aux alentours de 18h. La rage déformait leurs traits creusés par la détresse et la faim ; les mères serraient contre elles leur marmaille dans l’espoir vain qu’aucun coup perdu ne heurterait le fruit de leurs entrailles, leur unique richesse, mais ce soir l’anarchie étendait sur l’Angleterre ses serres acérés. Ils étaient partout, les manifestants, semblant avoir accouru des quatre coins du pays pour envahir les rues les plus riches du Londres sorciers en une masse grouillante et haineuse, unie plutôt que faible et divisée. Se lever contre le Magister — n’était-ce pas là pure folie ? Mais vivre à genoux, soufflaient certains d’entre eux, ne valait guère mieux que mourir debout, et le poison de la rébellion gagnaient le cœur des moins téméraires qui, à leur tour, scandaient les revendications d’un peuple qui regagnait de l’assurance. Ils voulaient renverser le système : le pouvoir au peuple. Purifier le monde d’une guerre dénuée de sens, qui ne les intéressait pas. Passer au feu de leur insatisfaction les bourges et leurs fortunes indécentes, les mangemorts et leurs privilèges abusifs, les insurgés et leurs idéaux destructeurs. Nettoyer les rues par leur sang versé et repartir sur de meilleures bases, sur un jour nouveau. L’idée avait couvé des semaines durant pour atteindre ce soir son apogée.
Quelques Belliqueux s’étaient glissés parmi eux, pourtant, se fondant dans la foule pour encourager sa fougue : il serait toujours temps, plus tard, de prouver à la communauté sorcière que leurs mobiles avaient été justes, en dépit de leurs méthodes controversées. Mais cette opportunité ne pouvait être manquée, cette prise de conscience et cet élan désespéré contre le tyran ne pouvait rester inexploités ; ce fut sous couvert de polynectar, leurs visages barrés de rictus satisfaits à peine discrets, qu’ils fendirent la foule, leur fardeau partagé sur les épaules : un épouvantail vêtu d’une robe de mangemort et du Masque qui l’accompagnait, dressé sur une poutre de bois qui fut plantée et abondamment entourée de paille. Un silence de mort s’abattit sur les rues bondées lorsque les intentions de ces mystérieux inconnus eurent percuté les esprits et, en parfaite harmonie, les baguettes des Belliqueux furent dressées contre le bûcher. « Incendio », scandèrent-ils, armés d’une assurance morbide. Les teintes de jaune et de rouge s’entremêlèrent, ardentes, et entamèrent de grignoter la figure de l’ennemi.
Au cœur de ce regroupement remonté, bigarré, certains n’étaient présents que par attrait pour la violence promettant de marquer cette journée, et ce mouvement fut leur signal : d’un coup, tout se déchaîna. Les sorts filèrent, heurtant les carreaux, flambant les demeures luxueuses de la capitale, les hôtels particuliers, les clubs, les boutiques favorites des privilégiés. Forçant ces derniers à fuir leurs abris pour se retrouver à la merci des sorciers moyens qu’ils avaient si souvent piétiné de leur mépris, de leur pouvoir. Partout : cendres, feu, sang. La milice ne tarderait pas, le Lord pourrait bien tenter de se faire entendre ; que s’abatte sur eux la foudre : ils étaient prêts à l’affronter.
edit:
ajout de l'heure pour permettre de mieux situer le contexte ; c'est une fin de journée, certains travaillent encore et d'autres non, et les rues étaient encore bondées/actives lorsque l'émeute a débuté. le mouvement se déroule exclusivement à Londres : le peuple souhaite chasser l'oppresseur de son territoire et s'attaque donc aux demeures et aux lieux favoris des membres de l'élite qui vivent en ville.
Dernière édition par Oblivion le Lun 2 Mar 2015 - 16:21, édité 1 fois
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9020
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
Les yeux écarquillés, hagarde, Pansy maudissait sa curiosité. Si elle détestait les mouvements de foule, elle n’avait su résister à l’envie de comprendre le bruit, le chaos, restant dans la rue au lieu de se réfugier chez elle et de se barricader. Cachée derrière des sortilèges, elle aurait pu être à l’abri, probablement… Elle était pourtant dans la foule, sentant sa gorge se serrer et tirant un peu mieux sa cape pour cacher la richesse des étoffes qu’elle portait, l’éclat du collier autour de son cou… Sa baguette à la main, se faisant bousculer de tous les côtés, elle observait la foule se fendre et bientôt, son cœur s’enfonça brutalement dans sa poitrine.
