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sujet; nasty #2 + night highs (warning) |
WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; night highswhite noise in my mind won't calm down, you're all i think about 2 MARS 2004. Even est un bien meilleur réveil que l’alarme de son pocketowl qui le réveille tout le temps avec un bruit assourdissant. Limite ça lui donne envie de l’engager pour ce job 24/7 ; il est même sûr qu’avec Even il ne se réveillerait pas de mauvaise humeur. Huh. Non. Terrain dangereux – focus-toi sur autre chose, Chang. Genre sur la bouche d’Even, so full, si plein de surprises ce garçon ; alors que l’image ne quitte pas son esprit même sous la douche et même après, en réalité. C’est le genre d’images qui va le hanter pendant des heures jusqu’à ce qu’il la remplace par une nouvelle, plus vivace et immuable parce que c’est ce que fait Even avec lui – il le marque. Il laisse des traces, des traces des traces des traces, traçant des dessins constellés de ses lèvres et de ses mains sur son corps qui n’a jamais été aussi vivant que sous son toucher. Et des marques plus vives et profondes à l’intérieur, des marques rythmées imposées aux battements de son cœur, des marques toxiques bousculant toutes ses barrières dans son crâne et écorchant sa mémoire. C’est pas humain d’être incapable de se rappeler les dates importantes de la vie d’Edgar Stroulger mais de réussir parfaitement à citer tous les covers et les vidéos d’Even. Distrait. Il est juste distrait. C’est pas important, ça passera bientôt. Le feeling est juste plus persistant parce qu’Even est tellement lui que la suffocation devient de plus en plus pénible à supporter et juste – ça serait peut-être plus simple de mettre un terme à leur accord. C’est la pensée qui le traverse, sous la douche, alors qu’il utilise les produits d’Even à portée de main, il voit les marques physiques de la nuit dernière, et même s’il ferme les yeux, c’est d’autres images qu’il a dans la tête. Push and pull. Il tente de se prendre la tête le moins possible mais lorsqu’il se retrouve seul, entouré par tant de choses qui le rendent si dépendant de ce garçon qu’il peine à garder les pensées négatives de son esprit. C’est un problème. Un problème avec peu de chances qu’ils en sortent indemnes – à moins qu’il prenne une décision maintenant.
C’est peut-être la mauvaise décision qu’il prend, quand il enfile les fringues d’Even, qu’il s’y sent plus à l’aise que dans les siennes – mauvaise décision, vraiment vraiment mauvaise. Mais l’important c’est qu’il ait envie de l’avoir près de lui, right ? Et qu’Even ait accepté de l’accompagner c’est... quelque chose. Son moment tranquille matinal mais qu’il va passer avec celui qui a pris tant de place dans sa vie qu’il néglige complètement et littéralement ses cours (Edgar Stroulger, who dat). Dingue que même juste en sa présence il oublie aussi le tumulte qui l'avait de nouveau frappé quand il s’était retrouvé seul sous la douche. Il n’a même aucune shame ou excuse à présenter à Mickey qu’ils (il a) ont réveillé en pleine nuit ; Nao est innocent, le fautif dans l’histoire est Even. Indécent et qui fout le bordel dans la vie de Chang sans même s’en rendre compte, il a débarqué un jour et bousillé tout ce qui le constituait jusqu’à présent, il a débarqué un jour et fait ressortir en lui des choses qu’il ne pensait pas posséder. Il l’a attaché à la gravité et lui a dit que tout se passerait bien. Et Nao y a cru. Y croit toujours. « …dunno, it's from Mungo's. » Il dépose le verre de jus d’orange, soudainement arraché à ses pensées, de nouveau focalisé sur Even et rien d’autre. « C'est- tsais, ce truc de dépistage ? Ils pubbent partout pour ça depuis la fin d'la guerre, hyung veut sûrement qu'on le fasse. Tu penses qu'on devrait ? » Il saisit la brochure pour la parcourir rapidement du regard. Une précaution pour des careless boys comme eux, en somme, surtout qu’il a plus souvent oublié les sortilèges et potions. Pas qu’il soit careless à ce point mais il a déjà connu des down intenses qui le laissaient si numb avant et après le sexe avec d’anciens partenaires qu’il ne se souciait pas des dangers. Usé et abusé, il a si peu d’égard pour lui-même qu’il ne s’en est jamais soucié. Mais Even lui donne l’impression de compter, d’être important, il ne le laisse pas numb, il ne le voit pas comme une coquille vide – somehow, Even veut toujours de lui sur un plan plus intime. « Ouais, why not. Demain ? J’ai une journée chargée aujourd’hui. Et ça commence dès maintenant. Dépêche. »
Le bâtiment résidentiel est inhabituellement calme à cette heure, il a plus souvent vu des étudiants passer dans les couloirs à toute heure de la nuit, commençant même par reconnaître des têtes, après tout ils sont un peu tous là pour la même raison ; tirer leur coup et se barrer. Mais Even et lui ne croisent personne, ni dans le long couloir (mal-éclairé et étroit qui le fait se coller instinctivement à Even, plus safe and secure), ni dans l’ascenseur. Even cale même sa tête sur la sienne et Nao ne peut s’empêcher de soupirer, croisant les bras parce qu’il sait pourquoi Even l’a fait – juste pour lui rappeler leur différence de taille. Amusé plus qu’agacé, Nao glisse une main sur le derrière d’Even qu’il pince ; ils n’ont pas le temps de se chamailler parce que les portes s’ouvrent et Nao s’écarte pour sortir du lobby sans l’attendre. À l’extérieur, l’air frais traverse ses vêtements fins mais il ne s’en soucie pas et commence ses étirements habituels. Et il s’étire. Il s’étire avec une langueur calculée pour rendre ses mouvements les plus tendancieux au possible, une précision lascive contrastant avec son expression neutre. Ça lui prend deux bonnes minutes pour avoir pitié d’Even, parce qu’il est tout seul à s’étirer et qu’il sent le regard du taïwanais de derrière lui. « …Are you staring at my ass again », plus une affirmation qu’une réelle question, surtout qu’il a anticipé ce qui allait suivre (tu es si prévisible, Even). « Your butt is just so nice that I got lost. » Son rire brise un peu la quiétude de la nuit, quand il se tourne vers lui, mais l’expression subjuguée d’Even est si priceless que Nao s’approche pour l’embrasser légèrement. Sauf qu’il ne laisse pas le temps à ce dernier d’approfondir leur baiser, il saisit Even par la taille et le balance comme un sac sur son épaule, claquant même son cul pour l’occasion. Leur différence de carrure ne dérange pas Nao tant que ça, habitué aux entraînements intensifs de musculation, c'est même plaisant et satisfaisant de le porter sans grimacer alors qu'Even a une dizaine de kilos de plus. Even gigote des pieds mais Nao les scelle contre lui en resserrant ses bras sur ses jambes. « CHANG YOU SONOVABITCH LET ME GO!! » « Nah. I like your ass. Especially near my face. » Et il se met à courir avec Even toujours sur son épaule, qui ne cesse pas de protester mais Nao ne lâche pas l’affaire – c’est un peu comme s’il faisait du footing combiné avec un peu muscu, ça lui donne envie de foutre Even sur son dos et de faire des pompes. Il court de cette façon plusieurs minutes, parcourt quelques pâtés de maisons avant de prendre le taïwanais en pitié et de le déposer finalement par terre, toujours en riant. Ce dernier tente de le rattraper, en guise de rétribution mais Nao a déjà repris la course.
Even le rattrape sans peine mais Nao esquive ses mains quand il tente quelque chose – Even ne semble pas vraiment de mauvaise humeur, et au bout de quelques tentatives, ils retombent dans une simple course, côte à côte, le silence devenant relaxant, uniquement rythmé par leurs respirations. Ils sortent de Whitehorn pour s’engouffrer dans une forêt à l’extrémité du quartier artistique, le chemin des coureurs éclairé par des lucioles et les arbres écartant magiquement leurs branches à leur passage. « I could be in bed right now, warm and comfortable and asleep… » Nao roule des yeux mais le taquine en lui donnant un coup d’épaule. « I can keep you warm. » « For real ?? » Mais Nao rit en accélérant son rythme, gagnant une avance de quelques mètres sur Even. « Nope, il se retourne pour courir en arrière juste pour fixer Li, il lève les mains et souffle sur ses paumes ouvertes un vent très froid dirigé sur Even, get your ass over here, I ain’t done with you. »
Au bout d’une bonne heure de pseudo-morning run, surtout entrecoupé par des chamailleries et des mains baladeuses, ils se font une pause en s’arrêtant à une supérette pour acheter des sandwichs. Nao est conscient qu’il n’a pas vraiment fait son footing habituel, strict et exigeant qu’il est sur sa matinée mais c’était agréable et fun de faire quelque chose sans vraiment se prendre la tête. Ils se posent sur un banc, leurs respirations redevenues normales mais leurs cheveux soit collent à leurs fronts, soit en pagaille dans tous les sens. Mais les joues d’Even sont rosies et il a l’air si fatigué que ça le rend tellement adorable ; Even qui a combattu sa flemme matinale et surtout son sommeil de mort pour venir courir avec lui. Nao croque dans son sandwich au poulet sans trop de calories (Even a pris au porc parce que Nao ne mange que du poulet et Li trouve que c’est une disgrâce de même froncer du nez à la mention du porc) – sauf qu’il ne peut s’empêcher de gémir de plaisir parce que premièrement, c’est très bon, deuxièmement, y’a Even à côté et il n’sait pas vraiment s’il gémit pour sa bouffe ou pour lui. « You gonna eat it or fuck it ? » Il lève les yeux de son sandwich et est surpris de voir qu’Even n’a pas encore entamé le sien, qu’il est juste en train de le fixer. Cute. « Sooo good, qu’il répond après une nouvelle bouchée. But you taste even better. » Il lui fait un clin d’œil en souvenir de l’épisode des pizzas qu’ils avaient mangées dans sa chambre après la séance d’étude mais se prend une pichenette sur le front. Cette fois-ci, les rôles s’inversent, Even engloutit assez rapidement son sandwich et c’est au tour de Nao de le fixer, oubliant complètement le sien. Il le fixe. Et fronce les sourcils. « How do you get your hair to do that ? » Even lui lance un coup d’œil sceptique. « Do what ? » Le chinois laisse le sandwich retomber sur ses genoux et fait des signes étranges au-dessus de sa tête pour expliquer la pagaille parfaite qu’Even a sur la sienne. Il est sûr qu’Even avait cette tête-là quand ils sont sortis de l’appartement et il est encore plus certain que l’effort physique n’a même pas créé d’épi. Spiky mais soft. How ? « That just been fucked look twenty four seven. » Qu’il explique cette fois avec des mots, conscient que ses gestes n’étaient pas vraiment clairs. L’expression smug d’Even lui suffit comme réponse. Ugh. Annoying. « It’s natural. »
