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sujet; marked for death [Alan] (warning) |
| Les minutes défilent, et les secondes ne servent qu’à laisser les lèvres expier un souffle brûlant, saccadé, reflet d’un désir ardent guidant les hanches de Ladáh. Chaque ondulation est un délicieux supplice qui la mène plus proche d’un point culminant qu’elle peut entrevoir sous ses paupières closes. Chaque balancement l’électrifie, l’écarte de la réalité pour une dimension bien plus primaire. Les paumes de l’homme au prénom inconnu, forment des caresses rugueuses qui ne servent qu’à l’inciter d’avantage à se fondre en lui, à chercher plus encore les émotions créant cette tension en son bas-ventre. Peut-être est-ce le côté occasionnel qui rend l’acte en lui-même plus poignant que jamais. À moins que l’absence de partenaire depuis des années n’ait rendu sa peau plus sensible qu’auparavant. Ladáh l’ignore, et dans ce même concept, s’en moque passablement, ses lèvres dévorant de nouveau celles de son amant, voracité dont elle ne parvient pas à se défaire.
Sous la morsure de son amant, elle se cambre en arrière, lui offre l’opportunité de la dévorer plus encore, retient son souffle pour mieux l’expier. Son désir forme un écho immanquable, et quand l’une de ses paumes se retient sur le matelas aux draps froissés, l’autre s’aventure le long de la nuque de son amant pour l’inciter à ne pas s’arrêter. Ses pensées éteintes, oubliant l’épée de Damoclès au dessus de sa propre tête, elle se laisse seulement porter au delà de ce que peut lui procurer cette étreinte inconcevable. Lèvres de nouveau captives, Ladáh répond au baiser de l’homme qui la possède, sans jamais interrompre la cadence qu’elle a imposé, et dont elle sait qu’elle ne durera pas, l’homme en elle n’étant pas de ceux qui se laissent apprivoiser trop longtemps.
Et il ne tarde pas à le montrer, une fois de plus, réinstaurant cette position qui n’a jamais su satisfaire la russe, trop insoumise pour accepter de rester allongée sagement. Cependant, l’homme se fait plus respectueux que le temps passé, et les sensations se décuplent sous l’amplitude des mouvements, de ce va-et-vient qui l’étourdie, qui l’étouffe. Ses ongles se perdent dans le drap au dessus de sa tête, se plantent dans le tissu trop mou. Elle se sent faible alors que chaque mouvement l’oblige à se contracter, tandis qu’elle sent le raz-de-marée se faire de plus en plus proche, prêt à tout dévaster. Et en une fraction de seconde, s’abat totalement, arrache à la jeune femme une manifestation éclatante, et l’oblige à se crisper contre le mâle, les poings serrant les draps. Un dernier coup de reins, plus intense et plus long, lui indique que son autre achève sa danse de même, et ses lèvres cherchent les siennes pour un baiser langoureux, un remerciement pour cet instant hors du temps.
Quand il se détache d’elle pourtant, la russe refuse de bouger, les yeux rivés vers le plafond, les lèvres étirées en un sourire mystérieux. Elle est épuisée, mais apaisée. A t’elle jamais vécu instant plus sensuel ? Son premier amant, et l’unique jusqu’à ce jour, n’avait réussi qu’à instaurer une routine dans leurs ébats, bridant la passion, refusant l’intimité à son sens le plus animal. Lui, l’inconnu, lui avait extirpé bien plus de sensations qu’elle pensait pouvoir ressentir, et c’était tout à son honneur, sans qu’elle ne le lui révèle. Elle se redressa enfin, ne jugeant pas utile de cacher sa nudité lorsqu’elle s’extirpa du lit pour mieux retrouver et enfiler ses vêtements délaissés, mais regagna bien vite le lit, ses doigts brossant sa chevelure à la va vite, les tressant de nouveau pour la nuit. « Je… » Inspiration profonde. Elle ne tenait pas à ce que les choses évoluent avec un sentiment de malaise pour la simple raison qu’ils avaient partagé plus qu’une simple poignée de main. « Je regarderai l’état de tes blessures demain matin, avant de partir travailler. Tu connais le sortilège maintenant, si tu devais de nouveau te trouver dans cet état… » Ce qu’elle ne souhaitait pas. « Est-ce qu’il y autre chose que je peux faire pour toi ? » Murmura t’elle, glissant ses jambes sous les draps pour repousser la brusque chute de température.
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| Ladáh le lâche alors que la passion semble ne pas pouvoir monter plus entre eux, ses mains se refermant sur les draps comme si elle était à la recherche de quelque chose auquel s'accrocher de plus réel que l'homme qui se trouvait sur elle, en elle, tout aussi perdu et jeté en pâture à l'abandon qu'elle représentait pour lui. Alan ne voulait pas que le moment s'arrête, il ne voulait pas que ce corps pressé contre le sien disparaisse. Il voulait continuer d'oublier, continuer de n'être qu'un homme vivant la banalité d'un rapport avec une inconnue, loin de la guerre, loin de toute responsabilité, de toute forme de violence autre que celle qui pouvait lier deux êtres humains dans les plaisirs de la chaire. Car Alan se sentait lié à cette femme, même temporairement, à la fois par leur hanches intimement imbriquées et par ce corps qu'il sentait sous le sien, échangeant sa chaleur avec lui, savourant ses courbes pressées contre les siennes.
Enfin, l'abandon sembla atteindre un autre palier lorsque le plaisir monta encore en intensité, déchirant ses os et explosant ses reins alors que ses grognements gagnaient en force, se transformant en râle presque douloureux alors que le plaisir se faisait insupportable, intenable, explosif. Peut-être laissa-t-il échapper quelques mots à l'apogée de son plaisir, pendant que son sang se transformait en feu, que ses veines et artères explosaient dans son bas-ventre et que ses va et viens se faisaient totalement incontrôlés, uniquement mus par le plaisir désormais instinctif qu'il sentait, si proche du gouffre, au bord du vide. Puis soudainement, il bascula. Avalé par la délivrance. Chutant dans le vide. Chutant en elle. Ce soir elle se faisait salvatrice, elle était son aller simple vers l'oubli, vers le plaisir. Elle, qu'il ne connaissait que depuis quelques heures, elle qui lui avait offerts des soins et une sécurité relative, elle qui partageait ce moment purement charnel, venait de se faire actrice de son évasion, échappatoire à une réalité à laquelle avait tourné le dos, ne serait-ce que pour une fois.
Immobile en elle, il cherche un souffle qu'elle lui dérobe à nouveau, entrelaçant sa langue avec la sienne dans un baiser langoureux qui le retient contre elle encore un moment, comme une conclusion sensuelle pour équilibrer avec le début de leur étreinte, sauvage, brute. Alors Alan en profite, il lui vole encore de sa chaleur, de sa salive et de sa tendresse. Ne plus la laisser partir, c'est tout ce dont il a envie pour le moment. Garder cette femme, garder ce corps prisonnier du sien, garder le droit de ne jamais quitter ces courbes.
Cependant l'instant cesse et il libère Ladáh de son poids en s'allongeant sur le dos, à côté d'elle. Son regard n'est pas sur le plafond, mais sur la jeune femme à ses côtés dont il détaille le visage. Il ne veut pas l'oublier. Il veut garder ces instants pour lui, comme une promesse, un moteur. Sa rage le poussait toujours en avant dans sa lutte, mais désormais elle serait décuplée par le souvenir de ces instants de normalité. Voilà entre autre pourquoi il se battait. Pour un retour à une nouvelle normalité, à la banalité d'une étreinte dans un lit confortable, sans conséquence, sans souffrir de la faim ou du froid, sans craindre une attaque imminente.
Elle se lève et Alan continue de la regarder, mais ne fait pas le même effort qu'elle. Il dormira nu ce soir, il n'y avait rien qu'elle n'aie déjà vu et vivre avec les insurgés avait de quoi supprimer quelques inhibitions. Il regarda avec regret le corps gracile de Ladáh disparaître sous les maigres couches de vêtements qu'elle emportait avec elle dans le lit. Alan se glissa également sous les draps, mais laissa à l'air son côté brûlé dont la douleur lui rappelait peu à peu la réalité. Il n'avait pas été amené ici par une situation normale, peu importe à quel point il essayait de s'en convaincre.
Elle brisa alors le silence, hésitante, brisant aussi le calme et la tranquillité qu'il retirait du moment. Elle lui parlait de sa jambe, elle lui parlait du sortilège. Elle lui parlait d'un demain qui arriverait bien trop tôt et qui n'avait aucunement besoin d'être rappelé. Il soupira et ferma les yeux. Pouvait-elle faire quelque chose pour lui ? Sans doute. Elle pouvait se taire. Elle pouvait s'allonger à ses côtés et être là quand il se réveillerait. Le souhaitait-il vraiment ? Il n'en savait rien.
-Tu pourrais t'allonger avec moi, puis juste me laisser t'entendre respirer...
Ce n'est que comme ça qu'il réussissait à dormir. La raison pour laquelle il laissait Hazel partager ses précieuses couvertures, sentir qu'il n'était pas seul, mais pas non plus dérangé par d'incessant babillage. Simplement une présence et du silence. Il n'aimait plus être seul dans le noir depuis son passage à Azkaban. Il avait sans cesse l'impression d'y retourner quand c'était le cas, surtout dans cet asile dont les courant d'air froids lui hérissait tous les poils. Ce soir cependant, rien de tout ça. Ce soir il dormirait au chaud et il aurait l'occasion de dormir contre quelqu'un.
-Tu pourrais me garder contre toi pour la nuit aussi, rajouta-t-il d'un ton bourru. |
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| Les ongles de la russe se raccroche au réel, à l’imprécis. Elle cherche un point d’ancrage alors qu’elle peut sentir l’homme se perdre en elle, et qu’elle même se perd contre lui. La nuit n’est pas encore terminée, mais leur passion elle, semble trouver son apogée dans leur souffle mêlé, dans cet échange de chaleur, cette danse trop intime. Ses lèvres trouvent les siennes, s’y attardent, et ses paumes retrouvent bientôt la soie de sa peau. Elle entoure sa nuque, s’éprend de sa silhouette, savoure chaque instant passé dans ses bras dans le repos du moment. Et quand leur échange prend fin, sa joue caresse la sienne, sa bouche redépose un délicat baiser sur son épaule. La sorcière n’arrive plus à penser, et le veut-elle seulement ? Sous le poids de l’homme, le lit grince, tandis que sa silhouette s’allonge à côté d’elle ? Elle n’a pas besoin de se perdre dans la contemplation de celui-ci, le plafond est un point d’ancrage auquel elle a besoin de se rattacher. Elle ignore pourquoi elle a cédé à cette impulsion, mais elle ne le regrette pas, garde en mémoire chaque instant volé.
Mais le rêve se doit d’être de courte durée, alors qu’elle se dérobe, s’échappe, retrouve les vêtements qui protègent ses courbes fines. Elle se sent plus à l’aise, moins sujette à une contemplation qu’elle pourrait juger néfaste. Sous son pull, elle sait que l’horrible marque qu’elle arbore est définitivement cachée. Qu’elle ne craint rien. Mais la situation lui paraît pourtant inconfortable. Et quand il lui répond, elle hausse les sourcils sous la demande, mais consent à accepter, signe de tête en guise de oui. Alors elle s’allonge, trouve une place adéquate, avant de finalement attraper un oreiller pour le poser près de l’épaule de son amant. La jeune femme se cale confortablement, et sa main trouve le cœur, dont elle s’enquière du battement. Elle ne possède pas l’habitude de sombrer dans le sommeil contre quelqu’un, et sans doute cela l’inquiète t’il un peu, avant que finalement, ses paupières ne se ferment, qu’elle sombre dans les bras de morphée autant que de son malchanceux.
FIN DU RP |
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