❝ We're running in circles again ❞death eater ; PV
 

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Penelope et Homère au bout des lèvres; la prétention des parents et l'envie de faire montre de leur culture, de leur goût pour l'Histoire. Synonyme s'il en est de constance et de fidélité, il ne lui va néanmoins pas aussi bien que ce que l'on a longtemps pu croire. Jeyne et une envie de prouver son originalité, parce "Jane" ce n'est pas assez novateur, assez remarquable. Clearwater patronyme qui, sans être anonyme, n'est pas emprunt du cachet qu'il devrait avoir. Il n'est pas synonyme de gloire, de richesse, ni même de pureté ; la réussite professionnelle et intellectuelle un revanche y semble gravée. Elle n'a jamais voulu que le servir ce patronyme, que le faire briller un peu plus, que s'attirer la fierté de ses parents. Aujourd'hui encore, elle n'en changerait pour rien au monde. Penny, le seul surnom qu'elle ait jamais eu, mais il n'y a plus que si peu de personne pour l'appeler ainsi désormais, si peu de personne surtout dont elle le tolèrerait. Chez les insurgés on la connaissait sous le nom de Melantho un pseudonyme adéquat quand on sait que cette charmante servante et favorite de la femme d'Ulysse est connue pour sa déloyauté. La jeune femme, elle, a toujours vu dans l'attribution de cet alias une énième preuve du manque de culture des rebelles et du fait qu'elle n'avait tout simplement pas sa place parmi eux.  ☇ naissance ; le trois avril 1976 à Plymouth dans le sud de l'Angleterre, mais son accent posh ne le trahit pas le moins du monde.  ☇ ascendance; ses parents ont le mérite d'être tout deux doués de magie, mais ils ne peuvent néanmoins prétendre aux honneurs qui incombent à ceux qui ont le sang pur.  ☇ métier ; avant elle travaillait au département de la justice magique au Ministère, convoitant ostensiblement le poste de juge du mangenmagot et rongeant son frein aux greffes puis en tant qu'assistante. Et puis chez les insurgés elle a servit à tout, mais surtout à rien, s'adaptant aux besoins, sourire aimable pendu aux lèvres. Désormais, elle est totalement dévouée à son rôle chez les Mangemorts, tout ce qui lui reste.  ☇ camp ; Voldemort, depuis plusieurs années, même si ce n'est connu de tous que depuis quelques semaines.  ☇ réputation ; Oh qu'elle était douce et discrète et serviable Penelope. Qu'elle ne se faisait jamais remarquer et que c'était louable de sa part de faire des efforts et ne de pas se plaindre à longueur de journée. Aujourd'hui Penelope est une traitresse, peu importe la façon dont on regarde la chose, peu importe que l'on considère que c'était bien de sa part d'espionner pour le Magister, on sait qu'elle n'est pas quelqu'un de confiance, qu'elle retourne sa veste sans remord. On la sait désormais froide, calculatrice, sans cœur. Et même ceux qu'elle a tant aidé peinent à lui faire confiance.  ☇ état civil ; elle était en couple jusqu'à récemment et même si la rupture n'a jamais officiellement eut lieu c'est tout comme.  ☇ rang social ; mangemorte, fini la fuite, fini les feux de camps et les dîners sur le pouce. Fini le double-jeu, désormais elle fait partie du camp des gagnants.  ☇ baguette ; Elle le brandit depuis ses onze ans, ce même morceau de bois de houx en cœur de crin de sombral mesurant vingt-six centimètres. Comme sa maîtresse, la baguette est plutôt rigide.  ☇ épouvantard ; Le regard mi-déçu, mi-haineux de Percy. Elle sait que sa pire peur s'est réalisée, que sa trahison est connue, que ce regard même s'il n'a pu le lui adresser il l'a eu et ça la dévore de l'intérieur. Parce que ça n'a jamais été contre lui tout ça, pas vraiment. Et même s'il a existé ce regard, même si Percy sait et que tout est fini elle ne veut pas le voir.  ☇ risèd ; Il est encore omniprésent le seul de la tribu Weasley auquel elle a su trouver un quelconque intérêt. Elle rêve que tout redevienne comme avant, qu'il soit à ses côtés, propre sur lui, animé de l'ambition qu'elle lui a toujours connu, un avenir brillant les attendant l'un comme l'autre, loin de cette guerre dans laquelle elle s'est plongée bien malgré elle.  ☇ patronus ; incapable d'en produire un depuis qu'on lui a apposé sa charmante marque sur l'avant-bras. Elle se souvient non sans une certaine amertume de la chouette qu'elle a été capable de conjurer fut un temps.  ☇ particularités ; aucune.  ☇ animaux ; aucun.  ☇ miroir ; il en forme de losange avec un reflet jaune, il l'est encore à dire vrai car aussi bien qu'elle a pu le détester, elle l'a conservé dans le fond du sac qu'elle a emmené avec elle en quittant Poudlard. Elle n'a pu se résoudre à s'en débarrasser, excès de sensiblerie très certainement.

☇ Avis sur la situation actuelle :  Elle aurait pu être neutre Penny, elle aurait du l'être. Sans Percy et ses grands idéaux, sans Percy et ces maudits Weasley, Penelope aurait été de ces sorciers qui n'ont pas d'avis. Sûrement se serait-elle pliée à la volonté du Magister, mais elle n'en serait pas devenue un soldat pour autant. Sa famille quoique mêlée aurait pu lui permettre d'aspirer à l'Élite sorcière et sa brillance intellectuelle lui aurait valu d'obtenir le poste de ses rêves. Oui, sans Percy elle aurait eu la vie qu'elle voulait et ne se serait probablement jamais prononcée sur la guerre, sur les insurgés et les mangemorts. Ce n'est pas qu'elle manque absolument de cœur. La situation ne l'aurait pas fait sourire. Mais elle n'estime pas que ce combat soit véritablement le sien. Tant que ses proches, si peu nombreux au fond, ne sont pas directement touchés elle ne se sent pas concernée le moins du monde. Alors la vente des rebuts et les exécutions et l'injustice générale et les attentats des belliqueux et les tensions, tout ça, elle le résume très simplement: ce n'est pas son problème. Et finalement c'est de leur faute à eux; ces rebelles, ces rouquins, ces gryffondor sans ambition, si elle est marquée aujourd'hui. Parce que c'est sa fuite et les circonstances insupportables dans lesquelles elle a été contrainte de vivre qui lui ont retourné le cœur. L'injustice de sa propre situation a pris le pas sur sa moralité et elle a développé un tel rejet du clan de Percy qu'elle a rejoint le seul qui pouvait l'en sauver, qui pouvait l'aider: le Magister. Et quand on signe, quand on scelle le pacte d'un jet d'encre noir sous la peau, il n'y a pas de volte-face possible.

☇ Infos complémentaires ; à l'instar de ses parents Penelope possède une culture générale qu'elle soit sorcière ou moldue assez impressionnante, elle a néanmoins moins tendance à l'étaler que ses géniteurs. Peut-être parce qu'elle n'a jamais songé qu'il y avait de quoi être fière, elle n'a jamais appris assez, jamais brillé assez, jamais suffisamment impressionné ces derniers pour être contente de son savoir pourtant durement acquis. • Pendant ses premières années à Poudlard c'est à peine si on savait qu'elle existait. Plongée corps et âme dans ses études, elle n'a pas pris le temps de se faire des amis, d'écouter et de rire des rumeurs, d'aller observer le moindre match de quidditch ou même de papoter gentiment au dessus de son verre de jus de citrouille. Penelope n'était qu'une chevelure blond vénitien constamment masquée par des grimoires plus grands les un que les autres. Elle n'a pas peur du travail, ne rechigne pas à la tâche et tout ce qu'elle a jamais accompli elle ne le doit qu'à sa persévérance incroyable. À défaut de l'admiration de ses camarades elle aura assez rapidement su s'attirer l'approbation de ses professeurs, impressionnés par ses devoirs. •  Individualiste, c’est ainsi qu’on lui a appris à être, qu’on la forcée à se comporter. Elle n’a jamais été de celles qui partagent leur savoir, la vie est une compétition, il n’y a pas de place pour tout le monde au sommet de la pyramide et elle ne peut perdre du temps à tendre la main aux moins fortunés. Alors forcément quand on a fini par la remarquer ce fut pour la détester, la trouver chiante, pince-sans-rire, trop sérieuse. Elle ne semblait avoir d’intérêt que pour les études et c’est ainsi qu’elle n’a trouvé qu’une seule personne pour la comprendre et partager ses ambitions sans lui faire ressentir le besoin de se méfier, de cacher ses notes au risque sinon de se les faire copier. Elle a trouvé un alter-égo. • Elle hait la couleur jaune, c’en est presque inquiétant. C’est qu’une pair d’yeux jaunes appartenant à un reptile géant aperçue dans le reflet du miroir d’une gamine aux cheveux bouclé a failli lui couté la vie et, même pire: ses examens de fin de sixième année. • Coquette, mais surtout très propre sur elle Penny est assez maniaque, elle a besoin que les choses soient ordonnées dans son esprit comme dans sa vie. Ses ongles sont toujours parfaitement curés et limés et déjà à Poudlard elle ne supportait pas de voir son dortoir sans-dessus-dessous. Pendant ses années passées en tant qu’insurgée le cauchemar était de taille: son quotidien était fait de boue et d’une nature qu’elle n’a jamais particulièrement apprécié, de poils d’animaux et d’odeurs nauséabondes, l’enfer sur terre pour une nettoyeuse compulsive comme elle. • Elle a conservé une copie de son badge de préfète de Serdaigle avec elle à sa sortie de Poudlard. C’était son premier prix, sa première véritable reconnaissance, avant même l’obtention de son premier diplôme de magie. Peut-être que ses parents n’en ont pas fait grand cas, après tout Achille son grand frère avait déjà depuis longtemps eut et rendu son badge de préfet-en-chef. Mais elle avait su y trouver du plaisir malgré l’indifférence rageante de sa famille. Le rôle était fait pour elle, quoiqu’on en dise. La symbolique a aussi un aspect quelque peu romantique ; car c’est aux côtés de Percy qu’elle a été nommée préfète-en-chef, deux ans après ce premier honneur. Et c'est l'année de cette première nomination que leur amitié s'est transformée. C’était le bon temps, se surprend-elle parfois à songer, mélancolique. • Elle déteste la caféine, ça la rend nerveuse tant mentalement que physique: ça la fait sursauter pour rien, bouger inutilement, elle n’arrive pas à se concentrer, pense à trop de choses, ne dort pas bref, l’effet est sur elle étonnement fort et de fait elle n’en a pas consommé depuis ses premiers essais avec le café à quinze ans. En revanche, depuis son retour en société, depuis que sa véritable allégeance est dévoilée, elle a découvert les plaisirs de l’orviétan (excess), avec parcimonie toujours, parce qu’elle ne veut pas être de ces idiotes qui s’en bourrent les narines et ne savent plus respirer sans, mais l’effet est magique, elle oublie de regretter quoique ce soit, oublie la précarité de sa situation et surtout, sa solitude. • Penelope était un atout certain quand elle était espionne pour le Magister, le combo de la marque sur l’avant-bras gauche et le miroir à double-sens dans la poche n’étant en effet pas très courant et autant dire qu’elle a su se montrer utile. Seulement désormais que sa couverture est tombée, qu’elle a du quitter les résistants pour ne pas avoir à prêter un serment impossible, elle sait que sa valeur a grandement diminué. Même alors qu’elle s’est montrée utile, personne ne veut d’une turncoat dans ses rangs, des fois que celle qui a trahi reprendrait ses habitudes, dans l’autre sens cette fois. Plus que jamais elle doit faire ses preuves alors même qu’elle a obtenu ce qu’elle voulait en revenant enfin à la société civilisée. Cette fois ce n’est pas son petit confort qui est en jeu, mais sa vie, et elle en a pleinement conscience.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
 Appelez-moi jiji. J'ai 21 ans, je viens de tour eiffel city et j'ai connu le forum via bazzart il me semble. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7 (soyons honnêtes). Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ? j'espère ne pas faire n'importe quoi   cœurs sur vous    .

❝ I slithered here from Eden just to sit outside your door ❞1983 & Plymouth, England
« Penelope what have you read about today? » La gamine pose avec caution le cavalier de bois qu'elle tient dans sa petite paume potelée. Ses parents l'estiment encore trop peu expérimentée pour jouer aux vrais échecs sorciers, elle risquerait de faire n'importe quoi et de pousser les pièces à s'entretuer. Alors on l'entraîne avec une version moldue. « Anecdotes on the Greatest Witches in History. » Fait-elle en se mordillant la lèvre, consciente qu'elle vient de commettre une petite erreur stratégique du genre de celle que sa mère ne manque jamais de remarquer. « And what have you learned? » Sa mère avance une tour et lui vole ainsi son cavalier avec un petit sourire. « That Morgana once flew all the way from Britany to Avalon to warn Arthur of a threat to his reign. She was an animagus: she could turn into a raven. » Fait-elle les yeux brillants, s'imaginant à la place de la fameuse enchanteresse, volant au-dessus des mers, parmi les nuages, le vent frais s'écrasant contre ses plumes soyeuses. Elle prend le temps de réfléchir à son prochain mouvement. « Anne Boleyn was particularly good with curses, she did curse her sucessor Jane Seymour to an early death and made blood magic so her daughter would one day be on the throne. » continue-t-elle de réciter, tout aussi passionnée par l'histoire méconnue de cette reine consort que par celle de Morgane Le Fay. Elle s'apprête à enchaîner sur une troisième femme notable quand sa mère lève une main pour l'arrêter. « Is that all you note Penelope? The obscure deeds of vaguely intersting women? What about Queen Maeve? What about Ignatia Wildsmith or Alberta Toothill? » « I like Alberta! » interjecte Penelope. « She won  the All-England Wizarding Duelling Competition of 1430, she even beat Samson Wiblin, the best male duelist of the time. » Elle avale le fou de sa mère qui protégeait sa reine et esquisse un sourire. Pourtant Cassandra le remarque à peine, secouant la tête, visiblement consternée par ses commentaires. «  I am not asking you to like them. I am asking you to remember them, learn from them. Maybe work towards achieving half of what they did. » Penelope hoche la tête, masquant son dépit du mieux qu'elle le peut. Quand tant de femmes de talent ont marqué leur Histoire, comment oser espérer se faire remarquer dans quelque domaine que ce soit ? Comment espérer briller à sa façon ? Même sa mère lui fait une ombre considérable, elle qui n'est que si rarement à la maison, trop occupée à sauver des vies. Il n'y a que des travailleurs dans sa famille, des sorciers extrêmement doués et déjà elle sait qu'elle n'a d'autre choix que d'essayer de suivre au risque d'être laissée sur le bas côté. « Check mate. » annonce-t-elle finalement fièrement à Cassandra qui hésite un instant, étudiant attentivement le plateau de jeu avant de hocher la tête, sans beaucoup de joie. « Good. » Et elle n'en dit pas plus, elle n'en a pas besoin. Penelope sait déjà que c'est sûrement médiocre, qu'elle a mis trop de temps à la battre, qu'elle s'est laissée déconcentrer par la conversation, qu'assurément son grand-frère gagnait avec beaucoup plus d'aise quand il avait son âge. Peut-être qu'elle n'apprend pas encore assez de ses lectures, mais de sa mère, elle apprend vite et bien. Et notamment elle sait déjà que jamais elle ne sera véritablement à la hauteur et que, si échouer n'est pas une option, réussir n'est que le minimum syndical.

❝ There’s something broken about this but I might be hoping about this ❞1993 & Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry
« Penelope Clearwater » Le professeur s'approche de sa rangée, lançant les deux rouleaux de parchemins qu'elle a rédigé sur la table en face de l'adolescente. « Très bon travail comme d'habitude, Optimal. » Un vague sourire vient étirer les lèvres de la jolie blonde alors qu'elle récupère son devoir, ses yeux scannant les quelques remarques mises en marge par l'enseignant. Ce n'est pas une surprise, ni pour elle, ni pour lui. Depuis sa première année Penelope excelle dans tout ce qu'elle entreprend ; depuis sa première année elle travaille extrêmement dur. Ses bulletins sont irréprochables, les commentaires des professeurs assurant de la dévotion de l'adolescente à ses études. Et depuis deux ans elle a un badge pour attester de son comportement exemplaire. Et depuis la rentrée, une promotion qui montre qu'elle a parfaitement rempli ses devoirs. Et surtout, désormais, elle a quelqu'un avec qui le partager. En effet, si d'aucuns la regardent encore de travers et se souviennent douloureusement des réponses acides qu'elle leur a adressé quand, en première ou deuxième année, ils ont cru pouvoir obtenir son aide pour un devoir quelconque, aujourd'hui Penelope n'est plus seule.

Sa main tient parfaitement dans la sienne, elle semble faite pour être contenue dans la paume un peu rugueuse de Perceval Weasley, comme taillée pour. C'est ce qu'elle a remarqué en premier, la première chose qui lui a fait songer que peut-être, il y avait pour eux quelque chose de plus grand que l'amitié. Et puis, sans savoir trop comment, elle s'est retrouvée, non pas une fois, ni deux mais une bonne douzaine de fois pendue à son cou, ses lèvres accrochées aux siennes dans le secret d'une salle de classe inoccupée. Pour la première fois Penelope écartait une disposition du règlement intérieur. Pour la première fois, elle était capable d'oublier ses notes - mêmes les BUSES qui arrivaient à grand pas - pour se concentrer sur lui. Pourtant c'est leur acharnement à la tâche qui les avait d'abord rapproché. Ça et leurs ambitions communes. Et elle s'est montrée presque aussi contente pour lui que pour elle de sa nomination au poste de préfet. Il le méritait tant. Et il n'est pas rare de voir la préfète de Serdaigle effectuer ses rondes avec le préfet de Gryffondor. Mais ça ne fait jaser personne: Weasley et Clearwater sont bien trop studieux et coincés pour que quoique ce soit ne se trame. Ils ne savent pas se qu'elle ressent entre ses bras, ils ne savent pas l'adrénaline qui la secoue comme une drogue chaque fois que les lèvres du rouquin s'écrasent contre les siennes. Ils ne savent pas qu'elle s'y perd, qu'elle trouve ça d'autant plus addictif, qu'après ils sont capables de sortir leur livres et de travailler ensemble, ne perdant jamais de vue leurs objectifs personnels si semblables. Et ils savent profiter de la liberté offerte par leur discrétion jusqu'à ce que la petite sœur de Percy ne les surprenne un jour dans une salle désaffectée et ne ruine ainsi leur secret.

« Tu as l'air en bonne voie pour atteindre un score parfait à tes ASPIC. » lance une de ses camarades alors que le flot d'élèves de septième année se déverse dans les couloirs après la fin du cours. Malgré le ton factuel, Penelope devine l'amertume, la jalousie. Elle se sait peu aimée. Elle n'a jamais fait d'effort pour. Même après l'obtention de son premier badge elle n'a pas eut la roublardise de favoriser sa maison, trop fidèle au règlement pour cela. Elle n'abuse de ses pouvoirs que dans l'autre sens, pour punir plus sévèrement que nécessaire ceux (celle) qu'elle n'aime pas. Autrement, elle prend sa mission à cœur, comme elle prend à cœur d'obéir à ses parents et si cela la rend impopulaire, parce qu'elle pense à ses études d'abord, à sa réussite, à ses résultats et refuse de partager son savoir avec qui que ce soit, elle s'en moque: elle a accepté la chose depuis longtemps. « C'est impressionnant vu ce qu'il t'est arrivé l'année dernière… » Et de nouveau malgré l'air compatissant, elle ressent l'attaque, la rancœur. Elle peut presque lire sur sa camarade l'envie que celle-ci a de la voir échouer. Le regret peut-être que les séquelles de son accident n'aient été plus importantes.

La jeune fille se précipite dans les couloirs imperméable à tout ce qu’il peut s’y passer, mais Penelope, préfète depuis déjà un an, ne compte pas laisser passer cette rupture de l’ordre poudlardien. Elle arrête la petite Gryffondor dans sa course, exigeant de savoir pourquoi elle est si pressée. Elle estpresque surprise que Granger consente non seulement à s’arrêter, mais à tout lui expliquer, plus surprise encore quand la gamine de douze ans lui avoue qu’elle a résolu un mystère encore complet pour les adultes les plus brillants de l’école. Elle la croit pourtant, cette gamine aux cheveux emmêlés dont elle aurait farouchement jalousé le talent si elles avaient été dans la même classe. Et parce qu’en tant que préfète c’est aussi sa responsabilité d’en tirer le fin mot de l’affaire - et peut-être aussi un peu parce qu'elle ne rechigne pas à l'idée d'obtenir son instant de gloire - elle accompagne Hermione dans sa mission. Elle offre même son miroir de poche à la cause, au cas où la bête, celle que les déductions de la lionne identifient comme étant un basilic, s’approcherait d’elles alors qu’elles se démènent pour prévenir les autorités compétentes. Une trop maigre protection finalement car la Gryffondor comme la Serdaigle peuvent témoigner de la laideur jaunâtre des yeux du monstre, la dernière chose qu’elles aperçoivent à travers la glace de Penelope, avant d’être pétrifiées.

3 semaines. 3 semaines passées dans un lit d'infirmerie. 3 semaines de vie perdues à jamais. Ce n'est pas la faute de la gamine de Gryffondor qu'elle a accompagné, mais Penelope lui en veut. Parce que si elle ne l'avait jamais croisée ce jour-là elle n'aurait pas raté tant de cours et elle ne se serait pas sentie forcée de tout rattraper avec un zèle incroyable pendant les mois de vacances qui n'ont pas tardé à suivre son rétablissement. Quand le badge de préfète-en-chef est arrivé, elle n'y croyait plus. « Careful now, j'en croirais presque que tu aurais souhaité être pétrifiée à ma place, juste pour que l'on te trouve…impressionnante.. » Et après lui avoir offert un sourire mielleux la préfète-en-chef tourne les talons.

❝ there's something wretched about this, something so precious about this ❞1997 & Ministry of Magic
« Avancez. » ordonne le juge d'une voix glaciale. La sorcière menue fait quelques pas, les yeux rivés sur le sol, visiblement mal à l'aise. « Arabella Dayne, vous êtes accusée d'usage illégal de la magie, de vol de pouvoirs magique et de possession illégale de baguette magique. Que plaidez-vous ? » Le sorcier repose ses yeux verts sur l'accusée, après avoir lu d'une voix plate ce pour quoi elle est inculpée. Penelope prend note de tout, autant des charges que de la réponse de la concernée qui plaide évidemment non-coupable. Un léger sourire étire ses lippes. C'est toujours plus intéressant d'un point de vu académique quand ils clament leur innocence. Le procès est toujours trop rapide à son goût sinon: il suffit de prononcer la sentence et tout y est. Penelope, aime les plaidoiries acharnée des sorciers de la défense et le raisonnement juridique souvent impressionnant du juge. C'est dans ce genre de situations qu'elle peut véritablement s'imaginer à leur place et qu'elle a une idée de ce à quoi son avenir ressemblera un jour, quand elle aura pris la place de l'octogénaire qu'elle assiste. « Vous rejetez donc l'accusation qui est portée contre vous ? » Le juge se penche encore plus par dessus son pupitre, menaçant. « Êtes-vous oui ou non une sang-de-bourbe ?» Elle ne devrait pas, mais Penelope sursaute légèrement. Elle n'a pas l'habitude - pas encore - de ce type de procès. Elle ne sait pas, mais devine aisément que ce ne sera pas le dernier. Que plusieurs dizaines de nés-moldus vont y passer, ainsi que le requiert la nouvelle législation. « Non..enfin.. je.. »  « Votre père est-il moldu?» l'interrompit le magistrat. « O..Oui. » L'accusée semble sur le point d'éclater en sanglot et une tâche d'encre apparaît sur le carnet de Penelope qui en siffle d'agacement. Ce n'est pas mon problème. « Votre mère en est-elle une aussi? » « J.. » Levant un sourcil le juge remet en ordre les feuilles sur son pupitre, cherchant des yeux un document qu'il finit par trouver. « Moira Dayne ? C'est bien votre mère ? » La née-moldue se contente de hocher la tête. « Chauffeuse de bus. » Il renifle avec mépris. « C'est bien elle ? Votre mère est une moldue chauffeuse de bus ? » hausse-t-il soudain le ton, faisant sursauter Arabella qui se met véritablement à pleurer à chaudes larmes. « Oui mais j'ai rien volé du tout je prom.. » Il l'interrompt aussitôt, n'attendant pas plus longtemps pour prononcer la sentence. Pas d'avocat de la défense. Pas de témoignage. Pas plus d'interrogatoire de l'accusée. Sommairement elle est condamnée et Penelope prend des notes, apparemment insensible à la situation de sa congénère. Est-ce la justice pour laquelle elle a signé en rejoignant le Ministère de la Magie ? Non. Certainement pas. Mais un juge se doit d'appliquer la loi et c'est ce que le magistrat vient de faire. Et Penelope, changement de Ministre ou pas, changement de régime ou pas, elle continue de faire montre d'une remarquable efficacité. Elle touche ses rêves des doigts, elle se sait pressentie pour une promotion, elle sait qu'elle a les moyens de monter en grade et elle n'est pas prête à prononcer le moindre mot à l'encontre de la Loi qu'elle a juré de préserver et de faire appliquer en rejoignant le département de la Justice Magique. Si difficile puisse-t-il être pour certains, le climat actuel semble lui montrer quelques faveurs malgré son sang imparfait. La renom de sa médicomage de mère est toujours bien réelle et son père trône toujours au Magenmagot. Son frère lui a même grimpé quelques échelons au sein de son département ministériel. Si les Clearwater non pas exactement le vent en poupe, ils sont loin d'y perdre au change. Et comme ils peuvent ils s'adaptent.

❝ Idealism sits in prison, chivalry fell on its sword ❞november 2000, London
« Que faites-vous là ? » Le front suintant de sueur, une mèche collée à son visage, elle parvient néanmoins à stabiliser sa respiration. Elle savait en venant que ce ne serait pas facile. C'est en connaissance de cause qu'elle a rejoint le Ministère deux ans après y avoir mis les pieds pour la dernière fois. Deux ans après avoir été déclarée fugitive et donc ennemie du gouvernement. Ils savent pourquoi elle est là, ce qu'elle recherche, ce qu'elle est prête à faire pour eux, pour lui. Elle s'est plus démenée pour en arriver devant le Magister lui-même qu'en deux ans de vie sur un camp d'insurgés. Parce que cette fois-ci elle croit en sa cause ; elle sait qu'elle est du côté gagnant. « Je veux vous aider. » souffle-t-elle une fois qu'elle est certaine que sa voix ne tremblera pas. Tout ça n'est que formalité. Elle a beau avoir échangé des informations pour prouver sa bonne foi, elle n'obtiendra rien sans examen plus intrusif de sa personne. « C'est ce que nous allons voir. » Un mouvement rapide du poignet de la part du Magister, Legilimens et puis, plus rien.

Se rend-il compte qu'elle n'est pas à sa place ici ? Qu'elle dépérit, fane comme une fleur qu'on aurait privé trop longtemps des rayons du soleil ? Dans la boue et la sueur, prise dans un combat qu'elle n'a jamais reconnu comme le sien, ne voit-il pas que ses sourires sont faux, qu'elle est malheureuse ? Est-il tant aveuglé par sa famille, par ces médiocres sorciers qui l'ont poussé à s'arracher à un avenir si brillant pour ça: se traîner de camp en camp avec pour seul accomplissement notable d'avoir amélioré un système de miroirs communicants ? Sont-ils si différents désormais qu'il sait se contenter de ça, qu'il ne rêve pas de mieux, si ce n'est pour elle, au moins pour lui ? Même blottie dans ses bras au terme d'une longue journée, même se raccrochant à son corps comme à une bouée de sauvetage elle ne peut s'empêcher de lui en vouloir pour son aveuglement. Il ne la connaît plus. Ou alors il ne l'a jamais comprise. Ils étaient pareils avant, à Poudlard, ils partageaient tout, leur ambition, leur intelligence, leur amour du travail et leur volonté et détermination sans borne ainsi que leur respect absolu des règles. Ils étaient pareils au Ministère, chacun dans son département, résolu à en grimper les échelons à une vitesse fulgurante. Mais aujourd'hui, il n'y a plus que le regard amoureux de Percy qui lui semble ne pas avoir changé. Pour le reste c'est un homme nouveau. Un homme qui a perdu sa capacité de discernement et qui ne voit pas qu'il ne fait que retarder l'inévitable: si honorables soient-ils, les rebelles sont destinés à perdre leur combat. Et elle n'en peut plus d'attendre la fin. Et elle n'en peut plus de se savoir condamnée.

Penelope tombe à genoux.

Quand elle ouvre la porte de l'appartement Percy est assis sur le sofa, le front posé sur la paume de sa main, visiblement troublé. Elle devine qu'il doit s'agir de sa famille, encore. Elle compatit Penny, vraiment, elle se doute que ce ne doit pas être facile pour lui et elle fait des efforts pour être là pour l'enlacer et l'écouter et panser ses plaies intérieures. Elle est là pour le pousser à continuer, à se remettre de cette exclusion familiale. Il a raison. Il fait ce qu'il faut. Ça ne le rend pas insensible pour autant. Percy, elle le sait, croit en la Justice. Peut-être même plus qu'elle qui travaille au département correspondant du Ministère. Il croit en une justice qui équivaut plus à de l'équité. Mais Percy croit aux règles, il croit en l'importance d'agir dans la légalité la plus totale, toujours. Et elle est là pour le soutenir, toujours, pour lui confirmer qu'il fait les bons choix, si durs puissent-ils parfois être. « Percy ? » fait-elle après quelques instants passés à l'observer, à se demander ce que les Weasley avaient pu faire encore pour mettre leur fils le plus prometteur dans cet état d'agitation. Elle ne sait pas encore que ce n'est pas tant eux que lui directement qui a pris une décision, que c'est Percy lui-même qui vient troubler leur quotidien de façon définitive. Elle lui offre un sourire compatissant alors qu'il relève la tête vers elle. Quoique ce soit elle peut encaisser, quoique ce soit il peut compter sur elle, right? Wrong. Elle ne sait pas encore que ce qu'il compte lui demander, c'est bien plus qu'elle ne peut en supporter. Et même quand elle le suit, gardant ses réserves pourtant si nombreuses pour elle, elle sent déjà l'arrière-goût du regret sur sa langue.

Le sol est glacé contre sa peau quand ses paupières se rouvrent. Ses membres sont engourdis et elle devine qu'elle doit être allongée sur le sol depuis un petit moment. Son esprit est encore trop brumeux pour qu'elle se relève sans être prise de tournis et elle n'arrive qu'à se mettre à genoux. Ce n'est qu'alors qu'elle remarque une autre présence dans la pièce; on ne l'a pas laissée seule malgré son évanouissement et on ne l'a pas tuée, cela doit vouloir dire qu'elle n'a pas échoué. Elle n'irait toutefois pas jusqu'à songer qu'elle a réussi. La réussite elle ne la touche même pas du bout des doigts. La réussite, la vraie, elle croit bien y avoir renoncé à tout jamais en acceptant la proposition de Percy, en refusant de lui briser le cœur çà-et-là comme elle aurait certainement du le faire. Désormais elle doit se contenter de miettes pour peut-être finir un jour par reconstituer une part honorable de gâteau, elle doute néanmoins d'être en mesure de rêver écoper du gâteau entier. Et elle n'a pas tord. Car quand Lestrange se rend compte de son réveil, c'est froidement qu'il lui explique comment se déroulera sa mission. Et Penny comprend qu'elle n'a pas sa confiance et qu'elle ne l'aura jamais. Et elle comprend que cette victoire n'est que très modérée. Elle s'est battue et doit continuer de se battre pour n'obtenir qu'un centième de ce qu'elle mérite depuis si longtemps. C'est à ça qu'on l'a réduite. C'est le prix à payer pour avoir suivi son cœur jusque chez les perdants.

❝ Honey you’re familiar like my mirror years ago ❞2003, London
La pluie tombe à grosses gouttes dans Londres et Penelope la regarde s'écraser sur la pierre, accoudée à la vitre glacée de la chambre qu'elle occupe dans une taverne du Chemin de Traverse, loin du luxe auquel elle a pu un jour prétendre. Elle la regarde tomber cette pluie limpide, qui nettoie les rues du Londres sorcier comme moldu, indifférente à la nature des humains qui ont la malchance d'être dehors. Confinée à l'auberge, Penelope a la chance d'y échapper et de l'observer au chaud. Mais quand bien même elle apprécie ce confort encore inhabituel, elle serait la première à se ruer dans l'allée passante malgré le déluge si elle croyait la pluie capable de la laver, elle aussi, de ses si nombreuses impuretés.

« Tout est bon, tu prêteras serment demain à l'aube. » Et le sourire se crispe légèrement sur ses lèvres et ses ongles s'enfoncent discrètement dans la peau de sa cuisse tandis qu'elle hoche la tête. « Parfait. » répond-elle alors que la situation ne pourrait pas être plus critique. Un tel serment risque de se heurter à l'encre noire qui orne secrètement son avant-bras. Un serment inviolable d'allégeance à la Renaissance du Phénix équivaut à signer son propre arrêt de mort. Quand il quitte la tente, elle laisse son sourire dégouliner de ses lèvres, remplacé par une moue terrifiée. Elle est finie. Elle n'a su échapper aux suspicions de traitrise qui ont fait suite aux attaques d'avril 2002 que pour mieux tomber. Assise sur le tas de draps qui lui fait office de lit elle se tord désespérément les doigts pour ne pas laisser échapper sa rage de façon sonore. Elle ne sait pas qui pourrait se trouver à proximité de la tente. Et elle refuse d'être finie. Elle a plus d'un tour dans son sac.
Penelope sait qu'elle ne peut pas refuser de prêter serment, c'est trop tard pour ça, elle a déjà accepté de suivre Percy. Son seul choix se trouve marqué sur son bras, masqué en cet instant par un sortilège de camouflage. C'est sa seule option. Et quelque part, c'est un soulagement. Faire tomber sa couverture, arrêter de vivre cette double-vie ne peut lui être que bénéfique. Retourner à la société civilisée n'est-ce pas ce qu'elle a toujours voulu ? Un soupir las s'échappe de ses lèvres. Je n'ai pas le choix. C'est ce soir ou rien. C'est le Magister ou rien. Et elle sait qu'elle n'a pas le temps de se convaincre elle quand toute son énergie et toute ses capacités mentales doivent-être concentrées vers un même but: persuader le créateur de sa Marque que c'est dans son intérêt à lui, de ne pas perdre définitivement une servante comme elle. C'est ça ou la mort. Et Percy…Percy elle sait qu'elle l'a perdu le jour même où elle a accepté de s'allier aux Ténèbres. Ce n'était qu'une question de temps.

Elle ne regrette pas pourtant. Pas une seconde. Elle a fait ce qu'il fallait, pour elle, pour ses parents, pour son intégrité tout simplement. Elle s'est trahie elle, elle a renié ses ambitions en allant courir dans les bois avec une bande d'enfants et d'irréalistes humanistes. Elle a vu des rebelles - Belliqueux s'appelaient-ils - commettre des choses parfois tout aussi graves que celles que l'on prétendait pourtant combattre. Elle a fait le bon choix, le seul choix, elle a rejoint les vainqueurs pour de bon. Et elle peut se féliciter, parce qu'elle aura tenu longtemps, parce qu'elle a su échapper aux suspicions après les terribles attaques sur les camps Audacieux et Pacifistes qui n'auraient pourtant jamais pu avoir lieu sans son aide. Elle peut se féliciter surtout d'être encore en vie alors qu'elle ne vaut plus rien. Marchander, convaincre le Magister que l'on détient encore un avantage quand il ne lui reste plus rien est un exploit qui mérité d'être loué. Elle a de quoi être fière, même si aujourd'hui elle ne se sent pas d'humeur très satisfaite d'elle-même. Aujourd'hui, elle vit seule et après tout ce qu'elle a accompli elle se retrouve encore dans le besoin de prouver ce dont elle est capable, de prouver son utilité. Et elle est fatiguée Penelope. Elle a tout donné à une guerre qui n'a jamais été sienne et continue de se battre sans grande conviction. Mais même si les raisons de son combat sont différentes, elle a l'impression que c'est la même bataille depuis l'enfance, la bataille pour la reconnaissance, pour une réussite impossible. À l'époque elle cherchait la fierté de ses parents, aujourd'hui la confiance, ou à défaut le respect, de personnes qu'elle ne considère comme ses alliés que par les circonstances qui lui ont été donnée.