Le mannequin sans vie qu’ils trimballaient était étrangement familier. C’était peut-être la tenue, ou bien le masque, qu’elle ne connaissait que trop bien. Combien de ses amis, de ses proches, portaient le noir des partisans du Lord ? Elle avala sa salive, ayant l’impression de faire descendre une poignée de verre pillé dans sa trachée et bientôt, sous ses yeux ébaubis, elle vit jaillir les flammes. Le geste, s’il ne la menaçait pas directement, était symbolique. Elle retint son souffle, une pression étrange se faisant sentir au niveau de ses sinus alors qu’elle était persuadée d’être sur le point de fondre en larmes…
Faisant volte-face, jetant pourtant des regards par-dessus son épaule, elle commença à jouer des coudes pour se tirer de là. Elle n’avait pas sa place ici, à moins de vouloir terminer au bucher. Paniquée, le souffle court, elle serra les dents en voulant se frayer un passage, secouée et bousculer par la foule autour d’elle, voulant hurler pour qu’ils se poussent, tous, car elle était Pansy Parkinson… un semblant de bon sens l’empêcha cependant de hausser le ton. Ils voulaient du sang, pur, versé sur le pavé… Le sang des mangemorts et, dans le doute, de tous les supporters de la cause, ce qui lui plaçait une cible sur la tête.
Tirant sa baguette un peu plus franchement, elle jeta un dernier regard derrière elle avant de planter un violent coup d'épaule dans le sorcier le plus proche pour dégager une issue quelconque... N’importe quoi pour ne pas se faire coincer par la folie qui menaçait de ravager la foule.
(CHE GUEVARA) ≤ « The revolution is not an apple that falls when it is ripe. You have to make it fall. »
Rébellion. Saveur douce amère d’un peuple affamé, saigné à blanc par un Lord tyrannique et une Elite avare, dont tu faisais tristement partie. Remise sur pieds grâce à Draco, tu n’étais cependant pas plus convaincue qu’avant de la bonne marche du gouvernement : étiez-vous justes ? Pleins de compassion ? Non. Vous étiez les rois d’antan s’empiffrant, se couvrant de richesses au nez et à la barbe des plus miséreux. Ton regard se promène sur cette foule mordante et brutale pour qui plus rien, plus personne, n’était l’image de la confiance. Trahis, bafoués, dénigrés, tués et malmenés, voilà ce qu’ils étaient, tous, ces regards malheureux et haineux dans les rues d’une Londres incendiée. Un charivari agressif, un carnaval des horreurs dont le Mangemort est le condamné au bûcher. Vêtue d’un long manteau gris, d’un haut et d’un pantalon noirs, tu tentes de te glisser dans l’ombre, de ne pas trop te faire remarquer, la Marque des Ténèbres sur ton bras mise à l’abri des regards par la longueur de tes manches. De quel côté dois-tu te mettre ? Leur révolte est d’une justice indéniable mais la cruauté du Maître n’avait d’égale que sa morbide imagination. Et Daeva, près de tes jambes, fondu dans ton ombre, se fait aussi silencieux que méfiant. Revenir d’une traque aux serpents et tomber là-dedans, pure poisse.
Tu voudrais t’avancer, raisonner les plus agressifs, protéger les plus jeunes mais tu ne fais rien, la baguette serrée entre tes doigts, le coeur pulsant l’adrénaline vers ton cerveau qui n’interprète pas : froide statue figée face au spectacle qui devrait t’insurger, te mettre dans une rage folle, princesse glacée de l’Elite sorcière. Remise en question. Doutes. Leur méthode cependant te laisse perplexe : font-il bien de tous se jeter à la mort ? Tu ne veux pas lancer des sorts, tu ne veux pas lever l’arme contre les opprimés. Ca n’est pas ça, un monde équitable, un monde dans lequel on peut grandir ou s’épanouir. Un seul Mangemort peut-il se vanter de ne pas vivre dans la crainte ? Quand les flammes se reflètent dans tes billes bicolores, tu cherches un visage connu, une silhouette familière. Pansy Parkinson. « Daeva. Aide-la. » Il te faut protéger ton serpent. « Prudence. Et pas de morsure. » L’animal glisse, contourne, pousse mais se retrouve bloqué par le mouvement, tu optes donc pour te frayer un passage de l’autre côté, la créature battant en retraite, retournant se cacher dans les coins, les ombres. Quand enfin tu attrapes le poignet de la jeune femme, c’est par surprise, l’attirant vers toi dans un geste anormalement protecteur. « Pansy. Respire. » Compartimenter. Ne pas te laisser submerger, toi aussi. C’est elle qui doit respirer, c’est elle que tu attires contre un mur, cherchant à fuir les regards avides de sang. Vous n’êtes en sécurité nulle part. Le chasseur devient chassé. Et si le roux de tes cheveux n’est pas l’image de la discrétion, ils ont au moins l’avantage de semer le doute, eux et le look paradoxal que tu te traînes.
