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sujet; (april 1996) you don't wanna hurt yourself by looking too closely. (tuna)

HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 08/05/2016
‹ messages : 978
‹ crédits : killer from a gang pour l'avatar, tumblr, crooked fingers.
‹ dialogues : sienna.
(april 1996) you don't wanna hurt yourself by looking too closely. (tuna) Tumblr_olfqkn90wn1vszc6ro5_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4364
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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luna lovegood
He very well might have broke if she’d turned away from him and listened to his words and not the meaning behind them.
Il est dans la bibliothèque en train d'étudier quand elle s'assied en face de lui, faisant râcler la chaise sur le parquet, déposant brusquement une montagne de livres sur la table et le fixant avec une telle détermination qu'il faut toute sa volonté à Theodore pour qu'il ne cesse pas d'étudier tranquillement son schéma d'Arithmancie. Les BUSES approchent à grands pas et il n'a pas le temps de s'occuper d'autrui et encore moins d'elle. Quelques secondes après qu'elle se soit installée, il sent une étrange odeur de radis flotter dans l'air et lui faire froncer le nez; toutefois, il ne daigne même pas accueillir sa présence ni d'un regard, ni d'un simple mot. Ses yeux restent fixés sur le livre ouvert en face de lui avec zèle, et il pince légèrement des lèvres, et il fronce du nez. C'est tout. Theodore n'a pas le temps de donner quoique ce soit de plus à quiconque ici. Il y a trois semaines, Zabini et Draco ont versé une larme d'Armotencia dans son lait de thé un matin et il a passé ces quinze derniers jours à suivre Hermione Granger de loin, d'un oeil assuré et un peu tendre, à s'asseoir en face d'elle, à toujours l'observer du coin de l'oeil... mais maintenant, c'est fini les bêtises. Il fait la tête à Draco, il grogne dès qu'il croise Zabini et il s'installe sur la table la plus éloignée de l'entrée de la bibliothèque dès qu'il en a l'occasion pour réviser. Ce n'est pas à cause de ces deux zoufs qu'il va foirer ses BUSES. Il ne va pas foirer ses BUSES, il va même toutes les avoir et écraser cette satanée Granger et puis- - est-elle réellement en train de grignoter dans la bibliothèque?

Les yeux de Theodore se lèvent d'eux-mêmes pour observer les longs doigts fins et pâles de Loufoca Lovegood s'acharner à lentement défaire l'emballage d'un... bonbon? ça ressemble à un bonbon. Un bonbon, donc, qu'elle fait tourner entre ses doigts. Theodore se demande machinalement si elle joue du piano et repousse vite cette pensée. Il s'en fiche, il doit travailler; alors sans même croiser le regard de Lovegood, il replonge ses yeux dans la contemplation abracadabrantesque de quelque schéma mathématique et géométrique arithancique, l'une de ses matières préférées malgré sa complexité.
Mais le bruit désagréable d'un nouvel emballage de bonbon le fait grimacer et à nouveau, il regarde les doigts de Lovegood. Elle n'a pas mieux à faire que de l'harasser ainsi? C'est un dimanche après-midi plutôt chaud pour la période, tout le monde révise (quand tout le monde daigne réviser) dans les jardins extérieurs de l'école, se prélasse près du lac, vole sans y croire sur des balais de Quidditch empruntés. Le temps parfait pour être dans la bibliothèque, quasiment déserte, forcément silencieusement, légèrement fraîche grâce aux sorts anti-humidité. Ne s'était-elle pas fait quelques amis cette année, pour une fois? (En espionnant Granger, il a vu Lovegood à de nombreuses reprises, avec les autres idiots de leur espèce).

Finalement, leurs regards se croisent alors que les yeux agacés de Theodore se lèvent enfin. Comme si elle attendait le moment où leurs prunelles allaient se mélanger, Lovegood ouvre la bouche d'un air rêveur pour parler mais le serpentard lui coupe l'herbe sous les pieds d'un “ qu'est-ce que tu me veux? ” très simple et très froid. Theodore ne fait pas dans la méchanceté gratuite, et le Loufoca ne franchira jamais la barrière de ses pensées, mais il ne supporte pas l'idée qu'elle veuille lui parler. Pourquoi? Qu'est-ce qu'elle a? Elle sait, pour son crush idiot sur Granger? Ou c'est autre chose? Il serre les dents en soutenant son regard, prêt à tout — mais sans doute pas à elle.

Spoiler:


Dernière édition par Theodore Nott le Mer 24 Aoû 2016 - 17:38, édité 5 fois
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HERO • we saved the world
Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
(april 1996) you don't wanna hurt yourself by looking too closely. (tuna) C9rrp50

‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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theodore nott
Tell me your secrets and ask me your questions. Oh let's go back to the start. Running in circles; coming up tails... heads on a science apart.


« Qu'est-ce que tu me veux ? ». Si Luna Lovegood fut choquée en ne reconnaissant pas le timbre doucereux avec lequel Nott s'était exprimé ces jours derniers, elle ne le montra pas. Fourrant la seconde sucrerie contre l'intérieur de sa joue, elle prit le temps de la laisser fondre pour mieux en savourer le curieux goût de cerise mêlé à de la citrouille avant de lui répondre. « Je n'ai pas le souvenir de t'avoir déjà croisé, Theo. Mais il est vrai que je suis un peu distraite aujourd'hui. Re-bonjour, donc. » Sa main gauche plongea une nouvelle fois dans la poche de son uniforme, farfouilla même quelques secondes, avant d'en sortir un nouveau bonbon. Elle le déballa comme les précédents, avec une minutie et une méthode qui lui était propre depuis toute petite. D'abord tirer le papier, puis le froisser, pour finalement tirer de nouveau. Avant de répéter le processus trois fois avant de seulement penser à ouvrir délicatement l'emballage. Pas une seule fois ses deux grands yeux bleus n'avaient lâchés Theo du regard. Elle était un peu triste de le voir redevenu comme avant, Nott. Luna avait même crû qu'Hermione était infestée par les Joncheruines, au début. Mais en comprenant la ligne de mire toute tracée par le regard de Nott (et qui terminait toujours invariablement sa course sur les attributs les plus féminins de la sorcière de Gryffondor), Luna avait finalement décrété que c'était lui qui avait été la cible des plus abominables semeurs de troubles du monde magique. Elle les abhorrait toujours autant, les Wrackspurts, Luna ; cependant, dans le cas précis de Theodore, elle admettait bien volontiers qu'elle ne lui aurait pas proposé un seul instant de l'en débarrasser : elle l'avait trouvé bien plus plaisant durant ces deux semaines que pendant l'entièreté de sa scolarité.

