elle lui réservait d'ordinaire.

Elle se leva alors et lui tendit la main. « Viens », proposa-t-elle, et elle l'entraîna en direction de la salle de bain. Les douches magiques avaient cela de bien que l'eau coulait toute seule et exactement où il fallait sans qu'il y eût besoin de faire quoi que ce fût. L'eau brûlante fit un bien fou à la jeune femme, non pas parce qu'elle se sentait sale, mais parce que ses muscles étaient quelque peu endoloris par ce qu'elle venait de subir. Elle s'empara du savon et entreprit d'en étaler sur le corps de son amant, non sans une certaine sensualité, en commençant par le cou, les épaules, le torse, les bras, tandis que l'eau venait immédiatement rincer la mousse qui s'en dégageait. Ce faisant, Bonnie était toujours tiraillée par ces pensées qui se bousculaient dans sa tête. Ils n'étaient pas fait pour être ensemble, c'était certain. Pour autant, elle ne s'imaginait pas sans lui. Elle lui lança un regard concupiscent, dans lequel on pouvait lire une certaine détermination. « J'ai changé d'avis », affirma-t-elle. « Je serai toujours à toi, et tu seras toujours à moi, et c'est justement pour cette raison très précise que nos instants sont si magiques. Nous serons toujours liés l'un à l'autre, peu importe ce que tu décideras de faire… Et ce même si tu es amoureux de… quelqu'un d'autre. » Elle grimaça, n'ayant aucune envie de prononcer encore une fois le nom de sa cousine. Elle était curieuse de sa réponse, mais si elle n'avait pas vraiment envie qu'il confirme sa pensée.

Elle l'entoura alors de ses bras pour le serrer contre elle et vint murmurer quelques mots à son oreille. « J'ai adoré faire l'amour avec toi, ce soir plus que jamais. » L'expression employée était volontaire. Même si leurs ébats de ce soir avaient été véhéments, ils avaient été différents des autres, beaucoup plus intenses, beaucoup plus fusionnels. Uniques. Et elle voulait qu'il le sache, elle voulait, inconsciemment, qu'il ait toutes les cartes en main pour décider de leur sort, même si quelque part, elle n'était pas certaine de vraiment vouloir en connaître l'issue. La relation qu'ils avaient lui convenait très bien, elle n'avait pas envie de changer, elle n'avait pas envie de tomber amoureuse et elle n'avait pas non plus envie que tout s'arrête. Elle vouait juste rester ainsi pour toujours.
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