Avec toutes les émeutes et les divers soulèvements qui avaient eu lieu récemment je tentais de ne jamais quitter seule le ministère. Mon frère tentait au maximum d’être avec moi lorsque, surchargé par tout ce qui pouvait se passer avec les rebuts je terminais à une heure tardive ou au contraire très matinale mais aujourd’hui il n’avait pu m’accompagner. Non, je n’estimais pas avoir besoin d’un quelconque garde du corps mais Cedrella Lestrange était réputée pour sa fragilité aussi tentais-je toujours de jouer le jeu. C’est mon amie d’enfance, Absynthe Dollwound, que je considère comme ma petite sœur malgré son âge, qui vint jusqu’à moi. Elle avait l’habitude de vivre la nuit. Elle était sûrement le plus bel oiseau nocturne que je connaisse, elle n’avait peur de rien ni de personne, ou presque et avait toujours été à mes côtés comme je serai toujours au sien. Elle m’avait donc rejointe dans mon bureau et nous décidions de passer une partie de notre fin de journée toutes les deux, profitant de mon envie de respirer loin du manoir de ma mère. Je l’invitais donc à manger un morceau avant de poursuivre notre discussion chez elle. Comme souvent nous nous étions arrêtés dans une petite auberge d’un quartier ou j’avais mes habitudes pour nous installer près de la fenêtre qui nous donnait un point de vue sur un jardin ensoleillé et fleuri, magnifique illusion, plaisante pour les yeux. Nous poser ici fut ma première erreur. J’étais loin d’imaginer le chaos qu’il allait régner ici. Nous étions en grande conversation elle et moi lorsque la fenêtre vola en éclat nous atteignant avec force. Soufflé par l’impact je m’étais retrouvé au sol. Tout en ôtant un morceau de verre de ma main gauche je cherchais Absynthe du regard. Absynthe, tu vas bien ?? Le verre constellait ma chevelure et des éclats s’étaient logés ici ou là sur mon visage et mes mains mais rien de réellement grave, du moins ce n’était pas la douleur qui me faisait agir. Me relevant rapidement j’attrapais ma baguette et observait autour de moi, tentant de comprendre ce qu’il venait de se passer. Maintenant que la fenêtre avait laissé place à un trou béant je voyais cette horde de sorcier prêts à en découdre avec… moi. Non je n’étais pas une cible privilégiée, je n’étais pas en tête d’une quelconque liste mais je représentais tout ce qu’ils exécraient. Une sang-pur connu et reconnu tant par son nom que par l’engagement auprès du Lord de ses proches. J’étais une cible, une Lestrange et comme si cela ne suffisait pas j’avais choisi de m’occuper de la vente des rebuts, une raison de plus de me haïr. Je les comprenais, le Lord avait mis à terre ceux qui tentaient de survivre, chaque taxe ne faisait qu’enrichir l’élite dont je fais partie. Ne restons pas là… Les sorts fusaient de toutes parts, déjà l’auberge que nous venions de quitter s’enflammait, il nous fallait fuir, nous protéger l’une l’autre. J’attrapais sa main pour ne pas la perdre mais si j’avais eu le sang froid de quitter rapidement les lieux je ne savais pas où aller à ce moment précis… Me protéger, la protéger, oui, mais je me sentais incapable de combattre ceux pour qui j’agissais dans l’ombre. Ce soir ils n’en savaient rien et j’étais une cible comme une autre en proie à la peur. Il nous fallait être discrète, passer inaperçu... espérer.
