Que Morgana accepte que tu partes en mission relève sans doute du miracle. Peut-être bien que c’est Ron qui lui a filé un coup de pouce. Parce que t’en as marre de devoir peindre tous ces symboles de ce liquide vermeil et chaud aux quatre coins de l’Asile. Ca colle au doigt et l’odeur ne part qu’au bout de trois lavages – intensifs les lavages. Il t’en reste toujours autour des ongles. Ca se loge partout. Tu comprends mieux ce que veut dire avoir les mains sales. Depuis ce jour-là, qu’importent les bains que tu prends, cela transpire comme une fine pellicule de malédiction et de crasse. Mais on te le répète – tu es une bonne fille. Pour une fois, on ne te laissera pas sur le banc de touche.
Ça c’était avant. Avant que la peur ne vienne te bouffer les entrailles. Ca s’agite de plus en plus alors que tu tiens serrées dans ta paume moite – les pierres que t’a confiées Lucrezia. Une à une dans ta poche. Trois. Le compte est bon. Tu t’es séparée du groupe à l’entrée – parce que toi, tu sais disparaître. Les hauteurs ne t’ont jamais effrayée. Tu es une fille des sommets – équilibriste mécréante – tu t’es éloignée les épaules roides, le buste droit. Un éclat sombre au plafond – Six. Tu soupires. Tout va bien se passer. C’est ton premier pas dans les livres d’histoire. Murphy – à la chance insolente. Voleuse, audacieuse et perspicace. Les premières notes d’une mélodie viennent titiller ton imaginaire alors que tu reprends ta marche languide parmi les badauds venus s’abreuver de sang.
La mort, tu la connais. Alors, c’est presque avec dédain que tu ignores la sentence. Ce n’est pas la première fois que tu entendras le choc sourd des corps qui choient sur le sol. Pourtant, tu ne peux t’empêcher un hoquet de terreur en renvoyant les êtres qui peuplent encore tes cauchemars. Les jambes de l’homme qui se tient devant toi se mettent à trembler. Tu le dépasses rapidement afin d’atteindre ton premier objectif, là légèrement en retrait, dans une minuscule alcôve.
Tu es une bonne fille.
Dernière édition par Murphy Deane le Jeu 9 Juil 2015 - 20:34, édité 1 fois
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
Ginny. Ce simple surnom, ces cinq lettres chéries, lui avait suffit pour qu'Hermione n'oppose aucune résistance à son intrusion au Ministère de la Magie. 'Fais attention à toi…', lui avait-elle soufflé après avoir modifié la couleur de ses cheveux. La prendre dans ses bras aurait été un adieu. Marie ne lui disait pas adieu… elle lui imposait sa détermination, la colère qui sommeillait en elle depuis des mois. Dire qu'elle se trouvait parmi eux, quelques mois auparavant. Dire qu'elle pourrait mourir, aujourd'hui. Mourir, vraiment mourir. Pas feindre la mort, se faire passer pour morte. Dire que des plans avaient été élaborés par les deux sorcières pour aider Ginny à fuir la demeure de Parkinson. Tous avortés, par manque de stratégies élaborées, par manque d'aide, par manque de temps. Le Temps. Voilà ce que leur avait volé le Magister aujourd'hui, annonçant au dernier moment l’exécution pure et simple des Rebuts. Seuls les Rebuts comptaient pour Marie, seule Ginny comptait, véritablement.
Jamais elle ne se serait doutée qu'elle puisse un jour condamner tant d'âmes pour la survie d'une seule vie. Beltane aurait du lui mettre la puce à l'oreille : elle l'avait déjà fait, avant. Réduire une existence à néant sans la moindre once de remord.
Presque tous les sorciers présents étaient à visage découvert. Elle ne savait pas si Hermione serait présente : l'Indésirable Numéro 2 agirait sous Polynectar, si tel était le cas. Ce qui la fit frissonner, ce n'était pas les sorciers présents, avides du spectacle macabre. Ce n'était pas les premiers morts, non plus. Ce qui la fit trembler, c'était les Masques. Sous ceux-ci se trouvaient sûrement Draco. Elle espérait qu'il irait bien. Sous l'un d'eux se trouvait peut-être aussi Lucius. Elle préféra ne pas y penser. Les autres ? D'anciens amis, des connaissances, des visages haïs. Elle ne savait pas comment se terminerait la journée. Ce qu'elle savait pourtant, c'était que ceux qu'elle aimait s'en sortiraient. Cette assurance ne l'empêcha pas de frôler le bois de sorbier de sa baguette. Marie, sous ses cheveux bruns, observa les Détraqueurs entrer dans l'immense salle, impassible. 'N'oublies pas, des pensées joyeuses, des souvenirs heureux'. Ils iraient bien.
Marie attendait. Le signal. Les autres insurgés. L'opportunité de pouvoir atteindre sa cible, son objectif. Son regard noisette aperçut la cage dans laquelle se trouvait son but ultime. Ginny, le surnom adoré, les cinq lettres chéries. La seule vie qui comptait pleinement, dorénavant.