Dernière édition par Nao Chang le Ven 25 Aoû 2017 - 1:08, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + night highsWhite noise in my mind won't calm down, you're all I think about 2mars 04. Tu penses qu'on devrait ? C'est incertain au départ et puis ça le frappe — combien ils ont été... irresponsables ? Le sujet est reporté au lendemain et rapidement oublié mais la question tracasse toujours Even, flottant avec insistance en arrière-plan de ses pensées. Il pose une patte en travers des cuisses de Nao, froissant le papier de son sandwich pour s'essayer à un panier visant la poubelle la plus proche, tandis que le chinois achève ses dernières bouchées sans cesser de le fixer avec insistance entre chaque. La boule de papier atteint sa cible et, poing serré, Even ramène son coude en arrière en un geste victorieux pour s'autocongratuler, avant de reporter son attention sur Chang et de bouger les sourcils de façon suggestive. Hésitant une seconde, il cède à l'envie de se glisser sur les jambes du plus vieux, face à face, cuisses de part et d'autre des siennes et coudes sur ses épaules. Don't mind me, il rigole pour l'inciter à finir de manger, tandis que lui-même s'attèle à poser des fantômes de baisers au creux de son cou, puis sur sa mâchoire qui s'agite, ses joues. Can I ask you a question ? You just did. Even lui lance un coup d’œil blasé avant de lever les yeux au ciel. Well, can I ask another one- You just d- Il l'interrompt en lui picorant la bouche du bout des lèvres. Don't be a smartass. Not that I care but- do you have other dick appointments ? Les sourcils de Nao se froncent d'une manière qui n'annonce pas forcément quelque chose de bien, comme à chaque fois qu'Even longe de trop près les limite de leur accord. Pour détendre l'atmosphère, le taïwanais fronce encore plus sévèrement les sourcils et penche la tête pour le fixer d'en bas, faussement colérique, avant de cogner leurs fronts en un mouvement joueur qui arrache un bref rire à Nao. You wanna know about my sex buddies ? Le sourire du plus jeune se fige légèrement. Il dit ça comme si y'en avait vraiment, genre, des tonnes. What about yours ? I asked you first. But I asked you first after you asked me first, so you answer me first. La réplique lui fait lever les yeux au ciel. You're annoying. Answer or you won't know anything. Piégé. Il n'a pas franchement envie d'avouer que non, il ne voit personne d'autre, parce que Nao est tout ce à quoi il est capable de penser en ce moment, alors à la place il regarde par-dessus l'épaule du chinois, sans expression. Le contrat dit qu'on peut, so- haussement d'épaules l'air de ne pas y toucher, et c'est pas vraiment une réponse mais le sous-entendu est aussi clair qu'erroné. Mais Nao a parlé comme s'il avait d'autres mecs et ça y'est- Even est agacé. Exactly. Fuck. Fuck ! Il inspire lentement. Se retient de demander I guess that's a yes ? parce qu'insister serait minable. Donc. Ok. Il se relève, s'étire pour prétendre que c'était là son objectif et qu'il ne s'est pas éloigné pour s'empêcher de faire quelque chose d'inutile (genre s'énerver). Mais le Li ne peut s'empêcher de glisser, petty : We shouldn't have sex until we get tested. That's stupid Even, réplique un Nao dubitatif, un sourcil arqué, et Even sait bien ce qu'il pense : si l'un d'eux a quoi que ce soit, c'est mort, l'autre l'a forcément chopé à ce stade (est-ce qu'il est le seul à genre, flipper à cette idée ? ça le fait frissonner et croiser les bras en un réflexe défensif, quoique inutile). For all i know you could contract some shit tonight while you're not with me. C'est sûrement con d'annuler la soirée qu'ils avaient prévu de passer ensemble, mais il n'a plus envie ok ? Et c'est pas parce que l'idée de partager Chang lui met les nerfs en boule. Ils ne se doivent rien et s'il veut décommander quelque chose il en a bien l'droit, period. Okay. Gotta go, répond placidement Nao, et son détachement est tellement total qu'Even a du mal à ne pas le claquer. Same here, il rétorque à la place, et ils se séparent comme ça, sans même s'embrasser ou- quoi que ce soit, mais whatever. C'est juste un putain de contrat.
Wanna take a shot with me ? Nao est tout sourire et surtout, bien bourré lorsqu'ils se croisent des heures plus tard à la fête à laquelle ils étaient supposés-se-rendre-ensemble-mais-finalement-non à cause du coup de sang d'Even le matin même ( thanks for nothing, brain). Nah, I'm good, il refuse en agitant sa bouteille de bière en guise de réponse. Are you drunk ? I dunno what you're talking about Li xiānshēng, minaude Nao avant de glousser et d'enchaîner en vidant son verre cul sec. C'mon baby, you gotta dance with me. There's this really hot guy who won't stop eyefucking me- see ? Over there, by the MirrorTv. Gotta make him jealous. La mâchoire d'Even se crispe de façon visible. Nao... Never mind. That was stupid, I'll just go talk to him. Wait- ! Trop tard. Il sait qu'il ne l'a pas volé, que la scène de ce matin est directement responsable, mais ça ne l'aide pas à se sentir mieux. Even se trouve un espace libre et se laisse glisser au pied d'un mur, la musique tonitruante pulsant à travers son corps d'une façon qu'il trouve tout sauf agréable ce soir. Des corps se meuvent de façon suggestive partout autour de lui, quelqu'un lui fait signe de rejoindre une partie de strip beer pong, mais il prétend ne pas voir. Il ne pourrait pas faire un pas sans se heurter à une épaule et pourtant, Even s'est rarement senti aussi seul que ce soir. Lorsqu'il était gosse, il lui suffisait d'avoir son skate ou un parchemin et un crayon en main pour se sentir bien ; parfois, il appelait Mickey et Yohan et ils lisaient des bd en engloutissant des tonnes de snacks. Ou faisaient un tour au parc, grimpaient aux arbres. C'était cool, tranquille, tout ce qu'il aimait. Les deux autres ont toujours été du genre à avoir besoin de contacts humains pour se sentir épanouis, mais pas lui. Honnêtement, il ne sait même pas vraiment pourquoi il a un jour pensé que se la jouer party boy serait un truc pour lui. Mais il ne sait pas comment s'arrêter à présent, ne sait pas trop comment vivre autrement qu'en se soulant les jeudis et samedi soirs. Il a juste la sensation désagréable que s'en tenir au sexe sans affinité aurait été une sage décision. Une partie de la pièce s'anime brusquement et de chauds encouragements s'élèvent, lui glaçant le sang. Nao...? Il se lève d'un bond pour se frayer un chemin jusqu'à la source du raffut mais à son grand soulagement, ce n'est pas le chinois qui se donne en spectacle sur une table. Il le trouve un peu plus tard, un peu plus long, appuyé contre un mur avec un air un peu paumé qui lui serre le cœur. You okay babe...? Hm ? Son regard se tourne vers lui, vitreux un instant avant de réellement se concentrer sur lui, et le sourire qu'il esquisse lui affole le cœur d'une façon beaucoup agréable pour son bien. Yeah I'm fine. I'm hungry tho- let's go eat somewhere. Y'a rien qu'Even veuille plus que se casser d'ici et pourtant il s'entend répondre : What about him... Who ? That guy from earlier ? Et la question a des accents agressifs qui le font cringer lui-même. I mean- Mais Nao coupe court à sa tentative de rattrapage en se pendant à son cou, hissé sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. There’s no one else. Even n'attend pas plus pour l'embrasser, tenant son visage en coupe d'une façon probablement bien plus tendre et possessive qu'il ne devrait, en partie pour s'excuser pour son attitude d'aujourd'hui, avant de l'entraîner hors de la bâtisse. Nao cesse de marcher aussitôt qu'ils se retrouvent devant l'entrée, la brise jouant avec légèreté à travers ses cheveux roses. I'm tired. Piggyback. You want me to carry you all the way to- Jiélùn, il gémit adorablement, écopant d'un Fine, Mǎ Nǎo — grumpy au possible. Even se baisse avec un soupire exagéré pour que Nao saute sur son dos et commence à marcher en trainant des pieds, seulement pour recevoir des coups de talons sur l'extérieur des cuisses. Faster ! Le souffle de Nao coule contre son épiderme en un irrésistible frisson ; il tourne la tête pour capturer sa bouche rougie par la boisson, dévorant sa moue boudeuse et exigeante. Faster, insiste quand même le chinois aussitôt qu'ils se séparent, et Even accélère sans crier gare, manquant de faire perdre l'équilibre à Nao qui lâche un cri de surprise en resserrant son étreinte. Il dévale les ruelles, presque plié en deux et slalomant pour le plaisir, le rire de Chang s'égrénant comme du cristal à ses oreilles et faisant écho au sien, jusqu'à ce qu'ils atteignent le quartier noich et un pojangmacha. Soju ! Réclame Nao en se perchant sur un tabouret en plastic rouge, Even s'installant en face tandis qu'une femme d'un certain âge se présente à leur table. No soju, you've had enough. Ajumma can we get Yangkkochi, spicy maekjeok- Disgustin grimace un Nao bougon et Even rit, l'embrasse encore. I know, I know. We'll take some dakkochi, tteokbokki and... gimbap. Happy ? Hochement de tête enthousiaste. Uh-huh. I’m gonna eat sooo much. You do that. La femme s'en va et Even pose un coude sur la table, paume levée en une invitation. Nao y répond : joint l'une de ses mains à la sienne, appuyant son menton au creux de la seconde. Your hands are so small, fond Li comme à chaque fois, faisant naître un sourire mutin sur les traits de Nao. Just the right size to fit in yours. Yeah... So... we're still getting tested for STIs and STDs first thing tomorrow morning right ? demande Even tout bas quelques heures plus tard, alors qu'ils sont enlacés devant la porte de l'appart de Nao, rechignant à se séparer. Yeah, l'aîné soupire contre son épaule et le taïwanais recule légèrement, une de ses mains venant jouer avec la chaine que porte Chang. Baby what if- what if we're not clean- Don't think about that. Il prend une inspiration un peu tremblante et balbutie avec une précipitation maladroite : I can't help it, I just... I think I used spells and potions every time but sometimes I was maybe too drunk or high to really care so I can't be- sure, ya know ? I'm so sorry, I may have put you at risk- So what ? Nao a vraiment l'air confus, comme s'il ne voyait réellement pas le problème, et Even est confus lui aussi, maintenant. What do you mean "so what" ?? That would be fucking terrible- I wouldn't give a damn, Even. Et il le dit d'un ton si plat et blasé, le regard rivé sur le ciel sans étoile seulement éclairé par les lampes magiques disséminées le long de la rue, qu'Even devine sans tout à fait le saisir un sens profond terrible caché derrière ces simples mots. You don't care about your health ? It's not that big of a deal, why are you freaking out all of a sudden ? réplique sèchement Nao, soudain agacé. Maybe because unprotected sex is a big deal ? What the fuck Nao- I'm off to bed, bye. No- Nao we gotta talk about this. Even retient la porte d'une main pour se faufiler à l'intérieur lorsque Chang de la refermer sur lui. Look I'm tired- You're aware of the risks right ? Il essaye de ne pas angoisser en pensant à la désinvolture de Nao, en songeant que peut-être ça ne date pas d'aujourd'hui, que peut-être il a été si irresponsable avec d'autres et se fout visiblement, lui, d'avoir