Ses doigts frôlent la gazette, de nouveau. Elle n'y croit pas. Elle ne peut pas y croire. Elle essaie, tant bien que mal, d'inscrire ces quelques mots dans son esprit, mais rien n'y fait, elle est éblouie par la peur. Encore. Elle s'en veut d'avoir autant peur, alors que la plupart l'imaginent dans une situation confortable. Ni toute noire, ni toute blanche. Mais ce n'est pas la vérité. La vérité, c'est qu'elle en a marre de se cacher.
Le ministère est bondé. Elle ne sait pas si elle doit en rire ou en pleurer. Tous regarde l'estrade. Tous. Elle a le coeur au bord des lèvres. Sur cette estrade, il y a des anciens camarades, des anciens amis, des innocents qui n'ont jamais rien demandé. En regardant leurs yeux terrifiés, elle ne peut s'empêcher de se dire qu'elle n'est pas si mal. Certes, elle vit dans le mensonge, dans la peur d'être découverte, chaque jour. Dans la frustration de paraître faible alors qu'elle sait qu'elle ne l'est pas. À ses côtés se tient Bletchley, la tête haute et le corps droit. Elle réprime le dégoût qui lui inspire en cet instant. « On vous a mentit. Encore. Je sais pas vous mais moi ça me blaserait un petit peu à force. Hier encore, Voldemort vous a promis de l’ordre. De la justice. Il s’est bien payé vos binettes. Qui avez-vous abandonné aujourd’hui hein ? Un parent ? Un ami ? Une amoureuse ? Un collègue de travail ? Un gars qui vous pliait vos chaussettes ? » Ronald Weasley. En regardant ses mèches rousses, elle ne peut s'empêcher de revoir le sourire de Lavande, et ses doigts entremêler dans les siens. Lavande. Une perte bien trop douloureuse qui lui rappelle chaque jour le rôle qu'elle doit tenir.
Elle écoute le discours de Ronald, elle s'en veut car elle ne peut s'empêcher de ressentir une certaine jalousie dans un tel moment: lui, il peut crier ses idéologies haut et fort. Elle, elle ne fait que les masquer.
Aujourd'hui encore, elle ne se battra pas. Aujourd'hui encore, elle restera du côté d'un camp qui n'est pas le sien. Aujourd'hui encore, elle ment.
T'as raison, allez. On vit vraiment dans un monde pourri. Ça pète de tous les côtés, on s'enfonce de jour en jour dans cette noirceur putride qui vous pourrit l'atmosphère, on se noie dans ces eaux toxiques où se sont déversés des litres d'idéologie corrosive. On ne tourne vraiment pas rond. Mais il n'y a aucun endroit sur Terre où tout va bien. Ouvrez les yeux. Ce n'est qu'une succession de mauvais et de bons jours, de crises et de fêtes, de torture puis d'apaisement. C'est cyclique. Ca changera demain, mais pour l'instant, nous allons vivre l'enfer. Pour que vous puissiez mieux renaître, la prochaine fois, fonder une société plus juste, plus saine, meilleure. Voilà à quoi nous vous servons : grâce à nous, l'avenir sera plus clair ; c'est la peur de nous voir revenir qui vous aidera à vous reconstruire.
Peut-être avait-elle fini par tomber dans la dépression, peut-être était-elle simplement trop cynique. Quoiqu'il en soit, en ce jour, plus grand-chose ne comptait, plus grand-chose ne pouvait la faire trembler, et surtout pas la déplacer. Là où elle se tenait, là était sa place. Toujours cette menace sourde et incompréhensible, cette ombre derrière elle qui la maintenaient là, figée, incapable de bouger, de se libérer de ses chaînes. Peu importe, qu'elle sache qui avait raison ou qui avait tort. Peu importe, qui avait raison ou qui avait tort. Alors ses yeux bleus entrèrent en contact avec l'ennemi flamboyant, alors que la fumée se dissipait, et elle soupira. Elle était lasse. Ils parcoururent ensuite la foule, à la recherche d'alliés potentiels, des siens disséminés un peu partout. Deux d'entre eux venaient de s'élancer vers lui. On ne pouvait décemment pas tolérer tant d'audace et de rébellion en un jour comme celui-ci. Ils les muselleraient tous, s'il le fallait. Le Weasley courait déjà vers d'autres horizons. Qui rattrapait-on, au final ? Ceux qui voulaient rester en vie, qui souhaitaient se battre... Beaucoup d'entre eux réchappaient, et ils faisaient plus de dégâts que la majorité. Bien sûr, ils étaient rares, ceux qui avaient des tripes aussi grosses que leur cerveau, mais ça arrivait, et c'était beau. Une belle leçon de courage qu'aucun de ses collègues n'auraient su appliquer.
