Il avait été décidé de « simplifier » le système. Et par simplifier on entendait « supprimer ». Après la pagaille du 25 juin tous les rebuts, raflés en masse dans les familles sorcières, y passeraient. Et les principaux responsables de ce fichu bordel également. Comme quoi c’était une mauvaise idée de laisser une chance à ces sortes de personnes… Dorénavant la méthode employée contre les sang-de-bourbe et les traîtres sera plus efficace, et bien plus au goût de Rabastan. Et histoire de bien marquer les esprits, il avait été décidé qu’un bon coup de semonce serait effectué aujourd’hui. Tout était parfaitement ordonné et presque millimétré. Qu’on aille pas dire que les Mangemorts ne savent pas bien organiser une petite suprise party. L’estrade sur laquelle le gros du spectacle se déroulerait (et sur laquelle il se tenait) était bien protégée, la foule était parsemée d’adhérents ou de Mangemorts, il savait que Shaklebolt s’y trouvait — il lui avait expressément demander de venir. Les cages où se trouvaient les futurs cadavres étaient gardées en masse, il pouvait reconnaître la haute silhouette de son fils près de l’une d’elle, lui aussi masqué. Ce n’était peut-être pas le moment d’être fier mais il ne pouvait s’en empêcher.
Entre les Mangemorts, les adhérents, les rebuts et les civils… c’était vraiment une très grosse fête. Et l’ambiance générale lui rappelait vaguement celle de son mariage. L’unique différence était qu’il se sentait plus heureux que lors de ses épousailles. Tuer était tellement plus facile.
Il était debout sur l’estrade ; avec Bulstrode et Malfoy junior. De jeunes pousses. Et même si le masque dissimulait le visage de la jeune femme, il pouvait sentir le malaise de Loletina. Il eut un rictus que personne ne pouvait voir : ça lui apprendrait, ça lui ferait les pieds. Il en serait presque devenu mesquin, mais c’était pour la bonne cause. C’était jouissif de la voir, de la sentir dans cet état. Quant à Malfoy… Rabastan se doutait que le jeune homme ferait tout pour éviter le moindre impair, mais savait-on jamais. Trois victimes furent emmenées, elles se placèrent face à eux. Elles ne résistaient pas. Évidemment. On avait voulu éviter les impairs, des tentatives désespérées de fuite ou bien des hurlements que certains pourraient juger inconvenants. Rabastan détestait juste les pleurnicheries mais n’avait rien contre un peu de supplications. Ce n’était pas eux pourtant qui risquaient de réagir, le regard des rebuts étaient vides comme s’ils étaient déjà mort. Il leva sa baguette, comme les deux autres, sans aucune hésitation, quand le bourreau fit un signe de tête. Se quelqu’un avait pu poser ses doigts sur son cou pour prendre son pouls, il aurait pu sentir le sang battre à toute vitesse. Sous son masque ses pupilles se dilatèrent. Il aimait tellement cette sensation de toute-puissance.Il ne lâcha pas sa victime du regard quand elle s’écroula, après avoir été frappé par le sort. Le court souffle qui accompagnait le maléfice glissa sur sa cape sans le rafraîchir, son rythme cardiaque s’accéléra brièvement : il n’y avait plus qu’un cadavre sous ses yeux. Et son masque et sa silhouette auront été la dernière vision de cet homme. Merlin, il adorait ça.
Mais tout n’était pas que Avada et franfreluches dans cette journée. Il savait qu’après un certain nombre de rebuts d’autres sortes de victimes feraient leur apparition. Et il savait également que ce ne serait ni Malfoy ni Bultrode, ni lui qui se chargeront de mettre fin à leur vie. Leur vie, ou autre… Le putain de baiser du détraqueur… Ces collègues d’un jour, Rabastan ne les portait pas vraiment dans son cœur alors quand ils s’approchèrent des prisonniers il dut faire de grands efforts pour ne pas céder à son envie de faire un pas en arrière. Est-ce qu’ils pouvaient le reconnaître ? Il se posait toujours la question. Est-ce qu’ils pouvaient sentir qui il était ? Il s’était préparé à les avoir près de lui, mais il n’empêche qu’il était particulièrement heureux que personne ne puisse voir son visage. Il tenait sa baguette pressée contre sa jambe pour que personne ne puisse constater le tremblement de sa main et et il ferma les yeux au moment où ces monstres se penchèrent sur les victimes pour accomplir leur office. Son sang se glaçait dans ses veines et pourtant il crevait de chaud. Mais il savait rester droit comme un « i » sans bouger d’un pouce. Quand il rouvrit les paupières, c’était joué et les deux traîtres n’étaient plus que des corps vides. Son pire cauchemar.
Il jeta un coup d’œil à Loletina, plus pour vérifier qu’elle tenait le coup que pour tenter de la narguer. Que des civils dans la masse venue assister à la petite sauterie s’écroule par terre, ça passait, mais si cela devait arriver à l’un d’entre eux… Ça le faisait moyen, moyen…
Dernière édition par Rabastan Lestrange le Jeu 9 Juil 2015 - 0:30, édité 2 fois
Impassible. Immobile. Statue de sel, dans le Ministère, homme de marbre, enveloppé de noir, le visage masqué de fer, de cette grimace hurlante qui est celle du Mangemort. Les yeux mêmes semblent morts, de glace, alors que jamais aucune chaleur ne sait les réchauffer.
Le Ministère, fourmilière, ses milliers de bruits. Les bruits de la peur, aujourd’hui, le parfum de la terreur, mélangé à celui de la sueur, de la mort. Son pouce caresse sa baguette, qui vibre doucement sous ses doigts. Elle aussi a peur, il peut sentir le crin de licorne en son cœur étouffer, geindre presque, diffuser sa crainte. Peut-être mourra-t-il une nouvelle fois ? Devra-t-il encore le changer ? Ils n’ont pas le choix. Ils sont là pour tuer. Là pour exécuter. Enseigner par l’exemple, terrifier devant tous. Efficace, même si barbare. Toujours loin de ce que Louis préfère, cet abattage massif manque de finesse, mais il est nécessaire en cet instant. Il est temps de punir les rebelles, de passer un message aux insurgés comme à la population, et de rappeler qui possède le pouvoir.
Eux.
Il est prêt.
Près de lui, Bulstrode, et il ne sait plus qui est l’autre Mangemort qui les accompagne dans leur tâche. Anonymes. Il ne s’en soucie pas réellement. Il se soucie seulement qu’on le voit, lui, imposant, puissant, prêt à agir. Protégé derrière la barrière de sorts qui crépite, qui l’étouffe, presque, tant la magie est forte. « Rebut n°4789, rebut n°5894 et rebut n°7984, avancez. » Sa baguette, fidèle, se pointe sur le premier rebut – le sort, « Impero », passe ses lèvres pour venir se répercuter contre son masque, le laissant uniquement être entendu de lui-même. L’esprit est surpris, facilement maîtrisé, et c’est sans difficultés qu’il fait marcher n°4789 jusqu’au devant de l’estrade, montant ses marches d’un pas lent de pantin. Bien en vue de tous. Le sort rompt brutalement la connexion entre leurs esprits – il serre les dents. C’est ainsi pour chaque mort, chaque personne contrôlée momentanément, à peine un instant. Il est doué pour compartimenter ses émotions, ses pensées, et il enferme to0tue la douleur du mieux qu’il peut. Impero, Impero, Impero – un mort à chaque fois. C’est plus facile à chaque fois, le mouvement est souple, net, détendu.
« Accusés n°9846 et n°1574, avancez. » N°9846 : une femme, des cheveux sombres, qu’il fait avancer. Le froid s’infiltre jusque dans ses os. « Reconnus coupables de trahison par le Magister. Sentence : baiser du Détraqueur. » Il rompt le lien juste avant que le Détraqueur embrasse la femme, tenant le sort aussi longtemps qu’il peut, jusqu’à ce que la peur sourde éclate et lui fasse cesser son Impero. Il a mordu sa lèvre, il a senti ses dents traverser la chair tendre, et le goût du sang a doucement envahi sa bouche. L’amertume du fer. Il ne peut pas l’essuyer, à peine tâter sa lèvre du bout de sa langue. Il n’aurait pas pu le supporter.
Sergueï supportait facilement le froid. Les températures hivernales de Saint Petersbourg qui gelaient la Neva lui retournait à peine les sens. Il supportait facilement la glace et on aurait pu croire que du coup, la chaleur ne passerait pas. Il n’avait pourtant aucun souci avec cette dernière.
Les gens oubliaient que la glace brule.
Il comprenait la mascarade mise en place. Les masques, l’estrade, le décorum, l’appel clair et cristallin des victimes par leurs numéros. Une déshumanisation complète nécessaire. Il ne s’agissait pas que le peuple soit en empathie avec eux, mais qu’ils aient peur. Ceux qui avaient peur étaient toujours plus simple à soumettre. Valider une autorité et on validait intrinsèquement ses actions.
Brillant.
Se tenant dans l’anonymat d’une lourde robe noire qui lui rappelait le poids des énormes manteaux qu’il portait parfois à Koldovstoretz, Sergueï se tenait droit, inflexible, le regard cobalt dirigé sur l’assistance. Certains pâlissaient, d’autres riaient nerveusement, d’autres encore, sanglotaient sans larmes, le visage déformé par une tristesse qu’ils ne pouvaient cacher.
Le russe n’était pas là pour juger des décisions du gouvernement britannique, il n’en avait au final que peu d’intérêt. Il était là par contre pour voir l’effectivité des décisions prises par celui-ci et cette décision-là semblait fonctionner à merveille. Il s’imaginait déjà taper son rapport pour le Совет, vantant le processus implacable mis en place par Lord Voldemort et sa clique. Ils pouvaient importer l’idée. L’améliorer aussi. Créer une branche officiel avec des tchistilschtchik, des nettoyeurs. Cela avait une sonorité… propre.
A ses côtés se tenait Aramis, qui, comme eux tous -lui-même compris- se crispa quand vint le moment du baiser des détraqueurs. La magie dont ces créatures étaient capables s’avéraient terriblement fascinante. Terrible mais suffisamment grandiose pour ne pas complétement rebuter le russe et sa passion pour la magie en général. Il en détourna légèrement le regard cela dit. Certaines choses demeuraient insupportables pour n’importe qui et au souffle aspirant des créatures sombres, il préférait la chaleur incendiaire des dragons.
Un clignement d’œil.
Pendant un quart de secondes il crut avoir entraperçu quelque chose bouger au sol un peu plus loin. Zmiïa – serpent. Sergueï eut une moue dédaigneuse. Surement le pan de sa capuche noire qui tombait un peu sur son front métallique. Il préféra reporter son attention sur ceux qui exécutaient à nouveau. Bulstrode était parmi eux, non?
Otchen korocho. Très bien.
Code by AMIANTE
Dernière édition par Sergueï Moltchaline le Mer 8 Juil 2015 - 9:17, édité 1 fois
Tomorrow is another day And you won’t have to hide away You’ll be a man, boy! But for now it’s time to run, it’s time to run!
05 JUILLET 2002 ; Event #4
Plus pâle que jamais sous ses taches de rousseur, Blair a envie de vomir et c'est difficile de dire si c'est parce que la situation lui fiche la trouille (presque autant que dans le labyrinthe mais pas tout à fait) ou à cause de sa peur de Lucrezia Rowle (autant que Louis Werner cette fois). Oui, elle sait que Lancelot l'adore et qu'il la trouve chouette mais ce n'est pas le cas de la grande rousse qui s'attend sans cesse à voir arriver un serpent entre ses jambes depuis qu'elle a appris que la Fourchelangue a rejoint les Insurgés avec Weasley (Merlin, elle n'a jamais vu Davius être aussi grumpy depuis sa convalescence). Ce n'est pas le fait qu'elle siffle qui la dérange (chacun fait comme il veut au fond), c'est juste que ... Mademoiselle Rowle, elle le fait ... avec des serpents.
Et Blair, les serpents ... elle préfèrerait autant que ça n'existe pas du tout. Genre - vraiment vraiment vraiment qu'elle le préfèrerait.
Autant dire qu'elle ne s'est pas sentie bien quand les adultes leur ont dit d'aller voir l'ancienne Mangemorte. Agrippée à Lancelot, elle a failli proposer de transplaner avec Iliana la Neuneu avant de se raviser, encore moins encline à l'idée de se faire désartibuler. Par chance, les vêtements de Luce la moulent comme une seconde peau, empêchant de cacher des ... bosses, qui ne devraient pas être là (et qui, accessoirement, avaient des crocs, des écailles, une langue fourchue et un esprit démoniaque).
Fort heureusement, la nausée ne se concrétise pas sur les chaussures de Mademoiselle Rowle parce que Monsieur Davius dit qu'elle est dangereuse (et déjà, Blair s'imagine un serpent lui sauter dans la bouche et la dévorer de l'intérieur si jamais elle souille le cuir précieux et riche avec sa bile et son dernier repas). « Tu garderas l’émeraude. Il faut que Six ramasse chaque pierre une fois le sortilège complètement épuisé. » Toujours accrochée à la main de Lancelot, elle écoute vaguement les instructions de Lucrezia, hochant machinalement la tête et retenant uniquement qu'elle doit les poser à des endroits cachés mais atteignables par Six. Ses yeux et le reste de sa cervelle, eux, sont rivés sur les cages à rebuts où elle reconnait des visages familiers, croisés quand Louis la sortait ou quand d'autres sorciers ramenaient les leurs aux soirés de son ancien maître. Et puis, elle reconnait le visage de Ginny, plus pâle et maigre que sur les photos montrées par Molly, et les cheveux roux de June. Ses doigts se serrent contre ceux de Lancelot alors que son coeur s'affole, stupidement soulagé à l'idée de ne plus être une rebut mais terriblement inquiet à l'idée de, peut-être, le recroiser parmi la série de visages masqués qui gardent l'endroit. La pensée, seule, suffit à porter sa main jusqu'au pansement dont elle gratte les bords nerveusement.
Mourir ou revoir Louis Werner. Blair est incapable de dire ce qui serait le pire.
Quand Lancelot lui donne la moitié des rubis, elle sursaute, un peu surprise, tirée de ses pensées et contrariée de s'être laissée distraire, elle se mord fort l'intérieur des joues. Après tout, peut-être qu'il n'est même pas là, trop occupé à vadrouiller les boutiques avec Vera ou qu'importe qui est sa fiancée du moment. C'est ça, se répète-t-elle. Ca va bien se passer. Elle a encore toute la vie devant elle. Ils ont encore toute la vie devant eux.
Glissant les pierres dans les poches arrières de son jean fatigué par l'usure et les sorts de raccommodage, ses mains se perdent ensuite vers la casquette de son ami pour en tirer la visière plus encore vers le bas et tandis qu'il perche Six sur son épaule, la fille force un sourire, nerveux et rassurant tout à la fois, sur ses lèvres. Son regard accroche un instant le bleu de Lancelot mais il dévie aussitôt vers l'estrade où les éclairs verts des Mangemorts abattent trois rebuts. « Mets les rubis là-dedans. Si ça devient trop lourd, va les porter dans un coin caché, on reviendra les chercher plus tard, on trouvera un moyen. » Ca aurait pu être elle. Parmi eux. La nausée redouble d'intensité quand son regard se pose sur les silhouettes sombres et languides détraqueurs. « Tu ne t'approches pas des Mangemorts. Et tu rentres au QG dès que tu as fini. » Puis le poids de Six quitte ses épaules et l'Ecossaise a pourtant l'impression que l'air s'est épaissi, alourdi, condensé sur son échine. L'étreinte et le baiser de Lancelot la rassurent un peu (c'est bon, ils sont jeunes, c'est presque synonyme d'invincibilité, ça, non ?) et ses mains s'accrochent sur le tee-shirt du garçon. Puis puis ... « À tantôt. » Et son meilleur ami s'éloigne déjà. Sous la capuche de son sweat gris, les prunelles chocolat s'accrochent à son dos qui commence à s'éloigner. Sauf qu'elle ne veut pas, elle a peur. De Louis, des Mangemorts, des Détraqueurs, du froid. Et sa cicatrice s'est réouverte, elle sent le pansement qui devient humide. Et Lancelot ne peut pas partir tout de suite (même si elle sait qu'il faut parce qu'ils n'ont plus beaucoup de temps et que plus on attend, et plus on perd). « Je ... ! souffle-t-elle dans un murmure et quand il se retourne, elle se mord la langue, incapable de finir sa phrase (Je ne veux pas y aller toute seule, c'est tellement lâche et tellement faible) : On se rejoint vite, pas vrai ? »
Blair n'a besoin que de sa promesse tacite pour reprendre courage (tout va bien se passer, ils se le sont promis - même si ce n'était pas une promesse formelle, ils ont promis quand même) et s'en aller de son côté pour faire ses semailles de rubis enchantés. Une chance qu'elle n'ait pas entendu Lucrezia lancer son Serpensortia et sortir de sa baguette une des créatures qu'elle craint autant que les Mangemorts.
Elle n'a pas envie d'être là et elle n'a pas le choix. Les Burke ont été invité par les Mangemorts eux-mêmes, invités à se joindre cordialement aux festivités, en tant qu'alliés notoires du gouvernement. Personne n'a pu refuser et c'est ainsi que la journaliste s'est retrouvée dans la tribune dédiée aux autres scribouillards du monde magique, sa Plume à Papote traçant d'elle-même des commentaires sur le parchemin, inventant tout et n'importe quoi. Parce que la brunette ne dit rien, rien de rien. Elle est recroquevillée sur sa chaise, à vrai dire, ses yeux sombres dépassant à peine ses genoux, abandonnant toute dignité pour montrer uniquement la facette enfantine de sa personnalité. Celle terrifiée et terrorisée. Celle qui a peur de ce qui se passe.
Ce n'est pas des Mangemorts, qu'elle a peur. Elle ne craint rien de ces hommes et de ces femmes. Ne crains rien de ces masques derrière lesquels s'abritent des amis, des connaissances, des cousins, un monde qu'elle connaît bien. Tout comme l'exécution, si elle fait courir d'affreux frissons sur tout son corps et lui a fait échapper un petit cri quand les trois premières victimes sont tombées sous les Avada Kedavra, ne lui laisse aucune crainte en ce qui la concerne. Elle est blanche comme neige. Elle a peur des Détraqueurs. Sorcière, elle a grandi dans l'ombre de ces créatures, dans la menace de leur existence. Les côtoyer lui fait peur. Elle ne peut pas se défendre contre eux, elle ne sait même pas comment le faire. Ils sont maîtrisés, paraît-il, mais la dernière fois, oui, la dernière fois... quelle horreur ça avait été.
Elle n'a rien à faire ici. Eris n'a pas à couvrir cet événement. Sa main cherche Nyssandra, assise à côté d'elle, agrippant son bras avec une force qu'elle ne se connaît pas. Elle veut capter le regard de son amie, mais celui-ci est dans le vague, anesthésié. Stone, la Ollivander, abrutie sous le Philtre de Paix. Elle sait pourquoi elle a fait cela. Pour survivre à cet événement. « Nyssandra... on s'en va... on en a assez vu. » Sa voix est quelque peu suppliante. Petite. Elle secoue un peu son bras, pour la faire réagir. Elle n'a pas encore vu Gwen, placée encore plus près de la scène qu'elles, aux premières loges de cette macabre démonstration. Si elle le pouvait, elle irait la chercher aussi. Elles n'ont rien à faire ici.
Debout au milieu de la foule, tu serres la main de ta mère. Daliah se tient bien droite, le port fière, sa robe immaculée. Elle fait face sans broncher et tout près d’elle, tu fais de même, réplique quasi parfaite de celle qui t’a mise au monde. Sauf votre regard. Il y a de la résignation dans le sien et de la peur dans le tien. Mais ça, ce n’est pas étonnant, pas depuis ton retour, pas entouré d’autant de corps. Ulysse est peut-être tout près, surement même, mais il ne fera rien. Pas devant tout le monde. Alors tu serres la main de ta mère et elle t’offre un regard inquiet, pour t’offrir un petit sourire. Tu n’entends pas tant ses paroles, que tu les devines sur le mouvement de ses lèvres pleines. Tout ira bien. Sauf que c’est faut et pour ça, pas besoin d’être médium ou empathe. L’air crépite autour de vous et tu redresses de grands yeux effrayés sur l’estrade. La main de ta mère te rend ton étreinte, dans un rappel muet : tien toi bien, nous sommes intouchable, nous sommes des Carrow. Alors tu avales lentement ta salive et tu laisses le spectacle se mettre en place. Les visages des inconnus défilent devant vos yeux, des numéros, des animaux qu’on abats tout simplement. Dès que les premiers corps tombent, ton estomac se serre, puis au second round, se soulève tout bonnement. Ta mère te serre la main à nouveau, te fixe d’un regard appuyé. Carrow. Le nom fait écho dans ton esprit, un nom que tu hais et que tu rejettes, un nom qui vous force à être ici.
Toutefois l’horreur n’est pas complète avant que tu reconnaisses une teinte de cheveux en particulier. Ginevra Weasley ? Non. Ton cœur cherche à s’arrêter, tu sens que tu plonges mais la main de ta mère te retient. Son parfum te garde à flot. Ginny est là. La petite sœur de Ronald. C’est plus fort que toi, tes yeux se mettent à chercher frénétiquement la foule, pourtant ton visage reste impassible. Le fruit de toutes ses années à n’être rien de plus que l’ainée Carrow, un joli bout de tapisserie, la fille sans histoire, la fille ennuyante. Parfait. Mais tu ne trouves rien. Tu ne peux rien faire. Sauf que si, là dans ta poche, tu sens la fiole, mais ta mère te foudroie du regard. Elle sait. Elle en a une identique dans la sienne. Dans ces poches qu’elle a cousu à vos robes, parfaite cachette de la sorcière moderne, pour rassurée une fille paranoïaque, pour s’assurer d’échapper au pire si jamais il devait de présenter. Pour chacune une fiole de polynectar, pour chacune une mèche de cheveux. Sa jolie tête va de droite à gauche. Non, pas maintenant. Alors tu soutiens son regard, un peu par lâcheté, mais aussi parce qu’il te coûte de ne rien faire. Maintenant tout est différent, mais ça, elle ne le sait pas. Elle ne doit pas le savoir.
Puis tu reconnais la tête de Guenièvre, plus loin et ton cœur se serre, elle aussi, elle assiste à cette barbarie. Un instant, ta main tire sur celle de ta mère, comme pour obtenir ta libération, mais tu remarques les deux hommes encadrant ton amie et tu ravales le pas que tu avais fait vers l’avant. Ce n’est pas le moment, non. Tu dois regarder la scène, ta mère le souffle tout bas, pire et à la fois meilleur alliée du monde. Il faut endurer Susanna et quand on offre le baiser du détraqueur à des sorciers, tu sens ton ventre frémir. Ta mère aussi, à ce petit mouvement de recul. L’horreur s’enroule autour de la foule et tu n’y échappes pas, par Morgana non. Pourtant ce n’est pas tant la peur qu’ils t’inspirent, qui te fais des nœuds à l’estomac, mais la pile de cadavre. Des gens que personne n’a sauvés. Des sorciers abandonnés de tous, y compris de toi. Et alors, une larme roule en silence sur ta joue. Même si tu gardes la tête droite, même si tu fixes la scène. Une larme te brûle la joue et ta mère te serre la main, alors que tu braque ton regard sur la petite tête rousse. La sœur de Ron, ton Ron. Que Morgana vous viennent en aide, parce que tu viens en plus de reconnaître Liam dans une cage. Le rebut de ton géniteur, le rebut du manoir Carrow. Le pauvre Liam et si tu inspires, c’est avec difficulté, d’un mouvement légèrement tremblant. Lazarus ne peut pas laisser ce genre de chose se produire, il ne peut pas ! La douleur se glisse en toi, s’accrochant aux reflets cuivrés d’une tête pourtant étrangère, puis aux boucles sombres d’une autre familière. L’enfer est ici maman, l’enfer est sur terre et il a un goût de fer.
For helvede ! Je déteste cette satanée toge, idem pour le masque. On a tous l’air ridicule, on va se refaire une grande tragédie ? C’est quoi, le carnaval ? Lort. Ça me gratte de partout, mais je dois rester droit, ne pas trop gesticuler. Ont donnes une représentation là, c’est clair, mais c’est aussi très clair que ça ne me plait pas. Suffit de croiser mon regard, perçant, aussi froid que les hivers du Danemark. Je ne suis pas amusé, putain ça non. Déjà, parce que je sais que dans une de ses satanées cages se trouve le rebut de ma sœur, son toutou et je sais déjà qu’Elionore sera terriblement affectée par sa mort. C’est comme si on me tuait Fenrir, mon chien pour ceux ne le sachant pas encore, parce que les autres chiens bavent partout. Ça me ferait bien suer, ça me rendrait mauvais et en ce moment, c’est pile ce qui se passe. Sauf que je ne peux pas avoir le loisir d’être en colère, parce qu’il y a foule en ce moment et que j’ai beau me débrouiller fichtrement bien avec mon empathie, dans ce genre de réunion, avec ce genre de sentiment ambiant, c’est tout un art que de garder les barrières bien hautes. Mais en plus, on m’a assigné une place parmi les « contrôleurs », enfin moi je nous appelle comme ça. Ceux qui font la sale besogne, ceux qui guident les condamnés jusqu’à l’estrade. Ce n’est pas tant le sort qui pèse, mais le lien avec le rebut, avec notre victime. Ça aussi, c’est difficile à garder loin de mon don, dur de ne pas être parasité. Et puis, le pompom, ouais le POMPOM, c’est que Loletina est sur l’estrade et que sa peur me pue au nez. Sa détresse me fait l’effet d’un poing dans le ventre et je me retiens avec peine de ne pas courir la rejoindre. Elle serait vachement mieux sur mon épaule là, le cul en l’air, elle n’a pas sa place ici. Mais on la teste. Et moi aussi, je ne suis pas con. Les étrangers doivent faire valoir leur dévouement. Je vais lui en foutre sur la gueule, du dévouement. On ne tue pas des chiens comme ça ! On leur met des colliers, on leurs donnent des coups de bâtons au pire, mais on ne les tue pas ! Quoi que pour les coups de bâtons, le premier qui touche mon chien, il crève. Faut pas déconner.
Sauf que ça commence et voilà, posé près de Louis et Theodore, je redresse délicatement ma baguette. Dans d’autres circonstances, je serais fier de balancer qu’elle est flambant neuve, là je jubile moins. Lola me file presque la nausée avec sa peur et Aramis me donne la migraine, or à force de les côtoyer souvent, je suis sensible à leur sentiments. Saloperie oui. For fanden da også ! Je secoue un peu la tête, je dois me concentrer et alors qu’on appelle les premiers condamnés, je créer un lien avec le mien. Un gamin oui, qui déjà panique. Sauf que ce sentiment précis, cette peur qui se niche chez lui, n’a rien de familière. Elle me rappelle celle des possibles coupables, celle qu’ont les gens qu’on me demande parfois d’abîmer, pour savoir, pour apprendre. C’est tout de suite moins difficile, j’arrive à le faire marcher jusqu’en haut, même que le mien à un petit élan dans les jambes. Il a presque l’air détendu, presque l’air joyeux de se rendre là. Sauf que non, parce que maintenant qu’il est en face de Lola, c’est beaucoup moins drôle. Je fais des efforts monstrueux pour garder mon contrôle sur le jeune, jusqu’à ce qu’elle prononce la formule, qui se répercute jusque dans mon bras. Dans ma poitrine. Avada Kedavra. C’est fini, il tombe et j’inspire un peu d’air, comme piqué à vif. C’est comme un coup dans mes défenses, mais je me contente de serrer le poing et de bomber le torse sous une nouvelle inspiration.
Foutu journée de merde ! For helvede ! Et dans la foule, je cherche le regard de ma mère et de mes sœurs. Mes frères sont quelque part autour de moi. Mon père aussi, dans la foule, lui. Avec le reste de la famille. For fanden da også ! Journée pourrie ! Parce qu’on me demande de guider un autre corps, parce que celui-là encore me donne un peu de plaisir. Sadique. Malsain. Un goût de fer dans la bouche, alors que Lola redresse sa baguette. Vas-y kaereste, tu peux le faire bébé. Tue-le. Son petit cœur, celui de Loletina, celui de la victime, se serre et quelque part, le plaisir coupable irradie en moi. C’est à la fois douloureux et grisant. Cruel. Immonde. Pourtant, un truc en moi l’appelle. Les barrières subissent une secousse. Concentration Felix, tu ne veux pas buter tout le monde ici présent, Voldemort ne trouverait pas ça très « réjouissant » ou peut-être que oui. J’inspire à nouveau, mais en dehors du mal-être que je sais que je devrais ressentir, que cette envie de choper ma partenaire pour me tirer vite fait bien fait, l’exercice s’avère plus facile que prévu. Enfin, jusqu’à ce qu’on nous demande de faire avancer des sorciers, des rachetés, parce que ça pourrait presque être moi, si les gens étaient plus intolérants envers les étrangers, avec mon gros accent ouais. Là, je ris moins. Mais je ne rate rien du spectacle, parce que c’est partit pour la maison des horreurs. Fuck c’est horrible un détraqueur ! J’ai tous les poils qui sehérissent sur les bras, le pire c’est quand même le don, qui s’emballe un peu, me coupe le souffle. Lort ! Je leur avais dit qu’avec le don ce serait difficile, que ce ne serait pas aussi simple pour moi ! For helvede ! Une fraction de seconde, toute la détresse du monde, la peur, l’horreur, la rage et la colère, me passent dessus. J’ai les côtes en miettes, le cœur qui pend de travers, les yeux écarquillés et je me penche légèrement en avant, un goût de bile dans la bouche. Et pas moyen de calmer cette connerie, sauf si je me pique un sprint jusqu’à la fontaine plus loin, là derrière la foule. J’aurais l’air con. Tellement con. Louis aurait pas un peu d'eau ? Quelque chose qui se bois avec une paille à travers le masque ? J'ose à peine l'appeler, à peine un murmure oui : « psssh Louis ! Psssh, t'as pas un truc à boire ? Louis ? Louiiiiiis, psssssh ! » J'ai déjà l'air con finalement.
« Rebut n°4789, rebut n°5894 et rebut n°7984, avancez. »
Le goût âcre du sang dans sa bouche.
« Accusés n°9846 et n°1574, avancez Reconnus coupables de trahison par le Magister. Sentence : baiser du Détraqueur. »
Le goût acide de la mort dans sa bouche.
Il a pris l'identité d'un membre du Service de régulation des créatures magiques qui n'a certainement rien demandé, si ce n'est que la cravate rouge qu'il porte a semblé être un excellent présage au Gallois. Le type, Dan Bartleby, est depuis savamment endormi et ligoté dans un hangar moldu non loin du Ministère, tandis que l'insurgé est bien au cœur de celui-ci. Si l'homme dont il a l'identité a une bonhomie sympathique et un style vestimentaire au poil, il ne peut s'empêcher de lui donner un regard dur. Un regard froid. Un regard d'homme qui se contient de tout faire sauter immédiatement. Sa baguette est dans sa poche, tenue à peine du bout de ses doigts, et il surveille les Mangemorts qui patrouillent dans la salle bondée, les civils nerveux, les alliés qui passent près de lui sans savoir qu'il est là. Qui il est. Ils ne sont pas là pour tout faire exploser. Ils sont là pour sauver. Le froid des Détraqueurs brûle dans ses os, dans ses veines, alors que le faux Dan Bartleby s'avance dans la foule, lentement, à peine de quelques pas à chaque fois, dans un trajet erratique apparemment, sans but qui semble précis. Le visage est désespéré, emprunte l'expression commune à tous ceux rassemblés. Il hoche la tête aux murmures des chalands, aux « quelle horreur » et autres « Merlin nous garde ». Un type s'accroche à lui, la tête couronnée d'une crinière blonde coiffée en épis. « Merde, Dan, merde... y'a Michael, dans les Rachetés qui vont... merde. Qui vont y passer. Qui vont voir leur âme disparaître. L'accolade est chaleureuse, sincère, même si ce n'est pas vraiment Dan qui est là. Terrible. » Le contact se rompt, alors que l'homme blond continue son calvaire de lamentations, arrêtant chaque collègue, chaque ami.
Il avance encore.
Les alliés sont là. Partout. Cachés. Bill est à ses côtés, camarade dans l'emprunt d'identité, féroce aujourd'hui, le sang défendant le sang. Miss Rowle s'occupe des adolescents, de la diversion. D'autres, également. Cariad est à quelque part, sous un déguisement, magicienne de la métamorphose. Les ennemis sont devants.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Ven 10 Juil 2015 - 15:23, édité 1 fois
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7780
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
Condamnée à mort. Elle n’y avait pas cru lorsque des mangemorts étaient venus la chercher chez Snape. Condamnée à mort selon la décision du Magister. June avait senti la rage monter en elle lorsqu’un grand baraqué chauve avait posé une main sur elle. Elle s’était débattue avec force et colère et il lui avait envoyé un poing dans la figure pour l’assommer. Son nez avait saigné un petit moment avant de laisser une simple trace sur son visage (et une terrible douleur). Elle ne s’était pas débattue longtemps. Lorsqu’elle avait repris conscience, elle se trouvait dans une cage avec d’autres rebuts. Elle reconnut vaguement la petite Weasley dans le tas et manqua de jurer devant tant d’injustice. Qu’avaient-ils fait pour mériter un sort pareil ? Aspirer à un peu de liberté entravait à ce point les plans du Magister ? June baissa les yeux sur ses pieds. Elle avait lamentablement échoué. D’abord sa capture ensuite ça ? Elle espérait qu’Harry arrive à trouver Teddy une fois cette histoire terminée et qu’il n’oublie pas de lui parler de sa ratée de marraine, incapable de s’échapper pour le retrouver. Elle sentit une boule se former dans sa gorge et n’osait pas relever la tête pour affronter la foule livide qui assistait à ce spectacle navrant. Elle ne pouvait pas croire que ça se terminait ainsi.
Lorsque les mangemorts ouvrirent la première cage, un silence morbide s’était installé dans la foule. « Rebut n°4789, rebut n°5894 et rebut n°7984, avancez. » Elle vit les susnommés être tirés hors de leur prison et poussés jusqu’à l’estrade. Il n’y avait aucune résistance de leur part, ils avaient le regard vide et leur marche pouvait faire penser à des robots. Ils se mirent en ligne, trois mangemorts levèrent leur baguette et un éclair vert toucha chaque rebut. Les trois s’effondrèrent morts sur le sol. Le manège se répéta plusieurs fois jusqu’à ce qu’ils arrivent à une cage particulière. Ceux qui se trouvaient à l’intérieur étaient d’anciens citoyens sorciers. « Accusés n°9846 et n°1574, avancez. Reconnus coupables de trahison par le Magister. Sentence : baiser du Détraqueur. » June ferma les yeux, l’atmosphère avait changé, les détraqueurs étaient là. Un frisson d’horreur parcourut son dos. Elle préférait mourir d’un Avada Kedavra que du baiser du Détraqueur. Et le manège se poursuivit. June se rapprocha de Ginny et vint prendre sa main. Elle pensa à ses frères et sa mère et eut un terrible pincement au cœur. Elle finit par lever les yeux sur les survivants, ils avaient tous ce même regard résigné, ce regard désolé. Est-ce que ses yeux aussi reflétaient la même émotion ? Plus son heure approchait, plus Teddy habitait ses pensées. Elle aurait tellement aimé le revoir une dernière fois.
1000. La salle est peuplée d’un millier d’âmes. Tu pourrais presque les sentir palpiter autour de toi. Tendues comme les cordes d’un violon. En effleurer une et toutes les autres vrombirait à l’unisson de l’angoisse et de l’horreur. Alors, il faudrait se montrer délicat et attentif. Il n’était pas question de faire hurler les loups dans la bergerie. Aujourd’hui encore tu as laissé ton visage derrière les vitres fumées de l’Asile pour revêtir les sombres haillons d’un individu sinistre que tu avais côtoyé au ministère. Invisible et gris, on passe à ses côtés sans le voir. Aussi insignifiant qu’inoffensif et pourtant…Qui l’aurait cru capable d’autant de courage dans la bataille ? Ne sous-estime plus jamais la cible. Te morigènes-tu avec verdeur. Il aurait pu t’échapper. Tu aurais pu échouer. Ce mot qui t’était inconnu avant, te hante parfois, te réveille la nuit. Doucement, tu apprends l’humilité.
993.Servir. Protéger. Se sacrifier.
Trois mots que tu ignorais superbement avant. Pourtant, ça s’agite depuis un moment, troublant les courants souterrains de ta pensée. Choisir pour une fois de s’interposer plutôt que de blesser, d’être la main qui intercepte le couteau plutôt que celle qui tranche. Ici, on ne te regarde pas. Tu n’existes pas.
« Rebut n°4789, rebut n°5894 et rebut n°7984, avancez. »
986. Tu te forces à regarder. Ils méritent d’avoir autant de témoins que possible. La bile de la colère, de l’humeur amère te remonte la gorge. Poing qui se crispe sur ta baguette. Dents qui craquent contre le cuir que tu as placé là. Forcer la fine pellicule de glace, de vernis de mesure sur les traits de l’inconnu comme un exercice de clown.
« Accusés n°9846 et n°1574, avancez Reconnus coupables de trahison par le Magister. Sentence : baiser du Détraqueur. »
879. Ne pas flancher quand la créature se penche sur sa victime avant de la vider de toute substance. Minerva. Un éclair de haine que tu rattrapes au vol. Tu es grise et tu évolues dans la foule. Pas de gestes brusques. Il faut glisser sans accroc et ne jamais plus éveiller l’attention. L’indifférence en surface, l’ébullition en dessous.
872. "Que Morgane vous ait sous sa bonne garde." Murmures-tu, dans les allées où les soufflent se coupent.
Dernière édition par Morgana Ives le Jeu 9 Juil 2015 - 20:37, édité 1 fois
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