pu mettre Even en danger éventuellement. Une part de lui flippe complètement à l'idée des implications et a envie de gueuler et de le secouer comme un prunier mais l'autre est en panique parce qu'il n'est pas vraiment question de lui, là, tout de suite. Le dédain de Nao est total à l'encontre de- lui-même et c'est- c'est effrayant ? Yeah, of course, I'm a grown up man and I've had those stupid sex education courses. I don't wanna go there Even, can you please- I'm sorry I can't, I don't get it ? Il fait vraiment son possible pour ne pas s'emporter, mais ne peut retenir l'urgence de son timbre. How can you be so flippant- so dismissive 'bout your own safety ? It's not that I don't take precautions or whatever, I AM cautious okay? It's just... I don't give a damn what happens to me. Et c'est au tour de Nao de resserrer ses bras autour de son torse, comme pour se barricader, attendant peut-être un impact ? Mais Even reste longuement muet de stupeur, avant de finalement souffler tout bas, bouleversé : Oh, bǎobèi... C'est la première fois qu'il emploi ce terme à son encontre — tellement plus profond que tous les bébé qu'ils distribuent aisément, sans trop y penser. C'est leur langue, et ces lettres n'épellent pas juste de l'affection, mais aussi treasure ; marque d'attachement bien plus révélatrice de tout ce qu'il lui inspire. Ses mains se drapent de part et d'autre de la nuque de Nao, ses pouces exerçant une légère pression sur sa mâchoire pour lui faire lever la tête et croiser son regard. I wish I could show you, when you're lonely or in darkness, the astonishing light of your own being il récite, s'inspirant d'un philosophe et poète d'une autre ère. There's so many things to like about you- Stop it, you don't have to- Your laughter, the way you scrunch your nose when you get too focused, how passionate you can be about quidditch and how sweet you are even if you can be such a pompous ass sometimes. Il ricane lorsque Chang émet une exclamation outrée et lui tape mollement le ventre en rétribution, mais l'instant d'après ses mains s'accrochent au haut du taïwanais. Even- Your voice. How extremely angry you often make me feel- but how easily you make me smile and laugh when I'm not even in the mood. How you genuinely care about the feelings of the people around you. The way you never fail to inspire me. Your bright eyes, your pouty lips- your chubby, rosy cheeks and your tiny fingers. The- the way you give all your attention when you're talking to someone and how beautiful you are even when you're a mess. The slope of your cute button nose, your sharp jawline. The way you soak in informations like a sponge and how much emotions you're made of- even if you're fucking good at concealing them, silly. That secretive and mysterious air that makes you shady as heck. Your charisma. The way I miss you when I can't see you for days. I'm still trying to figure you out and- sure you drive me crazy sometimes but I'm in awe because- you're amazing. I wish you could see yourself through my eyes. And through my art. Il a un nœud au creux de la gorge à l'idée que Nao se rend compte que c'est beaucoup trop et lui demande de s'en aller ou pire : de tout arrêter. Crainte qui s'accentue lorsque ses traits se froissent et qu'il secoue énergiquement la tête en signe de négation, paupières fermement closes et souffle un peu saccadé. I don't know what to say, il avoue et, à la place, lui accorde le baiser le plus chargé en émotions qu'il lui ait jamais offert. Ivre de ses lèvres épicées, tendres et effrenées, piquantes et douces, Even glisse une main à l'arrière de sa tête, l'autre sur sa hanche. You don't have to say anything. Want me to tuck you into bed baby ? Il acquiesce seulement, évitant le regard d'Even qui ne s'en formalise pas et le conduit plutôt à sa chambre, puis le débarrasse de ses fringues encombrantes avant de le faire s'allonger. Un tour à la salle de bain, où il récupère sa brosse à dent, du dentifrice et un pot d'eau qu'il lui amène pour qu'il n'ait pas à bouger. Night, sleepyhead. See you tomorrow ? Il demande en récupérant le tout après coup et en le bordant jusqu'à ce que les couvertures l'engloutissent. I'm gonna smack you if you try to leave now, just so you know, lui parvient la réponse étouffée depuis les couvertures, et il éclate de rire tout bas avant de le rejoindre à son tour.
Dernière édition par Even Li le Ven 7 Juil 2017 - 17:23, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; night highswhite noise in my mind won't calm down, you're all i think about WARNING : non c pas une orgie, juste un smut (lola va-t'en)
2 MARS 2004. « …but- do you have other dick appointments ? » Tout se passait bien jusqu’à ce qu’Even pose cette question. Involontairement, sa mâchoire se contracte, il n’aime pas le terrain glissant de cette conversation. Ce que je fais avec toi n’concerne personne d’autre et ce que je fais avec les autres n’te concerne en rien – deal with it. Et il n’aime pas non plus la soudaine vérité que sa propre réponse implique : non. Non mais je devrai. Non et je veux personne d’autre. C’est juste un non mais c’est sans doute le non de trop, trop vrai, qui le fait tourner autour du sujet sans avoir l’intention de répondre concrètement. « You wanna know about my sex buddies ? » Ses anciens plans cul, il est toujours en contact avec mais ça ne lui a même pas traversé l’esprit d’en appeler un pour planifier quelque chose alors qu’Even occupe complètement ses pensées. Ça lui fait prendre conscience qu’il a merdé quelque part, qu’il n’aurait pas dû laisser Even prendre autant de place dans sa vie. Ils tournent encore un peu autour du pot et puis finalement Even répond : «[color=sienna Le contrat dit qu'on peut, so- [/color]» Avec flegme et indifférence et une retenue qui déstabilise Nao – Even ne lui dit pas tout. Sauf qu’ils ne se doivent rien, pas de justification, pas d’explication, ils sont libres de voir qui ils veulent. « Exactly. » C’est qu’un putain de contrat mais il ne peut s’empêcher d’imaginer Even dire à d’autres les mêmes mots qu’il lui murmure à l’oreille. Et la vérité c’est qu’il lui en veut d’aller voir ailleurs parce qu’Even lui a fait sentir qu’il était spécial et important et il se retrouve à encaisser la dure réalisation que non, il ne l’a jamais été. Even aime apprécie tout le monde mais Nao, lui, n’a rien qui le différencie des autres, il est juste comme tout le monde. Et cette réalisation, Nao pourrait la digérer et revenir vers Even comme s’il ne s’était rien passé sauf que le taiwanais détourne la conversation sur un autre point qui laisse Nao si vide.
Et Even lui dit « For all i know you could contract some shit tonight while you're not with me. »
Et c’est… vraiment dur de garder une expression neutre alors qu’Even vient juste de le blesser en quelques mots. Even a tellement tellement une estime si basse de lui que… qu’à ses yeux, Nao est juste un garçon facile, juste un nid à maladies, juste un objet qu’on tourne et tourne jusqu’à s’en lasser. Il a le regard dans le vide et l’impression d’avoir pris un coup violent dans l’abdomen. Et… ça lui coupe le souffle en fait, respirer devient pénible alors qu’Even est encore là mais qu’il est encore plus envahissant dans sa tête, parce qu’il est blessé et déçu mais incapable de le dire à Even, incapable même de défendre son cas parce qu’il sait, au plus profond de lui, qu’il le mérite. C’est pas la première fois qu’il se prend ce genre de remarques dans la gueule mais c’est la première fois qu’il est aussi dévasté d’être réduit à ça par le garçon qu’il a nommé son bonheur en à peine quelques semaines. « Okay. Gotta go. » Son shutdown est instantané et froid, terriblement froid, il n’accorde pas même un seul regard à Even, se fiche même de savoir qu’Even ira probablement se consoler auprès d’autres gens plus clean et moins fucked up que lui. Il se sent physiquement mal.
Il a digéré difficilement la conversation qu’ils ont eue ce matin mais son emploi du temps chargé de la journée lui a permis de ne pas sombrer. En fait, c’est même tout l’inverse, il a envie de prouver un point, de prendre son insulte à la lettre et suivre les termes du contrat : il veut baiser quelqu’un d’autre. Et c’est certainement pas pour Even qu’il est venu à cette fête, nope, c’est certainement pas pour lui qu’il a mis son pantalon le plus moulant, nope, c’est certainement pas le mec ressemblant le plus à Even qu’il repère, nope. Sauf qu’il ne tarde pas pour s’enfiler plusieurs shots et oublier (sans y parvenir) la conversation de ce matin. Mais il est bien, a l’impression de marcher sur un nuage, les mains baladeuses d’inconnus glissant sur son corps quand il se fond à la masse humaine, il rit, sourit, charme – fait exactement ce qu’un garçon facile est supposé faire. C’est ce qu’il est anyway, d’après Even. Facile et sale.
Et quand il s’apprête à s’approcher du sosie d’Even, c’est l’original qu’il trouve et qui détériore comme de l’acide toutes ses bonnes résolutions. Parce que ses insécurités remontent mais il ne peut pas lui dire You hurt me, I hate you. Parce que l’alcool bouleverse tellement ses émotions qu’il ne sait pas s’il le déteste ou s’il l’aime veut juste le prendre contre le mur. Ah. Nevermind. Even a dit We shouldn't have sex until we get tested et oh Merlin Even a peut-être raison, et s’il avait vraiment quelque chose- « Wanna take a shot with me ? » qu’il se presse de demander avant que d’autres conneries ne sortent de sa bouche (comme tu m’as blessé putain, tu me trouves vraiment aussi sale ? et si j’avais vraiment quelque chose ? et si j’étais vraiment malade ? pas physiquement mais… y’a un truc qui cloche dans ma p’tain de tête. tu voudrais encore de moi ? ha, probablement pas, désolé de t’importuner, bye). « Nah, I'm good. Are you drunk ? » Moue boudeuse en place et nouveau shot avalé, il passe à la phase physique en tirant Even par le tshirt le plus près possible. Son nez contre le cou du taiwanais, il profite de quelques secondes d’accalmie pour retrouver littéralement ses marques en s’imprégnant de tout ce qui constitue Even : son odeur, son toucher, sa voix. Ca fait juste un jour qu’ils étaient fâchés pour une raison stupide et obscure mais il lui avait manqué. Il se sent submergé. Ce garçon est overwhelming. (you hurt me) « C'mon baby, you gotta dance with me. There's this really hot guy who won't stop eyefucking me- see ? Over there, by the MirrorTv. Gotta make him jealous. » Come on, do something, say something. Mais Even ne veut toujours pas de lui. Il doit probablement le trouver toujours aussi sale. (je te dégoute ? t’as peur que je te refile quelque chose ? un peu tard pour y penser, t’y crois pas ?) « Nao.. » Et Nao s’écarte de lui brusquement, sourire fake en place et lueur froide dans les yeux. « Never mind. That was stupid, I'll just go talk to him. » Il place la paume de sa main devant sa bouche et souffle un baiser aérien à Even avant de tourner les talons en direction de son sosie.
