Astoria, les tentes, Draco, et le monde qui se désagrège
Tout s'était précipité à l'image de cette nuée d'insectes... sans doute avaient-ils actionné le piège ensemble, et peut être que la piqûre... Toujours est-il que le labyrinthe sembla vouloir qu'ils restent ensemble, puisque leurs mains ne furent pas séparées. Mais d'impitoyables choses immatérielles embrumaient leurs esprits respectifs de craintes et de terreurs différentes, les laissant tour à tour s'extirper de l'emprise de la folie qui s'était emparée d'eux, tandis qu'un autre piège s'actionnait, les mots de Draco ne faisant que commenter la situation, puisqu'elle courrait déjà quand il ne lui en avait pas donné l'ordre. Tout s'ébranlait, tout... il n'était question que de survivre, allant jusqu'à agir ensemble jusqu'à se retrouver sur un sol non friable. Mais il lança un sort, menant quelqu'un jusqu'à eux, armé d'un portoloin... et le décors du labyrinthe fut remplacé par le sol humide non loin de l'entrée de la monstrueuse bâtisse qu'elle n'était pas mécontente de quitter. Mais rien ne cessa, personne ne leur laissant le temps de réaliser que des êtres les entouraient, dissimulant leurs identités, les entraînant à l'opposée des estrades.
"Je vais bien." murmura-t-elle du bout des lèvres tandis qu'elle se laissait entraîner en compagnie de Draco vers les tentes, destination qu'elle venait de saisir. Une énorme serviette avait trouvé refuge sur ses épaules pour l'aider à retrouver une température corporelle normale, tout en continuant à dissimuler ses traits aux autres. Leur extraction n'était peut-être pas apparue sur les nuages, tandis qu'une vague d'agitation provenait des estrades. Elle n'avait pas besoin de diriger son regard vers elles pour savoir que cela était le fait des insurgés... si elle ne connaissait pas les détails, elle se doutait bien qu'ils n'auraient pas envoyé des personnes à l'intérieur sans en laisser d'autres dehors, comme un frauduleux secours. Restait à savoir si les visages étaient tous dévoilés, ou... mais elle était trop lasse pour s'en préoccuper, trop soulagée également. Elle était presque libre, ou peut-être l'était-elle déjà, mais l'inquiétude la tenaillait, elle aurait désiré aller plus loin encore, mais elle ignorait ce que le Magister lui réserverait avant... ou peut-être après. Son cœur battait encore si vite, les ombres du labyrinthe encore tellement vivaces... alors qu'on l'installait sur un lit, la laissant repousser les mains empressées avec fermeté. "Je ne suis pas blessée." déclarait-elle alors qu'elle se relevait, resserrant la couverture qui avait remplacé la serviette sur ses épaules, tandis qu'elle s'asseyait sur le bord de ce lit mille fois plus confortable que ce qu'elle avait dans les bois, ses prunelles se dirigeant vers Draco. Ce n'était pas son sang... mais le sien. Sans réellement laisser le choix à qui que ce soit, elle se releva, s'emparant de ses mains pour les soigner. Ce n'était que l'ombre superficielle de ce qu'elle avait déjà fait disparaître de ce corps qu'elle avait si intimement connu, mais qui aujourd'hui se fardait de cette cape étrangère, de la rancune venimeuse qui ensevelissait l'organe qui tambourinait dans sa poitrine si délicate. "Merci." souffla-t-elle finalement, quand tout et rien menaçait de franchir ses lèvres. Ses doigts s'écartèrent, leur besogne terminée... "J'ai appris que tu allais te fiancer." laissa-t-elle s'évaporer de sa gorge presque à la manière d'un badinage. Ces paroles qui pourtant étaient plus importantes que la formulation le laissait supposer, tandis que les battements de son palpitant devenaient plus fort. Mais elle était incapable de lui souhaiter la moindre félicitation, incapable de souffler le nom de son ancienne meilleure amie, incapable... "Comment va Scorpius ?" le coupa-t-elle avant même qu'il ouvre les lèvres, comme pour oublier ses précédentes paroles et parler de ce petit être qui lui manquait tellement. Ses prunelles firent transparaître l'inquiétude que son épouvantard avait entérinée au fond d'elle, ce sincère désir de savoir, de le retrouver, de le connaître... Cet amour illogique qu'elle vouait à ce fils dont elle ne faisait qu'imaginer les traits. Les reproches pouvaient attendre, la rancune et la douleur persisteraient de toute manière... mais pas son enfant.