Dernière édition par C. Guenièvre Lestrange le Ven 23 Jan 2015 - 19:33, édité 1 fois
Une tonne de papier à remplir avec les nouvelles perquisitions de ces derniers jours. En ce moment, Abraxas faisait à peu près la même chose tous les jours, de quoi l'amener dans une routine ennuyante. Parfois, il participait à des interrogatoires mais rien de bien folichon. La dernière en date qui fut assez amusante, c'était celle qu'il avait fait en compagnie de Tae Oh, un mangemort lui aussi. Enfin amusante n'était peut-être pas le moment approprié. Disons plutôt mouvementé ! Se trouvant assis sur sa chaise, en face de son bureau, il venait de poser sa plume lorsqu'un homme surgit dans son bureau, avec une petite mine de crétin. Pas besoin d'être mangemort pour vouloir éviter d'avoir à faire à des crétins. « Désolé de vous déranger monsieur mais j'aurai besoin de votre signature sur ce document. » Il soupira. Voilà la première réaction d'Abraxas avant de prendre le papier que lui tendit le petit homme en face de lui et de le signer. « Et voilà ! Maintenant disparaissez de ma vue. Et je ne veux plus qu'on me dérange jusqu'à que j'en dise le contraire. » Le petit monsieur, qui tremblait légèrement sur place, prit un peu ces deux jambes à son cou et quitta le bureau du secrétaire à la magie. Celui-ci pouvant se remettre alors à sa tâche.
[...]
Le silence régnait dans le bureau, on ne pouvait qu'entendre la plume écrire sur le papier. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne frapper à la porte. Abraxas soupira une nouvelle fois. Cela faisait deux heures maintenant qu'il avait demandé qu'on ne le dérange et voilà qu'un crétin vient désobéir à son ordre. Et le même crétin de tout à l'heure en plus. Bien que le jeune homme pouvait se montrer patient, ce n'était pas vraiment sa journée aujourd'hui. Donc, cela voulait dire qu'il ne fallait guère le chercher, un point que le petit homme n'avait pas dû intégrer dans son cerveau. « Ne t'avais-je pas dis de ne pas me déranger ? T'es bouché ma parole ! » L'homme qui s'avança lentement, tremblait de nouveau, certainement à cause de la peur qu'il ressentait à cet instant précis. « Je crois que nous avons un problème. » Abraxas rigole légèrement. « Non tu crois ? Tu viens de désobéir à un de mes ordres. » « Oui monsieur mais je parlais d'un autre problème. » « Un autre ? Lequel ? » Demanda le jeune secrétaire, haussant un sourcil. « Une manifestation contre notre gouvernement monsieur. Une manifestation qui semble dégénérée. » « Hum .. Je vois. Appelles les raflleurs ! Je vais aller m'occuper de ce .. débordement. » Enfin de l'action ! Même si cela n'allait certainement pas faire plaisir au Magister. Il espérait que des mangemorts viendraient également avec lui, ne voulant pas être le seul haut représentant du ministère pour contrer cette manifestation. Enfin haut représentant, plus haut qu'un simple raflleur quoi. Quittant son bureau, Abraxas venait d'enfiler son long manteau noir, se dirigeant vers l'atrium pour rejoindre les mangemorts et raflleur qui allaient s'occuper de ce problème.
Dernière édition par Abraxas T. Pilliwickle le Ven 23 Jan 2015 - 16:17, édité 1 fois
Silencieuse et le regard rivé sur le pantin de feu, la Russe s’était figée dans la rue, tandis que d’autres autour d’elle semblaient plus enclin à s’agiter et à courir dans tous les sens, les lèvres psalmodiant déjà de hurlements aussi engonçant que prêts à lui percer les tympans. « Par la grande Baba Yaga, toute cette agitation pour un simple épouvantail de paille en train de brûler. » corrobora la pimbêche blonde à ses côtés, poupée slave aux traits aussi tranchants qu’à la silhouette cadavérique. Si cette dernière avait suivi l’exemple de l’héritière Dolohov en s’installant à Londres, elle n’avait toutefois pas émit d’intérêt à comprendre le contexte socio-politique actuel. De toute évidence, cela n’aurait rien changé à son regard… Entre Raspoutine, Baba Yaga et autres grandes figures à l’ambition démesurée tel que Grindelwald… Les Russes n’étaient plus à un sorcier près, ou un coup d’état… tant que ce n’était plus chez eux. « C’est au delà de ça Natasha… bien au delà. » Murmura finalement la Ténébreuse, laissant son regard observer les premiers mouvements de foule s’avançant vers elles. La panique ne pouvait qu’aller en montant, au rythme des flammes léchant l’étrange masque familier que pouvait porter le pantin honni. Ne l’avait-elle pas aperçu sur son frère ainé ? Un symbole de ce qu’il était aujourd’hui, en plus de cette affreuse marque trônant fièrement sur son avant-bras. Et plus les flammes s’empressaient de dévorer la paille, plus des bruits de verre brisé vinrent se joindre à cette musique oppressante. Une révolution, à n’en pas douter. La fin du calme plat.
