I'm latching on, babe, now I know what I have found. I can't find your silver lining, I don't mean to judge. How do you do it ? You got me losing every breath. What did you give me to make my heart bleed out my chest ?
If there are boundaries I will try to knock them down
Cette journée était étonnamment tranquille. Je n'avais nullement besoin de jouer les déménageurs gobelins ou l'armoire à glace. Non, aujourd'hui Lazarus semblait bien trop occupé pour pouvoir me laisser tranquille. C'était mon premier instant de "liberté", puisque j'allais pouvoir choisir comment occuper ces instants de libre. Victoire ou leurre ? Je jouais selon ses règles, seul lui pouvait le déterminer. Adossé contre le mur extérieur, je regarde le paysage. Tout semble figé dans le temps, probablement l'effet de la neige, du froid et des temps de malheurs, bien décidé à perdurer. Malheur ? Pas pour tout le monde. Alors que le whisky pur feu coulait à flot à l'intérieur, j'imaginais que pour le reste du commun des sorciers, tout cela était bien différent. Le regard vide, je commençais à regretter le goût délectable de l'hydromel. J'était tenté ici, et je regrettais Azkaban sur ce point. Là bas, il n'y avait rien, le seul goût possible était celui de son propre sang et le contact chaleureux des divers moyens de torture. Il n'y avait que cela, la compagnie des rats, l'humidité et le froid en guise de lit. Comment en arriver à regretter cela ? Doux souvenirs de vacances forcées pour traîtres et né-moldus, ce qui peut être cumulatif. Une La hache plantée sur le tronc attira mon regard. J'eus l'impression de revenir au Domaine, avec les chants de mes oncles, et le regard désapprobateur car inquiète de me retrouver avec un bras en moins. Je m'avançais lentement dans la neige, empoignant avec force et non sans une certaine émotion, cette hache. Mes mains se souvinrent, engendrant un large sourire niais.
Par réflexe, je jetais un vif regard autour de moi. J'étais seul, et ce n'était pas plus mal. Je finis par enlever ma cape qui me servait d'oripeau, reposant mes mains fermement sur le manche de cette hache. Un flocon vint se poser sur mon oeil, j'y passais vulgairement mon doigt, grattant ma cicatrice sans grande précaution. La mécanique s'enclencha, les bûches se formèrent et s'accumulèrent de façon très désorganisée. J'entrepris alors de les ranger, par crainte qu'un Carrow ne vienne se saisir de l'occasion pour défouler toute la violence qu'ils pouvaient enfermer.
Ma guenille grise, auparavant verte, collait à ma peau chaude, laissant quelques flocons audacieux rafraîchir ma température corporelle. Alors que je m'apprêtais à reprendre ma besogne, une traînée, fine et légère, s'était dessinée sur la neige fraîche. Mon sourcil s'arqua automatiquement, puis je feignis de me remettre avec mon bois et ma hache. Mon instinct de Niffleur ne me trahissait que rarement et je vis une vipère, noire aux yeux bleus transcendants. C'était assez hypnotisant et je l'observais, immobile. Je détestais ces bêtes-là et il me semblait que c'était particulièrement venimeux comme bestiole. Je pris alors ma hache par un réflexe des plus vifs, la brandissant alors. J'étais prêt à lui trancher la tête mais ces yeux bleus, ils m'étaient familiers. J'avais déjà été sous la lumière de ce regard. Je ne parvins pas à exécuter mon geste, rabaissant la lame tranchante de la hache juste à côté de la tête de ce serpent. Un semi-loup qui se rend face à une vipère ? Il y aurait de quoi écrire les récits de Harry Potter et sa bande de joyeux lurons.
Bouche bée, je finis par secouer la tête face à cette surprise. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Je craignais le pire pour elle, j'avais manqué de la décapiter. « Gwen ?! » Par la barbe de Merlin, je scrutais les environs, la tirant brusquement par le bras dans un endroit à l'abri des regards indiscrets. « Lazarus est occupé si t'es venue le voir. » Je ne la quittais pas des yeux, sentant de vieilles sensations émerger à nouveau. Elle prenait des risques inutiles en venant ici, en me parlant surtout et en révélant sa nature surtout. J'ignorais tout de sa capacité et il y avait trop d'information dans un même hibou. Qu'est-ce qui lui prenait ? Sourcils froncés, je tâchais de calmer les battements de mon coeur, ou plutôt de cette chose qui me servait de pompe à sang.
