Rapidement, Wyatt n'a pas voulu reproduire les mêmes erreurs qu'avec son aînée, désireux de faire d'Astoria une créature intelligente mais obéissante, une princesse délicate et précieuse qui pourrait servir avec docilité ses intérêts. Quelques gifles savamment dosées et une douceur inopinée ponctuées de paroles doucereuses ont laissé grandir la cadette Greengrass.

Ainsi Astoria a peur de son père, parce qu'elle est incapable de savoir à quoi s'attendre avec lui. Ses brusques changements d'humeur, caractérisés par un timbre doucereux prompt à tourner aux éclats de voix, la forcent à rester sur ses gardes lorsqu'elle se trouve en sa présence. Il aime la tester, l'afficher, il la veut vive d'esprit mais docile ; ainsi formatée, et elle n'a jamais trouvé d'elle-même l'envie ou le courage de s'opposer à lui, contrairement à sa sœur.

Aussi lorsque Daphné et Draco rendirent caduc leurs fiançailles, Wyatt proposa Astoria à la place... Tori qui ne s'opposa pas à cette idée, se conformant aux désirs de son père, et à ce devoir qu'il avait si bien glissé dans son esprit au fil du temps. Puis lorsque Daphné fit capoter une mission mangemort rendit-il officielle la nouvelle de ces futures fiançailles. Et lorsqu'elle s'enfuit, affichant clairement le camp qu'elle rejoignait, il officialisa les fiançailles, terminant l'alliance avec la famille Malfoy.

Sauf qu'Astoria tomba enceinte de Draco, rendant le patriarche furieux, giflant sa fille, l'accusant d'avoir déshonoré le nom des Greengrass, et lui glissant pourtant à l'oreille qu'il arrangerait ça. Sauf qu'Astoria refusa l'avortement par potion... aussi l'isola-t-il dans leur manoir dès la fin janvier 1998, cherchant à glisser dans sa nourriture la fin du fœtus. Il n'y parvint que durant son sixième mois de grossesse, grâce à l'aide de l'elfe de maison et d'une fourchette ensorcelée. Il manqua de la tuer par la même occasion, et ce fut à Sainte Mangouste qu'elle accoucha prématurément d'un enfant oscillant entre la vie et la mort qu'il tenta de tuer pour terminer le travail. Sauf que Draco s'interposa à coups de baguette, avant qu'il ne laisse finalement repartir le garçon avec le bébé, avec l'ordre de ne plus jamais approcher les Greengrass, Astoria y compris. S'il put prendre la non réaction de sa fille pour de la soumission, celle-ci préféra laisser faire pour les protéger du monstre capable d'assassiner sa propre chair, son propre sang.

Il fit ensuite prendre à sa fille une drogue (l'Excess) la remettant sur pieds, la rendant de trop bonne humeur, presque inconsciente des risques en tant que nouvelle adhérente... si bien que cela fit taire les rumeurs concernant sa possible maternité. Son enlèvement par Daphné a rendu Wyatt plus déterminé à punir son ainé et à remettre la main sur cette cadette qui a, au début de ses trois ans de captivité, espéré qu'il vienne la sortir de là... pour qu'elle puisse retrouver son fils. Si Wyatt s'acharne donc à les retrouver pour satisfaire ses propres ambitions, il a par ailleurs glissé quelques galions à Marcus Flint pour que lui aussi les recherche.

Mariage de raison, d'obligation, ce devoir auquel leur nature de sang pur les a toujours destiné était tout ce qui les liait au départ. Draco venant même la courtiser comme les convenances le demandaient, et si elle s'attendait à plus que la froideur d'un fiancé, elle s'est faite à l'idée qu'il n'y aurait rien de plus que ce qu'on attendait d'eux. Sauf que les choses changèrent cette nuit où elle l'attendit dans sa chambre alors qu'il avait oublié de se rendre à l'un de leur rendez-vous. Ce jour-là, elle le soigna, non sans l'obstination de s'opposer à son refus... Les choses changèrent, un sourire, un clin d’œil, un bras glissé autour de sa taille, d'autres guérisons, des mains qui se cherchent, une jalousie envers les autres, des lèvres apprenant à se connaître et des corps s'attirant tel des aimants.

Décembre 1997 la laissa réaliser qu'elle était enceinte. Terrifiée à l'idée de la réaction de son père, ce fut à celle de Draco qu'elle se heurta, le serpentard la chassant, l'accusant même du fait que l'enfant n'était peut-être pas de lui. Blessée... si elle pleura dans sa solitude, elle se montra froide le lendemain venu. Les rumeurs coururent sur une possible rupture jusque dans les journaux, tant les deux tourtereaux s'ignoraient à présent. Il fallut attendre la fin de janvier et le départ discret d'Astoria de Poudlard pour qu'il la retienne le temps de s'excuser de son attitude et lui promettre qu'il assumerait ses responsabilités. Mais les belles promesses ne la convainquirent pas.

Pourtant, il initia une correspondance épistolaire dans laquelle ils apprirent à se connaître, partageant plus qu'ils ne l'avaient jamais fait, parlant cours et quotidiens, laissant Astoria s'éprendre de ce garçon qu'elle découvrait de plus en plus. Et lorsque son accouchement fut provoqué et qu'il se rendit à l'hôpital, s'opposant à Wyatt qui laissa tomber l'ultimatum, Draco fut déçu de la non réaction de Tori, alors qu'elle-même pensait à les protéger lui et leur fils, Scorpius.

La drogue aida Astoria à oublier, à ne pas ressentir le manque de cet enfant ou de Draco, tandis que de son côté il ne chercha pas à la contacter. Il fallut pourtant qu'elle se fasse enlever pour qu'il s'inquiète de son sort, la cherchant sans cesse durant deux longues semaines avant que la perfidie de Pansy ait raison de sa détermination à croire qu'elle n'était pas une traitresse. De son côté, Tori espéra qu'il viendrait la sortir de sa captivité durant la bataille de Poudlard... et elle l'attendit durant ces trois dernières années, ou durant ces tentatives de fuite. Mais rien... rien... et dernièrement, elle a entendu parler de possibles fiançailles entre lui et la Travers. Un nouveau poignard dans son cœur, une rancune et une jalousie pugnace... plus encore dans l'idée qu'elle est en train de prendre sa place, sa vie, et son fils.

Elle ne l'a vu qu'une seule et unique fois... ce jour où Wyatt a tenté d'assassiner ce petit fils pour la seconde fois, après avoir manqué d'entraîner Astoria dans la tombe avec lui. La jeune femme trop jeune, trop manipulable du haut de ses 15 ans, a pourtant poursuivi sa grossesse le plus longtemps possible, commettant une vulgaire erreur de confiance à son sixième mois, avant de préférer voir Draco partir avec le petit être chétif pour le préserver de son père.

Et si la drogue lui a permis d'oublier son propre enfant ces quelques jours où elle fut adhérente, le sevrage imposé par son enlèvement lui a fait cruellement réaliser le manque que son fils lui faisait ressentir. Ce besoin désespérant, cet instinct qu'elle pensait éteint en elle et qui la tourmente chaque jour un peu plus de ne pas le voir grandir, de ne rien savoir de lui, qu'il ne la connaisse pas. Elle tremble de rage et de colère que Daphné ne le comprenne pas, ne la laisse pas partir pour le retrouver.

Et elle a peur de ces rumeurs qui disent Draco prochainement fiancé... peur d'y perdre son unique enfant, qu'il la prenne pour sa mère... et que cet être chétif finisse par la haïr de la même manière que Daphné déteste Wyatt. Rancunière... elle le reproche aux insurgés, à sa sœur qui la retient, à Draco de ne pas l'avoir retrouvée. Jalouse... elle qui souhaiterait être à la place de Draco ou de cette fille qu'elle déteste du plus profond de son être.

Si du temps de Poudlard Ichabod veillait sur Astoria par devoir envers Daphné qu'il considérait comme sa sœur, la cadette Greengrass ne le lui rendait pas, loin de là. Elle se montrait froide et distante à son encontre, connaissant l'inimitié familiale et le fait que Wyatt pourrait ne pas prendre comme une bonne chose qu'elle se lie à lui.

S'ils se sont naturellement perdus de vue, il fut l'un des protagonistes de son enlèvement, présent aux côtés de Daphné lorsqu'il a été question de l'emmener de force avec eux. Il fut donc naturellement l'un des insurgés qu'elle ne supportait pas. Pourtant, contrainte et forcée de faire avec lui, puisque sa sœur la laissait parfois sous sa surveillance, Tori a finalement dû se rendre à l'évidence qu'elle se mettait à l'apprécier malgré toute la rancune qu'elle lui portait et le fait qu'il soutienne Daphné dans cette histoire que c'est pour son bien qu'elle croupit au milieu d'eux...

Depuis que les rumeurs de fiançailles avec Draco courent... Astra a commencé à se rapprocher d'autant plus d'Ichabod, venant lui confier ce qu'elle ressent, la perte de son bébé, le fait d'être un poids, que Morgana ne serait pas contre si elle se perdait dans les bois et perdait accidentellement la vie, qu'elle est moins en sécurité ici qu'ailleurs finalement, qu'elle n'y est pas à sa place, les reproches qu'elle attribue à son père et Daphné, lui demander ce qu'il ferait s'il avait une chance de retrouver quelqu'un à qui il tient... Tout en se montrant attentive à ce qu'il pourrait lui dire, notamment concernant Wyatt, Ichy trouvant en Tori une personne à qui il parvient à parler de la mort de son propre père, tandis qu'elle lui confiait en contrepartie le fait qu'il ait cherché à tuer Scorpius... Sans oublier de le soigner lorsqu'il revient blessé.

Une véritable amitié naissante ? Si Astoria semble inoffensive aujourd'hui, il ne faudrait jamais perdre de vue la maison qui l'a accueillie en son sein. Car s'il est vrai qu'elle apprécie l'ancien poufsouffle et qu'elle lui accorde une certaine confiance, c'est avant tout en pure calculatrice qu'elle agit ainsi. Plus déterminée que jamais à quitter les insurgés dans la sensation de tout perdre à travers ces futures fiançailles, elle cherche à entrer dans la tête d'Ichabod en parvenant à le toucher pour qu'il influence Daphné en son sens, qu'il lui fasse confiance, et qui sait, qu'il finisse par l'aider. Utopie, très certainement, mais l'espoir est cette lueur dans l'obscurité, capable de guider les fous jusqu'à la sortie. Et Astoria est bien déterminée à récupérer son fils... et peut-être l'intégralité de sa vie.

Ils ont toujours été proches... pas au point de tout se dire, mais tout de même au point de faire les boutiques, d'étudier ensemble, de prendre le thé, de discuter et de passer du temps ensemble. Mais Daphné n'a jamais vu d'un très bon œil le rapprochement entre les deux cousins, se méfiant énormément de Theo. Et si Tori était excessivement butée, les choses ne se sont pas approfondies entre eux, même si elle prenait soin de le conseiller niveau apparence... Mais les choses n'ont jamais été si simple, car si Theo a toujours désiré le contact de sa cousine, c'est avant tout parce que tout le monde a toujours répété qu'elle ressemblait à la mère du Nott lorsqu'elle était plus jeune. Le sang et les caprices génétiques, que voulez-vous. Il avait ainsi presque accès à celle qu'il n'a jamais connue... sans que ce soit finalement elle. Frustration, comme toucher du bout des doigts par effet d'optique une étoile se trouvant dans le ciel.

Naturellement, leurs moments ont cessé durant la grossesse d'Astoria où on la disait malade, et ils n'ont pas eu le temps de renouer par la suite, l'enlèvement les privant d'une telle éventualité. Il ignore donc qu'elle est la mère du fils de son ami, tout comme il ne sait pas qui a raison concernant les rumeurs de désertion de la cadette. S'il refusa d'y croire au départ, puisque cela contredisait l'image qu'il avait d'elle, tant de personnes prétendent qu'elle a trahi qu'il commence à se dire que c'est sûrement le cas.

Le Lord les recherche, aussi n'y a-t-il aucune surprise que Marcus ait été missionné pour retrouver les sœurs Greengrass et les lui livrer. A ceci près que Wyatt Greengrass a glissé quelques galions dans la bourse du rafleur pour qu'il retrouve Astoria pour son compte sans lui faire trop de mal, se moquant quelque peu de la manière dont il retrouverait Daphné, même s'il désire la faire souffrir comme elle le mérite. Ainsi Marcus les recherche, les traque... et il songe que retrouver Astoria pourrait servir ses intérêts, rajouter une donnée à l'échiquier sur lequel Draco et Sue se trouvent, puisqu'il espère pouvoir épouser la jeune femme, et créer le trouble dans l'esprit du blond en lui ramenant la mère de son fils. Il ignore que du côté d'Astoria, elle déteste Susanna parce qu'elle lui vole sa vie, son fiancé et... son fils. Qu'à terme, c'est une alliance qui pourrait se tisser entre eux... s'il parvenait à la libérer.

Les filles Greengrass comptaient au nombre de ceux que le Lord trépignait de hâte à l’idée de revoir. Certes pas pour une visite de courtoisie, mais bel et bien pour entendre lui-même l’héroïque fuite de Daphné et le tragique enlèvement d’Astoria. Et les leur faire payer. © Draco Alors qu'Astoria n'a jamais cessé de soutenir le gouvernement, et que sa captivité n'a rien d'une invention. Elle ne se doute pas réellement de la réaction et de l'impatience du Lord, elle espère que son père pourra l'en préserver si elle finissait par enfin rentrer.

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Leur première rencontre remonte à cette première rentrée du haut de leurs 11 ans. Astra sur le quai avec son père, un souvenir s'enlisant dans l'esprit de la gamine qui sous un geste idiot, celui de lui prendre le menton, fit remonter la gifle brutale se rapportant à Malfoy quelques années plus tôt. Ce souvenir, qui en détournant ses traits, laissa leurs regards se croiser et la réaction d'Emrys retenir l'attention de la cadette. Que savait-il exactement ? Comment l'avait-il seulement deviné alors que Wyatt semblait si doux avec sa progéniture ? A cette seconde, Tori fut déterminée à le découvrir, à faire ami ami avec cet être. D'abord méfiant, et à juste titre, le sang-mêlé finit pourtant par la laisser approcher, confiant des vérités sur son don, ce qu'il savait de cette petite rouquine qui finalement ne pouvait accepter de voir les coulisses de son existence dévoilée. Elle se montra douce, raffinée, mais loin d'être froide avec lui, faussement amicale avant de l'être réellement, même si elle se méfiait de ce don difficilement contrôlable. Et si elle pensa un temps le pousser à utiliser son don, elle y renonça de la même manière qu'elle s'insurgerait qu'on veuille se servir de son propre don, tout en se montrant curieuse à ce sujet. Leur amitié était là, palpable, les laissant travailler ensemble, passer du temps ensemble, mais sans qu'elle ne lui dévoile les pans plus secrets de sa vie... il en devinait bien assez par mégarde. Lorsqu'elle a quitté Poudlard, elle ne lui a pas dit pourquoi, refusant de croiser son regard.

Lorsqu'elle a disparue, enlevée... il l'a pourtant retrouvée lors de la bataille de Poudlard en 98. Et ce fut à cette occasion qu'il découvrit son don... et dans l'improbable croisement de leurs prunelles qu'il réalisa qu'elle avait eu un enfant... qu'elle avait vu partir dans les bras de Malfoy, la douleur la dévorant à juste titre sans qu'elle ne cherche à les retenir. Depuis il la revoit. Depuis, il sait qu'elle est retenue contre son gré par les insurgés, ou plus exactement par Daphné. Mais s'il ne peut... ne veut pas l'aider à s'enfuir, il lui a promis que s'il avait des informations sur les Malfoy, il les lui transmettrait. Et rien que pour cela, elle lui pardonne sa lâcheté de ne pas l'aider à plus. Elle lui pardonne et n'hésite pas à prendre sa main ou à fermer les yeux en sa compagnie. Celle d'un ami.

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Il est parti avec Daphné et elle le soir de la bataille de Poudlard. Un épisode qui n'a pas aidé la cadette à l'apprécier, au contraire. Il a fait parti de ces geôliers improvisés, lui qui n'était rien d'autre qu'un né moldu à qui elle n'aurait tout simplement jamais adressé délibérément la parole du temps de Poudlard, à peine un regard hautain. Mais au sein des insurgés, il a commencé à se montrer protecteur à l'égard d'Astoria, ayant des gestes tendres à son encontre, se montrant prévenant... car visiblement fragile. Si au départ, Astra ne supportait pas sa présence, elle a fini par s'habituer à ce "Sam" qui veillait sur elle, tout en la surveillant, lui tenant un discours pour la convaincre que rentrer serait dangereux... Néanmoins elle a toujours su qu'il agissait ainsi pour Daphné, éternelle amertume à ses lèvres qui ne validaient pas ses paroles. Et puis un jour, il n'est simplement pas revenu.

Ce n'est pas une amitié qui existe entre le Weasley et la Greengrass, simplement un accord tacite, un échange de bons procédés. Si Astoria n'a pas pour habitude de soigner à tout va, par contrariété et obstination, elle le fait pourtant pour Fred. Pour la simple et bonne raison qu'en échange, il lui rapporte des objets du monde sorcier libre... ceux qui lui permettent de prendre soin d'elle, de garder ce lien ténu avec la civilisation, même s'il n'irait jamais jusqu'à lui donner des nouvelles du monde qu'elle ne doit plus rejoindre.

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Daphné a longtemps été le modèle d'Astoria, celle à qui la plus jeune se raccrochait à défaut d'avoir l'affection de leurs parents ; mais cette confiance s’est perdue lorsque l’aînée a déserté sans prévenir. Une Greengrass au sein de l’AD ? Pire : le rôle de la rouquine était d'espionner le camp adverse, y compris sa jeune sœur et ses parents, et elle n’était pas la seule ; Zabini était de mèche. Astoria s’est sentie cruellement trahie.

Lorsque Daphné a orchestré l'enlèvement de sa sœur pour l’empêcher de devenir Mangemort, Astoria a mal vécu les « retrouvailles » et la séparation inattendue d’avec son fils – non qu’elle ait une fibre maternelle exceptionnellement développée à ce moment-là, mais le changement était brutal et effrayant. Le temps est passé – les batailles et les fuites se sont enchaînées, Daphné peut désormais lui laisser sa baguette sans craindre qu’elle ne s’enfuie, et elles se reparlent presque bien.

Mais les tensions, la rancœur et les incompréhensions persistent, les disputes éclatent en un rien de temps, elles sont terrifiées : et s’il était trop tard pour renouer ? Si rien ne pouvait plus être comme avant, entre elles deux ?

Tori la poupée parfaite, Tori la fille superficielle et un peu cruche qui savait pourtant se faire aimer de tous... ou presque, puisque Pansy, elle, ne l'a jamais supportée. Entre elles, il n'y avait qu'une relation hypocrite, brodée de sourires faux ; de bises claquées dans l'air pour leur épargner tout contact ; de critiques débitées sur un ton mielleux, et ourlées de termes affectueux. Tout cela ne les empêchait pas de se dénigrer mutuellement dès qu'elles se tournaient le dos. Évidemment, il a fallu que ce soit elle que Lucius choisisse, et la relation des deux filles n'a cessé de se dégrader à partir de là. Elles sont rapidement passées des simples médisances aux coups-bas — mouvement initié par Pansy.

Lorsque Astoria a tenté de la dénoncer à Draco, il a seulement fait le sourd, affirmant qu'elle exagérait et se faisait sûrement des idées. Il a pourtant tenu un tout autre discours quand Pansy est venue se plaindre de sa fiancée : à vrai dire son coup de colère et la dispute qu'elle a déclenchée entre le « couple » ont été mémorables, réjouissant miss Parkinson au plus haut point. A défaut d'avoir le cœur du blond, sa meilleure amie a toujours été intouchable, et elle ne s'est pas gênée pour montrer à Astoria que d'elles deux, elle était celle dont la position était finalement la plus enviable.

C'est elle qui a convaincu Drago que Tori n'avait peut-être pas été enlevée, qu'elle avait peut-être réellement trahi. Et si Astoria l'ignore encore, nul doute qu'elle lui en voudra...

De véritables amies, des meilleures amies, c'était ce qu'elles étaient du temps de Poudlard, et même plus encore par la suite, puisque Sue fut parmi les rares êtres au courant de la grossesse de Tori. Proches, se comprenant... les quelques différences existants entre elles n'avaient jamais laissé flâner la moindre ombre sur leur amitié.

Dire qu'aujourd'hui Astoria la déteste serait un euphémisme, tant la Travers est devenue la représentation de ce qu'elle souhaiterait détruire. La jalousie et la douleur la ronge depuis qu'elle a entendu les rumeurs de possibles fiançailles entre Draco et elle, à l'idée qu'elle lui vole ce qui aurait dû être sien si le monde n'avait pas été si chaotique, si Daphné n'était pas venue l'enlever, si on avait fini par la relâcher... Si la guerre s'était terminée le soir de la grande bataille à Poudlard où elle aurait fait le choix, sevrée, de rentrer auprès de son ancien fiancé et de son fils, plutôt que de retourner sous la coupe de son paternel. Elle aurait fait ce choix, se dissimulant derrière la protection des Malfoy, car loin d'être folle, mais cela n'est jamais arrivé. A la place, elle croupit dans la boue dans un endroit de cette forêt qu'elle ne saurait même pas retrouver, à savoir des choses sans vraiment les savoir, puisque mise à l'écart. Alors elle la déteste, la hait, la jalouse... d'avoir tout ce qui aurait dû être sien, cette voleuse de vie et d'enfant. D'enfant ? Jamais. Elle reprendra son fils, le lui arrachera, il est hors de question qu'elle laisse faire ça... et cette simple possibilité lui redonne cette hargne et ce désir de fuir qui s'était quelque peu tassé dans le désespoir que cela ne servirait à rien. Elle... cette trahison brûlante au fond d'elle... une de plus.

La première fois qu'Astoria a croisé la route de Morgana, elle a eu cette étrange impression de se trouver auprès de certains mangemorts du Lord, ce qui à vrai dire n'avait aucun sens. Et pourtant, la noirceur irradiant les prunelles glaciales de l'insurgée n'ont jamais trompé la captive. Morgana la traite avec froideur, voir ce dédain, cette étincelle dans ses prunelles qui la juge comme une bouche à nourrir inutile, ou bien encore comme un fardeau nécessaire pour que Daphné puisse aller bien. Mais le fait que Tori sache certaines choses, trop peu en réalité pour porter le moindre coup à l'organisation des insurgés, mais néanmoins aux iris de la brune, fait que Morgana aurait trouvé plus simple de l'exécuter... à défaut, qu'il lui arrive malheur dans les bois leur simplifierait à tous la vie. Et Astoria a bien conscience de cela, comme une sensation dévorante parcourant sa peau... autant dire que si l'insurgée revenait blessée au point d'avoir besoin de soin immédiat, la cadette la regarderait souffrir avec froideur sans bouger ne serait-ce que le petit doigt pour l'aider.

Astoria est amie avec les jumelles depuis l'enfance, et même si celles-ci sont assez particulières dans leur genre, elle sait ce qu'elles valent, cette noirceur et cette lueur qui éclairent leur univers fardé de potions et de complots. Astoria s'est glissée dans leur sillage par instant, bénéficiant de leurs conseils en potion, complétant ainsi ses capacités de soigneuse pourrait-on dire, sans jamais leur en souffler un mot. Mais il y avait cette amitié complice entre elles, celle qui se retrouvait parfois face au choix d'accepter qu'elles empoisonnent Parkinson par exemple, ne l'appréciant pas plus que Tori. Mais les jumelles n'ont jamais apprécié que la cadette Greengrass soit fiancée à Draco... ce qui ne l'a pas poussée à leur confier quoique ce soit le concernant, et encore moins la grossesse qui a suivi. Elles ont juste compris qu'elle lui en voulait, que quelque chose s'était passé entre eux d'assez sérieux pour que les fiançailles soient rompues. Et ce ne fut pas pour déplaire aux jumelles Carrow qui n'en surent pas plus... De même qu'au départ d'Astoria, qui leur glissa simplement qu'un problème de santé l'éloignerait quelques temps des couloirs de Poudlard. Et quel problème...

Tessa est de l'âge de Daphné, pourtant c'est de Tori qu'elle s'est rapprochée, cherchant à lui glisser quelques conseils, que la cadette n'a jamais vraiment suivi, puisqu'il s'agissait d'affirmer son opinion face à son père. Chose improbable. Chose impossible pour la cadette qui a si peur de Wyatt. Mais elle l'écoutait néanmoins, sans que son père n'ait jamais l'ombre d'un soupçon de l'influence que cherchait à avoir Tessa sur elle, mais seulement pour son bien. Après tout, leurs attitudes de petites princesses les rapprochaient, et le patriarche Greengrass n'y trouvait rien à redire, bien au contraire. Ainsi, malgré la rivalité entre Teresa et Daphné, jamais Tessa et Astra n'ont cessé de se parler, de passer quelques instants ensemble. Car si les moqueries désireuses de charrier Tessa existaient, pas une seule n'effleurait Astra, à quelques exceptions près qui ne l'atteignaient pas. Superficielles ensembles, les confidences trop sérieuses ne peuplaient pas leurs instants... à cette époque, mais elles comprenaient ce côté princesse.

Aujourd'hui, c'est bizarrement au sein des insurgés qu'elles se sont retrouvées, Tessa n'approuvant absolument pas les méthodes de Daphné, sans pourtant connaître tous les enjeux qui poussent Astoria à vouloir fuir et retourner chez les sang pur, mais pas forcément chez son père, avouant aisément à Tessa qu'elle aurait dû l'écouter autrefois, qu'elle n'en serait pas là aujourd'hui sinon. Restant malgré tout mystérieuse.

Ainsi, si en apparence, Tessa semble vouloir s'intégrer au groupe, parallèlement... elle désire aider Astra à fuir... non, elle désire fuir avec elle, retourner à la civilisation, bénéficier du billet retour de la Greengrass pour qu'on ne l'accuse pas de trahison. Ce qu'Astoria peut aisément comprendre. Même si elle-même sera sans doute mise en doute les premiers temps.

Toutes deux ne se connaissent pas vraiment, bien qu'elles vivent depuis peu au même campement. Ceci dit, si Penelope a entendu parler de l'enlèvement d'Astoria, cette dernière se fait discrète et apparemment obéissante. Et si ces rumeurs étaient fausses ? Et si ces rumeurs étaient vraies ? Penelope ne peut lui dire qu'elle pourrait l'aider sans prendre le risque de perdre sa couverture si jamais Astoria n'était pas vraiment retenue contre sa volonté. Alors dernièrement, Penelope a décidé de se rapprocher de l'héritière histoire de gratter sous la couverture pour déterminer ce qu'il en est, et... lui proposer son aide si cela est légitime.

A développer en RP.

De fait, la sœur de Sue était quelqu'un avec qui Astoria n'était pas très cordiale, capable de glisser quelques paroles aussi douces et volages qu'un couperet, elle ignorait la cadette Carrow sans même une hésitation, et ce par pure fidélité pour sa meilleure amie, n'ayant jamais tenté d'approcher ou ne serait-ce qu'à découvrir la semi-vélane.

Aujourd'hui, les choses tendent à changer, ou à se modifier tout du moins. Astoria, captive des insurgés, est présumée fuyarde, prisonnière, ou bien pire, en vient à détester celle qui fut sa meilleure amie parce qu'elle lui dérobe ce qu'elle considère comme étant à elle en ce qui concerne Scorpius, et ce qui aurait dû être à elle... Tant et si bien, que croiser Beatrix en pleine forêt a simplement surpris la rouquine, un peu méfiante cependant. Mais il lui sembla qu'elle désirait réellement la ramener parmi les sang pur, du moins si les choses avaient été possibles et qu'un sort venu d'elle ne sait quelle baguette, l'avait gravement atteinte lors du duel entre Daphné et Beatrix.

Elles se sont rencontrées lorsqu'elles étaient enfants, Ada, plus âgée, eut ce coup de cœur pour la petite poupée de porcelaine qu'était Astoria. Aussi raffinée qu'elle... mais également porteuse du même don. Le destin venait de lier les chemins qu'elles emprunteraient, c'était presque une évidence. Elles renouèrent Poudlard venu, passant du temps ensemble, partageant des choses, laissant Ada voir en Astra la petite sœur qu'elle n'avait jamais eue. Amies dans l'univers superficiel du raffinement... l'enlèvement d'Astoria les a séparées. Et Si de son côté la Captive songe à bien d'autres préoccupations que cette amie qu'elle n'est même pas certaine de retrouver à son retour, Ada, elle, est convaincue qu'Astoria a été enlevée, et est frustrée d'avoir perdue cette amie avec laquelle elle aimait tant échanger.

Au détour d'un instrument de musique, elles se sont connues lors de la première année d'Astra et de la dernière de Nephtys à Poudlard. Elles aimèrent parler ensemble de ces choses qu'Astoria ne pouvait -à l'exception de Rockwood, et honnêtement...- partager réellement avec quelqu'un d'autre. Mélomane à ses heures perdues, les deux jeunes filles ont continué à parler par lettre, se confiant des choses musicales, tandis qu'Astoria devenait fan du groupe de la brune. Musicienne qui vit l'accouchement prématuré, pas en détail, ne remarquant ni l'état de son ventre, ni ce qui se passa hors de sa chambre... mais si elle tenta de la prévenir, ce fut trop tard, mais Astra l'en a remercié, tout en étant trop insouciante à cause de la drogue que son père lui avait donné, pour se préoccuper du fait qu'elle pouvait s'imaginer que ses parents avaient tenté de la tuer, ce qui, au font, n'était pas si loin de la vérité.

Depuis trois ans, elles n'échangent plus, ne se parlent plus... l'enlèvement d'Astoria et la situation de Nephtys n'arrangeant sans doute pas la situation. Affaire à suivre.

Quel meilleur moyen de se perfectionner dans une autre langue que de pousser la cadette à échanger avec une autre sang pur étrangère... Nhÿx fut celle-ci, cette correspondante imposée qu'elle croisa à quelques reprises lors de réceptions. Leur différence d'âge était vibrante de véracité, et pourtant la docile engeance des Greengrass et la fleur acérée des Dolohov trouvèrent en l'autre comme une facette de leur personnalité, la passion enfermée de leurs êtres au profit d'échanges plus profonds que ne le laissaient à priori paraître leurs courriers. Complices, elles se conseillaient, se soutenaient, se soufflaient des lectures à demi-mots, frondeuses confessions de l'arrogante ambition de chacune à atteindre un but. La vie et la mort entrelaçant déjà leurs existences de quelques lignes tracées avec élégance, sous la finesse, l'intelligence et leur vivacité d'esprit respectives. Fallait-il y voir de la noirceur ? Certainement pas, mais la certitude que jamais rien ne s'évaderait de ce qu'elles se confiaient, assurément. De ces encouragements qui gonflaient les sombres courbes des parchemins, poussant Nhÿx à s'enhardir sur des venelles mortuaires, poussant Astra à se perdre sur les chemins tortueux des potions.

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