Et finalement, alors qu’une silhouette affolée la frôle plus que de raison et s’éloigne tout aussi rapidement, la Dolohov se tourne enfin vers sa compatriote, non sans l’attraper par le poignet. « Nous ferions mieux de rentrer. Avance ! » Jure t’elle entre ses lèvres, dans ce russe chantant. La situation ne permet plus l’utilisation de la langue du pays pour un meilleur apprentissage de cette dernière. Et si poupée blonde acquiesce, ce n’est que pour pousser un hurlement sitôt que les fenêtres à leur gauche explose en mille débris, synonyme du rapprochement des révoltés. « Ma boutique ! » scande t’elle, alors que sa comparse, dont la baguette est déjà sortie, n’a eut que brièvement le temps de les protéger de plus de coupures que nécessaires. « Rentre chez toi ! » Hurle t’elle finalement, avant d’essuyer une goutte qui coule le long de sa joue. « Tu saignes Nhÿx ! » Hélas, déjà la Ténébreuse n’écoute plus, choquée par la violente embardée de sa journée, ne gratifie son amie que d’un regard suffisamment sombre pour être obéie sur l’ordre précédent… Si elle n’est pas sans défense, ce n’est pas le cas de la couturière, trop mauvaise en duel pour être utile à qui que ce soit. Mais elle… C’est une toute autre histoire… Elle dont l’éducation ne l’a jamais laissée sans défense, elle dont la magie noire sinue dans ses veines, avide de reconnaissance et de peur. Ses doigts se resserrent doucereusement sur sa baguette, alors qu’elle s’attaque déjà au supposé responsable de l’explosion de plusieurs boutiques, et certainement, de la coupure dont elle fardée. Rancunière en cet instant, ce sont ces mêmes débris qui sont envoyés sur la victime, vengeance encore bien trop maigre pour qu’elle soit satisfaite. Si elle ne s’est jamais sentie concernée par l’avenir de cette lande, elle pourrait bien aujourd’hui l’être. Aujourd’hui seulement, alors qu’elle fait passer un enfant derrière elle. Et puis finalement, son regard se porte sur une étrange petite silhouette dont elle ne connaît l’existence que grâce à une autre personne. Si elle se penche, ce n’est que pour murmurer un « grimpe » à l’égard du serpent trop bien connu, ses prunelles recherchant la maitresse de ce dernier… jusqu’à finalement la repérer un peu plus bas.
C’est une nuit à laquelle elle ne s’attendait pas. Les flammes dansent tout autour d’Absynthe et elle se demande soudain ce qu’il se passe. Et pourquoi le monde semble soudain avoir perdu tout son sens. A la base elle était simplement venue passer un peu de temps avec Guenièvre. Sa meilleure amie. Sa confidente. La seule qui soit restée à ses côtés alors que son esprit s’effrondrait peu à peu. La seule à avoir essayé de le reconstruire. Il leur arrivait souvent de sortir le soir, seulement toutes les deux. La famille Lestrange ne devait pas en être particulièrement heureuse mais à elles deux Absynthe et Guenièvre étaient parfaitement capable de se protéger. Absynthe n’était pas une mangemorte pour rien après tout. Elle était tout à fait à même de prendre soin d’elle-même. Du moins c’est ce qu’il avait semblé. En théorie.