Ca ne lui prend pas beaucoup de temps pour retrouver les mains de l’autre sur lui, se laissant entraîner au milieu de la salle, noyé par d’autres corps. « Think you can handle me on the dance floor ? » Smug et cocky, le genre de connards qu'il fréquente d'habitude. Nao n’aime pas beaucoup sa voix mais il ne s’attarde pas trop sur ce détail parce que le type est hot af et qu’il est trop bourré pour être pointilleux. En fait, celui qu’il veut, c’est Even mais Even ne veut pas de lui so… Et il est entre de bonnes mains maintenant, really – les mains de... fuck, il ne se rappelle plus de son nom mais ses mains sont enfouies sous son t-shirt (et quelque chose n’est définitivement pas right, ce ne sont pas les sensations habituelles, il ne se retrouve ni étourdi par son odeur ni sensible sous son toucher). « You know, I’ve seen you around but never alone. Always with that Li guy. » Le sourire de Nao devient un peu plus fake. Ca le blase que le type avec qui il veut oublier Even lui parle justement de lui. « Are you guys together ? » « He’s just a friend. » (really ?) Mais il n’a pas vraiment l’air de le croire sur parole et ça agace encore plus Nao qui voudrait juste le traîner quelque part pour oublier qu’Even ne veut pas de lui. (why ? too dirty for you ?) « Really ? I don’t wanna get in trouble with him, he has anger issues. He’s kinda crazy, can’t get this pretty face ruined. » C’est par un rire nerveux qu’il répond, l’autre l’interprète comme un signe d’acquiescement alors qu’en réalité Nao a tellement tellement tellement envie de foutre ses poings dans sa gueule pour l’empêcher de parler en mal de son Even, son sweet Even, celui qui lui avait écrit des mots touchants pour se faire pardonner d’avoir ruiné ses affaires. Mais c’est ce même Even qui lui a dit For all i know you could contract some shit tonight while you're not with me alors Nao s’oblige à le chasser de sa mémoire pour se focaliser sur le fake. Qui, visiblement, a fini de parler – nice, Nao le préfère quand il la ferme. Nao danse avec l’inconnu dont il ne se rappelle toujours pas le nom ou plutôt – il danse sur lui, tant il n’y a pas d’espace entre leurs corps. La danse sensuelle monte d’un cran quand Nao sent le plaisir du sosie en glissant ses mains sur son corps. Quelque chose n’est pas normal mais il est beaucoup trop bourré, beaucoup trop exalté et beaucoup trop dans le mood pour s’en soucier. Quand il se tourne pour faire face au gars, tirant sur sa nuque pour attirer son visage vers le sien et l’embrasser, le gars l’arrête. « I don’t kiss guys like you. » Et il sourit. Il le rejette et sourit, what the fuck. Et ça veut dire quoi au juste guys like you – fuck, Even avait raison alors ? Le mood retombe mais le gars ne s’en soucie pas vraiment, tire Nao hors de la masse de danseurs, dans un couloir mal-éclairé, jusqu’aux toilettes. Bonne idée, tiens, pourquoi ne pas le bousiller encore plus que de l’baiser dans les toilettes d’une baraque pleine d’étudiants. Et le pire c’est que – c’est qu’il le suit délibérément dans une cabine libre, loin du vacarme musical qui sévit dans la pièce principale. Il se sent tellement numb d’un coup et retrouve les sensations de malaise qui l’avaient frappé ce matin ; il a envie de vomir, aussi. Le gars baisse son pantalon et Nao le regarde faire, sans expression, sans savoir quoi faire. « You need this as much as I do. » Justement non, il n’est pas l’objet de qui que ce soit, il n’appartient à personne. Il fait un signe négatif de la tête, sortant finalement de sa stupeur. Il rassemble le peu de dignité qui lui reste et recule jusqu’à la porte. « Fuck you, pour avoir insinué qu’Even et lui étaient ensemble, pour avoir craché sur Even (même si c’est en parti vrai), pour avoir dit guys like you. I won’t be your toy. » « You came to me, remember ? Help me out before you go- » Mais Nao l’interrompt avec un rire, en ouvrant la porte pour sortir de la cabine. « You know, acting like a dick won't make yours any bigger. »
Mais quand il se retrouve dans le couloir, seul, même s’il y a du monde tout autour de lui, il est un peu plus sobre que tout à l’heure et un peu plus mal aussi. Il s’adosse à un mur, loin des gens, loin du fun, englouti par ses pensées, ses insécurités ayant une bonne prise sur sa gorge maintenant. Il a envie de pleurer. C’est peut-être l’alcool, peut-être Even, peut-être tout le monde. Confused. Conflicted. Il a un peu de mal à respirer aussi. Etourdi, mal à l’aise, il a envie de reach out quelqu’un mais ne sait pas comment s’y prendre. Il sort son pocketowl de sa poche, ouvre la fenêtre de conversation avec Nina. Tape quelques mots. Mais efface aussitôt. Il ouvre celle de Yohan. Tape un mot et efface immédiatement. Il ouvre celle de Mika. Tape trois lettres et efface. Il ouvre ensuite celle d’Even. Mais il ferme immédiatement, ne sachant même pas ce qu’il pourrait lui dire. Ils sont tous probablement occupés de toute façon. C’est tellement dur, pourtant. D’avouer qu’il ne se sent pas très bien, qu’il a besoin d’aide, qu’il a juste – juste envie de se reposer sur quelqu’un pour ce soir. “Opening up” is a foreign concept for him. Il range son pocketowl dans sa poche, dépité, prêt à se laisser glisser le long du mur quand une voix s’élève tout près de lui. « You okay babe...? » Et. C’est. Comme. S’il. Respirait. De. Nouveau. Oh Merlin, ses doigts tremblent tellement, ses lèvres s’étirent en un sourire naturel et réel qu’il en a même les yeux qui brillent juste parce qu’Even est là, pour lui. Et il l’a appelé babe. Il s’en fout même des raisons qui l’ont mis dans cet état parce que d’une façon étrange il a l’impression qu’Even vient de le sauver. « Yeah I'm fine. I'm hungry tho- let's go eat somewhere. » Ses mots sont un peu précipités, il veut éviter qu’Even s’envole ou qu’il le laisse dans cette marée humaine qui l’étouffe. Et la question qu’Even pose le prend de court et il culpabilise, tellement fort, pour avoir pensé qu’un autre serait capable de remplacer son Even. Pardon pardon pardon, qu’il tente de lui dire en s’agrippant à son cou. « There’s no one else. » Y’a jamais eu personne d’autre, y’en aura jamais. Even l’embrasse et c’est le retour de l’oxygène, son cœur qui retrouve ses battements effrénés et tout son corps qui fond entre ses bras. Pardon pardon pardon, me laisse plus jamais seul. Il oublie le stupide gars qui a voulu que Nao le suce et qui l’a traité comme de la merde, il oublie le malaise qui en a découlé et les pensées horribles qui l’ont assailli juste avant qu’Even ne vienne – il l’a, d’une manière tellement cliché mais réelle, sauvé ce soir. Redonné un but à ses poumons, remis de l’ordre dans ses sens, dans sa tête si grisée et embrouillée par ses propres réflexions malsaines ; il l’a remis en état juste par sa tendresse et ses caresses et Merlin, il lui avait tant manqué que Nao ne veut pas le lâcher, effrayé et à fleur de peau qu’Even le laisse dans sa détresse.
À l’extérieur, c’est par piggyback que Nao réclame le transport – qu’il exige, même, euphorique et tellement happy d’avoir retrouvé Even. « Jiélùn », qu’il teste le prénom sur sa langue, pour la première fois devant Even, avec une certaine candeur dans la voix qui rend Li légèrement flustered. Cute. Mais quand ce dernier accepte de finalement le porter, lâchant son prénom complet (que Nao n’avait encore jamais entendu dans la bouche d’Even), avec la prononciation parfaite de leur langue… « Fine, Mǎ Nǎo » … c’est… son tour d’être flustered. Il cache son trouble momentané en grimpant sur le dos d’Even, s’agrippe comme un koala privé de contact depuis si longtemps qu’il ne se gêne pas pour embrasser sa nuque, ses cheveux, sous son oreille avant de caler son menton sur l’épaule du taiwanais, exigeant qu’il aille plus vite. C’est pratique comme position, du moins pour lui, puisque quand Even tourne son visage, il réussit à capturer ses lèvres, retrouvant cette même sérénité qui l’avait assailli quand Even était réapparu, juste avant qu’il ne craque. Ils se séparent mais l’amusement prend le dessus, il réclame au plus jeune d’aller encore plus vite. Il est tellement pris dans l’instant qu’il en oublie même qu’il avait faim ; il ouvre son poing, tirant son bras devant lui pour qu’Even s’en saisisse, l’une de ses mains lâche la cuisse de Nao pour nouer leurs doigts. Even porte même leurs mains jointes vers sa bouche, embrassant le dos de la main de Nao – comme ce dernier avait fait hier, en transportant Even sur son balai. Le souvenir fait apparaître un sourire stupide sur son visage, qui reste jusqu’au bout du trajet improvisé, sans même qu’il ne s’en rende compte.
Les plats sont rapidement engloutis au pojangmacha, même pour Nao qui habituellement se tient à un régime strict ; c’est juste qu’il n’avait pas mangé grand-chose aujourd’hui à cause de… du coup de blues en fait. Mais il s’est gavé, grimaçant quand même face à l’enthousiasme d’Even en train de manger du porc et de l’agneau. Eeew. « I'm so thirsty right now », la carafe d’eau est vide et il a la flemme de se lever. Il papillonne des yeux devant Even qui, avec un soupir exagéré, se lève de sa chaise pour aller chercher une bouteille d’eau sur le comptoir. « Here, I have a water bottle if you want. » Dit-il en revenant mais Nao ne le laisse pas rejoindre sa chaise, il attrape la bouteille et tire Even sur ses genoux. Un sourire en remerciement, Nao passe un bras autour de sa taille après avoir ouvert la bouteille et rempli dans leurs verres. « I also have a dick. I don't know if you're thirsty for water or a dick but I have both so… » Il porte le sien à ses lèvres mais à la remarque d’Even, éclate surtout de rire. Even s’installe plus confortablement sur lui, l’écrasant presque complètement mais ce n’est pas une position qui déplaise à Nao, au contraire, il a un accès gratuit au cou d’Even qu’il mordille légèrement sous ses dents, tirant même au taiwanais un sourire particulièrement satisfait. Et pour une fois, ils ne font pas une démonstration d’indécence c’est juste… adorable de fermer ses yeux et reposer son front contre la tempe d’Even, ses mains l’encerclant toujours, il retrouve un peu sa dignité et sa confiance malgré le tumulte qu’il lui a causé ce matin et le vacarme sourd qu’il a à la place du cœur.
« Where would you like to go ? On holiday, I mean. » Presque somnolant dans les bras d’Even, Nao papillonne des yeux, les fronce mais de concentration. Ils ont quitté pojangmacha y’a une demi-heure pour se retrouver enlacés, échangeant peu de mots mais Nao ne parvient pas à trouver la force en lui de dire au revoir à Even – et ce dernier n’a pas l’air de vouloir le lâcher non plus. « Somewhere warm. » Even répond par un mmh contre ses cheveux et Nao suppose que le sujet va mourir là mais il peut entendre les rouages du cerveau d’Even tourner. « How about Beqa Lagoon ? I’ve heard it’s amazing. And warm. » Nao grimace contre l’épaule du plus jeune avant de décaler son visage pour le regarder dans les yeux. « I’m afraid of sharks. » Et Even éclate de rire, haussant les épaules involontairement (c’est si cute mais Nao est trop offensé qu’il se moque de lui pour le trouver cute, okay). « Don’t laugh at me ! » Mais le rire d’Even prend un peu plus d’intensité à chaque fois qu’il proteste – ugh, annoying. « But baby I didn’t say anything ! » « I know how your brain works, Li Jiélùn. You were thinking mean things. » Even le fait taire en l’embrassant, collant ensuite leurs fronts l’un contre l’autre. « I have a sexy brain. » Nao roule des yeux mais le sourire d’Even étire les commissures de ses lèvres, comme s'il n'y avait rien de plus naturel au monde que de lui rendre son sourire. « I like your sexy brain. » Il repose sa tête sur l’épaule d’Even, plongés de nouveau dans le silence, les seuls bruits qu’ils entendent viennent d’un parc de jeux à quelques mètres, là où les jeunes se réunissent après avoir fait le mur.