Elle voulait que ça s'arrête, que ça se termine. Qu'on en finisse, peu importe ce que cela signifiait. Elle avait envie de s'extraire à cette foule hargneuse dont les soucis étaient collés en masque triste sur son visage, elle souhaitait que s'arrête la mascarade. Ce n'était pas même la magie noire qui l'étouffait, comme si elle s'y était habituée, à force ; ce n'était pas non plus le poids de la robe et du fer qui la dissimulaient, s'assurant que sa honte d'elle-même ne soit pas étalée sur la place publique, que son honneur soit sauf ; ce n'était que le poids d'une âme morte, jaillie d'outre-tombe, qui venait la hanter alors qu'on menaçait d'exécuter la seule personne qui pourrait la ramener, et celle pour laquelle elle s'était tout d'abord exorcisée. Qui avez-vous abandonné aujourd’hui hein ? Un parent ? Un ami ? Une amoureuse ? Un collègue de travail ? Un gars qui vous pliait vos chaussettes ?
Elle connaissait cette voix. Et l'entendre envoya une décharge électrique le long de sa colonne vertébrale.
Weasley. Ronald Weasley.
Se tournant vers le muret qui se trouvait à l'autre bout de la place, juste en face de l'estrade, elle le vit droit et fier mais surtout elle l'entendit.
"Qui avez-vous abandonné aujourd’hui hein ? Un parent ? Un ami ? Une amoureuse ? Un collègue de travail ? Un gars qui vous pliait vos chaussettes ? "
Elle en resta figé un moment. Et eux qui avaient-ils pris dans leur sacro sainte course vers la liberté, dans leur quête pour ramener au pouvoir ce régime passé dont ils rêvaient tous? pour ressusciter ce gouvernement hypocrite autorisant l'esclavage des races inférieures, l'utilisation de monstres tels que les détraqueurs dans les établissements pénitentiaires, la lobotomie magique?! combien de vies avaient-ils pris pour faire émerger de ses cendres un phoenix qui n'en avait jamais été un?! autant de vies que nécessaire. Autant de dégâts collatéraux que nécéssaire.
"Soyez furieux putain. On vous a prit votre liberté hier, on vous prend des gens proches aujourd'hui! Demain ce sera quoi? Et d'ailleurs si demain ne vous était pas garanti finalement, que changeriez-vous aujourd’hui ? Oubliez le reste. Que feriez-vous aujourd’hui ?"
Hécate serra la main sur sa baguette. Ca c'était une question simple et la réponse l'était tout autant: aujourd'hui, si elle en avait le pouvoir, elle le tuerait. C'était aussi redoutablement basique que cela. Il lui avait fait miroiter un futur fait d'amour et d'eau fraîche, ses camarades "combattants de la liberté" lui avaient quant à eux prouvés que toutes ces belles paroles n'étaient au mieux qu'un miroir aux alouettes.
Ron Weasley était un menteur ou un idiot. Pire: il était sans doute les deux, persuadé qu'il était d'être un chevalier blanc en armure étincelante. Son discours était enflammé et avait en fin de compte accompli sa mission: maintenant, elle était bel et bien furieuse.
La jeune sorcière laissa les mangemorts aguerris partir en première ligne alors que l'insurgé sautait de son perchoir et prenait la fuite et se concentra sur la foule. Il n'était pas venu seul, être idiot ne signifiait pas avoir des pulsions suicidaires. Les toits étaient paisibles, les rues ne bougeaient pas, tous restaient pétrifiés face à l'intervention du jeune rebelle et c'est alors qu'Hécate eut un mauvais pressentiment, le genre qui vous retourne l'estomac et vous soulève le coeur.
"Beaucoup trop de bruit. Feu de bengale. Diversion. Danger ailleurs."
Ils étaient dans la foule. Mais aucun visage ne se détachait du lot, pas le moindre trait se rapprochant de ceux visibles dans les dossiers du niveau deux, aucun, alors comment...
-Polynectar...Daïmi!
Elle se tourna vers Rabastan, et -oubliant les principes de base de la hiérarchie qui consistent à ne pas alpaguer son supérieur à coups de bruits perceurs de tympans- elle siffla de manière stridente en sa direction avant de s'exclamer d'une voix forte:
Difficile de voir, difficile d'entendre, dans les limbes. Des formes indistinctes, des ombres, le reflet d'une réalité déformée par la damnation. C'est alors qu'une main décharnée, aussi étincelante que la nacre la plus pure, se matérialisa sous mon nez. La main était rattachée à un bras, le bras à un buste, au sommet duquel un visage grave me toisait avec sévérité. Un index à l'ongle démesurément long désignait quelque chose. L'esprit resta muet. Il n'avait pas à s'abaisser à m'adresser la parole. Il n'en avait pas besoin. Je savais ce que je devais faire.
Je suis donc sorti des limbes.
-... vous a promis de l’ordre. De la justice. Il s’est bien payé vos binettes. Qui avez-vous abandonné aujourd’hui hein ? Un parent ? Un ami ? Une amoureuse ? Un collègue de travail ? Un gars qui vous pliait vos chaussettes ? -Petit con. Murmurais-je dans un souffle.