Car si elle se tient là au milieu du chaos et des cris c’est bien que quelque chose à mal tourné …
Peut-être n’auraient-elles pas du sortir ce soir. Surement. Mais comment auraient-elles pu savoir ? Elles s’étaient seulement arrêtés pour manger quelque chose dans une charmante auberge. Bien loin de l’idée d’une soirée aventureuse selon Absynthe. Au contraire. Le repas, cette sortie auraient du être ordinaires. Parfaitement ordinaires. Seulement cela n’avait pas été le cas. Alors qu’elles parlaient la fenêtre avait soudain explosé. C’est à ce moment-là que la tête d’Absynthe est allée se cogner violemment contre le seul froid. D’ailleurs alors qu’elle regarde lentement autour d’elle, elle peut sentir un léger sillon de sang chaud ruisseler contre sa peau. Elle l’essuie d’un revers de main et se tourne immédiatement vers Guenièvre. Tendre et Forte Guenièvre. Absynthe hoche lentement la tête, le regard un peu perdu.
« Ça va. Tout va bien je crois » Elle sent la main de son amie s’enrouler autour de la sienne et Absynthe la serre à s’en couper le souffle. Dégaine sa baguette de l’autre. Il lui faut pouvoir se défendre. Les défendre. Surtout si quelqu’un la reconnait. Absynthe ne se vante pas forcément de son statut de mangemort. Mais elle reste tout de même connue de certains. Alors elle est en danger. Elles sont en danger. D’autant plus que Guenièvre est une Lestrange occupant un poste à risque. Les cris résonnent autour d’elle et Absynthe tremble. Inspire profondément pour essayer de calmer son cœur qui cogne douloureusement contre ses côtes. Comme un animal emprisonné.
Ses doigts se crispent sur ceux de Guenièvre. » Oui il faut partir. Ne pas se faire remarquer et partir. On ne pourra jamais avoir l’avantage ici. Et je ne veux pas que tu sois blessée. » Pas Guenièvre. Pas elle. Absynthe est prête à tuer n’importe qui ici pour la protéger. Elle le fera s’il le faut mais pour le moment elle se contente de la tirer par le bras et de tenter de trouver un chemin sûr dans lequel elles pourront se faufiler pour partir.
Comment est ce qu'on s'est retrouvés là ? Au milieu de la foule. Emprisonnés par les cris. Captifs de ces étrangers. Ceux qui scandent. Et ceux qui tremblent. Je l'ignore. On ne faisait que marcher dans les rues de Londres. Avant d'être pris de court par la tournure des événements. On a dû s'arrêter à peine une minute. Presque trop curieux de comprendre ce qu'il se passe. Le piège se refermant aussi vite. Des flammes attirent l'attention de mes iris. Une marionnette. Revêtue de la tenue de mangemort. Elle s'embrase. Et se consume. Doucement. Contrastant farouchement avec l'agitation de la foule. Mes doigts pressent nerveusement ceux d'Aliss. Elle ne doit pas restée là. Peu importe ce que signifie cette manifestation. Peu importe son but final. Peu importe s'il s'agit d'une rébellion. A en juger le symbole qui brûle encore. Cet endroit est devenu trop dangereux pour elle. Elle doit sortir de cette foule. S'en éloigner. Et se mettre à l'abri. Il n'est pas question que l'incident ayant eu lieu durant l'attaque au ministère se répète. Ou se continu au milieu de ce foutoir. Pas alors que je lui ai fait la promesse de lui apporter une sécurité. Ma main renforce son étreinte sur la sienne. Tentant inutilement de m'assurer de sa présence. « On se tire d'ici. Viens. » J'essaye de l'entraîner hors du centre de la masse. Poussant quelques personnes au passage. Pour nous libérer la voie. Me prenant un coup de coude dans les côtes en retour. Je jette un coup d'oeil sur Aliss. Avec cette mauvaise impression de s'enfoncer un peu plus dans la foule. Qui s'étire à n'en plus finir.
Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 15:42, édité 2 fois
Vouloir fouiner dans certaines archives impliquaient parfois de trainer plus tard que de raison dans les locaux du ministère. Ce soir-là ne faisait pas exception pour Ulrich qui s’était discrètement faufilé dans la salle prévue à cet effet sous prétexte de vouloir faire des recherches pour l’une de ses enquêtes. Les caisses s’entassaient sous la poussière qui s’accumulait inexorablement malgré l’entretien qui y était officiellement fait régulièrement. Il lui était toujours facile de faire une copie discrète de ce qui l’intéressait avant de le glisser dans la doublure de sa cape de sorcier. Chaque élément venait s’ajouter aux dossiers qu’il conservait méticuleusement dans sa salle d’entrainement au manoir Keller. Personne ne pouvait y avoir accès à part lui. Aloys s’y était bien essayé à de très nombreuses reprises en vain. Après tout, c’était là qu’était verrouillée la baguette d’Alexander notamment…
Ulrich venait d’annoter quelques copies qu’il venait de subtiliser lorsqu’un stagiaire passa légèrement paniqué et angoissé dans le service qu’occupait la brigade de police magique dont le Serpentard faisait partie depuis plusieurs années désormais. S’avançant de sa démarche féline et souple, ses yeux sombres se posèrent sur la loque qui lui servait d’interlocuteur. Celui-ci n’en menait guère large. Entre ses jérémiades et ses hoquets de surprise, Ulrich parvint cependant à comprendre le gros de l’histoire. Des insurgés avaient hissé un mannequin déguisé en mangemort auxquels ils avaient bouté le feu avant de se jeter dans la bagarre en lançant des sorts selon leur bon plaisir.
