Elle est à peu près sûre à 200% que les Breaches de Shadow Moses vont tenter un truc ce soir-là et pourtant, elle s'est quand même laissée emporter vers le centre d'accueil en même temps que la foule de gens sortant de leur immeuble jugé instable, laissant derrière elles les deux autres membres de son gang avec qui elle était censée profiter de l'orage provoqué à la dernière minute pour aller régler son compte à un client bien trop endetté de la maison de jeu. Elle leur a fait juste signe de continuer sans elle, de toutes manières, le Portoloin qu'elle porte autour du coup la ramènera à l'heure au QG: pas de souci à se faire de ce côté-là... à moins que l'orage perturbe ces objets-là aussi. Elle préfère ne pas y penser; à la place, elle se concentre sur ce qu'elle est persuadée d'avoir vu dans la foule se hâtant vers le refuge: Fangs [Aspen], ce putain de Fangs qu'elle déteste avec la force de trois mille ouragans. Elle est aux aguets, assise sur le rebord du lit sur lequel on l'a posée, ses cheveux bruns trempés sur la couverture négligemment posée sur ses épaules, attendant avec une certaine impatience gourmande la boisson chaude qu'on lui a promise. Au même moment où quelqu'un s'assied à côté d'elle sur le lit, elle bondit de celui-ci, persuadée d'avoir vu le membre du gang rival de l'autre côté de la salle, ohmonDieu, elle va tellement le trucider et peu importe si il y a des témoins.

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Sa mère n'arrête pas de pleurer, ce qui est autant agaçant que prodigieusement déprimant, et Astoria se contente de lui tapoter gentiment l'épaule en espérant qu'elle ne va pas tarder à se calmer parce que franchement, elle n'a pas besoin de ça maintenant. Elles ont tirées de leur petit appartement au plein milieu de la nuit et tout ça pour quoi? Quelques gouttes d'eau?! Elle n'a aucune idée d'où se trouve Daphne ce soir, et n'a aucune envie de savoir; à vrai dire, Astoria est presque contente que sa soeur ne soit pas là. “ Arrête de pleurer, tout va bien, Maman, je t'en prie, ” parvient-elle à marmonner à l'adresse d'Hortense, dans un français difficile sur sa voix enrouée, en cherchant du regard un volontaire qui pourrait lancer un sort à sa mère pour qu'elle la ferme un peu et se calme que tout le monde puisse dormir et se reposer un peu, c'est le milieu de la nuit, pour l'amour de Merlin, tout le monde est un peu énervé, Maman, tais-toi. “  Tout va bien, tout va bien, continue-t-elle de marmonner jusqu'à enfin voir quelqu'un qui passe devant elle avec une baguette à la main: excusez-moi, est-ce que vous pourriez faire taire ma mère, s'il vous plaît? Je le ferai bien moi-même, mais j'ai laissé ma baguette chez moi et elle n'arrête pas de pleurer. ” C'est crispant et en cet instant précis, Astoria a la patience d'un dragon devant son repas de midi.

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Il sait pas ce qu’il fiche ici.
Il a pas trop compris comment il s’est retrouvé là.
Il a erré toute la journée alors qu’il aurait dû être au cimetière avec les autres, à distribuer des ordres et à faire pleuvoir les coups.
Mais Mood a bougé en ville parce qu’il a ressenti le besoin de bouger. De faire quelque chose. Il ne comprend pas ce qui lui arrive depuis plusieurs semaines. Tout se mélange dans sa tête et c’est trop fort. Trop fort.
Il est trempé jusqu’à l’os et il regarde la population sorcière se presser dans le refuge. Il entend des gosses qui chialent et des gens qui toussent et il ne sait pas ce qu’il fiche ici.
C’est le déluge dehors et il espère un peu que les autres au cimetière ont pu se mettre à l’abri. Depuis quand le sort des autres l’intéresse ? Mood secoue la tête, joue des coudes pour pouvoir attraper une couverture en marmonnant un merci et va se mettre dans un coin. Il observe les autres, il y a trop de visages inconnus pour le mettre à l’aise et il veut juste sortir. Cet endroit est inconfortable pour lui. Il se redresse brusquement alors qu’on l’approche. Une petite fille qui lui sourit. Il trace sa route. Il ne veut pas parler. Mood veut rentrer.
Il fait quelques pas et finit par rentrer dans quelqu’un. Quand il redresse la tête il reconnaît la fille avec qui il s’est battu il y a un moment de ça (Brienne). « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Gronde-t-il entre ses dents après avoir fait un pas en arrière. Il l’a touchée. Et il y a trop de gens ici. Beaucoup trop de gens.

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Quelqu'un lui rentre dedans et le réflexe de Bree est de plier le coude pour l'enfoncer dans l'estomac du malvenu avant de l'enfoncer dans son nez; mais l'inconnu est plus rapide à s'écarter... et s'avère ne pas être un inconnu. C'est Mood. Tous les Shadow Moses se sont donnés rendez-vous ou quoi? Il l'a touchée, se rend-t-elle compte, complètement offusquée et choquée, le coude, le dos, l'arrière du crâne, et ça la brûle, elle le déteste lui aussi, en fait, elle déteste tous les Shadow Moses, ils peuvent aller se faire- « Qu’est-ce que tu fiches ici ? — Qu'est-ce que tu fiches ici? ” grogne-t-elle en retour, quand il recule et qu'elle avance pour le pousser un peu plus en arrière, répétant le geste une seconde fois et s'arrêtant pour pas que ça finisse en bagarre improvisée. Elle s'apprête à rajouter quelque chose quand enfin, un des volontaires s'approche avec deux tasses fumantes de thé (elle voulait un chocolat chaud, elle décide qu'elle le déteste, le volontaire, lui aussi) et un grand sourire. “ Je sais que vous êtes tous un peu à cran les enfants, mais ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle, ” dit-il d'une voix rassurante en lui mettant les tasses dans les mains, avant de se détourner pour partir. Bree considère vraiment de lui jeter le thé chaud à la figure, puis sur les pieds de Mood, puis au visage de Mood, puis- “ où est Fangs? Qu'est-ce que vous préparez? Je vais le tuer et puis après je vais te tuer, ” indique-t-elle d'un ton informateur. Elle déteste les orages. “ Je suis sûre que c'est de votre faute. ” Elle pourrait aussi lui verser le thé brûlant sur les mains, se dit-elle, ça le ferait bien chier, ça.

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Un nouveau grondement orageux finit d’étioler les dernières parcelles de patience en elle. Elle tapote le vieux matelas du lit de camp sur lequel on l’avait installée ; et durant plusieurs minutes, elle se revoit au repère des Audacieux, sous des tentes de fortune, sur le toit de la boutique de madame Guipure, non loin de là. La guerre s’est terminée il y a bientôt trois mois, mais pour elle c’est comme si rien ne s’est jamais arrêté. Les mauvaises nouvelles continuent à tomber. Elle n’a plus de famille. Elle n’a plus de but. Il ne reste d’elle que cette ombre vacillante qui rôde toutes les nuits au milieu des bars ou des boîtes de nuit douteuses. C’est d’ailleurs là qu’elle se trouvait lorsqu’on l’a cueillie et emmenée ici. Elle n’avait pas rechigné, partagée entre la fatigue et la désinhibition. Elle ne sait pas s’ils l’avaient volontairement fait passer sous plusieurs cascades pluvieuses, mais à présent son esprit est clair. Trop clair, trop alerte, qu’une pensée qu’elle s’attachait à dissimuler refait surface : Aidan est mort. Elle refuse encore d’accepter cette vérité. Elle ne peut pas le croire. Il avait juste disparu. Il était juste parti. Il est vivant et elle doit le retrouver. Son corps s’anime subitement et elle ne peut plus l’arrêter. Elle doit faire quelque chose. Elle a besoin d’aider. Elle tâtonne sur le lit pour chercher ses affaires, mais se rappelle qu’elle n’était venue qu’avec sa baguette et son poignard. Puis elle se lève et rejoint l’accueil du refuge. « Excusez-moi ? Vous avez besoin d’aide !? Je veux me rendre utile ! » Mais les responsables sont trop stressés, trop préoccupés face à cette situation anormale alors ils ne l’entendent pas. Elle regarde autour d’elle, voit des enfants apeurés, des parents épuisés, des vieillards affaiblis, et se met en tête de faire quelque chose. Alors elle passe entre les lits, traverse les allées et s’arrête parfois pour demander. « Vous avez besoin de quelque chose ? Est-ce que tout va bien ? » Elle sait que tout ça ne sert pas à grand-chose et la plupart des personnes ne lui répondent même pas, mais peut-être que quelqu’un l’arrêtera et lui demandera à son tour comment elle, elle va …

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Les travaux dans sa baraque se passent plutôt bien, même s’il reste encore quelques pièces à vider et rénover ; mine de rien, les Black et tous les autres résistants qui ont investi les lieux ces dernières années avaient tellement surchargé les pièces que c’était presque mission impossible. Mais en ce qui concerne les pièces importantes, tout est terminé – il n’reste plus qu’à les remplir maintenant. Et ça, par contre, c’est plus compliqué que prévu. « …Catogan ou Elfrida ? la réponse de son interlocuteur lui parvient malgré tout le grésillement, Kid est probablement occupé à faire il n’sait quoi. Le premier a l’air vraiment cool mais j’aime pas le cuir. Oh Merlin, c’est quoi ce truc…  – il coince son pow entre son épaule et son oreille pour mieux lire le panneau du canapé – c’est un canapé nommé Salazar mais l’machin a des piques partout, qui voudrait acheter ce truc ? Attends, jt’envoie une photo, tu vas kiffer – la formule reversus prononcée, il l’envoie directement à Kid avant de reprendre l’appel – c’est impossible de s’asseoir sur ça. Bon, je prends Elfrida. Gris ou bordeaux ? » Il indique à un vendeur le canapé gris après avoir reçu le conseil de son pote et continue ses achats avec Kid à l’appareil pour lui demander son avis. Harry n’arrive pas à visualiser la décoration de sa maison et il n’sait pas vraiment si les meubles qu’il a achetés seront assortis au reste ; c’est un peu dur quand on n’a pas de goûts. Quand il termine ses achats, il range son pow dans la poche et se met à remplir plein de formulaires – il sélectionne la livraison à domicile pour les plus gros meubles parce qu’il a la flemme de les léviter. Il quitte Furniture Village avec un sac d’ustensiles de cuisine et se prépare à rentrer chez lui quand il se fait bousculer en direction d’un autre immeuble. Sans trop savoir comment, il se retrouve dans un refuge et les responsables parlent d’un orage et qu’il ne faut pas paniquer. Great. Il n’a même pas eu le temps de déposer ses spatules chez lui.

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Ça le fait chier de devoir se déplacer sur les toits sous la pluie, le mauvais temps s’intensifiant au fil des secondes. Son job en pâtit surtout parce qu’il a la vue qui se brouille et quelque chose le déconcentre de tous les côtés ; l’orage est trop imprévisible pour Fangs qui, pour la première fois depuis longtemps, a perdu sa cible des yeux. Il envoie un rapide quicky à Faith pour la prévenir que la mission va prendre plus de temps que prévu quand il repère finalement Chapeau-Jaune zigzaguant les rues pour se mettre à l’abri de ce qui semble être un refuge, à entendre les sorciers en uniforme qui beuglent à l’attention des civils. Aspen fait un détour, ne passe pas par l’entrée – il se laisse glisser le long de la gouttière et prend la direction du bâtiment en question, crochetant le verrou d’une fenêtre par laquelle il se glisse à l’intérieur. C’est un vaste espace aménagé pour mettre les civils à l’abri, des lits et des couvertures à disposition si besoin ; ça le fait rire jaune parce que ces mesures n’ont jamais été appliquées pour les gosses de rue. Il remet sa capuche sur la tête, même si mouillée et tente de se faufiler entre les gens le plus discrètement possible, suivant du regard Chapeau-Jaune mais quand il voit Mood (Seán) et Spider (Brienne), sa concentration déraille complètement. Oubliée sa mission, son instinct de chien de garde prend le dessus et il se dirige près de son boss, attrapant quelques mots au passage. « …'vais le tuer et puis après je vais te tuer. Je suis sûre que c'est de votre faute. » Il prend sa place habituelle à côté de Mood, faisant un signe de tête à ce dernier en guise de salut, joignant ses mains devant lui comme un foutu bodyguard. Mais son attention est complètement dirigée vers Spider, sa foutue nemesis qui persiste à s’accrocher à la vie. « Tu l’touches, t’es morte. » Mood est parfaitement en état de se défendre mais Fangs est un chien de garde avant d’être un numéro, sa position sera toujours près de Mood.

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