‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Quelque chose hurlait en lui. Un gamin – une autre vie. June. Iseult. Il ressentit le violent besoin de se frapper la poitrine, de s’arracher les yeux : il l’avait livrée à des bourreaux. Il l’avait… Draco eut un haut le cœur, l’estomac douloureusement contracté. Il lui fallait repousser les réminiscences, fuck Beltane. L'imperium étouffa rapidement l'avalanche d'émotions. Du calme. Autour de lui, la bataille continuait de faire rage, mais on avait rompu ses fils. Tous sauf un. Draco. Souffle court. Visage en sang. Il devinait les hématomes qui se formaient sur chacun des carrés d’épiderme que le Rebut avait atteint. Merlin, il était une épave, pas même apte à rassembler l’énergie nécessaire pour repousser le corps avachi sur lui. Un cadavre l’immobilisait et il n’en était qu’à moitié conscient. Coquille vide. Sur l'estrade, les autres s'activaient. Mettaient sous imperium les quelques rebuts ayant échappé à leurs barreaux, les affublaient d'entraves.
Et d'un coup, le temps sembla se suspendre ; les sorts cessèrent presque, la voix d’Avery, moqueuse, sadique, résonna dans l’espace à ciel ouvert, et le bruit du tonnerre qui résonnait en loin ajouta au tragique de la scène. Peut-être en aurait-il ri, s’il avait eu le luxe de penser par lui-même. Relève-toi, fils. Ses doigts se crispèrent, griffèrent le sol explosé dont les éclats lui martyrisaient le dos. Debout. Debout. L’ordre peinait à atteindre ses connexions nerveuses. Debout ! Le cadavre le faisait suffoquer, le sang accumulé dans sa bouche menaçait de l’étrangler, et la quinte de toux qui le prit par surprise le priva de l’oxygène emmagasiné – mais un sort percuta les membres inertes et le défunt, secoué d’un soubresaut, virevolta un peu plus loin. Le jeune homme roula aussitôt sur le côté, toussant encore, crachant un flot carmin, la poitrine agitée par ses inspirations saccadées. Ses yeux quittèrent les pierres fendues pour remonter jusqu’au visage d’Aramis, qui le rejoignait en longues foulées rapides. Draco, debout, insistait la voix, et il devinait l’impatience mêlée de panique à l’idée que ses blessures soient plus graves que ce que Lucius pouvait percevoir, du haut de l’estrade où il se tenait. Rejoins-moi. Il lui fallait juste l’impulsion… ses mains moites glissaient sur le sol, rendant ses prises instables, mais il parvint à se redresser sur ses jambes vacillantes, grâce à Aramis principalement, qu’il ne dévisagea pourtant que d’un œil vide. Aucun ordre n’avait été donné, l’adrénaline s’évanouissait. Il était amorphe, et l'épuisement lui brûlait les muscles. Bien. Rejoins l'estrade au plus vite. Ne regarde pas autour. Au terme de l’encouragement, le dernier fil fut rompu – l’Imperium fut levé et Draco eut l’impression de jaillir d’une eau glacée. La douleur sourde explosa à sa cheville et l’élancement se répercuta tout le long de sa jambe, alors qu’un mal de tête lancinant résulta de la pression des dernières heures ; il redevenait soudain pleinement conscient de son corps (foutu rebut), de ce qui l’entourait, et il manqua de peu de s’effondrer de nouveau.
Il avait tué. Combien de vies ôtées ? Combien ? « Oh Merlin », expira-t-il, courbé, paumes appuyées sur ses genoux. Merlin ! Avec la maîtrise que conféraient l’habitude et l'instinct de préservation, son esprit s’empressa de trier les informations, de les classer, de les organiser, de les refouler pour le forcer à tenir debout. Il n’avait fait que son devoir, n’est-ce pas ? « Intact ? » lança-t-il d’une voix râpeuse à Aramis, pour s’assurer de l’état de son cousin. Et puis il se redressa, comme sur ressort, mû par une inquiétude qui se déversa brutalement en lui. « Nyss, Pansy, Gwen – elles avaient leurs portoloins ? » Il ne pouvait qu’espérer, à ce stade. Et taire les autres noms qui s'alignaient dans ses pensées, illégitimes. Combien de proches se cachaient à quelques mètres de lui ? Combien de traîtres qu'il aurait dû oublier, rayer, enterrer ? Blême, la mâchoire crispée à l’extrême, il scruta ce qu’il restait de la foule, craignant plus que tout d’y voir un visage familier (aimé). Gwen était bel et bien là, non loin d’eux. Il lui adressa un faible sourire, avant de froncer les sourcils en remarquant qu’elle était en larmes. Etait-elle blessée ? « O-on ferait peut-être mieux de la sortir de là… » avant que l’annonce d’Avery n’alimente la rage des insurgés ; mais en avait-il seulement la force ? D’autres mangemorts, ayant anticipé l'élan de haine qui suivrait assurément, se déplacèrent parmi la foule, menaçants, tentant de mettre à l’abri quelques civils durant l’accalmie. Mais le temps de formuler cette suggestion, il perdit sa cousine de vue.
« Cette guerre a suffisamment durée, n'est-ce pas? » Les mots se dissipaient à peine qu’une silhouette enroulée autour de nulle autre que Guenièvre se dressa, menaçante. Une rage mêlée de terreur anima Draco. « Une vie pour une vie. C'est bien ça votre deal ? » « Ne t’avise pas de lui faire quoi que ce soit, Weasley ! », rugit-il ; baguette dressée, mais il retint le sort avant qu'il ne franchisse la barrière de ses lèvres. Brave chien, obéissant, docile, il attendait les ordres. Mais que faire ? Ils étaient coincés. Une vie pour une vie, hm ? Ça semblait tout à coup bien plus cruel, parce qu'il avait beaucoup à perdre. Il fallait que le Cercle estime l'exsitence de Gwen comme suffisamment valable pour envisager un troc… Au moins la sienne. Tant pis pour les autres sorciers pris en otage, mais la guerre lui avait déjà trop pris. Trop. Pour la première fois de sa vie sans doute, Draco espéra que l’influence de Rabastan soit suffisamment forte pour pallier la cruauté des autres.
The rock won't stop after it starts to roll. Until the end of the road.
05 JUILLET 2002 ; Event #4
La peur d'Eris. La panique des uns. La colère des autres. Tout ça glisse sur elle. Des bruissements d'émotions, à peine touchés et déjà partis. Elle n'entend pas vraiment les mots d'Eris, ni ceux de Ronald Weasley. Ils sont tous proches, et pourtant, tout parvient étouffé, réduit à un fond vague sans vraiment de sens. C'est comme de plonger la tête sous l'eau. Retenir son souffle. Et se laisser étouffer.
Mais dehors, c'est pire. Elle ne veut pas aller dehors.
Les ombres épaisses qui enveloppent le benjamin des Weasley, pourtant, en décident autrement. L'Ollivander n'a que le temps de noter, un éclat coloré chuter dans l'espace réservé à la presse et l'épaisse fumée dévale jusqu'à eux, cherche à les avaler dans sa gueule noire. Aussitôt on se lève, on se bouscule, on cherche à s'échapper de ce truc noir, ne sachant pas si c'est dangereux ou mortel. Sur sa droite, la panique d'un confrère l'envoie cogner contre Eris et un coin de chaise déchire la chair du front, sous les boucles brunes. Un gémissement passe les lèvres, étale le sang d'une pulpe fendue par un coup de dents involontaire. Mal. Les yeux brûlent de larmes salées, et sa gorge semble en feu. Les poumons crachent. Sa peau s'irrite, se tache de plaques. Et ça recommence à faire mal. « Eris. » Le prénom n'est qu'un couinement apeuré alors que les muscles se crispent d'un coup. Perdue dans la fumée noire, Nyssandra ne remarque pas le poids de milliers d'émotions qui se font happer par leurs portoloins. La fureur et le besoin de sang ont remplacé le poids de la multitude, et c'est peut-être pire contre sa psyché défaillante.
Arrêtez, s'il vous plaît. La fumée toxique s'est estompée, mais c'est trop tard. Le mal est déjà fait.
« Eris, non. » Laissez-la, veut-elle hurler mais ses mots s'écrasent contre sa langue et l'Ollivander ne peut rien faire pour sauver Eris des mains d'une insurgée. Elle est tétanisée, assommée par les émotions qui la percutent, lui charcutent la cervelle. Et ça s'infiltre partout, et ça la bouffe, elle peut presque sentir les crocs et les dents se faire un festin d'elle.
Non loin d'elle, un sort explose avec violence contre la rambarde de la tribune, dissuadant un sorcier qui l'approchait. Et dans le flot d'émotions qui l'assaillent, elle se croit un peu sauvée. Elle ne remarque pas la satisfaction d'Augustus Rookwood. Elle ignore qu'il vient de trouver l'occasion qui lui manquait. « Eris, sauvez-la. » Demande-t-elle. Et Gwen. Et Sue. Et Aramis. Et Draco. Mais le Mangemort ne se soucie guère de ses plaintes alors que ses doigts longs s'enroulent autour du bras fin, contre la peau pâle de la jeune femme qui en crie de douleur, incapable de supporter la charge émotionnelle supplémentaire qui vient lui griller les nerfs. Elle veut supplier, elle tente d'appeler Aramis ou Draco.
Mais sa plainte se fait avaler dans le craquement sinistre d'un transplanage.
Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Sam 18 Juil 2015 - 22:08, édité 1 fois
La bête a faim. Et tu souris doucement alors qu'elle creuse les sillons de la peur, de l'horreur. Elle s'affame du chaos. Elle susurre dans sa langue ; Encore, encore. Jusqu'à la mort. Jusqu'à leur mort. La faim te tiraille. Tu as faim de combats, d'agressivités, de sensualités violentes, dépendantes. L'animal ronronne, frôlant de ses poils les barreaux de sa cage humaine, fébrile, imbécile. Fais-toi plus fragile, murmure-t-elle. Laisse-moi un peu de place, rien qu'un peu d'espace. Et d'une main habile, presque facile, tu l'écrases. Tu la terrasses, te faisant le maître du jeu, le maître des lieux. La fumée s'est déclenchée, faisant tousser, vaciller ses anglais tellement fragiles, tellement cupides. Imbéciles.
Ronald a au moins la décence d'avoir un minimum de courage dans ses entrailles, sous chaque entailles. Il a au moins le courage d'assumer la vérité dans ce gouvernement bancal soutenu par une population vaine, tellement peu souveraine. L'Angleterre s'est toujours enlisée, glissée dans ses guerres, dans ses enfers. L'Angleterre te débecte du cœur au corps. Il a hurlé, lancé la bataille tandis que les portoloins emportent le reste des innocents, des lâches, comme tu murmures, comme tu susurres. Petit vieux sans histoire, sans mémoire, tu te redresses. Le jeu a commencé. Enfin. La fumée irrite les yeux. Elle agite déjà les cendres de cette cours des absurdités, des beaux jours griffés, abandonnés. Le contrôle glisse, tu t'empêches de tout céder, de trop apprécier.
« C'EST LE LIMIER ! C'EST LE LIM- » , un sourire se dessine. Le Limier ? C'est ainsi qu'il l'appelle ? Ton cœur s'embrase, fasciné, lorsqu'elle abat son poing, faisant craquer le cartilage du nez.Vince a la violence au bout des sens, des dents. Prête à tout éventrer, elle peut tous les tuer, les assassiner sans sourciller. Vince a cette sensualité digne des grands, digne de toi, du roi. Et ta poitrine se gonfle un peu d'orgueil. C'est un peu ta fille, un peu tous tes espoirs & toute ta mémoire en elle. Elle te survivra. Et elle ne cessera de gagner malgré les désobéissances, les défaillances & la méfiance. Chien fou, tu l'as éduqué. Tu continueras à la protéger. Toujours.
Et le sol craque, se désagrège, se pulvérisant sous les pieds des mangemorts. Il tombe en miette. Et la fierté creuse le passage, inondant tes sens. Peut-être est-ce même un peu trop grandiose pour Sans-Nez ? Tu ne veux pas lui offrir des apothéoses à la française, tu veux juste les ecchymoses. Coups & blessures. Pour faire tomber tous les murs, livrer toutes les ordures de cette pourriture. Tu trouves Elli des yeux, la percutant de tous tes vœux. Maintenant, il faut bouger, les aider. Elle décoche un sort, t'évitant un éclair argenté. Un sourire se dessine. Veiller l'un sur l'autre, les vieux souvenirs remontent, montent, t’inondent. Vous bougez d'un hochement de tête, comme un seul homme. Le duo se complète, le duo joue pour la vie, la victoire. Et tu gouttes à la frayeur, aux douleurs dans une excitation vorace.