Sans précaution aucune, ses dents allèrent croquer subitement la sucrerie, réverbérant tout autour d'elle un son sec et cassant, sans que la sonorité clinquante ne la fasse sourciller un seul instant. Elle aimait beaucoup cette note qui venait toujours exploser sur ses papilles, la Ravenclaw. Elle aimait tous les bonbons au cœur acidulé que Daddy n'omettait jamais de lui envoyer chaque année, tous les vingt-six avril. Même si aux paquets du vingt-six, il ne joignait jamais aucune lettre, contrairement aux autres jours de l'année scolaire... Les mots n'étaient pas nécessaires, ce jour précis. Père et fille avaient très rapidement appris à taire toutes les pensées sombres qui leur embrouillaient la tête plus rapidement encore qu'une infestation de Wrackspurts massive... Et elle se baladait toute la journée avec ses bonbons, Luna ; n'ouvrait le paquet qu'à partir de seize heures précises. Elle devait étudier pourtant aujourd'hui : Harry leur avait demandé d'établir une liste de leurs enchantements favoris pour la prochaine réunion de l'AD. C'était ce qu'elle devait faire, aujourd'hui, étudier pour leur groupe et leurs idéaux et ses amis ; trouver des stratégies simples et efficaces pour une survie en territoire hostile. Tout était bon à prendre pour s'occuper l'esprit, les vingt-six avril. Mais en voyant Theo là, seul dans un coin, tandis que ses bras étaient chargés de grimoires aussi lourds qu'elle, de grimoires dans lesquels elle voulait se noyer jusqu'à plus soif, elle eut envie d'en parler. Ils n'étaient pas amis, Luna n'avait pas vraiment d'amis. Ils n'étaient pas non plus camarades, comme ceux qu'elle s'était fait au fil des heures passées dans la salle sur demande. Elle ne pouvait pas non plus dire qu'elle partageait les mêmes convictions que lui : ne faisait-il pas tout pour toujours être tiré à quatre épingles ? Pour ne jamais sortir des sentiers battus ? Pour ne jamais chercher à se mêler aux autres ? Pour être tout le contraire de ce qu'elle, elle était ? C'était vraiment bizarre mais même si elle n'aimait pas vraiment le Theodore qu'il était devenu, redevenu, quelque chose lui avait soufflé qu'elle pouvait bien lui en parler à lui sans peine. « Ça fait six ans aujourd'hui que ma mère est morte, tu sais ? » Sans le quitter un seul instant des yeux, elle tira de son autre poche le paquet de son père pour le poser au centre de la table d'étude. « Les violets. Ce sont mes préférés. » Et sans rien ajouter de plus, elle retira le premier grimoire de sa pile pour l'ouvrir à grand fracas contre le bois et survoler du regard la table des matières. Ses sourcils se froncèrent en apercevant le nom des chapitres. « Vie et Habitat ? Bizarre. J'étais pourtant sûre que... » et elle se contenta de sourire, légèrement. Mama aimait bien la magizoologie pure alors... pourquoi pas.

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‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
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« Je n'ai pas le souvenir de t'avoir déjà croisé, Theo. Mais il est vrai que je suis un peu distraite aujourd'hui. Re-bonjour, donc. » Est-ce qu'elle venait vraiment de lui reprocher son manque de politesse? Non mais pour qui se prend-t-elle? Il est parfaitement courtois en toutes circonstances et ce n'est pas Loufoca Lovegood qui va commencer à le faire douter, par Merlin. C'est pour ça qu'entre deux rangées de dents serrées, Theodore se sent obligé de glisser un “ bonjour, Lovegood, ” à peine moins impoli que son silence borné. Elle l'a appelé Theo. Theodore trouve ça franchement humiliant. Pourquoi tout le monde l'appelle Theo? Pourquoi tout le monde se permet de l'appeler Theo?
Pourquoi vient-elle de sortir un énième bonbon d'une poche de sa robe?
Il va la tuer. Il va la tuer. Pourquoi ne cesse-t-elle pas de le regarder? Embarassé, Theodore replonge dans la contemplation de son schéma d'Arithmancie. Il connait les gens comme Loufoca, ils finissent toujours par parler d'eux-mêmes. Il y a quelques règles sociales que Theodore a appris par lui-même, l'une d'elle et que les gens inventent des tas de raisons au silence. Certains pensent qu'ils n'aiment pas autrui, d'autres pensent que la mort de sa mère à sa naissance lui a gelé le coeur et d'autres, enfin, imaginent (à raison) qu'il n'a juste pas le temps de s'acoquiner avec quiconque. Alors elle ressortira ce qu'elle veut de son silence buté mais il ne risque pas de le briser.

« Ça fait six ans aujourd'hui que ma mère est morte, tu sais ? » Il reste silencieux mais il se fige. Elle l'observe toujours, il sent son regard brûlant qui le dévisage et pourtant, il ne bouge pas, ses yeux tressautent dans leurs orbites et il est à deux doigts de lever le regard. Mais le garde fixement sur la page du livre qu'il est en train de consulter, même si ce qui y est inscrit ne fait plus grand sens maintenant. « Les violets. Ce sont mes préférés. » Il lève juste les yeux pour regarder le paquet de bonbons. Du regard, Theodore suit les mains de Loufoca qui volent et vont ouvrir le premier grimoire de sa pile d'ouvrages « Vie et Habitat ? Bizarre. J'étais pourtant sûre que... » Il lève les yeux vers elle. Elle sourit pensivement.
Sourire lui donne l'air stupide, décrète mentalement Theodore. “ Si tu veux réviser pour tes examens de fin d'année, tu ferais mieux de prendre une autre édition. Celle-ci date de 1991 et il y en a une nouvelle qui est sortie cette année. ” Newt Scamander doit être un sacré rigolo pour en sortir quasiment tous les cinq ans. Connaissant personnellement Boris, l'une de ses petits-fils, il a eu l'occasion de le rencontrer une fois et l'a trouvé complètement arrogant et quasiment sénile. Son père, lui, en est fan. Raison de plus pour Theodore de ne pas l'apprécier.

Il tourne une page de son propre livre et rebraque son regard dessus, faisant mine de s'intéresser à une autre figure complexe alors que sa main gauche continue de prendre machinalement des notes sans qu'il ait besoin de la regarder. “ T'avais besoin de quelque chose en particulier? ” la relance-t-il, peu désireux de parler avec elle. A-t-elle remarqué son manège avec Granger? Sans doute, son regard pénétrant le met franchement mal à l'aise et Loufoca... tout le monde dit qu'elle dit n'importe quoi. Qu'elle parle de Joncheruine, de Ronflaks et des Nargoles, autant de choses qui, a fortiori, n'existent pas. Dans le plus grand secret, Theodore s'est procuré des exemplaires du Chicaneur pour voir ce qu'il en était. Il ne sait pas quoi en penser. Évidemment, ces choses sont... étranges, même pour des sorciers. But there's always more to it than meets the eye. “ Ils sont à quoi, tes bonbons? ” finit-il par demander en s'adoucissant un peu, tendant la main pour en prendre un dans le paquet qu'elle a mis entre eux. Celui qu'il a attrapé est orange, il le lui montre. “ Moi aussi ma mère est morte, mais c'était il y a plus longtemps. Et alors? ” Il n'est pas sur la défensive, juste agressif, comme pour prouver qu'il s'en fiche de la mort de sa mère, de la mort de la sienne à elle. Il plante son regard dans le sien, la mettant au défi de faire une nouvelle remarque désobligeante rêveuse.
Définitivement, sourire lui donne un air stupide. Mais elle devrait le faire plus souvent.

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Luna Lovegood
Luna Lovegood
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‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
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‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
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« Si tu veux réviser pour tes examens de fin d'année, tu ferais mieux de prendre une autre édition. Celle-ci date de 1991 et il y en a une nouvelle qui est sortie cette année. » Si les mots de Nott parvinrent jusqu'à son esprit, ils n'eurent pas le temps de s'y imprimer correctement. « Hmhmmm... » fut tout ce qui s'échappa de ses lèvres scellées. Toute trace de sourire s'envolant en une seconde pour être remplacée par une grimace désabusée. Ses deux grands yeux bleus s'étaient posés sur un phrasé dérangeant, pour ne pas dire carrément perturbant, dans le discours introductif de Scamander. Enfant, elle se souvenait avoir feuilleté les vieilles éditions des Fantastic Beasts que possédait son père et si elle se remémorait plus des centaines de sortilèges jetés dans les marges – pour prouver ou réfuter les dires du célèbre magizoologiste - , la Serdaigle se rappelait également des mots usités par Scamander, au fil des saisons, au fil de ses rédactions. Avec le temps, elle avait eu de plus en plus l'impression de le lire un homme froid et renfermé et terne, sans la moindre couleur pour l'animer, toute trace de passion envolée. Luna pouvait exactement pointer le tome dans sa bibliothèque dans lequel le changement avait eu lieu. Il lui manquait juste l'année. Elle l'avait sur le bout de la lang… « T'avais besoin de quelque chose en particulier ? ». Oh, oui, Theo. Elle avait oublié Theo. Juste un instant. Longuement, elle le fixa de son regard azuré, les sourcils blonds légèrement froncés. Grâce à l'AD, Luna avait remarqué qu'en fixant assez longtemps le front des gens, l'espace précis qui séparait leurs deux sourcils, elle se focalisait bien plus rapidement dans la réalité, dans le présent, qu'auparavant. D'ailleurs, ses conversations avec les sorciers s'étaient sensiblement (légèrement, vraiment) améliorées depuis ce temps-là… Qu'est-ce qu'elle lui v… C'était le vingt-six avril. Luna ne lui répondit pas tout de suite.

De cette patience sereine qui l'enveloppait toujours, Lovegood attendit quelques secondes. Qu'il relève la tête, la regarde, avant d'aller lui répondre quoique ce soit. En temps normal, ces mêmes sorciers l'auraient déjà apostrophée par un Loony antipathique ou nerveux. Lui auraient demandé si elle n'avait pas une Goule perchée au plafond. Se seraient contenter de ne rien lui répondre avant de partir sans un regard. Elle se contentait toujours de sourire, Lovegood, sachant parfaitement qu'ils avaient toujours une très bonne raison pour agir ainsi (et elle ignorait les drôles de pincements au cœur qui la prenaient en fixant seulement un point dans le lointain, juste pour laisser ses pensées reprendre la main). Mais à cet instant, au fond de la bibliothèque, elle eut l'intime conviction qu'il existait une différence entre les sorciers lambda et celui qu'elle avait en face d'elle. Le changement fut subtil mais elle ne ressentit aucun pincement venir lui enserrer la poitrine en percevant le ton agressif (offusqué) que Nott utilisa pour lui parler. Theo n'était pas comme les autres sorciers. Du moins, pas complètement. « Ils sont à quoi tes bonbons ? ». Lentement, son sourire rêveur se réinstalla sur ses traits tandis qu'elle haussait les épaules devant la couleur orangée de la friandise choisie par Theo. Avec Daddy, rien n'était jamais sûr… Elle referma le grimoire de Scamander et le repoussa un peu plus loin sur la table : si elle aimait beaucoup les mots inscrits dans les livres, elle préférait – et de loin – ceux qui étaient parlés. Plus encore lorsque ces derniers lui étaient directement adressés. Son regard azuré se fixa alors définitivement dans celui de Nott. « Moi aussi ma mère est morte, mais c'était il y a plus longtemps. Et alors? ». Le sourire de Luna resta en place mais il se figea étrangement. Oui : et alors? Elle aimait beaucoup sa franchise : d'autres auraient préféré s'excuser mais pas lui. Et alors ? Elle ne savait pas, Luna, que Theo n'avait plus de mère comme elle. Elle se demanda un instant s'il l'avait jamais connue, comme elle… La question ne franchit pourtant pas la barrière de ses lèvres. Ce n'était pas comme si une telle situation arrivait tous les jours mais elle préférait, et de loin, parler elle-même de Pandora et non pas répondre par pure politesse. Luna avait bien trop d'admiration pour elle pour se contenter de l'évoquer platement. Elle préférait toujours parler d'elle avec passion plutôt que par automatisme.  « J'aimerais pouvoir lui parler. », lâcha-t-elle subitement, penchant légèrement la tête sur le côté. Sa mère avait été bien trop merveilleuse pour simplement être évoquée. Même si ce n'était que pour quelques mots, Luna préférait les prononcer d'elle-même, évoquer Pandora d'elle-même. Elle avait ainsi l'impression de la faire revivre. « Elle m'expliquait beaucoup de choses, tu sais ? ». Se penchant légèrement, Luna alla plonger la main dans le paquet de Daddy pour en retirer un bon à l'aveuglette avant de reprendre place contre son dossier. « Elle n'a pas terminé sa toute dernière explication. Et plus le temps passe, plus je me demande ce qu'elle voulait me dire, ce qu'elle tentait de m'apprendre. C'est pour ça que j'aimerais lui parler. » Comme quelques minutes auparavant, elle entama son rituel pour ouvrir l'emballage de la sucrerie. Fronçant légèrement des sourcils, le sourire s'affaissant à mesure qu'elle parlait, elle tourna la tête en direction de l'une des grandes fenêtres de la bibliothèque, celle qui n'était pas dérobée à son regard par les nombreuses étagères remplies de savoirs éternels. « Tu n'as pas cette impression de manque, toi ? Comme si tu percevais ce qui aurait pu être et non pas ce qui est ? » Une fois l'emballage défait, Luna porta le bonbon à ses lèvres et laissa la saveur patacitrouille lui chatouiller les papilles en silence. Une seconde, deux secondes, puis elle se focalisa de nouveau sur Theo, n'attendit pas réellement sa réponse. Elle connaissait la raison qui poussait toujours les autres à la fuir : elle avait toujours eu la désagréable habitude de les faire frémir. « Je ne révise pas encore pour les Soins aux créatures magiques mais je te remercie du conseil, Theodore. Et toi, qu'est-ce que tu fais ? »

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Dernière édition par Luna Lovegood le Lun 12 Sep 2016 - 16:13, édité 1 fois
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‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4364
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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Luna Lovegood était un bien étrange personnage. Theodore ne connaissait personne comme elle, similaire à elle, avec cette franchise et ce regard et ce sourire et ce visage lunaire. Elle n'était pas sourde: elle devait entendre les reproches d'autrui, leurs insultes, les mauvaises langues et les murmures qui l'accompagnaient partout où elle allait; mais elle semblait toujours faire la sourde oreille, Luna, quand quelques Serpentard répandaient à sa suite des sifflements haineux dignes des plus vénéneuses vipères. Theodore ne faisait pas partie de ses détracteurs, mais il n'était pas de ses protecteurs non plus. Non, il l'observait, simplement, quand elle attirait son attention: son regard se fichait sur elle et la suivait jusqu'à ce qu'elle sorte de son champ de vision.
Un bien étrange personnage, en effet. Quand elle hausse les épaules, tandis qu'il la questionne sur le goût du bonbon qu'il vient de sélectionner d'un air incertain, Theodore ne peut s'empêcher de grimacer en reposant la confiserie à côté de ses parchemins étalés devant lui sur le bureau. Pas question qu'il mette quelque chose d'inconnu dans sa bouche: avec sa chance, il sera au kiwi ou encore à un autre aliment auquel il est allergique et il finira à Saint-Mangouste. Pas question de s'étouffer sur un bonbon sous les yeux de Loufoca Lovegood.
Elle reste silencieuse et Theodore grince des dents, à deux doigts de jeter un nouveau regard sur son bouquin. Elle veut parler, elle ne veut pas parler? Cette fille ne fait aucun sens! « J'aimerais pouvoir lui parler. » Elle parle de sa mère à elle. Il pense à sa mère à lui.
Spineless, useless, stupid wee boy. What is it with you? You're weak, just like your father — but you know that, don't you? You know you're weak, so weak, incompetent, useless, idiotic. You do not deserve the blood of the Mulcibers, you do not deserve the name of Nott. I gave you my youth, my health and my life and this is how you give everything back? By being so much like your father. Such a weak, spineless, useless, stupid wee boy.
« Tu n'as pas cette impression de manque, toi ? Comme si tu percevais ce qui aurait pu être et non pas ce qui est ? » Il sourit. C'est un sourire froid et terrible, cruel et pas du tout à sa place sur des lèvres aussi jeunes. Des lèvres d'enfant plus que d'adolescent: Theodore conserve un visage de jeune garçon, à quinze ans plus que jamais. Il ressemble à un gamin qui a mal grandi, un peu en retard sur sa croissance peut-être: il possède encore les bonnes joues de ses plus jeunes années, des rondeurs anxieuses et un sourire trop doux, trop maigrelet. Il observe Lovegood manger sa friandise et il ne répond pas, réfléchit à quoi lui dire, à Loufoca. Comprendrait-elle? Non, il efface cette pensée de son esprit. C'est son secret. Il n'en parlera à personne: ils sont tous trop stupides pour même envisager que sa situation soit possible.
« Je ne révise pas encore pour les Soins aux créatures magiques mais je te remercie du conseil, Theodore. Et toi, qu'est-ce que tu fais ? » Tout semble possible, avec Luna Lovegood. Elle passe du coq à l'âne sans pause, sans attendre qu'on la suive ou non. Theodore ne sait pas si c'est attachant ou agaçant. “ Je révise ma BUSE d'Arithmancie, ” répond-t-il doucement, de bonne humeur apparemment. D'ordinaire, il n'aurait pas daigné lui répondre quoique ce soit: il déteste les conversations qui n'ont pas de sens, pas de hiérarchie, pas d'ordre. Il aime quand on pose une question, quand on répond, quand on attend que l'autre rétorque et cetera.

Mais bon. Il parle à Loufoca Lovegood, après tout. En pensant à ça, ses yeux balaient machinalement les alentours comme pour guetter que personne ne le surprenne ici à la même table que la fameuse Loufoca. “ Laisse-moi m'entraîner sur toi, ” fait-il d'un ton sans appel et juste comme ça, il prend un parchemin propre, essuie ses doigts plein d'encre sur un buvard et ferme brusquement le grimoire d'Arithmancie. Il note sur le parchemin L-U-N-A L-O-V-E-G-O-O-D et puis rapidement, de tête: 3-3-5-1 3-6-4-5-7-6-6-4 puis: 3+3+5+1=12 6+6+4+5+7+6+6+4=44 puis: 1+2=3 4+4=8 puis: 3+8=11 puis 1+1=2. Il écrit sans la regarder, rapidement, les calculs se faisant naturellement sous ses yeux, jusqu'à souligner le chiffre final. “ Ton nombre d'expression est deux, ton nombre actif est trois, ton nombre héréditaire est huit, ” énonce-t-il comme un huissier de justice. Il relève les yeux vers elle. Il range tous les nombres dans des petites cases, en trouve d'autre (notamment: 8, nombre de réalisation; 9, nombre intime; 3, pierre angulaire; 2+x nombre de vie).
Tout semble faire beaucoup de sens pour Theodore, qui hoche la tête en écrivant. “ J'ai besoin de ta date de naissance, ” indique-t-il toujours de ce ton morne, avant de relever les yeux vers elle, arrêtant un instant sa danse endiablée avec les chiffres. Il pose sur elle le regard de celui qui trouve plus facilement le confort dans les nombres que dans autrui. “ Ma mère est morte en me donnant la vie. Je n'ai rien perdu quand elle est morte. ” Et son ton est trop froid, trop cruel, trop distant pour être honnête.
Les nombres au moins, eux, ne sourient pas et ne vous perturbent pas.
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HERO • we saved the world
Luna Lovegood
Luna Lovegood
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‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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Dans l'intérieur de la joue, contre son palais, sous sa langue : elle en était à déterminer si le goût de la sucrerie changeait selon l'emplacement qu'on lui donnait en la dégustant. « Je révise ma BUSE d'Arithmancie. » Une longue exclamation s'échappa de la barrière de ses lèvres scellées, la Ravenclaw vaguement intéressée par l'option qu'il était en train de réviser. Non pas qu'elle soit complètement rebutée par cette matière, non, mais elle avouait sans peine préférer les domaines d'études qui s'ouvraient sur le monde, qui laissaient de la place à l'interprétation. En observant les élèves d'Arithmancie, elle avait acquis l'intime conviction que les chiffres étaient bien trop froids, bien trop droits, pour que Luna puisse y trouver son compte, n'y dénichant jamais l'ouverture d'esprit qu'elle appréciait tant. Et puis elle ne faisait pas confiance aux nombres : comment un concept aussi abstrait parvenait-il à s'imposer comme la science la plus exacte du monde ?

Lorsque Théo se mit à regarder tout autour de lui d'un air suspicieux, Lovegood en fit de même: elle était d'avis qu'on était jamais trop de deux pour s'assurer de l'absence totale des Joncheruines. Surtout pas dans la bibliothèque de Poudlard, c'était ce que sa mère lui disait souvent lorsque Xenophilius et elle évoquaient leur jeunesse devant leur fille. « Laisse-moi m'entraîner sur toi. » Elle lui jeta un regard surpris, étonnée de l'entendre lui faire une telle proposition. Depuis quand l'intégrait-on dans une pratique aussi banale d'un exercice scolaire ? Sans que personne n'ait à forcer la main des autres élèves ? Il avait le nez plongé dans son parchemin, dans son grimoire, dans les arabesques de ses chiffres qu'il formait à toute vitesse ; il ne la voyait pas le regarder comme si un troisième œil physiquement réel était en train de lui pousser au beau milieu du front. Elle ne saurait pas dire pourquoi elle se mit à sourire à cet instant. Elle se sentait juste bien, touchée, parce que Nott lui avait proposé de lui tirer le portait numérique sans y réfléchir à deux fois. Ça commençait à peine à lui arriver, ce genre de situations, avec l'AD : ça lui faisait de plus en plus apprécier la compagnie des autres sorciers, à bien y réfléchir. « Ton nombre d'expression est deux, ton nombre actif est trois, ton nombre héréditaire est huit, », elle n'aime pas vraiment l'Arithmancie, Luna, mais face à l'engouement de Théodore, elle se surprend à bien vouloir faire l'effort d'essayer de comprendre l'attrait que cette matière pouvait bien avoir, malgré sa nature qu'elle considérait comme comme hautement hypocrite. Ses yeux se plissèrent pour mieux voir les inscriptions de Theo et même si il écrivait un peu trop petit, elle trouva son écriture très belle. « J'ai besoin de ta date de naissance.Le treize février. », lui répond-t-elle immédiatement, essayant de deviner l'importance finale de l'information dans l'étrange équation qu'est en train de réaliser Théo. Elle releva pourtant la tête en sentant son regard lui scier le crâne. « 1981. » Ses yeux retrouvèrent naturellement leur oblique de prédilection, une ligne de mire parfaitement vissée sur le parchemin griffonné et les mains du Slytherin, l'impatience gravant clairement ses traits. « Ma mère est morte en me donnant la vie. Je n'ai rien perdu quand elle est morte. »

C'était bizarre, ces secondes tout à fait normales, banales, qui paraissaient s'étirer tellement en longueur qu'elles pouvaient porter en elles des mondes entiers, des univers fabriqués de toute pièce. C'était encore plus bizarre, lorsque Luna s'en rendait compte, parce qu'elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait compris qu'une simple seconde pouvait changer toute une vie. Ses yeux se détachèrent du parchemin, laissèrent les mains de Theodore en arrière-plan, pour se focaliser à nouveau sur son visage. Il portait si bien les traits froids et durs de la neutralité que son esprit forma une nouvelle image du jeune homme. Dans son esprit, elle le vit revêtir un masque qu'il ne pourrait peut-être jamais ôter, un masque qui l'obligerait à rester seul toute sa vie, isolé du monde parce qu'il ne voulait pas le laisser s'approcher de trop près. Cette simple idée chassa la bonne humeur relative qui commençait à s'installer en elle, renforça le sentiment de tristesse que lui imposait ce jour si particulier des mois d'avril. « Je n'avais jamais entendu parlé de ça... tu penses vraiment qu'on peut ne manquer de rien si on a rien eu à manquer au départ ? » Lovegood se replaça correctement contre le dossier de sa chaise, croisant les bras de telle sorte qu'elle donnait l'impression de s'étreindre seule. Ginny le lui avait fait remarquer, un jour où la Ravenclaw paraissait plus à côté de ses pompes qu'à l'accoutumée. Et c'était vrai, depuis ce jour, elle avait remarqué qu'elle s'étreignait toujours lorsque quelque chose la mettait mal à l'aise. Vraiment mal à l'aise. Elle faisait l'effort de garder les pieds sur terre dans ces cas-là, généralement, détournant l'attention sur des sujets qu'elle savait être plus léger. Dans le cas de Theodore, elle ne savait pas trop ce qui pouvait être considérer comme un thème joyeux et apaisant. Alors elle se concentra de nouveau sur la matière hypocrite. « Tu as besoin d'autre chose que de ma date de naissance ? »


Dernière édition par Luna Lovegood le Lun 12 Sep 2016 - 16:12, édité 1 fois
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Theodore Nott
Theodore Nott
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‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4364
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
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Au moins, les nombres ne mentent pas. Ils ne vous prennent pas la tête, ils ne vous trompent pas, ils ne versent pas de l'Amortencia dans votre thé et même si ils ne vous aiment pas, ils ne vous haïssent pas non plus. À quinze ans, Theodore a une idée très spéciale de ce qu'il faut pour s'entendre avec autrui: de la neutralité. Personne ne mérite qu'on l'aime ou qu'on le déteste. Il construit des remparts autour de lui et il se tient particulièrement éloigné de quiconque, parce qu'il est meilleur qu'eux, parce qu'ils ne comprendront jamais, parce qu'ils ne valent pas la peine.
Mais il y a toujours quelqu'un pour venir toquer à la porte. Les gens ne sont pas comme les nombres. Ils sont imprévisibles. Il se rend compte de la crispation de Loufoca mais ne fait rien pour la sortir de sa gêne, se contentant de prendre en note sa date de naissance et de faire quelques autres calculs, finissant de trier ses trouvailles dans un tableau aux lignes résolument droites, droites, droites. Il refuse que sa main tremble. Il espère que son visage est fermé, distant et froid: est-il parvenu à la faire fuir, maintenant? Il a peur de relever les yeux et surtout, il a peur de ne pas savoir si il veut qu'elle soit partie ou qu'elle soit restée. « Je n'avais jamais entendu parlé de ça... tu penses vraiment qu'on peut ne manquer de rien si on a rien eu à manquer au départ ? » La plume se suspendit un instant au-dessus du parchemin, une goutte d'encre venant s'y écraser lourdement. Theodore grimaça. Il détestait les tâches d'inattention: elles puaient de médiocrité et de malpropreté. “ Comment peux tu manquer de quelque chose qui n'a jamais existé? ” renvoie-t-il comme toute réponse, ses yeux s'étant un instant levés, pas assez courageux pour se hisser jusqu'au visage de Loufoca et préférant s'arrêter sur le bout de la table, sur ses bras croisés et sa silhouette crispée et mal à l'aise.
Qu'elle soit mal à l'aise. Et qu'elle parte. C'était ce que les gens faisaient de mieux.

« Tu as besoin d'autre chose que de ma date de naissance ? » dit-elle, brisant sans doute le charme de l'instant; Theodore s'en veut de lui en être reconnaissant pour ça. “ Non, je crois que c'est bon. ” Il remet la plume à sa place, revisse le bouchon de son encrier et attire le livre d'Arithmancie vers lui après avoir essuyé ses doigts plein d'encre sur son pantalon d'uniforme. Il tourne quelque page, le nez dans le bouquin, en silence, jusqu'à finir sur la page qu'il désire. Il marmonne quelque chose  “ Caractère. Rester en retrait te convient, tu sais soutenir tes proches mais tu manques parfois de patience et ça se traduit par des difficultés dans tes relations extra-personnelles. ” Il passe au nombre suivant, continuant son énoncé avec distance. “ Moi profond. Malgré tout, tu as une certaine force de caractère (Silence. Comme si il en doutait) qui te donne indépendance et assurance. Tu es créative et aime être constamment occupée. ” Il semble réfléchir un moment, pensif, ses doigts caressant la page couverte de mots. “ Mode de vie. Tu rêves d'un monde meilleur. Tu donnes le meilleur de toi-même dans un métier créatif qui t'accomplit pleinement. ” Son index tapote la page. “ Et enfin, conseils. Une plus grande compréhension et le contrôle de toi-même t'aideront à ne pas peiner tes proches.
Il referme le livre et le son sourd qu'il provoque en abattant presque comme une arme la couverture en cuir sur les pages a quelque chose de final. “ Je peux t'aider à lire les lignes de ta main, aussi, si tu veux, ” dit-il d'un ton pincé. C'est tout à fait une blague, et si elle lui tend sa paume, Theodore risque de se mettre à hurler ou à s'enfuir en courant mais rien ne semble l'indiquer sur son visage gravé dans la pierre et sérieux. Il a toujours été comme ça, Theodore. Coincé et pince-sans-rire, et à rapidement s'agacer quand quelqu'un ne semble pas comprendre la subtilité de son humour douteux. Non pas qu'il espère que Loufoca comprenne quoique ce soit. “ Je crois que je me suis trompé sur quelques nombres. Les prédictions ne sont vraiment pas mes favorites. ” Il joue avec le bonbon qu'il a récupéré quelques instants plus tôt, sans faire un mouvement pour l'ouvrir, relevant enfin son regard noir pour croiser celui, trop bleu, de Loufoca. Le crissement du papier sur la table l'agace, il arrête, mais ne détourne pas les yeux. Il n'avait jamais remarqué que ses yeux, sa complexion et ses cheveux étaient si clairs. On dirait un fantôme. “ Je peux t'aider à faire quelque chose d'autre, Lovegood? ” Cette fois, l'ironie dégouline de ses mots et il ne s'en cache pas, faussement agacé de cette confrontation inopinée dans la bibliothèque de Poudlard. Il essaie vraiment, vraiment d'être en colère contre Loufoca mais il n'y arrive pas.

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‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
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En y repensant, elle avait déjà vécu ce genre de situations. « Comment peux tu manquer de quelque chose qui n'a jamais existé? » Il ne faisait que lui renvoyer la balle, lamême explication, en pleine figure sans même chercher à comprendre ce qu'elle venait de dire elle, continuait à persister dans sa logique pré-établie et validée par des années de réflexions propres. Daddy avait une opinion très précise sur ce type de personnes. « Tu parles comme Hermione. » Daddy la trouvait bien trop figée dans ses théories, le monde des connaissances en général. Si Xenophilius semblait heureux de la lire chaque semaine, elle et ses découvertes perpétuelles concernant ses nouveaux amis, Luna savait parfaitement que son père n'appréciait pas de la savoir aux côtés d'une personne si narrow-minded. Luna se contentait de sourire. Elle acceptait les récriminations de son père mais ne les discutait jamais : les deux Lovegood se comprenaient dans leurs dialogues de sourds, malgré tout, c'était tout ce qui comptait.
Mais là, face à Theodore Nott, Luna appréhendait bien mieux les raisons de son paternel. C'était plutôt fatiguant, et assez vexant, de devoir interagir avec des personnes qui restaient accrochées à leurs certitudes, comme les gnomes ne voulaient jamais quitter le jardin des Weasley.
Theodore parlait comme Hermione mais, aussi, comme un autre garçon de sa connaissance. Lovegood se demanda alors lequel pouvait bien être le plus intolérant des deux. Cette simple réflexion lui permit de dissiper un peu l'inconfort ressenti. Un peu, c'était toujours mieux que rien. Elle a aussi oublié le regard écœuré qu'il avait jeté en percevant les tâches d'encre tombées sur son parchemin. C'était une chose qu'elle ne comprenait pas, Luna, le dégoût pour le désordre des sorciers. Ils sont sorciers, un enchantement et tout retrouvait sa place, non ? Pourquoi s'en offusquer ? « Tu as besoin d'autre chose que de ma date de naissance ?Non, Non, je crois que c'est bon. », elle hoche simplement de la tête tandis qu'il amène le grimoire à lui pour en tourner les pages, ignorant totalement la présence de Lovegood durant de longues secondes. Un sourire mystérieux vient étirer les lèvres de la Serdaigle : ce genre de silences étaient bien plus plaisants, eux, que celui qu'ils avaient partagé plus tôt.

Soudainement, il se remet à parler, lui donne l'explication de ses chiffres personnels. Elle reste silencieuse durant tout l'exposé, Luna, se contente de fixer intensément Theodore tandis que les mots s'écoulent de ses lèvres sans discontinuer. Elle l'écoute mais ne l'entend pas vraiment. Quelques paroles résonnent jusqu'à sa conscience mais elle ne parvient pas vraiment à les appréhender. Sans raison, elle s'est fixé un objectif : l'observer lui comme elle observait le reste du monde.
Elle remarque son air pâle, quasi-maladif et son expression généralement sombre. Depuis qu'elle s'est assise à sa table, Lovegood se rendait compte qu'il n'avait pas eu l'air serein un seul instant, pas une seule fois : ses sourcils restaient résolument froncés, quoiqu'ils disent ou fassent. Elle se demanda bien pourquoi mais relégua cette question pour plus tard (ce ne pouvait pas être de sa faute après tout, elle l'avait toujours vu avec cette expression collée sur le visage auparavant)(et puis, elle devait bien se l'avouer : c'était à cause de son air détendu et transi deux semaines durant qu'elle s'était mise à s'inquiéter pour Granger). Et tandis qu'il lit, elle le voit encore plus froncer des sourcils, paraître étonné, presque dubitatif. Elle a l'impression qu'il ne croit même pas en ce qu'il lit. S'il ne croit pas ce qui est inscrit dans les livres, comment peut-il sincèrement croire qu'une chose inconnue ne puisse pas manquer à un cœur ? « Et enfin, conseils. Une plus grande compréhension et le contrôle de toi-même t'aideront à ne pas peiner tes proches. », le livre se referme alors sèchement et Luna a comme l'étrange impression de s'éveiller d'un long sommeil sans rêve. Elle a l'impression de vivre un moment qui n'a pas le moindre sens, donc, et ce simple fait la rend perplexe. Theodore ne semblait pas être un être dénué de sens... si ? « Je peux t'aider à lire les lignes de ta main, aussi, si tu veux. », un sourcil s'arque et un léger rictus déforme les lèvres de Lovegood tandis qu'il commence à s'approcher du bonbon délaissé pour le faire jongler dans ses mains. « Tu peux faire ça aussi ? », questionne-t-elle d'un air pétillant, bien inconsciente de l'air moqueur et du ton ironique transpirant de tous les pores du Slytherin. Elle oubliait souvent que les élèves de la maison Verte Argentée avaient la fâcheuse habitude d'être naturellement désagréables. Luna préférait voir que leurs fors intérieurs plutôt que la réalité. Elle ne voyait que leur peur de pas être à la hauteur, de ne pas être suffisant au monde : elle l'avait vu avec Ariane, avec Sansa, avec Pansy. Et Draco, et Theodore, et tous les autres. Elle l'avait même vu en... « Je crois que je me suis trompé sur quelques nombres. Les prédictions ne sont vraiment pas mes favorites.Non, non. Je pense qu'elles sont assez vraies... Enfin. Je crois ? Tu devrais faire un peu plus confiance en tes connaissances, Theodore, peut-être ? Les Joncheruines aiment beaucoup les gens qui ne sont pas sûres d'elles-mêmes. Ce serait dommage que tu te fasses encore envahir. » Parce que c'était la seule explication acceptable pour expliquer son comportement vis-à-vis de Granger. Elle parut attristée, Luna. Il ne semblait pas être au fait d'avoir été infesté. Il ne devait pas s'en rappeler, certainement... Elle ne pourrait donc pas savoir comment se débarrasser plus efficacement d'eux autrement qu'en brassant l'air avec ses paumes. Elle se détache du visage de Nott pour retrouver le bonbon en visuel, de nouveau immobile sur la table. «  Tu veux peut-être que je t'aide à l'ouv... » mais il l'interrompt brusquement, sèchement. « Je peux t'aider à faire quelque chose d'autre, Lovegood? » C'est dans ce genre de moment que les sorciers normaux s'excusent avant de prendre la poudre d'escampette le plus rapidement possible.
Mais pas elle.
Jamais elle.

Elle croise une nouvelle fois les bras contre sa poitrine, toute trace de sourire disparue de son visage. « Oui. Comment ta mère ne peut pas te manquer ? », l'idée lui est venue à l'esprit comme ça, sans prévenir. Et si son ton est sec, si son regard ne souffre d'aucune hésitation, Luna sait qu'à l'intérieur, elle regrette un peu d'avoir réagi aussi vite. Mais elle regrette encore plus le ton aimable, même si distant, de Theodore. C'est suffisant pour oublier le sentiment désagréable qui lui enserre le cœur alors. Elle a comme l'impression qu'il vient de mettre un coup de pied dans une fourmilière sans la moindre raison et ça l'irrite. Lorsque Lovegood est irritée, ou agacée, ou fatiguée de parler dans le vent, elle devient aussi froide que de la pierre, se statufie pour ne laisser filtrer rien d'autre qu'une expression indestructible. Luna sait qu'elle n'est pas vraiment elle-même, dans ces situations-là. Et paradoxalement, elle n'a jamais autant l'impression d'être elle-même qu'ainsi. Hermione en avait déjà fait les frais en dénigrant ouvertement le Quibbler et son père. Elle est véritablement cette âme qui a peur de se mêler au monde, qui s'en protège par tous les moyens pour éviter de souffrir. « Que tu l'aies connue ou non ne change pas le fait que tout le monde a une mère. Tu vois ce que les autres ont, alors- », elle-même voit surtout ce qu'ont les Weasley. C'est comme ça qu'elle sait que sa mère lui manque. « - pourquoi pas toi? Pourquoi ça ne te manque pas ? ». Elle sait que son éclat n'a pas lieu d'être. Malgré le changement drastique opéré par Nott. Pourtant, pour une raison qui lui échappe complètement (et qu'elle n’assimilera certainement pas à ce jour précis, au concept sinistre de l'anniversaire de la mort de sa mère, avant bien des années), elle refuse tout bonnement de faire comme si de rien était, de regarder ailleurs rêveusement, comme si une scène bien plus intéressante se déroulait par-delà la fenêtre.
Tout le comportement de Theodore s'étale subitement devant elle: depuis le jour où elle est entrée à Poudlard, depuis les semaines qu'il avait passé à regarder doucereusement son amie, depuis qu'il lui avait exposé une théorie absurde sur le manque alors qu'il venait tout juste de lui faire son profil arithmantique et lui proposait en prime de lire les lignes de sa main. Elle ne l'avouerait pas non plus mais durant une seconde, elle le jalouse. Juste une seconde. C'est cette seconde qui a incité Luna à ne pas s'excuser, à ne pas se lever pour partir en sautillant le plus loin possible, avec son visage éthéré et rêveur éternellement. Elle ne savait pas pourquoi sa voix sereine s'était raffermie comme du métal brûlant subitement refroidi, pourquoi elle lui demandait très franchement l'explication de son mode de fonctionnement. Ses deux grands yeux bleus ne sont plus si rêveurs que ça lorsqu'elle se laisse emportée ainsi, Luna. Ils sont impitoyables, glacials, intraitables. Elle ne connaît pas les codes, Lovegood, parce qu'elle ne veut pas les apprendre par cœur ; elle ne veut pas comprendre les absurdités qu'ils laissent échapper constamment. Mais surtout, surtout, elle ne veut pas qu'on la repousse comme les autres jours. Pas aujourd'hui.
Surtout pas aujourd'hui.


Dernière édition par Luna Lovegood le Lun 12 Sep 2016 - 16:11, édité 1 fois
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HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 08/05/2016
‹ messages : 978
‹ crédits : killer from a gang pour l'avatar, tumblr, crooked fingers.
‹ dialogues : sienna.
(april 1996) you don't wanna hurt yourself by looking too closely. (tuna) Tumblr_olfqkn90wn1vszc6ro5_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4364
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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Quel étrange spécimen, quelle étrange jeune femme. Theodore connait l'excentricité de Lovegood; après tout, ne raconte-t-on pas que le surnom Loufoca vient de la maison des serpents? Theodore n'est pas grand fan de surnoms mais il trouve que celui-ci va étonnamment bien à la jeune Serdaigle; il y a quelque chose à propos d'elle... de différent. Une franchise étrange et parfois désagréable. « Tu parles comme Hermione. » Et des insultes en demi-tons dont elle ne se rend même pas compte. Theodore fait la moue, parce qu'il n'aime pas trop penser à Granger. Peu lui chaut que l'un des toutous de Potter soit une sang-de-bourbe; parler d'elle lui rappelle juste la manière qu'il avait de se pâmer pour ses jolis yeux quelques jours plus tôt, à cause de ce maudit Zabini et Draco. Il fait mine de ne pas avoir entendu, et musèle difficilement sa curiosité pour ne pas lui demander en quoi, lui, le fier Theodore Nott puisse avoir rien à voir avec Hermione Granger. Il ne sait pas exactement pourquoi mais l'idée le... séduit, d'une certaine manière; il faut être complètement stupide pour nier que Granger n'est pas intelligente et vive. Mais dans la bouche de Loufoca, pourtant... il y a autre chose. Elles semblent amies toutes les deux; pourtant, Lovegood ne semble pas dire ça comme un compliment.
Theodore s'en fiche, décide-t-il. Elle peut bien penser ce qu'elle veut.

Il lui adresse un lourd regard à la fois blasé, noir et franchement perdu quand elle lui demande si il peut sincèrement lui lire les lignes de la main. Pendant un instant, il est même tenté de lui prendre les paumes, de les caresser rapidement avec ses doigts pour lui dire que son avenir est sombre, douloureux et terrible; mais il ne le fait pas. Tout d'abord, Theodore n'a jamais étudié la Divination et ce serait un abus de confiance; et ensuite, il trouve ça un peu méchant de prédire des choses mauvaises alors qu'en vrai, il n'en sait rien.
À quelle vie aura droit Luna Lovegood? Il se retrouve souvent à penser au futur, Theodore, ces derniers temps, maintenant qu'il voit la fin de Poudlard approcher à grands pas. Et puis il y a... toutes ces choses que son père lui révèle à mi-voix. Il frotte machinalement, en y pensant la peau sensible de son avant-bras qui a été brûlée plus d'un an plus tôt lors de la Coupe du Monde de Quidditch. Il se demande quel vie aura Lovegood dans le nouvel ordre des choses que lui promet son père. Il se demande aussi si ça l'intéresse vraiment, et parvient rapidement à la conclusion que non.
« Les Joncheruines aiment beaucoup les gens qui ne sont pas sûres d'elles-mêmes. Ce serait dommage que tu te fassesencoreenvahir. » Des... Joncheruines. Theodore n'a aucune idée de ce que c'est et il doit pincer les lèvres très fort pour ne pas le lui demander. Vu ce qu'elle en dit, il comprend qu'elle parle, bien évidemment, de son comportement des derniers jours envers Granger et ça suffit à l'empêcher de poser la question, et même à la rembarrer de manière plutôt impolie, l'interrompant en pleine phrase et en s'attendant à ce qu'elle s'explique, confuse, ou qu'elle s'éloigne, vexée, ou qu'elle fasse n'importe quoi et le laisse tranquille.

Mais attendait-il réellement une réaction normale de la part de Loufoca Lovegood? Jamais.

Theodore a un air pensif, pensif et curieux, alors qu'il penche la tête sur le côté en observant Lovegood. Il n'a jamais été particulièrement empathe et sensible à autrui, mais il est devenu maître dans l'art de regarder les gens de loin et les observer, comprendre qui ils étaient sans vraiment les côtoyer. Loufoca est du genre souriante, douce rêveuse, un peu naïve; la tête dans les nuages, dirait-on même.
Mais là, toute trace d'amusement a quitté son visage. Et c'est une sévérité, dure et terrible, qu'elle lui renvoie. Qu'il ne comprend pas. Qui l'intrigue. « Oui. Comment ta mère ne peut pas te manquer ? » La question fuse de nulle part et les sourcils de Theodore se hissent sur son front, avant de se froncer avec ennui. Il regrette peut-être un peu d'avoir été si sec avec elle, parce que la froideur et le ton sec qu'elle lui donne maintenant ne lui plaisent que moyennement; mais... il trouve ça intéressant, Theodore, tout comme quand on lui parle de Joncheruines ou on partage avec lui la dernière théorie arithmantique favorite du milieu. Elle se transforme sous ses yeux, Luna Loufoca Lovegood, et il se demande pourquoi est-ce qu'il a cru qu'elle n'avait qu'une face et que deux dimensions. « Que tu l'aies connue ou non ne change pas le fait que tout le monde a une mère. Tu vois ce que les autres ont, alors- une pause -pourquoi pas toi? Pourquoi ça ne te manque pas ? »

Est-ce que ça lui manque? Non. Ce n'est pas sa mère qui lui manque — elle le hante bien assez comme ça. C'est autre chose, qu'il n'a jamais réellement vu chez les familles de ses amis. C'est une mère qui tricote un pull aux initiales de ses fils pour Noël; c'est des lettres envoyées avec des bonbons joints; c'est des cadeaux sans raison; c'est de l'affection dans les voix qui disent mon père, ma mère, mes parents; c'est quelque chose d'alien et d'étrange, parce que Theodore n'arrive pas à imaginer une vie où il n'est pas en conflit permanent avec son père, et une vie où sa mère n'est pas un spectre détestable qui passe le plus clair de son temps à l'insulter en prétendant que c'est de l'amour.
Il observe Luna Loufoca. Elle l'observe en retour, inflexible, et elle n'a pas l'air prête à détourner le regard. Theodore ne détourne pas le sien non plus, s'applique plutôt à la détailler attentivement. Elle a vraiment les yeux dérangeants — trop clairs, trop bleus, trop beaux. “ Je n'espérerai jamais que vous compreniez comment ça se passe dans nos familles et nos maisons. ” Si il fait l'emphase sur le schisme entre sang-mêlés et sang-purs, pourtant, son ton reste presque ennuyé; pas particulièrement méprisant, juste... factuel. Theodore croit sincèrement à ce qu'il dit. “ Les mères épousent les pères parce qu'elles le doivent. Les aiment-elles? Non. Souvent, non. Des fois elle les haïssent et les veulent morts. Mais elles portent leurs fils et leurs princes malgré tout, parce que quel choix ont-elles? Et que se passe-il ensuite? ” Il n'a pas lâché son regard. Theodore ne savait pas qu'il avait ça en lui. “ Elles donnent naissance à leur douleur à la place d'enfants. ” Et elles meurent.

Il aimerait tout lui dire. Theodore pense que Loufoca le croirait: le spectre, les insultes, les demandes, l'impression de devenir fou. Il pourrait lui demander pour les Joncheruines et il pourrait lui parler de fantômes. Mais il ne le fait pas, continue de soutenir son regard en se demandant quand est-ce que Lovegood va laisser place à la Loufoca qu'il connait mieux. Il ne sait pas laquelle il préfère.
Enfin si, il le sait parfaitement. Il se demande juste pourquoi elle a changé comme ça, et si il peut la laisser comme ça plus longtemps. Elle est moins... éparpillée. Moins fausse, trouve-t-il. “ Ma mère m'aurait détesté. Je suis le fils de mon père et c'est l'homme qu'elle détestait le plus dans ce monde. Vous pensez que vivre d'amour et d'eau fraîche est une vie, qu'une mère aime toujours ses fils et qu'un père est toujours là pour les guider. Je n'ai pas besoin de l'amour de mes parents pour être brillant ou talentueux ou fier. Alors me manque-t-elle? Non. Jamais. ” Il a l'impression que c'est la succession de mots la plus longue qu'il ait jamais prononcé à la bibliothèque ou à quiconque ne faisant pas partie de ses... amis. Il se rend compte qu'il a un peu levé la voix quand des élèves tournent la tête dans leur direction et c'est seulement là qu'il brise le contact visuel avec Lovegood, leur adressant un signe de la main pour s'excuser, avant de tourner son regard noisette vers la Serdaigle, l'air ennuyé et étonnamment... défiant et provocateur. Ce n'est pas l'entière vérité mais il a envie de voir comment Lovegood va réagir. Il espère sincèrement qu'elle ne va pas redevenir la Serdaigle insupportable qu'elle était quelques instants auparavant. “ Ne sois pas triste pour moi, la prévient-il avec humeur, si tu ne comprends pas ce que je viens de dire.
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Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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C'est rare, les gens qui ne détournent pas le regard lorsqu'elle les fixe longuement dans les yeux. C'était si rare qu'elle ne se priverait pas de l'observer longtemps après ça, lorsqu'il parlerait, lorsqu'il s'excuserait auprès des autres élèves, lorsqu'il la défierait du regard. Elle le sonderait jusqu'à ce qu'elle obtienne sa réponse. Luna n'était pas très douée pour comprendre les émotions mais elle avait l’œil pour traduire l'imbroglio des situations, des événements, la dynamique même du monde. Quelque chose ternissait l'aura de Theodore et de ça, elle était certaine. Comme le fait qu'on détourne bien vite le regard devant les deux grands yeux bleus de Luna, c'était tout aussi rare qu'elle ne parvienne pas à comprendre les auras de ses prochains. Elle pouvait sentir une réponse se former dans son esprit mais quelque chose l'empêchait de la voir. « Je n'espérerai jamais que vous compreniez comment ça se passe dans nos familles et nos maisons. » Si l'entendre parler de castes, de différences sanguines, la révoltait, Luna ne le montra pas ; ni aujourd'hui, ni hier, n'avait-elle prononcé son aversion pour ce genre de discours, laissant simplement son opinion grossir et grossir en elle avec le temps. Son visage resta de marbre, ses yeux restaient de glace. Mais pour la première fois, elle se demanda à quel point les enfants pouvaient ainsi se laisser manipuler par leurs parents. Où l'innocence des 'ces' enfants s'arrêtait pour laisser ainsi les pires doctrines s'imposer dans leurs esprits ? Theodore parlait, parlait, parlait, énonçait fait après fait le fonctionnement de 'leurs' familles : comment les mères n'étaient rien de plus que des rouages de cette grande machine nommée Pureté, comment les mères n'étaient rien d'autre que des générateurs de haine parce que seule la haine les avait élevées, que seule la haine les épousait, et que la haine ne pouvait rien enfanter d'autre que la douleur parce que la haine les tuait.

Luna se souvient de son père, qui porte l'Ouverture d'Esprit comme un étendard ; elle se souvenait de sa mère, qui considérait la Curiosité comme seul moteur tolérable pour faire fonctionner le monde. Plus généralement, Lovegood se souvenait de ses parents, avant que l'explosion ne vienne détruire leur vie d'antan comme elle avait soufflé le sous-sol de leur maison. Elle se souvient qu'Ouverture et Curiosité avait formé un couple de parents qui s'aimaient énormément et qui n'avaient pas, du moins à sa connaissance, engendré une progéniture qui détestait le monde. « Ma mère m'aurait détesté. Je suis le fils de mon père et c'est l'homme qu'elle détestait le plus dans ce monde. Vous pensez que vivre d'amour et d'eau fraîche est une vie, qu'une mère aime toujours ses fils et qu'un père est toujours là pour les guider. Je n'ai pas besoin de l'amour de mes parents pour être brillant ou talentueux ou fier. Alors me manque-t-elle? Non. Jamais. » Elle ne sait pas si sa mère était fière de ce qu'elle était aujourd'hui mais Luna était certaine d'une chose, jamais elle ne l'aurait détesté. Et Pandora lui aurait manqué énormément, même si elle avait disparu à sa naissance. Elle aurait imaginé sa mère et encore et encore et encore jusqu'à trouver l'image fantasmée de sa mère parfaite. Était-ce ça, qui la dérangeait autant avec Theodore ? Qu'il ne réussisse pas à faire preuve d'imagination, bien planqué derrière des théories puristes qui paraissent à Luna effroyables ? Peut-être que oui, peut-être que non : Luna sentait qu'elle s'approchait de plus en plus de la réponse mais qu'elle n'était pas assez proche pour vraiment l'effleurer.

Elle se fiche complètement de qui pouvaient bien les voir, les entendre, les surprendre. Elle voit l'air gêné qui s'installe lorsqu'il s'excuse d'un petit geste de la main avant de laisser disparaître  ce dernier complètement une fois qu'il revient sur elle, laissant à Luna le bon soin de détailler ses traits trop fiers, ses paroles trop condescendantes et cette lueur bien trop défiante qui brille tout au fond de son regard. Elle n'aime pas ce Theodore-là, elle préfère celui qui lui avait fait son portait quelques minutes plus tôt et qui la fixait droit dans les yeux comme si elle ne pouvait pas lui faire de mal d'un regard. « Ne sois pas triste pour moi si tu ne comprends pas ce que je viens de dire. », elle ne l'est pas. C'est bizarre, ce rictus qu'elle sent lui étirer la lippe et cette vague sensation lointaine qui lui gèle l'intérieur ; froide, perverse, insensible, qui vient de loin, très loin, pour la protéger elle et les idéaux qui se construisent en elle ici. Ici, pas à Poudlard, mais ici, maintenant, dans cette vie. Il y a beaucoup de choses qu'elle perçoit, Luna, mais cette impression de sagesse venue d'ailleurs, c'est la première fois qu'elle la ressent. Comme si des mondes et des vies étaient créés et détruits depuis longtemps par Elle, sans qu'un Serpentard pur n'expose ses théories étranges ou qu'une Serdaigle ne vienne les réfuter calmement. Sa voix est aussi froide que son regard, que le fond de son cœur, lorsqu'elle lui répond : « Je ne suis pas triste pour toi, Theodore. Je suis triste d'apprendre que des gens aussi brillants que toi parviennent à se laisser mourir sans même s'en rendre compte. » Elle penche une nouvelle fois la tête sur le côté pour le sonder de son regard assombri par l'Aura étrange. « Je suis triste d'apprendre que vous préférez mourir seuls parce que vous n'acceptez rien d'autre que la souffrance. » La main gauche reprend le paquet de bonbons et l'enfourne dans sa poche, la droite reprend les grimoires comme si ils ne pesaient rien du tout. Et sans un regard, Luna Lovegood abandonne Theodore Nott, ignorante de son regard qui la suit jusqu'à ce qu'elle disparaisse entre les rayonnages.

may, the third. Luna aime bien la Dame Grise. Elle est sage, sensible et prévenante, dès l'instant où l'on oublie son apparence translucide. Luna passe même beaucoup de temps avec elle lorsqu'elle ne part pas en quête de Nargles ou toute autre créature mythique, qu'elle ne s'entraîne pas entre les murs de la salle sur demande avec l'AD. Elles se voient moins mais la vivante et la morte apprécient toujours autant leur temps ensemble. Luna aime bien la Dame Grise et sa prestance. La Dame Grise et son son indifférence sereine, inhérente sans doute à sa condition de spectre.  Elle n'a jamais peur et c'est sans doute ça qui attire Luna vers elle. Luna ne connait pas (encore) la peur alors elle se complaît à déambuler avec elle...
Pourtant, ce soir, elle perçoit soudain un trouble chez la Dame Grise. Dans ses yeux transparents, Luna a l'intime conviction de voir de la peur s'y refléter. « Je suis désolée, jeune Lovegood. Je dois partir. –  Pourquoi ?  » La Dame Grise pointe du doigt le bout du couloir. Luna ne comprend pas jusqu'à apercevoir la silhouette de Nott se tenir en lieu et place de la direction indiquée par le fantôme de Serdaigle. L'Aura ternie. ; lorsque Luna se retourne vers le fantôme, elle ne trouve rien d'autre que du vide : elle a disparu, sans une parole de plus ; c'est l'Aura ternie de Nott qui a fait fuir la Dame Grise. « Bonsoir.  » lâche-t-elle de son timbre de voix habituel, la jeune femme curieuse de croiser le Serpentard ici et maintenant. Elle ne peut pas dire qu'elle soit choquée, Lovegood, non. Elle est juste... étonnée. La glace et l'indifférence sont parties et ne subsistent que les drôles de curiosités nées de son dernier face-à-face avec lui. « Que fais-tu là, Theodore ? »
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