(Sept. 25th) « Ok man, it's time for us to go. » De son poids plume, elle aide Rolf à se relever tout en brandissant sa baguette pour ne pas être prise au dépourvu. Posant le bras de son compagnon sur ses épaules, elle le soutint jusqu'aux abords de la forêt où elle pourra transplaner plus facilement. Ses doigts sont crispés autour de son poignet parce qu'elle craint qu'il lui arrive quelque chose et que Luna lui en veuille. Elle sait qu'en fait, sa plus grande peur est de se rendre responsable de la mort de l'un de ses amis ; mais qui décidait ? Pas elle en tout cas. « Ca va aller, on retourne à Poudlard. » Elle transplane à proximité de l'enceinte du château, où des elfes attendaient déjà. Ils savent. Ils savent que c’était un piège. Ils savent que la bataille ne fait que commencer.

(Sept. 26th) « J'y retourne. Que tu le veuilles ou non, j'y vais. » Ses yeux soutiennent le regard assassin de Rolf. Elle connait sa réticence. Elle avait bien vu comment il avait réagi hier mais elle n’était pas du genre à se défiler. Pas si Wendy, Ginny ou Neville étaient encore là-bas … « Alors tu viens ou pas !? » Elle sait qu'il est blessé, qu'il devrait se reposer mais une part d'elle refuse d’y retourner sans lui. « Bon tu sais quoi ? J’y vais. Si tu veux traîner derrière, pas de problème, mais si tu veux me rejoindre, je serai là-bas … Pas à t’attendre, mais au moins là pour surveiller tes arrières si tu en as besoin. » Elle quitte la Grande Salle d’un pas décidé.
Les silhouettes encapuchonnées s’approchent dangereusement. Sa baguette pointe instinctivement sur cette masse obscure et son esprit cherche un souvenir heureux auquel s’accrocher mais rapidement ce ne sont que des craintes, des peurs et des pleurs qui affluent en elle. « Expec— » Ses lèvres se figent, elle n’est plus capable de bouger. Que pensait-elle ? Qu’elle serait encore capable de faire apparaître un patronus après en avoir été incapable durant plus de cinq ans ? Elle sent le froid, la souffrance et les maux. Elle sent la vie quitter son corps comme une légère brise qui caresse son visage. Elle sent le désespoir l’approcher, l’agripper et l’ensevelir. Elle perd contenance, elle perd espoir, elle perd l’envie. Ses yeux s’éteignent. Elle croit partir mais une chaleur enveloppe subitement son corps. Elle ouvre les yeux, voit cette créature tremblante et lumineuse s’interposer entre les Détraqueurs et elle. Elle n’avait pas remarqué, mais elle était tombée à genoux. Quelqu’un la relève et la tire en arrière alors que son regard détaille encore la forme du patronus. Un renard ? Non, elle sait parfaitement à qui appartient ce patronus. Elle la voit et pourtant, refuse d’y croire …

Spoiler:

POUDLARD — « J'y retourne. Que tu le veuilles ou non, j'y vais. — Emily, tu ne peux pas être sérieuse, ” grogne-t-il, mais interrompt sa diatribe enflammée en voyant son regard lourd se poser sur lui, la détermination le vrillant sur place. Il les déteste, il les déteste tous, avec leur courage incroyable et leur volonté à toute épreuve. Ils sont tous de l'étoffe des héros; lui n'est qu'un lâche, un couard, un fuyard, un moins que rien — je n'ai rien à faire ici, pense-t-il pour la énième fois en deux jours. « Alors tu viens ou pas !? — Emily, ” insiste-t-il; en vain, déjà elle se détourne. Elle lui pose un ultimatum, mais il la laisse partir. Il est blessé, il ne peut pas y aller, n'est-ce pas?
Il la suit des yeux à travers la Grande Salle jusqu'à ce que la petite silhouette menue d'Emily disparaisse derrière ses portes, parmi un autre flot de blessés et de corps rigides aux yeux aveugles. Des Détraqueurs, la rumeur en est. Il n'a jamais été véritablement confronté à l'une de ses créateurs, sauf en cours de Défenses Contre les Forces du Mal, et il a seulement appris à faire le sortilège pour les repousser grâce à Amelia ces derniers mois. Mais le mettre en pratique, pour de vrai, lui fait peur.
PRÉ-AU-LARD — Pourtant il est là. Il y est allé, évidemment, ses Portoloins dans les poches et avec une potion de régénération sanguine, au cas où. Il s'est focalisé sur le Bruit d'Emily — plein de désespoir, mais étrangement familier — et l'a trouvée, face à Détraqueurs. Un Patronus [incanté par Louise] le repousse et le garde à distance tandis qu'il aide Emily à se relever. “ Ça vaut bien la peine de te précipiter si c'est pour crever aussi stupidement, ” dit-il, un peu brusquement, la lâchant une fois assuré qu'elle tient sur ses pattes. Et de brandir sa baguette à nouveau.
Un souvenir heureux, un souvenir heureux... “ Expecto Patronum! ” Et le loup apparaît dans un filet argenté, plus puissant que jamais, avec une telle clarté que Rolf en plisse les yeux: il n'est jamais parvenu avant ça à faire un patronus corporel de telle puissance. Le loup et le fennec tiennent les Détraqueurs à distance, la fille ayant incanté l'autre Patronus restant près d'eux. Il jette un regard en coin à Emily, lui demandant silencieusement si elle la connait; mais avant que le moindre mot ait pu être échangé, un Mangemort surgit devant eux et, profitant de leur distraction, fait exploser le sol devant d'un sortilège explosif brûlant.

Spoiler:

Ce qui se trouve de l'autre côté, c'est précisément le cauchemar auquel il a toujours mis un point d'honneur à ne pas se retrouver mêlé. Son idéal de neutralité n'a pas sa place sur le terrain, d'autant moins à présent qu'il se teinte de rancœur à l'encontre des deux camps. De toute façon, Ardal est un homme de calculs et sans statistiques, sans la moindre idée du pourcentage de chance d'un camp de l'emporter sur l'autre, il ne veut pas lever sa baguette en faveur de l'un ou de l'autre.

A l'arrivée, Ardal manque de perdre l'équilibre sur les pierres inégales et se cogne le front sur les gravas éboulés dans la moitié de la cheminée. Il persiffle silencieusement, surpris, mais parvient à trouver une prise pour se maintenir dans cet espace restreint ; c'est une veine que la voie soit restée ouverte en dépit de l'état de l'âtre. Sa main s'enroule fermement autour de celle d'Eudoxie, qu'il tient contre lui à cause du manque de place. Pour une fois, je concède que ton mètre cinquante est un atout... de taille, lâche-t-il de la voix tendue de celui qui n'a nullement l'habitude de plaisanter, usant d'exagération pour la légèreté, mais l'intention plombée par les accents durs que lui inspire la situation. Prépare un bouclier. Je vais bouger quelques-unes de ces pierres pour nous créer un passage. Les sorts se croisent sans se faire barrage, et il l'aide à grimper sur les obstacles pour passer de l'autre côté, suivant ensuite avec plus de difficultés. Lorsqu'ils parviennent à s'extirper de ce piège, ils débouchent dans un lieu déserté, dévasté, ébranlé jusqu'aux fondations même. Dad ? Mother ? tente Ardal sans pourtant trop élever la voix, ne sachant si des ennemis se trouvent encore dans les environs. Aucune réponse ne leur revient, et ils ont encore le temps d'effectuer quelques pas avant que l'atmosphère ne change brusquement. Un froid étrange tombe sur les ruines du manoir familial, lui hérissant l'échine. La légère couche de gel qui se forme autour d'eux n'est pas ce qu'il y a de pire, car la sensation n'attaque pas simplement les sens — elle est différente, plus profonde, semant sur son passage des relents de désespoir. De la pénombre surgissent les créatures maléfiques à l'origine du phénomène. Détraqueurs. Ils sont trois, ondulant autour d'eux tels des chacals, les déstabilisant de par leur aura néfaste. Expecto- scande-t-il, mais la formule avorte sur ses lèvres glacées tandis que l'effet de leurs offenseurs se distille dans ses veines. A quoi bon ? Lorcàn n'existe plus, leurs parents sont peut-être déjà morts, ils ne sortiront probablement pas intacts de cet enfer et- non. Non non non ! Il secoue la tête, tentant de reprendre ses esprits, de se fixer sur un espoir encore intact... la rémission progressive de Lorcàn, l'absence de corps... rien n'est perdu n'est-ce pas ? Il leur faut juste- il leur faut juste exterminer les obstacles qui se dressent entre leur famille et eux et de toute façon, il ne peut pas tomber là, pas alors que sa sœur se tient à ses côtés. C'est de l'orgueil, mais c'est surtout de l'attachement, car en dépit de tous leurs désaccords, elle reste sa chair et son sang et il ne peut la laisser seule ici n'est-ce pas ? Il ne peut pas. Sa prise se raffermit sur sa baguette, le débat intérieur aboutissant sur une féroce détermination. Expecto patronum ! Un filet d'argent fuse de sa baguette et un aigle net bien qu'immatériel se dessine dans les volutes de fumée, pour fondre bec et serres en avant sur les abjects voleurs d'âme.