Le sort te tire en arrière de la brune(Nyssandra). Tu recules, c'est puissant. Tu inspires, expires. La bête frissonne ; Magie noire. La facilité. Toujours la facilité. Qu'ils sont chiant ses anglais avec leur facilité, leur manque d'éducation, de passion. Mais c'est trop tard, Eris Burke est prise au piège, dans les crocs de la bête, de la baguette de ton alliée. « Mademoiselle Burke. », tu dévies un sort d'une protection informulée, te baissant pour poser un baiser sur sa main. Galanterie & élégance se mêlent, s'emmêlent. « C'est un plaisir de vous rencontrer. », tu te redresses, l’assommant de banalités, dans ta cruauté, peu soucieux de son amie qui s'est déjà envolée au bras d'un vieux mangemort. « Ma compagne ne vous fera aucun mal tant que vous coopérez. », lâches-tu dans une simple évidence, sans méfiance, dans un sourire doux, dans un sourire sympathique. Tu n'es pas homme à porter sur toi l’orgueil de tes meurtres, de tes horreurs. « Allons y, donc. », et dans un mouvement, vous rejoigniez Fred, Marie, Sansa.
Une vie pour une vie, ont-ils dits, qu'il en soit ainsi. Et tout autour de vous, le chien jappe, dansant avec le patronus de Marie.
« The wickedness of men is that their power breeds stupidity and blindness. » ♱ - Gregory Maguire, Wicked
« On s’en va. » L’agitation est trop grande. Tout s’accélère. Tu as vu Draco. De loin. Et les cheveux roux de Fred. Dévoilés. Les confrontations. Ca te glisse dessus. Imperméable. Ton coeur qui tambourinait plus tôt a retrouvé un rythme parfaitement régulier, et quand l’adrénaline semble embraser les alentours, c’est le givre qui t’enveloppe, de son étreinte paisible et rassurante. Les morts sont le lot de toute guerre. « Tu t’accroches à moi et tu ne lâches pas, sous aucun prétexte. » Il est trop jeune pour voir ça. Six saura revenir vers lui, ou vers toi, tu n’en doutes pas une seconde. Il accomplira sa mission, et tu ne failliras pas à la tienne - du moins tu l'espères.
Le voyage secoue un peu. Tu as usé de beaucoup de magie ces dernières heures, en urgence. Et tu ne manges pas assez. Le vertige te prend quand vous arrivez à destination, en sécurité. Protéger. Il faut que tu repartes, que tu te forces à aspirer l’air, à souffler. Il n’y a aucune peur tapie dans l’ombre, seul ton corps se rebelle. Le bourdonnement vrille tes oreilles et tu te rattrapes à l’adolescent. Il est entier. Tu dois absolument y retourner. « Je reviens. Surtout ne bouge pas. Et ne t’en fais pas, je te ramène les filles entières. » Tu te redresses, inspires profondément et te concentres sur le départ. Crac. La brune à la capuche est à nouveau dans l’ombre, au point de rendez-vous, mais personne. Murphy qu’est-ce que tu fiches ? Tes billes noires balayent difficilement les alentours. Il fait encore noir de la poussière, de la fumée, de ce qui semble s’être effondré. Tu ne peux aider personne, campée comme une sombre gargouille, immobile et observatrice, attendant son heure. Tu ne dérogeras pas à l’objectif fixé. Que tout s’effondre, qu’importe.
Là. La petite souris rousse. Il te suffit de pas grand chose pour attraper son poignet. Tu te soucieras de Susanna, dont tu as croisé le regard, plus tard. « Attrape ce que tu peux, on file d’ici. » Tu la plaques contre toi, dans une étreinte solide et protectrice, avant de réitérer le trajet. Crac. Tu ne sais pas comment tu as tenu, comment vous n’êtes pas arrivées en morceaux, désartibulées. A peine tes pieds ont-ils touché le sol que le flou a envahi ton champ de vision. Tu as soufflé un vague Blair avant de sombrer. Il y a toujours des conséquences, trop d’excès. Tu abuses, encore, toujours de cette magie sombre qui finira par t’en couler des veines si tu ne stabilises pas ton mode de vie. Il n’y a plus d’énergie à fournir. Lancelot et Murphy sont saufs. Pas Blair, il faut aller chercher Blair. Le brun de tes cheveux retrouve la blondeur, tes traits originels refont surface. Les sortilèges s’arrêtent. Et tu glisses dans une froide obscurité. Il n'y aura pas de troisième voyage.
Jusqu’ici, tu t’accrochais à la main de ta mère, mais dès qu’une voix familière s’élève, tu cherches à la lui broyer. Ron. Quelque part, tu as cette impression que ta mère sait, tu deviens paranoïaque, tu t’imagines que ta mère vois clair dans ton esprit : qu’elle aussi, elle revoit Ronald Weasley dans ta cuisine, nu et pourtant invincible. Hélios est ici. Bien sûr qu’il est ici, sa sœur est condamnée, sa sœur sera tuée, il n’a pas le choix d’être ici. Ça, même l’amour n’arrive pas à le lui reprocher. Jamais. Mais pas comme ça, pas en s’exposant ainsi et ton ventre se contracte à t’en donner envie de vomir. Tu te détournes de la scène, abandonne les corps du regard, cesse de réciter des adieux et des appels à Morgana. Il ne reste plus que la panique, la peur liquide qui court dans tes veines, qui bat dans ton cœur affolé. Il doit bouger, il doit se dissimuler ! Et Dahlia qui l’observe avec attention, avec ce regard de la femme surprise, celle qui ne comprend pas. Elle croyait vraiment que ton sauveur était maintenant en prison, loin de toi. Elle a réellement espéré qu’il ne serait pas une tentation, pas un obstacle, un possible aimant à problème et une raison de te faire chuter. Mais c’est faux et au creux de ta poche, tu serres, bien malgré toi, ta fiole. Le roux se déplace rapidement, agilement, tout en faisant son discours, mais tu en rates des bouts, ton attention vacillant sous la crainte que son comportement impose. Tu comprends rapidement pourquoi il ne s’est pas dissimulé sous d’autres traits, il est là pour démontré que Voldemort mens, pour confirmer la rumeur d’une propagande honteuse mener par le magister. Mais tu n’aimes pas davantage la situation, tu n’aimes pas le voir se balader ainsi, insouciant en apparence et à la fois en plein état d’alerte. Il met sa vie en jeu. Il te comprime le cœur. Parce que si Ron tombe sous un éclair vert, ton cœur en fera de même. On peut survivre sans un cœur, mais alors les décisions sont faussées. Ta mère ne s’en remettrait pas.
Vous. Tu termines sa phrase mentalement, comme le reste des citoyens présents, élite et petit peuple réunis, les robes richement parés côtoyant celles sales des inférieurs. Personne n’est dupe maintenant, n’est-ce pas ? Pas si on est humain, pas si on a encore une âme et une conscience. Et si quelques cris fusent dans la foule, que d’autres se mettent à crier, le peuple effrayé, le peuple prêt à se mettre en colère, il y a beaucoup trop de membre de l’élite qui hésite pour véritablement aider Ron. On s’écarte assurément de son chemin, mais toi tu ne demandes qu’à y être, qu’à le dissimuler, sous tes jupes peut-être ? Tu n’es bonne à rien en ce moment, pas avec ta mère te retenant, alors déjà tu tires sur ta main, sur la sienne. Tu croises son regard inquiet, mortifié oui. Non, ne m’abandonne pas. Ne pars pas. C’est du suicide. C’est vrai en plus, mais déjà tu t’écartes, tes lèvres soufflant des excuses muettes. Lire sur les lèvres, elle sait tout autant le faire que toi, le fruit d’une discrétion hérité de son sein. Toujours prête. Toujours bien mise. Des excuses et un ordre au sujet de ce que tu as légué, elle doit l’abandonner si elle décide de ne pas l’utiliser. Tout oublier. Refuser de se plier à ton plan, tes indications, et égarer la fiole. Ne pas s’inquiéter pour toi, surtout pas. Je t’aime.
Et là, alors que tu te fraie un chemin à travers la foule, une main serrant ta baguette, l’autre se refermant plus fort contre la fiole, toujours dissimulée, tu te mords faiblement la lèvre inférieure. Qu’importe si Lestrange s’adresse à vous tous, tu ne lui portes aucune attention, trop occupée à prétexter avoir la tête qui tourne, à souffler des excuses, alors que tu cherches ce qui est tien, à temps perdus parce que tu sais, tout autant que lui, que la guerre est plus permanente que tes bras. Ronald. Sauf que la voie se dégage étrangement devant toi, une partie des spectateurs disparaissant dans un étrange son, qui te fait tourner la tête : ta mère n’est plus. Tu la connais assez pour savoir qu’elle ne panique certainement pas, sauf pour toi, laissée derrière. Tant mieux ! Déjà tu extirpes ta baguette, comme la plupart de la foule restante, pour te défendre des insurgés ou des mangemorts ? La ligne est flou, mais depuis l’estrade, si on reconnait ton visage, tu sais lequel des deux partis ils s’attendront à te voir attaquer : pas le leur. Ils ont torts et à la fois raisons. Plus loin, tu l’aperçois, ton sauveur, ton amant, ton amoureux. Ton cœur se contracte douloureuse, battement trop précipité, trop laborieux, quand bien même tu sais qu’ici même, il n’est pas à toi. Une grande inspiration et tu accélères, pour te noyer dans une mer de fumée. Déjà tu tousses, les yeux écorchés par l’air trop sombre, trop noir. Ce ne sont pas les chauves-souris pourrissantes, et pourtant vivantes, que tu dois craindre le plus, mais l’air qui t’empoisonnes. Tu t’éloignes avec peine, ta fiole en main, mais c’est sans espoir, parce qu’un mouvement, un corps, te frappe. L’objet t’échappe des mains, roule sur le sol, loin de tes doigts tendus. Désespérés. Elle se brise sous un pied, émiettant ta confiance, faisant éclater le liquide, qui déjà gomme le sol. C’est trop tard. Tu bats des cils, ton cœur s’emporte et tu entends les cris tout autour de toi, alors que le combat fait rage. Tes doigts blanchissent contre ta baguette et tu redresses la tête, en proie à la panique, les yeux noyés par la douleur, celle de la fumée. Dans tes yeux, dans ta gorge. Il n’y a que la peur dans ton ventre. L’urgence. Tu tousses, mais tu te remets en route, attirée par les battements d’ailes et alors que tu croises enfin son regard, qu’il ralentit ses mouvements, des dents s’enfoncent dans l’un de tes bras. Puis c'est contre ta jambe qu'une autre morsure t'enflammes la peau, assez pour te faire couiner. Tout bas. Assez pour te faire fléchir, presque t'agenouiller, tes doigts rencontrant par hasard une pierre, une émeraude même. Une image rapide de Lucrezia te revient en tête, les bijoux de sa mère, un vague souvenir de la blonde flou dans ton esprit, un rêve qui te revient depuis quelques nuits. Un rêve qui t'échappe. Alors tu enfonces la pierre dans ta poche droite. Simple réflexe. Tu ferais une excellente insurgée. Ou pas.
Une chauve-souris te mord encore et tu grimaces, mais tu t’avances tout de même, jusqu'à lui. Plus de pleur Susanna, plus maintenant, cette femme-là est morte dans les bois. Tu peux tout traverser maintenant, tout. Tu es plus forte que ça, surtout dans le reflet de son regard bleu. L’orage gronde dans son ciel, la colère fait rage. Tu ne devrais pas être là, mais tu l’es. Tu ne cèderas pas et tu t’avances toujours, ne redressant qu’un bras, pour te protéger des animaux morts-vivants, qui se jettent sur toi. Encore. Toujours. Tu ne passeras pas. Et au loin, une voix gronde. Une vie pour une autre. Une phrase qui fait son chemin jusque dans ton esprit, qui te fait froncer les sourcils. Décidée. Brave. Peut-être qu’Hélios ne peut pas sacrifier Nyx, mais tu ne veux plus être elle, tu veux devenir Éléos. La pitié. Tu saignes, les animaux t’attaques, mais tu avances tout de même, tu le rejoins, les joues entaillées, les cheveux dérangés, sacrifice vivant prêt à affronter sa fin. La faim du magister. La faim qui justifie les moyens. La fin d'une ère.
Un bras dissimulant la moitié de ton visage, tu abandonnes ta protection, pour t’agripper à son haut. Il est beau, tellement beau ton Hélios. « Utilise-moi ! Une vie pour une autre, tu l’as entendu, prend la mienne. » Vos regards se rencontrent, malgré les animaux, qui se calment enfin, abandonnant la destruction de ta personne, de ta robe, laissant la chaire saigner, le sang goutter doucement contre ta pommette. Ce n’est pas un choix que tu offres au roux, c’est un ordre et s’il défend votre position en faisant s’effondrer un mangemort, plus loin, qu’il te sauve certainement la vie, toi bien trop occupé à lui offrir ton existence, tu ne comptes pas baisser les bras. Tu ranges ta baguette dans ta poche, bien décidée et déjà, tu lui attrapes une main. « Maintenant Ronald. » Sa main est déposée sur ton épaule, alors que tu pivotes, lui offrant ton dos, pour qu’il enfonce sa baguette dans ton dos. Il n’y a pas d’hésitation à y avoir. Aucune. Pas maintenant. Peut-être pas même demain. Alors tu souffles tout bas, pour lui uniquement : « ta sœur est sur scène, laisse-moi te servir de bouclier. Je saurais me débrouiller, ils ne me laisseront pas mourir. » Et plus doucement encore, ton regard croisant le sien, par-dessus ton épaule, un trop bref instant, « tu ne me laisseras pas mourir. » Il est temps d’avancer, de rejoindre la scène. Toi en tant que marionnette et lui en tant que roi rouge. Saigner ne te fais pas peur. Plus maintenant. Il ne devrait pas non plus avoir peur.
Dernière édition par Susanna P. Carrow le Dim 19 Juil 2015 - 4:19, édité 1 fois
La peur te secoue le ventre. Elle griffe, t’abîme, retournant ton ventre, pulsant sous ta peau, sous tous les mots. Draco pulse dans ton sang, dans ton enfance, dans le manque d'innocence de vos vies. Draco reste la seule inquiétude, la seule certitude. Le sauver. Ne pas l'abandonner. Ne pas lui permettre d'échouer. Ta bouche reste sucrée-salée, goûtant l'amertume de ton cœur en enclume. Tu oublies la logique, niant l'utile & le pratique. Tu vois ses yeux de père qui te suivent dans ta course. Le cadavre vire du bois rouge sang de ta baguette, il se jette dans la foule. Des cris indignés, alarmés s'élèvent, se soulèvent. Il l'a tué. Il a dû le tuer. Pas d'autres choix. Vous n'avez jamais le choix.
Les chaînes de vos serments se traînent, vous enchaînent. Tes mains l'aident à se remettre debout, à constater son état. Il survivra. Il vivra dans ses yeux torves, dans ses yeux qui jouent & se déjouent. Tu ne comprends pas. Où sont les yeux de ton cousin ? Tu ne comprends pas, n'esquisse pas. Tu n'es pas né pour les sorts de soin. Tu préfères la guerre du bout de ta baguette, tu préfère l'enfer de tes yeux clairs. Mais tu peux ? Peut-être ? Tu mords ta lèvre, agitant faiblement ta baguette en murmurant un sort de soin mineur. La magie blanche te fait défaut mais l'afflux de sang se stoppe, les plaies les plus superficielles se referment. Tout ira bien.
Il reprend vie, se reconnectant à la réalité & menace de vaciller. Alors tu l'attrapes, tu ne le laisses pas fuir ta poigne, le soutenant soudainement. « Bienvenue parmi nous », lâches-tu, taquin, un peu plus serein de le retrouver, de le voir. Il va bien. « Oh Merlin » , tu le scrutes, attentif, dubitatif. Tes sourcils se froncent. Ce n'était pas lui. Tes yeux clignent, s’abîment encore. L'information ne fait qu'un tour, pulse, brûle. Bordel, ce n'était pas lui. « Intact ? » , la voix est râpeuse, douloureuse. De quel enfer revient-il ? « Et ne pas te punir jusqu'en enfer, pour le coup que tu m'as fait avec Nott ? Bien sûre que oui, je suis intact. », la plaisanterie titille ta langue, décrochant l'angoisse, la menace de sa tombe. Tu ne mourras pas avant de t'être venger. Tu lui as promis, non ? « Nyss, Pansy, Gwen – elles avaient leurs portoloins ? » , l'inquiétude se déverse, froide averse. Nyss. Pansy. Gwen. Tes prunelles les cherchent, scrutent, s'emmurent sur ta jolie soeur. Elle a les larmes au bord des yeux, le cœur rompu, abattu. Et le tien syncope. « O-on ferait peut-être mieux de la sortir de là… » , tes yeux tombent dans l'océan glacé de ses prunelles. Tu hoches la tête. Vous prenez la reine & cherchez les autres. Vous la mettez à l'abri & c'est fini pour ses cœurs en bandoulière, en gruyère. Trop tard, la brune disparaît.
Tes yeux ne comprennent pas, la cherchant sans la voir. « Une vie pour une vie. C'est bien ça votre deal ? » « Ne t’avise pas de lui faire quoi que ce soit, Weasley ! » , rugit le blond, le désespoir au cœur, les douleurs tombent, t'incombent. Tu échoues toujours, hein ? Tu as cédé, tu l'as abandonné. Encore. Tu abandonnes Nyss, sans l'entendre, sans apprendre, aussi. La bile remonte, inondant ta bouche. Tu te mords la langue pour ne pas crier, pour ne pas hurler. Le roux se révèle, se relève. Une vie pour une vie. « Oh nous avons un gagnant à la loterie des perdants », ricane la voix d'Avery. Et la haine, tellement souveraine, gicle. Ils s'amusent tous, de leur tour d'ivoire, d'effroi. Ils rient du malheur, de tes yeux clairs qui s'agrandissent. La haine, serpent dans ton âme, étouffant, angoissant, qui te fait juge mais te condamne. Tes yeux s'agitent sur les tâches de rousseur. Tu n'as que pour Weasley du dégoût, de la répulsion, des lamentations. Et Draco dresse sa baguette, tu entends encore le rire d'Avery. Non. Ne la touchez pas. Ne l'enlevez pas à tes bras.
Au fond, tu les détestes tous.
« Oh mais on n'en a absolument rien à foutre des lâches. », susurre-t-il de sa voix immonde où se mêle désespoir & effroi. Ta main agrippe le poignet de Draco, brutal, animal. Tu vas vomir. Tu vas tellement vomir. Et ils s'avancent tous. La sorcière tenant, détenant Burke. Les mots ripent, s’abîment contre ta bouche, contre ta peur. Tu en as marre de toutes ses conneries. L'amie de Nyssandra te fait frissonner, vaciller. Une vie contre une vie. Et la Weasley hurle. Sa peau cloque, brule, se ravageant sous les tortures & les blessures. Il ricane, elle se désarme. Les mains tremblantes, tu sens la Weasley se courber, s'entêter sous les douleurs. « N'est-ce pas, toute petite Weasley ? Tu es aussi inutile & futile que ton frère. ». Tu en as assez.
« Papa ! », le cri fait vaciller le monde, agresse toutes les oreilles. Les yeux percutent le masque de fer de ton père. Monstres, vous n'avez aucun sentiments. Vous ne pliez pas. Vous ne courbez pas. Jamais. Le cri humanise, vous humanise. Tes yeux montrent les larmes, le début d'un chagrin sans fin. « Je te pardonnerai pas. », si tu ne la sauves pas. Le rire couvre ta voix, diabolique, sardonique. La folie avale & ravage. La folie fait naître un prince des glaces. Et le royaume de froideur ouvre ses portes, léchant votre relation. Tu ne supporteras pas un autre abandon. La menace est claire & nette. L'évidence n'attire pas la méfiance. Sauve la pour moi. Un grognement. Rabastan tique sous son masque.
On aime autant ses enfants d'un camp à l'autre. On aime toujours. On aime trop.
Alors d'un mouvement sec de baguette, ton père fait trébucher Avery, le laissant lamentablement se vautrer, faisant sombrer son rire dans l'oubli. « Guenièvre contre Weasley. », caresse le timbre agacé de sa voix. Il parcourt des yeux & tombe sur June. « Elle contre Burke. ». Famille de mangemorts, vous n'oubliez pas les pertes, les services rendues. On ne laisse pas sombrer les enfants de ce monde, les enfants des purs de ce monde. « Nous avons un accord ? », lâches-tu d'une voix froide à Weasley. La paranoïa abîme déjà le Cercle ; Ils ont déjà peur des pièges. « Dis oui & j'irai chercher personnellement ta sœur, Weasley. Je ne mens pas. », tes yeux se perdent dans ceux de Gwen, remontant dans le vert de ceux de Fred. La fureur s'accroche à ton ventre.
Tellement de cris, tellement d'interdits, trop de dénis. Lui & toi, vous ne voulez pas perdre.
“You’ll learn, honey. Love can be the best thing in life. And it can be the worst. The absolute worst.” C.Barker "
Le collier étrange donné par Herpo des mois plus tôt brulait à même la peau de Ron.
Il avait sursauté légèrement en voyant la nuée de chauve-souris autour de lui avant de se rendre compte que les bestioles n’étaient pas là pour lui faire du mal mais bien pour le protéger. Pendant un court laps de temps, le benjamin des Weasley se demanda qui en était à l’origine mais la question s’évapora sous la panique ambiante.
Un silence de plomb avait nappé la place mortuaire, puis une décharge électrique qui avait sensiblement accéléré les choses. Des triangles de dentelles noires dans son champ de vision et Ron se releva sans avoir à pousser les sorciers autour de lui, les chauves-souris toute ailes déployées dansant comme une armure improvisée semblaient tacitement commander aux gens de s’écarter.
Le calme avant la tempête.
Il ferma les yeux une fraction de seconde en entendant Hécate parler de polynectar tandis que lui s’était approché le plus possible des cages que gardait des mangemorts longilignes. Putain, putain, putain!!!! Le dégout en boomerang une fois de plus à propos de la Shackelbolt. Elle aurait dû être avec eux. Elle aurait dû.
Baguette en main, Ron écarta un mangemort près de l’estrade, actionnant par deux fois un sortilège. Des bruits de succions et des ‘plops’ caractéristiques lui firent tourner la tête. Des portoloins et des sorciers affolés qui disparaissaient. Pourquoi ils avaient des portoloins?! Ceux d’urgence! Trop tard. Au moins Sue et d’autres seraient en sécurité maintenant. Un mal pour un bien même si cela gâchait leurs couvertures.
Ron se mit à courir entre les sorciers, jetant un œil entendu vers Fred puis Luce qui déjà rapatriait au bercail Murphy et Lancelot. Blair? Il n’avait pas le temps et déjà il entendit la voix pleine d’un sadisme sous-jacent de Roockwood. Le rouquin se figea en découvrant Ginny s’avancer sur l’estrade. Elle boitait légèrement, la tête haute, les épaules en arrière, portée par sa démarche qu'il aurait pu reconnaitre entre mille, comme il reconnaissait toujours celle de ses frères. June à la mine pâle et tout aussi déterminée n’était pas loin.
Non.
Non.
Ron serra les poings pour s’aider à supporter la pression, le collier brûlant un peu plus comme pour l’aider à conserver les idées au clair. Les phalanges se blanchirent autour de sa baguette, les yeux rivés vers sa cadette. Pas Ginny. Si elle tombait, ils tomberaient tous.
« Monsieur Wealsey devrait savoir que nous ne sommes pas les pires, mh. Pour vous le prouver, une vie pour une vie. »
Avery. Il l’avait vu -et entendu- au départements des mystères puis à la bataille de Poudlard. La même folie dans la voix. Ron n'aurait pas parié, ils se ressemblaient tous avec leurs masques d'argents, les trous béants des bouches visibles et les yeux éclatants de cruauté. Tous les même. Le rouquin allait lever sa baguette sur lui tandis que ce dernier se permettait et de tenir sa sœur en joue et de menacer son frère, quand un froncement de tissu le percuta. Sue?
Il avait entendu Fred prendre en otage Gwen. Il avait vu Mary se tenir prête. Il avait vu Octave et Elli se resserrer en tenaille autour d’Eris mais Sue se précipiter vers lui, ça il n’avait pas envisagé la chose comme possible. Un Non !! formidable résonna dans sa tête et il la foudroya du regard en comprenant l’horreur de ce qu’elle faisait. Elle ne lui laissait même pas le choix. Refuser c’était la condamner à encore pire. C’était éveiller des soupçons, les valider et la forcer à une vie de paria.
Il avait horreur qu'on le force à quoi que ce soit.
Ron ravala sa panique mais la colère perlait -vindicative- dans les yeux azur. Il se força à rester calme, à se composer un masque de hargne –réelle- et à ne pas surtout la repousser violemment. Au lieu de ça, Ron sortit de la fumée épaisse que les explosions avaient déployée dans la zone où ils étaient, avançant vers l’estrade en tenant fermement la fille Carrow contre lui, baguette pointé dangereusement sur elle. « Je vais réellement te tuer toi et tes idées à la con Sue. » murmura t-il dans un chuintement nerveux.
« Votre parole ne vaut rien. Vous laissez partir d’abord les condamnées et on vous rend vos … » Fit-il à l'adresse des mangemorts.
Les cris de Ginny lui firent l’effet d’un coup sur la trachée et son bras se resserra sur Sue . Trop fort. Les pensées brouillées et le corps tendu sous la tension.
« Ça suffit! ELLE MEURT SI VOUS CONTINUEZ! » La baguette s’enfonça dans le dos de Sue et Ron inspira. Ne pas montrer. La panique se résorbait sous la colère. « Je n’hésiterais pas. »
Avery s'écroulant sur le sol ne parvint pas à lui arracher un rictus et Ron déglutit en voyant sa petit soeur haleter au sol. « Guenièvre contre Weasley. Elle contre Burke. » La voix était nettement plus calme et posé.
Ok. Il jeta un coup d'oeil vers Vince, Fred et les autres. Il garda au plus prêt Sue de lui et chuchota à l'oreille de ne pas s'inquiéter. A ce stade de haine, tout se brouillait sous vos pas.
Dernière édition par Ronald Weasley le Dim 19 Juil 2015 - 2:02, édité 5 fois
Le pire, ça avait été l’attente. Il avait fallu regarder la pile de cadavres grandir inexorablement, inlassablement. Il avait fallu se taire et rester terrée quand les Bouffeurs d’Ame étaient sortis de nulle part, quand les gens n’avaient rien dit. Iliana s’était rognée tous les ongles jusqu’au sang ; pourtant, elle ne sentait rien. La douleur était partout et nulle part à la fois – elle était vide. Et elle avait envie d’hurler.
Finalement, Ron était rentré en scène. Il avait déclamé son discours avec force et conviction – Lily s’était dit que voilà, c’était pour ça qu’elle faisait partie de cette foutue Résistance -, et puis ça avait été le grand top départ, le début du chaos. Elle avait fichu le feu au bas de la robe d’un sorcier aux yeux un peu trop traînants vers le sol (il aurait pu repérer quelques animaux suspects), puis avait jeté quelques petits explosifs çà et là. Les sortilèges ça claque et ça fume ça n’était pas trop sa came toutefois (elle exécutait juste les rares sorts que Nathan avait insisté pour lui apprendre), alors elle avait rapidement bondi hors de sa planque pour aider les autres – ils étaient grillés de toute façon, une grande sorcière à la peau sombre (Hécate) ayant hurlé de fermer les issues. C’était alors qu’elle avait invoqué son Patronus, un superbe Phénix irlandais plus connu sous le nom d’Augurey. L’oiseau argenté avait déplié ses ailes et pris son envol au-dessus des têtes paniquées ; bientôt avait-il été rejoint par un panda, qu’elle identifiait comme le Patronus de Marie. Elle se savait identifiable en lançant un tel sort (il était facile de reconnaître la boule d’espoir gaélique qu’était Dóchas dans pareil animal magique), mais… Peu importe. L’important n’était pas là. L’important était de sauver le maximum de vies possibles tant qu’il était encore temps.
Parce que déjà, tout part en vrille. Les cages sont rapatriées sur l’estrade ; tout est confus. Il y a des explosions, encore ; de la fumée, aussi. Elle peut entendre quelques Mangemorts beugler. La voix de l’un d’eux se détache – elle l’identifie comme Avery. Une vie contre une vie ! braille-t-il, comme le pauvre con qu’il est. Le mouvement est immédiat – partout autour d’elle on se saisit de Mangemorts, ou ne seraient-ce que de membres de l’Elite. Sa baguette vacille – elle ne veut pas tout ça, cac. N’avaient-ils pas dit qu’ils épargneraient les civils ?! Son Patronus disparaît brièvement. Elle se reprend au dernier instant pour lui indiquer la direction d’un sorcier se rapprochant dangereusement de leur attroupement d’insurgés – le rapace fond sur lui et le jette au sol.
Elle reconnaît parmi les geôliers Fenris, Fred, et… Sansa. Pour celle-ci, son sang ne fait qu’un tour – elle sait que la situation ne tient qu’à un fil avant que celle-ci ne dérape, n’explose, ne se transforme en bête fauve et destructrice. Elle entreprend alors de se rapprocher des trois autres, les entourant du protecteur argenté – ainsi, une fois suffisamment près, elle souffle entre ses dents « S’il te plaît non, S. On n’a pas besoin d’un bain de sang inutile. » Et elle y croit : elle croit en ce redorage de blason pour la Résistance. S’ils ne touchent pas les civils, s’ils les épargnent, ils ne seront plus les démons aveuglés par le feu et le sang que dépeignent les médias, si ? Iliana y croit, veut y croire – et surtout, elle veut épargner les effusions d’hémoglobine sans effet (il y en a assez eu pour aujourd’hui, semble-t-il).
L’idée de la négociation, du bluff un peu musclé, n’est en soi pas mauvaise – elle semble même marcher, au vu de la réaction d’un jeune Mangemort prêt à procéder à un deal. Il propose l’échange de Ginny contre celui de la Lestrange, puis d’une autre donzelle contre la seconde rouquine. La proposition tombe dans les oreilles de Lily comme une aubaine – elle est prête à l’offrir sans conditions. Elle veut faire cesser les hurlements de Ginny, et éviter les éclats sanguins des Belliqueux. Cette offre est la bonne : ils procèdent à l’échange puis se font la malle. Si seulement ils pouvaient en sauver un peu plus… (Elle veut tous les sauver, damn) Sa pression sur sa baguette, toutefois, ne daigne pas se relâcher – elle élargit tout juste les cercles du phénix, prête à laisser une potentielle brèche, ou à attaquer à sa manière si besoin est. Ses yeux accrochent ceux d’un Mangemort (Rabastan Lestrange) et elle frissonne inconsciemment. Cela peut-il vraiment être aussi simple ? Elle attrape le poignet de Sansa de sa main libre.
Spoiler:
ofc Lily est sous Polynectar, elle ressemble à Lindsey Stirling et a piqué l'identité d'une petite serveuse lutine - c'était déjà trop long pour que je case l'info
(and i thought my jokes were bad) ●●● Les corps ont été avalés par le néant, recrachés on-ne-sait-où. Et Merlin, ce qu'elle s'en fout. Ils sont là, les Mangemorts, et elle tisse les enchantements mortels et les désenchantements cuisants. La voix grave crache ses malédictions, le ton vibre sous l'excitation. Le Limier est en chasse aujourd'hui encore. Et sa main, sa main démange tellement. Sa dague est cachée dans un repli, glissée à la taille. Vincianne en a des fourmis à la lame. Des impatiences dans les tripes. Et des envies noires plein la tête.
Noires, tellement noires Qu'elle voudrait les repeindre en un rouge écarlate..
« Ne t’avise pas de lui faire quoi que ce soit, Weasley ! » La baguette trace une boucle trop douce pour le sort qui en jaillit et s'abat sur Malfoy. Le jeune Mangemort semble ciller un peu (à peine) (pas assez) (jamais assez) avant de se reprendre et la Française en claque la langue de mécontentement. L'effet n'est pas celui que Fred lui a décrit. Aucun os ne se brise, elle ne voit pas la fragilité qui commence à les fissurer, à gratter l'ivoire. Alors, de nouveau, le bois magique s'élève, l'Avada est sur sa langue lorsque le rire d'Avery lui scie les oreilles, que la vue de June (de son amour stupide d'adolescence) lui troue les yeux.
« Cette guerre a suffisamment durée, n'est-ce pas ? » Près de l'estrade, le temps s'est figé un instant sous les mots de Mangemort. Et la Française craint que les Anglais aient trop été apprivoisés. Soient si foutrement des putains de proies. Jusqu'à ce que le frère de Percy s'avance, se découvre et dévoile son nouvel atout : la fille des Lestrange. Par-fait. Avec ça, ils peuvent rester dans la partie eux aussi. « Oh mais on n'en a absolument rien à foutre des lâches. » Et Ginny hurle, hurle. La Weasley se brise en milliers de fragments tandis que son frère Ronald se déchire en menaces de mort sur une des filles Carrow. Et Vincianne est tellement fâchée de se voir retirer son plaisir pendant qu'un autre joue. « Tsss, siffle-t-elle, mauvaise perdante ... mauvaise en toute simplicité : Tu n'es qu'un chien saccagé, Avery. Dis-moi, tu l'aimais beaucoup cette Rebut au ventre bien rond ? Est-ce qu'il est de toi, le petit bâtard, Owen ? Est-ce que tes copains aiment l'idée que tu l'enfonces dans des endroits si sales ? » La certitude est tissée entre les mots, traînent sur les intonations graves. Mais tout n'est que suppositions, hypothèses et déductions. Elle a vu le cadavre de femme enceinte, elle a reconnu cette Rebut comme la sienne. Ca lui a suffit à tisser une nouvelle vérité. Un sourire sardonique se plaque à sa gueule quand Rabastan l'abat. C'est si beau l'esprit de corps en Angleterre, et elle voudrait applaudir, en rire.
« Guenièvre contre Weasley, propose-t-il, agacé : Elle contre Burke. »
La balle est enfin dans leur camp. Et ses yeux cherchent déjà de quoi faire des feux d'artifices - parce que c'est bien ce qu'on fait, les jours de réjouissance, non ? On fout le feu aux poudres.
t Ginny hurle. Bon sang, elle hurle, encore et encore. Toujours. Son corps se tord à terre et ses cris lui arrachent la gorge. Ils lui démolissent la raison. Il croit entendre George hurler, il croit voir George se faire torturer. Il est aux premières loges et Ginny va crever. Et il ne peut rien faire à nouveau. La réalité lui tombe sur le coin de la gueule et l'espace d'un instant, c'est Gwen qui le soutient. C'est elle qui lui glisse qu'il n'est pas impuissant. Qu'il a aussi des atouts. Qu'il peut l'utiliser. « Qu'est-ce que tu attends pour sauver ta soeur, Weasley ? » demande-t-elle, un peu triste, comme les héroïnes de tragédie. Il ne veut pas la blesser. Fred n'oublie pas que Gwen lui a fait regoûter aux blagues et aux farces. Qu'avec Finn et Gill, elle lui a redonné un peu de George, au fond.
Mais les Weasley sont prêts à tous pour leur famille. Et il se déteste tellement.
Ginny hurle encore et les instincts se mettent en branle. Il ne peut pas perdre George. Pas lui. (Montre leur, montre leur, montre leur) (Venge toi, venge toi, venge toi). Sa main ne tremble plus quand elle empoigne la chevelure brune, et d'un geste brusque, Fred expose la gorge de Gwen. Cette fois, la baguette s'appuie franchement contre la carotide.
« Ça suffit ! ELLE MEURT SI VOUS CONTINUEZ ! » Hurle Ron, et dans son dos, il peut presque sentir la panique qui enfle chez son petit frère. (Lui non plus, ils ne l'auront pas) (Jamais) L'éclat qui brille au fond des prunelles couleur de mousse est laid et sec. La main se serre sur la chevelure, et Gwen lache un couinement de douleur. « Guenièvre contre Weasley. Elle contre Burke. » Fred n'y croit pas. Pas vraiment. Combien ont menti ? (Tu ne peux pas leur faire confiance) (Ils mentent, ils sont menteurs, tueurs, assassins) (Tue-les. Tue-les tous et là, tu seras certain) Mais il la ferme. Pas certain qu'on lui pose la question. Il n'est pas un leader, il n'est qu'un créateur de destruction. « Nous avons un accord ? » Du père, son regard dérive sur le fils. Epines de sapin se plantent dans l'argent froid d'iris glacés. « Dis oui & j'irai chercher personnellement ta sœur, Weasley. » L'ordre l'irrite et l'agace. (N'écoute pas ce qu'il dit, ne plie pas. Tue tue tue. Tue-les tous !) Les gémissements faibles de Ginny froissent l'attente. Ils attendent tous que Fred se décide. Tout ça parce qu'il a pris l'initiative sur un coup de tête. Où sont les leaders insurgés quand on a besoin d'eux, putain de merde ? « Je ne mens pas. » Un reniflement puant le sarcasme lui râcle la gorge. « Alors qu'est-ce que tu fous encore là, Lestrange ? » Le nom roule sur sa langue, acide comme une insulte et brûlant comme un incendio. « Va chercher ma soeur avant que je ne te vole la tienne. » Que je la kidnappe. Que je la tue. Les sous-entendus s'échappent entre les lèvres tordues d'un rictus et s'échouent aux pieds d'Aramis. « Profite-en pour nous ramener l'autre. Vous n'avez pas envie que Burke se prenne une batte dans la gueule, pas vrai ? »
Et si Ginny meurt ... oh, il jure qu'il les saignera tous ici. Tous.
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