Dernière édition par Liam O'Daire le Sam 10 Jan 2015 - 13:36, édité 1 fois
Je ne travaillais pas aujourd’hui, ni au ministère ni pour les mangemorts, ni pour personne si ce n’est moi-même. Il existait peu de personnes pour qui j’offrais de mon temps gratuitement, qui comptaient assez pour moi pour que j’affronte l’hiver anglais. Je n’étais pas la bienvenue chez moi durant mes congés, ma mère estimant ma présence polluante. Il en était de même de mon côté. Aussi, j’avais rapidement choisi d’user de ce temps pour moi. Faire une chose qui me tenait à coeur et le faire rien que pour moi. Etre égoïste. Ma cape sur les épaules, je transplanai, quittant la demeure Lestrange pour une autre, presque semblable dans ce quartier. Nous étions presque voisins et cette proximité m’attristait autant qu’elle me rassurait. Seule, sous ma forme de vipère, je m’étais postée près du domaine Carrow. Observant les allées et venues, les invités, le maître des lieux, sa famille, son rebut. Son rebut, Liam. Ce n’était pas la première fois que je venais ici, ni la première fois que j’espionnais de la sorte mais je n’avais jamais vu Liam seul. Aujourd’hui, l’occasion était trop belle, il y avait peu de personnes à l’intérieur de la maison et, mieux encore, Liam avait pu sortir seul. Il était là, adossé contre le mur. Je ne le quittais pas des yeux, priant pour qu’il s’avance, qu’il m’offre cette occasion de le voir, mieux encore, de pouvoir l’approcher. Peu m’importait qu’il découvre ma nature d’animagus. Le danger était palpable, je savais que si Lazarus venait à me découvrir ici m’approchant de son rebut, il userait de sa baguette de façon violente, c’était un mangemort dont la réputation n’était plus à faire. J’était bien sûre prête à me défendre mais pas à mettre Liam en danger... Pourtant c’est ce que je faisais. Ma simple présence en ces lieux était un danger pour nous deux. Mais, que Merlin me pardonne, le coeur nous fait souvent faire des choses idiotes. Voilà sans doute pourquoi une vipère à moitié congelée s’approchait du sorcier qui coupait à présent du bois. Je me stoppai à quelques pas de lui. Il tenait fermement sa hache et la peur s’empara de moi lorsqu’il l’éleva. Il allait me couper en deux. Je me métamorphosai le plus rapidement possible. Déséquilibrée, je tombai les fesses dans la neige alors qu’il se rendait compte de la personne qu’il avait en face de lui. Si j’avais eu le coeur à plaisanter, je lui aurais dit qu’il me faisait toujours le même effet lors de nos rencontres, il me mettait KO. Il me tira par le bras, m’emmenant rapidement dans le coin le plus discret de l’endroit. Le froid était aussi mordant que la façon avec laquelle il s’adressait à moi mais cela avait au moins le mérite de me sortir de ma léthargie. Le voir était aussi douloureux que plaisant. J’avais en moi cette immense culpabilité de le savoir ici, de savoir qu’il subissait les changements d’humeur de Lazarus et ça, à cause de moi. Parce que je n’avais pas été capable de bouger lors de cette vente aux enchères. Je n’avais pas su le protéger et ce même si je m’étais éloignée de lui. Je n’avais pas encore dit le moindre mot qu’il m’annonçait que son “maître” était occupé, chose que j'avais ardemment espéré afin que nous ayons le plus de temps possible. Tout de même consciente d’avoir un temps imparti pour m’assurer qu’il allait bien, je finis par dire de façon totalement décousue et entre deux claquement de dents. Je suis si désolée, dis-moi qu’ils te traitent correctement, Liam j’aurais dû ... je ne pouvais pas ... Comment lui faire comprendre que j’avais voulu le protéger. J’observais son visage, le moindre de ses traits qui s’étaient durcis. Il semblait fatigué il semblait épuisé... Il semblait brisé. J’approchai ma main de son visage. Glacée, elle se posa sur sa joue que je caressai avec douceur. C’est égoïste, je le sais, mais tu m’as tant manqué ... Oui, j’étais égoïste, je le mettais en danger par ma simple présence. J’avais tant de questions à lui poser, je brûlais d’envie de me laisser aller, de poser ma tête contre son torse et tenter d’oublier, tout oublier, bien protégée dans ses bras.
I'm latching on, babe, now I know what I have found. I can't find your silver lining, I don't mean to judge. How do you do it ? You got me losing every breath. What did you give me to make my heart bleed out my chest ?
If there are boundaries I will try to knock them down
La magie faisait notre vie, parfois de façon agréable et parfois de façon beaucoup plus rude. Je ne pensais pas être capable de ressentir de telles choses, ces choses qui peuvent aussi bien glacer qu'embraser un être tout entier. Je me préservais de ce genre de sensations, me préférant de loin distant et insensible. C'était une protection, certes pour moi, mais aussi et surtout pour les autres. Les aider avait été une seconde nature mais accepter d'être aidé, c'était aussi compliqué qu'affronter un basilic en deuxième année d'étude à Poudlard. Je coupais machinalement ce bois, et ce n'était pas sans rappeler cette bonne époque, ces instants nostalgiques. La fraîche odeur était des plus agréables, et pour une fois, j'avais l'impression d'être en accord avec moi-même. C'était une paix temporaire, mais qui avait le mérite d'exister. Je pensais que cela allait être un moment sans devoir prétendre, sans avoir à penser. Je me mettais la baguette dans l'oeil pour l'occasion. Ce serpent, en face de moi, perturbait tout. C'était le mauvais ingrédient d'un instant tendant à être aussi plaisant que possible dans l'époque que nous vivions.
Alors que je m'apprêtais à lui trancher la tête, j'avais décalé de justesse ma trajectoire au dernier moment, pour faire fuir cette bestiole. Et, à ma grande surprise, ce fut Gwen, grelottante avec ce froid. Ses yeux étaient ce qui me plaisait le plus chez elle. Désormais, ils n'inspiraient que froideur et peine, à cause d'un souvenir trop lointain et détruit par les obstacles que nous avions du tous les deux affronter. Je n'arrivais pas à la laisser entrer comme auparavant. Il y avait cette barrière, cette distance et mon premier contact avec elle fut des plus secs, brutaux. Saisissant fermement son bras frêle, je craignais de lui avoir causé un bleu. Je ne voulais que la mettre en sécurité. Oui, je ne pensais encore qu'à elle et à un environnement sain pour elle. Malgré tout.
Je lui en voulais de ne plus m'avoir répondu, de m'avoir tout bêtement oublié alors que je.. Alors qu'elle comptait énormément. Ma mâchoire se serra, je bouillonnais. Mon regard la scrutait, je me demandais ce qu'elle devenait, refusant de croire à ce que j'avais pu voir aux enchères. Duncan et elle, elle et s'occupant de vendre des sorciers, de les rendre présentables. J'avais l'impression de vivre un nouvel épouvantard, à défaut qu'aucun subterfuge magique ne saurait y mettre fin. Sa mâchoire claquait, elle semblait frigorifiée mais je restais inerte, incapable car subjugué par ses mots. Comme avant. Sa main approcha, je me mis à la fixer avec crainte. Je fus complètement déchiré entre l'envie de son contact et la répulsion de tout contact. Ma peau n'était habituée qu'aux coups, aux tortures et je ne comprenais plus qu'un geste pouvait aussi être dénué de violence. J'eus un geste de recul, avant de me laisser faire. Je ne pouvais lutter. Gwen avait cette façon bien à elle de me rassurer et de m'apaiser. Toute lutte était vaine, car bien trop douloureuse à entretenir.
Ses mots résonnaient comme un lointain écho. Je l'écoutais, et à mesure, je sentis quelque chose se briser en moi. Tout ce dont je m'étais persuadé semblait faux désormais. Je lui avais manqué. Cette phrase tournait en boucle. Sans dire un mot, je partis au milieu du jardin où j'avais laissé mes restes de cape. Personne n'osait sortir par ce temps et ce n'était pas dommage. Je posais aussi délicatement que possible ma guenille sur ses épaules, lui offrant un sourire gêné. « Tu devrais pas être ici. » J'essuyais les quelques flocons sur sa peau glacée, ma voix se faisant moins rauque, plus souple. « On est plus à Poudlard, j'ai pas envie que tu finisses à Azkaban juste parce que tu as été égoïste, inconsciente ou.. » Je finis par souffler, heureux de la voir malgré tout. « Pourquoi Gwen ? Pourquoi tu me dis ça ? » Je devais me rendre à l'évidence, j'avais besoin de réponses, et elle m'avait manqué. Est-ce que ce n'était devenu qu'un simple jeu pour elle ? Je n'étais que rebut désormais et elle faisait partie de ceux qui édictaient les règles.
Si nous étions nés dans un autre monde, une autre époque tout aurait été différent. Plus simple? Peut-être, sûrement. Liam et moi ça n’avait jamais été une évidence, ni pour l’un ni pour l’autre. Notre “relation” était resté caché aux yeux de tous, du moins de mon côté je n’en avais jamais parlé à personne. Un Irlandais et une anglaise. Un Gryffondor et une Serpentard. Un semi-loup et une sang-pur. Ça un couple? Personne ne pourrait y croire. Mais au fond rien de tout cela n’était vrai, si Liam savait d’où il venait, quelles étaient ses racines j’ignorais tout des miennes. J’aurai pu être tout l’inverse de ce que Guenièvre Lestrange était, mais, à l’époque je n’avais pas pensé à tout cela. Il m’avait fait sourire, il m’avait fait rire. En quelques jours il m’avait approché comme on apprivoise une créature et j’avais joué le jeu. Je n’avais pas écouté ma tête (peut-être étais-ce dû au choc avec le cognard mais ça personne ne le sera jamais) mais mon coeur, qui s’était rapidement emballé. Un sentiment tellement étrange s’emparait de moi lorsqu’il était à mes côtés ... Quelque chose de grisant, d’électrisant. Une émotion que je n’avais pas ressenti auparavant et jamais après. Aujourd’hui encore je ne pensais ni à ce qui avait pu nous rapprocher et encore moins ce qui nous avait séparé même si cela allait me revenir en plein visage et ce trop rapidement. Mais pour le moment c’est une hache que je venais d’éviter de justesse, je remerciais silencieusement les réflexes de Liam alors qu’il me relevait avec rudesse. Ma sécurité m’importait peu à cet instant, la sienne en revanche c’était une toute autre histoire. C’était sans doute la raison pour laquelle je tentais de me faire la plus petite afin d’éveiller le moins de soupçon possible. Quand j’approchais ma main il eut un mouvement de recul, je me mordais la lèvre inférieur certaine d’avoir commis une erreur, il ne souhaitait pas ce contact, j’allais moi-même reculer et disparaitre pour le laisser tranquille lorsqu’il se rapprocha. Je redécouvrais donc sa peau, ses traits comme si c’était la première fois. Il avait vieilli, il avait changé mais je retrouvais dans son regard le jeune homme que j’avais quitté. Certes son sourire s’était évanoui mais il était là et bien vivant. Mais, sans crier “gare” il décida de partir. D’incompréhension je restais sans esquisser le moindre mouvement, trop angoissée qu’il n’ait en réalité décidé de fuir comme je l’avais moi-même fait en arrêtant notre correspondance. Il revint rapidement me posant sur mes épaules sa cape. Je profitais d’une seconde pour respirer pleinement, tentant d’alléger le poids que j’avais sur le coeur en mémorisant son parfum, sa chaleur. Je ne voudrais être nulle part ailleurs ... Pas sans lui en tout cas. Pas maintenant que nous nous étions retrouver. Non je n’étais plus une enfant et j’avais parfaitement conscience de tenants et des aboutissants de mes actions. Parce que ta place n’est pas ici, j’aurai dû avoir le courage d’agir durant la vente, nous aurions dû partir d’ici depuis longtemps. Je pensais... mais maintenant il t’a marqué et ... Je caressais sa main tout en remontant sur le tatouage que Lazarius avait fait apposé sur le bras de Liam. J’avais accès aux dossiers de tous les rebuts aussi je connaissais l’emplacement des marques d’appartenance aux nouveaux maîtres. Je n’ai rien fait ... J’étais coupable, mille fois coupable. Mes yeux s’emplissaient de larmes que je refusais de laisser couler, il n’avait pas à subir ma propre honte. Ce n’était pas à lui de me réconforter mais à moi. Les Carrow te traitent-ils bien? Le savoir ne rendrait pas ma peine moins lourde mais c’était un point, un tout petit point qui m’inquiétait parmi des milliers d’autres.
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If there are boundaries I will try to knock them down
Aux enchères, nous étions tous dans un état second. Je ne lui en voulais même pas à vrai dire. Enfin, ce n'était pas pour autant que j'étais plein d'incompréhension de la voir avec eux, ces monstres, alors qu'elle était tout l'inverse. Je l'avais vue comme elle l'était vraiment, et je ne comprenais pas. J'étais encore esclave de mes sentiments pour Gwen, et son regard, ses gestes, ne me faisait qu'ouvrir les yeux sur cette réalité. Elle me rendait faible. Désormais, ressentir des choses dans ce monde magique, était synonyme de faiblesse et de naïveté. Nous étions désertés par l'amour d'autrui, il n'y avait que destruction, haine et colère. Je n'y coupais pas. Je les détestais, tous. Insurgés, Mangemorts, tous. Ils se comportaient comme des enfants se battant pour la dernière chocogrenouille. Sauf qu'il y avait des conséquences, des dégâts, qui se comptaient en nombre de vie perdue. Pas seulement par la mort physique mais la mort morale, psychologique. Les vies brisées ne se comptaient plus, elles ne faisaient que s'accumuler dans une banalité déconcertante.
Je la fixais, je ne savais pas comment faire, ni quoi dire. Je ne savais plus. Elle avait voulu caresser ma joue, changer mes habitudes de ces dernières années et j'eus un réflexe de crainte. Elle était des leurs et je n'étais personne. Un objet, un simple accessoire. Gwen faisait partie de quelque chose et elle avait beaucoup plus à perdre à ce titre. Mon domaine familial était en ruines, je n'avais plus personne, juste mes deux bras qui avaient trouvé une utilité pour Lazarus Carrow. Même Duncan, il avait avancé et Gwen l'y avait aidé. J'avais disparu de la surface de la population magique pendant deux ans à vrai dire, quoi de plus normal. Pour cela non plus, je ne pouvais pas leur en vouloir, et encore moins à elle même si la digestion était difficile. Les flocons fondaient sur ma peau, et je détestais la tournure des choses. Pourquoi était-elle venue ? Elle me rendait faible. Gwen fixait ma Marque. Un sablier. Ironique non ? C'était tout l'esprit de Carrow. Je relevais son visage, tâchant de faire preuve de douceur. « Partir ? Pour aller où ? On est à notre place. Et même si t'avais voulu m'acheter, tu penses vraiment que ta famille aurait accepté que tu te comportes avec moi comme avant ? Gwen, t'as pas à t'en vouloir. Je préfère que tu gardes le silence, que tu m'ignores plutôt que tu prennes des risques inutiles. Je ne vaux rien. » Ses yeux, visiblement embués par des larmes, me fendirent le coeur, alors que ma mâchoire se serra davantage. J'avais commencé à accepter cette Marque, tout comme le reste des marques sur mon corps. Mais les seules dont j'étais fier, c'étaient celles qui faisaient de moi un semi-loup.
« Tu as pu t'occuper de Duncan au moins, lui offrir un peu de réconfort. » Les yeux rivés sur le sol enneigé, je me posais lentement sur le tronc d'arbre qui servait de faux banc. Je dessinais machinalement ma Marque, avant de me racler la gorge. C'était trop d'information, trop de sensations. J'étais totalement dérouté par sa venue. Je déglutis à sa question. Est-ce qu'elle voulait me soutirer des informations ? Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait ou même ce qu'elle attendait de moi. « C'est une question officielle ? Je pense pas que mon avis importe le Ministère. » Peut-être qu'elle assurait le service après vente, ou alors, peut-être qu'elle se souciait juste de mon traitement. Je ne savais plus discerner le vrai du faux, tantôt risèd et tantôt épouvantard, je me méfiais de tout. « Je, désolé Gwen.. J'ai pas à me plaindre, je fais ce qu'il faut et j'ai une chambre. Ca me suffit. » Je ne supportais plus les lits, je dormais au sol directement. Il y avait une vue agréable du grenier, sur le parc même si j'avais rarement le loisir de pouvoir l'observer. « Et toi ? Tu en es où ? » Mes mains étaient abîmées, j'étais entièrement abîmé mais si je commençais à m'écouter, j'allais être bon pour un retour à Azkaban et ce n'était pas possible. Un frisson d'effroi glaça mon échine. Je ne voulais pas y retourner.
C’était peut-être ça le problème. Il m’avait vu comme lui seul avait pu le faire. Lui, Severus et Nathaniel connaissait plus de moi que n’importe qui d’autre mais Liam était le seul à avoir découvert la personne que j’étais au-delà des apparences. Il ignorait mes secrets les plus profonds, ma vie dans ma demeure « familiale » et il avait réussi à me toucher au cœur. A force d’être traité en inférieur par rapport à toute ma famille, j’avais décidé de toujours protéger ce petit muscle que personne ne pourrait jamais atteindre. Facile à dire et à faire jusqu’à ce qu’un cognard ne me touche me faisant perdre la tête et le cœur. L’être humain était décidément un être fragile et faible lorsqu’il s’agissait d’amour. Mais, aujourd’hui j’étais sûre d’une chose, j’avais vécue assez longtemps dans l’ombre du masque que je portais pour ne pas souhaiter perdre celui qui avait vu plus loin. Je connaissais des insurgés, je faisais partie des adhérents, je connaissais ces guerres intestines qui détruisait un peu plus chaque jours des familles entières. Si pour beaucoup de jeunes de ma génération, la guerre avait commencé à la bataille de Poudlard il n’en était rien pour moi. Mon arrivée chez les Lestrange avait lancé les hostilités c’était sans doute la raison pour laquelle je parvenais si bien à maîtriser mes émotions si longtemps contenu pour ne pas faire de vague. Je ne banalisais pas la douleur et la mort, elle faisait simplement partie de ma vie au même titre que le mensonge et la supercherie. Au fond je craignais autant de lui dire toute la vérité que de lui mentir. J’ignorais ce qui était le plus dangereux pour lui… certainement de savoir que je n’étais moi-même personne, une vaste blague, une orpheline balancé dans les mains d’une mère éplorée qui jamais ne s’en remettra. Lui dire qu’il était tombé amoureux d’un fantôme sans histoire et sans visage, élevée pour plaire et ressembler à sa famille d’accueil. Je frôlais ce sablier pensant au temps qui nous avait séparés … le temps qui défile et qui n’épargne personne. Sa main sur mon visage, il relevait ma tête et je le regardais dans les yeux. La douleur de son regard me rappelait l’énorme erreur que j’avais faite alors que je pensais le protéger. Il se pensait à sa place et ce simple constat me brisait le cœur. Je nous imaginais n’importe où sur cette planète mais loin de Londres, loin de ce pays qui n’avait engendré que la mort et la désolation. Oui, l’herbe est toujours plus verte chez les voisins. T’ignorer est la plus grosse erreur que je n’ai jamais faite, je ne la referai pas deux fois. J’essuyais d’un revers de manche les larmes que je ne voulais pas qu’il voit. Et j’attrapais son visage avec mes deux mains le rapprochant du mien .Ecoutes-moi bien Liam Thaddeus O’Daire, tu ne vaux pas « rien ». La valeur d’une personne c’est ce qu’on lit dans les yeux de ceux qui les aiment alors regarde-moi bien Liam. Je ne bougerai pas d’ici avant que tu sois certain d’une chose, tu vaux plus à mes yeux que ma propre vie. Et j’étais prête à le lui prouver en restant là des heures, des jours. Comment le lui faire comprendre autrement que par ma présence ? Ma vie n’était que tromperie, menace et questionnement, la sienne était peut-être affaiblie actuellement mais s’il avait un présent à supporter, il avait derrière lui tout un passé à faire briller et un avenir à conquérir, j’en étais certaine. J’étais étonnée qu’il aborde le sujet de Duncan, je ne conservais pas un souvenir très agréable de notre dernière rencontre mais je n’allais pas dénigrer son ami… pas maintenant. Plus une pause qu’un moment de réconfort, il était entre deux ventes … D’ailleurs il a encore changé de maître récemment. La famille Rowle l’a acheté. J’étais à mille lieues d’imaginer ce à quoi il pensait, je n’avais pour ma part rien à me reprocher. Duncan n’avait pas été un gentleman mais il avait des circonstances atténuantes … beaucoup de circonstances atténuantes. Je le vis s’éloigner, prendre la direction du sous-bois ou nous serions un peu mieux camouflé encore. Il s’installa sur un tronc d’arbre et je me rapprochais de lui. Je m’accroupissais et posais mes mains sur ses genoux ne souhaitant pas quitter le contact et conserver son regard. Je ne m’attendais pas à la réponse qu’il me fit concernant son traitement dans cette demeure, il semblait croire que je venais ici en infiltré, me renseigner pour le compte du ministère. Oui, il m’arrivait de faire des visites aux nouveaux maîtres et à leur rebut mais je le faisais uniquement pour avoir des informations pour Severus et je m’adressais alors aux maîtres … Concernant ma visite aujourd’hui il n’y avait là aucun service après-vente aucune manipulation, sinon pourquoi aurais-je attendue dans la neige ? Oui, je ne pouvais le nier, cette réflexion m’avait blessé mais je préférais conserver ça pour moi. Liam était devenu un esclave et je comprenais qu’il se méfie de tout même si mon cœur se serrait je tenter de l’accepter au mieux. Ils ne te battent pas ? Ne posent pas les mains … sur toi … J’avais vu et entendu tant de choses que mon inquiétude était palpable. Comment peut-on imaginer poser pareil question à l’homme qu’on aime ? Je tentais de cacher au miens mon inquiétude en serrant mon poing si fort que mes ongles s’enfonçait dans ma paume. Je vais bien. Inutile d’épiloguer sur ce qui pouvait m’arriver, cela n’avait que peu d’importance. Je t’en prie promets-moi de tenir bon ... Dis-moi s’il y a quoi que ce soit que je puisse faire qui pourrait t’aider.
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If there are boundaries I will try to knock them down
La valeur humaine. Large concept. Pour ma part, cela avait commencé à vingt gallions, autant dire que mon âme était pauvre. Je n'étais qu'un rebut, juste un objet qui trouvait son utilité et qu'on finirait par jeter une fois les tâches accomplies. Gwen s'était détournée de moi, elle m'avait rejeté et cela tenait son sens. Une Lestrange, grande famille de sorcier ou du moins, n'ayant plus sa réputation à prouver, avec un fils de bûcheron ? Cela était digne des contes de Harry Potter, pas de Liam O'Daire. Elle était destinée à accomplir de grandes choses, bonnes ou mauvaises, grandes malgré tout. Gwen m'avait laissé et elle m'avait manqué. Terriblement. Mais sa perte a été amplifiée par la mort de ma famille et j'éprouvais ce sentiment de solitude, de n'avoir plus rien à perdre puisque je ne valais plus rien pour qui que ce soit. Jusqu'à mes retrouvailles avec Ysolde lors de l'entraînement et ma valeur officielle du Ministère au moment des enchères.
Imaginons un instant que les choses aient été différentes. Ce serait nous torturer l'esprit avec des fantasmes et des utopies dérisoires. Elle voulait partir, mais où ? Et pour revenir quand tout se sera tassé ? Je resterais toujours rebut, traître aux yeux du gouvernement et cela, même la plus grande volonté du monde ne pourrait y venir à bout. Cette haine dans mon regard se confondait avec la tristesse que je tâchais de renfermer. Gwen ruinait tous mes efforts pour rester fort et insensible. C'était un appel tellement puissant, irrésistible. « Ne mens pas Gwen, je peux accepter le mensonge des autres mais pas les tiens. Si je suis aussi important, pourquoi tu as cessé de m'écrire ? Pourquoi tu m'as oublié ? Je faisais pas semblant ! » Je ne savais pas jouer avec ce genre de choses. Faire l'idiot, jouer au Quidditch, oui mais jouer avec les gens, j'en étais tout simplement incapable. Mais elle, la Serpentard, avait oublié. Elle avait joué et j'avais perdu, encore une fois.
