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sujet; You first forget it, now you can remember. (Ysolde) |
| Ysolde Yaxley. Il n’y avait plus de doutes à avoir maintenant, vu l’expression peinte sur le visage de la jolie blonde. Cependant, Vyk en fut décontenancé : elle agissait comme si elle aurait voulu que jamais plus il ne se souvienne d’elle. Elle avait espéré que son souvenir soit effacé de sa mémoire, mais malheureusement pour elle, maintenant que le Gryffondor y repensait, plongé six ans en arrière, il revoyait clairement chaque moment passé avec elle. Comme un film, dont les scènes se rembobinaient à nouveau, dans sa tête. Vyk se concentra un moment pour y déceler une mésaventure, une mauvaise expérience ou une altercation qui justifierait pourquoi Ysolde se sentait si honteuse de la petite fille qu’elle avait pu être. Mais le jeune homme ne trouva rien dans ses souvenirs, si ce n’était que des moments agréables. Finalement, il laissa tomber, se disant qu’il s’agissait sûrement là d’une de ces réactions féminines si mystérieuses, que la gent masculine ne pourrait jamais comprendre. Hypothèse qui se confirma, alors qu’Ysolde reprenait la parole. Il l’écouta donc attentivement, soulagé de remarquer qu’elle avait cessé de le vouvoyer, puis il répondit : « Pour être honnête avec toi, à l’époque, je trouvais ça marrant. » Il marqua une pause, sur le point d’ajouter l’adjectif ‘attendrissant’, avant de se raviser en se raclant la gorge : « Petite et grincheuse. C’était assez drôle à voir. Mais je me souviens plus particulièrement du courage dont tu as fait preuve, lorsque tu t’étais enfin décidée à franchir le cap. » Vyk tourna la tête vers elle, cherchant à croiser son regard comme pour lui prouver qu’il ne tentait pas de la baratiner. Il s’exprimait sincèrement, peut-être même trop franc puisqu’il avait admit l’avoir trouvé amusante à cette époque-là. Contrairement à Ysolde, qui abusait du mensonge, ou plutôt, du silence, Vyk ne voyait pas pourquoi il se retiendrait de parler du bon vieux temps. C’était des souvenirs précieux, dont ils pouvaient aujourd’hui en rire, tout en comparant avec le présent pour faire le bilan des progrès réalisés. Et du côté d’Ysolde, il y’avait eu de sacrés progrès effectués au fil des années, effectivement. A commencer par son physique. Mais aussi et surtout ses talents de mage, et sa force d’esprit. Face au danger –le dragon-, elle réagissait bien plus posément qu’auparavant. Ce qui était plus logique qu’autre chose en fait : c’était le résultat de six années d’études et d’épanouissement. « Et toi ? Tout ce que tu as retenu de moi, c’est quelqu’un qui t’a jugé ? Qui s’est moqué de tes lacunes, et de tes peurs ? Car dans ce cas, il y’a erreur sur la personne. » Il n’avait pas tort après tout : Hawkstone n’avait jamais été de ce genre-là. En dehors des taquineries, il ne s’était jamais moqué d’elle, au contraire, il l’avait pris sous son aile parce qu’il souhaitait la voir vaincre ses peurs. Et Ysolde y était finalement parvenue, comme elle était parvenue aujourd’hui à s’approcher d’un dragon. Vyk se leva sur ses deux jambes, vérifiant son tout nouvel état de santé. Non seulement il ne souffrait plus, mais il avait l’impression qu’il avait subi dans le même temps une remise en forme. Il se sentait prêt à jouer un match de Quidditch là tout de suite, c’était pour dire ! La moindre des choses était de remercier Ysolde. Ce qu’il fit donc, en se rapprochant d’elle. Au sens physique du terme. Naturellement, il maintenait une certaine distance entre eux : tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle capte son regard, et qu’elle ne lâche plus ses yeux pour qu’elle puisse y lire toute son honnêteté et sa reconnaissance. Qu’elle ne rompt pas ce contact visuel, avec lequel elle avait charmé le dragon quelques minutes auparavant. Avec lequel elle charmait Vyk, sur le moment présent. Ce dernier la détaillait aussi. Et chacun de ses gestes ne passèrent pas inaperçu : il la vit se tendre légèrement, mal à l’aise. Ses joues se teintèrent d’une couleur rouge qui rendait son minois encore plus attendrissant et attirant à la fois. Clairement, elle était gênée et c’était une fois de plus de la faute de Vyk. Il avait simplement haussé des sourcils, une expression d’étonnement se peignant sur son visage. Il ne comprenait pas la réaction de la jeune femme. Confus et légèrement déstabilisé, le jeune homme se recula donc, après s’être redressé. Il ne voulait pas être à l’origine de son malaise. Vexé des réactions d’Ysolde, Vyk se braqua, décidé à ne plus l’approcher de trop près. L’homme timide et réservé refaisait son apparition. Il remercia Merlin lorsqu’Ysolde prit l’initiative de changer de sujet. Enfin une taquinerie… il était temps ! « Parce que bien sûr, Miss s’y connaît bien mieux sur le sujet. Tu vas m’apprendre ? » Il aurait été amusé de voir ça. Pour une fois, les rôles seraient inversés : Ysolde occuperait la place du professeur, tandis que Vyk camperait le rôle de l’élève, attentif et discipliné. Mais avant d’entrer dans ce pseudo jeu de rôle, le blondinet se tourna de nouveau vers elle : « Mais tu es sûre que ça va toi ? T’as l’air… pâle. Faible. » Il se doutait que ça provenait de l’effort de soin qu’elle venait tout juste d’effectuer. Mais s’il y’avait quelque chose qu’il pouvait faire pour elle, pour l’aider à retrouver un peu de vigueur, il fallait qu’elle le lui dise. Vyk se serait plié volontiers face à elle, si ça pouvait le laver de sa dette envers elle. Mine de rien, le jeune homme n’appréciait pas tellement de recevoir de l’aide. Encore plus lorsque cette aide provenait d’une jeune femme, bien moins âgée que lui. Qualifiez-le de macho ou d’arrogant si vous le souhaitez, mais Vyk n’aimait décidément pas cette sensation si particulière d’endettement. |
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| Il la trouvait courageuse. Cette révélation fit largement sourire Ysolde. Son humeur changea totalement lorsqu'elle entendit Vyk dire ça. Elle ne l'avait donc pas uniquement marqué par son caractère grognon. Peu mature, Ysolde fut aux anges d'être restée dans la mémoire de Vyk de cette manière. Sauf qu'elle l'avait vexé, blessé dans son orgueil et sa réaction était totalement justifiée. « Et toi ? Tout ce que tu as retenu de moi, c’est quelqu’un qui t’a jugé ? Qui s’est moqué de tes lacunes, et de tes peurs ? Car dans ce cas, il y’a erreur sur la personne. » Le sourire victorieux d'Ysolde s'effaça d'un coup. Ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire, elle n'avait jamais pensé cela, bien au contraire. Si Ysolde avait été une Gryffondor, elle aurait eu assez de courage pour dire à Vyk ce qu'elle pensait réellement de lui, les souvenirs qu'elle gardait précieusement. L'image d'un garçon absolument charmant et généreux, il n'avait pas hésité longtemps avant d'accorder du temps à cette petite Serdaigle restée au sol tandis que le reste de ses camarades volaient sur leurs balais. Il était restée avec et avait pris le temps qu'il fallait pour lui faire surmonter sa peur de l'altitude. Ce qu'elle n'avait jamais dit à personne, c'est qu'Ysolde n'était parvenue à monter sur un balai que parce qu'elle ne détachait pas son regard de celui du jeune homme. Elle n'était jamais parvenu à voler depuis. Mais avant tout, la première chose qu'Ysolde s'était dite, c'était que ce joueur de quidditch était très beau. Après avoir parlé avec lui, elle avait fini par tomber sous son charme, sans jamais rien lui avouer. Encore un mensonge par omission. Ce n'était qu'une enfant à l'époque et il était déjà un adolescent accompli, presque un adulte. Elle s'était sentie tellement petite, presque minuscule à côté de ce sorcier performant.
Il y eut un moment de flottement avant que la Serdaigle ne réplique : « C'est faux, j'ai toujours pensé beaucoup de bien de toi ! Tu m'as beaucoup aidée à cette époque et je ne t'ai jamais remercié comme il se doit pour ça. » Elle marqua une pause, leva les yeux vers Vyk qui s'était redressé. « Alors merci, Vyk. Merci beaucoup. » Encore assise, le dos collé au tronc, Ysolde se sentit à nouveau petite, comme elle avait pu l'être face à lui. Elle aurait voulu se redresser mais à peine posa-t-elle les mains au sol pour soulever son corps que la tête se mit à lui tourner. Trop faible petite, pensa-t-elle. Pour détourner l'attention de Vyk, elle ajouta : « J'imagine qu'on est quitte maintenant ? » Elle le regarda dans les yeux en souriant légèrement. Il s'était alors accroupi de nouveau et c'est à ce moment que la proximité de leurs visages avait déstabilisé la jeune Yaxley plus qu'il ne l'aurait fallu. Elle remarqua à l'expression de Vyk qu'elle l'avait vexé, à nouveau, ce qui se confirma lorsqu'il se redressa et eut un léger mouvement de recul. Elle l'avait fait fuir pour de bon cette fois. Elle ne sut que dire, elle commença à bégayer des excuses mais se ravisa, pensant que s'excuser pour ça, parce qu'elle était gênée et parce que cette proximité lui donnait des tas d'idées qu'elle n'oserait jamais mettre en œuvre. Elle préféra donc garder le silence.
Il la remercia et la petite vanne qu'Ysolde venait de lui répondre eut l'effet escompté. Vyk retrouva le sourire, sous le regard bienveillant et satisfait d'Ysolde, toujours assise. Lui apprendre à approcher les dragons ? Il était normalement bien plus doué qu'elle dans ce domaine. Malgré tout, le sourire attaché aux lèvres de la petite blonde s'élargit. « Hm... oui, je pense que je pourrais te montrer quelques trucs pour approcher les dragons. Tu n'as pas peur au moins ? » demanda-t-elle très sérieusement en relevant un sourcil interrogateur. Elle garda le sourire et lorsque Vyk s'inquiéta pour son état, elle se sentit obligée de se relever à son tour. Au passage, elle en avait également assez d'être aussi grande qu'un nain face au beau blond qu'elle avait en face d'elle. « Oui, oui, tout va bien... » Se mettre debout avait été une très mauvaise idée, elle dut se rattraper à l'arbre pour ne pas tomber à la renverse. Le sol se mit à tanguer dangereusement tandis que d'importantes tâches blanches brouillaient la vision d'Ysolde. Elle entendit vaguement la voix de Vyk. « Finalement, ce n'est pas vraiment la super forme... confia-t-elle entre deux inspirations. Il faut juste attendre que ça passe, ça me fait toujours ça. » Dans son malaise, elle tenta de faire un pas vers Vyk dont le regard trahissait son inquiétude, ce qui fut la deuxième mauvaise idée de la journée puisqu'elle fut à deux doigts de s'étaler par terre. Heureusement, Vyk la rattrapa de justesse et Ysolde se retrouva dans ses bras, comme elle en avait souvent rêvé. - Spoiler:
HJ : i know, on avait pas parlé de l'évanouissement mais j'ai pensé que ça pouvait mettre un peu de piment
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| Merci ? Non, ce n’était clairement pas ce que Vyk avait attendu d’elle. En amitié, les marques de politesse n’existaient pas selon lui. Entre amis, il n’y avait pas à remercier, à pardonner, à dire ‘s’il te plaît’… Tout devait être naturel. Néanmoins, il fut tout de même touché par les propos de la jolie blonde. Le ton de sa voix était tel que l’on aurait dit qu’Ysolde l’admirait. Il se sentait important, et c’était une sensation agréable, que Vyk avait trop rarement connu. D’une gêne due à sa timidité, il leva une main à sa tempe qu’il gratta avec nervosité. Chez lui, ce geste équivalait à un rougissement, ou à un bégayement digne d’un adolescent pré-pubert ayant affaire à la plus jolie fille de tout Poudlard. Vyk se sentait incroyablement pathétique de réagir comme ça. Son orgueil déjà bien touché subissait encore des coups, mais il n’y pouvait rien. Le charme naturel de Yaxley agissait sur lui, et il restait impuissant face à ça. Soumis à ce pouvoir, qui n’en était même pas un en vérité. « Oui, on va dire qu’on est quitte. » répondit Vyk avec soulagement, avant que ses lèvres ne se redressent en un sourire en coin. Cette sensation d’endettement s’effaçait, balayée par les paroles d’Ysolde. Même si leurs actions n’étaient pas vraiment comparables. Vyk l’avait aidé à surmonter une peur. Ysolde l’avait sauvé, en lui prodiguant des soins au bon moment. Mais ils étaient quittes sur un point : l’un s’était montré présent pour l’autre. Accroupi en face d’elle, Vyk sentit cette espèce de flottement entre eux. Etait-ce parce qu’il avait fait l’erreur de se rapprocher d’elle ? Probablement. C’est pourquoi le jeune homme battit en retraite, se repliant dans sa timidité. Il ignorait ce qui l’avait poussé à réduire la distance entre eux de cette façon-là. Il avait simplement été lancé par son instinct, ou par une pulsion méconnue –le courage, mon cher Vyk-, mais sa conscience et son caractère surmontèrent tout ceci, le poussant à se reculer. C’était maintenant l’instant gênant de l’épisode. Vyk, comme Ysolde ne savait pas quoi dire pour rompre ce silence un tantinet lourd. Chaque fois que Vyk esquissait un premier pas, il se heurtait soit à de l’ignorance, soit à une réaction étrange, coincée et non-consentante, de la part de la Serdaigle. Il n’avait donc pas tellement envie de réitérer l’expérience et de se manger un nouveau vent. Heureusement, ce fut Ysolde qui perça cette bulle de silence, libérant presque un certain poids des épaules de Vyk. C’était au moins la preuve qu’elle ne lui en tenait pas rigueur, et qu’elle était prête à passer à autre chose pour continuer ces retrouvailles sur une note plus… positive. Pour cette raison, Vyk ne la rembarra pas : il plongea tête la première dans son jeu, oubliant tout à coup toutes ses capacités d’expert en dragons. « Oh si. J’ai terriblement peur. » Il marqua une pause, lui laissant le temps et l’occasion de penser qu’il parlait d’une frayeur vis-à-vis du dragon. Et finalement, d’un ton plus léger, il ajouta : « J’ai terriblement peur de me retrouver sous ta tutelle. Toi en tant que prof. » Bien entendu, il la taquinait. Depuis qu’il l’avait reconnue comme étant Ysolde Yaxley, sa petite Serdaigle à lui, Vyk ne la considérait plus comme son élève. Pour lui, elle était une personne égale, probablement même plus puissante que lui, vu ses talents qui apparaissaient l’un après l’autre. Si Vyk n’avait pas eu beaucoup plus d’expérience qu’elle, il aurait été probable qu’en duel, elle l’écrase sans trop de problème. Mais outre les plaisanteries, Vyk comprit sans mal que si de son côté, c’était la grande forme, ce n’était pas forcément le cas d’Ysolde. Elle avait employé son énergie pour le remettre sur pied. Attentif donc, Vyk l’observa intensément, prenant le risque d’entendre un nouveau : ‘cesse de me fixer !’ de sa part. Pâlotte, l’air faible, appuyée contre l’arbre. Elle osa nier. L’ex-Gryffondor leva les yeux au ciel. « Bien sûr. Et moi je vais hyper mal. T’es même pas crédible Ysi. » Les vieilles habitudes –dont ce surnom- remontaient chez le jeune homme. Il avait face à lui son amie d’antan. Une amie qui ne se sentait pas vraiment bien. Plutôt mourir que de ne pas répondre présent pour elle. Lorsqu’elle fit un pas vers lui, Vyk l’imita, réactif et vif. Pile à temps : voilà qu’elle s’écroulait entre ses bras ouverts. Etreint par l’inquiétude, et enlacé dans le même temps par sa timidité ambulante, l’homme garda le silence. Son regard perçait le sien, et à nouveau poussé par le courage, Vyk leva la main pour aller placer l’une de ses mèches blondes derrière son oreille. Son rythme cardiaque s’emballa, mais il prit sur lui pour ne rien laisser paraître, et surtout, pour se ressaisir. « OK, là tu me fais flipper. Ne t’évanouis pas, hein ? Reste consciente s’il te plaît. » Autrement, il serait perdu, et paniqué. Il était probablement le pire médicomage que cette terre n’ait jamais porté. Du genre à penser que l’eau de mer salée infectait les plaies, plutôt qu’elle ne les guérissait. « J’ai pas de don caché de soigneur ou de chaman ou que sais-je, je te préviens. » Il ne cherchait pas à blaguer, il était sérieux. Et légèrement paniqué aussi, bien qu’il tentait de ne rien lui montrer. Lui aussi tenait à son image auprès d’Ysolde. Il ne voulait pas paraître comme le bouffon paniqué et incapable de se débrouiller tout seul. Prenant une grande inspiration, Hawkstone commença par s’accroupir, entraînant Ysolde avec lui pour qu’elle retrouve sa position précédente, appuyée contre l’arbre. Définitivement, il n’était pas un expert en soin. Cependant, il était le pro, concernant les dragons. Ca fit tilt dans sa petite tête blonde… : « Quand un dragon se sent mal, à bout de forces et fatigué, on lui donne de quoi manger. » Il marqua une pause, désespéré, avant de se rendre compte de son illumination. C’était limite si une ampoule ne fit pas son apparition au dessus de sa tête… « Ah mais oui ! » Un grand sourire éclaira son visage, et il crut voir le même du côté du visage d’Ysolde. Il sortit sa baguette magique de sa poche, et il pointa alors la cabane d’Hagrid, située quelques mètres plus loin. Là où il avait déposé son sac à dos. « Accio ! » Une poignée de secondes plus tard, le sac arrivait à eux, et Vyk fouilla dedans, à la recherche de ces barres énergétiques qu’il gardait toujours sur lui. En même temps, il récupéra sa bouteille d’eau, avant de tendre le tout à Ysolde. « Vas-y, mange. » L’une de ses mains calleuses s’attarda sur sa joue toute douce, avant qu’il ne se recule, pour lui laisser suffisamment d’espace. |
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| La tension qui s'était installée entre Ysolde et Vyk semblait s'évanouir un petit peu grâce aux plaisanteries timides qu'ils échangeait. L'expression amusée de Vyk et ce sourire qui revenait fréquemment satisfaisait Ysolde et lui donnait envie de continuer sur cette voie. « Oh si. J’ai terriblement peur. J’ai terriblement peur de me retrouver sous ta tutelle. Toi en tant que prof. » La jeune femme ne put s'empêcher de sourire en s'imaginant à cette place d'enseignant. L'éducation sorcière ne l'avait jamais attirée, malgré tout, avec Vyk, elle se sentait pousser des ailes, prête à braver des classes d'étudiants entières tant qu'il restait dans un coin de la pièce.
Toutefois, Ysolde avait beau sourire et afficher une mine qui se voulait rassurante, elle n'était pas parvenue à duper Vyk. De plus, sa tentative ratée pour se mettre debout avait fini de convaincre le jeune homme. Se retrouver dans les bras de Vyk Hawkstone n'avait rien de désagréable, en revanche, la sensation de nausée qui gagnait peu à peu la jeune Serdaigle était beaucoup moins sympathique. Elle sentit les doigts de Vyk dans ses cheveux et trouva sa situation de demoiselle en détresse bien agréable. Si elle avait été plus perfide, Ysolde n'aurait pas hésité à jouer de ce malaise passager pour rester un peu plus longtemps à se faire dorloter dans les bras du beau blond. Mais sa sincérité fut plus forte que tout, une fois assise, Ysolde ne joua pas la comédie pour rester proche de Vyk. « J’ai pas de don caché de soigneur ou de chaman ou que sais-je, je te préviens. » L'étudiante ne put s'empêcher de sourire devant l'air quasiment paniqué de Vyk. « Ça va, je ne vais pas mourir. Il faut juste que je me repose un peu et que je reprenne des forces. »
Malgré tout, le jeune homme ne semblait absolument pas détendu. Il fixait la blondinette, les sourcils froncés par l'inquiétude. Elle tenta de le rassurer en souriant mais il ne semblait pas du tout convaincu. D'un mouvement instinctif, Ysolde attrapa la main de Vyk pour la serrer légèrement tout en caressant la paume de l'ancien Gryffondor avec son pouce. « Quand un dragon se sent mal, à bout de forces et fatigué, on lui donne de quoi manger. » Ysolde fut amusée de cette illumination soudaine. Elle hocha la tête pour encourager Vyk à aller au bout de son idée. D'un accio, il fit apparaitre un sac à dos dans lequel il se mit à fouiller. Il était concentré ce qui laissa à Ysolde le loisir de regarder et même de détailler le visage tendu de son professeur. Elle voyait sa mâchoire se serrer tandis qu'il se concentrait pour trouver de quoi manger à offrir à la blondinette. Lorsqu'il trouva enfin ce qu'il cherchait, Ysolde détourna aussitôt le regard pour se concentrer sur la barre de céréales qu'il lui tendait. Il tendit également une bouteille d'eau à Ysolde et la jeune femme put sentir ses doigts s'attarder sur sa joue. Elle eut envie de tendre le cou pour faire durer ce contact un peu plus longtemps mais de quoi aurait-elle eu l'air ? Au lieu de ça, elle se contenta de le remercier. Elle croqua à pleines dents dans les céréales condensées en barre et but plusieurs gorgées d'eau. « Tu vois, t'es pas si mauvais soigneur que ça. Ton pouvoir aussi est très efficace. » Elle afficha un large sourire en pensant aux petits contacts dont elle avait pu profiter. Et elle se demanda si son regain d'énergie était dû à l'encas qu'il lui avait offert ou à l'excitation qu'avait provoqué la peau de Vyk contre la sienne.
Les forces d'Ysolde ne mirent pas longtemps à revenir et quelques minutes plus tard, elle était déjà capable de se mettre debout. Elle but encore jusqu'à vider la bouteille de moitié. Puis d'un air un peu joueur elle demanda à Vyk : « Alors, je te montre comment un vrai pro s'approche des dragons ? »
Dernière édition par Ysolde Yaxley le Lun 22 Sep 2014 - 18:34, édité 1 fois |
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| Bien sûr que non, elle n’allait pas mourir, Vyk le savait. Seulement, il ne tenait pas à la voir s’évanouir. Il aurait été incapable de gérer un tel incident, et il se voyait mal se pointer à l’infirmerie de Poudlard avec dans les bras, une élève inconsciente. Qu’aurait-il dit à madame Pomfresh ? Vu comme Ysolde avait lutté avant de finalement lui dévoiler son secret, l’ancien Gryffondor en déduisait que pas tout Poudlard ne devait être au courant qu’un don de soigneuse habitait cette jeune Serdaigle. Mais la roue tournait car les rôles furent inversés, et à son tour, Vyk dut se charger d’Ysolde. Et ce, même s’il n’était pas soigneur ou médicomage. Il ne se sentait nullement obligé. Il partait juste du principe qu’il lui devait au moins ça. Et puis, en digne Gryffondor qu’il était, ce n’était pas son genre de tourner le dos aux personnes dans le besoin. Même si pour le coup, Ysolde ne demandait qu’un peu de repos, et rien de plus. Vyk se prit à la tâche, peut-être un peu trop. L’inquiétude, ou son côté perfectionniste, voulait que la belle étudiante voit à quel point il pouvait se montrer débrouillard lui aussi, pour lui venir en aide, à sa façon. Il voulait se rendre aussi utile qu’elle avait pu l’être envers lui. Bah oui ! La minute d’avant, il avait été dans l’incapacité de se lever, une balafre tâchant son linge de sang. Et maintenant, il n’y avait plus rien. Pas même la cicatrice de la plaie sur son ventre. Dans une tentative d’apaisement, Ysolde lui serra doucement la main, ce qui eut un effet double-tranchant : ça le détendit autant que ça le mit mal à l’aise. Mal à l’aise, parce que cette simple caresse lui donnait des idées assez déplacées… Peut-être que les choses auraient été plus simples, s’ils avaient été en dehors de Poudlard. Et surtout s’il ne s’agissait pas de leurs retrouvailles. Ca avait beau être terriblement niais comme fait réel mais cette fille exerçait sur lui un charme de folie. Un charme qu’elle avait développé au fil de six années, car auparavant, il n’avait jamais eu ce genre de pensées vis-à-vis d’elle. En même temps, à l’époque, elle était âgée d’à peine onze ans, alors forcément… En tout cas, sur le moment, Vyk Hawkstone se sentait irrésistiblement attiré par Yaxley et il n’y pouvait rien. Impuissance la plus totale, comme la première fois où il s’était trouvé face à un dragon. Sauf que ce qui était déroutant, c’était que ce n’était pas la première fois que Vyk avait affaire à une fille. Peu à peu, ses doigts se refermèrent autour de la main d’Ysolde, d’un geste plein d’assurance. Il la resserra doucement au creux de sa paume, profitant de cette chaleur qui traversait et se diffusait à même leurs peaux. Il adorait la douceur de sa peau de jeune femme sous ses doigts… Pour cette raison, une caresse de sa main s’égara sur la joue d’Ysolde. Elle n’eut aucune réaction, ce qui frustra Vyk une fois de plus. Mais au moins, elle ne se braquait pas non plus. Elle était juste complètement passive, et Vyk mettait cela sur le compte de son manque d’énergie. Il s’écarta alors d’elle, dans le but de lui laisser de l’espace pour souffler et mieux respirer. Qu’elle profite de son encas en toute tranquillité. Une barre énergétique et une moitié de bouteille d’eau plus tard, Ysolde était de nouveau sur pieds, en forme puisqu’une mine joueuse éclairait son beau visage. Rien que cette image redonna le sourire à Vyk, de nouveau détendu. « J’ai hâte de voir ça. » Il se plaça face au dragon, quelques mètres plus loin, en l’attente des directives d’Ysolde. Au même moment, il en profita pour faire la conversation, à voix basse pour ne pas énerver le Vert Gallois : « Alors, au niveau de tes études, ça se passe bien ? » Maintenant qu’il avait retrouvé son amie, une foule de questions se bousculaient dans sa tête. Il voulait tout savoir de son avancée dans la scolarité, ses progrès, ses aventures au sein de l’établissement, ses rencontres… ses amours aussi, pourquoi pas. « Et le vol au fait ? Ca se passe mieux ? » Oups, question qui fâche ! |
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| Les forces lui étaient revenues très rapidement et Ysolde ne se sentait plus du tout faible. Elle était en forme, prête à rejouer les sauveuses auprès de Vyk à l'instant. Le contact qu'ils avaient échangé, infime, court mais pourtant, Ysolde l'avait ressenti jusqu'au bout de ses ongles. Elle en frissonnait en rependant à la chaleur de la main de Vyk contre la sienne. Ça pouvait paraitre peu, anodin mais ce contact signifiait beaucoup, il était rempli de non-dits. Quelque part, s'être rapprochée de Vyk de la sorte avait reboosté la jolie blonde. Les derniers évènements lui avaient redonné confiance en elle, c'est notamment ce qui la poussait à plaisanter avec Vyk. Le jeune homme paraissait plus détendue de voir la Serdaigle sur pieds et il sembla également soulagé de l'entendre plaisanter à nouveau. « J’ai hâte de voir ça. » Il avait joint son geste d'un léger déplacement, se positionnant face à l'imposant reptile qui n'avait pas bougé depuis les mésaventures que nos deux sorciers avaient enchainées. Ysolde afficha un sourire ravie à l'idée de pouvoir se mettre en valeur devant Vyk. C'était puéril mais la jeune femme se sentait confiante et une pointe de fierté apparaissait lorsqu'elle pensait qu'elle allait pouvoir montrer de quoi elle était capable.
Elle vint rejoindre Vyk, se positionnant à sa hauteur. Elle fit d'abord un pas en direction du dragon avant de lancer par dessus son épaule : « Suis mes mouvements. » Elle gardait le sourire tout en continuant à avancer calmement vers l'animal qui la fixait comme il l'avait fait auparavant. Elle en fit de même, plongeant pour la énième fois aujourd'hui dans les larges pupilles du Vert Gallois. « Alors, au niveau de tes études, ça se passe bien ? » lui demanda Vyk à voix basse. Ysolde lui expliqua assez fièrement que pour elle, tout allait bien à Poudlard. Elle avait des notes convenables, voire même bonnes et elle se projetait déjà en tant que médicomage. Elle alla jusqu'à lui confier qu'elle adorait concocter de nouvelles potions et qu'elle essayait de se spécialiser en botanique afin de maîtriser les pouvoirs des plantes médicinales. Elle n'eut pas le temps de lui demander comment était sa vie, que déjà Vyk posait une question sensible : « Et le vol au fait ? Ça se passe mieux ? » Ysolde qui jusque là s'approchait lentement du dragon se stoppa net. Est-ce qu'elle allait lui dire la vérité ? A savoir qu'elle n'avait pas touché un balai depuis qu'il avait cessé de lui donner des leçons de vol. Elle fut partagée, sans trop réfléchir, elle se tourna vers lui. « Ce n'est toujours pas ma tasse de thé. elle baissa la tête gênée Sans toi, je n'y arrive pas. » Elle lui jeta un regard avant de se tourner à nouveau vers le dragon. Elle se sentit toutefois obligée de préciser : « Il me faudrait des cours à vie avec toi pour m'y habituer. »
Elle s'avança, sans faire attention à Vyk. Ysolde fut bientôt à côté de la créature et tendit sa petite main pour le toucher. Comme précédemment, la bête se plia devant la blondinette et le contact avec les écailles tièdes de la bête apaisa Ysolde. C'était tout à fait particulier mais l'étudiante sentait qu'elle pourrait ne jamais se lasser de cette sensation. « Et toi, explique moi un peu, comment ça se passe pour toi ? » Sa tentative pour changer de sujet fut tout sauf discrète et elle était certaine que Vyk l'avait compris. Le vol n'était pas un sujet avec lequel Ysolde était à l'aise, elle ne l'avait jamais été malgré les nombreux efforts qu'elle avait fourni mais le fait est qu'elle était incapable de tenir sur un balai sans le jeune homme qui l'avait initiée. |
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| Suivre ses mouvements ? Vyk eut un sourire amusé. Pas de problème pour ça. Il calqua ses pas sur les siens, de façon minutieuse, suivant Ysolde du regard. Quitte à être joueur, autant jouer le jeu jusqu’au bout. Il prenait exemple et imitait l’attention dont la Serdaigle avait fait preuve une quinzaine de minutes plus tôt, lors de son cours. D’ailleurs, en parlant de ça, Vyk voulut savoir où elle en était concernant ses études. Comme il s’en était douté, elle semblait réussir tout ce qu’elle entreprenait et avoua même s’intéresser particulièrement aux potions et à la botanique. Sans grande surprise, il apprit qu’elle souhaitait devenir médicomage, ce qui n’avait rien d’étonnant, vu ses capacités de soigneuse. Rien que pour ça, Vyk l’admirait. En fait, il admirait toutes ces personnes qui se lançaient dans de tels métiers, destinés à venir en aide, à soigner et à guérir les autres sorciers. Selon Hawkstone, un sens poussé de l’altruisme motivait ces grands personnages, et il aurait pu parier qu’Ysolde était boostée par ces mêmes motivations. Au fond, il ne la connaissait pas réellement, il apprenait encore à la découvrir, mais une certaine intuition lui affirma qu’elle avait toutes les qualités requises pour devenir une médicomage digne de ce nom. Et ça allait bien au-delà de ses pouvoirs innés bien entendu. L’attention, la prévention, la délicatesse, l’écoute d’autrui… C’était des valeurs essentielles pour les métiers concernant la santé. Un individu ne possédant aucune de ses qualités, mais plutôt poussé par la soif de pouvoir et animé par l’égoïsme, aurait pu utiliser ces dons de soigneur à un titre plus maléfique ou machiavélique. Clairement, ce n’était pas le cas de cette douce Ysolde, légèrement peureuse. Oui, peureuse, car elle venait de lui confier qu’elle n’était plus jamais montée sur un balai, après son départ, de Poudlard. « Sérieusement ?! » s’étonna le grand blond, dans une exclamation qu’il ne put retenir. Le dragon qui se dressait juste au dessus de lui grogna, et, rapidement, l’expert se reprit, à voix plus basse : « Mais enfin Ysolde, et tout ce que je t’ai appris ? » Une année entière à la coacher… Et c’était resté insuffisant. Pouvait-il réellement l’en blâmer ? Non, puisqu’elle était plutôt attendrissante, et même courageuse à admettre la vérité et à assumer sa peur. Elle aurait bien pu le baratiner et lui faire croire qu’elle avait même intégré l’équipe de Quidditch de Serdaigle ! Vyk ne serait pas allé vérifier si elle disait vrai ou non. « Des cours à vie, tu dis ? T’es sûre de vouloir te lancer dans un projet pareil ? » Ce n’était pas Vyk Hawkstone qui dirait non. Plus encore que six ans auparavant, il appréciait la compagnie de la Serdaigle. Cependant, il pouvait se mettre à prendre son rôle de professeur très à cœur. Et devenir un véritable tyran, poussant Ysolde à dépasser ses limites, à se surpasser. Elle le savait très bien, puisqu’elle en avait fait l’expérience, lors de sa première année à Poudlard. D’ailleurs, Vyk avait gardé une certaine retenue à l’époque, histoire de ne pas l’effrayer et la dégoûter définitivement du vol. « De mon côté, tout se passe bien. Très bien même, j’adore ce que je fais. » déclara-t-il d’un ton rêveur, tout en levant les yeux vers le puissant dragon. Ces créatures avaient beau l’attaquer, ou s’en prendre à lui, il ne pouvait cesser de les aimer. Pire même : il les appréciait davantage, au fil du temps. A l’époque, il s’était confié auprès d’Ysolde quant à cette passion bornée et aveugle pour les dragons. Aujourd’hui, elle voyait certainement le résultat de toute cette fanattitude : un expert en dragons, accompli et aguerri. Enfin… maladroit lorsqu’il se trouvait sous les beaux yeux d’Ysolde Yaxley ! « Mais je dois avouer que Poudlard me manque beaucoup. Pas forcément les cours, mais c’est surtout cette ambiance, et cette communauté qui me manquent. Le côté familial des Gryffondors, les soirées dans les salles communes, dans les dortoirs ou même dans la Grande Salle. » Nostalgique, Vyk marqua une pause, durant laquelle il en profita pour se rapprocher d’Ysolde, à proximité du dragon. Dans le même mouvement qu’elle, il leva le bras pour caresser de la paume de sa main l’écaille rugueuse du dragon. « Une fois dans la vie active, c’est génial, vraiment, tu te fais ton argent, tu travailles en faisant ce que tu aimes, tu rencontres de nouvelles personnes. Mais après, quand tu rentres chez toi, tu te rends compte du vide et du manque de Poudlard. Particulièrement quand tu ne trouves pas de pastille à gerbe dans ton repas ou des bombabouses dans ton lit ! » Vyk leva les yeux au ciel en repensant à ces fameuses farces, typiques dans la salle commune des Gryffondors. Non, vraiment, la vie de célibataire seul était nettement plus calme que sa vie étudiante, entouré de colocataires barjots. Vyk baissa finalement le bras, et alors qu’il se tournait vers Ysolde, il confia : « En tout cas, si tu finis médicomage à Sainte-Mangouste, tu risques de souvent m’y trouver. » Et pour cause, avec son métier dangereux, il s’était déjà trouvé plus d’une fois dans les lits d’hôpitaux ! |
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| Une légère honte avait envahi Ysolde lorsqu'elle avait reconnu ne pas avoir touché à un balai depuis le départ de Vyk. Elle avait pris sur elle, face à toute autre personne, la jeune femme en aurait sûrement profité pour changer de sujet, ne pas répondre. Mais elle estimait qu'elle devait un peu d'honnêteté à Vyk, elle avait caché assez de choses pour la journée. Elle était toujours près du dragon, Vyk s'était placé à côté d'elle pour imiter son geste à destination du reptile géant. « Sérieusement ? il ne parlait pas fort mais Ysolde sentit l'étonnement et peut-être aussi la déception dans sa voix. Mais enfin Ysolde, et tout ce que je t’ai appris ? » Elle garda le silence, releva le menton puis tourna la tête vers lui pour répondre mais elle n'avait strictement aucune excuse valable pour expliquer son comportement. « Je sais, je crains. C'est juste que... j'avais tellement peur sans toi. » Un vrai bébé.
« Des cours à vie, tu dis ? T’es sûre de vouloir te lancer dans un projet pareil ? » Le beau blond lui jeta un regard si indéchiffrable qu'Ysolde regretta d'avoir lancé cela. Si Vyk avait l'air de s'en sortir à l'aise avec une classe entière, il devait être un bon professeur, bien que cette lueur énigmatique dans ses yeux fit penser à Ysolde qu'il devait être implacable. Elle secoua doucement sa tête blonde, ses mèches virevoltant légèrement autour de son visage. « Je ne suis pas un cas si désespéré que ça. » Et elle fit un clin d’œil si discret à son professeur qu'elle douta un instant qu'il l'ait vu.
La Serdaigle laissa l'ancien étudiant exprimer sa passion pour son travail. Elle se souvenait vaguement de cette envie chez Vyk, de travailler avec des dragons, il lui en avait touché deux mots lorsqu'ils s'étaient rencontrés il y a longtemps de cela. Il avait tout à coup un air enfantin, les yeux remplis d'étoiles et un sourire presque béat sur les lèvres. Lorsqu'il évoqua Poudlard, Ysolde sentit une pointe de nostalgie dans son discours et elle fut triste de la voir si affecté par son départ de l'école. La vie active faisait pourtant rêver plus d'un sorcier, beaucoup souhaitaient avoir leur indépendance : pouvoir sortir quand ils le veulent et où ils veulent, ne pas avoir sans cesse un professeur sur le dos, pouvoir gérer son emploi du temps et surtout exercer le métier souhaité. Ysolde appréhendait elle aussi de devoir quitter Poudlard. Elle savait parfaitement ce qui l'attendait à la sortie de l'école : l'appartement vide dans lequel subsistaient tous les souvenirs de sa défunte mère. Elle aurait pu raconter cet épisode à Vyk, lorsqu'il lui avait demandé de ses nouvelles mais c'était encore trop tôt, trop prématuré d'évoquer la mort de sa mère. Pendant un instant, elle se sentit incroyablement seule sur terre. Elle pouvait le nier autant qu'elle le voulait, d'ici la fin de l'année scolaire, elle finirait ses études et entrerait dans la vie active et passerait alors une bonne partie de son temps dans ce lieu désormais plein de solitude. Malgré tout, elle se refusait à céder les lieux à des acheteurs.
Un instant, perdue dans ses pensées, Ysolde avait cessé de caresser le museau du dragon qui se chargea de la faire revenir à la réalité d'un minuscule coup de tête. Les yeux brillants de larmes, elle se tourna légèrement à l'opposé de Vyk pour ne pas qu'il la voit ainsi. Sa technique parut fonctionner puisqu'il continua la conversation tout à fait naturellement. Sur le ton de la confidence, il murmura : « En tout cas, si tu finis médicomage à Sainte-Mangouste, tu risques de souvent m’y trouver. » Ysolde cacha son excitation au mieux. Est-ce que cela voulait dire qu'il souhaitait la revoir ? C'est ce que la petite blonde interpréta, ravie. Elle tourna la tête vers lui avec un large sourire. « Je t'accueillerai personnellement à Sainte-Mangouste dans ce cas, et avec plaisir ! » Puis sur le ton de la rigolade elle ajouta : « Mais attention même si je sais que je serais une excellente médicomage elle haussa les sourcils d'un air faussement supérieur je ne deviendrais pas ton infirmière personnelle pour autant ! » Et elle lui sourit de plus belle, ne se doutant absolument pas de la tournure que prendrait cette remarque à l'avenir. - Spoiler:
Je ne sais pas ce que tu en penses mais on peut peut-être clore le sujet ? Soit après cette réponse ou bien si tu veux en ajouter une ?
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| Tellement peur sans lui… Elle était bien la seule, à créer ce sentiment chez Vyk. Ce sentiment unique, qui provoquait en lui cette sensation d’importance. Comme s’il était une sorte de super-héros, sans lequel Ysolde se serait sentie perdue. Il eut un sourire ironique avant de secouer légèrement la tête : il fallait vraiment qu’il arrête de penser comme un gamin. Et pourtant, ce feeling était tellement bon, que Vyk aurait donné n’importe quoi pour y goûter à nouveau. Trop souvent, on lui avait dit qu’il n’était pas un sorcier d’exception. Si bien qu’il avait lui-même fini par se mettre en tête qu’il ne valait peut-être pas grand-chose finalement. Il s’était alors concentré dans ses études, bossant à fond pour combler chacune de ses lacunes. Peu à peu, avec le temps, Hawkstone se mit à développer des connaissances plus poussées concernant l’étude des dragons, ce qui lui avait promis une place de choix au sein du ministère chargé de ces créatures. Voilà où il en était à présent. Fier possesseur de sa propre maison, employé qualifié apprécié par son patron, fan comblé près des dragons. Même si la joyeuse époque de Poudlard lui manquait parfois, il ne crachait pas sur la vie qui commençait tout juste à s’ouvrir à lui. « Plus sérieusement, et si tu es tentée bien sûr, on essaiera de revoir le vol ensemble un jour. » Vyk ne serait pas contre lui filer quelques cours de vol de plus. Il fallait juste trouver quand : à quel moment Ysolde pourrait sortir de Poudlard pour lui rendre visite, ou vice versa, à quel moment Vyk pourrait revenir à Poudlard. Pour le moment, le jeune homme misait sur les éventuelles sorties au Pré-au-Lard ou les vacances de fin d’année qui attendaient sagement l’étudiante. Ce serait les seules occasions pour lui de revoir Ysolde, une perspective qui, apparemment, ne lui déplaisait pas, bien au contraire même. En tout cas, lorsque le blondinet évoqua l’inconvénient majeur de sa vie de sorcier actif, autrement dit, la solitude parfois, il ne manqua pas de remarquer l’air sombre qui défila un instant sur le visage de Yaxley. Elle tentait de le dissimuler face à lui, il le comprit aisément et ce fut la raison pour laquelle il s’abstint de l’interroger. Elle semblait déjà mal à l’aise, et même si la question du ‘pourquoi ?’ brûlait les lèvres de Vyk, il se refusa à la lui poser. Au contraire même, il dévia vers un tout autre sujet, espérant briser la glace. Et la glace se fissura bel et bien : Ysolde retrouva son petit air malicieux, en dépit de son sérieux, si propre à elle-même. Elle serait donc une excellente médicomage ? Même si c’était dit sur le ton de la plaisanterie, Vyk n’en doutait pas. « Bah voyons… Je n’ai besoin de personne, moi. » répondit-il, en pesant bien sur le dernier mot. Oui oui, il la visait elle et sa nécessité de l’avoir lui, près d’elle, pour pouvoir voler. Il la taquinait gentiment, inconscient de ce qui l’attendrait dans quelques mois… Ysolde finirait par réellement devenir son infirmière attitrée bien sûr. Elle deviendrait même plus que ça… dans un futur, proche ou lointain. « En attendant, Miss Médicomage Parfaite, tu ferais mieux de retourner bosser encore un peu. Profites-en pour réviser les bases de la modestie. » Sourire moqueur aux lèvres, Vyk la charriait ouvertement à présent. Il était volontairement entré dans son jeu, au moment où Ysolde avait pris cet air si supérieur. Malgré son sang pur, (une Yaxley mon gars !) elle n’avait rien de tous ces sorciers hautains et snobs de la ‘Cour des Grands’. Elle était simple, et naturelle ; des qualités qui avaient le don de plaire à Vyk. « Il faut que je ramène ce dragon dans sa réserve à présent. Te revoir, ça m’a fait plaisir. » Il se rapprocha d’elle, assez maladroit, puisqu’il ne savait pas comment s’y prendre pour lui dire au revoir en bonne et due forme. Mal à l’aise, et ça se voyait, Vyk songea d’abord à lui serrer la main, puis il se ravisa finalement pour une accolade amicale, bien qu’un peu maladroite. « Et encore merci, pour… » Il ne termina pas sa phrase, désignant simplement son ventre d’un geste discret. Cette blessure n’était plus qu’un très vague souvenir, grâce aux dons d’Ysolde. Il n’en restait plus aucune trace, comme si jamais il n’y avait eu de blessure à cet endroit-là de son corps. Vyk lui laissa le temps de faire ses adieux au dragon. Puis il l’observa partir, de sa démarche si fluette. Le Vert Gallois grogna un peu, tirant Vyk de ses pensées. Il était temps de se remettre au travail, et d’arrêter de rêvasser comme ça… Fin du sujet |
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| | | | | You first forget it, now you can remember. (Ysolde) | |
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