La chasse a déjà débuté, toi tu n’es qu’un témoin, un témoin de cette horreur, de cette cruauté. Ton père désirait tant que tu participe activement à cette chasse, que tu puisses montrer a tous tes talents de chasseur, autrefois râfleurs tu étais un des meilleurs, tu avais pourtant bien assez donné. Ta cousine a déjà quitté ton siège voisin depuis un petit moment pour aider son rebut, cela ne te concerne pas, tu lui a seulement souhaiter bonne chance, elle met tout de même sa vie en péril, Beatrix est venue la rejoindre et elles sont partis, tu n’as échangé qu’un brève, très brève regard avec la blonde. Tu es encore assit dans les estrades a te demander pourquoi tu es présent, ta mère t’as dit d’y aller pour soutenir le gouvernement, ton père lui te préfèrerait dans l’arène. Tu a remarqué Lysander plus loin qui regarde l’arène et tu comprends qu’Hannah doit être en bas, un léger stress t’envahit, maintenant Susanna est entre ses mur et Hannah également. Tu ne peu plus quitter comme tu le souhaitais, mais tu ne t’en mêle pas, tu mets ta vie en péril à chaque pleine lune.
Voilà, tout le spectacle est diffusé, c’est sans doute la chose la plus horrible à laquelle tu pouvais assister, mais en tant que neutre, tu ne fais que regarder, tu n’iras point participer, mais à l’intérieur tu te sens mal, sale, tu regarde et tu ne poseras aucun geste que ce soit pour aider ou sauver une vie. Tu te sens dégouter par la foule qui acclame près de toi, certain s'amuse de voir des rebuts piégés, n'ayant qu'une pauvre baguette ne leur appartenant pas pour arriver a se défendre. Tu n'as qu'une envie, quitter les lieux, mais tu restera, tu restera pour t'assurer que les quelques personnes se retrouvant dans cette arène termine, espérant seulement que tout se termine bien pour eux.
Alors qu'il s'apprêtait à lui conter, avec la voix entendue d'un Père Castor particulièrement vicieux, les bonnes vieilles amourettes du jeune Malfoy, son regard se porta en même temps que celui de sa comparse sur la crinière noire qui s'agitait dans le labyrinthe. L'interrogation d'Ivory le fit lâcher un juron particulièrement grossier « Mais quelle espèce de s- » qui mourut dans sa gorge dès qu'il se rendit compte que l'injure qui se préparait à fendre les airs n'allait pas jouer en sa faveur à l'avenir. En désespoir de cause, se renfrognant plus que nécessaire, il sortit le sandwich qu'il avait savamment préparé quelques heures plus tôt. Ce sandwich. Des cornichons, plusieurs tranches de rôti, de la salade croquante, des herbes. Son petit bonheur dont il pouvait disposer instantanément. Humant avec délice l'odeur plutôt faible de cette création culinaire, il en avait presque oublié Vincianne et ses mensonges par milliers. Posant ce qui était vraisemblablement l'amour de sa vie sur le siège d'à côté, il reporta son attention sur Ivory, cherchant à trouver une excuse à l'autre traîtresse de grenouille qui gambadait allégrement aux côtés des insurgés. « Je t'ai toujours dit que Vincianne était mal baisée, t'en as la preuve là » lâcha-t-il d'une voix plus agressive qu'il ne l'aurait bien voulu. Aussitôt, les derniers événements lui revinrent en tête ; l'attaque de la boutique, le fait qu'on lui ait volé un artefact. Un objet qu'ils s'étaient tous les deux disputé. La garce. Baissant la voix, il se pencha vers Ivory « Dire la vérité à ses amis est visiblement un exercice de style trop grand pour elle. N'empêche, elle se débrouille bien la mor-.. hé ! » Délaissant son amie au profit de l'ombre qui s'était installée à côté de lui, déplaçant ainsi son précieux sandwich à deux sièges de son propriétaire. Snape - forcément, ça ne pouvait être que lui pour commettre un acte aussi diabolique.
Ainsi, ce fut l'explosion. La tribune officielle s'agita sous le coup d'un sortilège d'un insurgé. Alors que Clyde aurait pu se jeter sur Ivory afin de le protéger de ces secousses inhabituelles et sans doute dangereuses, il s'élança au contraire sur Snape, battant des mains afin de préserver son précieux, son fabuleux, son délicieux sandwich. Mais ainsi, en train de se tortiller sur les genoux du mangemort, on aurait pu penser qu'il cherchait à le protéger. Et, au milieu des cris de panique qui accompagnèrent le sortilège, lui seul semblait être focalisé sur le sauvetage de son petit morceau de paradis. « Oh, par Merlin, vous – vous l'avez sauvé ! » Arc-bouté au-dessus des genoux de Snape, Clyde releva son visage affolé, ses doigts crispés autour de son sandwich. Son regard dévisagea un à un les sorciers qui s'étaient tournés vers lui afin d'admirer le spectacle de sa bravoure. Comment vous dire que – Se redressant face à l'acte héroïque qu'il venait accomplir, il salua de la main son petit public et donna un coup de coude à son supplicié. « Ye-he-he, à votre service » Lorsqu'un appareil photo apparut dans son champ de vision, il passa son bras autour des épaules de Snape et pointa un index dans sa direction, ployant sous le poids de ses propres ye-he-he.
Rien ne tournait rond. Rien n’avait de sens. La Chasse, spectacle déjà hautement morbide, tournait au cauchemar. Tu suivis d’un oeil inquiet les progressions de ces courageux s’étant précipités dans l’enfer labyrinthique. L’avenir de Draco te tordait malgré toi ces émotions ténues qui tendaient à augmenter, crescendo, tandis que tu ne savais plus où porter tes yeux. L’agitation dans les tribunes te laissa longuement indifférente, focalisée sur la peur de le voir tomber, mourir, dans sa tentative de sauvetage. Et Maksim, qui s’est lancé dans cette folle entreprise. Son rôle l’exigeait. Son rôle le demandait. Et toi, quel était le tien ? Avais-tu seulement le droit de ressentir.. ça ? Ton self-control menace de s’effriter sous la pression de ces sensations qui te sont inconnues, que tu ne maîtrises pas. Ton défaut de fabrication te trouble l’esprit. C’est donc ça, l’amitié ? Ta théorie s’effondre cependant quand tu sens Daeva glisser, son sifflement t’extirpant de tes réflexions ô combien erronées. N’intègreras-tu donc jamais la véritable essence de tes relations humaines ?
« Il faut partir..» « Non, protège Nhÿx. » La russe ténébreuse qui restait ta dernière accroche dans ce capharnaüm. Tu refuses de partir avant que son frère soit sorti, sain et sauf. Et tes billes bicolores scrutent le décor avec une vigilance accrue. Tu es tendue, l’animal le sent mais se déplace tout de même auprès de la jeune femme, obéissant, protecteur. « Rappelle-moi de m’abstenir de mondanités, la prochaine fois. » lui glisses-tu tandis que, plus loin, les tribunes s’ébranlent un peu sous le sort d’un insurgé déjà en fuite. Lâches. Astoria et Draco vont s’en sortir. Plus qu’un As de coeur slave à espérer.
Vince, bordel, à quoi tu joues? Les questions inondaient l’esprit d’Ivy, lui brûlaient les lèvres sans qu’elle ne puisse les formuler. Coup d’œil suspicieux coulé en direction de leur entourage peu propice à une discussion si sensible. Un tumulte d’inquiétude et d’agacement lui rongeait les sangs, mais elle ne pouvait qu’espérer que son aînée soit consciente du jeu dangereux auquel elle se livrait. « Mais quelle espèce de s- » Son attention se reporta immédiatement sur Clyde, menaçante. Oh il savait trop bien qu’une telle injure la sortirait de ses gonds et ferait pleuvoir sur lui une dose non négligeable d’insultes colorées, de reproches, assortis d’une morale interminable à propos du respect et de l’égalité des sexes. Damn, s’il osait… ! Mais non, il se tut, et elle se rengorgea alors que lui revenait à l’esprit une phrase que Vincianne lâchait de temps à autres avec agacement, du temps de Poudlard : Les femmes qui ont les tripes de tenter ce qu’on accomplit sont de première qualité ! Prétentieux ? Réaliste, d’autant plus qu’il leur fallait bien combler le machisme qui drapait parfois leurs mâles de prédilection comme un linceul. « Je t'ai toujours dit que Vincianne était mal baisée, t'en as la preuve là. » Elle feignit bruyamment une toux pour couvrir le prénom qu’il prononçait, écopant encore de regards acides. Ça n’avait pas été suffisant cependant, puisque Snape, qui approchait, se fit suspicieux et scruta le labyrinthe, sans doute en quête de celle dont il avait dû surprendre le prénom (Vince) ; cible bien connue puisqu’elle avait compté au nombre de ses cauchemars du temps de sa scolarité. Aussi Ivy reprit-elle aussitôt en guise de distraction : « Ce ne serait pas Hawkstone, dans la zone aquatique ? » Elle ne connaissait pas le bougre plus que de nom, mais c’était un peu le travail des chroniqueurs de la Gazette que de savoir resituer les visages – et la majorité des sorciers avaient à leur insu un dossier stocké dans les locaux, constitué au fur et à mesure par les fouines du journal, afin d’être correctement mentionnés s’ils se retrouvaient un jour dans une position compromettante. Just too bad, celui-ci écoperait clairement d’une accusation de trahison du fait de son rôle au cours de l’évènement ; et tant qu’à faire, Ivy préférait égoïstement que les proches du Magister le remarquent lui plutôt que sa comparse. Elle se pencha vers Clyde, un amusement mal venu faisant frémir les commissures de ses lèvres : « T’en fais pas, tu arriveras un jour à te faire à l’idée qu’elle n’ait pas besoin de mecs pour prendre son pied. » Les hommes et leur certitude d’être indispensable… La réplique suivante du brun fut interrompue par un couinement outragé alors qu’il protégeait son sandwich du postérieur de Snape… ah non, il luttait simplement contre la distance imposée par l’homme entre lui et son précieux. Ivory papillonna des cils en une moue faussement abattue. « Si seulement tu prenais autant soin de nous que de tes sandwich », soupira-t-elle – bien qu’elle n’avait jamais tenue à être dorlotée, pas plus que Vince sans doute, par les rustres qu'elles se plaisaient à fréquenter. Raclement de gorge à sa droite : « J’ose espérer que vous vous appliquez à noter les noms de chacun des rebelles ici présents, miss Burke ? » Brièvement tentée de conseiller à Malfoy père de s’occuper des fesses de son rejeton occupé à crapahuter dans le labyrinthe plutôt que de son article, elle se fendit d’un sourire hypocrite à l'attention de l'investisseur : « Scrupuleusement. C’est un des nombreux atouts de la gent féminine, que d’être à même de mener à bien des tâches diverses simultanément. » Babillage féministe habituel.
Les cris suivis de l’explosion qui ébranla la Tribune officielle coupèrent court à toute discussion. Ses instincts rodés à l’exercice l’avaient tirée de la trajectoire hasardeuse de l’éclair lumineux juste avant qu’il ne s’écrase sur le mur et ne le fasse éclater en gravas; qui jaillirent tels des projectiles les occupants. « Oh, par Merlin, vous – vous l'avez sauvé ! », glapit une femme. Ivory relava les yeux pour voir Clyde surplomber le corps figé par l’effroi de ce cher Snape… Elle décocha un coup de pied vicieux dans le tibias du pseudo sauveur, indignée qu'il ait plongé au secours du maître de Potions sans un regard pour elle. Mais un « Assez ! » impérieux tonna et l’atmosphère se fit glaciale. Un frisson désagréable lui parcourut l'échine tandis que le Magister se dressait de toute sa hauteur et les dardait tous de son œil menaçant avant de se fixer sur la sortie, visiblement intéressé par le coupable qui tentait de fendre la foule pour fuir. Discrètement, Ivory récupéra l’appareil photo jusque-là sagement rangé dans le sac sous son siège, prête à immortaliser le duel qui s'annonçait... The party doesn’t start ‘till the Lord walks in.
Un sourire poli, néanmoins plus enjoué que ceux dont on lui connaît en direction de la jeune femme qui accompagne l’aîné Dolohov. Il est plus que certain que la cadette apprécie cette dernière à sa juste valeur, et Baba Yaga pourrait en témoigner, cette dernière est immense, un piédestal. Qu’importe le pourquoi elle se tient à la place de l’épousée, il va sans dire que la ténébreuse préfère amplement sa compagnie à celle de sa belle-sœur… Elle n’aurait par ailleurs aucune peine à imaginer un tel événement avec cette dernière : ennuyeux et pourtant horriblement agaçant. Au moins un point positif à cette journée, c’est en compagnie de Lucrezia et de son frère qu’elle passera cette étrange sortie. « J’espère que cela se terminera rapidement. Cette folie n’attend qu’une étincelle pour devenir un bûcher. » Ou sous-entendre que toute cette agitation ne présente rien de bon. C’est comme un sixième sens, ou plutôt un septième, le précédent étant trop occupé dans les endroits les plus cauchemardesques qu’il soit. Et c’est tout en laissant ses lèvres s’entrouvrir sous une coupe d’eau gazeuse qu’elle observe enfin l’étendue qui se trouve face à elle. On peut compter sur Maksim pour être aux bonnes places… Ils ne louperont pas une miette de ce qui se déroulera ici. Et les premières épreuves commencent, tandis qu’elle observe, laisse son regard se perdre dans ces dédales, observant les uns et les autres, tout du moins ceux qu’elle pouvait au moins percevoir. Absurdité. La question ne tarde pourtant pas à fuser à l’encontre de son aîné, grinçant déjà des dents à l’idée qu’il puisse y pénétrer. Pour qui s’inquiéter ? Lui, ou les malheureux qui s’y trouvent déjà ? Frayeur absurde : elle se moque bien de ce qui peut arriver aux fous qui sont à l’intérieur, quant à son chef de clan, elle lui fait pleinement confiance pour ne pas être stupide. Et pourtant ! N’a t’elle prononcé la question fatidique qu’un pli se forme à son front et que le positif lui est rendu. Le frère se lève et c’est presque avec intérêt que sa cadette se redresse, cherchant à comprendre ce qui a put le mettre dans cet état. Usurpation d’identité, entend t’elle non loin d’elle, et déjà plisse elle-même le nez. Que dit on à propos du septième sens ? Qu’il faut toujours s’y fier. Elle n’a pas besoin de lui souhaiter bonne chance, ou même d’être prudent, elle ne fait que trop confiance à son frère pour revenir, c’est même plutôt dans son intérêt… quoi qu’un cercueil de plus dans la cave ne serait sans doute pas de trop. Après tout, un frère à ramener ou deux, quelle différence ?
Et pourtant, cette étrange petite boule dans son estomac menace de remonter au travers de sa gorge. Elle comprend la situation, l’exècre et déteste plus encore cette étrange angoisse qu’elle n’aime guère ressentir. Elle a perdu Antonin, elle ne peut pas perdre Maksim, pas ce pilier-là. Et l’agitation n’est pas la seule à la tenir, alors qu’à ses côtés, sa collègue et amie semble s’angoisser elle-même. Étrange, et pourtant, il faudrait être aveugle et sotte pour ne pas voir l’amitié qui lie cette dernière à l’homme qui vient de quitter les tribunes. Néanmoins, ce ne sont pas ses affaires, et c’est avec un regard amusé qu’elle regarde le serpent s’approcher d’elle, onduler tel le protecteur de son âme. De quoi pourrait-il la protéger ? Elle n’est pas créature sans défenses, bien au contraire. Et finalement, ses doigts glissent le long de la main de la main de cette amie très chère. « Ne t’en fais pas pour lui… » De toute évidence, elle n’a jamais été très douée pour rassurer autrui, mais l’effort est là, pour peu qu’il soit reconnu. « Je tuerai le fils de Gaunt qui lui arrachera la première goutte de sang. » Les menaces en revanche… Elle n’est pas Dolohov pour rien, et ses yeux brillent de cette fierté qui les caractérisent si bien. Plus loin, les tribunes s’ébranlent, mais elle n’en a cure, seule la situation de Maksim l’intéresse désormais, scrutant chaque recoin de ce maudit labyrinthe. Et plus loin, elle reconnaît un visage du passé, accompagné d’un blond qui doit certainement se teindre les cheveux tous les matins pour paraître platine… Mais rien n’est moins certain.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Gestes précipités – sitôt eurent-ils été arrachés au gouffre qui les talonnait, qu’ils furent refourgués à un service « secours » ; deux ou trois responsables les trainèrent jusqu’aux tentes et s’activèrent autours d’eux à la recherche de blessures — Draco chassa les mains d’un infirmier d’un geste impatient, horripilé par ces attentions. Il était encore frigorifié pourtant, et à présent que la chaleur ambiante s’infiltrait dans ses membres, des picotements désagréables se faisaient vivement ressentir à chacune des plaies ouvertes qui lui maculaient les mains. Des exclamations au sein du public attirèrent son attention et il s’arrêta un instant en s’apercevant que le remue-ménage était principalement concentré à hauteur de la Tribune officielle. Son père s’y trouvait, il le savait, de même que plusieurs connaissances dont il ne se souciait guère, mais il eut une pensée mal venue pour Hortense Greengrass et ne put s’empêcher de souhaiter qu’elle n’ait écopé d’aucun sort perdu… brièvement, avant de chasser hargneusement cette idée. Le couple Greengrass était un formidable duo d’hypocrites retors — tout ce qu’il pouvait souhaiter était qu’ils n’aient pas encore pris conscience du fait que leur cadette avait été arrachée des griffes des insurgés.
Ayant également repoussé ceux qui tentaient de la remettre d’aplomb, Astoria quitta la couche de l’infirmerie minimaliste pour le rejoindre et apposa ses mains sur ses paumes pour en gommer efficacement les entailles. Dans d’autres circonstances, sans doute aurait-il refusé son aide, arguant qu’elle devrait attendre de s’être elle-même remise avant de lui offrir son énergie – mais en l’occurrence, le soulagement n’était pas de refus puisqu’il se doutait que ses supérieurs ne lui laisseraient guère longtemps le loisir de rester à l’écart des conflits. Alors que les effets du don de la jeune femme lui apaisaient les membres, il profita de leur proximité pour la scruter, cherchant dans son apparence la confirmation de ce qu’elle avait formulé plus tôt comme des vérités indiscutables. Incontestablement, sa silhouette déjà effilée s’était encore amincie et des cernes venaient creuser ses joues pâles. Signes parlants ? Plus ou moins : ils témoignaient seulement de mois, d’années difficiles, sans guère témoigner réellement des conditions précises. « J'ai appris que tu allais te fiancer. » « Comment es-tu arrivée ici ? » – lancèrent-ils simultanément avant de s’interrompre tous deux. Il n’eut pas le temps de répondre à la remarque lâchée d’un timbre presque trop anodin pour être crédible, pas plus qu’elle ne lui répondit, bifurquant sur une tout autre priorité : « Comment va Scorpius ? » Il transparaissait sur ses traits une inquiétude en laquelle il aurait eu peine à croire s’il n’avait été témoin de son épouvantard… celui-là même qu’elle venait de résumer en deux phrases. « Aussi tourmenté que peut l’être un enfant qui n’a jamais connu sa mère et qui évolue en secret, dans un contexte de guerre », répondit-il sombrement. En secret – du moins était-ce encore le cas jusqu’à récemment. « Il est un peu… sombre », avoua-t-il avant de hausser les épaules, mal à l’aise. « Et sa santé n’est pas idéale, mais il est aussi heureux que possible. » Froncement de sourcils. « Je crois. » Il se demandait si l’aînée de la jeune femme lui avait fait part du message qu’il lui avait livré durant leur duel, environ deux mois plus tôt. Dans le doute, il choisit d’avouer qu’il ne s’était agi que d’une provocation. « Ce que j’ai dit à Daphné était faux. Il n’a pas cessé de te réclamer. Et Scorpius n'a rien entendu de négatif te concernant. » Ses lèvres se froissèrent en un rictus amer. Il n’avait tout bonnement rien dit, en fait ; si ce n’était que sa génitrice était une sang-pur et qu’il ne pouvait lui assurer qu’il la rencontrerait un jour. « Je voulais seulement… t’atteindre. » –te blesser, s’était-il retenu de formuler en toute honnêteté.
La teinte sanglante du regard reptilien scruta la foule paniquée en quête de l'insensé ayant eu l'audace d'attiser sa fureur. Un silence angoissé s’était abattu au sein de la Tribune détériorée, les occupants le vrillant d’œillades inquiètes ; il pouvait sentir leur émoi, goûter leur angoisse qui saturait à présent l’atmosphère, dupliquant délicieusement la sensation de pouvoir et la soif de destruction qui lui couraient dans les veines. Voldemort les toisa de toute sa hauteur et avança d’un pas rapide jusqu’à la sortie, s’y arrêta le temps de retrouver trace de sa future victime — et elle était là. Fuyant la menace après l’avoir provoquée, espérant peut-être que le couperet vengeur ne s’abattrait pas impitoyablement sur sa frêle nuque pour sectionner cette tête creuse dépourvue de bon sens. Aspirant à une impunité imméritée, mais en vain, car son corps de supplicié ferait sans doute aucun un met de choix pour Nagini au terme de cette nuit. Tel un artiste, le duelliste émérite leva les bras, celui armé se pointant droit sur la cible mouvante. Un mouvement de poignet agita la baguette de Sureau avide de hurlements douloureux et de son extrémité jaillit une fine corde tissée de flammes ; elle fusa à travers les sorciers amassés là, tirant des cris d’effroi à ceux qui ne furent pas assez vifs pour l’éviter, et s’enroula autour du coupable (Davius), interrompant brutalement sa course. « Quel est ton nom, Insurgé ? » somma le Magister en l’approchant d’un pas mesuré et arrogant clamant que l’homme ne représentait aucunement un danger suffisant pour lui valoir de demeurer sur ses gardes. « Je serais curieux d’en entendre plus au sujet de celui qui a osé me défier. » Il s’arrêta à quelques mètres de Llewellyn, effectua un mouvement impatient : « Allons, lève-toi ! Il faut respecter les usages — nous devons nous saluer. » Et comme il s’inclinait lui-même, son faciès camus ne se détournant à aucun moment du rebelle, il susurra : « Incline-toi devant la mort, Condamné. »
Il cavale, l'Auror, il saute les rangées de sièges et fout des coups à tout va, lançant des sorts pour déstabiliser ceux qui tentent de l'intercepter, reconnaissant en lui un fauteur de troubles imminent. Le labyrinthe est envahi d'insurgés, mais ils en ont un à portée de main : le danger est bien plus réel.
Il est arrêté vivement dans sa course par une langue de feu qui s'enroule autour de lui et l'abat au sol, sans pitié. Impossible de se réceptionner correctement, il a seulement le temps de tourner le visage pour ne pas se casser le nez. Heureusement qu'il a la tête dure. La voix qui suit ce sort est implacable, glaciale, reconnaissable entre toutes. Le silence est total autour d'eux. Ils attendent.
« Davius Llewellyn. »
Son nom a passé ses lèvres. Automatisme. Voldemort se fout bien de qui est celui qui a osé l'attaquer – il est quand même étrangement content de savoir que s'il va mourir aujourd'hui, puisque c'est apparemment le dessein que lui réserve le destin, ce sera en affrontant ce reptile. Il se lève et ose regarder le Lord dans les yeux, sentant d'affreux frissons courir sur tout son épiderme. Il n'a étrangement pas peur. Enfin, si. La peur est sourde, dans son ventre, il est terreur, nervosité, il a envie de hurler tout ce qu'il peut, la peur se distille dans ses veines en même temps que son sang, mais elle n'est pas pure. Il y a autre chose. Ses yeux pâles observent Voldemort s'incliner – et au lieu de lui obéir, de faire ce que tout son être lui clame de faire, son éducation comme la voix noire du Lord dans son esprit qui tente de le forcer, il garde la nuque raide. Le dos droit. Et crache le plus loin qu'il peut. « Je ne salue pas la vermine. »
Fou. Davius est fou.
En ce moment, ce n'est plus important.
Les sorts fusent instantanément, d'un côté comme de l'autre. Il en envoie, surtout, sans que rien ne passe ses lèvres, sa mâchoire serrée jusqu'à lui faire mal dans tout son crâne qui veut exploser. Il attaque sans cesse, sans s'arrêter, il a oublié le monde autour de lui – il voit seulement Voldemort détourner ses sorts sans encombre, comme s'il pouvait lire dans son esprit. N'est-ce pas le cas, après tout ? Il est perdu. Quand son adversaire en aura décidé, il le fera souffrir et rien de ce qu'il a connu ne pourra se mesurer à cela. Il le sait. Il s'en fout. Il cessera de se battre quand il sera mort.
Astoria, les tentes, Draco, et le monde qui se désagrège
Indifférente à ce qui pouvait bien se jouer à l'extérieur. Indifférente à la question que Draco venait de formuler en même temps qu'elle. Ou bien encore à ces premières paroles échouées de ses lèvres trop détachées, plus encore après ce que son épouvantard avait pu dévoiler dans le labyrinthe. Mais à cet instant, c'était son enfant qui lui importait, cette petite tête blonde dont elle ignorait les véritables traits et qu'elle chérissait pourtant comme une étoile dans ce ciel, ses doigts levés dans sa direction sans jamais parvenir à l'atteindre. La réponse ne tarda pas, le laissant également emprunter cette venelle moins tendancieuse, mais non moins douloureuse pour celle qui avait espéré rentrer depuis des mois... des années... et qui n'avait entrevu l'ombre d'une aide véritable. « Aussi tourmenté que peut l’être un enfant qui n’a jamais connu sa mère... » l'entendit-elle lui dire, lui révéler... Son cœur suspendit brièvement sa course, le temps de retomber lourdement dans sa poitrine. Alors que ces mots la laissaient porter cette responsabilité, cette culpabilité... se reprochant de ne pas être parvenue à fuir plus tôt, à s'esquiver de cette réalité détestable qui pourtant portait la griffe d'autres êtres, de ces geôliers à qui elle ne cesserait jamais d'en vouloir. « Et sa santé n’est pas idéale, mais il est aussi heureux que possible. Je crois. » Il était malade... elle aurait pu le soigner, ou au moins le soulager si elle avait été là, de la même manière qu'elle venait de faire disparaître les plaies de son ancien amant.
Un voile de culpabilité la laissa détourner son regard, ses iris aussi bleus que le ciel ne trouvant d'autre refuge que sur cette peau qu'elle venait d'arracher aux acides carmins. Si elle pouvait en vouloir à une ribambelle d'êtres, c'était elle-même qu'elle accusait de cette absence, de ne pas avoir été plus forte, plus à même de retourner là où se devait d'être sa place... auprès de son fils. Elle se refusait à introduire Draco dans l'équation, car cela laissait émerger le souvenir d'une trahison sur cette mer trop lisse de sa propre rancune. Le plus important restait Scorpius. Le plus important était de le retrouver, de le protéger. Le reste viendrait bien assez tôt frôler ses lèvres amères... mais Draco reprit, parlant d'un message que Daphné aurait dû lui transmettre... et qui la laissa reporter ses prunelles intriguées sur lui. Il l'a réclamait... mais il avait prétendu le contraire. "M'atteindre ?" ironisa-t-elle tandis qu'un léger vertige rappelait à son bon souvenir qu'elle était encore fragile, que la blessure à son ventre avait puisé trop intensément dans ses propres forces et qu'user de son don après avoir laissé de son énergie à travers ces récentes épreuves n'avait pas été une excellente idée. Ses doigts prirent refuge sur le lit d'infortune du mangemort, s'agrippant, s'accrochant, le temps que cela passe tandis que ses lèvres s'entrouvraient. "Daphné ne laissait rien m'atteindre. Elle s'acharnait à vouloir que je comprenne qu'elle m'avait sauvée et que je finirais par l'en remercier. Je n'avais de vos nouvelles que par Emrys..." expliqua-t-elle, effleurant l'ironie et l'espoir fébrilement entremêlés. "J'aurais voulu être là pour lui. Et je veux l'être aujourd'hui. Je veux le voir, le connaître, assumer mon rôle." affirma-t-elle, tant elle était prête à affronter son père pour lui affirmer la même chose. Il était hors de question qu'elle troque une prison familiale contre une autre. Hors de question qu'elle entende une nouvelle fois qu'il était plus judicieux pour elle d'oublier son fils pour se tourner vers un avenir instable et qu'elle haïrait de toutes ses forces. Elle savait déjà qu'elle irait trouver la scribouillarde pour lui donner son identité, pour que cela ne puisse être à nouveau enterré. "Même si ce n'est pas à tes côtés puisque j'ai appris la délicieuse nouvelle de tes fiançailles." ajouta-t-elle, comme une subtile piqûre dissimulée derrière une caresse soyeuse. Elle semblait malgré la fatigue, l'instabilité de ces secondes vaseuses, aussi élégante qu'autrefois... alors que son apparence le contredisait. Mais elle s'acharnait simplement à affirmer qu'elle ferait parti de la vie de Scorpius qu'il le veuille ou non, qu'il en épouse une autre, ou non. Tout en laissant s'échouer le sujet fâcheux...
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