En tant que membre de la brigade magique, Ulrich se voyait tenu de se rendre, avec les autres, sur les lieux afin de tempérer les choses. Mais en avait-il seulement envie ? L’idée de voir quelques mangemorts abîmés et à sa merci l’amusait beaucoup. De plus, ce genre d’événements était propice au fâcheux incident. Une flammèche était tellement vite emportée vers la cape d’un ancien bourreau ou de l’un des siens. Une vitre pouvait si rapidement blesser ou ouvrir un être de chair et de sang sous l’effet d’un malencontreux sortilège sorti d’on ne sait où. Le chaos total, voilà l’un des aspects qui l’amusait énormément.
- Du calme ! , intima-t-il calmement à l’apprenti, Essaie de regagner ton manoir pas en transplanant depuis les cheminées du hall. Nous allons aviser la situation sur place…
Son patronus que sa sœur ne manquerait pas de reconnaitre avait quitté le ministère en direction de sa propriété dans le Derbyshire. Kathrina ne devait quitter sous aucun prétexte leur domaine ni Aloys d’ailleurs. Une fois la chose faite et quittant les lieux, l’ancien Serpentard avait suivi ses collègues jusqu’à ce qu’ils ne finissent, une fois dehors, par se voir séparer. Enfin… s’il avait été honnête, le brun aurait avoué avoir cherché clairement à se débarrasser de ses compagnons. Arrivé là où se dressait fièrement l’épouvantail, ses pupilles noires comme son âme embrassèrent du regard la scène qui se déroulait devant lui. Les sorts fusaient dans toutes les directions. Certains sorciers tombaient, d’autres fuyaient. Quelques enragés hurlaient en chargeant le premier citoyen venu. Au milieu de cette débâcle, Ulrich aperçut Parkinson visiblement en fâcheuse posture. Du moins jusqu’à ce que Lucrezia Rowle ne vienne à son secours. C’était ennuyeux, vraiment. La brune aurait fait une si belle cible… Le rebut roux et amoché de l’héritière des Rowle se tenait non loin. Pathétique être qui visiblement ne se donnait pas la peine de s’emparer d’une baguette pour mettre fin à sa captivité. Compte tenu de sa taille, la chose lui serait si aisée. Et pourtant, celui qu’il avait entendu fier et insoumis malgré les ravages que son premier maître avait fait sur lui, continuait de se tenir droit dans le sillage de celle qui l’avait acquis comme un animal. Pitoyable vraiment ! Détournant le regard d’eux, celui-ci se porta sur l’épouvantail. Grotesque mannequin enflammé que les insurgés avaient planté tel un étendard. Ridicule vraiment … Du moins jusqu’à ce qu’une idée ne traverse l’esprit tortueux du jeune homme. Cette situation et ces enragés venaient de lui donner matière à s’amuser à leur frais de surcroit. D’un mouvement discret et adroit du poignet, Ulrich attisa davantage les flammes de l’être de paille et de tissu qui projeta des flammèches avant de tenter de se mêler lui-même à la foule environnante. Une proie ou un être intéressant finirait bien par se montrer à lui.
Rejoindre les insurgés. Ou rester neutre. Voilà de nombreux mois que ta vie balance entre ces deux choix, attendant désespérément une réponse de ta part. Le cul coincé entre deux chaises, entre ton envie presque obsessionnelle de briser la dictature de ce pays et détruire les mangemorts, et cette loyauté que tu dois à ta famille, qui doit t'empêcher de la mettre en danger. Quitte à passer pour un lâche aux yeux des deux camps opposés. Pourtant, tu agis, autant que tu le peux. Éliminant discrètement des mangemorts. Tentant de réduire leurs effectifs et les affaiblir. Mais rien de tout ça ne suffit, tu le sais. Et tu ne te sens pas prêt à aller plus loin, à mettre ta famille en danger et à briser la confiance qu'ils portent en toi. Ils sont les derniers à le faire, après tout, et tu ne veux pas détruire ce qu'il te reste de liens affectifs. Quitte à tourner le dos à tes convictions et ta conscience. Quitte à tourner le dos à cette Vincianne qui essaie de te faire prendre part au combat pour la liberté. La famille n'est-elle pas le plus important après tout ? Un père absent vaut toujours plus qu'un désir personnel, aussi noble soit-il.
Tes pas t'amènent finalement au croisement d'un grand boulevard. Et t'immobilisent lorsque tu aperçois la foule qui s’agglutine dans la rue. Impossible de dire combien ils sont, peut-être une centaine, peut-être plus. Mais le bruit qu'ils occasionnent ne te laisse pas indifférent, et tu tentes tant bien que mal de capter ce qu'ils disent. Ils grondent, réclament des droits qu'ils n'obtiendront jamais. Ils mourront avant. Les hommes, les mères et leurs enfants. Tous seront châtiés par la colère du Seigneur, dès lors qu'il apprendra ce qui se trame au sein de ses rues. En ne laissant aucune chance à ceux qui se retrouveront au milieu de ce merdier quand ils arriveront. Tu tentes de te frayer un passage au milieu de la foule, pour approcher autant que possible le nœud de cette manifestation, pour découvrir l'identité de ceux qui ont lancé ce mouvement de gronde. Pour te retrouver en tête de cortège lorsque les choses s'envenimeront. Pour te retrouver au cœur du combat.. Mais tu t'immobilises lorsqu'un silence irréel s'installe. Dans l'attente de voir si quelque chose est en train de se passer de l'autre côté de la marée humaine. Une marionnette apparaît au loin, déguisée en mangemort. Avant de prendre feu.
L'effigie brûle. La stupeur laisse place aux cris et acclamations, tandis que la colère impose sa place dans le cœur des manifestants. L'heure n'est plus à l'immobilisme, et la révolution semble prendre une toute nouvelle ampleur. La foule se fait de plus en plus dense, agrandie à chaque minute par de nouveaux arrivants, du simple curieux au révolutionnaire en herbe. Tu sais que la milice ne tardera pas à venir. Accompagnée de mangemorts encapuchonnés, n'ayant reçu d'autre ordre que celui de séparer la foule, de verser le sang des instigateurs de cette manifestation qui sent bon la violence et la mort. Il ne reste plus que l'arrivée de l'ennemi déclaré pour mettre le feu aux poudres et aggraver une situation qui ne demande que ça. Et au final, c'est tout ce que tu demandes. De pouvoir te défouler un peu, embrasser entièrement la cause insurgée, sans penser aux conséquences de ce choix sur le reste de ta famille. Peu importe les conséquences, si tu parviens à libérer le pays de ce monstre infâme qu'est le Lord et de ses agneaux déguisés en loups.
Tu continues alors ton chemin, poussant sans ménagement ceux qui te barrent la route. En espérant que tes sœurs ne soient pas noyées dans ce bordel sans nom. Mais tu ne les aperçois pas au fur et à mesure de ton avancée. Comment pourrais-tu, avec tous ces gens collés les un aux autres, et alors que tu ne vois pas à un mètre de toi ? Il faudrait leur tomber dessus, ce qui te semble improbable, pour les voir. Elles sauront se débrouiller, transplaner pour quitter les lieux avant que ça ne dégénère. Tu ne parviens cependant pas à calmer ton esprit, à ralentir tes pulsions cardiaques alors que tu t'enfonces encore un peu plus dans la foule. Jusqu'à apercevoir, à quelques centimètres, le visage si familier de ce serpent qui tente de prendre le chemin inverse. Ta sœur empoignée à lui. « Marcus ! », hurles-tu, espérant que cela suffise à ralentir ses pas, voire à l'arrêter. Mais il continues, et tu fais immédiatement demi-tour pour le rejoindre. Tu finis finalement par arriver à quelques pas de lui, tendant le bras pour retenir sa manche. « Drôle d'endroit pour un type comme toi. Tu fais quoi ici avec elle ? »
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