Ma main serra un peu plus le rebord en brique grâce auquel je parvenais à me tenir sur ce toit. Le vent s’engouffra dans ma cape, la faisant claquer à la manière d'un drapeau en berne. La foule rassemblée ici bas regardait dans la direction opposée. Elle regardait Ronald Weasley faire ses premiers pas de tribun. Je me surpris à serrer les dents. Je me surpris à avoir peur pour lui.
Nous ne nous étions plus vu depuis mars dernier, date à laquelle il avait accepté l'aide que je lui proposais. Mes affaires me tinrent longuement occupé. J'avais souhaité ce silence entre nous deux, d'abord pour préserver Ronald de moi-même, ensuite pour me laisser le temps de m'organiser. Ronald Weasley était le "Red King", le meilleur ami de l’Élu, un chevalier blanc teinté de ce qu'il fallait de naïveté pour être un symbole attachant. Il fallait que ce symbole reste comme il était, du moins pour le moment...
Je ne lui avais demandé que deux choses avant de disparaître : garder le secret sur mon existence et s'affirmer au sein des Insurgés.
Je ne savais pas s'il avait parlé de moi, ni même si, les mois de réflexion faisant, il était revenu sur sa décision de suivre mon enseignement. En revanche, une chose était sûre, il s'affirmait. Oh, oui !
-Ça vous fatigue pas de le laisser bouffer votre vie? Je sais pourquoi… Vous avez peur.
J'ai agi sans vraiment m'en rendre compte, sans vraiment y réfléchir. Ce qui n'était pas dans ma nature. Je me suis accroupi, ma main courut sur la brique et m'amena derrière une cheminée, surplombant les combles d'une habitation. L'ombre fugitive s’évanouit des toits.
Ce recoin m'offrait une bonne protection aux regards indiscrets et surtout une surface plane où m'asseoir. Là, au milieu du cercle formé par mes jambes, j'ai jeté les cadavres de dix minuscules chauve-souris rongées par les vers. Elles n'étaient pas plus grandes que la paume de ma main. Je les avais débusqué une semaine auparavant, dans le grenier d'une maison abandonnée avant de les étouffer dans un sac plastique. Mis à part la putréfaction avancée, elles semblaient en bon état, sauf une dont la membrane d'une aile souffrait d'un trou béant. Elles n'opposèrent aucune résistance lorsque le sang perla sur la lame de mon couteau et goutta sur leur pelage aussi sec qu'une vieille moquette.
Les yeux mi-clos, j'ai prononcé la formule. Les petits corps tressautèrent, tristement arrachés au repos. La plus abîmée piailla même de douleur.
-Demain ce sera quoi? Et d'ailleurs si demain ne vous était pas garantie finalement, que changeriez-vous aujourd’hui ? Oubliez le reste.
Le temps pressait, les sorts n'allaient pas tarder à pleuvoir. Mon esprit força alors les portes avec un peu moins de finesse que d'habitude. La petite créature se calma et rejoignit ses congénères, en rang sur deux lignes, aussi coordonnés que des avions de chasse avant le décollage.
Désormais en transe, je me vis à travers elles. C'était étrange d'observer le monde à travers dix paires d'yeux plus ou moins opaques, à la manière d'une mouche. C'était aussi une gymnastique mentale éprouvante, la raison pour laquelle j'allais devoir rester ici en espérant que rien de désagréable ne viennent perturber mon rituel.
Je ne pouvais agir autrement. Il était encore trop tôt.
-Protégez-le. Ordonnais-je en me concentrant sur le souvenir de Ronald Weasley, légèrement troublé par la sensation de ma baguette entre mes doigts et par la vision de mon propre corps en contre-plongée. -Vous ne faites pas d’illusions, les prochains sur l’estrade, ce sera surement v… -Maintenant !
Mon corps disparut du champ de vision tandis que les bêtes prirent de l'altitude. Les toitures d'ardoises, les cheminées, tout cela fut avalé par le ciel, immense et oppressant. Puis ce fut la chute brutale vers le sol et la foule rassemblée pour l'exécution. Une cohue qui ne perturba pas la vélocité naturelle de ces volatiles qui ne pensaient qu'à une chose : protéger Ronald Weasley.
Je l’aperçus enfin, et ce sous dix angles différents. Le sort fonctionnait.
J'espérais simplement que Ronald n'allait pas être trop décontenancé par le ballet aérien livré par dix chauves-souris se satellisant sagement autour de sa personne. Les animaux n'étaient plus de première fraîcheur, ça se voyait. Mais loyales, dociles, elles épouseraient ses mouvements et se jetteraient sur le moindre éclair de lumière menaçant susceptible de le viser.
Sans doute se rappellerait-il de la promesse que lui avait fait le Nécromancien. Celle de veiller sur lui.