Le Loup en lui a faim.
Tellement faim.
Il a retrouvé celui qui a tué les siens, il n’a même pas eu à le traquer, il est comme… venu à lui. Le Loup ronronne presque de satisfaction quand il voit l’humain ranger sa baguette, un vrai combat, oui, il ne veut rien de plus qu’entendre ses os craquer sous ses poings, il veut faire couler le sang, il veut plonger ses crocs dans sa chair et les déchirer, il veut mordre, MORDRE, MORDRE ET LES VENGER, MORDRE ET FAIRE MAL. L’autre lui fonce dessus et il ne cherche même pas à l’éviter non, il embrasse l’impact, il l’accueille à bras ouverts. Il n’essaye pas d’esquiver ses coups non plus, ça fait mal et tant mieux, ça ne sert qu’à alimenter sa fureur, ça ne fait que lui donner encore plus envie de le tuer.

Il y a ce moment où l’humain prend le dessus et il sait que sa lèvre est fendue, qu’il a l’arcade sourcilière ouverte et ça pisse tellement le sang que ça lui vient dans l’œil et il voit plus grand-chose.

Enfin, si.
Il voit rouge.

L’odeur du sang a fini d’appâter le Loup hors de sa tanière alors il les fait rouler dans la terre humide qui s’est déjà gorgée du sang et de la mort et qui pue. Il va l’enterrer là, avec ses poings.

Non, pas l’enterrer.
Il le laissera là, les tripes sorties, il le laissera moisir, comme il a probablement LAISSÉ MOISIR SARAH sur LE SOL DE LA FORÊT comme un ANIMAL ET IL VA LE TUER POUR CA, IL VA LE TUER POUR ELLE ET POUR JAMES parce qu’il lui a TOUT PRIS et maintenant il est SEUL, SEUL, SEUL.

Alors il le frappe, il le frappe et grogne quand l’autre l’atteint aussi et gronde quand il se débat et enfin elle est là, l’opportunité de lui arRACHER LA GORGE AVEC SES DENTS.

Spoiler:

premier jour:

26 sept. – (11:00 AM) Les sortilèges fusaient dans tous les sens. Des corps jonchaient le sol et les blessés étaient bien trop nombreux pour tous être secourus. La mort les guettait à chaque pas, prête à se jeter sur eux. Il faisait jour mais Louise avait perdu toute notion de temps pour estimer l’heure qu’il était. Lucy avait décidé de faire tout son possible pour écarter les blessés du cœur de la bataille et faciliter le travail des phénix. Les personnes pouvant encore marcher étaient emmenées derrière des morceaux de mur ou une habitation dans laquelle s’abriter et Robert se chargeait de transporter les cas les plus graves à Poudlard. Il lui avait même proposé de venir, pour se reposer un petit peu, mais Louise préférait rester. Elle n’y était pas la bienvenue. Elle avait fini par s’endormir. Pas très longtemps, mais assez pour reprendre quelques forces. Et puis il y eut une énorme explosion. Suivie d’un incendie. Barricadés dans une maisonnette, ils avaient pu sortir avant que la structure ne s’effondre. La fumée l’empêchait de discerner un mangemort d’un sorcier de leur camp. Prise d’une toux violente, on l’attira vers une petite ruelle, persuadée que c’en était fini pour elle. « Kate ! Tu m’as fait peur. » Le soulagement pouvait aisément se lire sur son visage. « Reste ici le temps qu’on te transfère à Poudlard. – Et laisser les autres se battre sans rien faire ? Hors de question. » Elle ne pouvait pas partir maintenant. Louise n’était peut-être pas une sorcière redoutable, mais les phénix avaient clairement besoin d’aide, n’importe laquelle étant la bienvenue. Atkins ne pouvait pas débattre indéfiniment et Louise était bien trop déterminée pour abandonner. Un homme avait perdu la vie lors de sa fuite, elle était prête à tout pour essayer de rattraper cette erreur. « D’accord. Mais repose-toi quelques minutes. Et évite de passer par la rue principale. » Elle la prit rapidement dans ses bras avant de s’en aller. (fin d’après-midi) Louise n’avait pas retrouvé Lucy. Ni Robert. La fatigue commençait à être pesante et la peur la rongeait. Il faisait si froid, même sa course effrénée ne suffisait pas à la réchauffer. Approchant dangereusement du champ de bataille, elle se mit à l’abri pour essayer d’établir un plan d’attaque et non plus courir sans raison.

Et puis elle finit par l’apercevoir, Emily, à moins d’une dizaine de mètre. Son sang se glaça à la vue du détraqueur lui ôtant doucement la vie, sans qu’elle ne puisse se débattre. « Exp… » Sa voix s’étouffa alors qu’un débris de mur la heurta au bras. Pense à un moment heureux, concentre-toi. Elle se remémora les entraînements de l’Armée de Dumbledore. Réfléchis ! Des images de Poudlard lui vinrent à l’esprit, ses premiers jours au château, la rencontre des filles, leurs longues heures à rire et discuter la nuit. Dans trois, deux, un… « Expecto patronum ! » A découvert, elle vit un petit filet argenté sortir du bout de sa baguette pour prendre rapidement la forme d’un fennec. La seconde d’après, elle aperçut un sorcier (Rolf) relever Emily et renforcer sa protection en formulant à son tour un patronus. Désormais près d’eux, elle n’eut même pas le temps de vérifier l’état de santé d’Emily, ni même de remercier son ami qu’un mangemort les prit par surprise. Une explosion les projeta au sol et une brûlure vive envahit son épaule gauche. Elle formula difficilement un waddiwasi, faisant alors des petits débris des projectiles fonçant à toute à allure vers le mangemort, occupé à les esquiver. « Il faut qu’on s’en aille, et vite ! Vous allez bien ? » Elle tenta un protego qui ne tint pas très longtemps puis indiqua l’endroit d’où elle était venue. « On doit pouvoir se mettre à l’abri là-bas le temps de s’organiser. » En jetant un œil aux alentours, elle remarqua une silhouette familière. Quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps, mais qu’elle saurait reconnaître en toutes circonstances. « James ? » Il était beaucoup trop loin pour l’entendre. Les yeux humides, des larmes lui brouillèrent la vue lorsqu’elle vit la férocité avec laquelle son frère s’attaquait à… de simples innocents. Elle voulait le rejoindre, comprendre, tenter de le raisonner, mais le mangemort, légèrement blessé, lança une nouvelle attaque et cette fois-ci, c’était bien plus violent.

Spoiler:

(Sept. 25th) Cette voix, ce visage … Ces voix, ces visages … Ils lui semblaient si familier. Comment cela pouvait-être possible ? Son cœur défaille. Incapable de se concentrer, elle évite des sortilèges de justesse. On l’égratigne, on la frôle, on la prend pour cible et tout ça devient insupportable. Elle reprend contenance, repousse ses troubles émotions au fond de son esprit et attaque violemment ceux qu’elle accuse d’être responsable de la mort de sa sœur. Ils devaient payer pour ce qu’ils avaient fait. Elle ne les laisserait pas être victorieux. Jamais.

