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sujet; (OCT-NOV. 2003) MYTH † strangeness & charm. |
WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| heath ravka Hydrogen in our veins, it cannot hold itself, our blood is boiling and the pressure in our bodies that echoes up above it is exploding. And our particles that burn it all because they aim for each other and although we stick together it seems that we are stranging one another. 12 octobre 2003, elysea. « Rhee, t’es en retard, » grogne la voix de Belcher qui le regarde d’un œil critique. Il doit probablement s’imaginer tout un tas d’histoires sordides pour expliquer les cinq minutes de retard de Mylan, puisqu’il n’a jamais voulu savoir exactement pourquoi il avait fait de la taule. D’un côté, il apprécie qu’il ne cherche pas à fouiller là-dedans, de l’autre, il n’aime pas trop qu’on le regarde en se demandant s’il vient de se nettoyer les mains du sang de sa dernière victime ou s’il a les pupilles plus dilatées que d’habitude. Le vieux peut être rassuré, Mylan n’a jamais touché à la moindre drogue. Perdre le contrôle quand on vit dans la rue et qu’on a beaucoup d’ennemis, ce n’est pas tellement le bon plan. Et puis c’était déjà suffisamment compliqué d’avoir à manger tous les jours, c’était pas pour perdre son temps en cherchant de la drogue. Surtout que Mood l’aurait probablement étripé pour ça. Enfin bref, pas d’inquiétude à avoir. Pour ce qui est du reste, disons que ça fait un moment qu’il n’a plus fait ça. « Désolé m’sieur, ma clé est littéralement restée coincée dans la serrure de mon appart’ quand j’ai voulu fermer pour partir et c’pas avec ça que j’ai pu la faire sortir, » fait-il en désignant sa baguette qui dépasse de l’intérieur de sa veste. Belcher fronce les sourcils. « D’ailleurs, c’pas qu’y a grand-chose à piquer chez moi, mais vous connaîtriez pas un serrurier à qui j’devrai pas filer mon âme pour avoir un truc correct ? » demande-t-il en frottant sa nuque, un sourire embarrassé aux lèvres. « J’ai une tronche d’annuaire ? » répond le vieux avec une mine sombre, tirant un rire à Mylan. « Nope, désolé. J’m’y mets tout d’suite patron. » Belcher hoche la tête avec un grognement et lui fourre la liste des adresses où il doit se rendre aujourd’hui dans la main, avant d’aller s’enfermer dans son bureau. Un petit soupir de soulagement lui échappe et le jeune homme observe la liste d’un œil absent. Ce n’est pas un problème de serrure qu’il a rencontré ce matin – même si la porte de sa cage à lapin est clairement une daube et qu’il se demande à chaque fois si elle ne va pas finir par juste s’écrouler – mais un gosse d’à peine douze ans endormi sur son palier. Il a vite noté qu’il avait la peau sur les os, trop d’ecchymoses pour les compter et pas assez de vêtements sur le dos pour passer l’hiver.
Quand il l’a réveillé en lui secouant l’épaule, le môme a eu le réflexe de tous les gamins des rues, il s’est roulé en boule pour protéger ses points vitaux. Il a mis un moment à le calmer en lui assurant qu’il allait pas l’éventrer et quand il a levé de grands yeux terrifiés vers lui pour lui demander « C-c’est vous, Ch-Chains ? » autant dire qu’il a grimacé mais qu’il a bien compris pourquoi il était là. Alors il l’a attrapé par le bras, l’a fait rentrer dans son studio et lui a demandé qui voulait sa peau. La réponse lui a tiré un frisson. Moods. Ouais, bien sûr que c’est Moods. Apparemment, il a fait foirer un cambriolage il y a deux soirs et depuis, le leader des Shadow Moses veut sa peau. Déjà en retard pour le boulot, Mylan lui a dit de ne surtout pas bouger de là et d’attendre qu’il rentre avant de filer. Il ne peut pas laisser Mood l’avoir. C’est une question de… pas de fierté exactement, c’est plus compliqué que ça. Une part de lui ne veut tout simplement pas que Mood ait encore plus de sang sur les mains. Le truc, c’est qu’il ne sait pas comment lui venir en aide. Si Seán veut sa mort alors ils doivent être un sacré paquet à sa recherche et il ne peut pas s’empêcher de craindre qu’ils l’aient suivi jusqu’à chez lui.
La dernière chose qu’il veut, c’est les Shadow Moses au cul.
Mylan continue d’observer sa liste et s’arrête au dernier nom inscrit. Elysea. Uh. Ces derniers temps, il n’y va plus avec le même enthousiasme qu’au début. Ce n’est pas que voir Ravka lutter de toutes ses forces pour ne pas avoir l’air perturbé par sa présence ne l’amuse plus, bien au contraire. Mais disons que l’amusement s’est un peu dissipé depuis qu’il a l’impression que le cuistot entube tout le monde. Il y a un truc qui cloche chez ce type et Mylan a besoin de savoir ce que c’est. Pas que ça lui apportera grand-chose, mais c’est plus fort que lui, Ravka a un secret qu’il fait de son mieux pour garder précieusement et Mylan n’a pas complètement tué Chains, il reste une part de lui qui ne peut pas résister au besoin de dérober ce que les gens cherchent à protéger.
Sa théorie ? Ravka n’est pas vraiment cuistot. Ou alors, Ravka n’est pas vraiment Ravka. Il ne sait pas exactement, mais s’il arrive à trouver, alors—
Oh.
Il a peut-être moyen d’aider le gamin, finalement. Un petit sourire ourle les lèvres de Mylan à l’idée de satisfaire sa curiosité maladive et mettre des bâtons dans les roues de Mood au passage. Il se dépêche donc de se diriger vers la cargaison correspondant à la première adresse, il a pris suffisamment de retard déjà et il a hâte d’en arriver à l’Elysea. Ce n’est clairement pas le boulot le plus enrichissant qui soit. Il amène la cargaison à l’aide d’un portoloin, aide à la décharger et repart. Parce que la baguette qu’ils lui ont refilée à sa sortie de prison ne lui correspond pas très bien et parce qu’ils l’ont considérablement limitée, c’est souvent qu’il préfère tout faire à la main. C’est plus fatigant mais ça lui va comme ça, c’est surtout que ça lui prend plus de temps et au début, les clients avaient tendance à s’impatienter un peu. Mylan fait de son mieux pour compenser ça en bavardant joyeusement et ça en a charmé quelques-uns. Les plus impatients déchargent eux-mêmes la cargaison d’un coup de baguette magique et n’ont pas l’air d’en faire tout un plat. Tant mieux, ce n’est pas que Mylan tient particulièrement à ce boulot, mais il en a un peu besoin pour prouver qu’ils ont bien faire de le sortir de taule et qu’il fait preuve de bonne volonté. Mais surtout, il en a besoin pour payer le loyer exorbitant de son studio pourri et se nourrir. Déjà qu’il galère, s’il perd ce job-là, il est bon pour retourner à la rue. De retour à l’entrepôt, il s’assure que tout ce qui est listé sur le bon de livraison se trouve bien sur la cargaison et son regard s’attarde sur une bouteille de vinaigre qui n’est pas sur la liste. Belcher aime bien faire ça, en bon commerçant, il propose des échantillons à ses clients en espérant qu’ils aimeront et que la prochaine fois, ils commanderont d’eux-mêmes le produit. Rien de plus basique, mais c’est surtout que ça donne une idée à Mylan.
S’assurant que personne ne risque de le voir trafiquer avec la cargaison, le jeune homme sort sa baguette et échange deux étiquettes avant de tout remettre soigneusement en place. La seconde d’après, le portoloin est activé et l’entrepôt disparait pour laisser apparaître la ruelle à l’arrière de l’Elysea. Puisque son retard de ce matin a décalé toutes ses livraisons de quelques minutes, Ravka est déjà dehors à l’attendre, les yeux rivés sur la montre qu’il a au poignet quand Mylan apparaît et ça lui tire un sourire. « Yo ! Fallait m’attendre à l’intérieur, y fait un froid d’chien ! » s’exclame-t-il avec une petite moue navrée. Ravka a le bout du nez un peu rougi et ça ne devrait pas être aussi adorable. « Désolé pour le retard, » s’excuse-t-il avec une petite courbette qui aurait rendu sa mère presque fière. Il attrape la première caisse de produits et va se planter devant la porte en attendant que le cuistot l’ouvre. « Alors, c’est quoi le menu du jour ? » demande-t-il, curieux, comme à chaque fois qu’il vient. C’est probablement un peu maso de sa part de demander à Ravka de lui détailler des plats qu’il n’aura jamais les moyens de goûter mais hé, il peut toujours rêver un peu.
Dernière édition par Mylan Rhee le Dim 4 Déc 2016 - 22:47, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Mylan + strangeness & charmLife is chances that are taken, but nothing's ever broken. They're just pieces on the ground, new hands need to build them. OCTOBRE 03. Des problèmes de contrôle, ces dernières semaines ? Heath s'humecte la lippe, y enfonce ses incisives pour étouffer un sifflement d'inconfort lorsque la baguette entoure sa cuisse gauche d'une lueur pâle qui transperce la chair sans l'abîmer pour aller atteindre le muscle à l'intérieur. Le guérisseur n'insiste pas, attendant que la sensation s'atténue pour lui laisser le temps de rassembler ses pensées. Quelques chutes, il lâche finalement, ses doigts pinçant machinalement sa jambe droite en une tentative futile de répartir la douleur pour moins la sentir. Le guérisseur l'invite d'un haussement de sourcils à expliciter et il s'efforce de se remémorer les occurrences aussi précisément que possible. Ma jambe se dérobe sans signe avant coureur. C'est arrivé quatre fois depuis le terme de mon service obligatoire. Silence pensif, durant lequel l'effet du traitement s'intensifie, puis se résorbe, lui laissant un engourdissement désagréable. Heath se redresse pour s'asseoir, fait basculer ses jambes hors de la table de soins et les bouge à quelques reprises pour tester sa sensibilité. Il est encore tôt pour l'affirmer, mais je crains que ce problème d'équilibre musculaire ne soit chronique. Une nouvelle batterie d'exercices pour travailler le quadriceps et étirer les ischio-jambiers devrait améliorer la fonction du genou, mais si mes craintes se confirment et que les particules magiques à l'origine du problème ne peuvent être extraites du muscle, il ne sera plus question de rééducation temporaire. Il vous faudra l'inclure dans votre routine à long terme. Et si je m'y tiens, finies les chutes intempestives ? Il y en aura encore, mais aussi peu que possible. Il hoche la tête, résilié, et s'habille tandis que son guérisseur traitant repasse dans le bureau de son cabinet pour renouveler sa dérogation officielle. C'est un mal pour un bien, il pense en réglant sa consultation, avant de prendre la direction des cheminées pour faire un saut au Ministère. C'est certes incroyablement frustrant, mais la faiblesse dont il a écopé à cause d'un mauvais sort encaissé dans le cadre de ses six mois de service est l'excuse idéale pour échapper à la pression de la Loi Martiale : s'il était en pleine possession de ses capacités, il n'aurait pas coupé à l'ordre de rejoindre le champ de bataille qu'est devenu Pré-au-Lard. Après tout, sa prétendue volonté de servir son pays a été l'argument capital lui ayant valu une réponse affirmative après des mois à tenter de récupérer son statut de sorcier britannique. Il lui semble qu'un poids lui est ôté des épaules lorsqu'il remet le parchemin à la secrétaire du département de la Justice Magique afin de compléter son dossier — réponse au courrier reçu en début de semaine lui demandant de se présenter pour un check up. Heath se rend sans plus attendre au restaurant, où le reste de l'équipe entame déjà les préparatifs pour le service du soir. L'ambiance est sensiblement différente de celle ayant salué son arrivée à l'Elysea. Si sa relation avec les plus récalcitrants s'est apaisée à mesure que les clients ont afflué de nouveaux à leurs tables, Isobel, son allié de la première heure, est pour sa part plus glaciale que jamais. Heath ne sait pas vraiment quand il a cessé de s'en faire... quand il a commencé à ne plus être touché par son attitude distante et sa rancœur au point de quasiment oublier son existence quand elle ne se trouve pas dans son champ de vision ; mais ils en sont à ce stade délicat où il cesse de sentir misérable de l'avoir rejetée et de s'excuser pour tout et rien en guise de compensation maladroite, et où elle lui en veut de cesser de s'aplatir, de recommencer à sourire et à rire. Women. Il se prétend très occupé à ajuster son tablier noir, tandis qu'elle l'assassine du regard en passant derrière lui pour se rendre au fond de la pièce ; mais les tensions sont plus difficiles à ignorer lorsqu'elles se manifestent en plein service. Pics discrets au départ : de brefs commentaires sur ses ordres, son organisation, comparaisons avec ses prédécesseurs — et il serre les dents pour rester impassible, conscient qu'elle joue volontairement sur ses insécurités pour l'attendre. Moins subtiles ensuite — bien que sans refus déclaré, elle brosse d'un haussement d'épaule les directives pour n'en faire qu'à sa tête, déséquilibrant le travail d'équipe. Et ça dure jusqu'à ce que des sourcils se dressent, que des murmures se répandent, chacun spéculant sur la scène et sur le temps que met Heath à y mettre terme. Elle sape son autorité. Si réticent soit-il à l'idée de la prendre à part pour des remontrances, il n'a d'autre choix que de réagir et la frustration ravalée depuis des semaines, des jours, des heures, finit par le faire monter en tension — d'un geste brusque, Heath se débarrasse de son tablier, qu'il lâche sur le plan de travail avant de se diriger à grands pas vers l'arrière du restaurant en lui ordonnant de le suivre. Je n'ai pas le temps pour ton petit jeu, claque-t-il aussitôt que la porte se referme derrière lui. Comme si elle n'attendait que cette occasion, Isobel s'apprête à répliquer vertement mais il l'interrompt en désignant son propre col noir orné de rubans d'or. Tu sais ce que c'est ? Elle ravale ses mots, sa bouche close s'agite comme si quelque chose d'amer lui pesait sur la langue, mais — Tes distinctions- Chef. Temps de battement. ... Chef, elle répète finalement, semblant bouillir sur place. Tes griefs n'ont pas leur place dans ces cuisines. Soit tu te montres professionnelle, soit tu t'en vas. Tu as deux minutes pour te décider, mais si tu reviens, j'exige une attitude exemplaire. Compris ? Oui, chef. Et si les deux minutes qui suivent sont parmi les plus longues de sa vie, il masque son soulagement lorsqu'il la voit rentrer, rigide mais calmée. C'est un problème de moins à gérer... malheureusement, pas le seul. Amputé d'un sens, Heath travaille de mémoire, se repose sur tout ce qu'il sait d'autre — techniques, odorat et vue, habitudes — pour sortir des assiettes dignes des exigences de la clientèle. Mais même méthodique, il n'est pas infaillible et, en dépit de ses efforts, il se trahit. Il suffit de peu ; un instant d'inattention, un doute, et deux, trois assiettes en font les frais, renvoyées pour être réajustées ou carrément vidées après n'avoir été qu'à moitié entamées. La qualité des repas qu'il dresse avec goût diminue progressivement mais sûrement et, bien qu'aucune remarque n'ait été émise à voix haute, Heath sent bien s'attarder sur lui les regards de ses collègues, psychote à l'idée qu'ils puissent parler de lui et commenter ses fautes de goût. La fin du service est un indicible soulagement et aussitôt qu'il a fait sa part, Heath s'éclipse, attendant impatiemment que le restaurant soit déserté. Il souffle enfin. Les jours comme celui-ci sont de plus en plus courant. La pression, le rythme incessant, les exigences à satisfaire, tout lui es plus pesant depuis son handicap. Boule de nerfs, il reste là, à l'extérieur, à laisser le froid l'engourdir un peu sans tenter de s'en protéger. Le froid ne l'a jamais dérangé : au contraire, il l'apaise. Plongé dans ses pensées, Heath fait tourner par habitude son pouce sur le verre de sa montre, une belle antiquité ayant appartenu à son père. Sa surprise n'a rien de feint lorsqu'une voix familière le ramène sur terre. Yo ! Fallait m’attendre à l’intérieur, y fait un froid d’chien ! Heath tourne si brusquement la tête dans sa direction que sa nuque en craque, mais il tique à peine. Au contraire — il se fend d'un sourire en avisant la moue de Mylan Rhee, mais se sent ridicule d'être aussi heureux de le voir et simule une toux au creux de son poing clos pour l'étouffer. Ses lèvres frémissent quand même encore lorsque l'autre arrive à son niveau. Sa tignasse arbore comme toujours une couleur improbable. Teinte gris-violacé, à travers laquelle apparaissent quelques mèches cyan ; la main de Heath picote tant il se retient de les ébouriffer affectueusement. Désolé pour le retard, offre-t-il avec une courbette qui fait de nouveau rire Heath comme une stupide écolière. Gêné, mais incapable de dompter cette fois ses commissures qui n'en font qu'à leur tête, il se passe une main à l'arrière du cou, manie imputable à sa nervosité. Tu n'as pas à t'en faire, assure-t-il en toute sincérité. Il déteste le retard — carré, adepte de fiabilité et de précision — et pourtant, c'est comme s'il a juste attendu toute la journée d'en arriver à ce moment. Quelque chose flotte agréablement au creux de son estomac et la morosité fait place à une curieuse euphorie, palpitant en liesse. Sûrement parce que c'est un sacré changement, presque une goutte d'eau dans le désert, cette sympathie franche après l'aridité d'Isobel et le respect circonspect du reste de sa brigade. Rhee a déjà une première caisse en mains et Heath s'empresse de pousser le battant pour lui permettre de la rentrer. Ils ont leurs habitudes : les caisses sont transportées jusqu'à la porte, l'une d'elles restant sur place tout au long pour empêcher le panneau de bois de se refermer, et le cuisinier se charge de les réceptionner pour vérifier les produits d'un œil habitué et exigeant. Une fois le tout sorti du container, Rhee traine dans le coin le temps qu'il achève de ranger, et puis ils se posent à l'extérieur pour partager une ou deux cigarettes avant de se séparer. ça lui va très bien, à Heath ou du moins, il ne se pause pas vraiment de question, se contente de profiter de leurs échanges cordiaux — taquins, familiers et sans arrière-pensée. Mais lorsqu'il demande comme à chaque fois, Alors, c’est quoi le menu du jour ? Heath ravale difficilement le malaise qui lui fait taper nerveusement de l'index sur sa cuisse et s'attèle à faire léviter des bottes de carottes vers le garde-manger pour ne pas risquer de croiser le regard de son interlocuteur. Escalope de Veaudelune roulée au champignon, sur son gratin d'oseille, il récite un peu machinalement, ton lisse dépourvu d'émotion. Il n'est pas fier de sa prestation du jour — vraiment pas, car si la recette est un délice, l'exécution s'est avéré beaucoup plus pénible : il l'a toujours considérée comme assez simple et ne s'y est donc pas beaucoup entrainé, mais ce qui semblait autrefois instinctif et aisé devient désormais complexe, incertitudes obligent. Longue journée ? il enchaîne, préférant ramener la conversation sur un terrain qui lui semble moins délicat. J'ai failli croire que tu m'avais posé un lapin. Il récupère une nouvelle caisse à inspecter, ajoute : Ou que tu t'étais dégoté un nouveau favori pendant ta tournée. Ce n'est qu'une plaisanterie, évidemment. Il n'y a rien de personnel dans ces livraisons, même si le courant passe vraiment bien entre eux, souvent plus friendly que strictement professionnel.
Dernière édition par Heath Ravka le Ven 27 Jan 2017 - 0:41, édité 2 fois |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| heath ravka Hydrogen in our veins, it cannot hold itself, our blood is boiling and the pressure in our bodies that echoes up above it is exploding. And our particles that burn it all because they aim for each other and although we stick together it seems that we are stranging one another. 12 octobre 2003, elysea. Ugh, ce sourire. Il est si grand, si sincère, que son cœur a un petit raté en le voyant. Dommage que Ravka décide de ruiner un peu ça en le cachant derrière son poing pour y étouffer une toux qui fait vraiment forcée. Enfin, ces petites manies ridicules font probablement partie des raisons pour lesquelles Mylan aime bien venir ici en particulier. Ce maudit sourire le pousserait presque à se sentir coupable d’avoir eu une idée qui n’aura rien de sympathique pour le cuistot. Enfin, la vie du gosse est plus importante que les beaux yeux d’un type qui se sent obligé de masquer ce qu’il ressent réellement à chaque fois qu’il est dans le coin. Il ne changera pas d’avis, empêcher Mood de tuer le gamin est sa priorité et il n’en démordra pas. Mais ça ne l’empêche pas d’être peut-être un peu plus déçu qu’il ne le pensait, en se disant que Ravka ne lui adressera probablement plus jamais ce genre de sourire, après. « Tu n'as pas à t'en faire, » lui assure-t-il et Mylan a une toute petite grimace. C’est vrai que pour la plupart des gens, le froid n’est pas une aussi grande source d’inquiétude que pour lui. Enfin techniquement, il n’a plus à s’en faire, puisqu’il a la chance d’avoir un toit – aussi pourri soit-il – au-dessus de sa tête à présent. Mais l’arrivée de l’automne, puis de l’hiver, ont longtemps été la partie de l’année que Mylan redoutait le plus. Mood disait que ça permettait de faire le tri et lui serrait les dents en se retenant de lui rappeler qu’ils ont plus d’une fois failli faire partie de ce tri, avant de devenir les rois du mausolée. Il s’empresse de chasser ces pensées, ce n’est pas tellement le moment de penser à Mood. Il se concentre donc sur sa tâche, articulant un remerciement lorsque Ravka lui tient la porte pour lui permettre d’entrer dans la cuisine. Il se débarrasse de la première caisse en la posant sur un plan de travail et pose sa question habituelle, en regardant du coin de l’œil le cuistot commencer à vider la caisse. Mylan a l’impression que plus le temps passe, plus Ravka a l’air absent quand il lui répond. Il ne comprend pas trop sa réaction, à sa place, il serait fier de parler d’une chose pour laquelle il est doué. Après tout, il est censé l’être, s’il en croit son statut dans le milieu. Alors quoi, son boulot ne lui plaît plus ? C’est pour ça aussi qu’il s’est planté en beauté ou lui a répondu un truc complètement à côté de la plaque, quand il lui a fait goûter des produits les deux fois précédentes ? Il s’en fiche alors il ne fait même plus attention ?
Quoi qu’il en soit, c’est bizarre.
« Escalope de Veaudelune roulée au champignon, sur son gratin d'oseille. » Les sourcils de Mylan se froncent, sa mine se fend d’un air concentré, alors qu’il tente d’imaginer à quoi ça peut bien ressembler. Il est certainement complètement à côté de la plaque, mais ça lui donne quand même terriblement faim. Ce qui n’est pas bien compliqué, puisque Mylan a tout le temps faim. « Sounds cool, » lâche-t-il avant de ressortir pour aller chercher une nouvelle caisse, après avoir bloqué la porte. « Longue journée ? » lui demande alors Ravka, alors qu’il dépose son fardeau, pour hausser les épaules. « J'ai failli croire que tu m'avais posé un lapin. » Ah, oui, son retard. « Ou que tu t'étais dégoté un nouveau favori pendant ta tournée. » Une lueur amusée apparaît dans le regard de Mylan qui se penche par-dessus le plan de travail. « Aww, Heath, tu sais bien que c’est toi, mon préféré, » susurre-t-il avec un clin d’œil. Il n’a même pas besoin de forcer pour le coup, Ravka est définitivement le client qu’il préfère. S’il lui a semblé un peu froid au premier abord, il a vite compris qu’il était juste très coincé et le taquiner est devenu son passe-temps favori. De plus, le Chef de l’Elysea est de loin le plus agréable de ses clients. Les autres ont toujours tendance à le considérer d’un œil sombre, à l’observer avec une moue. Souvent, c’est sa tignasse probablement trop colorée à leur goût qu’ils ne peuvent s’empêcher de fixer. Et pourtant, Mylan a fait un effort sur ce point, il évite les couleurs les plus criardes depuis qu’il a commencé à bosser, histoire de faire à peu près bon genre.
Ravka aussi a semblé un peu perturbé, au début. Avec le temps, il semblerait qu’il trouve ça juste original et Mylan ne peut s’empêcher de se demander quelle serait sa réaction s’il se pointait avec une des couleurs qu’il avait l’habitude de faire à Poudlard. Sa plus grande réussite reste probablement le rouge et or absolument infâme qu’il s’était fait pour encourager l’équipe de Gryffondor lors d’un match de Quidditch. Pour une fois, McGonagall ne l’avait pas renvoyé dans son dortoir pour enlever ça sur le champ. Elle l’avait regardé passer, les lèvres pincées et les yeux plissés, en lui rappelant qu’il avait intérêt à être présentable pour les cours le lendemain. En revanche, Mood l’avait carrément jugé pour cette couleur de cheveux, lâchant un Bouffon avec une grimace en le voyant débarquer.
On ne pense pas à Mood, on a dit.
Il attrape une nouvelle caisse et la ramène à l’intérieur. « J’ai juste eu un souci avec mes clés ce matin, ça m’a fait perdre du temps et j’suis arrivé en retard à toutes mes livraisons, Belcher a fait la gueule dans son bureau toute la journée, » fait-il en plissant le nez. Il aime pas trop se mettre mal avec son patron, il a déjà été assez sympa d’engager un ex-taulard. « J’me rattraperai avec des heures supp, j’peux pas trop m’permettre de perdre ce job, » conclut-il avec un petit rire rauque. Non, vraiment pas. Sans celui-là, pas de quoi payer le loyer et sa vieille bique de proprio a été très claire : s’il manque un seul payement d’une journée, elle le fout dehors. Elle n’est déjà pas très enchantée de sa présence dans un de ses appartements – enfin, taudis – alors Mylan ne peut pas tellement se permettre de négocier. Et très franchement, il n’est pas très chaud à l’idée de passer un autre hiver dehors. Surtout qu’il a tiré une croix au QG des Shadow Moses, et donc une croix à un abri pour la nuit. Bref, il n’est pas question qu’il retourne à la rue. Il y a trop de gens qui veulent sa mort, là-bas, le froid n’aurait probablement pas le temps de le tuer.
Mylan continue de décharger les caisses, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une, qui le fait hésiter, lorsqu’il aperçoit les deux bouteilles de vinaigre. C’est là qu’il dit adieu à leurs conversations aimables et aux beaux sourires de Ravka, pas vrai ? Bah, ce n’est pas si compliqué. Ce n’est pas comme s’il le connaissait vraiment. Il ne perd pas grand-chose, au final. Right ? Il attrape la dernière caisse et l’amène à l’intérieur, puis la dépose sur le plan de travail. « Ah, au fait ! » lance-t-il avec un sourire. Il attrape la bouteille indiquant vinaigre à la pulpe de mûre et la fait glisser jusqu’à Heath. « A la mûre, cadeau d’la maison, » précise-t-il avant de s’approcher, prenant un air embarrassé. « Dis, mh. Ça te dérangerait de goûter et d’me dire c’que t’en pense ? J’vais être franc avec toi, si j’rentre en disant qu’t’as aimé et que ça t’intéresse, Belcher oubliera peut-être mon r’tard de c’matin ? » tente-t-il avec une moue.
Dernière édition par Mylan Rhee le Dim 4 Déc 2016 - 22:47, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Mylan + strangeness & charmLife is chances that are taken, but nothing's ever broken. They're just pieces on the ground, new hands need to build them. Aww, Heath, tu sais bien que c’est toi, mon préféré. Il a commencé — pourtant il trouve le moyen d'être pris de cours par la déclaration et le clin d’œil qui suit ; ça dure une demi-seconde seulement et l'instant d'après il rit de bon cœur, conscient du fait que bien entendu Rhee ne parle pas sérieusement, et soulagé qu'il accepte le changement de sujet sans insistance. Entre deux allées et venues le mystère de son retard est élucidé, récit qu'Heath ponctue d'un froncement de sourcils compatissant. Il n'est pas trop remonté contre toi, au moins ? Après tout tu n'y pouvais pas grand-chose, c'était un imprévu, commente-t-il, mais il sait pertinemment qu'il y a un monde entre cette théorie et les faits. Il a eu son lot de supérieurs hiérarchiques intransigeants, voire tyranniques, réclamant un service irréprochable, une dévotion totale à son travail. S'il fallait être honnête, d'ailleurs, à la place du patron de Rhee il penserait sans doute principalement aux clients agacés par le décalage et sévirait en conséquence. Ce n'est pas juste, mais c'est malheureusement ainsi que ça marche. Le seul élément qui importe, à vrai dire, c'est la façon dont Mylan compte gérer la situation, et — J’me rattraperai avec des heures supp, j’peux pas trop m’permettre de perdre ce job. Heath hausse les sourcils, agréablement surpris. Bonne initiative. J'espère qu'il saluera l'effort. Il n'a aucune idée des conditions de vie de Mylan évidemment ; il semble tout jeune (18, 19 ans à tout casser ? Peut-être même fraichement sorti de l'école, pour ce qu'il en sait), mais s'avère en tout cas plus sérieux qu'il n'en a l'air. Hey, il interpelle, mord brièvement l'intérieur de sa joue ne fixant le comptoir, sans trop savoir si la question est déplacée ou non, et puis il la pose tout de même ; Sans indiscrétion, tu as quel âge ? Il ne devrait pas être si curieux à son sujet, c'est un peu stupide, ça ne le regarde pas et ce n'est pas comme s'il aurait quoi que ce soit à faire de cette information. Mais ce qui serait encore plus stupide serait de lâcher le "nevermind" précipité qui lui brûle le bout de la langue, et qui donnerait l'impression qu'il nourrit Merlin sait quelles arrières-pensées. N'importe quoi. Ils se concentrent sur leurs tâches respectives jusqu'à ce que le container ait été vidé, et c'est en ramenant les derniers éléments de la commande que Mylan relance la discussion. « Ah, au fait ! » Heath ne voit rien venir, trop aveuglé par le rictus lumineux qui lui est adressé, mais son propre sourire inconscient vacille lorsqu'il attrape par réflexe la bouteille envoyée jusqu'à lui à travers le comptoir. No, not this again- « A la mûre, cadeau d’la maison. » Il s'en empare u peu trop précipitamment avec pour intention évidente de ranger la bouteille, balbutiant Hm, okay, je m'assurerai de le tester au plus vite. Ce sera sûrement excellent sur des champignons émincés, dorés à la poêle avec une viande grillée- Les mots s'entrechoquent hors de ses lèvres, pour couper court à toute requête quant à la dégustation, et il a déjà tourné le dos et en est à poser la bouteille lorsque survient le moment gênant qu'il souhaitant tant éviter. Dis, mh. Ça te dérangerait de goûter et d’me dire c’que t’en pense ? Merlin's beard. Ses phalanges se contractent sur la bouteille. Je pourrai donner une meilleure appréciation en l'utilisant dans un plat cuisiné. Autant faire les choses bien. Il n'a pas besoin de ça ce soir. Il n'a pas la force pour ça ce soir. Sa journée a été un enchaînement de tests parsemé d'échecs, son équipe doute de lui, ses sens s'émoussent à présent qu'il est privé du plus capital d'entre eux et sa confiance en lui-même est déjà au plus bas, il ne veut vraiment pas- J’vais être franc avec toi, si j’rentre en disant qu’t’as aimé et que ça t’intéresse, Belcher oubliera peut-être mon r’tard de c’matin ? » Heath ferme brièvement les paupières, maudit son soft spot pour ce gamin, et ses épaules s'affaissent légèrement alors qu'il abdique avant même d'en prendre tout à fait conscience. Yeah, sure, formule-t-il de mauvaise grâce, l'affirmation râpant désagréablement sur sa langue. Langue qu'il mord avec un fond de rancœur. Allons-y, si ça peut te faciliter la tâche. C'est un peu comme les dégustations à l'aveugle du temps de sa formation, à l'exception prêt que ce n'est pas sa vue qui est obstruée, mais son goût. Le liquide meurt sur ses papilles gustatives inertes, texture agréable mais privée de tout ce qui compte. Vinaigre de mûre, c'est ça ? Heath étudie l'étiquette, cherche des pistes ( acidité : 6°, indiquent notamment les notes manuscrites, qui mentionnent également un aspect fruité), fouille sa mémoire en quête d'un commentaire plausible. Fruité... fruits rouges, très probablement ? Vinaigre de mûre, hm. C'est assez soutenu, entame-t-il lentement. Puissant, riche, des notes de- fraise et de framboise, il me semble ? Coup de poker. Il continue péniblement, au supplice : Belle puissance acétique en bouche, ça met en valeur le côté fruité et sucré du produit. Inspire, expire lourdement. ça fera l'affaire ? Il espère surtout ne pas s'être trompé, mais il est resté relativement générique en énonçant plus ou moins ce que l'on attend d'un vinaigre de mûre. Il n'y a pas de raison que quelque chose cloche. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| heath ravka Hydrogen in our veins, it cannot hold itself, our blood is boiling and the pressure in our bodies that echoes up above it is exploding. And our particles that burn it all because they aim for each other and although we stick together it seems that we are stranging one another. 12 octobre 2003, elysea. Ça pour être imprévu, c’était imprévu. Mylan espère vraiment que le gamin a été assez malin pour s’assurer que personne ne l’avait suivi. Dans le cas contraire, non seulement il pourra dire adieu à son appart mais aussi à sa neutralité. Mood semble avoir accepté son départ des Shadow Moses, dans la mesure où il ne recroise pas son chemin, probablement. Mais s’il vient à apprendre que les gamins qui ont peur de lui viennent trouver Chains pour s’en tirer, les choses risquent de nettement se compliquer. Peut-être ferait-il mieux de ne plus du tout se mêler des affaires des orphelins et laissés pour compte de WHC, mais c’est plus fort que lui. Mylan ne peut s’empêcher de se dire que si quelqu’un, n’importe qui, avait fait quelque chose pour eux, alors Mood et lui ne seraient jamais allés aussi loin. Il n’aurait jamais oublié l’état dans lequel il s’est retrouvé la première fois qu’il a tué quelqu’un. Il n’aurait jamais recommencé. Il ne prétend pas pouvoir les sauver, il veut juste essayer de faire la différence. Leur permettre de s’en sortir avant qu’ils ne finissent avec leurs os calcinés dans la tombe d’un inconnu, avec Red et tous les autres, ou enfermé à Azkaban comme lui. « Hey, sans indiscrétion, tu as quel âge ? » La question le ramène un peu sur terre. Il se demande un peu ce qui a amené Ravka à se demander ça tout à coup, mais qu’il soit incapable de deviner ne le surprend pas tellement. Le cuistot le pense probablement moins âgé qu’il ne l’est, ça ne serait pas la première fois que ça lui arrive. Pas mal de jeunes des Shadow Moses ont eu du mal de croire qu’il avait le même âge que Mood. Avant de voir son tatouage indiquant son rang, la plupart des petits nouveaux le prenaient pour un potentiel camarade, en s’imaginant qu’il avait le même âge qu’eux et qu’un type aussi petit et peu épais que lui ne pouvait définitivement pas être celui qu’on appelait Chains et qu’on craignait presque autant que Mood. Bien évidemment, Mylan n’a jamais été ravi d’être un véritable nabot mais il ne s’est jamais vexé qu’on le sous-estime. C’était à son avantage, ça l’est toujours. Les types qui aperçoivent son index brûlé ne tardent pas à comprendre qui il est – ils ne sont pas nombreux à avoir pu quitter les Shadow Moses vivants – mais beaucoup font encore l’erreur de ne pas assez écouter les rumeurs. Ils se disent qu’il ne peut pas être si dangereux et c’est ce qui lui permet de se débarrasser d’eux rapidement. Mylan veut qu’on le sous-estime, ceux qui le connaissent réellement et savent ce dont il est capable représentent la réelle menace. « Uh, vingt-trois ans, » répond-il donc enfin. « Et toi ? » Il lui donne pas exactement trente ans, mais pas loin, comme Jay. Enfin, la dernière fois qu’il a aperçu son frère aîné, il avait l’air d’avoir plus que ça, mais il a toujours fait plus vieux avec son air trop sérieux, trop coincé, trop. Il se demande si Ravka a connu son frère à Poudlard. L’idée le fait un peu sourire, à part pour leur nom de famille, il n’y a aucun moyen d’affirmer qu’ils sont de la même famille, ils sont bien trop différents.
Penser à son frère, ce n’est pas une très bonne idée non plus.
Heureusement, il se retrouve vite à se reconcentrer sur ce qui se passe présentement, quand Heath recommence à agir bizarrement. Il n’a jamais vu les autres clients de Belcher hésiter à ce point à l’idée de devoir tester un produit, c’est quand même fou. Il a l’impression que c’est une torture pour Ravka, à chaque fois. De quoi a-t-il donc si peur ? Que Mylan découvre qu’il n’est pas vraiment cuistot ? Uh, trop tard pour ça, c’est un peu sa première hypothèse. Il l’observe attentivement et en voyant ses épaules s’affaisser un peu, il retien’t un petit sourire victorieux. « Yeah, sure. » Est-ce qu’il s’en veut de profiter ainsi de l’effet qu’il semble avoir sur Ravka pour obtenir ce qu’il veut ? Un peu, il reste humain, après tout. Mais c’est quand même satisfaisant. « Allons-y, si ça peut te faciliter la tâche. » Cette fois, il esquisse un grand sourire. « Merci, tu gères ! » s’exclame-t-il joyeusement. Pour ce qui est de lui faciliter la tâche, tout dépend de sa réponse. Mylan le fixe sans ciller alors qu’il goûte le produit. Quand il fixe l’étiquette avec les sourcils froncés, le jeune homme se dit qu’il s’est peut-être trompé, finalement. « C’est assez soutenu. » Euh, oui, peut-être. « Puissant, riche, des notes de- fraise et de framboise, il me semble ? » Ok, il a dit framboise, ce qui veut dire qu’il ne se plante pas complètement, mais ce n’est pas suffisant. Il ne capte vraiment pas, alors ? « Belle puissance acétique en bouche, ça met en valeur le côté fruité et sucré du produit. » Il n’a aucune idée de ce qu’est une puissance acétique, mais il a l’impression que Ravka récite un truc appris par cœur plus qu’autre chose. « Ça fera l’affaire ? » demande-t-il alors comme s’il venait de finir une corvée. Ça fait pas partie de son boulot, goûter des produits et décider s’ils sont de bonne qualité, imaginer ce qu’il en fera ?
Mylan se souvient encore de son oncle dans son resto, il allait chercher ses produits lui-même, prenait le temps de tout goûter, de s’assurer que tout valait le prix qu’il payait, allait chercher de nouvelles choses pour se lancer dans de nouvelles recettes. Il adorait ça quand il était gosse, accompagner son oncle au marché pour l’aider à choisir les produits qu’il allait travailler le jour-même. Et Junho avait l’air de s’éclater à chaque fois. Ravka, on dirait que ça l’emmerde, que c’est un supplice. Et en plus de ça, soit il en a vraiment rien à foutre, soit il n’y connait vraiment rien, parce qu’il s’est encore planté. Ok, il ne sait pas exactement ce qui ne va pas avec lui, mais il en sait assez pour tâter le terrain. « Bien joué pour la framboise, » dit-il avec un petit sourire en coin. Il attrape l’autre bouteille de vinaigre et la fait glisser sur le plan de travail, jusqu’à Ravka. « En même temps, heureusement que t’as relevé des notes de framboise, » lâche-t-il avant de s’approcher de lui, son sourire disparaissant pour laisser apparaître un air dur. « Puisque j’viens d’te faire goûter le même vinaigre de framboise que j’te livre depuis que j’bosse pour Belcher. » déclare-t-il froidement. Agilement, il grimpe sur le plan de travail et fait passer ses jambes du côté où se tient Ravka, puis se glisse entre le meuble et lui, pour se planter debout, à quelques centimètres de lui. Il ne lui laisse pas le temps de bouger, déjà, ses doigts sont à son joli col noir qu’il fait mine de remettre en place, caressant les rubans dorés qui l’ornent. « Je sais pas si c’est le mauvais temps qui te perturbe encore, » susurre-t-il avant de lever la tête pour croiser son regard. Il est bien plus petit que lui mais que Ravka le sous-estime, ça l’arrange. « Ou si t’as jamais été cuistot, » poursuit-il avec un petit froncement de sourcil. Il tapote son col de l’index. « Enfin, j’suppose que Heath Ravka a bien mérité ça un jour. » Il fait la moue. « Mais soit t’es plus lui, soit tu n’as jamais été Ravka. » Mylan le relâche, s’écarte et s’installe à nouveau sur le plan de travail, ses jambes battant distraitement dans le vide alors qu’il fait mine de réfléchir.
« Mais vu comme tu te débats pour sauver les apparences, j’dirais que tu tiens à tout ça, » fait-il en désignant la cuisine de l’Elysea d’un geste de la main. Probablement pour la thune et le prestige, c’est clairement pas par amour de la cuisine. « Alors si tu veux conserver c’que t’as, va falloir te délester de quelques Gallions, » déclare-t-il avec un sourire.
Il est pas prêt de revoir celui de Ravka.
Dernière édition par Mylan Rhee le Dim 4 Déc 2016 - 22:48, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Mylan + strangeness & charmLife is chances that are taken, but nothing's ever broken. They're just pieces on the ground, new hands need to build them. Uh, vingt-trois ans, et toi ? Il fait un effort considérable pour ne pas se tourner vers lui et le dévisager bouche ouverte, parce que- pardon ? Vraiment ? Ils ont à peine cinq ans de différence. ça ne change rien évidemment, ça n'a aucune espèce d'importance, cinq ans plutôt que dix, et il n'est pas en train de calculer qu'il l'a peut-être croisé à Poudlard quelque part durant ses deux dernières années, il n'est pas du tout en train de fouiller stupidement ses souvenirs puisque de toute façon, il ne songeait qu'à quitter l'Angleterre, entre ses 16 et 17 ans ; n'accordait certainement pas d'attention à un seconde année d'une maison inconnue. Mais- oh, c'est déstabilisant d'une étrange façon, d'apprendre que leurs vies ont déjà été liées par le passé. Waouh... je te donnais beaucoup moins, il avoue, avant d'hésiter un instant et d'ajouter : J'en ai vingt-huit. Il n'en est pas très fier. L'approche de la trentaine l'inquiète, bêtement, parce qu'il n'est plus certain d'être satisfait du temps qu'il a écoulé ; de la façon dont il l'a exploité. Il était si sûr de lui en France, avant de franchir les frontières en sens inverse, de fouler le sol anglais et de s'apercevoir qu'il est peut-être passé complètement à côté de ses priorités. A présent le fil de ses accomplissements se dénoue dans le mauvais sens, les acquis s'éparpillent, lui échappent et le laissent au bord d'un précipice où il craint de finir par sombrer. Echec familial, relationnel — et bientôt professionnel également, s'il ne trouve pas une solution. Il envie un peu Mylan et sa jeunesse, bêtement. A l'impression qu'il a encore tant de pages à écrire, se demande ce qu'il en fait. Mais cette fois il ravale efficacement sa curiosité, parce qu'il y a des limites à ne pas franchir, même s'il se surprend une énième fois à le dévisager avec beaucoup trop d'insistance, même si quelque chose de dérangeant brûle en lui maintenant qu'il n'a plus à le considérer comme un gamin. Ou peut-être aurait-il dû. Peut-être aurait-il dû continuer de poser des questions, pour s'éviter l'instant délicat qui ne tarde pas à suivre. C'est fou, depuis que l'angoisse s'attache à ses pas depuis que lui pèse le secret qui pourrait lui coûter sa place et les tatouages, gravés au bout de ses doigts, certifiant le travail accompli jusqu'à présent, il perd réellement goût à tout (ouh, jeu de mot indélicat). Chaque dégustation est un nouveau supplice, chaque journée de travail à affronter, un chemin de croix. Bien joué pour la framboise. Heath se permet d'être soulagé. La tension inconsciente quitte ses épaules et il hoche brièvement la tête, balayant d'un mouvement de main d'éventuels remerciements qu'il ne se sent pas la force de prétendre mériter, mais c'est l'instant où tout s'effondre. Puisque j’viens d’te faire goûter le même vinaigre de framboise que j’te livre depuis que j’bosse pour Belcher. Juste sous ses yeux, Rhee Mylan vient de changer de visage. Heath est figé, tentant encore de procéder ce qu'il lui annonce, et plus que la déclaration ce sont les images qui parlent : cet air dur qu'il ne lui avait encore jamais vu et qui s'avère si éloigné de toutes les mimiques qu'il lui connaît, qu'Heath a l'impression de se retrouver face à un étranger. Un étranger qui l'a piégé. Son esprit tourne à vive allure en quête d'une explication plausible, d'une excuse ; s'il s'était vraiment agi d'un nouveau produit il aurait pu plaider la fatigue, le manque de concentration ou n'importe quelle excuse de seconde main qui n'aurait clairement pas berné un professionnel mais qui pourrait éventuellement faire l'affaire face à un novice. Mais ne pas reconnaître un produit qu'il utilise au quotidien — il n'y a pas d'explication à ça. Mylan passe par dessus la table et Heath est juste abasourdi par son revirement ; glacial, sarcastique, et puis — Mais soit t’es plus lui, soit tu n’as jamais été Ravka. Cassant. Il ne peut rien répondre à ça, parce qu'il a l'impression de s'être pris un poing dans l'estomac. D'avoir été privé d'un coup de la réserve d'oxygène de ses poumons, de suffoquer sous la pression qu'instaure brusquement ce type qui n'était rien de moins qu'amical un battement de paupière auparavant. Soit tu n'es plus lui— oh, s'il se doutait de combien il frappe juste. Or s'il n'est même plus ça, s'il n' a même plus ça, qu'est-il ? Toutes ces semaines passées à refuser de voir la réalité en face, à essayer de se convaincre que ce n'était que temporaire, seulement pour recevoir ses craintes en plein visage ; et par Mylan. ça ne devrait pas sonner comme une trahison, ça ne devrait pas, ils se connaissent à peine, ça ne devrait même pas compter. Il devrait être frustré et furieux, outré par l'audace avec laquelle il lui ordonne de se délester de quelques Gallions comme si cet argent n'était pas sa sueur et son sang et un bout de son âme, comme s'il n'était qu'un affabulateur, un vulgaire voleur que l'on prive à raison d'une part de son butin. Est-ce le cas ? C'est là le problème : il ne sait plus. Ce n'est pas comme s'il ne donnait pas tout ce qu'il a. Ce n'est pas comme s'il ne bataillait pas, oh non, chaque instant est un foutu combat. Mais peut-être qu'il ne mérite plus tout ça. Son col, sa réputation, les cuisines d'un restaurant étoilé — peut-être que ça ne lui revient plus de droit. C'est ce que lui souffle sa conscience à chaque instant depuis qu'il voit s'écrouler ses rêves d'excellence. Sors d'ici, il s'entend prononcer d'une voix basse, blanche. ça ne devrait pas compter, vraiment, il se répète, que de tous, Mylan soit celui à le mettre au pied du mur. Pourquoi le vit-il si mal, alors ? Il s'impatiente, crache — Par Merlin, dégage, tu veux ? poing appuyé contre son front comme pour contenir le flot de ses pensées et émotions, les tenir en bride pour ne pas tout bonnement craquer devant cet- Enfoiré. Il le prononce à mi-voix comme s'il dégueulait ses tripes sur la table, et c'est un peu le cas, il n'arrive pas à croire que tout le temps qu'ils ont passé ensemble n'aient été qu'un plan pour l'approcher, le tester, le plumer. ça lui arrache un rire, un rire jaune, un rire amer, il se sent complètement- il ne sait pas. Il ne sait même pas. Mais il ne peut pas laisser les émotions l'emporter, n'a d'autre choix que de se raccrocher à la raison, malgré la panique croissante qui l'empêche de penser correctement, qui le fait suffoquer, qui le tétanise. Si Rhee s'en va sur un refus, le château de cartes qu'est sa vie s'effondrera une bonne fois, réalisation d'un cauchemar récurrent. Et que lui restera-t-il ? Rien, pas même les moyens de récupérer son frère et de lui offrir une vie décente, juste rien, en récompense pour toutes ces années à s'échiner pour donner le meilleur de lui-même, de tout ce temps passé à sacrifier sa famille pour poursuivre ses rêves. Je te rejoins à l'extérieur, reprend-il, d'une voix plus maîtrisée cette fois, comme s'il n'avait pas envie de cogner ce charmant visage pour en effacer le sourire, comme s'il n'avait pas envie de l' éclater comme il n'a jamais eu envie de frapper quelqu'un auparavant. Il espérait que l'étau s'atténuerait lorsqu'il ne serait plus soumis à ce regard perçant qui a vu à travers lui, à travers ses faux semblants mal maintenus. Il espérait que son souffle serait moins laborieux, la déception moins cuisante, la sensation de s'être fait gruger moins déstabilisante. Mais il a l'impression stupide, stupide de faire le deuil de quelque chose qui n'existait pas, et il se sent tellement minable parce que le regard accusateur de Rhee Mylan s'agglutine à ses pensées et le juge et le rabaisse. De quel droit ? Enfoiré. La fermeture est pénible. Il tente de ne pas perdre trop de temps, mû par une nervosité précipitée et un sentiment d'urgence drainant, mais il navigue dans le flou et ses gestes sont maladroits. Tout lui résiste, il se sent perdu et étranger et incompétent et de trop dans ces cuisines qu'il ne mérite plus. Lorsqu'il parvient enfin à bout de la tâche, Heath expire lourdement pour expier le malaise nauséabond qui l'oppresse. Il ne veut pas donner cette victoire là à Mylan. Il ne veut pas l'autoriser à comprendre qu'il lui prend plus que des gallions — même si lui-même ne saurait déterminer le sentiment de perte qui lui broie le cœur sans raison. Alors il fourre ses mains dans les poches du manteau qu'il a enfilé avant de sortir et de clore la porte, et il s'oblige à approcher de son maître chanteur bien qu'il souhaiterait être n'importe où ailleurs. Combien ? Il pile net à deux pas de Rhee, et son regard est fixé droit devant lui, au-dessus du visage de cette foutue crapule, qu'il ne se fait pas confiance pour fixer à l'heure actuelle sans péter les plombs. Il a des reproches dénués de sens à la lisière des lèvres, des comment tu peux me faire ça ? et des pas toi, des je te faisais confiance, bordel, une blessure tellement mal venue, tellement déplacée ; quand a-t-il laissé ce type prendre une telle place, une telle importance ? C'est terrifiant. Terrifiant. Je n'ai pas cet argent sur moi, parvient-il à formuler d'une voix placide, vide. Je passerai à la banque demain. ça le percute encore, l'envie de plaider — tu n'es pas Mylan, pas celui que j'apprenais à connaître, tu ne peux pas être comme ça et il cligne des paupières pour repousser fermement la tentation. Ce n'est pas comme s'il n'était pas habitué à être entouré de sorciers vénales ou comme s'il ne s'était jamais retrouvé confronté à ce genre de bassesses ; un de plus, un de moins, quelle différence ? Lorsqu'il obtient son accord, Heath ne se trouve pas la force ou l'envie de prononcer un mot de plus. Il voudrait pouvoir tourner le dos, mais à vrai dire Mylan est sur son chemin et la barrière anti-transplanage instaurée en ville pour limiter quiconque ne représente pas les forces de l'ordre limite ses possibilités de fuite. Alors il prend sur lui pour avancer et pour passer à ses côtés, inflexible, le dépasser, s'éloigner sans un regard en arrière. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| heath ravka Hydrogen in our veins, it cannot hold itself, our blood is boiling and the pressure in our bodies that echoes up above it is exploding. And our particles that burn it all because they aim for each other and although we stick together it seems that we are stranging one another. 12 octobre 2003, elysea. « Waouh... je te donnais beaucoup moins, » s’étonne Ravka et Mylan a un petit sourire. Oui, comme beaucoup de gens. « J'en ai vingt-huit. » Cinq ans d’écart avec lui, un avec Jay. C’est marrant, il ne se souvient pas de Ravka à Poudlard. Enfin, il faut dire que Mylan ne s’intéressait pas à grand-monde là-bas, encore moins aux élèves autant plus âgés que lui. Mais c’est marrant de se dire qu’ils se sont probablement croisés là-bas. Enfin, l’amusement ne dure pas longtemps, il est temps de passer aux choses sérieuses. Et c’est terrible, terrible, ce visage qui se décompose sous ses yeux. Ravka a l’air d’avoir du mal de respirer tout à coup et Mylan comprend que d’une manière ou d’une autre, il a visé juste. Le Chef de l’Elysea est un imposteur et que quelqu’un découvre son secret n’était clairement pas au menu. Ça l’arrange, après tout, il ne risque pas de pouvoir obtenir quoi que ce soit de lui s’il se fiche pas mal que quelqu’un voie clair dans son jeu. Une partie de lui triomphe un peu alors, parce qu’il va pouvoir aider ce gosse et c’est une raison suffisante de se sentir satisfait. L’autre, celle qui a commencé à le tirailler lorsque Mood se mettait à aller trop loin à son goût, lorsqu’il avait l’impression de se salir les mains plus que de raison, se sent terriblement coupable. L’air complètement dépassé de Ravka le touche plus qu’il ne l’aurait voulu. « Sors d’ici, » claque l’ordre et il n’en montre rien, mais il panique un peu, Mylan. Parce que si le cuistot décide d’ignorer sa menace et d’aller se plaindre à Belcher, il perdra son boulot. Probablement même que son patron ira parler de ce qu’il a essayé de faire à Ravka à la BPM et là, ce sera retour à la case prison. Merde. Il aurait peut-être dû réfléchir un peu plus avant de foncer comme un idiot. C’est pour ça que c’était toujours Mood qui mettait les plans au point, parce que lui, il peut pas s’empêcher d’aller trop vite, trop fort, comme un putain de con. Alors il panique complet Mylan, parce qu’il s’imagine déjà de retour derrière les barreaux. En revanche, il ne le montre pas. Ou tout du moins, il fait de son mieux pour ça. Il arque un sourcil, l’air de dire Oh really ? alors qu’il ne fait pas tant le fier, intérieurement. « Par Merlin, dégage, tu veux ? » Il va quand même pas devoir le buter, right ? Très franchement, Mylan n’a aucune envie de tuer Ravka, mais s’il ne lui laisse pas le choix… Il ne retournera pas en taule. « Enfoiré, » le murmure est faible, mais tout de même audible et sa réponse est de lever les yeux au ciel. « Je te rejoins à l’extérieur. » Il ne semble plus vouloir lui coller son poing sur la figure, bien, Mylan n’a pas spécialement envie de l’humilier en plus de le faire chanter. En revanche, il se demande si ça ne veut pas dire que Ravka a trouvé un moyen de s’en tirer.
Alors il l’observe minutieusement, le visage fermé, immobile pendant quelques secondes. Non, il ne s’enfuira pas. Il semble avoir pris une décision oui, mais ce n’est pas celle que Mylan redoute. Il hoche la tête et se décide à sortir, pour lui laisser le temps de faire ce qu’il a à faire. Une fois dehors et certain que Ravka ne peut pas le voir parce qu’il est occupé de son côté, le jeune homme s’appuie contre le mur en pierre et lâche un souffle tremblant, qu’il retenait depuis un moment. Ça va bien se passer. Tout va se dérouler selon son plan et Ravka n’aura pas les couilles d’aller parler de son petit numéro à Belcher, parce que pour une raison ou une autre, il tient à ce restaurant. Sa main tremble un peu, quand il la lève pour sortir son paquet de cigarettes de sa poche. Il en tire une, la coince entre ses lèvres et sort son zippo pour l’allumer. La flamme vacille, grandit, tremblote sous son regard insistant, témoin de sa nervosité. Le capuchon du briquet claque et il range le tout dans ses poches, avant de tirer longuement sur sa cigarette. Dans un souffle blanc, il va appuyer sa tête contre le mur et ferme les yeux. Le rictus dégoûté de Ravka est étrangement imprimé sur sa rétine et il n’arrive pas à le chasser de là.
Il a le temps de fumer une cigarette et d’en allumer une autre, lorsque Heath se décide enfin à sortir. Mylan ne se décolle pas du mur, espérant que ça lui donne un air nonchalant, alors qu’il craint surtout de montrer qu’il est terriblement nerveux. D’ailleurs, c’est pour ça que sa clope reste coincée entre ses lèvres et ses mains dans ses poches. « Combien ? » demande-t-il sans lui accorder un regard, le ton et le visage polaire. Même la première fois qu’il est venu ici et qu’il a probablement perturbé Ravka avec sa grande gueule et sa couleur de cheveux absurde, il ne l’a pas traité avec autant de froideur. Enfin, il le mérite. « Cinquante Gallions, » déclare-t-il du tac au tac. Ça devrait suffire à permettre au gamin de quitter la ville, s’il se démerde pour échanger les Gallions contre de l’argent moldu à un type qui ne l’arnaquera pas trop. « Je n’ai pas cet argent sur moi. Je passerai à la banque demain. » Il n’a ni le ton, ni l’air de celui qui a trouvé un moyen de se tirer de cette impasse. Mylan n’a pas tellement envie d’attendre jusqu’à demain. Ça veut dire que le môme va rester dans ses pattes – s’il n’est pas déjà mort à son retour – qu’il prend plus de risques que Mood l’apprenne et surtout, que ça laisse le temps à Ravka de réfléchir. Mais il n’a pas tellement le choix, pas vrai ? Le jeune homme soupire. « Va pour demain, » lâche-t-il en se décollant du mur. Il lance un regard à Heath, qui lui ne le regarde toujours pas. « J’passerai à huit heures. N’oublie pas que si t’es pas là avec la thune, et si tu l’ouvres, je te détruits. » Il ne le fera pas, mais ça, Ravka n’a pas besoin de le savoir. La gorge nouée, il le regarde s’éloigner sans un mot et s’approche du container et du portoloin, qu’il active après s’être débarrassé de son mégot.
20 octobre 2003. Echanger de l’argent sorcier contre de l’argent moldu est devenu extrêmement compliqué, ces dernières années. Puisque tous les nés-moldus sont traqués par le gouvernement, il n’y a plus grand-monde capable de mettre la main sur de l’argent moldu. Alors forcément, le taux de change est juste faramineux. Ça va faire une semaine que le gosse – Timothy – est enfermé dans son appartement et il n’est pas tellement gênant, il parle peu et prend le moins de place possible, mais Mylan a déjà du mal de se nourrir, une bouche supplémentaire ça rend les choses encore plus compliquées. Tim a bien essayé de le convaincre de le laisser sortir pour aider, mais il a refusé tout net. S’il sort, les gars de Mood lui mettront la main dessus, il en est persuadé. Il a passé plusieurs jours à trouver quelqu’un qui puisse lui procurer de l’argent moldu, s’est pris plus d’un coup de jus pour s’être éloigné de la zone où la BPM l’autorise à vagabonder et quand enfin il a trouvé quelqu’un, il s’est vite rendu compte que la somme qu’il avait demandée à Ravka ne suffirait pas. Il a tout juste eu de quoi payer un billet de train moldu à Tim avec l’argent, pour lui permettre de quitter la ville. Maintenant, il faut qu’il lui file de quoi subsister là-bas. Depuis qu’il est allé chercher l’argent ce matin-là, Mylan n’a plus revu Ravka. Lorsqu’il vient livrer l’Elysea, c’est une nana qui s’occupe de l’accueillir – Isabelle ? Nan, Isobel, un truc comme ça.
Ça fait bizarre de ne plus voir Heath, mais il comprend. Il n’est pas tellement en position de se plaindre. En revanche, il a encore besoin d’argent et Ravka est le seul à pouvoir lui en procurer aussi facilement. Il ne peut pas héberger Tim plus longtemps, sinon il va finir par le manger. C’est pour ça qu’il est adossé contre le mur du restaurant, à l’arrière, en attendant que le cuisinier termine son service du midi. Clope au bec, ses doigts pianotent nerveusement sur sa cuisse. Si les gars de la BPM qui traquent ses mouvements lui demandent pourquoi il était là alors qu’il ne bosse pas, il n’aura qu’à leur dire qu’il a craqué sur Ravka, en général, ce genre de réponse leur coupe toute envie de creuser plus loin. Quand la porte s’ouvre, ce n’est pas pour laisser apparaître le cuisinier, mais la fameuse Isobel ainsi qu’un type qu’il n’a jamais vu, un commis ou un serveur, il n’en sait trop rien. La jeune femme affiche un air surpris en le voyant et s’approche. « Rhee ? Qu’est-ce que tu fais là ? » demande-t-elle, les sourcils froncés.
Mylan sort son plus bel air embarrassé pour l’occasion. « J’ai quelque chose à dire à Heath, » balbutie-t-il d’une voix un peu chevrotante. Quand elle ouvre la bouche, probablement pour demander plus de détails, il la coupe : « C’est euh, personnel ? » Il se mord la lèvre inférieure et c’est qu’il arriverait presque à rougir. Les sourcils de la jeune femme se haussent tellement qu’ils semblent disparaître sous sa frange et elle lâche un « Oh. Il ne devrait pas tarder, » avant de le saluer. Quand elle et l’autre gars arrivent au bout de la rue, il peut les entendre glousser. Bingo, elle a compris exactement ce qu’il voulait qu’elle comprenne. Hé, peut-être même qu’elle taquinera Ravka pour ça, il regrette un peu de savoir qu’il ne sera pas là pour le voir et surtout, que l’embarras du cuistot sera sûrement entaché par une colère noire. Il attend encore un peu, les mains enfoncées dans les poches de son jean, les épaules remontées pour se préserver du froid. Enfin, les portes s’ouvrent pour laisser sortir Heath, qui se fige et pâlit un peu, en le trouvant là. « Yo, » lâche-t-il, comme d’habitude. Il se décolle du mur et s’approche d’un pas. « J’ai rien dit à personne, » précise-t-il immédiatement, pour prouver qu’il tient sa part du marché. « Mais mon silence n’est pas gratuit. Il me faudrait encore vingt Gallions. Et tout de suite, » précise-t-il, avant de pincer les lèvres. Il n’a pas le temps, Tim est censé le rejoindre dans une demi-heure à la gare, il veut s’assurer qu’il aura de quoi tenir quelques jours une fois qu’il aura quitté Londres. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Mylan + strangeness & charmLife is chances that are taken, but nothing's ever broken. They're just pieces on the ground, new hands need to build them.
La nuit a été pénible — tout sauf reposante. Des heures passées à se tourner et se retourner sur l'oreiller, à tenter d'ajuster les draps seulement pour s'agacer d'avoir trop chaud et finir par les envoyer en boule indistincte au pied du lit. A souffler un Lumos pour s'essayer à une lecture tardive, lunettes de repos sur le nez, livre de chevet sur les genoux mais esprit trop prompt à s'égarer pour s'apercevoir qu'il le tenait à l'envers. A finir par somnoler, sombrer, seulement pour se retrouver le front couvert d'une sueur froide après avoir rêvé de son secret dévoilé, d'une pluie de critiques, de la perte de crédibilité, de l'échec du pari qu'est la remise à flot de l'Elysea, des lignes d'or arrachées à son col noir, des tatouages brûlés au bout de ses phalanges. En vrac, l' échec dévorant, cuisant, la chute, puis le ministère, fonctionnaires dédaigneux, le refus de la demande de changement de nom pour son frère parce que n'étant plus personne il n'est plus une priorités, le regard d'Isobel tantôt empreint de pitié tantôt ravi de le voir s'écouler, et par-dessus le tout, Rhee Mylan glacial, Rhee Mylan moqueur, Rhee Mylan méprisant, lui crachant qu'il n'est qu'un usurpateur. Le jour se lève trop tard et à la fois beaucoup trop tôt, il voudrait s'enterrer au fond de son lit et ne pas affronter le monde et les conséquences de ses mensonges, il voudrait qu'on oublie qu'il existe. Une part de lui veut croire que leur marché tient, que le secret sera gardé, mais une autre rit jaune en lui rappelant qu'il s'est trompé tout ce temps sur ce type, qu'il s'est si bien fait avoir et n'a rien vu venir. Qu'il n'est pas fiable et est probablement déjà revenu sur sa parole, offrant l'info à une chroniqueuse aussi malveillante que Skeeter pour gagner les 70 Gallions que Heath n'a pas été foutu de lui donner la veille au soir. Que le handicap sera vite monté en épingle et transformé en il ne sait quelle grande imposture apte à trainer dans la boue la réputation de l'Elysea en même temps que la sienne. Gold et Gansey II se sont faufilés dans sa chambre à un moment ou un autre mais Heath n'a pas la force de s'offusquer de les avoir affalés dans son lit, de part et d'autre de lui, à quémander attention et caresses qu'il dispense d'un bras lourd. Non- non, ça par contre- vilain chien, il proteste en se faisant copieusement lécher le visage, parce qu'il y a quand même des limites et qu'être couvert de salive canine n'est définitivement pas le genre de réveil qui lui plait. ça a le mérite de l'arracher à son lit et il roule sur le côté pour s'asseoir au bord du lit et récupérer sa baguette, lance un tempus qui trace l'heure dans les airs. Coudes appuyés sur ses genoux, il enfouit sa face froissée dans ses paumes, soupire lourdement et finit par se trainer jusqu'à la salle de bains pour affronter l'un des jours qui lui font souhaiter ne pas être vivant. Il y pense encore et encore. A la honte, l'humiliation d'être démasqué, à la menace, à la somme (ça aurait pu être pire, mais c'est déjà beaucoup, 70 Gallions soit plus de 550 Livres moldus, s'il ne se trompe pas), à l'inquiétude croissante à l'idée que l'occurrence se répète. Il suffit que Rhee se débarrasse de ce qu'il lui reste de conscience, si tant est qu'il en ait une, et décide de profiter de ce filon jusqu'à la corde, et Heath n'en sera jamais débarrassé. Cette seule idée l’écœure, fait de nouveau éclater dans sa poitrine les désagréables bulles de déception induites par la sensation de trahison, et Heath gronde de contrariété envers lui-même appuyant l'arrière de sa tête contre la paroi de la douche, tentant vainement de se délasser (ou de se noyer) sous le jet. Il essaye aussi, beaucoup, de ne pas penser à l'image que renvoyait Mylan lorsqu'il adoptait la même posture à l'arrière du restaurant, visage flouté par un écran de fumée et rictus captivant au coin des lèvres. ça ne sert à rien, cependant, de repousser l'échéance ; il doit passer à la Gringotts puis confronter son épine dans la chair attitrée pour ce qu'il espère être la dernière fois. Pas question de retomber dans la routine des livraisons après s'être fait dépouiller de son argent, de son orgueil et de sa confiance naïve, il laissera quelqu'un d'autre s'en charger à sa place. Par Viviane, les choses ont vraiment changé. Il y a quelques mois encore il n'aurait confié cette tâche à personne, trop méticuleux et perfectionniste et exigeant pour se fier à quelque autres critères que les siens ; mais tout lui échappe et de toute façon, il n'a pas fait de prestation remarquable dans la vérification des nouveaux stocks ces derniers temps. Preuve en est la situation dans laquelle il se retrouve aujourd'hui. Pestant entre ses dents, Heath coupe l'arrivée d'eau et procède à expédier le reste de sa préparation, les yeux rouges de fatigue et cernés, l'angoisse au creux de la gorge. Let's get it over and done with, il souffle à son reflet dépité pour se donner la force de se bouger. 20 OCTOBRE 03 + Et parce qu'il a si efficacement évité Rhee des jours, victoire s'étirant lentement mais sûrement vers le premier cap de dix jours, le trouver sur son chemin avant même d'avoir tranquillement pu atteindre le premier pallier de sa résolution s'avère être une très, très désagréable surprise. Heath stoppe son avancée et effectue un 180° dans la foulée, mais n'a pas l'occasion de s'en aller bien loin. Yo (tout est vraiment une question de perspective et d'état d'esprit : ce qui sonnait friendly et attendrissant quelques jours plutôt sonne juste désormais comme un sacré manque de respect et lui fait grincer des dents). J’ai rien dit à personne. S'il avait continué de marcher au premier mot, cette fois Heath consent à ne pas aller plus loin. Il a un mauvais feeling à propos de ça — il a bien remarqué que son secret n'a pas filtré, Mylan ne serait pas venu lui annoncer ça, pas sans intentions. Pas sans mauvaises intention. Mais mon silence n’est pas gratuit. Il me faudrait encore vingt Gallions. Et tout de suite. Heath ferme les yeux, tentant de contenir sa fureur, inspire, expire, compte jusqu'à dix. Alors ça marche comme ça, maintenant ? il demande, tension palpable. Tu comptes continuer de me tendre des embuscades et de me soutirer de l'argent tous les quatre matins ? Plusieurs mètres les séparent mais ce n'est pas assez, Heath préférerait qu'un gouffre se creuse entre eux — et qu'il avale ce petit con. Et moi qui pensais que tu aurais la décence de mettre un terme à ce petit jeu. Mais évidemment les raclures comme toi n'en finissent jamais d'abuser des autres. 20 gallions. Il en a toujours une dizaine sur lui, mais qui se balade avec 20 gallions en poche au quotidien ? Heath reprend sa marche, ce qui évidemment ne convient pas à Rhee. Banque, il grince entre ses dents pour lui faire savoir que oui, il aura ce qu'il a réclamé. Pas un instant Heath ne songe à menacer de le dénoncer, tout simplement parce qu'il a trop à perdre. L'argent ne compte pas vraiment — hell, son arrivée en France n'a été que manque, de sa famille, de son pays, de sous, de tout ; il a été soulagé d'avoir ne serait-ce que de quoi s'offrir un studio miteux côté moldu même s'il lui fallait dormir au sol à défaut de pouvoir meubler son nouveau logement. Plus souvent que rarement il s'est nourri d'eau sucrée pour tromper son estomac en en noyant les protestations. Ces jours-là sont loin derrière lui, au même titre que sa proximité avec Aspen, mais engranger des Gallions n'a jamais été une fin en soi. Vivre de sa passion et prendre soin des siens était son but ultime. C'est ce qu'il perdra s'il perd le sens des priorités et s'emporte pour les pièces sonnantes et trébuchantes qui passent de sa main à celle de Rhee. Sitôt la bourse remise il se fond dans la foule parcourant le Chemin de Traverse, pour couper court à toute potentielle conversation et échapper à la présence toxique de celui qui, encore quelques jours plus tôt, avait le don de le détendre par un simple sourire et qui, aujourd'hui, le plonge dans une morosité colérique permanente dès qu'il a le malheur ne serait-ce que de songer à lui. Mais quand il regarde par-dessus son épaule et voit son fardeau se faufiler dans une tout autre direction — mine contractée en une expression qu'Heath ne saurait identifier — puis bifurquer à l'angle d'une boutique, il change impulsivement de trajet. Ce n'est certainement pas une bonne idée, de partir à sa suite — qui sait ce qu'il peut bien trafiquer ? Heath espère presque s'y être pris trop tard et l'avoir déjà perdu, mais il capte la tignasse aux couleurs improbables à travers les passants comme si son regard était fait pour trouver cette silhouette dès lors qu'elle se trouve à proximité. Il se mord nerveusement la lèvre inférieure, se morigène, mais ça ne le retient pas de partir sur ses traces. C'est bête, il veut savoir. Probablement qu'il n'obtiendra aucune réponse, mais cette part de lui qui se sent bafouer d'une réponse à ses pourquoi. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| heath ravka Hydrogen in our veins, it cannot hold itself, our blood is boiling and the pressure in our bodies that echoes up above it is exploding. And our particles that burn it all because they aim for each other and although we stick together it seems that we are stranging one another. 20 octobre 2003. Mylan n’est pas vraiment surpris de voir Ravka faire volte-face à peine après avoir posé son regard sur lui. Le souci, c’est qu’il n’a pas l’intention de le laisser filer. Il ne peut pas tellement faire autrement. Oh il pourrait parfaitement aller faire les poches de quelques passants c’est certain, mais ce serait prendre trop de risques. En faisant chanter le cuistot, il sait qu’il se met moins dans la merde qu’en allant dérober le porte-monnaie du mauvais sorcier. Ça le réjouit beaucoup moins d’avoir recourt à un tel procédé c’est certain, mais maintenant qu’il s’est engagé à sortir Timothy de Londres, il ne peut plus tellement faire marche arrière. Enfin, il pourrait, après tout, le gamin se retrouverait à la rue, se ferait tuer en même pas deux jours, fin de l’histoire. Mais il refuse de laisser cette satisfaction à Mood. « Alors ça marche comme ça, maintenant ? » lui demande soudainement Ravka et il a une petite grimace. « Tu comptes continuer de me tendre des embuscades et de me soutirer de l'argent tous les quatre matins ? » Humpf, l’idée est tentante. Après tout, ça l’aiderait à payer son loyer, à manger mieux – Merlin, il ne rêve que de ça, manger mieux, et plus. Il a l’horrible impression que c’était plus facile quand il était le Numéro Deux des Shadow Moses et ça ne l’aide pas du tout à rester dans le droit chemin. A être convaincu qu’avoir un job honnête est la bonne chose à faire. Alors oui, c’est tentant. Mais Mylan sait déjà qu’il ne le fera pas. En fait, il commence à se dire qu’il préférerait ne plus jamais voir Ravka, plutôt que d’avoir à affronter ce traitement glacial. C’est étrangement lâche de sa part, de fuir une telle situation, il ne sait pas trop pourquoi ça le touche autant. « Et moi qui pensais que tu aurais la décence de mettre un terme à ce petit jeu. Mais évidemment les raclures comme toi n'en finissent jamais d'abuser des autres. » Mylan fait de son mieux pour garder un masque neutre, comme s’il était tout simplement las des jérémiades de Ravka. La vérité, c’est qu’il veut juste en finir avec ça, obtenir la somme qui lui manque pour s’assurer que Timothy aura de quoi subsister un moment une fois qu’il aura quitté Londres et mettre tout ça derrière lui. Il a juste besoin de cette petite victoire contre Seán. C’est probablement stupide et puérile, mais il a besoin de se dire qu’il a réussi à en sauver un, pour tous ceux qu’il a laissé Mood tuer, pour tous ceux dont il a réduit le cadavre en cendres.
Ravka reprend sa route et Mylan s’avance d’un pas, siffle un « Heath, » entre ses dents, en guise d’avertissement. « Banque, » lâche-t-il finalement et c’est sans un mot que Mylan lui emboîte le pas. Il le suit jusqu’à Gringotts, se décide à l’attendre dans la rue juste à côté, mains dans les poches et cigarette aux coins des lèvres pour donner l’impression qu’il a une raison d’être planté là à attendre. Heureusement, le Chef de l’Elysea ne met pas trop longtemps à ressortir avec une bourse qu’il lui remet sans décrocher un mot. C’est pas plus mal, Mylan quant à lui se contente d’un hochement de tête satisfait avant de plonger la bourse dans sa poche. Il n’a plus de temps à perdre, le train de Timothy ne va pas tarder à partir et il faut qu’il lui remette le billet et les faux papiers d’identité qui sont dans la poche intérieure de sa veste, ainsi que l’argent. Il espère vraiment que le gamin aura réussi à se rendre à la gare sans croiser qui que ce soit de regrettable. A cette pensée, Mylan s’inquiète et ne peut s’empêcher d’accélérer le pas pour fendre la foule et quitter le Chemin de Traverse, Ravka déjà oublié alors qu’il se concentre sur ce qu’il doit faire avant de laisser les remords le consumer. Il passe dans le monde moldu et il peut presque sentir le bracelet à sa cheville qui s’alourdit, comme une menace qui pèse, qui lui rappelle Fais gaffe Rhee, va pas trop loin. Il tente de l’ignorer, se faufile à travers la foule et arrive enfin à la gare. Plus il s’en approche, plus le bracelet semble se mettre à vibrer, comme prêt à lui mettre le caractéristique coup de jus qu’il reçoit lorsqu’il dépasse les limites.
Il s’arrête à l’endroit où il a donné rendez-vous à Timothy et attend, les yeux rivés sur la grande horloge dans le hall. Alors que l’aiguille s’apprête à dépasser l’heure convenue, Mylan commence à danser un pied sur l’autre, à se mordre la lèvre inférieure, nerveux. Ils l’ont eu. Ils l’ont eu. Il passe une main un peu tremblante sur son visage et balaye le hall du regard et-- là. Il est là, dans le sweat à capuche qu’il lui a donné histoire qu’il porte un truc plus chaud que ses vieilles fringues et qu’il puisse se cacher un peu. Mylan le regarde avancer et il sourit presque en voyant qu’il est prudent, qu’il vérifie s’il est suivi. Bon réflexe. Quand il arrive à sa hauteur et ne semble pas le remarquer, probablement trop concentré sur NE PAS SE FAIRE CHOPER, Mylan l’attrape par la nuque et l’attire vers lui. Le môme pousse une petite exclamation surprise, mais il le reconnaît bien vite et ferme la bouche. « Bien joué, kiddo, » lâche-t-il avec un petit sourire en coin. Il lui enlève sa capuche, quoi qu’il arrive, les Shadow Moses ne pourront rien faire dans une gare remplie de moldus. Il lui enlève son sac à dos de l’épaule et tire la bourse qu’il cache précieusement à l’intérieur. Puis il ouvre sa veste et en tire les faux papiers d’identité pour en faire de même, avant de refermer le sac et de lui remettre. Une main posée sur son épaule, de l’autre, il lui tend son billet. Le gamin lève de grands yeux un peu humides vers lui. « Merci, Chains, » croasse-t-il d’une voix tremblotante et Mylan l’attire contre lui, pour une étreinte et lui ébouriffer la tignasse dans les règles. « J’t’ai d’jà dit, c’est Mylan, » fait-il sur un ton de reproches. Il le relâche et Tim sourit. « Merci, Mylan. » Le nom a quand même un peu de mal à sortir, il semble le tester, craindre encore de le prononcer. « J’peux pas aller plus loin, » fait-il en désignant sa cheville, il ne se voit pas, mais le gamin sait que le bracelet s’y trouve, il l’a vu. « Tu montes dans c’train, tu r’viens jamais à Londres et tu fais gaffe, compris ? » Qu’il se soit pas mis dans la merde, qu’il ait pas tout gâché avec Ravka pour rien. Tim hoche vivement la tête. « Allez, dégage, » fait-il avec un geste de la main, il n’a que suffisamment traîné.
Le gamin gonfle la poitrine, prend un air sérieux et plante son regard dans le sien. « J’te revaudrai ça, Ch—Mylan ! » s’exclame-t-il avec tant de détermination que le jeune homme n’arrive même pas à en rire. Il se contente de sourire, et d’un signe de tête, de lui indiquer le quai et le train qui l’attend. Son sac à l’épaule, son billet serré dans sa main, Timothy détale et Mylan lâche un soupir de soulagement en le voyant monter à bord.
Enfin, toute la tension de cette dernière semaine semble l’abandonner. Ses épaules s’affaissent et il ferme les yeux un moment, pour se laisser le temps de savourer.
Il a sauvé une vie. Ça fait bizarre. Ça fait du bien.
Alors un petit rire lui échappe, juste avant que le bracelet à sa cheville ne le rappelle à l’ordre, il le sent chauffer. Il a plutôt intérêt à s’en aller de là, avant de s’effondrer, électrocuté, entouré de moldus. Ça la foutrait mal. Alors il fait brusquement volte-face et c’est là qu’il le voit.
Heath.
Mylan pince les lèvres. A la tête qu’il fait, non seulement il l’a suivi mais en plus, il a assisté à toute la scène. Il n’a fait que voir, ou il l’a entendu, aussi ? Merde. Son visage s’assombrit un peu et il rejoint Ravka en quelques enjambées, l’empoignant par le bras au passage pour l’entraîner hors de la gare. « Pas ici, » siffle-t-il entre ses dents. Il faut qu’il s’éloigne des limites de sa zone autorisée avant que la BPM débarque en pensant qu’il tente de s’enfuir ou une connerie du genre. Il s’éloigne le plus possible de la gare, ne s’arrête que lorsque le bracelet semble s’alléger un peu à sa cheville. Ok, ça suffira. Alors il lâche le bras de Ravka et se plante devant lui. Il ne sait pas trop quelle tête faire. Quoi dire. Mylan lève les yeux sur Heath et le regarde avec un air surpris. « Alors, tu m’as suivi. Uh. J’pensais pas qu’t’avais ça en toi, » fait-il en fronçant les sourcils. Il l’a sous-estimé, de toute évidence. Il affiche une moue, se passe une main sur le visage. « J’te demanderai plus rien et t’en fais pas pour… je sais pas tellement c’que j’garde secret mais j’dirai rien, » poursuit-il en balayant l’air d’un geste. « J’pourrai probablement jamais t’rembourser. Enfin, pas avant un sacré paquet d’années, en tout cas. » C’est ça, comme si sa situation professionnelle risquait de s’améliorer un jour, HA ! |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Mylan + strangeness & charmLife is chances that are taken, but nothing's ever broken. They're just pieces on the ground, new hands need to build them.
Heath s'attend à un peu tout. A une transaction répréhensible, principalement, parce que Mylan a tout du Sorcier Louche™ et qu'il ne serait même pas surpris de le voir aller acheter quelque chose d'illégal en plein milieu de la journée (peut-être qu'il est aigri et rancunier et n'est donc pas objectif, peut-être). Le passage du côté moldu le crispe. Ce n'est évidemment pas un passage officiel, surveillé, mais vraisemblablement l'une des failles qu'empruntent ceux préférant éviter la surveillance et les fouilles qu'implique notamment le Chaudron Baveur. Il jette de fréquent coups d’œil par dessus son épaule, tant pour s'assurer de ne pas attirer d'attention indésirable que pour prétendre être dans le même état d'esprit que ceux qu'il a vu le précéder, et à ce stade il manque de perdre Rhee, pour la première mais pas la dernière fois. Le suivre n'est pas une tâche aisée — il a une façon bien à lui de se faire discret, de presque disparaître d'un instant à l'autre et ce n'est que parce que toute l'attention de Heath est concentrée sur lui qu'il parvient à retrouver sa trace à chaque fois. Il a le sentiment désagréable que s'il le savait sur ses traces, il l'aurait semé depuis longtemps — et ce n'est pas rassurant parce que, vraiment, que trafique ce type ? L'espace d'une pénible seconde il se demande s'il ne fait pas partie de l'un des groupuscules insurgés. L'idée lui passe de travers ; c'est aux insurgés qu'il doit son agueusie, à certains d'entre eux du moins, et il n'a aucune envie de voir ses Gallions utilisés à des fins terroristes. Mais lorsqu'ils débouchent sur une gare moldue, le regard de Heath brûlant la nuque de Mylan et ne s'en détachant pas un seul instant, le scénario qui se décline est diamétralement opposée à tout ce qu'il aurait pu imaginer. Au lieu d'un sorcier de la trempe de Rhee, c'est un gamin qui se présente (ou qui se fait arrêter par l'autre, du moins). Le brouhaha ambiant est trop intense pour qu'il les entende alors Heath se faufile un peu plus près, jusqu'à capter des bribes de l'échange. Des remerciements, des fais gaffe, un quelque chose d'affectueux dans l'interaction qui fait le duo se fondre sans peine dans la masse de moldus saluant des êtres aimés et leur souhaitant un bon voyage. Rhee Mylan a l'air d'un grand frère à cet instant (et l'idée est douloureuse, parce que ces gestes ont tout de ceux dont Heath s'est privé et a privé Aspen depuis une éternité). Ce ne sont pas des frères. Ravka en a la certitude lorsque le plus jeune promet de rétribuer l'aîné comme s'il venait de lui rendre une fière chandelle. Sa tête bourdonne de questions, son palpitant tambourine désagréablement, il doute. Est-ce une mise en scène ? Il ne sait pas où commence la vérité, où s'arrêtent les mensonges. Il ne sait pas si Rhee est cet employé honnête qui fait des heures supplémentaires pour rester dans les bonnes grâces de son patron ou cette vermine qui fait du chantage aux clients pour leur vider les poches ; il ne sait pas s'il est ce protecteur prêt à prendre des risques pour... aider (?) quelqu'un ou s'il est un affabulateur de première, qui passe de l'argent ou il ne sait quoi d'autre de la façon la plus subtile qui soit. Heath est peut-être parano, parce qu'il n'arrive pas à lui accorder le bénéfice du doute. Heath est peut-être un incurable crétin, parce qu'il voudrait beacoup pouvoir lui accorder le bénéfice du doute. Il voudrait beaucoup que sa première impression ait été la bonne et il ne sait vraiment pas pourquoi c'est si important, pourquoi son humeur s'est faite si massacrante lorsque le Mylan qu'il connaissait lui a échappé au profit de son jumeau maléfique, pourquoi la déprime l'a pourchassé tout ce temps tel un boulet à ses chevilles. Il ne sait pas pourquoi il ne tourne pas les talons, laissant Rhee l'intercepter, le rejoindre, l'empoigner par le- non, ça non. Le contact le brûle presque et Heath extirpe son bras de la prise, bien qu'il le suive hors de la gare, la mine dure. Au fur et à mesure qu'ils avancent, que la distance grandit et que Rhee persiste à s'éloigner, son impatience croît et sa frustration s'intensifie. Il accélère le pas, prêt à lui attraper l'épaule et à le retourner de force pour l'obliger à le confronter mais c'est l'instant que choisit l'autre pour s'arrêter et du fait de son élan, Heath manque de peu de lui rentrer dedans. Il recule d'un pas, croise les bras en un mouvement qui, dans le langage universel, a tout de défensif. Il est sur ses gardes et le J’pensais pas qu’t’avais ça en toi qui suit lui arrache un rire amer. Pour quoi est-ce que tu me prends ? Clairement, pour une sorte de bonne poire dénuée de volonté, à voir combien il est surpris qu'Heath ait pu songer à le traquer. Comme s'il n'était pas logique qu'il veuille déterminer à qui il a eu à faire. J’te demanderai plus rien et t’en fais pas pour… je sais pas tellement c’que j’garde secret mais j’dirai rien. ça l'oblige à se remémorer... tout. Le gamin, le ticket de train, la bourse glissée dans ses affaires, le soulagement, l'étreinte. J’pourrai probablement jamais t’rembourser. Enfin, pas avant un sacré paquet d’années, en tout cas. Le rembourser. Si c'est une pièce de théâtre, Rhee est un comédien talentueux, parce qu'il a vraiment l'air d'y songer — à le rembourser. Quelques secondes de silence tendu s'égrainent, durant lesquelles ils se fixent en chien de faïence. L'autre n'est plus dur et exigeant et menaçant, il est de nouveau Rhee Mylan, l'énergumène des premiers jours, et Heath se déteste de ne pas être indifférent à cet homme-là. Ou du moins, à cette facette de lui. Qui es-tu ? il finit par murmurer, certain d'avoir été entendu pourtant. Et puis il secoue la tête de droite à gauche, déjà certain qu'il regrettera de renforcer l'impression que se fait son vis-à-vis de lui — celle d'avoir dégoté un type facile à berner. Il sait déjà que c'est une mauvaise idée et ça le rend dingue de ne pas comprendre ce qu'il cherche dans ce sorcier qui l'a déjà déçu avant même d'avoir une réelle place dans sa vie, mais voilà qu'il y pense encore, au gamin, au ticket, à l'étreinte, à la bourse qu'il lui a remise, pleine, sans rien garder pour lui. Rhee Mylan est un mystère et Heath est rongé par le besoin de l'élucider et par une réticence croissante à l'idée de le laisser disparaître sans jamais savoir. Peut-être qu'il vit trop dans ses pensées. Dans ces œuvres littéraires dont il s'abreuvait plus jeune, avec leurs héros manichéens, trop lisses, et leurs anti-héros pétris de secrets. Il devrait redescendre sur terre et se souvenir qu'on ne doit pas sourire aux étrangers, leur tendre une main de peur d'y perdre un bras ou pire, tomber pour un sourire au risque de découvrir plus tard les crocs qu'il masque. Il devrait et pourtant, lorsque son silence s'étire et que sa posture braquée semblent pousser Rhee à s'en aller, c'est à son tour d'étirer une main entre eux et de le rattraper par le coude, mais pour l'arrêter. Tu me dois une explication. Et il se maudit sitôt les mots prononcés, parce que ça sonne bien trop comme une déclaration d'amant bafoué en quête d'une raison de pardonner. C'est tellement ridicule et risible qu'il laisse retomber ses mains de part et d'autre de son corps, soupire lourdement. Il n'a pas le temps pour ces bêtises. Vraiment pas. Et pourtant d'un mouvement de menton, il indique à Mylan de le suivre et fait probablement la pire des choses que puisse faire une victime à l'égard de celui qui a passé les jours précédents à le dépouiller : il le conduit chez lui. Dire qu'il est nerveux serait un euphémisme. Il a tout à coup l'impression qu'il ne verra pas le lendemain, s'imagine baignant dans son sang après que son appart' ait été mis à sac par la gueule d'ange à laquelle il montre tranquillement le chemin. Il imagine la BPM statuer l'heure du crime et les enquêteurs déduire c'est quelqu'un qu'il connaissait sous prétexte que la porte d'entrée n'a pas été forcée — il la lui a ouverte. Il n'imagine même pas ce qu'on penserait de lui lorsqu'on découvrirait qu'il a, à vrai dire, volontairement laissé quelqu'un de potentiellement dangereux franchir le pas de sa porte (une part de lui espère que si tout cela se produit, ses chiots ne manqueront pas d'arracher quelques morceaux de mollet à l'individu — dommage qu'ils soient encore si jeunes et plus peluches que menaçants). Il est tendu, donc, et ça se sent probablement lorsqu'il déverrouille la porte et la tient ouverte le temps de laisser Mylan passer. L'instant d'après, ils sont dans son entrée à rejouer la scène de tout à l'heure, à se fixer de travers. Heath serre les lèvres, puis glisse ses mains dans les poches arrières de son pantalon en une attitude faussement décontractée — il a fait sa baguette glisser de sa manche gauche à sa main, au cas où. Alors ? Bad boy, nice guy, schizo ? il questionne, un sourcil arqué. Et, avec l'hésitation de celui qui marche en territoire inconnu, Il est quoi pour toi, le gamin de tout à l'heure ? Il ne sait pas trop ce qu'il espère entendre, il ne sait pas non plus pourquoi, mais il l'espère. |
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| | | | | (OCT-NOV. 2003) MYTH † strangeness & charm. | |
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