Dernière édition par Luna Lovegood le Jeu 16 Juil 2015 - 19:36, édité 1 fois
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Je ne peux pas, avait-il dit. Fatalité inacceptable : une telle faiblesse était une condamnation. Torturer, pourchasser, blesser, je ferai tout ce que demandera le Maître, mais ça… ça, c’était trop. Il en avait le souffle court, l’estomac noué, le cœur au bord des lèvres. L’aveu n’avait été formulé qu’en présence de Lucius, appel à l’aide ayant constitué le premier rapprochement de ces trois derniers mois entre le père et le fils ; et l’aîné avait agi. Avait-il seulement le choix ? La situation des Malfoy n’avait rien d’idéal : le moindre faux pas se répercuterait plus violemment que jamais sur l’échine de Narcissa. De fait, la décision avait rapidement été prise. Radicale.
L’Imperium devait être l’un des sports à la mode de leur époque. Il talonnait assurément l’Obliviate, pour offrir un sursis aux bourreaux qui, tour à tour, se voyaient recalés au rang de victimes.
Figurine humaine sous son Masque d’ivoire, Draco ne prit pas la peine de contempler la foule fébrile qui s’amassait à quelques mètres de lui. A quoi bon ? La voix dans son esprit lui soufflait de se tenir tranquille. Pourquoi ne pas lui obéir ? Il était si facile de lui céder… de se laisser porter. Réfléchir demandait beaucoup plus d’efforts. Beaucoup trop. La voix lui souffla d’avancer et il mit un pied devant l’autre, sans se questionner. Grimpa une marche à la fois, droit et impavide. Fut submergé par la vague de magie noire qui l’accueillit en son sein et ébranla sa docilité. Avance, répéta l’Autre, avec ces mêmes accents familier, ce timbre qui mettait en confiance. Sois irréprochable. Prends garde à Lestrange. Il ressentait l’urgence que lui transmettait son interlocuteur à travers le lien qui passait de la baguette étrangère à lui. Il se ressaisit. Il devait être irréprochable.
Le bourreau éleva la fois, prononça une série de numéros qui s’enchaînèrent sans guère trouver de sens aux oreilles du jeune homme. Peu importait. L’Autre lui dictait de dresser son bras armé, et il le fit. A présent, tue. C’était simple, limpide. Il n’y avait pas à tergiverser.
Quelque part à travers les fentes qui lui dégageaient la vue, ses prunelles anthracite vides de toute étincelle croisèrent celles, similairement résignées, de sa cible désignée. Il avait écopé du n°5894 ; nom inconnu, identité sans importance – sous peu il ne serait rien de plus que le macchabée du milieu, et sa carcasse éteinte ouvrirait le bal morbide de cette terrible journée. Il n’est pas question d’états d’âme face aux hors-la-loi, persiffla la voix, et son esprit plia. Tue ! Au creux de sa cage thoracique enflait sa haine, son besoin d’infliger la peine capitale et définitive, nourrie par un tiers mais rendue fatale par sa propre main. Sa baguette d’Erable pointa son vis-à-vis sans frémir, ses lèvres se mirent en action pour formuler l’impardonnable, et en deux mots le sort fut scellé : Avada Kedavra. Au-delà de l’épais brouillard qui l’engourdissait de toute part, quelque chose en lui se brisa, entre l’instant où l’éclair lumineux frappa (rompant l’Imperium qui immobilisait le rebelle et lui faisant écarquiller les yeux presque imperceptiblement, un dixième de secondes seulement avant de faucher la première vie) et la chute dramatique du corps ; son souffle se bloqua brutalement dans ses poumons, son couvert par celui de membres qui heurtèrent lourdement l’estrade, et qui se disloquèrent lorsqu’ils furent jetés plus loin sans plus de façon, base d’une pyramide macabre.
6854. 6842. 3248. 8465. 2564. Les numéros, éléments clés des enchères qui n’étaient déjà plus qu’un souvenir étrangement lointain, avaient cette fois un accent de condamnation pour la marchandise dite défectueuse. Tue, continuait de lui intimer froidement la voix, et par Merlin, qui était-il pour lutter ? L’air lourd lui pesait désagréablement. La sueur perlait à son front. Je ne veux pas. Père, je ne veux pas. Ça gémissait en lui, silencieusement ; enfant terrifié dans sa cage de chair. Tu dois le désirer du plus profond de ton être. Pourquoi pas ? Déjà, le zeste de conscience se laissait balayer. Docile.
C'est bien, fils. Recule à présent, le cajola le geôlier qui l'emprisonnait dans son propre corps. Draco fit un pas en arrière, se retourna, livra l'espace à une autre série d'exécuteurs ; autrement plus froids, les Détraqueurs le gelèrent jusqu'à l'âme et de nouveau, plus sensiblement encore cette fois, la poigne de fer de l'Imperium fut menacée. Il ne voulait pas voir s'ouvrir les bouches immondes, béantes, pour aspirer la conscience des proies dont toute trace de volonté avait été soigneusement anéantie ; il ne voulait pas, mais il le fit tout de même, fascination morbide qui lui fit courir un frisson d'effroi le long de l'échine. C'est ce qui adviendra de toi, si tu n'obéis pas. Il le savait, merci bien. Merlin, il y avait déjà goûté en guise de punition et vendrait volontiers quelques poignées de rebelles pour plus jamais revivre ce cauchemar. Le lien en lui tirailla puis la poigne douloureuse sur son esprit s'adoucit, mue par une once de satisfaction qui lui parvint façon déformée. Tu as compris. Ce sont des sacrifices nécessaires. Nécessaires, oui. Il était aisé de comprendre, pour l'heure, mais l'horreur l'assaillirait pleinement une fois perdue l'impassibilité imposée par l'Imperium.
Il venait d'ôter des vies, pour la première fois. Non pas une, mais trois, cinq, huit, ou peut-être plus ? Lui-même n'en avait aucune idée, mais les traits s'entassaient lourdement dans une part de sa mémoire pour revenir hanter ses cauchemars, plus tard.
I'm cold and I'm ashamed ; Bound and broken on the floor. You're a little late, I'm already torn
Pétrifiée, la jeune sorcière observait la porte de sa chambre qu’elle n’avait pas quittée depuis le rappel de son rebut. Elle n’y assisterait pas, ne participerait pas à cette condamnation injuste et dépourvue de sens. Muette, elle avait refusé de laisser entrer qui que ce soit dans sa chambre, son regard accusateur se posant sur les hommes de la famille, les porteurs de marque si fière jadis d’avoir choisi ce qui leur semblait une idéologie. Foutaise, que des gamins qui jouaient à dieu avec des insectes, les écrasant sans trop comprendre la gravité des choses. On ne parlait pas de caprice, de droit ou de faits, mais bien de vies qui seraient écourtées pour montrer l’exemple au peuple qui répond déjà sous le règne du seigneur de la rancœur. Son père lui avait lancé un regard qui lui demandait pardon, sa mère meurtrie de voir sa ricaneuse de fille habitée par la haine envers sa propre famille. Juge se faisait-elle, de se contraindre à souiller leurs baguettes contre des âmes qui n’avaient rien demandé finalement. Elle serra les dents, embrassant avec rage sa furie. Son rebut n’avait rien fait, n’avait rien tenté et l’avait toujours obéi sans jamais broncher. Il avait été présent, comme un ami l’aurait été. Répondant à ses caprices avec amusement et espièglerie. Logan s’était donné avec dévotion, choyée par sa propriétaire, confiante de sa position et conscient de ses droits et non-droit. Il n’était pas dangereux, aussi bestial fût-il, elle refusait de croire à leurs excuses. S’ils croyaient qu’elle n’avait pas compris ce qui se tramait, ils étaient encore plus stupides qu’elle ne le savait. On ne tue pas publiquement pour protéger le peuple, mais bien pour affirmer sa suprématie. La porte de sa chambre s’ouvra finalement, sa mère entrant sans demander sa permission. « Tu dois venir Aliza. Tu es en colère et je comprends, mais ce n’est pas une question de choix. Pense à tes frères, ton père un peu au lieu d’être égoïste. Nous ne sommes pas en sécurité comme chez nous.Tu voulais ce rebut, nous t’avons mainte fois avertie de ne pas t’y attacher, mais comme toujours tu as fait à ta tête. Alors, maintenant assume les conséquences et habille-toi. Nous quittons dans une heure. La famille avant tout Aliza, toujours la famille. » ----------------------
Sa mère avait eu raison, sa mère avait toujours raison. Elle s’était habillée, la peine dans l’âme. Elle ne pouvait pas diriger sa colère contre sa famille. Alors qu’elle y pensait, c’était bien ces âmes emplit de révoltent qui avait condamné à mort son rebut. S’ils avaient accepté leurs situations avec raisonnement alors ils n’auraient pas créé cette situation, attirant des millions d’innocents dans leurs chutes. Elle se tenait droite, le regard vide, le cœur ailleurs, la tête légère. Sa mère lui avait tendu une fiole, alors qu’elle était devenue hystérique face à sa propre hypocrisie de la situation. Une potion calmante avait-elle dit. Ça ne durerait pas, mais elle pourrait assister à l’assemblée. Elle pouvait parfaitement repérer Felix qui s’exécutait sous les demandes de ses patrons, c’était lui qui semblait se tordre de douleurs à chaque sort qui était lancé, pourtant il continuait, animé par une force qu’elle ne comprenait pas. Puis vint le tour de Logan. Elle resserra sa main contre celles des autres femmes de sa famille, ses yeux observant une enveloppe corporelle qui se trainait maladroitement vers l’estrade. C’était plus fort qu’elle, regarder, elle devait regarder. Sa propre punition d’avoir possédé un être humain. Sa voix se brisa dans un sanglot, des larmes coulant contre ses joues alors qu’elle s’élançait vers l’avant dans un dernier élan de désespoir avant d’être fermement retenue par sa mère. Reste droite, compte jusqu’à dix, nous mourons tous un jour. Puis la potion sembla faire son effet complet, ses muscles se détendant enfin, poussant un soupire tandis que des bras l’entourait chaleureusement. Elle fixait ce corps inerte sur le sol, ne comprenant pas, ne comprenant plus. Posée, elle se concentrait sur sa respiration soudainement si calme, caressant la peau froide de sa petite sœur. C’était terminé, la fin. Les corps s’ajoutaient les uns aux autres, s’additionnant éternellement comme si elle passerait sa vie entière à regarder ce massacre.
« Condamné à être châtié à la vue de la communauté » voilà en quels termes parlait la gazette des rebuts, de ma sœur. La pleine lune n’approchait pas, pas encore et pourtant je sentais un désir grandissant de destruction, l’envie de mordre quelque chose ou à défaut quelqu’un. Les insurgés n’avaient pas eu le temps de préparer un plan très construit, JE n’avais pas eu le temps de prévoir quoi que ce soit. Si, une seule chose, je repartirais de cet endroit avec Ginny et June quel que soit la quantité de sang à verser. Ils nous avaient presque invités à assister au spectacle en annonçant le lieu et l’heure, était-ce un piège ? Peu importait, nous y serions de toute façon. Si j’avais pris des pincettes concernant la libération des rebuts via quelques subterfuges plus ou moins réussi cette fois ci nous n’hésiterions pas. J’étais partie avec Davius, prenant soin de glisser dans ma poche une fiole de polynectar. Nous avions rapidement trouvé nos deux cibles que j’avais accostées en lançant mon poing dans le nez de ma victime alors que Davius, plus civilisé sur ce coup-là, avait immobilisé le sien. « Je me détends comme je peux » lui avais-je alors lancé alors que j’arrachais une poignée de cheveux brun d’Arrold Brunstol avant de le coller sur mon épaule et de le balancer dans un hangar après l’avoir ligoté et pétrifié. C’était sans doute une des rares fois où Davius me voyait aussi expéditif, violent même mais je n’avais clairement pas une seule seconde à perdre, le premier qui se mettait sur mon passage le regretterait amèrement. Nous avancions dans la foule, mon regard ne quittait pas l’estrade, plus précisément les protections qui y avaient été mises. C’était mon domaine d’action. Voldemort s’était bien protégé, lui et ses sbires, du moins ceux qui se trouvaient sur l’estrade, près des cages en revanche les protections étaient plus faibles malgré les mangemorts présents et c’était sans aucun doute la faille à utiliser. Quelqu’un aborda Arrold, m’aborda mais je ne répondais rien l’autre sorcier comprendrait sans doute que j’étais sois curieux d’assister aux exécutions soit trop ému ou surpris ou peu m’importait…. Il le prendrait bien comme il voudrait je m’en fichais complétement. J’avançais avec autant de discrétion que de détermination. Je vérifiais la présence de Davius/Dan à mes côtés mais baguette en main je ne perdais pas mon objectif des yeux. Je ferais un feu de joie de cette barrière et libérerais ma sœur et mon amie ainsi que le maximum de rebut possible et lorsqu’on m’en empêcherait je laisserais le loup en moi se repaitre de toute la rancœur et l’animosité que j’avais pu contenir jusqu’à présent. Un signe, un éclat, un jet de pierre et je me mettrais en marche.
‹ occupation : criminel, propriétaire déchu du Centuries.
‹ maison : Serpentard.
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : brisée.
‹ gallions (ʛ) : 5314
‹ réputation : il n'est plus rien, l'héritier réprouvé d'une famille presque extincte, indigne de toute confiance et bon à moisir dans les geôles d'Azkaban.
‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
‹ résidence : Azkaban.
‹ patronus : un vague filet argenté, sans forme ni consistance.
‹ épouvantard : un précipice.
‹ risèd : une plage, avec Anna et Charlotte.
Les airs lointains d’une chanson des Rotten Apple lui tournoyaient dans la tête. Ses pairs avaient été réquisitionnés pour occire la vermine, et une mélodie entraînante berçait les rares arrière-pensées qu’il aurait pu avoir, debout sur l’estrade, sa silhouette fine et bardée de noir offerte à la foule. Sous son masque de fer, dont les fentes laissaient entrevoir deux billes azures dilatées, il fixait un point imaginaire, au-delà des cages où croupissaient les martyrs du régime. Et il n’avait pas honte, ni peur ; l’orviétan s’était chargé d’annihiler les derniers relents craintifs ayant pu lui arracher quelque tressaillement malheureux — qui plus est, depuis la mort de sa cousine, il affrontait les conséquences de ses décisions passées avec pour seule arme son indolence (sobre ou alcoolisée). Il contemplait ses « collègues » extirper les rebuts de leur prison, attendait patiemment que ceux-ci grimpent sur l’estrade, prononçait la sentence d’un ton monotone, s’écartait parfois au passage des détraqueurs, et ainsi de suite. (L’imperium avait au moins le mérite de limiter les hurlements.) Son palpitant battait à une allure si lente que sa pression avait dû chuter d’un iota. La chanson ne l’avait pas quitté — il en cherchait désormais le titre. Bourreau. L’idée aurait pu le rendre malade, s’il ne l’était pas déjà ; c’était toujours mieux que s’abîmer l’esprit à coup de sortilèges impardonnables. Mais sceller le sort des uns et des autres d’un simple hochement de tête reviendrait le hanter, en plein milieu de la nuit ou du jour, lorsque ses démons se déchaîneraient contre lui, amenant avec eux le lointain écho de ses voix éteintes. Trois éclairs vert plus tard, les cadavres s’écrasèrent mollement contre l’estrade, et déjà, il baissait les yeux sur son parchemin pour y déchiffrer les numéros suivants — les cages se rouvriraient, d’autres condamnés tomberaient, et cette rengaine persisterait jusqu’à ce que les geôles soient purgées de ces parasites, sous le regard de cette populace apeurée. Accusés n°9846 et n°1574. De respectables sorciers, cette fois-ci. Dont il aurait pu grossir les rangs, si son « crime » avait été découvert ; il avait eu l’intelligence d’œuvrer seul, pour libérer son frère… Le cas de la fille Dolohov n’aurait jamais pu être lié, d’une façon ou d’une autre, au complot du Ministère. Impossible. Du reste, peut-être était-ce l’idée de se dire que son aîné n’était pas condamné à la potence qui lui permettait d’endurer ces exécutions. Le Magister avait été clair quant au devenir des traîtres. Les haillons des détraqueurs frôlèrent le bas de sa robe sombre — et il songea à cette chanson, dont le foutu titre lui échappait. Rosier broncha à peine lorsque les victimes, libérées de l’emprise mentale de leurs geôliers, eurent le temps de réaliser quel sort funeste les attendait. Le morceau de parchemin qu’il tenait entre les mains redevint brièvement vierge et de nouveaux numéros, de nouveaux chefs d’accusation, s’inscrivirent sous ses yeux. Son bras se déplia à peine, tandis qu’il pointait sa baguette contre sa gorge. « Rebut n°7589, rebut n°2084 et rebut n°9143, » appela-t-il d’une voix sonore, d’où l’on sentait poindre l’ennui que lui inspirait cet abattage massif. Il fit un signe en direction des cages, désireux de terminer cette besogne. Ça le fatiguait, de réciter des numéros. Et le bétail, semblable à des spectres, prit place. Il ne questionnait même pas les méthodes draconiennes du Magister, il ne réfléchissait pas à l’utilité réelle de ces exemples. Son esprit était trop embrumé. Merlin, que c’était pénible.
Elle est perturbée par le noir de ses cheveux et leurs boucles. Pas habituée. Etrangement, elle se dit que ce n’est pas elle. Et ça l’aide à se détacher de tout ce qui se passe. Le polynectar l’a rendue étrangère à elle-même. Il était obligatoire, bien sur, dans son cas. On l’aurait reconnue trop vite. On, c’est Simon, surtout. Qu’elle aperçoit, à quelques mètres d’elle. Il lui manque tellement - tellement que ça ne devrait pas être humain. Pendant un instant, elle voudrait que les effets de la potion se dissipent pour redevenir la blonde platine à la rose tatouée sur l’épaule. Ce tatouage sorcier qu’elle est allée faire avec lui, et qui change selon les humeurs, les situations. Elle se demande dans quel état est celui de son cousin.
La rose est en train de mourir, surement.
Lentement, Sansa laisse son regard vagabonder ailleurs. Son regard croise celui d’Iliana, rapidement, comme un avertissement. Fais attention, semble dire l’autre blonde. Ne déraille pas. Ne te transforme pas. Laisser apparaître le fauve aujourd’hui, ce serait se trahir. On devinerait, ne serait-ce qu’à demi mot, qui elle est. Elle, la sang pur qu’on pensait du côté des mangemorts, l’orpheline piquante qui portait si bien le vert. Ne déraille pas. Mais elle en a tellement, tellement envie. Ca la prend aux tripes, l’envie de hurler se mélange à l’envie de vomir. Ce sont les rebuts qu’elle fixe, à présent - parqués comme des animaux, dans des cages infectes. Les exécutions sommaires s’enchainent et c’est le moment qu’elle choisit pour essayer de repérer Draco - les masques de fer rendent la tache ardue. Cette fois-ci, c’est l’envie de rire qui la prend lorsqu’elle se rappelle qu’ils voulaient se marier, lorsqu’ils étaient tout gamins.
Elle a toujours envie de rire dans les pires moments.
Les corps tombent, et Rosier ne bronche pas. Elle contemple la scène d’un oeil qui se veut morne pour cacher l’ampleur des dégâts à l’intérieur d’elle. C’est un volcan qui brule, qui flambe, qui hurle. L’injustice l’a toujours révulsée. Répugnée. Elle voudrait saisir la main de l’homme à côté d’elle pour ne pas perdre pied avec ce qu’il lui reste d’humanité, mais elle n’ose pas. Harry. Tous les deux sous polynectar, ayant tenu à venir malgré les risques. Si peu de temps pour s’organiser ; l’effet de surprise a été efficace. Et degueulasse. Tous les insurgés ont un goût amer qui traine dans la bouche. Attendre, s’impose t-elle mentalement, attendre encore un peu. Ses doigts frôlent ceux de Potter ; ils s’effleurent à peine pour se donner du courage, ne se regardent pas.
« Accusés n°9846 et n°1574, avancez. Reconnus coupables de trahison par le Magister. Sentence : baiser du Détraqueur. » Ca la rend malade, absolument malade. Elle a toujours été infoutue de produire un patronus. Il n’y a rien de bon à l’intérieur d’elle - tout est surement pourri jusqu’à la moelle, et sa révolte contre le gouvernement tient plus du suicide utile que d’une quelconque grandeur d’âme. C’est tout du moins ce qu’elle pense, tandis que le froid prend pleinement place à l’intérieur des corps, morts comme vivants. Elle n’est rien, n’a jamais rien été - rien qu’une ordure de la pire espèce, la conscience et la famille détruites, accrochée aux Insurgés comme s’ils étaient l’unique voie vers le salut. Elle pense qu’il n’y a rien pour elle, si elle meurt ce soir, rien dans l’après - à part peut-être des fauves à son image qui dévoreront ses entrailles pour l’éternité.
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5557
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
Pas concernée, se disait-elle dans sa tête. Comment ne pas être concerné par ce qui se déroulait aux yeux de tous depuis des années à présent. Meurtres après meurtres, exécutions après exécutions, tout ça n’était qu’un jeu de manipulation, une façon subtile et totalement inhumaine de montrer qui était le plus fort, qui avait le pouvoir. La neutralité n’existait pas ; il fallait être absolument sans cœur pour ne rien ressentir face à ça, pour ne pas se sentir étroitement lié au sort de ces personnes aussi coupables puissent-elles être, aussi innocentes puissent-elle être … La sensation de culpabilité la prenait aux tripes, elle n’avait absolument rien à voir avec tout ça, mais le fait de jouer sur les deux tableaux suffisaient à la mettre dans un état de prudence constante. Elle risquait beaucoup dans ces moments de conflit, lorsque insurgés et mangemorts se mêlaient à la foule pour ne former qu’un grand groupe de personnes aux mêmes objectifs : gagner. Ils la connaissaient, dans un camp comme dans l’autre, ils savaient qu’elle travaillait pour eux, ils étaient convaincus qu’elle les informait sur les futures interventions du camp adverse, elle le faisait … Mais pas cette fois, pas cette fois parce qu’elle ne savait rien, parce qu’elle avait fermé les yeux, parce qu’on ne l’avait pas informée …
Elle jeta le journal sur le bureau, horrifiée et rageuse. Je ne suis pas concernée, ce n’est pas mon combat, je n’ai rien à y gagner. Cette pensée était totalement antipathique, bien loin de la douce et empathique Anna ; cela dit elle savait qu’elle avait raison. Cette bataille elle ne l’avait pas déclenchée. Les rebuts, ni sa famille, ni elle, n’en avait eu. Les vols, les destructions, elle ne les avait pas perpétrés. Pourtant, elle avait un rôle à jouer. Elle n’avait pas été directement informée, mais elle savait que les insurgés tenteraient désespérément de sauver les leurs, ces rebuts à grande renommée, ces rebuts à l’importance capitale … Ginny, June … Elle avait entendu ces noms au détour de quelques conversations, elle savait à quel point ces rebuts comptaient. Une intervention des insurgés n’était plus vraiment qu’hypothétique, elle se profilait sous les yeux de tous. Mais elle ne savait absolument rien sur les détails de cette opération – y en avait-il vraiment une - et cela aurait forcément des répercussions sur elle. Tu aurais dû prendre l’initiative de t’informer, tu aurais dû chercher à savoir … Elle entendait déjà les réprimandes de ses dirigeants à qui elle avait promis de fournir des informations sur les insurgés. Elle devait absolument sauver les apparences. Son rôle aujourd’hui serait de se rendre à cette cérémonie d’exécution et de faire bonne figure. Elle devait protéger sa couverture. Elle savait qu’on la surveillait encore. Elle devait se trouver digne de la confiance que lui donnait le ministère, même si cela la rendait malade. Elle irait …
L’heure sonna. Elle envoya une note de service à Leocadia pour qu’elles se retrouvent là-bas. Elle ferma la porte du bureau, une boule au ventre. Son esprit était totalement embrumé, elle craignait le pire. Elle ne devait surtout pas laisser ses émotions lui faire perdre contenance. Elle serra les poings et pas après pas, elle calma sa respiration, ordonna son mur de protection, pour arriver devant la scène macabre qu’elle s’attendait à voir. Restant en retrait, elle cherchait un visage, une personne. Leo ne va pas tarder, pensa-t-elle. Concentration. Concentration. Concentration. Mais déjà, les exécutions se profilaient sous ses yeux. Les unes après les autres, les silhouettes s’effondraient. Elle se forçait à regarder, elle ne pouvait pas fermer les yeux, elle n’avait pas le droit, cela ne la rendrait que plus coupable, plus vulnérable. Mais entendre la voix de Simon réciter ces noms de manière si monotone, avec si peu de compassion ne faisait que rendre la tâche plus difficile. Ses ongles enfoncés dans les paumes ne suffisaient même plus à calmer ses tremblements.
evant l'article de la Gazette, Fred a le coeur à l'envers et les tripes retournées. Et pour une fois, peut-être que c'est une bonne chose.
Au lieu d'une glace mordante, c'est un nid de braises virulentes qu'il a entre les côtes, alimentant la mécanique et la machinerie. C'est de l'acide dans les veines alors que sa magie s'agite, fiévreuse, furieuse. La rage est là, étrangement lucide. Presque libératrice. Sa soeur. D'abord, ils ont pris George. Puis son père. Et maintenant, c'est Ginny qu'ils veulent. Jamais. Il a trop donné, il a trop cédé, trop pleuré. Ca s'arrête ici.
Il les tuera tous s'il le faut. On ne lui arrachera plus rien.
D'un geste furieux, il a rejeté le journal qui s'est perdu dans le feu de l'atelier. Il était prêt à y aller avec sa rage au ventre et sa baguette à la main pour uniques armes, quand Vincent est venue chercher Lucrezia, annonçant qu'avec d'autres, il y avait un plan - pas grand chose, plus de l'improvisation qu'autre chose, mais mieux que rien (et dans le sourire carnassier du Limier, il a senti que c'était mieux que tout pour l'agent français). Il lui a fait promettre (qu'il ne la perdrait pas elle non plus) et Luce a promis avant de partir s'occuper des gosses, les protéger et les aider à poser ce qui servirait de diversion. Il a peine eu le temps de tirer quatre capes d'un coffre défoncé, enchantées de sorts de protection à la manière de celles qu'ils vendaient avec George, au début de la guerre. Devant son regard interrogateur, il a pris le temps d'un baiser sur le front et d'une étreinte. « Pour toi et pour les gosses. » A part Murphy, il n'arrive pas à supporter leur présence, mais ça ne veut pas dire qu'il va les envoyer au feu sans rien pour les protéger. « Un peu de moi avec toi. » Et sans s'en rendre compte, son pouce a caressé l'anneau toujours scellé à son doigt.
Comme il le caresse à l'instant même. Les yeux rivés sur la cage où Ginny les attend, et perdu au milieu d'une marée de sorciers anonymes. Sur sa tête, sa cape est relevée - dissimulant ses cheveux devenus bruns, la glace qui cristallise son regard et les traits émaciés du sorcier dont il a volé l'apparence disgrâcieuse. Vincent a dit qu'il y aurait un signal, une diversion. Qu'il comprendrait sans aucun doute et ouvrir les portes de ses enfers vengeurs. Alors, en attendant de pouvoir s'élancer, son pouce caresse la surface parfaite de l'anneau de Luce et la magie de son amie lui réchauffe la paume aussi bien que s'il avait sa main entre ses doigts.
Pour une fois, il se bat pour sauver les vivants. Et pas uniquement pour venger les morts.
“Saturday and we in the spot. Don’t believe me, just watch!” "
La première année d’un mariage était –Ron l’avait lu quelque part sur un ancien journal que sa mère laissait trainer parfois chez Bill- dite de papier.
Ron laissa les hoquets d’horreur et de surprise, les murmures d’angoisse vriller l’assistance à son apparition surprise. [Ne pas regarder l’estrade.] Il avait appris cette mascarade mortuaire en même temps que ses amis et frères d’armes. Ils avaient eu à peine le temps de réunir les munitions, de préparer. Un patronus jappait autour de lui en une protection bleu, blanche et galaxie.
[Ne pas regarder l’estrade, Ginny y est.]
La première année était de papier, la seconde de coton. La troisième était de cuir et la quatrième de lin ou de soie, il n’en avait plus aucune idée.
Mais cela faisait 4 ans maintenant. 4 ans pour en arriver à ça.
Ils avaient tous tort, évidemment. Lui aussi.
Ils avaient tort en disant qu’un combat n’était que confusion, explosions, bruit et chaleur des sorts jetés qui désorientait fatalement, assez, pour que quiconque panique. Assez pour en perdre la tête. [Tout le monde en position. Ennemis compris. ] C’était différent. Le monde était une suite de coups d’échecs, les sons, la silhouette des détraqueurs qui déjà tournaient lentement leurs silhouettes avant même que les mangemorts ne se rendent compte (ils sentaient la peur), la crispation de ses muscles tandis qu’il parcourut du regard la foule bigarrée, la main qui se serrait jusqu’à en rendre les jointures pâles autour de sa baguette. Tout avait toujours un sens. Il y avait ses doigts et la baguette, prête. Un sens. Les mots qui tournaient dans sa tête, les éclats des cages plus loin, le flash de plusieurs chevelures rousses éclatantes, les cônes pointus des mangemorts et leurs masques effrayants qu’il voyait parfois en cauchemar la nuit.
La place résonnait –électrique- des avada kedavra qui avait été lancés.
Un, deux, trois.
[Ils tombaient par trois]
Ron pouvait presque tout percevoir, le monde au ralentit qui s'étalait devant lui sur la place. Il y avait un poster à demi-arraché d’Harry –Mort ou Vif- sur le bas d’un des immeubles. Il y avait le roulement sinistre et le vent qui pliait les tuniques des suppliciés plus loin, les détraqueurs qui flottaient, sépulcral. Il avait entraperçu Blair et Lancelot. Morgana n'était pas loin. Il y avait surement des gens qu’il connaissait dans cette foule. Des gens qu’il haïssait, aimait, côtoyait. Sue était là. Surement.
Et la peur partout, jusque dans les battements irréguliers de son cœur.
Ron gardait ses yeux grands ouverts, il gardait ses yeux mobiles, mais – ni contre les vents, ni contre les coups, ni contre le sang qui coulait ou la mort – ne les fermait-il, jamais.
Tout avait toujours un sens.
« Hello ! J’imagine… » Ron eut un sourire qui n’atteignait pas ses yeux, la baguette sur sa gorge pour porter sa voix au plus loin. Pour arracher les derniers spectateurs de leur divertissement inhumain. La nervosité le fit déglutir, la nervosité lui glaçait les doigts. Il fallait être rapide.
Un, deux, trois.
Il avait la poudre d'obscurité instantanée du Pérou que Fred lui avait glissé dans un sachet amovible. Pas de panique.
Maitriser sa voix. Respire Ron, respire.
« J’imagine que ce n’était pas vraiment moi que vous attendiez en Maître de Cérémonie, hein je vous coupe presque en spectacle dolby surround de la torture là... J’imagine que comme tous ceux qui ont lu Witch Weekly vous pensiez que je me baladais en pyjama dans les couloirs d’Azakaban. Surprise bitch. I bet you thought you saw the last of me.!! »
Ron fronça les sourcils et se déplaça légèrement en sautant. Etape numéro 1: attirer l’attention. « On vous a mentit. Encore. Je sais pas vous mais moi ça me blaserait un petit peu à force. Hier encore, Voldemort… » Un frisson parcourut l’assistance et Ron fronça le nez, le coin de l’œil sur les mangemorts qui n’allaient pas tarder à bouger à tous les coups. [Ils bougeaient déjà]
Il aurait dû franchement se taper une bouteille d’un litre de Felix Felicis là.
Voir s'en injecter par intraveineuse en fait.
« … vous a promis de l’ordre. De la justice. Il s’est bien payé vos binettes. Qui avez-vous abandonné aujourd’hui hein ? Un parent ? Un ami ? Une amoureuse ? Un collègue de travail ? Un gars qui vous pliait vos chaussettes ? » Ron se recroquevilla sentant le grabuge de loin. Et merde, et merde!! C'est bien joli les diversions mais voilà quoi. « Ça vous fatigue pas de le laisser bouffer votre vie? Je sais pourquoi… Vous avez peur. Ben bienvenue au club. Et ouais, je sais ce que vous vous dites, tout va de travers, c’était pas censé finir comme ça blablabla. Foutaises. On savait tous exactement ce qu’il en serait mais vous avez préféré restez dans vos salons à regarder le monde devenir de plus en plus petit autour de vous. Regardez la vérité en face maintenant, comme vous me voyez moi. Parce que sinon, ils la créeront encore et encore, pour vous, et vous l’enfonceront dans le gosier jusqu’à ce que mort s’ensuive. Soyez furieux putain. On vous a prit votre liberté hier, on vous prend des gens proche aujourd'hui! Demain ce sera quoi? Et d'ailleurs si demain ne vous était pas garantie finalement, que changeriez-vous aujourd’hui ? Oubliez le reste. Que feriez-vous aujourd’hui ? »
Ron recula et sauta sur le muret, la voix résonnant encore, plus stable au fur et à mesure que la confiance s'agrippait aux veines. « Vous ne faites pas d’illusions, les prochains sur l’estrade, ce sera surement v… »
Vous. Ce sera surement vous. Faites le bon choix. Il n’eut pas le temps de terminer. Le bon choix pour Ron, là tout de suite maintenant ? Vu les chapeaux pointus turlututus qui se pointaient vers lui ? C’était de bouger son boule.
Ron sauta dans la foule.
Ron Out.
[Enfin ça ? ce n’était pas gagné encore vu les éclairs et le brouhaha tout autour.]
Spoiler:
Feel free de toucher Ron hein mais pas les yeux!! HECATE I SEE YOU . Et sorry c’est un poil trop long pour un rp d'event, mais c’est à cause du discours à la con...
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.