Bon, on ne pouvait pas toucher le jackpot à chaque fois et ça aurait été trop beau que son sort ne frappe aussi sec Malfoy. Allez mon petit Rabastan, n’oublie pas qui tu es : ton deuxième prénom est misfortune alors tâche de ne pas trop te réjouir avant que sonne le glas. S’il commençait à prendre la confiance à ce stade là du foutoir, il était mal barré. Alors on reste concentré, on garde sa paranoïa bien au chaud dans sa poitrine parce que c’est elle qui sauve dans ces moments pareils. Au moins son sort avorté eu pour effet de faire venir Draco vers lui : bien bien, rapproche toi, ce sera plus simple de lui faire la peau s’il pointait le bout de son nez pâle juste devant sa baguette. Mais encore une fois, excès de joie et de confiance, sa potentielle victime fut expulsée sur le coté, comme soufflée par un sort qu’il ne vit pas venir.
Il hausse les épaules.
Ce sera pour une autre fois.

Un sort à droite, un sort encore à droite, encore à droite et un à gauche. Il nettoyait autour de lui, avec d’autres collègues et Hécate tout près de lui. C’était presque trop simple. Les sorts qui lui étaient destinés rencontraient souvent un obstacle avant de le frapper ou bien il les esquivait sans trop de difficultés. Cette baguette qu’il avait depuis maintenant quatre mois, il la maîtrisait mieux qu’il n’avait jamais maîtrisé l’ancienne. Les charmes du bouclier paraissaient glisser d’eux même dans ses doigts et dans le bois de l’arme. Puis un éclat attire son regard, un peu plus loin. Une boule peu amicale fonçait dans sa direction, ou plutôt dans la direction d’Hécate qui avait le regard tourné de l’autre coté, sans doute occupée à gérer un quelconque crétins à sa droite.
Il sait qu’elle allait détester ça mais il tend la main et la tire contre lui, rapidement, pour que la boule la frôle mais ne l’atteigne pas. « Désolé » il lui souffle bas à l’oreille alors qu’il la lâche presqu’immédiatement « c’était un réflexe. » Puis il s’écarte d’elle, regarde la silhouette d’où venait la menace. Et évidemment il le reconnait. Évidemment c’était O’Malley cette espèce de brute. Machinalement sa baguette tourne dans sa main, il se rapproche de l’ancien Auror, un éclair vert jaillit mais frappe une victime qui traversait le champ de bataille pile au mauvais moment. Putain, les gens ! C’était pas une autoroute ici ! « O’Malley… » il lâche avant de laisser un nouvel éclair vert fuser hors de son arme, dans la direction de celui qui avait directement menacer Hécate.

PRE-AU-LARD +

Il voudrait bien avoir le luxe de trainer des pieds et de rechigner, mais ce n’est pas possible. Il voudrait bien avoir la liberté de conscience de simplement transplanner et se barrer de là. Les laisser se débrouiller avec ce foutoir sans nom. Ce n’est pas son problème, qu’il sache, foutus anglais. Sauf que si. Si ça l’est. Depuis des mois, depuis trop longtemps, depuis qu’il a ramassé la rouquine déchainée. Il a beau cherché, il n’arrive pas à se convaincre d’assez de lâcheté pour se barrer, simplement se barrer, chopper sa sœur et son cousin au passage et mettre les voiles aussi vite que possible. C’est pas l’envie qui lui manque pourtant, parce que l’Irlande est sauve, l’Irlande est loin... Pré-au-Lard est en miettes et encore, c’est un euphémisme. Ils sont tous foutus, c’est une fatalité, un fait, tous pris comme des bleus dans une embuscade impossible. Comment ont-ils pu être si cons ? Il a déjà le souffle court, il ne sait déjà plus où donner de la tête, il s’accroche à sa baguette comme on s’accroche à une bouée. Il a envoyé valdinguer Malfoy en grommelant qu’il l’avait pas extirpé du camp des belliqueux pour le laisser courir à sa perte, il a balayé les plaintes du blond d’un revers de main, jeté un regard à moitié désolé en direction de la jeune femme (June) s’étant trouvée sur la trajectoire du Serpentard volant avant qu’un bruit immonde ne les ramène à la réalité, avant qu’elle ne souligne un danger imminent. « Oh for fuck's sake » siffle-t-il en faisant volte-face et en écarquillant les yeux alors que l’origine du bruit dégueulasse s’approche, toute en dents acérées, toute en menaces balancées. La bestiole est vile, répugnante, horrifique et il pendant un instant, il reconsidère l’élan de lâcheté nécessaire pour simplement planter tout ça et ne pas se retourner. « Quelqu’un se sacrifie pour que les autres aient le temps de courir ou… ? » demande-t-il avant de regarder par-dessus son épaule, dans le chaos, dans l’urgence et la foule belliqueuse et désordonnée. Là il aperçoit une silhouette familière et aussitôt il se met à hurler pour attirer l’attention d’un camarade d’infortune. « Zabini » balance-t-il par-dessus le brouhaha. « OÏ ! ZABINI » et lorsque celui-ci tourne la tête, il ajoute « Mec, ton briquet, tu l’as encore ? » comme quoi les découvertes stupides des deux idiots qu’ils sont vont peut-être servir. « Balancez des accios, trouvez des trucs qui brûlent, de l’huile de cuisine, des potions, le gras de vos précieuses fesses, j’m’en cogne » demande-t-il, pressant, aux deux jeunes gens à ses côtes avant de tenter un sortilège en direction de la bestiole qui, en dépit de ça, choppe brutalement le bras de quelqu’un qui tentait de fuir les Mangemorts, déchiquetant sans délicatesse ou pitié la pauvre victime avant même qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, pétrifiés par l'horreur charognarde. « Si t'as la gerbe tape dans tes mains » chantonne-t-il à moitié, plus pour lui qu'autre chose, dents serrées, gorge nouée. Un instant de flottement avant que Blaise ne ramène son cul.

Pré-au-Lard + Bien évidemment, il n’a pas écouté Edouard. Parce qu’il a déjà dit qu’il ne fuyait plus, parce qu’il n’est pas venu jusqu’ici pour ne pas prendre part à ce combat. Parce que malgré ce que l’autre loup peut penser, il a appris. Amelia lui a enseigné des sortilèges offensifs qu’il maîtrise pas trop mal, étrangement, c’est plus facile que de lancer un Alohomora. Alors il n’a pas écouté Edouard et il a décidé de rester pour se battre lui aussi, sa baguette à la main. Mais il y a des créatures qu’il n’a jamais vues auparavant, et pourtant, il en a croisé dans la Forêt Noire. Des créatures répugnantes, qui dégagent une odeur qui soulèvent le cœur de Rohan, dressent ses cheveux sur sa nuque et lui donnent envie de fuir à l’autre bout du monde. Il a perdu Edouard et Ginny dans la mêlée, il perçoit toujours leur présence non loin, mais June est plus proche, alors c’est elle qu’il décide de rejoindre.
Il s’élance, concentré sur son objectif, en faisant de son mieux pour éviter les tirs croisés. Il déteste les nuits sans lune, ses sens sont amoindris et il se sent faible, aveugle. Mais il serre les dents et quand un homme se dresse devant lui, les lèvres entrouvertes sur le sort qu’il s’apprête à lui lancer, Rohan sait qu’il n’aura pas le temps. Alors il ne réfléchit pas, il se jette en avant, une attitude qui de toute évidence, déstabilise le mangemort. Le blond en profite, il percute le type de plein fouet, épaule en avant, et le met à terre avant de lui enfoncer son poing en pleine mâchoire.

Une fois.
Deux fois.
Trois fois.

Quand le sang recouvre son poing, quand l’autre roule des yeux et cesse de remuer, il sait qu’il l’a mis inconscient. Ce n’est probablement pas suffisant, il devrait le tuer, mais il n’a jamais lancé ce sort. Son regard s’attarde sur une fenêtre brisée, dont le verre s’est répandu sur le sol. Rohan ignore sa main qui tremble, attrape un morceau de verre, et vise la jugulaire. Aussitôt, il se relève, avant de devenir une cible trop facile, puis file retrouver June. Qui se trouve en plein sur la trajectoire des immondices qui foncent droit sur elle et ceux avec elle.
« Balancez des accios, trouvez des trucs qui brûlent, de l’huile de cuisine, des potions, le gras de vos précieuses fesses, j’m’en cogne, » fait un type près de la rousse et Rohan se maudit de ne pas encore avoir appris ce sort. Mais si c’est des flammes qu’il faut, il veut bien tenter un d’en créer. C’est là qu’une douleur cuisante irradie dans tout son bras, un grognement rauque lui échappe et Rohan se tourne pour voir le sang qui imbibe déjà son haut, au niveau de l’épaule gauche. Quand il tire sur le tissus, il voit les grandes entailles du Sectumsempra qui vient, heureusement, de le frôler. « Fuck, » lâche-t-il dans un grondement et déjà, June est à côté de lui. « T’occupes, fais ce qu’il dit ! » marmonne Rohan en fixant les créatures qui approchent avec angoisse. Il les craint bien plus que le sang qu’il perd.  

Spoiler:

Pré-au-Lard + D'abord désarçonné par l'Expulso, la collision et la chute, puis brutalement réveillé par la présence d'un duo d'immondices emplies de dents, Draco bondit en arrière pour se mettre hors de portée de l'extrémité d'une patte assassine ; littéralement dépassé. Il y a des mangemorts qui attaquent, sorts qui échouent ou fusent dans l'air, manquant leurs cibles, en frôlant d'autres. Deux d'entre eux (Âqen & Ladah) sont flanqués d'une silhouette familière que Malfoy n'a pas le temps d'identifier (Neith), sa vision barrée par une jeune femme (Hazel) qui leur donne le dos et qu'il suppose de la résistance. Il gueule un « DERRIERE TOI » sans être certain qu'elle le perçoive, mais une patte jaillit en travers et il recule précipitamment pour ne pas être éventré. Puis ce sont d'autres ennemis qui surgissent plus près  encore ou tirent à distance, sans crier gare, l'empêchant d'évaluer correctement la situation. Kid lance des indications que Malfoy entend à moitié, son cerveau percute flammes et huile. C'est à cet instant seulement qu'il parvient à apercevoir d'autres rebelles disséminés dans les environs, pêle-mêle autour des créatures immondes. Tout en tentant de couvrir les arrières de Kid et June (les plus proches de lui) occupés à chercher du combustible pour amplifier des flammes et faire des bestioles un feu de joie, il reconnait au fur et à mesure ici Scamander et Callaghan, là son amputé de Blaise rameuté par l'irlandais, là encore Griffith- ou pas. L'homme se fait rafler par l'une des choses, qui s'offre un festin bruyant fait de chair déchiquetée, de membres disloqués, de jets de sang et d'entrailles, et l'estomac du blond se retourne lorsqu'il en est éclaboussé.

Il déteste, déteste, déteste perdre le contrôle. Plus rien n'a de sens. De sa manche droite Draco essuie les restes humains qui lui maculent le visage, de sa main gauche il profite de l'effroi général pour balancer des Duro à tour de bras. Les éclairs lumineux atteignent deux mangemorts anonymes et Malfoy les fait suivre de sortilèges d'explosion, tant pour achever les cibles figées que pour que leur dernier comparse soit criblé par la pierre éclatée. La sueur perle à ses tempes, il tente de limiter son utilisation de sortilèges défensifs pour gagner du temps et attaquer en rafale, bougeant autant que possible pour écarter les sorts qui pleuvent de tous les côtés ; mais il a tout juste le temps de plonger au sol qu'un sortilège de découpe lui entaille le biceps. Il serre les dents — et une injure résonne non loin, formulée par une autre voix. Un type qu'il a vu pendant un temps au château avant que la Weasley n'aille se faire mordre, un foutu loup-garou (Rohan) a été effleuré par un autre maléfice, mais ce n'est qu'un loup-garou, so who cares ? Ils ont d'autres monstres sur les bras et tout se passe vite, trop vite, et déjà Draco au sol est forcé de rouler sur le côté lorsqu'une patte surgie de nulle part tente de lui transpercer le thorax. Lorsqu'il parvient enfin à retrouver assez d'équilibre pour se relever en dépit des assauts incessants, ses genoux manquent de flancher à la vue des dents trop nombreuses. L'attention de la chose n'est pas tout à fait sur lui, pas exclusivement du moins : elle semble apte à être partout à la fois et bon sang, que quelqu'un l'extermine !

« ZAB ! » Une douleur fulgurante l'interrompt et l'espace d'un instant le monde n'est que tissu de lumières explosant devant ses yeux ; des dents se sont refermées sur sa cuisse et ne lâchent que pour mieux replonger sur le membre ensanglanté et ce sont l'adrénaline et la haine et l'instinct de survie violemment combinés qui nourrissent le Feudeymon dont il beugle l'incantation à pleins poumons, droit en direction de la gueule ouverte au-dessus de lui. La chose, étrangement agile pour sa taille, a le temps de reculer avant d'être percutée de plein fouet par les créatures chimériques enflammées qui se jettent sur lui.

Draco manque de lâcher sa baguette. De perdre le contrôle. Son esprit est brutalement renvoyé en '98, vestiges d'un traumatisme qui fait trembler sa main, soufflant un vent de panique dans ses pensées, et c'est un ordre hurlé par Blaise qui fait office de claque, le ramenant à l'instant présent. « GET YOUR SHIT TOGETHER ! », qu'il rugit, et Malfoy raffermit sa prise sur la baguette pour brider le feu destructeur qui fait vibrer son bras, bataillant de toutes ses forces pour lui échapper, se libérer. Tout n'est que flammes, feu d'artifice ignoble — ça jaillit de toutes les baguettes dressées autour des créatures, rendant l'air brûlant, suffoquant.

en bref:

Theodore Nott est un salopard. Blaise a beau rouspéter et le maudire dans sa caboche étriquée, ça ne fait pourtant pas repousser sa main droite. Ouais. Nott l’a amputé. Joie. Le plus désolant, c’est que tout s’est déroulé à peine quelques jours avant cette boucherie – Blaise n’a pas eu le temps de récupérer complètement de sa blessure, encore moins pour s’habituer à ne rien avoir, là, putain, c’est vide. Juste parce que Draco et lui ont eu la brillante idée d’aller sauver les miches de Nott – youpi, maintenant il est emprisonné à Poudlard, ça n’arrange pourtant pas sa situation.

Il est manchot de la main droite, la blessure à peine guérie, venu faire la guerre. Génial. S’il crève ici, il va envoyer son fantôme jouer de la flûte inlassablement au fantôme de Nott. Il perd même de vue Draco, probablement emporté dans la marée humaine, lui-même coincé derrière à lancer des sorts. Le problème, c’est que les réflexes de Blaise se sont taillés et la coordination de ses mouvements est complètement dérégulée – il est lent. La prise de conscience est dure à avaler surtout quand il essaye de lancer un Protego sur un gamin mais le rate complètement parce que, putain, son cerveau est encore coincé dans sa phase membre fantôme. Il est lent, lent, lent, il attrape le môme par son unique main, se risquant même de coincer également sa baguette dans sa poigne mais il le tire derrière les briques, quelque part en sécurité – trop tard. Shit. Il n’a même pas le temps de déposer le cadavre du gamin correctement par terre qu’un sort traverse l’arrière de son crâne, il ignore par quel miracle il a pu l’éviter, mais il l’a évité (merci Merlin, merci Maman, merci ses réflexes de belliqueux qui se sont réveillés au bon moment). Il esquive un nouveau sort et commence à lancer des sorts offensifs, les uns après les autres, même s’il rate l’ennemi plusieurs fois à cause de sa mauvaise coordination, il réussit quand même à le prendre par surprise et le voit tomber.

Les appels de Kid résonnent à ce moment-là, faisant tourner sa tête et – oh shit. Il tente de se frayer un chemin entre les cadavres et les sorts et les cris et les pleurs mais les putains de monstres face à ses alliés lui donnent la gerbe. Arrivé près d’eux, il coince sa baguette entre son avant-bras (amputé) et son torse pour tirer de sa poche-arrière le briquet que réclame Kid. « Au moins, c’est plein de protéines », grogne-t-il en allumant le feu, contraint de laisser sa protection tomber. L’un de ses alliés surveillera ses arrières. Right ? Putain, un infirme encore tout frais et sans expérience sur un champ de bataille, c’est infernal. Dommage que Wendy ne soit pas là, elle aurait bien aimé le spectacle. Mais tout va tellement vite qu’il a du mal à suivre : les flammes jaillissent (merci le lance-flammes, Kiddo), les monstres les attaquent, les sorts fusent, il obligé de refiler son briquet à Kid pour s’emparer de sa baguette quand Malfoy crie son nom. Il voit les dents sur la cuisse de Malfoy et son instinct de survie le pousse à lancer un Crucio qui touche la monstruosité que d’un côté mais ralentit (quand même un peu) sa progression. Le feudeymon de Draco lui paraît être la meilleure idée pour se débarrasser des monstres mais Draco n’est pas assez concentré (et c’est un manchot qui pense ça) ; Blaise lui donne un coup de pied dans les côtes et gueule : « GET YOUR SHIT TOGETHER ! » lançant cette fois-ci des Incendio pour amplifier les flammes et cramer les bestioles. Comme il l’a dit, ce sont des protéines, ils pourront toujours recycler plus tard. Ou pas.

Ok ?
C’est ce qu’elle a lancé à Winchester, un peu fière d’avoir réussi à ralentir la bestiole, même quelques secondes. Pas ok du tout, bordel, pas ok du tout, quand la créature est rejointe par sa pote, histoire de bien les achever en famille dans la joie et la bonne humeur. Un moment, elle se demande ce qu’elle fout là, exactement, elle pense à la maison familiale et à tout ce qu’elle aurait pu être en train de faire à la place, elle peste entre ses dents (trop tard pour partir hein, maintenant) tout en bondissant pour éviter qu’une patte ne l’attrape ; des rebelles débarquent, tombent littéralement du ciel, ou en tout cas elle en a l’impression, elle n’a pas le temps de voir si elle reconnaît quelqu’un et c’est l’enfer, le putain d’enfer sur terre. Rentrer les épaules pour éviter un sort qui siffle à ses oreilles, éclairs de lumière et l’odeur de la mort la prend au nez, parce qu’ils vont tous crever si personne n’abat ces choses « DERRIÈRE TOI » qui résonne à sa droite et elle ne sait pas s’il s’agit d’elle mais fait volte-face quand même, baguette au poing. Des mangemorts (Âqen et Ladàh) devant ses yeux, Confringo qu’elle lance en visant le sol qui les soutient. Elle est maladroite, empressée, claclaclac dans son dos elle ne prend pas la peine de vérifier si l’explosion a suffi, sans doute pas, les ralentir, c’est déjà ça (et c’est tout ce qu’elle fait depuis le début, elle les ralentit).
Elle bondit sur le côté pour éviter un autre sort, heurte le sol, ventre à terre. Voit une patte énorme passer juste au-dessus de sa tête, une seconde de plus et elle se serait retrouvée sans, de tête. L’idée lui donne envie de rire, nerveusement, de pleurer aussi, peut-être. C’est un autre résistant qui est fauché, lui ou elle, il a perdu et elle ne sait pas si c’est bien comme ça, sans doute, tant mieux. Elle rampe, pousse sur ses jambes pour se relever, trébuche tout en lançant des sorts à l’aveuglette en direction d'autres silhouettes masquées, tentant de se mettre à l'abri. Sauf qu'il n'y a pas d'abri, nulle part, des corps partout, les corps qui tombent puis disparaissent, réduits en charpie par les créatures. Au beau milieu du chaos elle repère ce qu’elle présume être l’un des siens (Draco) se faire bouffer, bouffer la jambe, nausée qui la prend aux tripes, et une seconde plus tard les flammes sont partout, la fumée emplit ses narines et elle suffoque. Des ordres sont criés, se perdent entre les hurlements terrifiés, les sifflements des sorts et les gémissements, elle ne comprend rien, ne cherche pas vraiment à le faire. Ils sont plusieurs, maintenant, à lever leur baguette vers la menace la plus imminente pour agrandir le feu, mais ils sont encore là et elle est la plus proche, alors elle tend la main qui ne couvre pas sa bouche et son nez (elle va s’étouffer, elle va crever étouffée comme une conne si rien d’autre ne l’achève d’ici là) vers les assaillants, tentant de protéger les arrières de ceux qui repoussent les créatures, accompagnée de l’un ou l’autre rebelle, se mettant d'oblique pour au moins voir venir les attaques des bêtes qu'ils essaient de réduire en cendres. Pas ok du tout, putain.

Spoiler:

PRÉ-AU-LARD

Les sorts fusent de toute part, les pièges se referment sur les hurlements, les craquements. L’atmosphère elle-même se charge d’une tension des plus palpables, mélange de rage, de peur, d’angoisse. La terre expire les vapeurs toxiques de l’hémoglobine, de l'amertume du feu. Les âmes se font nombreuses, réclament justice, et l’apprentie nécromancienne se perd un instant dans le trouble avant d’être incitée à se baisser violemment, réflexe sommaire de son frère dont les lèvres se sont étirées sous l’instant du guerrier. Il lui hurle des mots en russe, elle n’a pas le temps d’y répondre que déjà il s’éloigne, prêt à en découdre avec les ennemis du gouvernement, les prétendus ennemis de leur clan. Une fois encore, elle maudit son aîné pour les avoir embourbés là-dedans jusqu’au cou, et cherche une silhouette connue dans le champ de bataille. Pas un de son soi-disant camp, mais un autre, en vain. Elle cherche à avancer, à rejoindre ceux qui se protègent autant qu’ils attaquent, se dirige vers Âqen, protégeant sa propre silhouette plutôt que laissant les sorts offensifs franchir sa baguette. Cela ne durera pas, elle le sait parfaitement : tôt ou tard, il lui faudra se défendre avec plus de conviction, défendre la vie qu’elle porte et ceux auxquels elle tient malgré tout. Le masque lui tient horriblement chaud, à quoi bon le porter de toute manière ? Elle avance et repousse un assaillant qui tombe dans l’un de ses pièges. De nouveau, les tentacules, le bruit des gros os qui se brisent, l’écœurement. Elle sent une perle glisser le long de sa joue, sans réellement chercher à comprendre s’il s’agit de sueur ou d’une larme. Enfin, elle parvient à rejoindre son fiancé, à perdu de vue son plus jeune frère, certainement dans la mêlée, il sait se défendre, ils ont trop bien étudié l’art de la sorcellerie durant leur enfance pour se laisser aussi facilement avoir.

Un instant, elle s’arrête, observe le carnage, observe les claqueuses qui font autant de dégâts que des sorts bien placés. Cela ne dure que quelques secondes, jusqu’à ce que le sol ne semble se dérober sous ses pieds. Un glapissement franchit ses propres lèvres alors qu’elle recule avec précipitation, entrainant Âqen et Neith avec elle, se dérobant maladroitement à ce sortilège bien pensé, mais trop empressé. Elle glisse et tombe sur le côté malgré tout, évite de tomber sur le ventre qu’elle a protégé du mieux qu’elle a put. La peur se mêle un instant à la colère, et l’instinct de survie prend le pas : elle n’a pas le droit de rester passive quand quelqu’un veut sa peau. Elle lève sa baguette, et espère que la magie ne lui fera pas défaut. Ses lèvres forment des mots en direction de Shafiq, une demande d’aide peut-être, un ordre de l’aider à protéger leur coin, tenir leur position, arrêter de rêver peut-être. Son regard se préoccupe déjà d’un coin, où se tient un groupe qui semble faire un feu de joie. Un instant elle a vu le feudeymon, mais il est impensable qu’elle songe à jouer avec celui-ci : sa magie est trop capricieuse pour cela. Alors elle cherche à parer les incendios qui sont lancés pour maintenir les flammes, de rapides sorts qui n’aboutissent pas tous, peu étonnant, mais tant qu’elle peut éviter le corps à corps pour planter des lames, elle continuera.