Duncan et Gwen, tous les deux, le jour de mon procès. Ce fut l'avant-goût de la sentence et si j'avais su, j'aurais préféré endurer ce genre de peine plutôt que les tortures d'Azkaban. Pour que Duncan en arrive à changer de maître, c'est que quelque chose de grave avait du arriver. Il était en vie, cela me rassurait énormément. Il n'en restait pas moins comme un frère, un mentor à mes yeux et ce lien était indivisible. « Une pause ?Je comprends mieux. Vivre ça dans une vie c'est suffisant, il avait bien mérité de t'avoir pour lui.. » Je baissais les yeux aussi sec, regrettant déjà d'avoir dit une absurdité pareille. Je ne voyais pas vraiment Gwen en infirmière réconfortante mais en trois ans, il peut s'en échanger des beuglantes. « Je veux dire.. Non, laisse tomber. Il avait besoin de toi et il est entre de bonnes mains avec toi. » Très convaincant. Je commençais à m'en persuader aussi. Je n'étais même pas propriétaire de mon corps, alors comment aimer quelqu'un ? Le calcul était vite fait. Ma question la vexa, je le vis dans son regard. Je ne savais plus sur quel pied danser avec ces personnes-là. Tout se confondait, j'étais tout simplement entre deux mesures. Carrow, qui pouvait me laisser tranquille quelques heures et entrer dans une colère noire au point de se défouler sur moi, en était le parfait exemple. Je ne savais plus vraiment quoi faire, si ce n'était d'accepter les règles du jeu.
« J'ai pas à me plaindre. Il a besoin de se défouler parfois et je suis là pour ça. J'ai pas à me plaindre. » Je me répétais, ne voulant pas l'inquiéter de trop non plus. Je pris l'une de ses mains, fermées, la lui ouvrant délicatement. « Ca fait partie du jeu. » J'entendis du bruit venant de la maison. D'un bond, je me levais, l'air angoissé. Je posais mon index sur ses lèvres. « Cache-toi, je reviens. » L'Elfe de maison s'approcha, la mine penaude, se prenant les pieds dans la neige. Je le rattrapais avant que le reste de sa peau ne se brûle avec ce froid. « Le maître, il est parti avec ses invités faire visiter le manoir ! » Je déglutis, m'empressant de me remettre au travail en remerciant l'Elfe. Je lâchais la hache dès que la troupe arriva, baissant la tête. Un des invités s'approcha, passant sa main sur la Marque et sur mon cou. « Oh qu'est-ce donc Lazarus ? Il tient cela de vous ? Un homme digne de sa réputation, vous avez mon soutien ! » Cette cicatrice était encore sensible, car trop épaisse et trop lente à cicatriser. C'était mon souvenir du dernier interrogatoire que j'avais du à subir, avant de devenir rebut "volontairement". Mes sourcils se froncèrent, alors que des éclats de rire résonnèrent dans le parc. Ils partirent, prolongeant la soirée chez cette personne. Je fonçais alors vers notre cachette. « Est-ce que tu te rends compte ? T'as conscience de ce qui aurait pu arriver ? Par la barbe de Merlin, t'es pas possible ! Je, je fais quoi s'ils t'attrapent ? Hein ? Je fais quoi sans toi ?! » Je finis par frapper le tronc de l'arbre, faisant éclater la couche superficielle de son écorce.
Nous nous étions fréquenté d’abord comme des amis, jusqu’à ce que je fasse le premier pas, que mes lèvres n’effleurent les siennes. J’avais appris à le connaître, à reconnaître ses angoisses et ses peurs. Son regard ne mentait pas il ne me croyait pas, il ne me pensait pas sincère. Pourtant je l’étais. de tels paroles venant de ma bouche n’avaient rien d’anodin, je tentais de choisir mes mots avec soins afin de lui faire comprendre que j’étais sérieuse et que sa valeur était importante à mes yeux. Oui, malgré tout ce que j’avais pu faire il n’avait jamais quitté sa place privilégié dans mon coeur. Couper court à nos échanges de lettres n’avait pas été un choix facile mais je comprenais à présent son trouble. Il mettait des mots sur mes angoisses et j’allais être totalement franche avec lui, parce que c’était nécessaire, parce qu’il en avait besoin. Je tentais d’être le plus clair possible et la plus franche. Je ne te mens pas. J’ai cessé de t’écrire quand c’est devenu trop dangereux ... pour toi. Oui la fin de mes lettres coïncidait parfaitement avec le retour de mon père, le retour de Voldemort, la fin d’une certaine tranquillité, d’un certain luxe qui n’existait plus aujourd’hui. Je pensais sincèrement te faire le moins de mal possible, ma famille t’aurait brisé. Dès sa sortie d’Azkaban mon père a voulu reprendre contact avec moi, j’ai compris qu’il ne me lâcherait pas, je ne voulais pas t’imposer ça ... Parce que sa réputation n’était pas surfaite et que la crainte que je pouvais lire dans les yeux de ma mère, je ne le souhaitais pas à Liam. Je n’avais parlé de nous à personne, pas même Ethaniel, mon frère. S’ils savaient mon père aurait été capable de tuer Liam sous mes yeux pour me punir de n’avoir pas été assez respectueuse de mon sang. Oui mais mon sang qu’en savait-il?? Ma mère ne cessait de me rappeler que je ne faisais pas partie de la famille Lestrange, des 28 familles les plus purs d’Angleterre. Je n’étais qu’un problème, une épine dans son pied parfait. Non Liam méritait mieux que ce que je pouvais lui offrir, une vie à se cacher et à mentir. Je ne t’ai jamais oublié et je n’ai jamais joué avec toi. Dur d’oublié le seul être à qui on veut à chaque instant révélé la vérité. Parce qu’on le sent sincère, parce qu’on le sent assez fort pour endurer tout ça et pourtant je n’en avais jamais rien fait. Comment pouvais-je énoncer une vérité que je ne connaissais pas moi-même ? Oui j’avais appris depuis mon plus jeune âge à tromper mon monde, à me montrer tel qu’on voulait que je sois mais je n’avais pas joué avec Liam à aucun moment tout comme je n’avais jamais pensé à aucun homme de cette façon après lui. Je fronçais les sourcils à son commentaire sur Duncan, commençant à comprendre où il voulait en venir, c’était blessant. Comment pouvait-il croire que j’irai me réconforter dans les bras d’un autre ? Et qui plus est son meilleur ami ? J’étais peut-être une Serpentard mais je n’avais jamais joué à ce petit jeu malsain. M’avoir à lui ? Mais qu’est-ce que tu racontes, j’ai dû le voir 10 minutes avant sa vente et j’ai soigné ses blessures, il ne s’est RIEN passé de plus entre nous. Qui t’a raconté une horreur pareil ?? Je ne voulais pas salir les souvenirs qu’il avait de son ami et j’évitais de lui compter « l’incident » mais quelque chose en moi me disait que s’il avait été prévenu de notre entrevue, cette personne avait dû amplifier le dérapage de Duncan. Il me prenait les mains pour me rassurer, malheureusement et même si je ne le montrais pas c’était peine perdue. Je savais trop bien ce que subissais les rebuts. Je connaissais assez bien les diverses tortures qu’on pouvait infliger à ceux qu’on estimait inférieur… Les règles du jeu changeait chaque jours et j’étais prête à jouer moi aussi pour que cela change. Je … Des bruits de pas se firent entendre et alors qu’il reprenait sa place près des morceaux de bois je me retransformais en vipère et me cachait sous la neige, observant ce qui se déroulait dans le parc. Une fois certaine qu’ils étaient bien parti et voyant Duncan courir vers moi je reprenais ma forme initiale bien que légèrement hrm, « humide », après ce bain de neige forcé. Ils n’auraient rien vu, au pire le bout de la queue d’un serpent. Tu sais que je ne suis pas aussi fragile que je le laisse paraître, cesse de t’inquiéter pour moi … Je prenais sa main dans la mienne et j’approchais mon visage du sien déposant avec douceur mes lèvres sur les siennes. Un baiser que j’attendais depuis si longtemps qu’il me réchauffait le corps en entier.
I'm latching on, babe, now I know what I have found. I can't find your silver lining, I don't mean to judge. How do you do it ? You got me losing every breath. What did you give me to make my heart bleed out my chest ?
If there are boundaries I will try to knock them down
Le temps avait passé et il ne nous avait pas épargnés. Le temps de Poudlard était bel et bien terminé, les gamineries aussi. Dans ce monde, nous étions entrain de jouer. Certains avec la vie des autres alors que ces fameux autres perdaient leur vie ou leur âme magique. Je ne souhaitais à personne. Enfin, si, j'en voulais à ces insurgés et aux mangemorts qui ont tout simplement massacré ma famille. Ils me manquaient, terriblement mais je ne pouvais pas y penser. Je prenais le risque de devenir faible, de perdre ce que j'avais voulu bâtir ou plutôt, sauver, ces deux dernières années. Sauver des ruines ? Il fallait que j'abandonne l'idée mais tout n'était que haine, douleur et rage en moi. Je n'avais de la place pour rien d'autre. Duncan était en mauvais état apparemment, Ysolde tentait de s'en sortir tant bien que mal et ma famille.. Elle était partie. Gwen était à part dans cette histoire, elle était du bon côté de l'Histoire justement. Elle m'avait rejeté et maintenant, elle était aux enchères. Nous avions tous notre façon de survivre et la famille Lestrange était réputée pour être une des pires familles magiques ou l'une des meilleures dans le contexte actuel. Gwen, là aussi, était à part. Nous ne faisions que porter des noms, ce n'était pas pour autant que nous devions être comme eux. Gwen, elle était douce, capable d'aimer et surtout de se laisser être aimée. J'y avais cru et la voir devant moi me confortait dans cette idée. C'était elle, la Gwen que j'avais pu aimer, que j'avais laissé entrer qui se tenait devant moi.
« C'était aussi dangereux pour toi que pour moi sauf que maintenant, j'ai plus rien à perdre. On m'a tout pris. Ils peuvent essayer de me briser maintenant, ça me fera rien. Tu as bien fait de te préserver. S'il t'était arrivé quelque chose, par ma faute, jamais j'aurais pu me le pardonner. » Je n'étais qu'un sang-mêlé, un Irlandais semi-loup. J'accumulais les tares même si cette particularité me servait. C'était tout ce qui me restait, avec les souvenirs chaleureux. Je tenais à Gwen, et en cela, il était possible de me briser un peu plus. Elle avait beaucoup plus à perdre, et aussi, elle était plus jeune que moi. Sa famille n'était pas tendre et, justement, elle risquait beaucoup en venant ici. Mon esprit s'était fourvoyé à cet instant, lorsque j'avais aperçu Duncan et Gwen, l'un contre l'autre. Elle semblait outrée de me voir penser une chose pareille. « Je pensais vous avoir vu mais je ne devais pas avoir l'esprit très clair. » Effectivement, qui aurait l'esprit dégagé après un procès expéditif et l'envoi à Azkaban. Ce mot, qui était pourtant sorti de sa bouche angélique, sonnait comme le pire écho au monde. Je me glaçais d'effroi, pétrifié par ces flashes sanglants.
Revenant à elle d'un pas pressé, je grommelais et grognais dans ma barbe. J'étais en colère de la savoir aussi imprudente. Gwen n'était pas fragile, mais inconsciente, c'était sûr. « Cesser de m'inquiéter ? Et qui croirait voir un serpent par un froid pareil ? Et.. » Elle approcha son visage du mien, prenant ma main dans la sienne. Ses lèvres froides vinrent se poser délicatement sur mes lèvres. Mes yeux se froncèrent, avant de se fermer. Mon autre main vint prendre sa main libre, alors que je lui rendis son baiser avec le peu de tendresse qu'il me restait. Sentant mon coeur battre plus fort encore, j'interrompis notre moment, ce moment qui m'avait manqué et qui me réconciliait avec l'amour alors que j'étais dévoré par la haine. « Comment tu veux que je tienne si tu me rends faible. » Je quittais ses lèvres définitivement, embrassant son front. Je sentis mes yeux devenir humides. « Je peux pas Gwen, je peux pas te condamner à te cacher avec la menace du baiser des détraqueurs au dessus de nos têtes. Je te, t'es trop importante pour ça. »
Ce que beaucoup de sorciers oubliaient c’est qu’il y avait eu une période avant l’arrivée de Voldemort. Quand celui-ci semblait être mort ou tout du moins assez affaibli pour ne jamais réapparaître. Lorsqu’une partie des mangemorts étaient à Azkaban et l’autre sous les regards à la fois haineux et craintifs des sorciers. Une époque ou le nom des Lestrange avait été trainé dans la boue. Au fond, même si je ne m’étais jamais plainte de la situation je n’étais jamais réellement dans le bon “camp”. Plus jeune je supportais les commentaires désobligeant sur la soi disant pureté de mon sang, la consanguinité de ma famille, les moeurs légères de mon père, mon frère, j’en passe et des meilleurs. Aujourd’hui, j’avais beau faire partie de l’élite je n’en restais pas moins qu’une simple adhérente qu’on surveillait comme du lait sur le feu et la pire des garces aux yeux de mes anciens camarades que je vendais maintenant au ministère. Non bien sûr comparé à ce qu’on faisait subir aux rebuts et aux prisonniers d’Azkaban je n’avais rien “connu” mais j’étais loin de l’image que les autres pouvaient se faire de moi. S’ils connaissaient la vérité l’image de Guenièvre Lestrange serait bien écornée. Une chose était certaine, Liam faisais partie de mes raisons de tenir cette cadence. Cette vie. Ces mensonges et les missions que je m’étais imposées. Parce qu’il le méritait, parce qu’il faisait partie de ces personnes qui comptait pour moi. Ce petit noyau qui représentait en réalité ma seule famille. Une famille.. j’ignorais presque le sens de ce mot mais je savais combien Liam tenait à sa mère et j’avais découvert que celle-ci avait été tué lorsqu’il s’était fait raffler. Je me mordait l’intérieur de la joue en entendait qu’il avait tout perdu. Non je n’étais pas égoïste au point de me faire la réflexion “sympa pour moi”, non je pensais à lui, rien qu’à lui et à la douleur qu’il avait pu éprouver en perdant cet être auquel il tenait bien sincèrement. En choisissant de l’éloigner de ma famille je n’avais pas penser à me préserver, bien au contraire mais je ne pouvais pas le lui dire, pas alors qu’il avait tant perdu. Parler de Duncan n’était pas mon sujet de conversation préféré mais je voulais que tout soit bien clair. Il ne s’était jamais rien passer et ne se passerait jamais rien avec son meilleur ami. Il n’y a toujours eu que toi. Rien que lui. Mon coeur n’était pas dessèché, non je n’entretenais aucune relation étrange avec mon frère comme beaucoup le prétendait, non je lui était resté fidèle. Il avait été le premier sur qui j’avais posé un regard plus qu’amical, le premier pour qui je m’étais jeté à l’eau, l’embrassant il y a quelques années de cela. Le seul pour qui je dévoilais aujourd’hui mon don d’animagus et pour qui je prenais des risques. Sans le savoir il m’avait déjà fait du mal. Il avait volé un muscle essentiel à la vie. Mon coeur. Celui-là même qui tambourinait dans ma poitrine à chaque contact. Celui-là même qui s’était serré de voir ce sorcier frôler une cicatrice de Liam et en prendre plaisir. Celui-là même qui me hurlait de retrouver ses bras. Oui, il ne devait pas s’inquiéter pour moi, j’avais une facilité déconcertante de m’attirer les bonnes grâces des gens. J’avais appris depuis mon plus jeune âge à jouer mon rôle, à passer entre les mailles du filet. Et puis je n’allais pas lui faire un cours sur les vipères qui pouvaient en effet se trouver dans la neige si elles n’avaient rien à manger... Surtout que sur ce dernier point je me serai bien épargné ce bain de neige qui avait eu raison de ma chaleur corporel. Je préférais me réchauffer à la chaleur de ses lèvres. Moment qui ne dura pas assez longtemps à mon goût. Il faut que ce soit une force au contraire... que tu tiennes pour moi, pour nous. Il m’embrassait sur le front et je plongeais mon regard dans le sien. Ses yeux étaient humides et ma main s’était posée sur sa joue. C’est en m’éloignant de toi que tu me condamnes. Je t’aime Liam. Je posais ma tête sur son torse. Je lui offrais mon corps entier dans ses bras musclés. Il ne pouvait pas m’éloigné de lui. Me cacher était l’histoire de ma vie mais elle avait au moins un sens avec lui, un espoir d’avenir même s’il était lointain, dangereux et incertain. Je veux que nous profitions de chaque instant comme si c’était le dernier, je ne veux plus avoir aucun regret. Surtout pas celui de ne pas avoir été à tes côtés. De ne pas avoir pu t’épauler, t’écouter, t’embrasser... Entre ses bras je me sentais toute petite mais je me sentais bien. Protéger. Mon souffle sur sa peau, ma main qui s’échappe pour retrouver sa peau. Je me réchauffais le corps et le coeur.
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