(Sept. 26th) La fatigue l’avait gagnée, les blessures aussi … Son mentor l’avait retrouvée avachie derrière un amas de débris à tenter de lancer d’énièmes sortilèges contre les quelques récalcitrants qui n’avaient pas encore retrouvé le confort de leur refuge. Elle ne sait pas pourquoi elle se bat ainsi. Peut-être pour ne pas penser, peut-être pour ne pas laisser ces rêves étranges la contrôler. « Repos Atkins, vous ne serez pas utile pour le Lord si vous mourrez ! » Alors elle était rentrée, s’était soignée, avait repris des forces mais avait refusé de dormir et puis lorsqu’on demande à des Mangemorts de retourner sur les lieux, de prendre le relais de leurs camarades, elle ne réfléchit pas, elle se propose. « Tu convaincras, Atkins ! » Elle sait que ce ne sont que des paroles en l’air, mais peu importe, obtenir la marque s’est doucement relégué au second plan. A présent, elle a une tâche bien plus importante à réaliser : obtenir vengeance.

Lorsqu’elle arrive, les Détraqueurs répandent déjà le désespoir autour d’eux. Sa baguette abaissée dans le prolongement de son bras, elle reste aux aguets et guette la présence des insurgés autour d’elle. Elle laisse une distance raisonnable entre elle et les Détraqueurs, sachant pertinemment qu’être du côté des Mangemorts ne lui garantissait pas la protection face à ces créatures. Et puis elle aperçoit un groupe d’insurgés. Naïfs, bêtes … Ne savent-ils pas que se battre groupés offrait à leurs ennemis une cible facile ? Elle pointe sa baguette sur le tas de débris qui se trouve devant eux et s’exclame Confringo. Les morceaux de béton et de bois explosent et rejettent ses victimes en arrière. Mais une de ses cibles se relève rapidement et l’attaque. Louise. Trop perturbée par ce visage, par ce qu’il représentait, son esprit se met à divaguer. Elle se sentait proche de Louise, plus que ses souvenirs même le lui rappelaient, plus que de simples collègues du ministère … Destabilisée, elle n’a pas le temps de se protéger et des petits projectiles la touchent. Elle trébuche et se rattrape à temps à un pan de mur. Elle est énervée, plus contre elle que contre ces insurgés, elle réplique Expulso. Elle n’a cependant pas le temps de voir si quelqu’un a été touché car un Détraqueur qui semblait avoir perçu sa peur et ses tourments s’était approché. Souvenir heureux, souvenir heureux … Elle se concentre mais déjà le Détraqueur s’est éloigné d’elle. Un renard argenté tourne autour d’elle quelques instants et s’enfuit subitement. Le patronus de Kate est un renard, pense-t-elle. Elle fait un tour sur elle-même, cherchant la personne qui venait de la sauver, mais son regard est rapidement captivé par la bataille qui opposait les trois jeunes insurgés et l’un de ses collègues Mangemorts. « Tu es vraiment inutile ! » Elle le fusille du regard. « Si je suis inutile ! Débrouille-toi seul avec ces petites cibles faciles ! » Elle s’éloigne, à la recherche du renard qui l’avait sauvée mais le patronus avait déjà disparu. Au lieu de ça, elle se retrouva nez à nez avec un insurgé.

Spoiler:

Spoiler:

Un autre aurait fait un minimum d’effort pour esquiver ton poing. En plus du fait qu’il s’était jeté sur toi, comme si c’était précisément avec toi qu’il voulait en découdre, ça aurait dû te mettre la puce –et Merlin seul sait qu’il en avait- à l’oreille. Seulement, ton oreille avait été fraîchement marqué par ton maître bien-aimé et, plus zélé qu’un mangemort tout juste baptisé, tu comptes bien le mettre hors d’état de nuire sans trop te poser de questions.

Il ne semble tout d’abord se débattre que pour être sûr que tu lui rentres bien dans le lard. Tu ne te fais pas prier, tu es un homme simple à satisfaire, et fais pleuvoir les poings sur sa figure anguleuse. Si lui ne voit bientôt plus grand-chose, toi non plus, tu ne distingues bientôt plus son nez du reste de son visage couvert de sang.
C’est à ce moment qu’il décide de riposter pour de bon. Tu commençais à douter de sa véritable volonté d’en découdre, mais tu reviens vite sur ton jugement.
C’est qu’il en redemande, le saligaud.

Le voilà qui renverse la vapeur, t’écrasant dans la boue et dans son sang à lui. Tu grinces des dents, résistant de toutes tes forces. Mais c’est comme si quelque chose en lui s’était réveillé… et ce genre de comportement ne t’était pas inconnu…
Mais une fois de plus, tu n’es pas là pour émettre des hypothèses sur l’origine de la force de tes adversaires –qui l’eût cru, que ta curiosité te perdrait ?
Nan parce que là, on ne l’arrête plus, et tu risques d’y passer si ça continue comme ça. C’est que le bougre montre de plus en plus les dents, et même quand tu lui opposes ton bras, ça ne semble pas le refroidir puisqu’il y enfonce les crocs.

Malgré la douleur qui t’arrache un râle peu harmonieux, tu grimaces de stupéfaction. « Euuh, on va s’calmer ? » gémis-tu en essayant de le tenir éloigné de ta figure. C’est que ton bras lui aurait pas suffi ; on dirait qu’il veut te bouffer la gueule. Quand il n’est plus qu’à quelques centimètres de ta gorge, à tel point que tu sens son haleine qui pue ton propre sang, tu rassembles toute l’énergie du désespoir pour lui foutre un coup de genou dans le ventre. Malheureusement, ça ne suffit pas pour le décoller, alors tu réitères l’opération, ton bras blessé plaqué contre ton oreille marquée que tu veux protéger à tout prix.

Spoiler:

Tuer, tuer, tuer. James tuait avec joie, tout en riant, détendu et allègre d'arracher des membres, de dépecer des corps, d'arracher des organises vitaux. Il en étranglait certains, explosait le crâne d'autres, toujours avec cet étrange sourire enfantin qui me fout toujours froid dans le dos. La semi-transformation nous rend assez rapide pour éviter les sortilèges, et pour surprendre ceux qui ne s'attendent pas à que quelqu'un vienne leur envoyer des coups au corps à corps. Nous sommes puissants, plus puissant qu'eux, plus puissants que les autres loup-garous que nous sentons de ci de là. Nous puons la mort et le sang, il y en a sous nos ongles, entre nos dents, et nous crachons parfois un reste d'humain que nous venons de sectionner.
C'est au moment où James commence à fatiguer que nous sentons, en plus, un terrible froid, avant de voir arriver les ombres sombres des Détraqueurs. Un jappement m'échappe, puis James grogne. On n'aime pas les Détraqueurs. Il y a des images bizarres qui montent, des images que nous ne comprenons pas, et qui cherchent à nous rappeler des choses, alors on les fuit, on les fuit beaucoup. On aime pas travailler avec. Alors quand on les sent approcher, on s'en éloigne vite, dévalant les rues, évitant les sortilèges de quelques bons puissants, ignorant notre nom que nous entendons distraitement se faire appeler.

Nous ralentissons une fois les Détraqueurs assez loin. Il y a cependant encore des combats, on a l'impression qu'il y en a dans tout pré-au-lard. J'arrive même à jeter un sort mortel, peut-être mon troisième de la journée, sur la route. James n'aime pas utiliser la baguette. Ça lui prend une main. Il préfère l'utiliser pour éventrer quelqu'un. Nous allons pour nous mêler d'un autre conflit lorsque soudain, nous sentons une odeur connue. Bacchus. Un aboiement nous échappe presque alors que nous commençons à suivre la piste. James est content de sentir Bacchus. Il aime tuer à ses côtés. Moi, je suis plus rassuré quand il est là.
Et puis, en nous approchant, nous sentons une autre odeur. James, aussitôt, se met à grogner. C'est le loup blanc, celui que nous avons vu avec les autres rebelles, celui dont nous avons lacéré le bras, celui qui énerve vraiment beaucoup James. James le veut mort. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que quelque chose monte à sa vue, à son odeur, et nous pressons le pas pour nous rapprocher de ces deux odeurs, qui s'entremêlent de plus en plus. Ils se battent ? James grogne encore.

Nous déboulons, enfin, sur la scène de combat. Nous analysons, en un regard, ce qu'il se passe. Il y a Bacchus, et un homme au dessus, blond, énorme, menaçant, qui sent le loup. Bacchus n'a aucune chance, il va se faire bouffer ! Ils ont l'air trop pris dans leur combat, James n'a aucun mal à se faufiler derrière eux. Il tend ses muscles, près à se jeter sur eux, surtout à la vue des crocs du loup à quelques centimètres de son ami.

Alors, dans un grognement, nous nous jetons dans la bataille. Nous commençons par un coup de pied dans les côtes du loup, afin de le décaler juste après pour lui enfoncer le poing dans la mâchoire, de toutes nos forces, pour le sonner.
Nos yeux se croisent. Je crois que je devrais ressentir quelque chose.
Il n'a pas l'air content. Il a l'air surpris aussi. Je sais pas. Mais il a des yeux bleus vachement profond.
Bref.
On s'en fout.
J'attrape Bacchus et l'éloigne d'un ou deux mètres du loup. Je regarde l'adversaire en vue. Un grognement ne quitte pas ma gorge. J'arrive à articuler dans la direction du rafleur : « Bacchus ? Ca va ? Qu'est-ce que tu fous à te mettre au corps à corps contre un putain de loup ? T'es malade ? »
Pas le temps de vraiment s'inquiéter.

L'autre loup n'attaque pas. Il nous fixe, ou plutôt me fixe. James grogne vraiment maintenant, ses poils se hérissent, ses crocs se dévoient, ses griffes pleines de sang le démangent. J'ai l'impression que je devrais le reconnaître. Mais je ne sens que l'odeur du loup que James a tellement voulu tuer à la dernière pleine lune.
Putain mais arrête de me fixer et viens te battre, t'es un caniche ou quoi ?
Pourquoi tu me regardes comme ça.
Arrête de me regarder comme ça.
Je vais te bouffer.

+++:

C'est étrange parce qu'à cette distance, on dirait presque que le Mangemort ressemble à quelqu'un qu'il connait. Quelqu'un, quelqu'un, depuis longtemps perdu... Neville sait pas trop. Ça ne l'empêche pas de déplier le bras avec fureur, pour enchaîner un autre sortilège pour lui arracher la tête s'il le faut, souvenir ou pas souvenir; mais malgré l'impedimenta, l'autre est plus rapide et l'instant suivant, Neville et sa grand-mère sont entourés d'oiseaux piailleurs qui viennent les hanter, toutes serres dehors, leurs becs venant cruellement piquer la peau. En essayant de les écarter à coups de bras, en se rapprochant à l'aveugle de sa grand-mère, Neville perd un peu de vue le Mangemort qui de toutes façons doit toujours être ralenti; mais ce qui l'inquiète, c'est plutôt la sensation de froid, de tristesse, de désespoir qui s'empare de lui, l'attrape par les tripes, lui donne envie de se rouler en boule parterre et de ne plus jamais se réveiller. “ Grand-mère! ” hurle-t-il, en vain, tant la tempête d'oiseaux est dense; finalement ils se dispersent, ou disparaissent, et il lève sa baguette en attendant de voir le Mangemort... mais ils sont seuls, à part les Détraqueurs qui se rapprochent. “ Expecto Patronum... Expecto Patronum! incante difficilement Augusta, le visage griffé et sanguinolent, avant de donner un coup dans l'épaule de son petit-fils. Va me tuer cette enflure! ”
Alors, sans réfléchir, guidé d'un homenum revelio, Neville se précipite à l'intérieur de la maison en ruines dont la porte ne tient plus sur ses gonds. “ Je sais que t'es là! ” hurle-t-il, la baguette prête, s'immobilisant enfin pour écouter ce qui se passe dans la maison.
Plancher qui craque au-dessus de lui; aussitôt, il lève la baguette et Incendio mais si ce n'est pour une gerbe de flammes, le sortilège échoue et il doit se résoudre, dans un grognement, à monter quatre à quatre les escaliers pour rejoindre cet enfoiré et le massacrer.

Spoiler: