(sept. 25th) Penelope a répondu à l’appel de sa marque, comme chaque fois que celle-ci lui brûle la peau depuis qu’elle n’a plus à faire l’effort quotidien de la cacher. Elle n’a que ça à faire de sa vie désormais, mais c'est tout de même avec une rage véritable qu’elle répond aux ordres. Réduire Pré-au-Lard en cendre a réveillé quelque chose en elle. Elle ne saurait pas mettre le doigt dessus exactement. Penelope a vraiment envie que la guerre se termine. Elle a envie de travailler à la stabilité de son avenir, elle ne veut plus avoir besoin de craindre pour sa vie, elle ne veut plus entendre parler d’attentat, de trahison, d’insécurité. Elle veut retrouver sa vie d’antan et pour cela il faut en finir pour de bon, elle en est convaincue. Il faut que le camp dominant, le sien, gagne une fois pour toute contre tous ces rebelles. On a beau eu lui parler de bataille finale, ce n’est que quand elle a vu les décombres de Pré-au-Lard que ça l’a frappée. Ce soir ils vont en finir. Et on a nullement besoin de la forcer à faire son travail.

(sept. 26th) La nuit fut longue. Elle ne s’est reposée qu’une heure derrière les lignes avant de revenir à la charge. Elle se bat avec vaillance, depuis l’arrivée des insurgés, depuis que leur piège s’est refermé sur eux. Ce n’est pas une bataille, c’est une mission d’épuration, d’élimination des derniers rebelles. Pas de survivant. Ça implique, lui semble-t-il, également d’empêcher les dissidents de fuir. Alors qu’en elle en voit deux tenter de filer elle les désarme aussitôt. Essuyant de sa manche le sang qu’elle peut sentir perler au coin de ses lèvres, ignorant si c'est le sien ou celui d'un autre, elle lève sa baguette vers les deux sorciers désormais au sol. Si jeunes. Ça n'a pas d'importance. Ils n’ont pas de droit de fuir. La guerre ne doit épargner personne. Comme elle, ils ont fait leur choix, comme elle, ils doivent en payer le prix. Le jeune homme la supplie d’épargner sa comparse, alors qu’elle s’approche d’elle d’abord pour l’achever. Sous le bruit général de la bataille elle est probablement la seule à l’entendre, mais ça semble lui déchirer les tympans. Et elle songe qu’il n’y a (plus) personne pour se battre de la même manière pour elle. « Tais-toi ! » hurle-t-elle, cachant son amertume sous une couche de fureur et coupant finalement court à ses cris d’un avada kedavra. Fut un temps Penelope aurait tremblé à l’idée de lancer un tel sort, mais elle est comme immunisée aujourd’hui. Elle vu trop de choses, rien qu’hier. Elle a fait trop de choses, rien qu’hier. Désormais elle est capable de prononcer ces mots et de ne pas accorder un deuxième regard à la victime. Plus tard, quand tout sera fini elle établira une liste, parce qu’elle n’oublie pas leur visage, ni leur nom quand elle les connaît. Parce qu’elle est méticuleuse dans tout ce qu’elle fait Penelope et n’oublie aucun de ses efforts. Mais le temps n’est pas venu, il faut survivre d’abord, il faut gagner surtout. Elle abaisse sa baguette vers la demoiselle qui hurle à la lune au-dessus du cadavre de son amant et s’apprête à l’envoyer le rejoindre sans délai, mais un détraqueur s’avance déjà vers elle et elle le laisse bien volonté s’en occuper à sa place. C’est pire, lance une toute petite voix dans le coin de sa tête, mais elle ne l’écoute pas et déjà ses yeux d’acier liquide viennent chercher la prochaine victime de sa fureur. Elle veut en finir et vite.

Spoiler:

Qu'est-ce qu'il fait là ? Pourquoi il est là ? Comment il a pu laisser la voix de Sasha le faire venir ici ? « Tu as bien dit que tu voulais faire ce que je ne peux plus faire ? Alors vas-y. Va te battre. Va risquer ta vie sur la bonne cause. » Elle est gentille Sasha, avec ses conseils d'après la mort, avec sa voix qui guide Viktor même après la mort, mais il n'est pas un héro, il n'est pas un guerrier. C'est juste un tatoueur de campagne, un papa sévère, un mari dévoué, pas une brute. Il n'est même pas doué en duels !
Qu'est-ce qu'il fout là ? Il vient risquer sa vie pour la bonne cause, parce que c'est ce que Sasha faisait, et qu'il n'arrive pas vraiment à prendre de décisions, dernièrement, Viktor, alors il fait juste ce que Sasha voudrait qu'il fasse. Il n'arrive pas à y croire à cette guerre, il n'arrive pas à se dire que ça le concerne vraiment. Mais elle si. Et elle ne pourra pas reposer en paix avant qu'il réalise son souhait. (A-t-il vraiment envie qu'elle repose en paix ? Ne voudrait-il pas qu'elle vienne le hanter ?. « Entendre ma voix ne te suffit pas Viktor ? M'apercevoir à chaque coin de rue ne te suffit pas ? Tu veux aussi venir remuer mes ossements pour me faire te hanter ? » Non, non, c'est juste que, c'est juste que je ne sais pas quoi faire sans toi, Sasha.
« Menteur. »
Il sait très bien ce qu'il fait là, Viktor, il essaye de récupérer le droit de se faire pardonner.

Il inspire profondément et, finalement, transplane. On lui a donné des indications, et il espère pouvoir retrouver Amelia sur place, elle saura sûrement quoi faire. Il rouvre les yeux, et il doit faire de son mieux pour ne pas vomir. On lui a dit, hein, que la geurre c'était sale. Il ne s'attendait cependant pas à cette odeur de mort, de brûlé, de douleur. Il suffoque, un instant, dissimulé par le coin de la boutique contre laquelle il a choisi de transplaner. Il ferme les yeux, invoque le courage de Sasha... « Tout va bien se passer tout va bien se passer. Tout. Va. Bien. Se passer. » Il inspire profondément pour se donner du courage.... tousse, à cause des fumées, putain il est trop vieux pour ces conneries, avant de se pencher doucement pour essayer de rejoindre un groupe d'alliés. Il veut juste soigner des gens. Voilà, il va servir de médecin et rester loin de.
ARGH.
Il bondit sur le côté alors qu'un sortilège vert lui passe à quelques centimètres, frappe quelqu'un d'autre, qui tombe aussitôt, raide mort, sur le sol.

Il a bondit contre un autre mur de boutique délabré, il a le cœur qui bat la chamade, les mains moites, la baguette qui glisse. Il va crever, il va juste crever ici. Doucement, il longe le mur, il se sent mourir, regretter, et retient les larmes parce que Sasha ne veut pas qu'il pleure. Qu'est-ce qu'il fout là.
Pitié, qu'on vienne le chercher.
Et Merlin, qu'est-ce qu'il fait froid.

+++:

Il faudrait que tu arrêtes de retirer ton étouffant masque quand tu te rendais sur le terrain ; sachant que la plupart des rebelles étaient de ta promo, ça t’aurait évité de te faire reconnaître de la plupart d’entre eux. Toi, de ton côté, tu ne cherchais pas à savoir s’ils avaient un jour partagé ta vie –la dernière fois que ça s’était produit, tu n’en étais pas ressorti indemne, et il n’était même pas rebelle, en plus…
Tu te fais violence pour monter les escaliers, malgré le sortilège d’entrave. Tu cherches une issue à l’étage supérieur qui te permettrait de ressortir sans tomber sur les Détraqueurs qui hantent la rue. Tu ne fais déjà pas confiance aux humains, alors à des entités sorties tu ne sais d’où, plutôt mour- non justement…

Tu avises d’une fenêtre en face du balcon de la maison voisine. Tu te traînes difficilement jusqu’à la chambre en jappant un Alohomora pour dégager la voie, quand soudain, dans la pénombre ambiante, une lumière rougeoyante lèche le parquet sur le palier, comme si un four venait d’être allumé à l’étage d’en-dessous. Le rebelle t’a retrouvé et engloutit les marches.
Le temps que tu te retournes, il est sur toi et, dans la précipitation –il faut croire que tu n’as pas encore le sortilège impardonnable aussi facile que les grands pontes mangemorts- tu lances un Expelliarmus. Seulement, en voulant aller plus vite que la musique, le sortilège ricoche sur sa cible et retourne à l’envoyeur, ce qui n’est pas plus mal, en somme, puisque tu te retrouves projeter vers l’arrière, passant par la fenêtre.

L’entrave se lève à ce moment-là et tu te rattrapes à temps au bord de la fenêtre, les jambes dans le vide. Bon ok, tu avais beau être plus dehors que dedans, tu n’étais pas pour autant sorti de l’auberge.

Spoiler:

Le Mangemort a sa baguette dressée; Neville, encore haineux du sort qu'il n'a pas réussi à lancer, tient la sienne fermement en attendant le premier mouvement de l'autre... et si un sortilège est lancé par le Mangemort, il n'a pas l'effet escompté: il est projeté en arrière, passant à travers une fenêtre déjà à moitié détruite, et Neville bondit jusqu'au rebord en pensant qu'il est tombé. Mais il est résilient, et s'accroche au rebord.
Neville regarde le masque et il se demande si il devrait pas plutôt en faire un prisonnier, le ramener à Poudlard. Puis il se souvient des gens qui sont morts, des gens assassinés, des innocents tués et des parents devenus dingues à cause de fanatiques comme lui, et il pointe sa baguette sur le visage de l'autre: “ Incendio. ”  Et la petite gerbe de flammes jaunes viennent flirter avec le masque de métal alors que dans un hurlement, le Mangemort lâche prise et tombe, comme au ralenti. “ Arresto Momentum! ” Mais le sortilège échoue, dommage, il ne fera pas preuve de clémence  aujourd'hui.

Spoiler:

La lune était absente hier, cachée, oubliée.
Mais aujourd'hui, Édouard la sent, sous sa peau, dans ses veines, dans son coeur. Il a l'impression qu'il pourrait bouffer le monde entier tout cru.
Hier, il s'est difficilement échappé des griffes de Flint et il a encore le visage tout endolori, du sang séché sur la joue, l'envie dévorante de se venger dans un coin de son coeur. On l'a remis sur pieds et il est reparti se battre sans réfléchir, découvrant les Détraqueurs avec haine et dégoût, enchaînant les Patronus, les grognements bestiaux et autres sortilèges explosifs et destructeurs. Il est accompagné de gens, il perd les gens dans la mêlés. Il voit des Détraqueurs se nourrir, des amis mourir. Il se bat.

Et puis il voit Rachel — “ Rachel! ” Et il se précipite, mais le Mangemort [Penelope] est plus rapide, tuant l'homme à côté et laissant joyeusement un Détraqueur s'en occuper et Rachel se débat, et Rachel se fait bouffer son âme.
Rachel, une lycane, comme lui, une ancienne Belliqueux, qui s'est battu à ses côtés depuis si longtemps qu'elle pourrait tout aussi bien faire partie de sa famille, et elle fait partie de sa meute, et le Mangemort l'a laissée mourir.
Édouard ne prévient pas, n'hurle pas comme il en a envie, n'envoie pas un AK comme sa baguette le demande; à la place, il rentre en plein dans le Mangemort, s'attendant presque à un coup du destin et d'y découvrir Flint.
Ils roulent sur le sol, entre boue, pavés inégaux et sang, mais Édouard est plus lourd et cloue l'autre au sol, lui envoie un coup de poing qui résonne sur le masque, le lui arrache à coups de griffes cruelles et violentes. Il va le tuer, il va voir son visage et il va le tuer.
Mais il s'immobilise quand il voit Penny parce que qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre? Il devrait pas hésiter, mais il hésite, il hésite et elle le frappe, il hésite et l'instant suivant ils sont de nouveau en train de se battre, avec leurs pieds et leurs poings et leurs coudes et Édouard grogne et Édouard va la bouffer tout cru.

Spoiler:

Penelope n’a pas le temps de laisser son regard s’étendre sur la foule de combattants qu’un mouvement rapide attire son attention. Elle a à peine le temps de se retourner vers l'ennemi qui fonce à une vitesse incroyable vers elle, qu'il lui rentre dedans. Elle tombe par terre, le rebelle avachi sur elle et ils roulent ensemble dans la boue et les débris. Ils roulent et elle rencontre ses yeux à travers son masque et elle grogne au milieu des coups de poings assenés. De tous les insurgés, de toutes les têtes vaguement connues, il fallait qu’elle tombe sur lui. Édouard, qu'elle connaît plus que vaguement et ne déteste pas autant que d'autres. Édouard, qui à Poudlard semblait avoir décrété que sa tête ne lui revenait pas. Lui, dont la tête ne lui revenait pas beaucoup à elle non plus. Lui qu’elle trouvait tout bonnement immature, dissipé, sale, encombrant et globalement insupportable. Lui qui, malgré tout, savait la faire sourire à l’époque où ils partageaient encore un camp et des vivres, en dépit de leurs nombreuses disputes. C'est loin d'être la pire personne sur laquelle elle pourrait tomber. Ce n'est pas celui que, par intermittence, elle cherche obsessivement sur le champ de bataille depuis son arrivée. Mais tout de même.

La force d'Édouard est indéniablement supérieure à la sienne. C’est normal, c’est un loup. C’est normal, elle n’a jamais été faite pour se battre de la sorte. Et il ne lui faut que quelques instants pour la défaire de son masque après l’avoir plaquée au sol. La douleur de ce découvrement est presque physique. Elle lit le choc et l’hésitation dans les yeux de son adversaire et elle en profite pour frapper, griffer, feuler comme une tigresse enragée. C’est malheureux, c’est inopportun d’être tombé sur lui. C’est énervant qu’il l’ait défait de sa couverture, de son outil de déshumanisation. Mais c’est odieux ce regard posé sur elle. C’est odieux, cette haine qu’il lui a démontrée. C’est odieux d’avoir à s’en débarrasser. Pourtant elle n’a pas le choix Penny. Elle ne voudrait pas, elle ne pourrait pas le laisser vivre dans ces conditions ; il est inconcevable de le laisser s’enfuir avec ces idées-là dans le crâne. Il n’est de toute façon pas question de le laisser filer car soudain les coups sont rendus. Et ses grognements et sa rage trouvent échos en la jeune femme et elle sent les hématomes se former sur sa peau d’albâtre sous sa robe trempée de sueur et elle sent ses cheveux prendre la boue et elle sait qu’elle n’a aucune chance si le combat se poursuit ainsi. Elle n’a pas son endurance, elle n’a pas sa force physique. Alors elle rassemble ce qu’il lui reste d’énergie pour soulever violemment son genou et lui asséner un coup en pleine entrejambe, ce qui lui donne un peu plus d’espace pour respirer et plus de souffle pour hurler. Pourtant elle retient les cris qui lui brûlent la gorge. Ou peut-être que ce n'est que le goût de l'hémoglobine dans sa bouche. « Édouard. Stop. Je veux pas te faire de mal. » ment-elle en le regardant droit dans les yeux, ses doigts s’avançant doucement vers sa baguette qui a échouée sur le sol après qui lui soit rentré dedans. Elle ment, pourtant ses yeux brillent. C’est la fatigue. C’est la douleur des coups. C'est l'orviétan qui ne se fait presque plus ressentir dans son système. C’est la peur de mourir. Et peut-être, un peu, l’envie que quelqu’un d’autre qu’elle se charge de l’élimination de ce dissident-là.

Spoiler:

Penelope, Penelope, Penelope, qu'est-ce qu'il s'est passé, pourquoi tu fais ça, pourquoi toi? Édouard essaie d'oublier quand ils ont ri, se sont engueulés, chamaillés; non, il oublie, il n'essaie pas, il oublie j'te dis, et ça s'efface de son crâne et il la frappe et elle le frappe et au corps-à-corps? Elle n'a aucune chance, pas quand la Bête trahit s'agite et hurle et vocifère et crache, pas quand il a envie de la démolir parce qu'elle a osé les trahir, tous autant qu'ils sont et surtout, les trahir non pas pour se sauver, mais pour eux, ces putains de Marqués, putain Penny, tu te souviens pas de ce qu'ils ont fait, tu te rends pas compte de ce que tu vas faire?
Le coup le prend de court, son genou le cueille pile entre les jambes et dans un gémissement plaintif, Édouard se laisse rouler parterre alors que ses mains viennent machinalement protéger l'entrejambe brûlante. « Édouard. Stop. Je veux pas te faire de mal. » Mensonge, hurle la Bête; espoir rétorque Édouard. Ils peuvent tous être sauvés. Il la connait: elle ne peut pas être si mal... si? “ Ooh ya fuckin', ” souffle-t-il, roulant sur le dos, sur le flanc puis sur le ventre à nouveau pour se redresser et se relever lentement. “ Va te faire foutre, ” marmonne-t-il, la voix augmentée de quelques notes déjà, alors qu'il fait lui-même un mouvement vers sa baguette qu'il a rangé dans sa manche bricolée en la voyant et en décidant de lui foncer dessus. “ Expulso! ” Mais elle dévie le sort, le temps qu'il saute sur ses pieds, sa baguette bien en main, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. “ Traîtresse! ” siffle-t-il, comme une malédiction.

Spoiler:

Les jours se sont succédés, les uns après les autres… La russe a vu certains de ses camarades tomber, sans jamais lui décrocher une émotion plus forte que l’indication formelle de leur faiblesse. Pourtant, elle est épuisée. Épuisée d’être sur un champ de bataille dont elle se moque éperdument, épuisée de cette marque qui lui brûle la peau, relents de magie noire qui nécrose sous l’épiderme, tourne et retourne encore et encore, tel un rappel de ce qui les attends si échec il y a. L’air sent la pourriture, le feu, le souffre, et le désespoir. Les détraqueurs ont rejoint la bataille et la sorcière n’apprécie guère leur présence, consciente que tôt ou tard, ils viendront pour elle, lorsque sa tour intérieure se fissurera, la laissant seule contre la peur elle-même. Mais plus encore, l’apprentie nécromancienne est fatiguée de ces âmes qui l’appellent, la tourmentent. Elle aimerait pouvoir les récolter, les cacher dans un coin où elle prendra soin d’elles pour pouvoir leur redonner leur vie, mais elle n’est pas encore à ce stade.

Et pourtant, il y en a une, plus persuasive que les autres, qui l’incite à se lever, quitter son lieu de repos sommaire, et l’oblige à venir la chercher là où le cadavre ne tardera pas à pourrir. Elle avance, la main posée sur le ventre qui n’a de cesse de grandir, esquive les zones de combat, mais bientôt, elle sent l’angoisse chevaucher ses entrailles, les griffes de la nécromancie se refermer sur elle. La Zaïtseva a besoin de jouer de ses paumes, de psalmodier les incantations qu’elle connaît, de relever. Jamais encore l’instinct de mort n’a été aussi fort, jamais encore il ne lui a parut aussi attractif. Alors elle continue d’avancer, et bien trop tôt, elle entend une voix qui l’incite à s’arrêter, qui lui crie le danger, mais elle n’entend pas, jusqu’à ce qu’une paume la gifle violemment, lui hurle dessus dans leur langue natale. Le petit frère a vu juste depuis le début, et tente de ramener à la raison, referme la poigne sur le bras pour mettre à l’abri. Et puis une voix, une autre. Une autre qui la ramène à la raison et l’incite à se retourner tout autant que la chair de sa chair. Un éclair vert qui illumine ses prunelles puis plus rien. Rien que l’écho familier d’une âme désespérée. La sorcière regarde son amant, le père de son enfant, une seconde, puis deux, avant de se tourner vers celui qui la tenait encore fermement quelques secondes plus tôt. Elle ne voit que sa silhouette qui s’échoue, pas même son regard. Une boule au creux de la gorge, un hurlement qui se fige, qui n’ose pas sortir, et la sœur s’écroule auprès de son petit frère, murmure son prénom comme s’il était juste en train de dormir. Misha. Misha dont elle enlève le masque haïe pour mieux observer son visage, trouver peut-être le sourire taquin qui ne l’a jamais quitté. Lui non plus n’avait pas demandé à être là. Et enfin, le hurlement de rage, de désespoir. Leur aîné est en train de les décimer, un à un. Elle ne résiste même pas face à la poigne de l’assassin, il n’est pas le réel meurtrier, il n’est pas le fratricide, et elle est toute autant coupable que lui.

Spoiler:

Il faudrait que tu arrêtes de retirer ton étouffant masque quand tu te rendais sur le terrain. Parce qu’à visage découvert, tu paraissais plus humain. D’un autre côté, ça aurait pu jouer en ta faveur. Peut-être que si le rebelle avait vu ton visage comme tu voyais le sien, alors qu’il se penche par-dessus la rambarde, il aurait pris pitié, reconnaissant en toi un ancien camarade. Sauf qu’à cause de l’expelliarmus raté, tu t’étais retrouvé avec le masque en travers de la figure.
Tu as l’impression qu’une infinité de temps s’écoule avant qu’il ne décide comment te passer à la casserole. Une infinité de temps pendant laquelle tu es resté figé de terreur, face à ta mort imminente. Incapable de formuler un seul sort. Rendu impuissant par cette émotion terrassante de terreur.
Et puis finalement, il se décide pour un second incendio. En ayant le réflexe de dégager ton masque enflammé, te brûlant par la même la paume de la main et les pointes de ton brushing, tu te rends compte, comme au ralenti, que tu n’es plus retenu par aucune main.
Toujours dans ce qui te semble être un insupportable ralenti, tu tombes dans le vide. Il n’y a qu’un étage qui te sépare du sol, ça ne serait pas critique pour ton dos. Seulement, tu n’avais pas remarqué la rambarde qui séparait les deux maisons. C’est ton dos qui la remarque en premier, se brisant en deux dessus. Le cri que tu pousses est aussi affreux que ton minois charmant. Tu n’arrives plus à respirer, ni à bouger ; tu vas mourir là et c’était même pas prévu dans ton programme. Tu vas mourir parce que le rebelle n’était pas assez convaincu par ton sauvetage, au point de louper son sortilège. Tu vas mourir au milieu d’un champ de ruines, sous le regard ombrageux de Rabastan Lestrange.

Spoiler:

Ça commence à tirer sur la longueur cette saloperie. Pas Rabastan qui allait râler : franchement il n’avait rien de mieux à foutre. Rien de mieux à foutre. Il était clairement plus performant que derrière un bureau. Il avait pas besoin de plus de motivation que ça pour abattre des rebelles à vue, c’était quasiment inscrit dans son adn. Par contre, question motivation, le Magister, il avait des cours à prendre. Pas que la présence des Détraqueurs le perturbait… non loin de là… (mais quand même un peu si) (putain mais boss quoi ?) (ça va bien parfois dans votre crâne ?) (pense pas à ça, pense pas à ça…) « Expecto pa- oh et puis merde putain… » ça allait pas soudainement se mettre à marcher. Le vague crachotis blanchâtre se résorbe sans même qu’il le remarque.
Il ne savait même pas dans quelle partie du village il se trouvait, il s’était contenté de s’éloigner le plus possible des détraqueurs, ce qui n’était pas vraiment une stratégie digne d’un Napoléon, mais on faisait comme on pouvait. Ça faisait longtemps qu’il avait bazardé son masque, qu’il avait viré sa cape (non mais ? une cape dans une zone de guerre… tellement pas pratique)(c’était bon pour les descentes rapides et discrètes) il n’a pas besoin de regarder sur le coté pour dresser un bouclier entre lui et le sort qui manque de le frapper au flanc. Provenance du tir ? Une femme, plusieurs mètres à seize heures — un sort la tracte jusqu’à lui. Il la désarme, lui serre ses doigts de sa main libre autour de la gorge. Il reconnait une ancienne employé du Ministère. « A-anne Sophie. » il marmonne après avoir fouillé un instant sa mémoire alors que la baguette de la victime se glissait d’elle-même à sa ceinture et que la femme devenait peu à peu bleuâtre, tentant de lutter contre la prise du Mangemort. « Mes amitié à Marcel. » C’était pas lui qui avait buté son mari sang de bourbe d’ailleurs ? Sans doute que si. Un autre sort fonce vers eux, il bouge le corps de la rebelle pour qu’elle lui serve de bouclier et sous le choc la silhouette se disloque. Le son du craquement des os lui aurait presqu’arraché une grimace. Il la lâche. Sur la gorge du cadavre, ses doigts avaient imprimé une marque rouge.
Juste à ce moment là il voit comme une grosse langue de feu, depuis un étage. Et aperçoit un petit corps tomber vers le sol. Un petit corps avec l’uniforme des Mangemorts. Bon ben collègue… tu vas avoir un sacré mal de tête, mais après c’est pas comme si la chute était trop hau- il se prend la rambarde en plein dans le… aïe ! Même Rabastan siffla entre ses dents. Aïe aïe aïe… Peut être son coté papa du niveau deux ou papa tout court, mais il s’était rapproché en un instant du type qui venait de casser en deux. Putain, il était pas bien grand. Il était même franchement petit. Rabastan se penche vers lui et lance deux éclairs verts en direction de deux formes rebelles un peu plus éloignées, histoire que le terrain soit un peu dégagé. « Eh petit angelot, quand on ne sait pas voler on fait pas le mariole dans les étages hein ? » Il sait que ce n'est pas la chose à faire, mais entre se faire tirer dessus à vue et morfler un peu plus, la seconde solution était certainement la bonne. Il le traîne encore plus en retrait, ne faisant pas plus attention que ça à ses chouineries. « Bon bon... T'es qui toi déjà ? » Il lui vire le masque qui lui dissimulait encore une partie de ses traits pour reconnaitre Bagshot « Ah ben merde, tu sais te battre toi ? Putain, ils envoient vraiment n'importe qui. » Il aurait pu le laisser là, mais ce gosse là... était un gosse. Genre, l'âge de Gwen. Et l'âge de Gwen c'était aussi un peu le sien lorsqu'il avait... « Bon, serre les dents et pleure pas, t'es pas un phénix, tes larmes servent à que dalle. » Il lii donne une claque « Et tombe pas dans les pommes. Sinon jte laisse. Pas que ça à foutre non plus. » Il jette un coup d'oeil autour de lui, pour vérifier que personne n'était en train de foncer vers eux. Ce serait con que Rabastan Lestrange crève en étant en train d'aider son prochain. C'était pas franchement un final très représentatif.

pffff: