sujet; Quand les balais sont à des endroits inhabituels [Bonnie]

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Malhonnête ? Est-ce qu'elle se fiche de moi ? Est-ce qu'elle s'est regardée dans le miroir cinq minutes ? Je ne me pose pas réellement la question, vu la façon dont elle se soigne elle a dû en user des miroirs, à trop se regarder dedans. Elle est en colère ? Moi c'est son attitude qui m'indigne. Je me stoppe net alors que je me dirigeais vers la porte et je fais volte face pour la regarder bien droit dans les yeux. Qu'elle insulte l'Amérique, qu'elle insulte les Américains, Je m'en fiche pas mal. Je n'aime pas l'Angleterre et elle avait le droit d'avoir son avis, aussi biaisé soit-il. En revanche, qu'elle ose m'accuser d'être malhonnête, ça, je ne saurais le souffrir.

Je me rapproche de son bureau et je jette le dossier dessus, entre nous deux avant de poser mes deux mains bien à plat sur le bureau parfaitement vide et mort de la secrétaire. Je suis presque sûr qu'à l'intérieur d'elle-même elle est très semblable à ce bureau, complètement formatée, organisée depuis le début par une main de fer, une influence extérieure, résultat à l'image de son propriétaire. La société possédait Bonnie tout autant que Bonnie possédait ce fichu bureau qui ne demandait sans doute qu'à être aussi libre et bordélique que le sien. Vivant, presque.

-JE suis malhonnête selon toi ? C'est vraiment l’hôpital qui se fous de la putain de charité ! Tu crois que ton putain de boulot se résume à te vernir les ongles derrière ton bureau pour foutre des bâtons dans les roues des gens comme moi qui ne cherchent à qu'à faire leur job correctement ? J’ai pas pu m'en empêcher, j'ai frappé le bureau de mon poing fermé. NON ! Ton putain de travail c'est de coopérer avec les gens comme moi qui essayent un minimum de protéger les citoyens anglais comme TOI.

L'usage abusif du mot « putain » tel le véritable Américain que j'étais pouvait bien la choquer je n'en avais rien à foutre. Elle n'avait pas bougé le petit doigt une seule fois pour aider qui que ce soit de toute sa vie, j'en étais sûr. Moi je dédiais ma vie à protéger les habitants d'un pays qui n'était pas le mien, un pays qui pensait que le sang avait une quelconque valeur alors que plus le sang était « pur » et plus la personne qui le portait était pourri, comme je pouvais en avoir l'exemple devant moi.

-Je suis peut-être un putain d'Américain débauché, mais moi au moins je sais voir plus loin que mon propre nombril, tu peux en dire autant ? Regarde toi, t'es tellement coincée qu'on dirait que t'as avalé un putain de bloc de ciment, mais qui me dit que t'as le cul propre hein ? Tu veux aller me balancer au patron parce que j'essaye de faire mon putain de travail correctement ? Vas-y ! S'il a un minimum de jugeote il te conseillera de commencer à faire le tiens correctement, à savoir me faciliter la vie pour que j'empêche ces connards d'insurgés de recommencer à prendre des putains d'otages, à blesser des civils et à dévaliser ce qui reste de valeur à l'Angleterre qui n'est même pas mon putain de pays ! Alors ne vient pas me dire que j'ai été malhonnête en essayant de prendre ce dossier quand tout ce que j'essaye de faire avec c'est de sauver des vies et que toi tu m'en empêches comme la putain de gamine capricieuse que tu es, tellement superficielle que tu ne vas pas chercher plus loin que ma tenue, ma barbe ou mes cheveux. Je suis quarante fois plus honnête que toi.

Là dessus je me redressais et lui laissais son précieux dossier. Je détestais les injustices plus que tout et j'avais rarement connu des personnes aussi incroyablement gonflées que cette femme. Elle se croyait supérieure parce qu'elle portait un tailleur et qu'elle avait la tâche immense et tellement importante de ranger trois dossiers par jours alors que Moi je passais mon temps à trouver des moyens de protéger ses semblables. Elle n'avait aucune leçon de morale à me faire.

Bon, en tout cas maintenant ça allait mieux. Je me suis rendu compte que j'avais carré les épaules pendant mon monologue et je me détendais en passant une main à l'arrière de mon crâne. Ma mère ne serait pas fière de moi, j'avais ressemblé à mon père lorsqu'il dévastait les hôtels avec son groupe, comme les véritables groupes de rock. Par contre maintenant j'avais la dalle. Je me suis donc mis à bailler et j'ai tourné les talons pour sortir de la pièce d'un air aussi nonchalant que quand je suis arrivé, les mains dans les poches.

-'Fin bref, je débarrasse le plancher, j'enverrais Elain la prochaine fois que je veux un truc.

Mon ton était détaché, je n'en voulais pas à Bonnie d'être ce qu'elle était. Ce n'était pas de sa faute, elle était simplement le pur produit de ce que d'autres avaient fait d'elle alors que je m'étais construit tout seul. Elain aurait simplement plus de succès que moi sans doute.
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J'arque un sourcil quand le jeune homme jette le dossier sur le bureau avec une certaine violence que je ne lui connais pas. A-t-il était blessé par mes propos ? En tout cas, il ne les a de toute évidence pas appréciés. Tant pis pour lui cela dit. Lui aussi s'est montré insolent, il n'y a pas de raison que je lui fasse des cadeaux. Je suis bien aise qu'il se mette en colère, au moins il comprends ce que je ressens maintenant, je préfère ça plutôt que le voir désinvolte et totalement imperméable à ce que je peux lui demander. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'il monte ainsi sur ses grands chevaux dans un discours ponctué de jurons. Je n'apprécie pas, en retour, qu'il remette mon travail en question. Non, je ne me vernis pas les ongles pendant qu'il est sur le terrain. S'il savait quel genre de despote – certes sympathique, mais despote quand même – est Rabastan Lestrange, il ne dirait certainement pas ça. C'est pourtant son supérieur, mais pas son supérieur direct contrairement à moi, c'est peut-être là toute la différence. Je m'apprête donc à lui répondre  quand il tape soudain du poing sur la table, me faisant sursauter au passage. Je le regarde d'un air incrédule. Quelle mouche l'a donc piqué ? Je dois néanmoins reconnaître que cette facette de sa personnalité que je ne lui connaissais pas me plaît assez. J'aime les hommes qui ont du caractère. Tout à coup, je le trouve beaucoup plus attirant. Mais je me garderai bien de le lui dire. De toute façon, il s'est montré trop odieux pour que je lui accorde une once de crédit.

Et le voilà parti dans une logorrhée verbale contre moi, la gamine coincée et superficielle. Oh, il n'a pas tort, c'est à peu près l'image que je cherche à donner, et apparemment ça marche. Sauf que si je joue la comédie, c'est plutôt pour que l'on me prenne au sérieux. Qu'il considère que je suis une princesse nonchalante ne me convient pas des masses. En me montrant psychorigide, je cherche à donner une image de rigueur, au contraire, et cet idiot prend tout de travers. Et ça, c'est extrêmement agaçant, et tout son sex-appeal ne suffit pas à le faire remonter dans mon estime. Ce type-là m'exaspère. Je le regarde se lever tout en laissant volontairement le dossier sur mon bureau. Victoire. J'ai tout même réussi à faire en sorte qu'il ne reparte pas avec ce fichu dossier, et j'en suis fière. Qu'il s'en aille, c'est parfait. Ça m'arrange. La prochaine fois qu'il se pointera ici, je le mettrai dehors aussi sec. « Tu as raison », réponds-je avec un sourire sarcastique, « je préfère que ce soit Elain qui vienne me demander quelque chose, elle est bien plus courtoise que toi. » Ce qui est un comble quand on connaît la jeune femme, qui possède autant de féminité et de grâce qu'un routier moldu. Étrangement cependant, je la préfère à Jessie, oui. Je sais qu'elle serait beaucoup moins irritante. Je le laisse partir sans regret, tout en prenant soin d'examiner avec intérêt le bas de son dos.

Fin du RP.
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