Mais Even décide de rompre ce moment tranquille et soft en abordant un sujet qui le met mal à l’aise. « So... we're still getting tested for STIs and STDs first thing tomorrow morning right ? » Ça lui rappelle leur petite dispute de ce matin, combien il s’était senti blessé qu’Even le voie de cette façon. Il aimerait juste le rassurer que oui, ils iront demain mais que non, ils n’ont pas à avoir cette conversation maintenant. Parce que derrière ces mots se cachent quelque chose qu’il enfouit depuis trop longtemps et dont il ne souhaite pas effleurer la surface : sa haine de soi. (mais ce qui cause toute cette haine, c’est aussi la pensée que ça soit lui qui ait mis Even en danger et ça – c’est pire que tout ce qu’il hait chez lui, il ne pourrait jamais se le pardonner, il ne pourrait jamais vivre en sachant qu’il a foutu la vie d’Even en l’air) « … I can't help it, I just... I think I used spells and potions every time but sometimes I was maybe too drunk or high to really care so I can't be- sure, ya know ? I'm so sorry, I may have put you at risk- » Mais ce qui pourrait arriver à lui-même, c’est pas sa préoccupation. « So what ? » Even ne comprend pas, personne ne comprend anyway, parce que personne ne sait toute la punition qu’il s’inflige. Toutes ces choses horribles qu’il pense de lui-même. Personne ne sait. Personne ne saura. Parce que personne ne veut d’un fardeau pareil dans leur vie. Fucked up Nao. He’s kinda crazy. But Nao is the crazy one. « What do you mean "so what" ?? That would be fucking terrible- » « I wouldn't give a damn, Even. » Il n’aime vraiment pas la tournure de cette conversation, il se sent cornered, pris au piège entre ce qu’il cache et ce qu’il voudrait lui crier. Mais il ne peut pas crier justement, parce qu’il ne s’est jamais vraiment ouvert aux autres. Il est tellement bon pour s’ouvrir si peu et donner l’impression que les gens le connaissent parfaitement mais c’est pas vrai, tout est fake – il est fake. Personne ne le connait. Certainement pas Even qui l’utilise juste pour son corps et qui, en ce moment, ne veut même pas l’utiliser ; ça fait mal.
« You don't care about your health ? – It's not that big of a deal, why are you freaking out all of a sudden ? – Maybe because unprotected sex is a big deal ? What the fuck Nao- » Il ne peut encaisser de nouveaux reproches, il s’en inflige assez tous les jours pour savoir où il a merdé. Son reflet, il le voit tous les jours pour savoir qu’il n’a rien pour lui, pour se répéter inlassablement qu’il s’en fout s’il lui arrivait quelque chose. « I'm off to bed, bye. – No- Nao we gotta talk about this. » Mais Even persiste, Nao est à deux doigts d’utiliser la force contre lui pour s’en aller – c’est sa solitude qu’il veut. Pour ruminer encore plus tout ce qu’il a fait de travers aujourd’hui. À croire qu’il n’est bon qu’à une chose : à foutre en l’air tout ce qu’il entreprend. À prendre la fuite à la moindre difficulté ; c’était sympa avec Even mais il ne veut plus jouer à ce jeu maintenant (hi Even, c’est Nao, merci de m’avoir baisé ces dernières semaines mais j’arrête, bye, sans rancune). « Look I'm tired- – You're aware of the risks right ? » Stop stop stop je veux pas faire ça maintenant, jamais même, lâche-moi, retourne chez toi, trouve-toi quelqu’un de meilleur… Il se sent de plus en plus vulnérable, à mesure que la discussion s’éternise, à mesure qu’il se rend compte qu’il n’a aucun contrôle, qu’il est même à deux doigts de craquer maintenant à cause de la tension contenue toute la journée. « Yeah, of course, I'm a grown up man and I've had those stupid sex education courses. I don't wanna go there Even, can you please- – I'm sorry I can't, I don't get it ? How can you be so flippant- so dismissive 'bout your own safety ? » Et finalement, il craque pour de bon, les larmes aux yeux, les bras serrant son corps en défense alors qu’il recule, prêt et attendant les reproches comme un châtiment. « It's not that I don't take precautions or whatever, I AM cautious okay? It's just... I don't give a damn what happens to me. » Et c’est tellement, tellement dur de révéler cette part de lui mais il ne sait pas quoi faire pour mettre un terme à un sujet qu’il refuse même ne serait-ce de penser. Why am I like this ? Pourquoi ne peut-il pas admettre qu’il a besoin d’aide ? Pourquoi c’est si difficile de laisser quelqu’un entrer dans sa carapace et juste- d’être aimé ? D’aimer en retour ? Pourquoi garde-t-il les gens à une certaine distance, même sa famille, même ses meilleurs amis ? « Oh, bǎobèi... » Il fait non de la tête, refuse de rencontrer son regard, se prépare à ce qu’il le prenne en pitié, qu’il lui dise que Nao est trop compliqué et difficile à supporter pour lui, qu’il se trouvera quelqu’un de moins fucked up. Il entend pourtant, le timbre presque chamboulé d’Even mais l’interprète comme de la pitié. Et refuse même de songer à la signification cachée de ce simple mot, bǎobèi, parce qu’admettre que ça le touche serait d’admettre qu’Even est plus important qu’une simple bonne baise. Qu’ils ne partagent pas juste quelque chose de physique mais également un lien culturel qui compte tellement pour lui, parce qu’ils sont Jiélùn et Mǎ Nǎo avant d’être autre chose. Even lui saisit la nuque et le force à le regarder dans les yeux.
« I wish I could show you, when you're lonely or in darkness, the astonishing light of your own being… » Ça lui coupe littéralement le souffle, sourcils froncés, regard perdue – qu’est-ce qu’il est en train de faire, non non non- « There's so many things to like about you- – Stop it, you don't have to- » qu’il tente pour l’interrompre mais Even est si déterminé que c’en est affolant – ce type va le mener à sa perte, il en est sûr. « Your laughter, the way you scrunch your nose when you get too focused, how passionate you can be about quidditch and how sweet you are even if you can be such a pompous ass sometimes – Even- » And then… C’est incroyablement vulnérable qu’il se sent. Mis à nu. Disséqué. « Your voice. How extremely angry you often make me feel- but how easily you make me smile and laugh when I'm not even in the mood. How you genuinely care about the feelings of the people around you. The way you never fail to inspire me. Your bright eyes, your pouty lips- your chubby, rosy cheeks and your tiny fingers. The- the way you give all your attention when you're talking to someone and how beautiful you are even when you're a mess. The slope of your cute button nose, your sharp jawline. The way you soak in informations like a sponge and how much emotions you're made of- even if you're fucking good at concealing them, silly. That secretive and mysterious air that makes you shady as heck. Your charisma. The way I miss you when I can't see you for days. I'm still trying to figure you out and- sure you drive me crazy sometimes but I'm in awe because- you're amazing. I wish you could see yourself through my eyes. And through my art. » Layer by layer, Even vient de mettre des mots sur le paradoxe qu’il est, il a découvert des détails futiles et minimes mais qui comptent pour quelqu’un qui se rabaisse, qui se sent si mal dans sa peau mais qui en l’espace d’un instant réussit à chasser les accusations qu’il a constamment dans la tête. Even… Even a causé un impact, il a saisi une opportunité et démoli ses barrières et- il l’a découvert, il le connaît, il le comprend. Il s’est immiscé dans sa vie sans même qu’il ne s’en rende compte au point qu’il soit aussi dépendant de lui. Il a du mal à respirer, il a du mal à croire les mots d’Even, il a du mal à croire qu’Even ait réussi à le déceler. Aussi bien. Ça lui donne tellement tellement l’impression de compter. Et il se sent aimé. Vraiment aimé. Il ne sait pas quel sens donner à ce mot, à ce feeling qui le traverse, le submerge, ce bien-être auquel il succombe juste pour quelques mots, juste pour un peu d’amour- « I don't know what to say. » Il ne sait même pas quoi penser. Il sait juste que ce garçon… il ne veut pas le laisser lui échapper. Pas ce soir en tout cas. Le baiser qu’ils échangent est si intense que Nao ne peut retenir les larmes qui coulent sur ses joues. Thank you, pour ton honnêteté, pour ta confiance, pour tes baisers, pour ta présence. Don’t you ever leave me.
Il a tellement l’habitude de prendre soin des autres que c’est étrange de voir Even prendre soin de lui – c’est déroutant mais pas désagréable non plus. C’est même tout le contraire parce qu’il voit Even comme quelqu’un sur lequel… il peut rely on dans le futur. Et ça ne lui était jamais arrivé qu’une pensée pareille le traverse à propos d’un… ami avec lequel il a un contrat strict. Mais pour une fois, ça ne le dérange pas de sortir Even de sa boîte et de le ranger dans une autre, une nouvelle, juste pour lui, parce qu’il n’est pas comme tout le monde pour Nao. Et il veut bien l’associer au mot spécial parce qu’Even- il l’est à ses yeux. « I'm gonna smack you if you try to leave now, just so you know » et Even le rejoint sous les couvertures, ses bras se verrouillant sur son dos, une jambe glissée par-dessus les siennes ; mais ça ne dérange pas Nao d’être emprisonné comme dans une cage parce qu’il se sent safe. Even dépose des baisers sur ses joues, les larmes à présent disparu mais laissant juste un soulagement derrière. Nao le regarde avec un drôle de regard, l’affection pour ce garçon tambourinant dans sa cage thoracique alors qu’il passe ses doigts sur le visage de son vis-à-vis, ses doigts glissant de ses paupières jusqu’à ses lèvres, traçant du bout des doigts la mâchoire et le nez d’Even, s’installent ensuite dans ses cheveux, ses mèches roses devenues un peu plus foncées à cause de la lumière extérieure provenant de sa fenêtre sans rideau. Et merlin il aime absolument tout ce qu’il voit. C’est pourtant en silence qu’il s’enivre de ce garçon, n’ayant pas le cran de s’ouvrir et de mettre des mots sur ses sentiments mais c’est déjà une victoire qu’il l’ait laissé entrer délibérément. Peut-être qu’il le regrettera demain mais pour le moment ça lui fait du bien de savoir qu’il n’est pas une coquille vide… qu’il existe, qu’il n’est pas aussi mauvais qu’il le pense. Il s’apprête à dire (ou plutôt demander) quelque chose mais se ravisse. « What ? – Nothing. » Mais son expression ne change toujours pas, coincée entre je-demande-ou-je-demande-pas et Even a l’air de s’impatienter. « What ? Just tell me. » Il se mordille la lèvre inférieure et fixe les piercings qu’Even porte à son oreille droite pour éviter de le regarder dans les yeux. « Can you… can you please sing me a song ? I like your voice, so… » « Oow, baby », l’instant d’après il se fait ravager la bouche mais c’est pas lui qui va se plaindre, heh ? Even relâche son visage avant de se positionner confortablement sur l’oreiller, de façon à ce qu’ils soient face à face et le cœur de Nao s’affole à cause de l’anticipation. Even n’a jamais chanté devant lui. Sure, il a déjà entendu ses covers (du temps où il le stalkait), achetant même les titres originaux des chansons qu’Even avait choisies de chanter ; Nao a découvert des styles variés grâce à lui mais ce qu’il préfère c’est la voix d’Even. « I am tired of this place, I hope people change… I need time to replace what I gave away, and my hopes, they are high, I must keep them small, though I try to resist I still want it all… I see swimming pools and living rooms and aeroplanes… I see a little house on the hill and children’s names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray… » Et c’est si doux et si bouleversant à la fois, qu’il ne peut retenir le baiser après qu’il ait terminé la chanson, les émotions de Nao de nouveau all over the place mais pour la première fois aujourd’hui, c’est de joie.
8 MARS 2004. Ça leur prend quelques jours pour recevoir les résultats des analyses, à cause de la tempête ayant causé beaucoup de dégâts dans le monde magique. Ils n’ont rien fait jusque-là, juste attendu de recevoir les lettres, suivant les nouveaux termes du contrat qu’Even avait imposé. Il est… stressé mais garde une expression impassible lorsqu’il guide Even jusqu’à son salon. Ce dernier n’attend pas pour sortir l’enveloppe de la poche de sa veste et Nao se saisit de la sienne posée sur la table basse. C’est… le moment de vérité, right ? Soit ils sont foutus, soit ils match. « We're going to handle whatever’s inside together. » Nao soupire, répond un okay contre ses lèvres et ils se préparent à les ouvrir. Even est le plus rapide des deux, il arrache pratiquement toute l’enveloppe et pousse un cri victorieux que Nao interprète comme un bon signe. « Clean ! » L’instant d’après, il s’allonge presque complètement sur Nao pour l’embrasser, sans même lui laisser le temps d’annoncer ses propres résultats. Mais il finit par écarter Even légèrement et lui tend le courrier, indiquant un negative. « Me too », qu’il murmure timidement parce qu’il a un peu de mal à y croire – ça relève presque du miracle mais il ne va pas se plaindre, maintenant il n’aura plus de retenue concernant Even. Le baiser monte en intensité quand Nao change de position, s’assoit sur les cuisses d’Even, ses doigts soulevant le tshirt du plus jeune pour avoir accès à sa peau. « Bed. Now. » Lui souffle-t-il entre deux baisers et Even obéit immédiatement en le soulevant, les jambes de Nao se nouant autour de sa taille pendant qu’Even les transporte péniblement jusqu’à la chambre du sino-coréen. Au moins ses colocataires ne sont pas là, personne ne pourra se plaindre s’ils font trop de bruit. Sauf qu’ils peinent un peu à atteindre la chambre, Even trébuchant sur quelque chose, lâchant presque la prise qu’il a sur Nao. « Fuck – sorry. » Mais Nao est trop occupé à lui faire des marques sur son cou pour s’attarder sur autre chose, il l’ordonne juste d’y aller plus vite – ça fait presqu’une semaine, putain.
Dans la chambre, Even le bascule sur le lit défait, se charge d’enlever ses fringues et les celles de Nao, ayant un peu de mal sur le jean parce que Nao s’était pomponné juste pour lui et avait enfilé le jean le plus moulant et casse-pieds à arracher. Il rit un peu quand Even souffle de soulagement après avoir réussi à l’enlever, s’allongeant ensuite sur lui, son corps nu contre le sien et la friction de leur bas-ventres arrachant des soupirs exaltés à Nao. Il bascule sa tête en arrière, regard tourné vers la porte de sa chambre ouverte et se fait la réflexion que si quelqu’un rentrait dans l’appartement, il aurait une vue directe sur Even et lui. Et ça a un effet complètement stimulant sur lui, alors qu’il lâche des sons de plus en plus indécents à mesure qu’Even le torture de ses mains et sa bouche. Mais il change de nouveau la position, poussant Even sur son dos et prenant place entre ses jambes. « I missed you. » Qu’il commente, huh, en parlant à son entrejambe. « Are you talking to my dick ? » « It’s a nice dick. » Qu’il répond avant de le prendre entièrement dans sa bouche. Et il a tellement envie de saisir son pocketowl pour prendre Even en photo, là, comme ça, la tête basculée en arrière, bassin relevé inconsciemment et les phalanges s’enfonçant dans le matelas. Et les veines sur ses bras – merlin, Nao pourrait le regarder de cette façon pendant des heures. Quand il sent qu’Even est tout près, Nao écarte sa bouche et grimpe sur ses jambes pour s’asseoir sur lui. « Let me take care of you. » Even attrape brusquement ses poignets pour tenter de repousser Nao sur son dos mais le sino-coréen s’en libère et attrape les mains d’Even qu’il plaque au-dessus de sa tête, capturant par la même occasion ses lèvres en un baiser brûlant ; il écarte sa bouche pour placer ses lèvres sur sa mâchoire, son cou, mordillant ensuite ses clavicules. Il se penche sur le côté pour attraper sur sa table de chevet sa baguette et un préservatif et à l’aide d’un sort, induit ses propres doigts pour se préparer lui-même. Il entend son prénom sortir de la bouche d’Even à plusieurs reprises pour l’encourager mais clôt les yeux, bouche ouverte pour laisser échapper les petits sons de plaisir. « Stop being a tease. » Il échappe son prénom maintenant et c’est probablement ce qui met Even dans l’impatience, qui écarte la main de Nao du mieux qu’il peut. Le chinois estime qu’il a assez teasé Even pour le moment et pousse encore plus ses genoux dans le matelas quand il se positionne, guidant Even de sa main pour s’enfoncer lentement sur lui. Even grogne, à mesure que Nao descend de plus en plus bas, avant de placer ses mains sur le torse d’Even pour s’aider dans ses mouvements. Even qui enfonce ses ongles sur ses hanches, ordonnant à Nao d’accélérer la cadence ; c’est erratique, urgent, leurs doigts laissant de belles marques. Even glisse une main entre leurs corps pour caresser Nao qui n’peut s’empêcher de crier son prénom de plus en plus fort, Even qu’il dévore des yeux, Even qui atteint la jouissance avec son prénom sur les lèvres. Nao le suit quelques secondes plus tard, mèches collées sur son front et les yeux toujours plantés dans ceux du taïwanais. Quand il se retire pour se laisser tomber à ses côtés, bras et jambes douloureux, il ne peut s’empêcher de rechercher encore son contact, un bras par-dessus son torse, ses lèvres jouant paresseusement avec celles d’Even. Du moment erratique, ça devient soft d’un coup et c’est ce qu’il préfère, parce qu’avec Even il est safe.
Dernière édition par Nao Chang le Ven 25 Aoû 2017 - 1:08, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + night highsWhite noise in my mind won't calm down, you're all I think about 10mars 04. Ils ont eu une telle hype après les résultats des tests que se détacher l'un de l'autre pour continuer leur comédie des dernières semaines s'est avéré quasi impossible — les potes savent de toute façon, à quoi bon maintenir un secret de polichinelle ? Even quitte le groupe avec Nao, se couche avec Nao, couche avec Nao, se réveille avec Nao dans les bras, se douche avec Nao (à l'aube, heure immonde à laquelle le chinois estime normal d'entamer sa journée), embrasse Nao à travers le petit dèj frugal et santé qu'il avale rapidement, embrasse encore Nao au moment de lui dire bonne nuit, retourne se vautrer dans l'odeur de Nao restée accrochée aux draps et à son deuxième oreiller, se rendort en pensant à Nao, se réveille une seconde fois (et pour de bon) avec des quickies de Nao, s'isole avec Nao à chaque fois qu'il parvient à le croiser dans la journée, rejoint les autres avec Nao, et ainsi de suite — sa version toute perso d'un cercle vertueux. Il a beau ne pas être du genre à aimer la routine, Even se délecte de celle-ci. Il est sur un nuage que rien ne semble pouvoir souffler- Ou peut-être que si. C'est un petit rien, un Yo reçu d'un numéro inconnu un matin. Le Li s'arrache aux méandres du sommeil en entendant vibrer son pow, frottant du dos de la main la fatigue accrochée à ses cils et bâillant à s'en décrocher la mâchoire tandis qu'il étire l'autre pour attraper l'objet. Il s'attend à un message de Nao commentant une anecdote de son entrainement ultra matinal (quasi nocturne, à son humble avis), a déjà un sourire aux lèvres et le cœur qui bat stupidement — alors forcément, ses sourcils creusent un pli perplexe en travers de son front lorsqu'il constate qu'il avait tort. Who dat-il pianote brièvement avant de lâcher le miroir à double-sens sur le matelas puis de s'y laisser retomber à son tour, boneless après une nuit agité. Un rire le secoue à ce souvenir et il roule dans les couvertures, cherchant la chaleur qu'a laissée Nao derrière lui mais ne la trouvant pas — il en a absorbé tout ce qu'il pouvait en s'allongeant à la place que venait de quitter son... fuck buddy quelques heures plus tôt. Nouvelles vibrations. Even grogne, face à moitié écrasée dans l'oreiller qu'il s'apprêtait honteusement à sniffer comme un dreamer en quête d'une once d'orviétan. Etend le bras et récupère l'objet coupable, se la jouant détaché pour masquer sa curiosité. suisoku... (devine) Un grognement blasé lui échappe et il tape "well, fuck off" mais s'arrête. Du jap ? Pourquoi du- Pourquoi pas de l'anglais. C'est pas le numéro d'un Moriyama ou d'un autre des proches d'Even ; itoko ? ( cousin ?) il tente, parce qu'un membre plus âgé de sa famille paternelle n'aurait jamais parlé de façon si informelle. Son père est japonais et coréen, mais sa mère exclusivement taïwanaise ; aucune chance qu'il s'agisse de quelqu'un de son côté de la famille, donc. zenzen (pas du tout) sashiburi ne, jiélùn-kun (ça fait un bail, jiélùn) genki ka ? (ça va ?) Il se redresse pour s'asseoir, tout à fait réveillé à présent. Une sueur froide lui court le long de la colonne alors que ses pensées associent l'inconnu à Mahoutokoro parce que- qu'est-ce que ça pourrait être d'autre que son ancienne école ? Celle à laquelle il préférerait ne jamais devoir repenser. mô yamenasai yo (maintenant tu arrête) anata wa dare ? spill it (qui es tu ? crache le morceau) La réponse sort agressive par instinct. Il voudrait se prétendre intouchable désormais mais déjà quelque chose de désagréable, déplaisant éclot au creux de sa cage thoracique, affolant son palpitant et le laissant anxieux, incapable de tenir en place. Pourquoi quelqu'un de Mahoutokoro le recontacterait après tout ce temps ? Yohan et Mickey sont ici. Ses sœurs aussi. Il n'a laissé personne là-bas qu'il veuille retrouver — rien que de sales réminiscences à enterrer. Il pose le pow face contre le lit comme si ça suffirait à étouffer la réponse, récupère des fringues et s'enferme pour se couler un bain ; il n'en a pas pris avec Nao cette fois, trop claqué après des heures et des heures de danse puis de sport de chambre pour enchaîner dès 4h et quelques. Le taïwanais se raccroche à ça : aux souvenirs de Nao pressé contre lui, de sa chaleur, de son rire, des mots sales qu'il lui souffle à l'oreille pendant l'acte, de sa tendresse trompeuse par la suite ; ce qu'ils ont est difficile à nommer et ces derniers jours il s'en fichait, Even, mais à présent que sa bulle de bonheur vacille les insécurités se précipitent à nouveau à l'orée de son cœur troublé. Il voudrait pouvoir se réfugier dans ce qu'ils partagent pour y puiser du réconfort, au lieu de quoi son trouble s'en retrouve accentué. Pourquoi Nao tarde à le contacter ce matin ? S'ils étaient ensemble Even l'appellerait rn, pour lui dire quelque chose du genre- du genre gênant. Du genre j'ai peur ou je sais pas quoi faire ou t'es où ? J'peux te rejoindre ? pour ne pas être seul avec ces messages qui pourraient tout aussi bien être des bombes explosives au vu de l'effet qu'elles ont sur son esprit. Au lieu de quoi il se glisse dans l'eau chaude et s'immerge pour gommer la réalité, restant enroulé sur lui-même jusqu'à ce que ses poumons brûlent du besoin d'oxygène. Il met une éternité à sortir du bain. Tant, que sa peau en est fripée au possible et la surface du miroir, brouillée par une couche de buée. De sa paume tremblante, Even trace une ligne nette à travers laquelle apparaît son visage tourmenté, sa peau un peu rougie. Ses mains s'accrochent au comptoir de la salle de bain et il reste un instant là, appuyé à fixer son reflet à travers les mèches un peu longues qui lui retombent sur le front, suffoquant un peu dans l'air rendu moite par l'humidité pesante. Il n'a plus ressenti ça depuis des années ; cette peur, terreur même, qui glace le sang, paralyse. Ses jambes sont faibles mais il attrape une serviette et s'essuie sommairement, puis l'attache à sa taille, séchant ses cheveux à l'aide d'une autre. Il retourne à sa chambre, gorge nouée, en contournant le lit comme si son pocketowl risquait de lui sauter à la gueule s'il l'approchait de trop près ; s'habille pour les cours, rassemble ses derniers croquis et fourre dans son sac le matériel pour les activités qu'il a prévues de faire avec les enfants du CEPAS. Mais vient le moment où il n'a plus rien pour occuper ses mains et ses pensées et, n'y tenant plus, il lit le message arrivé plus d'une heure plus tôt. Ce que ses yeux s'apprêtent à déchiffrer : Tanaka Tsubasa. Ce qu'il lit à la place : Rui desu (c'est Rui) Pk tu l'as pas dit + tôt ?? connard j'ai cru queSes jambes se dérobent sur lui et il se laisse retomber sur le lit sans écrire ni envoyer le reste de sa phrase, tête entre les mains, le temps d'assimiler. Le soulagement : ce n'est pas son ancien bourreau. Il ne sait vraiment pas ce qu'il aurait fait si ça avait été le cas, parce que malgré tous ses efforts pour devenir fort — pour prétendre s'aimer, côtoyer régulièrement le gym, sortir, feindre l'assurance, renier son prénom de naissance — Even sera toujours Jiélùn, le gamin taciturne et effrayé qui a un jour souhaité se jeter du toit de l'école tandis que son cauchemar incarné l'exhortait à le faire. Ce serait drôle, qu'il disait. Tellement, tellement drôle qu'Even entend encore le fantôme de son rire mauvais percer à travers le silence de sa chambre. Tellement, tellement drôle qu'il resserre ses bras autour de lui en quête de réconfort, s'obligeant à respirer calmement pour faire refluer la panique. C'est Rui. Rui n'est pas vraiment mieux. Rui l'a brisé à sa façon, aussi. Il n'a réellement rien laissé de bon Japon, Even. Rien. que j'étais l'autre enfoiré ? j'te blesserais jamais comme ça ... Jiélùn-kun on était jeunes hm.Il se mord la lèvre, incertain. Oscillant entre l'envie de l'envoyer se faire voir, et... la curiosité. tu veux quoi te prévenir Hasegawa Kento, il cherche à te contacter il m'a demandé si j'avais ton numéro t'as dit quoi? et d'où t'as mon num d'ailleurs je saurais te retrouver n'importe où ;)Even serre les dents. Il est super familier, dans son choix de niveau de langage, et la taïwanais n'est pas sûr d'apprécier. Il réplique par un : creep auquel Rui se contente de répondre par un rire. et je lui ai dit d'aller se faire voir, bien sûr okay je dois aller en cours Jaa (à plus) sois pas si familier Ah, Jiélùn-kun on a fait pire non? Le sous-entendu est clair et offensant au vu des circonstances. Oui, Rui a fourré sa langue dans sa bouche et bien plus encore. Mais c'était une autre époque. Even ne prend pas la peine de répondre. Hasegawa. Le nom résonne péniblement à ses oreilles ; Kento, ce sont les moqueries, les humiliations, bien qu'à un autre degré que la persécution acharnée de Tanaka. Kento, c'était l'un des suiveurs, mais celui du lot qui agissait avec un détachement désintéressé et déstabilisant ; comme si lui foutre la tête dans les chiottes, l'enfermer dans son casier et le maintenir plié au sol par la nuque pour lui faire littéralement lécher les pompes de Tanaka n'était rien d'autre qu'une formalité. Kento, c'est le mec qui a forcé la porte menant au toit quand Jiélùn s'y cachait désespérément pour fuir leur bande. Mais Kento, c'est aussi le mec dont les traits inexpressifs ont été alourdis par le choc lorsqu'ils ont trouvé le plus jeune très, très près du bord ; et c'est le seul du lot qui se soit précipité pour l'empêcher de chuter. Kento, ce sont les bras forts qui l'ont maintenu contre son torse honni lorsque Jiélùn a tenté de se jeter une seconde fois. Kento... a été le rempart haï entre la paix (la mort) et lui, mais tandis que Jiélùn essayait en vain de le repousser de ses poings sans force, il l'a défendu. Contre Tanaka. Contre son leader. Puis l'a hissé sur son dos pour l'emmener à l'infirmerie de l'école. Hasegawa Kento, c'est une confusion d'émotions contradictoires que Jiélùn n'a jamais souhaité confronter ; qu'il a fuies de toutes ses forces. Pourquoi chercherait-il à le contacter après toutes ces années de silence ? Ça n'a pas de sens. Ça le travail tout le reste de la journée. La façon brutale dont le passé lui explose au visage alors qu'il n'a rien demandé. Pas un message de Nao pendant les longues heures qu'Even passe avachi sur son bureau à faire tourner sa plume sur le dos de son pouce sans écouter grand-chose des monologues de ses profs mais Rui se manifeste de temps à autres, quickies poppant sur son écran sans signe avant-coureur. Parfois, ce sont des encouragements. Hwaiting Jiélùn-kun! Des questions. Tu étudies quoi? Des compliments. Tu étais déjà un artiste prometteur à l'époque. Des preuves subtiles que Rui l'a très bien connu. Trop bien. Tu continues de danser? Excellent. Mais tu as bien fait de choisir la photo. Plus que tout le reste, tu étais fait pour ça. Et Even ne sait pas trop pourquoi il continue de répondre, ne sait pas trop pourquoi ses doigts sont un peu fébriles à chaque fois. Tout le monde lui demande constamment pourquoi la photo ; lui rappelle qu'il pourrait briller et se mettre nettement plus en avant grâce à la musique. Mais Rui- Rui a su instinctivement que c'était ce qui le rendait vivant. Rui comprend, encore aujourd'hui, comme il l'a toujours fait. Rui est dangereux, vraiment doué pour lui faire entendre ce qu'il veut, et Even se doute qu'il devrait en parler à Mickey ou cesser de répondre, il sait mais ne le fait pas.
13mars 04. Qu'est-ce que tu fais ? Nao pose un baiser sur son épaule nue et Even soupire d'aise en embrassant à son tour sa tignasse en pagaille, glissant dans le même mouvement son pow sous l'oreiller. Rien d'important. Ah ouais ? T'as le nez dans ton pocketowl non-stop depuis trois jours. Même quand on est ensemble. Nao fait la moue, et ça donne envie à Even de lui mordre la lippe — ce dont il ne se prive pas. Le sino-coréen rit d'abord, mais le repousse ensuite d'une vague tape sur le torse. Réponds. So bossy. Un sourcil arqué lui souffle " ouais, et alors ? Réponds." et il hésite, les mots jouant sur le bout de sa langue, mais Even les ravale au profit d'un mytho : J'ai trouvé de nouvelles positions. On les teste ? C'est vrai qu'il en a trouvé, mais ce n'est pas la cause des vibrations répétitives qui agitent son pow avec un bruit sourd tandis que Nao et lui étouffent gémissements, rires et dirty talk, Nao tête en bas — avec pour seul appui ses avant-bras posés au sol, jambes enroulées autour de la taille d'Even qui le tient par les chevilles — et le Li debout derrière lui, à le pilonner à un rythme effréné, pour lui faire oublier combien il a été dissipé ces derniers jours. Ce n'est qu'une fois Nao endormi sur l'autre moitié du lit qu'Even récupère son miroir à double-sens, pour consulter la vingtaine de quickies qui l'attendent. oyasumi Jiélùn-chanIl éteint sans répondre cependant, troublé et plus qu'un peu paumé, ne sachant quoi penser du choix de terme — c'est... c'est un brin féminin, un brin vexant, mais aussi l'un des suffixes affectueux les plus courants des couples, et la façon dont Rui l'appelait lorsqu'ils étaient ensemble. Nao marmonne quelque chose dans son sommeil en changeant de position et Even hésite un instant, avant d'entrecroiser leurs doigts et de se hisser sur un coude pour le regarder dormir. What am I to you..? il souffle à la faveur de la nuit, pas plus haut qu'un murmure. Hm- fuck me Jiélùn, Nao ronronne dans son cou, d'une voix pâteuse indiquant clairement qu'il dort encore. Et Even rit en le serrant un peu plus, mais il y a quelque chose de coincé dans sa gorge, une angoisse latente qui rend chaque inspiration douloureuse.
14mars 04. I'm leaving. What ? No ! Even saute sur ses pieds pour le rattraper ; Nao est déjà arrivé à la porte de l'appartement lorsqu'il parvient à agripper son poignet et à le faire se retourner — et la main est rapidement arrachée à la prise, le pied du chinois battant une cadence agacée. Tu restes pas cette nuit ? Pour te regarder jouer sur ton pow tout le long ? No thanks. Si t'es pas down to fuck je peux trouver une compagnie plus stimulante. Son regard est blasé et il regarde ses ongles comme s'il perdait son temps, s'ennuyait à en mourir. C'est mon ex, Even lâche soudain, sans savoir pourquoi. Ses propres mots lui vrillent les tympans, surtout lorsque l'eau cesse de couler dans la cuisine ; le bruit de la vaisselle se tait et Even sait- il sait que Mickey est sur ses gardes, juste à côté. Nao plisse les lèvres de dégoût, lève les yeux au ciel. Hazel ? Vous parlez Witchy Kitty and stuff ? Sa voix suinte le sarcasme, Even sait qu'il a une dent contre elle — et vice versa. C'est- uh. Pause. L'aveu peine à sortir. C'est Rui. Mon premier- le seul mec que j'ai eu. C'était quand- quand j'étais au Japon. Il ne parle jamais du Japon. Ne parle jamais de tout ce qu'il a vécu là-bas, ne se confie pas. Nao est juste son fuckfriend, les confidences n'ont pas leur place entre eux. Et sa réaction le confirme, parce que loin de se crisper, son visage se détend et il lâche un Oh ! assorti d'un sourire tranquille, pas franchement intéressé. Quelque chose d'amer envahit la bouche d'Even, mais il n'est pas vraiment bien placé pour s'emporter. I-il veut qu'on se revoie. Je sais pas trop, hm- je sais pas quoi lui dire, tu- tu en penses quoi ? Dans la cuisine, une tasse est frappée brusquement contre le comptoir, une porte de placard est refermée bruyamment, et Mika quitte la pièce ; les dépasse sans un regard et claque la porte de sa chambre derrière lui sans un mot. Even sait parfaitement. Il sait que ce serait pas un bon plan, de revoir Rui, sait ce qu'en diraient son meilleur ami et aussi Yohan. Ce qu'il ne sait toujours pas, c'est pourquoi il hésite, et ce qu'il espère entendre de Nao. |
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WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; night highswhite noise in my mind won't calm down, you're all i think about « C'est Rui. Mon premier- le seul mec que j'ai eu. C'était quand- quand j'étais au Japon. » Pas tout à fait la réponse qu’il attendait. Dire que c’est un choc serait un euphémisme mais il ne pourrait pas admettre qu’il est légèrement troublé. Il joue la carte “lol everything’s fine you do you, haha” mais se passe nerveusement la langue sur les lèvres et son regard fuit les yeux d’Even – la supplique qu’il lit dans ses yeux le déroute. Il a l’impression que les bruits de l’appartement se décuplent à mesure que le temps passe, probablement parce qu’il refuse d’écouter les battements de son propre cœur qui lui disent qu’il n’est pas okay avec cette situation. Le choc, c’est pas la réapparition d’un ex- c’est le constat latent qu’Even est en train de tomber, deep, dans une histoire familière et que Nao n’a aucun droit d’être contrarié parce que c’est lui, le problème, lui qui est incapable de donner à Even ce qu’il veut et- c’est normal qu’il- qu’il préfère la compagnie d’un autre. Est-ce qu’il en a d’autres ? Des gens importants dans sa vie ? « I-il veut qu'on se revoie. Je sais pas trop, hm- je sais pas quoi lui dire, tu- tu en penses quoi ? » Son sourire tranquille s’effrite pour sa bitchy resting face et il lui lance un regard ennuyé. Il ne remarque même pas le départ en fanfare de Mika, il sent le regard d’Even sur lui, insistant, attendant quelque chose alors que Nao est persuadé qu’il a déjà pris sa décision.
« Clairement, t’as envie de le revoir. Ça sera peut-être pas si terrible, impose le lieu, et si jamais tu l’sens pas trop, juste casse-toi. Mais ça vaut le coup de voir ce que ça pourrait donner, non ? » Il ne sait pas d’où viennent ces mots, really, tout ce qu’il voudrait lui dire reste enfermé à l’intérieur ; pathétique, il s’est encore attaché trop vite, trop fort. Et peut-être qu’Even s’est attaché aussi. Visiblement pas assez puisqu’il est capable de se détacher de Nao et de tomber dans les bras d’un ex. « Fais ce que tu veux. » No goodbye kiss, pas même un regard derrière lui, Nao rentre chez lui.
(deep down, il a une sensation de déjà vu, quelque chose qu’il a déjà vécu ; second choix et objet de remplacement pour les artistes. il pensait juste qu’Even serait différent il espère encore qu’il soit différent)
Ils font comme s’il ne s’était rien passé – enfin, Nao surtout. Il retourne voir Even le lendemain, giggly et bubbly, plus que d’habitude, ne prenant vie qu’au contact d’Even sur sa peau. Needy et adorable, tout dans son attitude crie ‘‘ne va pas le voir, reste avec moi’’. Cashmere on the floor, il occupe Even du mieux qu’il peut pour ne pas qu’il ait envie de le lâcher pour quelqu’un d’autre. Il a envie de lui dire d’oublier l’autre, qu’il est là lui mais leur contrat ne l’y autorise pas. Il supporte Even qui lui parle de Rui, il supporte Even qui sourit pour Rui sur son pocketowl, il supporte Even qui est présent physiquement mais ailleurs dans sa tête, avec Rui. (est-ce que c’est déjà trop tard ? est-ce qu’Even a donné son cœur à Rui ?). Il supporte.
Jusqu’à ce qu’il ne supporte plus et qu’il en parle à Mickey et Yohan. Ce dude, Rui, a été catalogué comme asshole notoire et sans même que les deux autres ne lui révèlent des détails (parce qu’apparemment, c’est à Even de le faire – sauf qu’Even et lui ne savent pas communiquer alors il suppose que ça n’arrivera jamais) il a réussi à dresser un tableau. « He is bad news. » Et pour appuyer les propos de Yohan, Mika lève sa canette de Cherry Soda et dit : « Ça c’est la tête de Rui. » Et il fait une démonstration sanglante en écrabouillant la pauvre canette dans son poing (et en recevant du soda dans la gueule). « Dude, tu viens de ruiner un soda parfaitement bon. » Ils ont beau prétendre être chill, Nao les sait contrariés par l’arrivée soudaine de Rui ; ils ont un peu les mains liées car peu importe ce qu’ils diront, Even continuera de revoir son ex. Le sino-coréen avale durement sa salive à cette pensée, feint son sourire habituel et cache l’inquiétude derrière sa tasse de café. « Toi par contre, tu arriverais à lui faire entendre raison. – Pourquoi moi ? On est- – Pas ensemble, on sait. Mais va savoir pourquoi, tes mots ont un impact sur lui. » Il laisse échapper un rire jaune alors qu’ils le regardent tous les deux avec un air sérieux, comme s’ils y croyaient vraiment. Froncement de sourcils, son regard tombe sur le fond de sa tasse et il se remémore les événements d’il y a quelques jours, l’apparition de Rui et la requête d’Even : tu en penses quoi ? que Nao avait rejetée en l’envoyant dans les bras d’un autre. Estomac noué et prise de conscience tardive, il se rend compte qu’Even lui avait demandé son avis, Even qui ne s’ouvre jamais, surtout pas à Nao, Even qui voulait qu’on lui tende la main dans un tumulte émotionnel dans lequel même lui ne savait pas très bien ce qu’il voulait. Il se sent shitty. Tellement tellement shitty.
Il a promis à Yohan et Mika qu’il tenterait quelque chose. C’est sans doute une mauvaise idée, il suppose qu’il va tellement mal s’y prendre (comme toujours) que ça va empirer – mais il refuse de rester les bras croisés dans une situation qui pourrait détruire Even. Ce n’est pas un geste anodin de la part de Nao, ce n’est pas son genre de faire quelque chose, même un petit pas vers quelqu’un qu’il a rabaissé au rang de plan cul… parce qu’Even n’est justement pas un plan cul. Il est quelque chose d’autre, un secret que Nao garde pour lui-même, qu’il cache dans son cœur recollé de nombreuses fois avec une colle. Mais il n’en dira rien, il n’y pensera pas non plus, c’est secret, quelque chose à enterrer avant que ça ne crée de nouvelles peines. Even n’a pas besoin de savoir, non- surtout pas, il ne doit pas le savoir. Il se rend quand même chez le taïwanais, ayant trouvé le courage de le confronter et surtout pour essayer de le faire oublier Rui. Pas avec son attitude giggly et bubbly, juste en lui faisant prendre conscience que Nao l’a choisi. « Je veux pas que tu le voies. J’arrête tout si tu continues. » Rompre un contrat comme le leur est facile pour Nao, il l’a déjà fait plusieurs fois. Rompre un lien aussi fort comme le leur, ça sera douloureux. Et c’est pas juste Even qu’il perdrait mais une part de lui.
Mais ça n’arrive jamais. Il ignore pour quelle raison mais Even accepte. L’accepte. Even choisit Nao. C’est probablement la plus grande victoire de sa vie.
19 MARS 2004. Quelques jours plus tard, Even débarque chez lui sans prévenir. Nao lui ouvre sa porte en survêtement et lunettes de vue, se sent self-conscious de ne pas être présentable devant Even mais l’expression perdue du plus jeune lui fait perdre tout sourire et c’est de l’inquiétude qu’il ressent. Il le tire immédiatement à l’intérieur de l’appartement, noue leurs mains et entraîne Even jusqu’à sa chambre silencieusement. Il l’aide à enlever sa veste et ses chaussures et il le pousse doucement sur le lit avant de faire tomber la couverture par-dessus. « Dors. » Qu’il lui souffle à l’oreille avant d’embrasser son front mais Even ne dit toujours rien, mine sombre et lèvres scellées, regard dur et cernes foncés, il lui donne l’impression de porter le poids du monde – ou celui de son propre cœur. Nao se penche pour prendre ses affaires de cours et prend place sur le lit, à côté d’Even, parchemin sur ses genoux, une main tenant la plume et la seconde dans la touffe brune.
Il a du mal à se concentrer sur ses cours, à cause des coups d’œil incessants qu’il lance à Even, inquiet de le voir dans cet état. La seule fois qu’Even s’est montré vulnérable devant lui c’était quand Nao l’avait emmené sur son balai et qu’il s’était effondré à cause de la hauteur. L’heure s’écoule et une deuxième également, Even ne s’est toujours pas endormi, malgré ses yeux clos. La main libre de Nao a été emprisonnée dans les siennes, ses pouces produisant des cercles paisibles sur le dos de sa main mais Nao se doute bien que contrairement à la façade stoïque et calme qu’il montre, à l’intérieur, Even est en train de s’écrouler. Il finit par repousser ses devoirs par terre et glisse sur le lit, à la hauteur d’Even qui ouvre les yeux à la soudaine caresse de Nao sur sa joue. Aucun des deux ne parle, le regard plus long et révélateur que tous les mots. Il ne sait pas vraiment d’où vient cette idée mais il a envie de faire apparaître un sourire sur le visage d’Even alors les mots sortent sans qu’il ne les retienne. « Let’s dance! » Even grommelle un non et referme ses yeux, enfonçant sa tête dans l’oreiller mais Nao ne le laisse pas s’en tirer aussi facilement. « Come on, baby, let’s dance. » Nouvelle réponse négative mais qui fait plus ricaner Nao qui trouve la résistance d’Even intéressante ; son côté compétitif et prêt à tout pour le faire céder reprend le dessus. Il glisse du lit jusqu’à y mettre un genou par terre, une main tendue en direction d’Even dont les yeux sont soudainement grand ouverts. « Even Li, may I have this dance ? » Il se mord la lèvre, tellement sa réplique est cheesy mais au moins, il arrive à tirer le gros tas hors du lit qui se met difficilement debout. Nao se charge de mettre la musique, du wjazz qu’Adi lui a conseillé.
Ils sont loin de suivre le rythme, plus occupés à suivre le leur, lent et qui réclame plus de contact. Mains jointes, fredonnant les paroles, leurs mouvements se font doucement mais par moment, Even le fait même tourner sur lui-même avant que Nao ne s’emmêle les pieds et tombe à plat sur son partenaire plus stoïque que réellement en forme. Les ricanements de Nao couvrent pratiquement le son mais aucun d’eux n’y fait attention, tant ils sont focalisés l’un sur l’autre. Et quand la première chanson se termine, Even l’attire contre lui et l’enserre dans ses bras, le visage de Nao tombant dans son cou qu’il a enroulé de ses bras, alors qu’ils s’immobilisent complètement. Quelque chose est de nouveau off chez Even et Nao pense qu’il n’arrivera pas à lui faire changer les idées avec de la musique ; peut-être que ce dont il a besoin, c’est de parler. Extérioriser ce qui le ronge. « What’s bothering you ? You can talk to me. » Le plus douloureux dans ses mots c’est que ça ne fait justement pas partie de leur contrat mais ils l’ont déjà enfreint plusieurs fois, tellement de fois que Nao a abaissé tous ses remparts : il est raw et son cœur est à nu mais il n’a pas envie de changer quoi que ce soit parce qu’il ne se sent bien et complet qu’avec Even (et une voix lui rappelle qu’il est encore tombé deep et trop vite et que cette fois, il aura plus de mal à se relever ; cette fois ça sire pire que toutes les autres). |
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| | | | | nasty #2 + night highs (warning) | |
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