Dernière édition par Herpo J. Coffin le Dim 19 Juil 2015 - 1:22, édité 1 fois
“We each die countless little deaths on our way to the last. We die out of shame as humiliation. We perish from despair. And, of course, we die for love.” C.Barker "
L'idiot du village était entré en scène. Sergueï avait vu les portraits des trois prestupniki, les trois Indésirables dont les affiches vous suivaient du regard un peu partout au Magister. Le premier, Potter, se voyait vraisemblablement donner beaucoup trop d'importance selon le russe. Il avait certes survécu à un avada kedavra et il serait sans doute intéressant de voir comment -une fois qu'on l'attraperait- il avait fait (en l'ouvrant de préférence ou en le soumettant à nouveau au sortilège qui sait) mais enfin il y avait des choses nettement plus importantes que ce bambin. Or Lord Voldemort semblait obsédé par l'adolescent et Sergueï -même s'il n'était pas dans la confidence- devinait aisément qu'il manquait des pièces à un puzzle obscur.
La seconde, Granger, était une sang-de-bourbe qui avait l'insolence de maitriser la magie apparemment de manière astucieuse. Une usurpatrice. Sergueï trouvait là que c'était le parfait exemple du pourquoi les sorciers issu des moldus devaient être écarté de tout enseignement magique. De toute évidence, ils avaient ensuite des revendications idiotes et des rêves de grandeur, ne sachant absolument pas rester à leur place et fermer leur rot, leur clapet.
Le troisième enfin se tenait devant lui. Weasley. Sang pur mais sang débile atteint d'un syndrome de Stockholm violent et malicieux au sens pur du terme. Cela arrivait chez certaines familles faibles. Il avait déjà vu ça en Russie, des pans entiers d'arbres généalogiques purs se convertir d'eux-même au mouvement égalitaire de Fedosseïev.
Predateli. Traitres.
Le discours -stupide au demeurant selon Sergueï vu que ceux qui n'avait rien à se reprocher n'avait rien à craindre et n'avait sacrifié en aucun cas quoi que ce soit (les rebuts méritaient quand à eux leurs sorts) lança comme un courant de stupéfaction sur l'audience. Tant les spectateurs, que les rebuts que les mangemorts.
Ce fut la voix d’Hécate qui le ramena à la réalité et tandis que le rouquin s'élança dans la foule suivi d'une curieuse nuée de chauve-souris, le russe pivota sur ses talons pour faire face à la cage. Évidemment, donnez une miette d'espoir à un condamné à mort et il en lèchera même le sol. Certains rebuts tendaient leurs mains hors des grilles, d'autres scandaient des noms, appelaient des étrangers ou des visages connus dans la foule, d'autres prirent soudain le courage inopportun de tenter de défaire avec leurs pauvres doigts, les verrous enchantées.
De la vermine.
Hécate avait raison. Polynectar. Il fallait sécuriser les cages.
« Nazad!! Rrrrrecule!!» Sergueï leva sa baguette et lança un éclair vert sur l’un des rebuts qui agitait le verrou comme un forçat. Un de moins à faire tenir tranquille. « Vous rrrrrestez calme. Pas prrrrroblème. »
Iest tcheloviek, iest problema. Niet tchelovieka, niet problemy. S'il y a quelqu'un, il y a des problèmes. Plus personne, plus de problèmes.
« Vous pas fairrrre brrruit sinon moi couper sifflet. Totalement. »
Évidemment, tout ne pouvait pas bien se passer… Bon, ils s’en étaient un peu tous douté : c’eut été étonnant que quelque chose d’aussi massif n’attire pas quelques petits Insurgés énervants et peut-être légèrement kamikazes, n’empêche que cela l’énervait, lui gâchait son plaisir. Parce que si les choses partaient trop en vrille, c’était eux qui allait se faire taper sur les doigts. Et l’expression « se faire taper sur les doigts » est ici un euphémisme presqu’écoeurant. C’est pour ça que lorsqu’il vit le rouquin pointer le bout de son nez (et il ne le vit pas tout de suite, trop occupé qu’il était à s’intéresser aux prisonniers) et surtout qu’il l’entendit, qu’il laissa échapper un soupir agacé que son masque étouffa. Ronald Bilius putain deWeasley. Ouais, il reconnaissait parfaitement son visage pour l’avoir croisé une courte fois au Département des Mystères mais surtout parce que son visage ornait un des dossiers qui étaient sur le dessus de la pile prioritaire de son bureau. Rien que le nom Weasley lui filait la nausée. Putain de traîtres. Avec ses idées de traître, son discours de traître et ses cheveux de traître, celui là était le plus horripilant de la fratrie. Savoir qu’il y avait la femelle de la brochette dans une de ces cages ne contrebalançait que très légèrement son énervement.
Et pourquoi est-ce que personne ne se bougeait le cul pour le foudroyer sur place ? Par Merlin, ils étaient tous atrophiés ? Ce n’était pas à lui de tout faire tout de même… Mais avant qu’il ne puisse rediriger sa baguette vers l’emmerdeur national, ce dernier avait déjà disparu dans la foule comme le brave petit lâche qu’il était. Ah bien, ce ne serait pas productif de tirer rageusement dans ce nœud de hauts personnages de l’Élite, le Magister lui ferait certainement la peau s’il touchait malencontreusement une de ces personnes. Pas con l’Indésirable numéro trois… Il jeta rapidement un regard sur la foule : en plus de remarquer une sorte de nuée de chauve-souris qui avaient décidé de squatter la fête, il nota qu’une bonne partie des personnes qui étaient présentes faisaient partie de ce qu’on pourrait appeler la bonne société et… qu’est-ce que Gwen fichait ici ? Il resta un instant bloqué, à dévisager sa fille qui se tenait là, encadrée par deux hommes qu’il identifia comme étant des Rafleurs. Est-ce qu’il venait de se faire court-circuité ? Est-ce qu’on l’avait obligé de venir, en passant carrément par-dessus lui pour la traîner jusque là ? Il savait qu’elle avait été interrogée étant donné sa position par rapport au Rebuts, il savait également que le Maître lui avait formellement retiré cette affaire des mains sous prétexte qu’il risquait de ne pas se montrer productif. Mais il n’avait pas pensé que ça irait jusque là. Si ça ne le dérangeait pas qu’on force des centaines de gens à assister à ce genre de spectacle, ça le gênait en revanche que l’on force sa fille à lui…
La voix d’Hécate le tira de son bref moment d’absence : polynec… oh les connards. Évidemment qu’ils n’allaient pas faire comme Weasley et se pointer avec leur belle gueule mise à prix. Ça pouvait très vite mal tourner. Ils étaient dans la foule, et pas reconnaissable immédiatement. Ils pouvaient les attaquer, se précipiter pour tenter de libérer les rebuts (ce qu’il fallait absolument éviter parce que sinon ça leur retomberait bien violemment sur le nez), ou bien s’attaquer aux constituants de la foule, à leur soutien à eux, membres du gouverments. Mieux valait éviter ça. Mieux valait éviter tout ça. Bon, il n’avait qu’à déclencher une première mesure, après tout on les avait créer pour ce genre d’évènements… Il pointa sa baguette sur sa gorge, comme l’avait fait le bourreau et Weasley avant lui et sa voix amplifiée de plusieurs décibels résonna sur la place : « Bien, ladies and gentlemen, nous sommes navrés mais nous allons devoir écourter le spectacle. Veuillez je vous prie ne pas paniquer… » Ouais, on lui avait appris les base de la diplomatie, comme quoi on ne pouvait pas se permettre d’aboyer sur des peignes culs sous prétexte qu’ils nous soutenaient. Alors il y allait avec les pincettes en cristal. Après cette charmante mise en bouche subtile et digne d’un prince britannique il fit tourner sa baguette dans sa main, marmonna une incantation et brutalement une partie de la foule disparut. Portoloins de secours. Enfin, pour ceux qui avaient l’intelligence de les avoir sur soi, ils devaient maintenant se trouver dans des endroits sécurisés où ils seront receptionnés par la suite… Pour les autres imbéciles ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Enfin, il y avait une autre priorité dont il devait s’occuper : « Faites monter ces putains de cages sur cette putain d’estrade ! » ordonna-t-il aux autres Mangemorts, cette fois en ignorant la diplomatie, fallait pas pousser non plus… Une fois que tous les prisonniers seront bien en sécurité dans la délimitation magique, il n’y avait pas grand danger qu’on vienne les embêter…
« The wickedness of men is that their power breeds stupidity and blindness. » ♱ - Gregory Maguire, Wicked
Ronald. Tes yeux se sont arrêtés sur la silhouette un peu trop lointaine, attirée par la voix du rouquin. Désormais couverte de la cape donnée par Fred, tu fais le calcul rapide du temps qu’il te faudra pour activer chaque pierre. Le trajet est trop risqué, trop long. Protéger. C’est ton rôle, n’est-ce pas ? Alors tu extirpes de ta poche une pierre verte que tu propulses aux pieds du gars suicidaire (Ron) que tu considérais comme ta famille. Le choc provoque un bruit de pétard sec et diffuse rapidement une fumée noirâtre autour de lui. Fuis. Ca pique les yeux, sans être vraiment toxique. C’est gênant. Diversion, avait-on précisé.
Et tu files, avant qu’on ne te repère, repassant sur le trajet de Blair, afin de la libérer la première du serpent qui la suit. Quelques murmures, tours de baguette, et tu sais qu’il ne te reste pas longtemps pour t’éloigner de la première étape, avant que la fumée n’envahisse aussi les bords, ne brouille la vue de façon plus imposante. « Vipera Evanesca » L’animal s’évapore, tandis que tu interpelles la rouquine : « Princesse, par ici. » Tu ne lui laisses pas vraiment le choix, préférant la mener vers la foule, les civils, que risquer sa tête sous une explosion mal calculée. « Fais gaffe. Et si t’as un problème, tu cris. » Ou tu gonfles les joues, mais c’est moins audible. Au tour de Murphy, dont tu suis les pas, sans avoir la possibilité de grimper comme elle l’a sans doute fait. Tant pis. Tu n’as qu’à évaluer les positions approximatives des rubis.
Les plus éloignés de la foule vont rapidement provoquer des explosions mineures mais saccadées, pour attirer l’attention. Ne pas blesser la population, seulement les imprudents. Tu ignores où se trouve la seconde petite souris rousse (Murphy) et tu n’as pas le temps de la chercher. Le temps, c’est exactement ce qu’il vous manque. Silhouette agile qui glisse discrètement, tu évites les regards, tu feins la curiosité. On ne doit pas te repérer. Sur les pas de Lancelot, tu actives les derniers effets, la fumée se faisant irritante. Certains yeux vont pleurer. Le coeur qui cogne de peur d’échouer, tu attrapes le poignet du grand blond. « Envoie Six, on doit partir. » Quand la magie se sera vidée, la diversion ne durera pas, le nombre permettant seulement de prolonger la gêne, de quoi libérer les rebuts. Ca n’empêcherait pas les combats, pas plus que les tirs à l’aveugle. Les Mangemorts ne reculent devant rien. Pourvu que Ronald n’ait pas été blessé. Tu ne vois pas Fred, perdue dans les sombres couleurs des fumées épaisses. Tu te protèges le bas du visage avec la cape, poussant l’adolescent vers un coin où l’air se fait plus respirable. « A toi de jouer. Après, on transplane. » Où est donc Murphy ?
(and i thought my jokes were bad) ●●● La stupeur de la foule au discours du jeune Weasley d'abord. Comme un troupeau qui remarque qu'un truc cloche. Puis l'agitation des Mangemorts sur l'estrade. Comme des proies qui réalisent qu'ils se font chasser. Et le battement de coeur dans sa poitrine, en accélération régulière mais sereine. Les doigts qui s'enroulent plus fort autour de la baguette fine. Le chasseur se met en route. Dans les veines, Vincent a une envie de sang et de carnages qui coule et charrie l'adrénaline dans son sillage.
Le rire lui chatouille la gorge, gratte ses cordes vocales. D'aussi près, la scène est si parfaitement absurde. Lestrange père joue les maîtres de soirées pour apaiser la foule. C'est tellement absurde tant de politesse envers la population. Ils sont en train d'abattre massivement des gens et il leurs parle comme si on était au théâtre, c'est de si mauvais goût. (Les Anglais ont décidemment un humour bien à eux) (Même si, visiblement, la gamine Lestrange flanquée de deux gardes du corps un peu plus loin, ne semble pas apprécier le spectacle). A côté d'elle, Lavande attend, louve prête à partir en chasse, elle aussi. Les pierres de Lucrezia s'activent, la fumée à l'apparence sombre monte comme la panique de la foule. Comme les groupes d'insurgés qui arrivent et cherchent à se frayer un chemin vers l'estrade à travers les civils. Ceux-ci, masse compacte et affolée, s'écrasent sur les côtés pour s'écarter du chemin des vilains vilains insurgés. Mais ce n'est pas assez, les Mangemorts sont déjà en train de se mettre à l'abri sur l'estrade (bande de lâches, venez vous battre, venez saigner) avec leurs prisonniers. Polynectar, c'était bien ça, les mots de Shacklebolt ? Un coup de coude à Lavande comme pour dire prépare-toi. Et soudain, une voix grimpe dans les aigüs près d'elles : « PAR MERLIN. Y A EN UN ICI ! C'ETAIT PAS HOLMES ! » La Métamorphomagie glisse sous sa peau, feint les effets du Polynectar alors qu'elle devient l'Indésirable numéro 6. « C'EST LE LIMIER ! C'EST LE LIM- » Son poing s'abat sur la gueule de la femme, la Française sent avec satisfaction le cartilage fragile craquer sous ses phalanges.
Un geste de la baguette sec, comme une invitation (à la défier) (à attaquer) (à crever), et les civils s'enfuient comme une nuée de pigeons. Saleté de proies. Un sourire coule sur les lèvres sèches du Limier alors qu'elle fait signe à Lavande que le spectacle commence. Le poignet se tord, puis le Aura Terram informulé fuse jusqu'à la barrière qui protège l'estrade et le sort s'échoue à côté. Un craquement. Puis deux. Autour de l'accès à l'estrade et la zone de quarantaine, le sol s'effondre en cassures nettes à l'endroit où se finit la barrière.
Formidable invention que les portoloins de secours et formidable initiative que de les utiliser à ce moment précis. Les deux bons tiers de la foule se volatilisèrent brusquement sous les Ordres de Lestrange, ne laissant en lice que les rares civils imprudents ayant décidé de contrevenir aux règles du gouvernement -grand mal leur fasse- et les insurgés, qui n'en étaient bien sûr pas équipés. Une manière efficace et radicale de séparer le bon grain de l'ivraie. Le terrain se trouvait désormais beaucoup plus dégagé et propice aux combats mais il n'y eut en tout et pour tout que quelques secondes de battement entre la disparition des civils et le début des hostilités.
Des bruits secs retentirent de tous côtés alors que des fumées âcres et odorantes montaient dans les airs en volutes épaisses. Elles agressaient les voies respiratoires, piquaient les yeux et Hécate fut prise d'une quinte de toux. Merlin, ce truc était une véritable horreur! Puis retentit un craquement. Sourd, de mauvaise augure. La jeune femme essuya ses yeux rougis et tenta de regarder vers la scène. Cette dernière tremblait à présent et se creusait tout autour d'elle des fissures qui laissaient augurer le pire.
Ils allaient isoler toute l'estrade et ses occupants avec elle! Hécate en resta coupée dans son élan une seconde. Une telle chose acculerait tous les sorciers de l'estrade, les forcerait à se battre dans un espace réduit elle ne voulait même pas penser à ce qui arriverait si une telle chose venait à se produire. Sergueï était sur l'estrade, Rabastan et Simon également. Dans la foule, elle avait même repéré Anna. Hécate sentit son coeur s'accélérer. Pas deux fois. Plus jamais. Ils lui avaient pris un être cher et la liste ne s'allongerait pas.
Hécate leva sa baguette. Ils voulaient la guerre? mais la guerre coulait dans ses veines, par Merlin! Elle s'élança vers l'estrade -désormais de plus en plus coupée du reste de la place- et rejoint quelques un de ses camarades déjà en position de combat, prêts à protéger les cages durant leur transfert en sécurité. Qu'ils viennent, ces chiens! qu'ils viennent goûter à la "lâcheté" des combattants du ministère! un avada Kedavra ou deux leur remettrait les idées en place!
Ils n'étaient pas les seuls à avoir de la fureur à revendre et un sens très vague des limites.
Dernière édition par Hecate Shacklebolt le Sam 18 Juil 2015 - 16:14, édité 2 fois
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Cacophonie. Explosions. Il tentait de comprendre, neurones engluées peinant à émerger. Autour de lui, l’ordre avait volé en éclats, mais la pression sur son esprit ne diminuait pas. Il n’y a rien à comprendre. Pas de questions. Agis. Agir, c’était simple. Plus facile que se borner à cogiter. Lestrange activa les Portoloins d’urgence, aptitude dont seuls quelques membres du Cercle du Lord bénéficiaient ; en un mouvement de baguette, des centaines de silhouettes se floutèrent et furent transporter à des miles du charmant spectacle qu’étaient les exécutions au grand air. Des cris de panique s’élevèrent presque aussitôt : une poignée de sorciers avait négligé la mesure d’urgence, en dépit du décret, des menaces et des rappels. Prisonniers d’une mêlée au sein de laquelle ils ne pouvaient reconnaître les alliés des ennemis, les insurgés s’étant fondus dans la masse sous couvert de polynectar, ils s’agitèrent, supplièrent, sans doute conscients pourtant que les mesures suivantes ne les concerneraient pas. « Faites monter ces putains de cages sur cette putain d’estrade ! » C’est le plus urgent. Ne te laisse pas déconcentrer par les trouble-fêtes, leur intervention était attendue et seules comptent les mises à mort. Draco dégringola les quelques marches de l’estrade, s’extirpa en quelques pas de la barrière intangible et entama de se protéger à l’aide d’un barrage de sorts informulés. « Quiconque tentera une percée en direction des cages sera perçu comme une menace et abattu sans préavis », claqua tout haut la voix menaçante de Rookwood. Malfoy devinait son sourire sous le Masque, goûtait presque son impatience à l’idée de sacrifier les héros du jour. La baguette de son mentor s’agita et, en réponse, les Détraqueurs avides d’âmes se déployèrent au bas de l’estrade et l’encerclèrent.
Il avait la nausée.
Concentre-toi. Tout est de leur faute. Il y aurait moins de morts s’ils ne poussaient la communauté à la rébellion. Bien sûr. Ce n’étaient pas les mangemorts, les monstres. Nous représentons l’ordre. Quiconque s’y opposait était une perte nécessaire. Alors que ceux qui avaient été en charge de la protection des cages s’acharnaient à bombarder les environs de sorts pour interdire une quelconque tentative d’approche, Draco s’en remit à leur protection tandis qu’il s’attelait avec d’autres à faire léviter les premières masses de prisonniers pour les déplacer, sans ambages ni précautions superflues. Une de sécurisée. Les exécutions avaient été interrompues : les bourreaux (Loletina, Rabastan, Lucius) contribuaient à permettre aux cages en suspension de franchir les protections pesant sur l’estrade. Deux. Plus que trois. Dans la suivante, il croisa un regard familier, l'entendit lui crier quelque chose, mais – Presse-toi ! soufflait la voix insistante, impatiente. Draco serra les dents et se concentra sur sa tâche, ignorant le malaise.
Elle parlait encore, la femme, d'un ton pressant, mais le désordre ambiant l'empêchait d'y comprendre quoi que ce soit. L'avait-elle reconnu ? Les mèches blondes qui échappaient à sa cape rendaient l'idée plausible. Peu importe ! Il se ressaisit. Au bord de l’implosion alors que les invectives résonnaient en lui sans discontinuer, Draco tenta de rester sourd aux dires de la condamnée. Ne te laisse pas déconcentrer. Si elle insiste, tue-là.Winchester. C'était elle – Winchester. « Pour Teddy. » Le sang se glaça dans ses veines. Non, non, non ! Il ne devait pas l'écouter, hésiter. « La ferme ! » Beugla-t-il en s'accrochant d'une main à la cage et en enfonçant, de l'autre, la pointe de sa baguette dans la gorge de la Rebut. Si tu persistes, je devrai t'achever. Il ne résisterait pas à un ordre direct, et Lucius n'était guère patient. Le signal fut lancé, les premiers sorts de lévitation fusèrent et un bord de la cage se suréleva tandis que l'autre demeurait au sol, faisant basculer les prisonniers d'un côté. Draco recula prestement pour reprendre sa position et suivre le mouvement. Le monstre de métal quitta le sol, bordé de mains suppliantes qui tentaient sans succès d'échapper aux barreaux. Les cris le rendaient fou.
« C'EST LE LIMIER ! C'EST LE LIM- » L'avertissement interrompu arrivait trop tard ; déjà, le sol s'effondrait sous eux, sur plusieurs mètres. Draco vacilla en tentant de garder son équilibre, mais les pavés rompaient sous lui sans offrir la moindre prise stable. Il s'écrasa dans un fracas de pierres et de poussières. La cage que faisait léviter le groupe échappa aux sorts juste avant d'être stabilisée par les bourreaux : perchée dans les airs, elle chuta brusquement, heurta le rebord puis alla s'écraser au sol dans un bruit sourd, écrasant sur son passage ceux qui n'avaient eu le temps de s'écarter. Les prisonniers bringuebalés n'étaient sans doute guère en meilleur état mais. Sonné, le jeune mangemort tenta de cracher la poussière qui lui asphyxiait les poumons et se releva péniblement. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il n'eut que le temps de se rattraper sur une main pour ne pas s'effondrer. Trouve la fille, exigea la voix désagréable qui supplantait ses pensées. Il savait à qui elle faisait référence. Son corps hurla presque alors qu'il en négligeait l'état, simple marionnette qu'il était ; sa cheville était douloureuse, mais – Oublie la douleur. Ce qui nous attend en cas d'échec sera pire – il continua de la piétiner sans égards.
Les détraqueurs faisaient leur office, retardant l'ennemi et glaçant les environs de par leur aura lugubre. Le blond se traina quelques mètres plus loin, là où se précipitaient quelques mangemorts alarmés par l'urgence de la situation : autour de la cage qui leur avait échappé. Les deux dernières étaient sous protection, mais celle-ci ne devait pas leur échapper et déjà, les éclairs vert menaçants fusaient l'air pour frapper de plein fouet les cibles coincées à l'intérieur. Les uns se réfugiaient derrière leurs bras. Les autres derrières leurs compagnons d'infortune. Ramène la fille ! Il agrippa l'épaule d'un collègue (une : Darja, qu'il reconnut qu'à l'entente de sa réponse). « Il nous faut Weasley. » La fermeture des cages étaient trop complexe pour être déverrouillée seule, dans la mesure où le temps pressait. Ils s'y attelèrent ensemble, usant maladroitement des incantations qui ne leur avaient été indiquées qu'au dernier moment, comme l'ensemble de la mascarade qui se déroulait autour d'eux. A peine la cage eut-elle été ouverte qu'un point percuta la mâchoire de Draco et lui fit voir des étoiles ; les prisonniers, ayant perçu une sortie, bataillaient pour déplacer les corps sans vie qui obstruaient le passage, et l'un d'eux (Liam O'Daire) se jeta sur le blond avec la fougue du désespoir. « Amène-leur Weasley ! » eut-il seulement le temps de hurler avant qu'un flot de sang ne lui envahisse la bouche sous le choc d'un second heurt. Draco ! Il y avait de l'inquiétude dans l'exclamation. Le jeune homme ne s'y attarda pourtant pas, l'instinct de survie primant alors qu'il évitait difficilement les coups assenés par le rebut. Débarrasse-t-en au plus vite. Vidé de toutes émotions autres que la haine et l'adrénaline qui explosait à travers le moindre de ses muscles, il se dégagea d'un coup de genou du poids humain (animal) qui pesait sur lui et profita d'une seconde de battement pour lever sa baguette. « Avada Kedavra. »
Dernière édition par Draco Malfoy le Sam 18 Juil 2015 - 17:11, édité 1 fois
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